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2015

La Newsletter 15/13 de l'AALEME

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La Newsletter 15/13 de l'AALEME

Repas de Noël de l'AALEME


Le dimanche 13 décembre 2015 à 12h00 à l'€urotel, Centre Commercial du Fenouillet, 34474 Pérols. Tel : 04 67 50 27 27.

Apéritif : kir pétillant, jus de fruit, feuilletés chauds et accras de morue

 

Menu :

Vol au vent de fruits de mer

Magret de canard, sauce forestière

Fromage

Omelette norvégienne

Vin et café compris

 

Prix : 35€ par personne.

 

Participation de l'AALEME pour ses membres à jour de leur cotisation : 5€. A régler auprès de notre trésorier, avant le mercredi 9 décembre 2015 : 30€.

A l'adresse suivante : Trésorier AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

RMLE, à Madagascar, 1900.‏


Bonjour,

(intéresse KB Aubagne , 1er RE, COMLE si possible de faire suivre)…. ++ Musée - Centre de documentation historique de la Légion étrangère - SAMLE -


Une évolution notable concernant l’historique Légion Etrangère : Le 3°REI est toujours considéré en tant qu’héritier du RMLE période du Colonel ROLLET…Et pourtant, le Régiment de Marche de la Légion Etrangère existait bien avant, puisqu’à Diégo , au cimetière de Ramena, des tombes de légionnaires portant l’inscription RMLE (1900) avaient été retrouvées…mais sans certitude quant à la valeur de l’inscription.
Mais la remise en état du grand cimetière de Cap Diégo a permis de retrouver, rénover, préserver des sépultures de légionnaires de 1900 (5 tombes) portant l’inscription RMLE (voir photo).
Donc, après recherches (actif : AALEME) :

Il existait bien un régiment de marche de la Légion Etrangère, implanté à Diégo Suarez, formé par un EM , les 5éme, 6éme,7éme et 8 éme compagnies du 2éme Etranger !

Alors, quel est donc le régiment héritier du 1er RMLE ????
Qui va « refaire » l’histoire ?
Amitiés légionnaires ,

Remerciements

AALEME , AACLEM, et associations d’anciens qui suivent les informations « cimetières », et aux 2 « légionnaires journalistes » venus récemment du DLEM, au profit de KB, qui ont constaté l’authenticité des faits.

 

YG


Mon ADC,

 

Il est indéniable que ce RMLE à bien existé, même si le Livre d'Or n'en parle pas, et que l'excellent article " D’un régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE) à l’autre, répétition ou évolution de l’histoire ? " n'en dit pas plus.

 

Nous disposons :

1 - des photos des pierres tombales.

 

Leg Jean Mousseigne 1er RMLE 08/07/1900
Leg Nicolas Schummer RMLE 09/07/1900
Leg Bathan Levy RMLE 31/07/1900
Leg Jean-Baptiste Heyes RMLE 12/08/1900
Sergent Henri Joseph Paulus Wexler RMLE 24/08/1905

 

2 - de l'article paru dans Le Progrès de Bel-Abbès du 22/08/1900

LETTRE DE MADAGASCAR

Le 19 Juin 1900

MONSIEUR LE DIRECTEUR,

Malgré les entraves apportées par nos conservateurs, le bataillon du 1er Étranger qui, depuis le mois de décembre dernier devait être dirigé sur Dégourdissage est enfin arrivé à destination. Cela ne fut pas sans peine, car si jamais un bataillon fût berné, ce fut bien- celui-là. Si encore les motifs invoqués pour justifier les retards apportés dans l'envoi immédiat du dit bataillon étaient reconnus fondés, il n'y aurait qu'à louer l'Autorité de ses prévenances, mais il n'en est rien, car nos braves militaires ont pu constater à leur arrivée à Diégo-Suarez et dans les postes limitrophes, que les charmants baraquements que l'on avait (soi-disant) préparés, n'étaient en partie qu'ébauchés dans les bureaux du "Génie constructeur ". Les tonnes de matériaux destinées à la construction de ces cases étaient en partie sur les quais, voir même non débarquées. Voilà où en étaient les travaux lors dé l'arrivée du bataillon à Madagascar.

