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2015

Les paysans du Larzac vont-ils repartir en guerre contre les militaires ?

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par Rémi Sulmont , Loïc Farge publié le 15/09/2015

 

 

Pendant dix longue années, jusqu'à leur victoire en 1981, les paysans du plateau du Larzac et les militants venus les aider, avaient crié : "La terre aux paysans" ou "Des moutons, pas des canons !" Quatre décennies après, certains d'entre eux manifestent à nouveau. "Des moutons, pas la Légion !", disent-ils maintenant. La décision a été prise au cœur de l'été. Dès la fin de cette année, la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère, qui est actuellement à Abou Dhabi, va venir s'installer dans le camp militaire du plateau du Larzac.

D'abord 450 soldats l'été prochain, puis 1.000 soldats à terme vont poser leurs valises. Au plus grand désespoir de Christine Thélene, éleveuse de brebis laitières. "Pour moi, la Légion c'est un symbole de guerre et de mort", dit-elle. "On va redevenir des villes de garnison. Cela change beaucoup l'ambiance d'une région", poursuit-elle. "Dans la petite ville à côté du camp, un habitant sur deux sera militaire", s'étrangle un noyau de vieux militants historiques, qui espèrent engager la deuxième bataille du Larzac.

Il y a toujours eu une base militaire sur le plateau du Larzac. La Défense veut-elle agrandir le camp ?  Non : c'est ce que s'empresse de répondre l'Armée de terre. On va augmenter les effectifs, mais pas la superficie du camp. L'Armée sait qu'une extension aurait rallumé le feu.

Cela change beaucoup l'ambiance d'une région de devenir une ville de garnison

Christine Thélene, éleveuse anti-Légion

En 1981, les paysans et les altermondialistes (on les appelait pas encore comme cela) ont obtenu l'annulation de l'extension du camp militaire et des expropriations prévues. Actuellement, le camp sert de terrain d'entrainement. Régulièrement, depuis la ferme de José Bové, on entend les tirs d'artillerie. C'est ce centre d'entraînement au tirs que l'Armée va fermer pour faire place aux képis blancs. La stratégie des anti-Légion, c'est d'en profiter pour tenter de débarrasser définitivement le Larzac de ses militaires. Mais la plupart des élus de tous bords, et les commerçants surtout, militent au contraire pour leur installation. Même José Bové.


L'ex-antimilitariste, figure historique de la grande lutte qui s'était installé en 1975 dans une ferme rachetée par l'Armée pour la pousser dehors, ne voit pas le problème. "José Bové en est à son deuxième mandat, il ne réagit plus en militant", lui reprochent, dépités, les anti-Légion. "On savait depuis toujours que l'Armée resterait là", répond le député européen, pour qui "il y a aujourd'hui bien d'autres combat à mener".

José Bové, l'ancien objecteur de conscience qui défend les Légionnaires, avouez que c'est cocasse. Au ministère de la Défense, on reconnait qu'avant de prendre la décision, on s'était assuré de ne pas avoir l'artilleur José Bové en face de la Légion étrangère. C'était plus prudent.


Edouard Elias : «L’ennemi invisible reste le pire des ennemis»

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Par Christophe Carmarans Publié le 05-09-2015

Publié le 05-09-2015 Modifié le 05-09-2015 à 15:34

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Edouard Elias n'était jamais venu en Afrique avant son reportage en RCA avec la Légion étrangère. Christophe Carmarans / RFI

Le français Edouard Elias s’est vu décerner au festival Visa pour l’image de Perpignan le Prix Rémi Ochlik du meilleur reportage pour une série publiée dans L’Obs en novembre 2014. Véritable pile électrique, ce très jeune photojournaliste nous fait partager son expérience au sein de l’opération Sangaris en RCA.

Edouard Elias, vous avez décidé de travailler en République centrafricaine au sein de la Légion étrangère. Pourquoi ce choix ?

