Jeudi 17 mai 2012
Cher « Képi Blanc »,
Nous avons pris de l’âge. Nous sommes nés la même année. Elle avait tout juste 4 mois quand tu as vu le jour, tout frais sorti des presses d’une imprimerie de Bel Abbès. Le colonel Gaultier t’avait rêvé, ton créateur, le capitaine Gheysens- tué plus tard à l’ennemi - t’a fait ! Il t’avait voulu compte rendu de la geste légionnaire, lettre de famille, indispensable et magnifique, reliant par sa lecture, toute la communauté de la grenade à sept flammes. Tu avais, dans tes premières parutions balbutiantes de nouveau-né, l’aspect d’un journal, plutôt que celui d’une revue. L’époque et les moyens se prêtaient peu à la fantaisie. Peu à peu tu t’es modifié, sous l’impulsion de tes successifs rédacteurs en chef, dont certains furent des héros de la Légion, d’autres, des serviteurs plus ordinaires. Depuis quelque temps tu publies, sur ton site Internet, le portrait de ces hommes. Excellente chose même si, à dire vrai, je ne m’aime pas sur la photo ! Mais ce n’est pas pour te parler de ma photogénie que je t’écris aujourd’hui. C’est d’autre chose, bien plus importante, à mes yeux, que je veux t’entretenir. En réalité, je veux te dire la peine qui est la mienne de te voir sombrer dans une sorte de confusion avec d’autres congénères.
Les moyens modernes d’écriture, d’illustration et de diffusion font que tu as des concurrents sérieux, même si, dans une certaine mesure ils se restreignent au domaine régimentaire. Je pense, notamment, au très bon journal du 2èmeREP dont «novemberromeo» a la charge. Nous sortons là du petit journal régimentaire que nous tous avons connu ici ou là, tiré à l’aide de stencils à la cire sur la vieille Gestetner à manivelle, et puis, plus récemment, de la photocopieuse. Bien que j’admire la qualité du travail et comprenne la nécessité de son objet, je pense que l’approximation exagérée avec toi peut prêter à confusion. Toutefois, ces travaux restent limités aux frontières régimentaires et ne sont pas tes concurrents directs à proprement parler. Plus grand est mon souci en découvrant la revue trimestrielle, de parution récente, «Légion étrangère». En effet, cette nouvelle publication, où l’on découvre - en tout cas dans la deuxième livraison - la mention «en partenariat avec Képi Blanc» sur une petite vignette en couverture, m’interpelle !
Non, non, ne proteste pas, ne me fais pas tes gros yeux… je vois très bien que cette revue de grande qualité de fond et esthétique, participe à la diffusion d’une belle image de ce qui fut et est cette Légion si précieuse pour nous. Mon désir n’est pas de la critiquer en tant que telle. Je m’insurge contre le plagiat du style, de l’apparence, du faux-semblant d’organe d’information légionnaire. Cela participe et pour beaucoup, à cette confusion, que nous pouvons qualifier des genres, dont je te parlais plus haut. En effet la « copie » est évidente. La première de ta couverture type revue « Géo » imaginée par le 19ème rédacteur en chef, fixait le logo en haut à gauche. La photo pleine page était délaissée pour céder sa place à une fenêtre carrée –parfois rectangulaire - montrant le sujet principal traité et une vignette, en haut à droite, proposant un sujet secondaire, mais important, le tout sur fond vert foncé. Ces caractéristiques ont disparu et la «première» s’est transformée petit à petit et dans la plus grande discrétion, pour revenir à l’ancienne mode, photo pleine page, logo en haut à gauche, sans fond, mais conservant son format A4. Je l'ai regretté, mais ces choix restent l'apanage de ton rédacteur en chef, selon l'époque et les choix graphiques. Je ne veux pas t’exaspérer en te décrivant la typologie de chacune de tes pages, présentes ou passées, que tu connais mieux que moi puisqu’elles te forment et t’habillent. Néanmoins, la similitude flagrante de la revue que j’incrimine, ne s’arrête pas à la couverture. Beaucoup d’éléments sont « empruntés »à ta substance. Ton sommaire est maintenant disposé en colonnes verticales, mais