Aux désillusions produites par ces constatations amères, avait précédé un contre-temps non moins fâcheux, le fameux séjour au Camp du Ravin Blanc à Oran, où arrivé lé 22 mars avec l'idée bien arrêtée d'embarquer le 25 du dit, il reçut quelques heures avant le moment fixé pour le départ, l'ordre de surseoir à tout mouvement.

Ce fût une déception générale qui ne laissait entrevoir à nos troupiers que la probabilité d'être dirigés sur Igli, voyage qui n'était pas du tout en harmonie avec les projets élaborés jusque-là, par la majeure partie des postulants pour la grande île africaine. Enfin, le 1er avril (jour choisi sans doute), le commandement résolut de leur faire continuer leur route, et le 20 dû même mois après une traversée aussi belle que rapide, ils arrivaient devant Diégo-Suarez. Le même jour deux compagnies débarquaient à Antsirane et prenaient possession des casernements mis à leur disposition. Le lendemain 21, les deux autres compagnies débarquaient à leur tour et rejoignaient leurs postes respectifs, la 15e compagnie, au Sakaramy, poste intermédiaire entre Antsirane et la Montagne d'Ambre, la 16e compagnie allait s'installer à Oranjéa, poste situé au nord de l'île et qui commande la passe de la baie de Diégo-Suarez. Le 25 mai, cette dernière compagnie quittait ce poste pour rallier Antsirane où elle restait jusqu'au 12 juin.

Nous croyons devoir entretenir un instant nos lecteurs du genre d'exercice que faisait nos légionnaires à leur arrivée dans la Colonie et cela dans le but de les acclimater sans doute.

Aussitôt arrivés, les légionnaires durent se transformer : 1° en conducteurs de plates formes Decauville système de locomotion en usage à Madagascar pour le transport des matériaux dans les différents chantiers où l'on construit des baraquements, (la mise en mouvement de ces voitures se fait à l'aide de mulets) ; 2° en serres-freins, auxiliaires indispensables au bon fonctionnement des voitures ci-dessus précitées ; 3° en hommes de peine de foutes catégories ; 4° en charpentiers, charrons, mécaniciens, ajusteurs, dessinateurs, secrétaires, etc.

Le travail commençait à 5h. 1/2 du matin et se terminait vers 9h. 1/2 ou 10 heurs, le soir de 2h. 1/2 à 5h. 1/2 ou 6 heures. Bon nombre d'hommes étaient assujettis à travailler dans l'eau jusqu'aux aisselles pendant toute la durée du travail. C'est à ce moment seulement que les constructions entrèrent dans la période active ; la Légion fournissait en moyenne 300 travailleurs par jour pendant le premier mois qui suivit notre arrivée. Aussi, il y a aujourd'hui à Antsirane: environ 12 cases, pouvant loger 70 hommes chacune, qui sont complètement terminées, à cela ajoutez tout le matériel nécessaire au montage de 36 cases qui doivent être construites au camp de la montagne d'ambre, cela vous donnera une idée du travail exécuté en majeure partie par nos mauvaises têtes.

Le 2e Etranger venant d'arriver (arrivé le 5 juin par le « Britania » ) va également prendre part à ce genre d'exercice et soulagera un peu ses camarades du 1er qui ne demandent qu'à être aidés.

Par suite de la nouvelle organisation de ces 2 bataillons, en un seul Régiment, le bataillon du 1er Étranger prend le titre suivant : Régiment de marche de la Légion étrangère ; le bataillon du 1er Régiment devient 1er bataillon et celui du 2e Étranger, 2e bataillon;

Les Compagnies du 1er bataillon sont numérotées de 1 à 4 et celles du 2e bataillon, de 5 à 8 inclus.

De ce fait nous avons : 1re compagnie, capitaine Bourdieu ; 2e compagnie, capitaine Guilleminot ; 3e compagnie, capitaine Sotmon ; 4e compagnie, capitaine Canton.