Je cherchais à couvrir le conflit centrafricain et, lorsque j’ai vu le travail des autres photographes, personne n’avait vraiment couvert le conflit côté français. C’est aussi simple que ça. Tout a été fait sur les anti-balaka, les ex-Seleka mais un vrai sujet « embedded » [journaliste(s) incorporé(s) au sein d’une unité de combat], ça n’avait pas été fait. Voilà pourquoi. C’est tout con, en fait. Je me suis dit : « Personne ne l’a fait, donc je vais le faire ». C’est juste un angle différent de ce qui avait été fait.

Il s’agissait d’une mission particulièrement compliquée pour ces légionnaires ?

Oui et pour l’armée française en général. Moi j’ai suivi particulièrement la Légion étrangère, mais d’autres régiments de l’armée française étaient aussi déployés dans d’autres endroits qui étaient également assez compliqués. Mais là, oui, c’était très éprouvant. Ce n’est pas un conflit habituel, c’est une mission de maintien de l’ordre. Mais on est quand même pris à partie. La végétation, très dense, très dure, le climat qui change, les réfugiés tout autour, les mouvements de populations, les choses qu’ont vues les gars qui n’étaient pas très très belles à voir quand ils arrivaient dans des endroits où des exactions avaient été commises… tout cela, ça en a marqué plus d’un. Beaucoup de ceux qui m’en ont parlé m’ont avoué que cela avait été une opération très très dure.

Les exactions en question avaient souvent cours à l’arme blanche…

On parle d’armes blanches mais on parle aussi d’armement, mais voilà ! On est dans un endroit où il y a eu des dizaines de morts dans des maisons. C’est malsain ! Même pour des légionnaires, qui sont des militaires qui ont choisi d’aller au combat, voir ces choses-là, ça travaille toujours un homme.

Dans les conflits traditionnels, les militaires ont affaire à un ennemi visible et identifiable. Dans ce type d’environnement, ça n’est pas du tout le cas…

L’ennemi invisible reste le pire des ennemis. C’est l’ennemi qui est présent dans la pensée, présent dans les doutes, dans les rêves. La tension est palpable. Donc, en quelque sorte, on ne se sent jamais rassuré, ce qui fait que lorsque vous avez déjà une certaine tension, ce sont des choses qui ne vous rassurent pas. Et ça vous tient toute la journée. C’est ce qui est le plus fatigant, ça épuise moralement. Et le moral vient affecter le physique.

 

Un rare moment de détente entre deux sorties pour les soldats de la Légion étrangère. Edouard Elias / Getty Images Reportage

Personnellement, cela vous a pris combien de temps avant de vous sentir « confortable » au sein de cette unité de combat ?

Une semaine. Sur un mois, il m’a fallu une bonne semaine. Après j’ai mes façons de bien m’intégrer avec les gars, c’est ce que je recherche. C’est ce qui me plaît dans ce métier : me faire intégrer dans des milieux complètement différents. C’est ce que je recherche pour vraiment entrer dans l’intimité des gens. Mais il m’a bien fallu quand même une semaine pour commencer à me sentir à l’aise. Au début on m’a appelé « le journaliste », après on m’a appelé « le paparazzi » et à la fin, on m’appelait « Edouard ».

La République centrafricaine, vous connaissiez ? Vous y étiez déjà allé auparavant ?

Jamais ! C’était même ma première fois en Afrique. J’étais déjà allé en Afrique du Sud mais on peut dire que c’était ma première fois en Afrique.

Et pour le coup, le baptême du feu, au sens premier du terme, a été assez violent …

Oui mais ensuite j’ai fait le Congo RDC, le Kivu. Et puis encore après je suis parti au Tchad et au Cameroun sur Boko Haram. Donc, avec l’Afrique, je n’ai pour l’instant que des expériences dans des zones un peu compliquées.

Mais, malgré votre jeune âge (24 ans) vous étiez déjà « blindé », vous aviez une certaine expérience des zones de conflit non ?

