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Messieurs les politiques, attention DANGER !

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Dans une récente conférence, un ancien Chef d’État-major de l'Armée de Terre a posé la question suivante: les opérations extérieures sont elles une justification fonctionnelle pour nos armées, ou une nécessité nationale?
Autrement dit,  les militaires  poussent-ils à la roue pour faire la guerre, ou bien  les politiques  prennent-ils les décisions d'engagement de nos forces en fonction des intérêts de la Nation? Au delà de cette question, nous pouvons en poser une autre: une Armée pour quoi faire?

Il faut bien reconnaître que pour le Français moyen, la réponse n'est pas évidente. Après tout, les menaces se sont estompées à nos frontières, les Français, vaccinés par les saignées des deux guerres mondiales et des guerres post-coloniales, aspirent à la paix. Par ailleurs, les caisses de l'Etat sont vides et les opérations extérieures coûtent cher.

Alors pourquoi partir en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Libye et peut-être demain au Mali? Est-ce pour permettre aux soldats d'acquérir de l'expérience, de tester des matériels, que les industriels de l'armement s'efforceront de leur vendre? Et poussant le raisonnement plus loin, pourquoi entretenir une armée si cher avec toutes ses capacités, alors que l'on pourrait mutualiser nos moyens avec ceux d'autres nations européennes?

Sans pouvoir nier qu'une armée aguerrie est plus efficace qu'une armée qui reste dans ses cantonnements, force est de constater que  la politique suivie par nos Présidents de la République successifs, ne nous permet pas de discerner facilement la cohérence entre les ambitions nationales affichées et les moyens donnés à notre diplomatie, dont les armées font partie, et à notre défense.
On dresse bien un tableau exhaustif de nos ambitions et des moyens correspondants, de Livre blanc en Livre blanc, en s'empressant d'en oublier les contraintes au moment du vote des budgets annuels.

Mais comment les Français pourraient-ils être éclairés sur cette problématique, lorsque celle-ci disparaît complètement des débats électoraux présidentiels, alors que c'est de leur sécurité et peut-être de leur survie qu'il s'agit. On parle de consensus à préserver pour évacuer le problème, préférant  laisser à quelques stratèges en chambre le soin de ratiociner.
Et pourtant, les Français sont capables de comprendre qu'à l'heure de la mondialisation , nous ne pouvons pas vivre à l'écart du monde, qui  est  nécessaire à notre pays pour ses approvisionnements en énergie, en terres ou  minerais rares, comme pour son commerce, donc aussi à leur niveau de vie de tous les jours, à condition que ce monde  reste stable. Or ce monde est dangereux. Les opérations extérieures, menées par la France avec d'autres nations, devraient contribuer, avant tout, à maintenir cette stabilité.
Il n'est pas honteux de vouloir préserver nos intérêts économiques, en garantissant la liberté de nos compatriotes et de nos entreprises qui travaillent à l'étranger, tout comme la liberté de navigation sur les mers. Encore faudrait-il que nos hommes politiques l'affichent clairement et ne  se cachent pas derrière des motifs uniquement humanitaires, aussi louables soient-ils.

Pour défendre nos intérêts nationaux et internationaux, nous devons disposer d'un outil militaire cohérent et efficace. Or, l'effort budgétaire français de défense a quasiment été divisé par deux en l'espace de trente ans et malheureusement l'Europe suit la même pente : de 29% des dépenses militaires mondiales en 2001, elle est passée à 20% en 2011, alors que de nombreux pays réarment de par le monde.
S'en remettre aux autres pour défendre ses intérêts, comme par exemple en mutualisant nos capacités avec celles des pays européens, supposerait qu'il y ait une communauté de vue et d'intérêts entre ces pays, donc une Europe politique forte, avec des ambitions mondiales communes. Cet objectif, sans doute souhaitable, est bien loin d'être atteint et risque, si ce chemin est emprunté trop rapidement, tentation facile de nos jours, de nous voir s’affaiblir, sans bénéficier, en contre partie d'assurance tous risques.
Maintenir notre outil en national, sans consentir, malgré la période difficile que nous traversons, l'effort budgétaire nécessaire, revient à perdre des capacités, également de manière irréversible. Peu de Français savent qu'aujourd'hui notre Armée de Terre, pour ne parler que d'elle, n'est pas mieux équipée que l'armée Suisse, et qu'en 2014, elle tiendra totalement dans le stade de France.

Nous sommes donc à un tournant stratégique pour notre pays. Des décisions prises aujourd'hui par nos hommes politiques en matière de défense dépendra peut-être la survie de notre pays dans quelques décennies. Les plus hautes autorités militaires françaises ont alerté nos dirigeants sur la situation critique de nos armées. Ou bien notre pays se maintiendra dans le rang des puissances moyennes, pouvant prétendre faire entendre sa voix au conseil de sécurité de l'ONU et préserver ses intérêts, ou bien la France sera déclassée au rang de pays de seconde zone, et devra renoncer à sa place au conseil de sécurité et à son rang dans le monde.

Messieurs les Politiques, vous aurez alors à répondre de vos responsabilités.


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