Depuis le 13 juin une fraction de la 4e compagnie occupe le poste de Mahatsinjoafivo, une autre fraction est actuellement au Sakaramy et une 3e fraction est encore à Antsirane. On compte que vers la fin du mois elles se rendront au camp de la montagne d'Ambre où M. le Lieutenant-Colonel Cussac est installé depuis bientôt 15 jours.

Avec les troupes qui doivent incessamment se rendre à Diégo-Suarez, cela portera les effectifs dé la garnison à 5000 hommes de troupe. Il faut cela pour donner un peu d'importance à Diego, car c'est réellement une toute petite ville qui ne compte guère que des militaires et des fonctionnaires. Peut-être que le nombre assez important de troupes qui s'y trouveront réunies d'ici un mois amènera le commerce qui manque totalement, à cette ville.

 

que corroborent les extraits de JO ci dessous.

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 29/08/1900

 

EXTRAITS

Par arrêté du 23juillet (État-major),

M.le sous-lieutenant Keller, du régiment de marche de la légion étrangère, est placé hors cadres comme adjoint de M. le commandant du génie Goudard dans l'élude du tracé du chemin de fer d'Aniverano au Mangoro.

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 17/10/1900

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 1er octobre,

M. le lieutenant de Marquessac, de la 4e compagnie du régiment de marche étranger, est nommé commandant du secteur des Zanndrianambo [district d'Andovoranto], en remplacement de M. le capitaine hors-cadres Haillot, rapatrié.

 

Par arrêtés du 5 octobre,

M. Bosson, caporal de la légion étrangère, mis en congé renouvelable par l'autorité militaire est nommé commis auxiliaire des postes aux appointements de 2400 par an, pour compter du 23 septembre 1900, et affecté au bureau de Mahanoro.

 

A la date du 31 août 1900,

M.le Ministre de la Guerre fait connaître que le soldat Lobreaux, du bataillon étranger, est inscrit d'office au tableau de concours pour la médaille militaire, pour sa brillante conduite à l'attaque de Masindra et à l'assaut des villages rebelles antandroy de Vohitra.

 

Le Progrès de Bel-Abbès du 10/11/1900

 

Les Officiers de la Légion

LA PÉRIODE COLONIALE .

L’Écho de Paris demande que les officiers de la Légion étrangère soient autorisés, comme d’ailleurs la marine, à accomplir une troisième année de période coloniale.

L'État gagne à avoir plus longtemps sous la.main des officiers acclimatés et au courant dès exigences du pays.

Il réalise naturellement de notables économies en retardant d'un an la venue des officiers de là relève et le voyage de retour de leurs camarades rapatriés.

L’Écho de Paris ajoute : « Ces considérations ont sans doute échappé au ministre de la guerre lorsqu'il a décidé qu'aucune prolongation de séjour au delà de deux ans ne pourrait plus être accordée aux officiers d'infanterie en service dans les colonies ».
« Cette mesure vise surtout les. officiers de la Légion étrangère qui encadrent aujourd'hui six bataillons au Tonkin et trois à Madagascar.

« La décision incompréhensible du général André ne modifie en rien les errements suivis à l'égard des sous-officiers et des simples légionnaires. Ceux-ci -sont, comme par le passé, autorisés à prolonger leur séjour dans les bataillons expéditionnaires de la Légion.

«Une explication plausible, du traitement inattendu que le général André impose aux officiers de la Légion, serait le souci du ministre de la guerre de se réserver l'attribution de l'avancement exceptionnel pour lie officiers désireux de faire une simple apparition aux colonies. »

« Il faut espérer que le ministre de la Guerre ne prolongera pas, pour les officiers des bataillons étrangers, le déni de justice qui les atteint. »

« Quant aux officiers désireux de servir dans la légion il devra leur être répondu qu'ils ont un stage initial à accomplir d'abord en Algérie. »

 

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 13/02/1901

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 29 janvier,

M. le lieutenant de Marquessac, de la 4e Cie du régiment étranger de marche à madagascar, est placé hors cadres et désigné comme officier adjoint au commandant du district de Fetraomby.