On n’est jamais vraiment « blindé », mais j’avais certainement un peu d’expérience. Mais j’essaie aussi de ne pas « me blinder ». J’essaie de subir les choses et les prendre comme elles viennent. C'est-à-dire que tout ce que je vais accumuler quelque part, ça va ressortir un autre jour. Je fais très attention à tout ce qui est troubles post-traumatiques, ou troubles psychologiques liés à ce métier et qui sont absolument présents. J’essaie toujours de les désamorcer. Quand un avion passe dans le ciel, je sais que je vais avoir une boule au ventre, car ça me rappelle la Syrie, mais je sais pourquoi, donc je finis par en rire … (Edouard Elias a été enlevé au nord d’Alep en Syrie en juin 2013 et libéré dix mois plus tard en avril 2014 avec trois autres otages français, un épisode sur lequel il ne souhaite pas s‘étendre, ndlr). Mais il faut mettre les mots dessus et mettre des mots sur toutes ces épreuves psychologiques auxquelles on est confronté.

Les légionnaires connaissaient votre passé d’ex-otage ?

Certains oui. En fait, c’était marrant parce que moi je ne leur posais pas de question sur eux. Ils s’attendaient à ce que je pose beaucoup de questions sur eux, j’étais un journaliste ! Et je n’en posais pas ! Donc, eux étaient un peu mal à l’aise. Ils essayaient de me poser des questions, donc je lâchais un peu pour qu’eux aussi, lâchent un peu. Finalement, c’était fait d’une manière très amicale. Moi, tout ce que je sais sur eux, on ne le voit pas dans mes photos. Mais pour moi, c’était vachement important (de les connaître ndlr).

Ces légionnaires venaient forcément d’horizons très divers …

Si je dois faire la liste des lieux de provenance, ça va être compliqué. Il y avait des Sud-Américains, des Maghrébins, des gens d’Europe de l’Est, il y avait vraiment de tout. Il y avait aussi quelques Français qui, d’ailleurs ont arrêté. Mais c’était assez exhaustif et c’est tellement drôle d’entendre tous ces accents qui se mélangent. Toutes ces expressions de différents pays. C’est une langue vraiment propre à la Légion.

Comment se passent les journées avec une unité comme celle-ci ?

On se réveille le matin à 6h00. On mange des trucs sucrés de la ration de combat. Donc on essaie d’aller chiper celle de l’autre parce qu’on n’a jamais ce qu’on veut (rire). Là, c’est un peu les échanges. Ensuite, on essaie de se préparer un café comme on peut. Puis il y a les gardes, la patrouille. On monte dans un engin blindé qui est le VAB (Véhicule de l’avant blindé ndlr), ce véhicule que j’appelle moi « la boîte à sardines », on va à l’intérieur. Il fait au moins 45 degrés à l‘intérieur parce qu’il fait extrêmement chaud dehors aussi. On fait le tour des villages, on prend contact avec la population pour voir si tout se passe bien. On revient en fin de matinée et on fait une petite pause pendant que d’autres sont en train de repartir. Et puis on repart pour une patrouille et on arrive au camp de base la nuit. Certains sont à nouveau de garde, on prépare la bouffe. Ça, c’est la journée-type. Ensuite, il y a les journées où ça commence à chauffer avec toutes les tensions autour. Donc là, les gars sont en poste autour de la base, debout avec 35 kg de matériel sur le dos, tout le temps. Dans ces cas-là, il faut faire une sortie, donc une sécurisation du périmètre. Ça prend beaucoup de temps et, du coup, il y a des accrochages. Tout s’accélère ! Le dispositif se met en place et tous les gars sont en train de courir de tous les côtés. Et là, c’est à peu prés 3 heures de marche dans la journée, sous une chaleur tropicale, dans des conditions très très dures car le but, c’est de débusquer ceux qui nous tirent dessus. C’est très rude. Et après, c’est le retour. C’est voir certains s’isoler parce qu’ils ne sont pas bien psychologiquement, et c’est là qu’on voit l’unité qui tient la route. Les gars arrivent à identifier ceux qui sont plus faibles parce qu’ils se connaissent. C’est vraiment intéressant.

Vous étiez « embedded » (incorporé ndlr) dans une unité de combien d‘hommes ?

Dans la base, il y avait à peu près 150 mecs et moi j'en suivais 30, c'est-à-dire une section.