jadis il le fut en lignes, comme celui de cette « sœur », les vignettes, les cartouches, les encadrés, la mise en page générale est un« pillage » de la fille de Gueysens et de ses vingt-trois pères adoptifs successifs. J’ai vu, et tu le sais aussi, que l’un d’eux est le conseiller de la Rédaction de cette «Légion étrangère» et auteur de certains de ses articles. Partant, je ne peux m’empêcher de penser, malgré toute l’estime et le respect dans lesquels je tiens mes camarades rédacteurs en chef, qu’il y a eu détournement d’idées, de savoirs faire et de visuels, par similitude de publication. Loin de moi l’idée de douter de l’intégrité morale de quiconque et encore moins de me livrer à une quelconque figure rhétorique ad hominem ou non, contre ceux qui publient ou collaborent à la publication de cette jolie revue qui contribue, sans conteste, à l’hagiographie de notre Institution. Néanmoins je soutiens l’idée que le fond de cette nouvelle publication aurait pu s’appuyer sur une mise en page qui ne rappelle pas celle qui est la tienne, et ceci, crois-je comprendre, avec ta complicité ou celle de tes orienteurs, tes guides alors que, je l’imagine sans peine et crise aidant, le nombre de tes abonnés se rétrécit inexorablement.
J’ai eu la triste et redoutable mission de te transformer et de vendre ton cœur battant, l’imprimerie, à l’encan ! Ton âme est restée. Mon dernier «édito» avait pour titre : «L’odeur de l’encre et la fidélité» et j'en parlais. Tu peux protester de ton innocence, de la nécessité d’une plus large diffusion du « message » Légion, je te le concède, et je te comprendrais sans peine, mais de grâce, après le cœur, ne cède pas, ne vends pas ton âme !
Nous avons pris de l’âge. Nous sommes nés la même année. Elle avait tout juste 4 mois quand tu as vu le jour, tout frais sorti des presses d’une imprimerie de Bel Abbès. Le colonel Gaultier t’avait rêvé, ton créateur, le capitaine Gheysens- tué plus tard à l’ennemi - t’a fait ! Il t’avait voulu compte rendu de la geste légionnaire, lettre de famille, indispensable et magnifique, reliant par sa lecture, toute la communauté de la grenade à sept flammes. Tu avais, dans tes premières parutions balbutiantes de nouveau-né, l’aspect d’un journal, plutôt que celui d’une revue. L’époque et les moyens se prêtaient peu à la fantaisie. Peu à peu tu t’es modifié, sous l’impulsion de tes successifs rédacteurs en chef, dont certains furent des héros de la Légion, d’autres, des serviteurs plus ordinaires. Depuis quelque temps tu publies, sur ton site Internet, le portrait de ces hommes. Excellente chose même si, à dire vrai, je ne m’aime pas sur la photo ! Mais ce n’est pas pour te parler de ma photogénie que je t’écris aujourd’hui. C’est d’autre chose, bien plus importante, à mes yeux, que je veux t’entretenir. En réalité, je veux te dire la peine qui est la mienne de te voir sombrer dans une sorte de confusion avec d’autres congénères.
Les moyens modernes d’écriture, d’illustration et de diffusion font que tu as des concurrents sérieux, même si, dans une certaine mesure ils se restreignent au domaine régimentaire. Je pense, notamment, au très bon journal du 2èmeREP dont «novemberromeo» a la charge. Nous sortons là du petit journal régimentaire que nous tous avons connu ici ou là, tiré à l’aide de stencils à la cire sur la vieille Gestetner à manivelle, et puis, plus récemment, de la photocopieuse. Bien que j’admire la qualité du travail et comprenne la nécessité de son objet, je pense que l’approximation exagérée avec toi peut prêter à confusion. Toutefois, ces travaux restent limités aux frontières régimentaires et ne sont pas tes concurrents directs à proprement parler. Plus grand est mon souci en découvrant la revue trimestrielle, de parution récente, «Légion étrangère». En effet, cette nouvelle publication, où l’on découvre - en tout cas dans la deuxième livraison - la mention «en partenariat avec Képi Blanc» sur une petite vignette en couverture, m’interpelle !