 

Par contre je n'ai trouvé aucune trace officielle de la création de ce RMLE.

 

Ce que j'en pense :

C'est une décision locale, simplification du fonctionnement de ces deux bataillons, prise par le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.

 

Pourquoi ?

Deux choses :

Un peu d'histoire : l'infanterie coloniale, à l'époque dépendait du ministère de la marine. Donc on regroupe les terriens.

Un précédent :

Campagne de 1895 1 Bat (CBA Barre) à 4 Cies (CNE Perrot - CNE Courtois - CNE Bulot - CNE Sardi) au sein du régiment d'Algérie (COL Oudri 2e étranger) Départ le 04/04 arrivé à Majunga le 23/04. 09/08 le CBA Rabot prend le commandement du 1er Bataillon en remplacement du LCL Barre. 23/08 décès du LCL Barre. Retour du bataillon en Algérie le 03/12.

 

Gallieni désigné comme gouverneur, a demandé un bataillon de Légion qu'il obtient.

Campagne de 1896 EM (CBA Cussac) + 2 Cies (CNE Flayelle - CNE Deleuze) du 2e étranger embarquent le 10/08 à Marseille et débarquent le 07/09 à Tamatave - 2 Cies (CNE de Thuy - CNE Brulard) du 1er étranger débarquent le 14/09 à Tamatave.

 

Mais :

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 09/10/1896

 

DÉCISION No. 63.

Le Général Commandant Supérieur des troupes et des territoires militaires à Madagascar,
Vu l'arrivée à Madagascar d'un Bataillon de marche tiré des deux régiments étrangers de l'armée de terre;

Vu les avantages qu'il y aurait à grouper en un seul régiment, au point de vue du commandement, de la police intérieure, de la discipline et de l'instruction, les 3 Bataillons de l'armée de terre actuellement présents à Madagascar,

Sous réserve de l'approbation de M. M. les Ministres de la Guerre et des Colonies,

DECIDE :


1.-Le Régiment d'Algérie, actuellement constitué à 2 bataillons, comprendra désormais 3 bataillons, savoir; 2 bataillons de tirailleurs algériens, 1 bataillon provenant des régiment étrangers.

2.—L'autorité de M. le Lieutenant-Colonel Commandant le Régiment d'Algérie s'étendra à toutes les parties du service, l'administration exceptée, et s'exercera selon les règles fixées par le décret du 20 Octobre 1892 sur le services intérieur.

3.- Chaque bataillon du Régiment d'Algérie continuera à s'administrer dans les conditions actuelles.

4. —La présente décision entrera en vigueur le 1er Octobre 1896.

Tananarive le 25 Septembre 1896. Le Général Commandant Supérieur des troupes et des territoires militaires, (Signé) : GALLIENI.

 

 

Ce document écrit par un de nos grands anciens prouve bien, que cette période est peu connue, et, que le Centre de documentation historique de la Légion étrangère n'a pas ou peu de fonds concernant cette période.

CHRONIQUES D'UN POSTE AVANCÉ TOME 1

Les habitants du bord de Terre
Thierry FUSALBA

En 1994, le capitaine Fusalba est affecté pour un an au 5e Régiment étranger basé à Mururoa. Durant son séjour, il est envoyé sur l'atoll de Takume, au coeur des Tuamotu, pour y construire une piste d'aviation au profit des habitants. Loin de sa famille, de ses amis et de ses chefs, il va consigner chaque jour les événements sur un "Journal de marche et d'opérations" ajoutant des réflexions personnelles sur la vie, le commandement de ses légionnaires et la beauté fragile des lieux. Dans le deuxième volume, l'auteur nous emportera dans un récit romanesque au Brésil.

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Pérols : pour que l'oubli ne se creuse au long des tombes closes...

Publié le 06/11/2015



Lundi 2 novembre, l'Amicale des Anciens de la Légion Étrangère Montpellier et Environs (AALEME) honorait ses morts à Pérols.