On suppose que vous avez connu des moments assez tendus…

Oui notamment une fois avec deux généraux de la Seleka – la milice musulmane – on a eu des malentendus et ils ont voulu commencer à se battre. Donc là, c'est parti complètement en chaos où nous nous trouvions, à Bambari. Des civils chrétiens sont pris à partie et commencent à se faire tirer dessus. Ils viennent se réfugier autour du camp de base. Les légionnaires sont obligés de sortir parce que tous les réfugiés sont autour du camp de base. Si les légionnaires sont obligés de sortir, c'est parce qu’ils sont dans une situation assez fâcheuse. C’est à dire qu’ils ont tous les réfugiés qui sont autour de la base et qu’ils ne vont pas pouvoir la contrôler si ces réfugiés essaient d’entrer à l’intérieur. Donc ils sont obligés de sortir, de sécuriser la zone et de se battre contre la Seleka. On a eu de vrais combats, rafales, coups de feu ... Il y avait aussi des tirs de semonce. Mais dès qu’un homme armé s’approchait un peu du camp de base, c’était autorisation de faire feu. C’était tendu, c’était chaud, des balles ont claqué pas loin ! C’était une scène d’accrochage quand même assez sérieuse. Là-bas, ce ne sont pas non plus les scènes les plus violentes auxquelles j’ai été confronté mais c’était quand même assez dangereux.

Vous étiez équipé comment ?

Gilet pare-balles, un pare-éclats et un casque. Mais j’ai aussi toujours ma trousse à pharmacie sur moi et mon tourniquet pour éventuellement me faire un garrot et voilà …

Et pour les photos ?

J’utilise un matériel Leica avec un grand angle 28 mm. Ca permet d’être beaucoup plus flexible dans les prises ce vue. De pouvoir me rapprocher. De pouvoir aussi changer d’angle rapidement, si nécessaire. Et puis le grand angle m’oblige à rester proche des hommes que je photographie. Et j’aime bien composer avec un 28 mm.

Dans vos photos exposées ici, certaines sont très étonnantes. Celle de cet homme qui téléphone devant un mur où est peint un immense gorille par exemple est assez surréaliste…

Oui c’est une de mes premières photos là-bas. C’est pour amener un peu de légèreté. C’est à Bangui, un homme qui est en train de téléphoner à sa famille alors qu’il y a une peinture murale avec ce gorille énorme qui tend la main vers la cabine téléphonique. On dirait qu’il se fait happer par un gorille. Je trouvais la scène assez drôle, en fait.

Autre photo, on a des hommes à l’intérieur du camp de base en train de transpirer, en train de suer…

Ils viennent à peine de rentrer de mission, ils sont en train préparer les tentes, on est en août 2014.

 

Quatre légionnaires se protègent du sable alors qu'un hélicoptère se pose sur la base de Bambari en République Centrafricaine, le 16 août 2015. © Edouard Elias / Getty Images Reportage.

Et la photo la plus symbolique, c’est celle de ces hommes qui sont en train d’attendre le chef de corps …

Oui, donc le colonel qui arrive par hélicoptère (voir ci-contre). Et on le voit un peu cet hélicoptère. Il se distingue un tout petit peu en arrière-plan et il envoie une énorme poussière sur la base. Et eux sont obligés de se cacher derrière les sacs de sable car ils sont obligés d’attendre le colonel. Avec le drapeau français qui flotte, un petit drapeau français accroché à un pauvre bambou. C’était vraiment exceptionnel ! Il y a aussi cette autre photo à Bambari où de grosses exactions avaient été commises en juillet et les chrétiens étaient venus se réfugier. Une centaine de personnes avaient péri à ce moment-là. J’ai quelques scènes de tension aussi avec les populations civiles avec le capitaine, l’officier du régiment qui essaie, lui, de tenir l’ordre et de calmer les chrétiens qui ont peur des exactions des musulmans. Et il y a aussi ce chrétien atteint par des tirs de la Seleka. Il est soigné par les médecins français. Il est mort deux heures après ...