Non, non, ne proteste pas, ne me fais pas tes gros yeux… je vois très bien que cette revue de grande qualité de fond et esthétique, participe à la diffusion d’une belle image de ce qui fut et est cette Légion si précieuse pour nous. Mon désir n’est pas de la critiquer en tant que telle. Je m’insurge contre le plagiat du style, de l’apparence, du faux-semblant d’organe d’information légionnaire. Cela participe et pour beaucoup, à cette confusion, que nous pouvons qualifier des genres, dont je te parlais plus haut. En effet la « copie » est évidente. La première de ta couverture type revue « Géo » imaginée par le 19ème rédacteur en chef, fixait le logo en haut à gauche. La photo pleine page était délaissée pour céder sa place à une fenêtre carrée –parfois rectangulaire - montrant le sujet principal traité et une vignette, en haut à droite, proposant un sujet secondaire, mais important, le tout sur fond vert foncé. Ces caractéristiques ont disparu et la «première» s’est transformée petit à petit et dans la plus grande discrétion, pour revenir à l’ancienne mode, photo pleine page, logo en haut à gauche, sans fond, mais conservant son format A4. Je l'ai regretté, mais ces choix restent l'apanage de ton rédacteur en chef, selon l'époque et les choix graphiques. Je ne veux pas t’exaspérer en te décrivant la typologie de chacune de tes pages, présentes ou passées, que tu connais mieux que moi puisqu’elles te forment et t’habillent. Néanmoins, la similitude flagrante de la revue que j’incrimine, ne s’arrête pas à la couverture. Beaucoup d’éléments sont « empruntés »à ta substance. Ton sommaire est maintenant disposé en colonnes verticales, mais jadis il le fut en lignes, comme celui de cette « sœur », les vignettes, les cartouches, les encadrés, la mise en page générale est un« pillage » de la fille de Gueysens et de ses vingt-trois pères adoptifs successifs. J’ai vu, et tu le sais aussi, que l’un d’eux est le conseiller de la Rédaction de cette «Légion étrangère» et auteur de certains de ses articles. Partant, je ne peux m’empêcher de penser, malgré toute l’estime et le respect dans lesquels je tiens mes camarades rédacteurs en chef, qu’il y a eu détournement d’idées, de savoirs faire et de visuels, par similitude de publication. Loin de moi l’idée de douter de l’intégrité morale de quiconque et encore moins de me livrer à une quelconque figure rhétorique ad hominem ou non, contre ceux qui publient ou collaborent à la publication de cette jolie revue qui contribue, sans conteste, à l’hagiographie de notre Institution. Néanmoins je soutiens l’idée que le fond de cette nouvelle publication aurait pu s’appuyer sur une mise en page qui ne rappelle pas celle qui est la tienne, et ceci, crois-je comprendre, avec ta complicité ou celle de tes orienteurs, tes guides alors que, je l’imagine sans peine et crise aidant, le nombre de tes abonnés se rétrécit inexorablement.
J’ai eu la triste et redoutable mission de te transformer et de vendre ton cœur battant, l’imprimerie, à l’encan ! Ton âme est restée. Mon dernier «édito» avait pour titre : «L’odeur de l’encre et la fidélité» et j'en parlais. Tu peux protester de ton innocence, de la nécessité d’une plus large diffusion du « message » Légion, je te le concède, et je te comprendrais sans peine, mais de grâce, après le cœur, ne cède pas, ne vends pas ton âme !
Antoine Marquet