A 16h15, une gerbe a été déposée et une bénédiction rendue au caveau de l'amicale, cimetière Saint-Sixte. A l'issue de cet hommage, un office religieux a été célébré à l'église Saint-Sixte. A 18h15, un apéritif a été offert par la municipalité à la salle Gilbert-Marchal.

Cette cérémonie est devenue institutionnelle à Pérols, avec la présence d'un caveau dans le cimetière de la ville, accueillant à ce jour 11 légionnaires.

Lors de son discours, Jean-Pierre Rico, maire de Pérols, a souhaité un prompt rétablissement au général Guy Barascud et André Bocquel, deux Péroliens en convalescence. Le président de l'AALEME a rendu hommage à Pierre Gaillardo, "le grand ancien du village" de 97 ans et demi, parti rejoindre le dernier bivouac.

Il a également cité le poème du capitaine vicomte de Borrelli "A mes hommes qui sont morts" :


''Soldats qui Reposez sous la terre lointaine,
Et dont le sang donné me laisse des remords,
Dites-vous simplement : "C'est notre capitaine,
Qui se souvient de nous… et qui compte ses morts.''


Pour plus d'informations : aaleme.fr/index.php/poemes/cne-de-borrelli/190-a-mes-hommes-qui-sont-morts

Cap Diégo et Diégo ville


Cimetière militaire français de Cap Diégo‏

Le plus grand cimetière militaire français de la grande ile, (plus de 1450 tombes, dont une 20aine de légionnaires) est quasiment….sauvé , de la disparition, de l’oubli. Le reportage photo joint en attaché , montre l’évolution depuis 2010 jusqu’à ce jour, et les actions entreprises pour que le devoir de Mémoire ne soit pas uniquement un souhait , sont à mettre au crédit de :

- Attaché de défense auprès de l’ambassade de France à Tananarive (en particulier le budget nécessaire)

- Chancellerie détachée de Diégo Suarez (documentation , archives, règlement des prestataires)

- Association des anciens combattants de la Légion Etrangère de Marseille (aaclem, soutien permanent, cérémonies)

- Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Montpellier et Environs (archives, recherches RMLE, conseils et soutien)

- Adjudant (r) IBANEZ, ancien président de l’association de Mayotte (présence à Camerone, dons)

- Mademoiselle Bodo RAMAMBAHASINA, étudiante en master 2 géo, qui vient de faire un stage à Diégo, recommandée par l’attaché militaire de Tana, crédit photos 2015

- La FSALE (fédération nationale des associations d’anciens légionnaires) soutien inconditionnel des actions de préservations du patrimoine Légion.

- Détachement de Légion Etrangère de Mayotte (DLEM , régulièrement présent, recherches historiques, remise en état de cimetières français du secteur)

- Les anciens légionnaires qui ont œuvré à titres personnels .

- Le bimensuel « la tribune de Diégo » qui publie régulièrement des reportages.

- La municipalité de PRAYSSAC(46220) berceau du Colonel PARDES, pacificateur de Madagascar et dont la tombe est préservée à Cap Diégo.

- Et de tous ceux, actifs comme anciens, Légionnaires comme Marsoins,Aviateurs comme Marins, qui ont souvent écrit pour soutenir les actions.

 

YG










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Les derniers secrets de la bataille de Ðiện Biên Phủ

Publié le 07-05-2015

Pour le 61e anniversaire de la défaite de Diên Biên Phu, deux ouvrages paraissent chez Nimrod, l’un relatant le destin croisé de six soldats d’Indochine, l’autre livrant, pour la première fois en français, les notes secrètes de la CIA sur cette guerre du bout du monde.