Et il y a ce légionnaire la tête dans les mains…

Oui c’est un homme qui est complètement en train de craquer. Quand j’étais en Syrie, j’avais un ami qui s’appelait Olivier Voisin et qui parlait de ces moments de rupture. Et là, c’est moment-là. Le moment où la personne lâche, craque. Et c’est ce qui m’intéresse. Se faire accepter dans ces moments-là pour parler de ce qu’est vraiment le conflit, c'est à dire le moment où les hommes craquent.

Des moments comme celui-là, il y en a eu beaucoup durant vos quatre semaines en Centrafrique ?

Oui il y en a eu assez régulièrement. Ce sont des moments qui sont normaux. Même moi, j’en ai eu. Ce sont des moments normaux pour un homme et qu’il ne faut surtout pas cacher, surtout pas oublier. Ce sont des moments qu’il faut identifier. Parfois, c’est même bien de craquer un bon coup, pour ensuite repartir. C’est une accumulation de petites fatigues qui font que l’on est épuisé et que l’on craque.


Larzac : l'arrivée à peine contestée des légionnaires

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France Info

par Stéphane Iglésis samedi 5 septembre 2015


Le renforcement des troupes militaires au camp du Larzac est prévu pour 2016 © Radio France/Stéphane Iglésis

Fin juillet, le ministère de la Défense a annoncé l'arrivée sur le camp militaire du Larzac de la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE). On est loin de la contestation historique des années 70.

D'ici 2018, ce sont environ 1.200 légionnaires qui arriveront en famille sur le plateau du Larzac.  Il n’est pas question d'agrandir le périmètre actuel du camp mais plutôt de densifier son occupation. La nouvelle a été bien accueillie par les élus locaux, tous bords confondus, mais certains résistants de la première heure ne voient pas cette arrivée d'un bon œil. Toutefois, près de quarante ans après la bataille historique contre l’extension du camp, la grogne commence à prendre forme contre ce qui demeure un symbole d’après les protestataires du moment.
A LIRE AUSSI ►►►La légion étrangère s'installe dans le Larzac

Ce samedi, un premier rassemblement de protestation a été organisé devant la sous-préfecture de Millau. Une centaine de personnes ont manifesté contre la hausse des effectifs au camp. 450 soldats seront présents dès 2016. Christine est membre du collectif "contre l’arrivée de la Légion". Elle ne veut pas voir les militaires et pour elle, comme à la première heure du combat commencé en 1971, la vocation du terrain reste "pastorale, agronomique, agricole et pacifique".
En revanche, pour José Bové, autre opposant historique du camp militaire, l’actualité du Larzac est un non-évènement, un simple changement de locataire et même une opportunité à utiliser pour les paysans.

"Je peux comprendre qu’on soit déçus que le camp ne soit pas abandonné (…) Faisons en sorte qu’au contraire, on profite de cette situation pour dire au ministre de la Défense, vous avez un camp militaire, vous avez un nouveau régiment, toutes les terres vous n’en avez pas besoin. Chiche, rendez ces terres aux paysans."

Le débat pourrait monter en puissance dans les semaines qui viennent, même si pour l’instant, ce n’est pas encore la mobilisation générale contre l’arrivée des légionnaires.


Des vacances à la Légion étrangère

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logo francetv info

publié le 28/08/2015

Pendant une semaine, dix jeunes Marseillais vivent loin de chez eux et découvrent la rigueur de la Légion étrangère.

Ils sont dix et ont de 15 à 23 ans. Tous ont opté pour des vacances un peu particulières. Ils participent à une immersion au sein de la Légion étrangère. Ici pas de repos, les jeunes sont réveillés à cinq heures par les instructeurs pour un footing à travers les dunes. Tous ces jeunes ont accepté de rompre avec leurs habitudes des quartiers nord de Marseille. "Le premier test c'est le plus dur après c'est les doigts dans le nez. Vous avez été un bloc", encourage un instructeur. Ce stage dure une semaine et les règles sont rapidement posées : garde à vous, tonte des cheveux et drogues interdites.

L'importance de la solidarité

Au-delà de l'effort physique, c'est une école de la vie. L'instructeur veut leur apprendre l'importance de l'entraide, ne jamais abandonner un collègue. Pour ces jeunes en manque de repères, c'est aussi l'occasion de retrouver de la discipline et de reprendre confiance en eux. "Il ne faut jamais les lâcher, il faut juste les encourager", affirme un instructeur au micro de France 2. "On est là pour se surpasser, faire des défis, se creuser la tête. C'est ce qui fait que certains commencent à lâcher", commente un jeune participant. Après ce séjour, les garçons rentrent à Marseille avec un diplôme et l'envie de renouveler l'expérience l'année prochaine.


Une lettre d'été...de Camille Geutier

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Accueil  Limousin

Par Jean-Martial Jonquard Publié le 29/08/2015

© France 3 Limousin/C. Geutier Un jeune sous-officier, qui n'est autre que lui-même ! Le clin d'oeil de Camille Geutier à un "cher ami"...
 
Pour cette dernière lettre de l'été, c'est Camille Geutier, l'ancien élu limougeaud, qui s'est prêté à l'exercice. Il a écrit une lettre à un cher ami, sous-officier dans la Légion Étrangère à la fin des années 50, cantonné en Algérie !
Un cher ami qui n'est, sans doute, nul autre que lui-même !
Une lettre accompagnée par la musique originale de "Southern Comfort", de Walter Hill, composée par Ry Cooder.
 
Reportage : J.M. Jonquard, T. Millon, R. Augier, A.esta-Fline Montage : B. Boulesteix

lettre d'été Camille Geutier
© Camille Geutier

© Camille Geutier


Larzac : La résistance à l'arrivée de la Légion s'organise

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Accueil Languedoc-Roussillon

Par Sylvie Bonnet Publié le 26/08/2015

 

La mobilisation se structure depuis l'annonce de la venue sur le Larzac de la 13ème demi-brigade de la légion étrangère. Ce millier de militaires, présentés comme une manne pour l'économie locale, ne fait pas l'unanimité sur cette terre symbole des luttes non-violentes.

Gardarix lo Larzac! réclament les opposants à l'arrivée des légionnaires sur le causse. © Collectif du Larzac

© Collectif du Larzac Gardarix lo Larzac! réclament les opposants à l'arrivée des légionnaires sur le causse.

Ils viennent de Millau, du Larzac et même du Lodévois. Agriculteurs ou simples citoyens, ils se sont retrouvés une centaine, à deux reprises cet été pour commencer à combattre l'annonce gouvernementale du 31 juillet dernier. Le ministère de la Défense prévoit en effet une augmentation significative des effectifs du camp du Larzac avec l'installation en 2016 de la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère.

Non au camp légionnaire du Larzac

La première action du Collectif du Larzac est la mise en ligne d'une pétition "Non au camp légionnaire du Larzac" qui a déjà recueilli plus de 2000 signatures. Comme l'explique Mathieu Thelen, membre du collectif, il s'agit de faire reconnaître l'avenir civil du Larzac, au regard, notamment du succès des GAEC du Larzac, ces groupements de producteurs qui connaissent un développement économique réel depuis les années 80. Un état des lieux de l'ensemble des activités du Larzac est d'ailleurs en cours pour chiffrer les activités économiques, notamment le tourisme sur le Larzac.

Ainsi, d'après la lettre du collectif écrite au Président de la République:

Ce projet "remet en cause 34 ans d’une cohabitation pacifique qui a permis un développement du Larzac fondé sur des activités agricoles, touristiques, patrimoniales et économiques"...."Cette décision et ses conséquences mettent en péril la réflexion déjà engagée et souhaitée d’un avenir civil du Larzac, s’inscrivant dans une dynamique solidaire et humaniste."


La population tenue à l'écart du projet

L'un des principaux griefs des opposants, c'est le silence qui a entouré les négociations sur l'implantation des légionnaires. L'Etat et le Département de l'Aveyron n'ont fait état de ce projet que pour annoncer la décision ministérielle. Les élus locaux ne s'en cachent pas : le sénateur Alain Marc revendique être allé au ministère de la Défense pour proposer l'installation des légionnaires avec l'approbation du président du département de l'Aveyron, Jean-Claude Luche et d'Alain Fauconnier, président du Parc naturel régional des grands causses. Et les élus de se féliciter de l'unanimité des politiques locaux autour du projet, sans pour autant consulter la population.
A ce sujet, Guantanamo Larzac, le blog d'Annie Lasorne, membre du Collectif du Larzac, sur Médiapart, est édifiant.

Les opposants dénoncent un chantage au développement

Les retombées économiques de l'installation d'un millier de légionnaires sur le Larzac sont le principal argument des élus locaux en faveur du projet. Outre que ces retombées sont difficilement chiffrables, le collectif dénonce aujourd'hui le " deux poids, deux mesures" qui pèse sur le territoire. Ainsi, l'école du Larzac, dont les élus locaux annonçaient le rapatriement à Millau faute d'effectifs suffisants, serait non seulement conservée mais remise à neuf. On évoque même la possibilité de création d'un collège ou d'une cité scolaire. Difficile pour les habitants de la zone de s'opposer à un tel projet et les clivages voient le jour au sein-même de la population. Les opposants regrettent que les 10 à 15 millions d'euros promis par le département pour financer l'installation de nouvelles infrastructures n'aient pas été débloqués avant!

Informer avant d'agir

Le collectif du Larzac organise une grande réunion ouverte à tous lundi 31 Août 2015 à 20h30 à la Salle de la Menuiserie à Millau pour préparer la rentrée de septembre. Des actions plus "énergiques" pourraient ensuite être envisagées...

Opération Sangaris en Centrafrique, avec Edouard Elias

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Posté le mardi 25 août

En 2015, Edouard Elias reçoit le Prix Rémi Ochlik pour son reportage réalisé au sein d’un régiment de légionnaires français en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris. Image décrite par son auteur, qui veut faire oublier son statut d'ex-otage.

14 août 2014, Bambari, République Centrafrique, Opération Sangaris © Edouard Elias - 2015

 

Sur la photo, des officiers du régiment de légionnaires français, à Bambari en Centrafrique, attendent leur nouveau chef, qui vient prendre la relève, dans le cadre de l'opération Sangaris :

Le nouveau chef de corps arrive en hélicoptère, en arrière-plan, et les quatre militaires l’attendent. Une sorte de comité d’accueil, planté derrière des sacs de sable pour se protéger de la poussière. Le drapeau a de l’ancienneté et tout comme le matériel, il était usé.

Cette image est extraite d'un reportage réalisé au cœur de l’armée française en Centrafrique, avec un régiment de la légion étrangère. En effet, en 2014, Edouard Elias cherche un conflit à couvrir. « J’avais vu l’Ukraine, mais quand j’ai vu les reportages de Guillaume Herbaut , Eric Bouvet, Jérôme Sessini… j’ai pleuré. Ce sont de très bons photographes, très implantés, je ne me sentais pas de partir là-bas pour tout recommencer à zéro. »

En Centrafrique, il connaît aussi le travail de William Daniels, mais personne n’avait encore suivi « embedded » l’armée française. Une façon de repartir sur un conflit avec une armée organisée : « Le sujet n’avait pas vraiment été fait et je ne connaissais pas du tout l’armée française, » explique Edouard Elias.

Le photographe contacte l’Etat-major à Paris, discute avec eux, puis avec la DICOD (l’organe de communication de la défense). Il veut partir le plus longtemps possible : « Ils m’ont proposé de partir à Bambari, une ville paumée, à l’Est, avec la légion étrangère. C’est un endroit particulier, très proche des populations civiles et représentant bien le conflit centrafricain, notamment car il y a de grandes tensions entre les communautés », continue le photographe.

À cette période, je lisais Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad. Je suis arrivé en Centrafrique avec de gros costauds, avec des accents particuliers. Il y avait un énorme drapeau vert et rouge et à côté, un tout petit drapeau français, tout déchiré. Ça avait d’la gueule. Comme un petit bastion particulier, un vrai lieu de roman.

Les militaires français n’ont pourtant pas toujours de bonnes expériences avec les journalistes. Sommeillent encore l’enlèvement d"Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Ou plus récemment, le scandale de l'image d’un photographe de l’AFP, d’un légionnaire portant un masque avec une tête de mort… Mais pour Edouard Elias, l’intégration se passe plutôt bien :

J’ai trouvé des gens formidables, ils m’ont pris sous leur ailes. Ils ont été patients, tranquilles. Au début, certains ne voulaient pas être photographiés, que je rentre dans leur intimité, mais j’ai trouvé le moyen de travailler avec eux.

L’objectif de cette mission est d’éviter que les Centrafricains ne se fassent la guerre, d’éviter l’instabilité qui aurait pu influencer toute la zone. Les militaires sont en charge de désarmer les groupes armés, de faire en sorte qu’il n’y ait pas de violence entre les communautés. Une sorte de mission de maintien de la paix.

Le photographe décrit ce que cela entraînait comme conséquence pour son travail : « Chaque fois qu’on sortait, on devait se considérer en terrain hostile. Une seule personne communiquait avec eux, tout était pesé, encadré. Le chef du groupe militaire descendait parler au chef du village. Les rapports étaient cordiaux mais toujours sur la défensive. On ne pouvait pas savoir comment ça allait se passer. » Sur place, s’ils rencontraient des éléments pouvant semer le trouble, les légionnaires devaient les désarmer.

►►► ALLER PLUS LOIN || La Centrafrique, un an après 

Edouard Elias, c’est aussi le photographe qui a été, avec le grand reporter Didier François, otage du groupe Etat islamique en Syrie, pendant onze mois. Libéré en avril 2014, il n’aime pas ce statut d’ex-otage.

Ça n’existe que si on a envie de l’avoir. Passé un an en taule, est-ce que ça aide ? Je n’en sais rien. Au niveau professionnel, c’est plutôt la merde : on a une étiquette sur la tête, d’une chose qui t’es arrivée, et où tu n’as pas eu le choix. Les gens pensent « il bosse car il a été otage ». Donc je travaille comme un fou pour sortir de ce statut. Certains s’en sortent bien en surfant là-dessus, moi ce n’est pas mon cas. Je préfère être reconnu pour ce que je fais et non pour ce que j’ai subi.

Edouard Elias, âgé de 23 ans, a souhaité poursuivre ce travail avec l'armée. Il réalise actuellement un reportage photo dans une caserne, à Nîmes. Son sujet ? Un régiment de la Légion étrangère, principalement des jeunes ayant entre 18 et 24 ans. Il les suit lors des entraînements, des formations de spécialité : « On les forme à devenir soldats ». Un travail qui sera publié dans les prochains mois.


La légion étrangère libère Lavelanet

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Larzac : aujourd'hui, ils ne protestent plus contre l'arrivée des militaires

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Midi-Pyrénées

Par Michel Pech Publié le 13/08/2015
Il n'y aura pas de nouvelle extension du camp militaire © Emmanuel Fillon   France 3

© Emmanuel Fillon France 3 Il n'y aura pas de nouvelle extension du camp militaire

Ils ont appris comme tout le monde fin juillet que la Légion étrangère allait s'installer dans le camp du Larzac.
450 hommes d'ici 2016 pour passer à près d'un millier.
A la différence des années 70, il n'est pas question d'agrandir le camp militaire. 
C'est ce projet d'extension qui avait entraîné de fortes protestations, dix ans de contestation dès 1971. Les agriculteurs locaux tout d'abord s'étaient mobilisés puis des dizaines de milliers de militants antimilitaristes et anticapitalistes.

L'une de nos équipes est allé rencontrer deux de ces anciens contestataires : un agriculteur du plateau et celui qui est devenu un homme politique, José Bové. 
Tous deux ne voient pas là une nouvelle provocation de l'Etat mais envisagent cette arrivée avec pragmatisme.

Vidéo : le reportage de Floréal Torralba et Emmanuel Fillon


Attentat déjoué à Toulon : "L'armée visée car elle combat les djihadistes"

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