Les Chemins de Diên Biên Phu - Franck Mirmont avec Heinrich Bauer, Jean Carpentier, Jean Guêtre, Pierre Latanne, Bernard Ledogar et Jean-Louis Rondy- 576 pages avril 2015 - 23 € La guerre d’Indochine vue par la CIA - Franck Mirmont, 288 pages - mai 2015 - 21 € (c) Nimrod

Les Chemins de Diên Biên Phu - Franck Mirmont avec Heinrich Bauer, Jean Carpentier, Jean Guêtre, Pierre Latanne, Bernard Ledogar

et Jean-Louis Rondy- 576 pages avril 2015 - 23 € La guerre d’Indochine vue par la CIA - Franck Mirmont, 288 pages - mai 2015 - 21 € (c) Nimrod

 

C’est un défi éditorial original, ambitieux et réussi. Pour le 61è anniversaire de la chute de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954, Nimrod, maison spécialisée dans les récits militaires, publie deux épais ouvrages (près de 1.000 pages en tout !) qui apportent un éclairage nouveau sur les derniers mois avant la déroute française. Les deux livres se répondent, ont la même photo de couverture, l’une dans les tons sépia, l’autre dans les nuances de grenat.

Le premier, « les chemins de Diên Biên Phu », met en scène le destin croisé de six soldats, cinq Français et un Allemand. Même s’il faut un peu s’accrocher au départ pour bien repérer qui est qui, on les accompagne à partir de leur enfance, évoquée avec finesse et sensibilité. Au fil des pages, les profils s’affinent, les caractères s’affirment. Sont racontés les valeurs, événements, rencontres initiatiques, injonctions ou malédictions familiales qui vont pousser ces tous jeunes gens, -valet de ferme, orphelin de guerre, enfant mal aimé, apprenti exploité ou fils de bonne famille-, dans un conflit du bout du monde. On les suit dans la jungle, la chaleur, l’humidité jusqu’à ces combats âpres, désespérants, et finalement inutiles, dans lesquels ils vont se sublimer au fil des mois, affrontant la peur, la mort. L’indicible, aussi, y compris dans les camps de prisonniers où, devenus des « fantômes », ils échoueront.

Plus aride, le second ouvrage, "la guerre d’Indochine vue par la CIA", livre les analyses –inédites en français- que les services secrets américains élaborent au jour le jour, pendant les années 1950-1954. L’éditeur, François de Saint Exupéry, a eu la bonne idée de confier le projet à son auteur et traducteur favori : Franck Mirmont, qui a mené un travail d’archiviste, se plongeant dans des documents tout juste déclassés, et dont la plume, alerte, n’empêche pas une restitution rigoureuse de cette littérature militaro-diplomatique.

Le rôle des grandes puissances en Indochine

Les dépêches, télégrammes et notes éclairent, -toujours à travers le prisme des Etats-Unis-, le rôle des grandes puissances en Indochine. Les ambitions, les craintes, les non-dits, la course au pouvoir. On voit grandir les appétits de Pékin et de l’armée viêt-minh, la puissance de l’Union soviétique. On sent comment, petit à petit, les Américains prennent conscience que ce conflit n’est pas seulement une guerre d’indépendance, mais avant tout un affrontement entre monde occidental et monde communiste.

On réalise, aussi, combien la classe politique française de la IVè République a pu se montrer veule, lâche, indécise et impuissante. Pays en perte de vitesse, elle nourrit de grandes aspirations géostratégiques, sans le budget pour les mener à bien. Elle n’hésite donc pas à demander l’aumône à un protecteur américain de plus en plus condescendant et irrité. Il s’agace en 1951 : « Les officiels français ont l’habitude d’exagérer leurs difficultés financières afin d’obtenir une plus grande aide des États-Unis ou d’accélérer le versement de cette aide ».

Les Chemins de Diên Biên Phu - Franck Mirmont avec Heinrich Bauer, Jean Carpentier, Jean Guêtre, Pierre Latanne, Bernard Ledogar et Jean-Louis Rondy- 576 pages avril 2015 - 23 €

La guerre d’Indochine vue par la CIA - Franck Mirmont, 288 pages - mai 2015 - 21 €

Extraits chronologiques de ces deux ouvrages, où se mêlent petite et Grande Histoire. La déroute analysée par les services secrets de Washington (1 à 4) et vécue par des hommes exsangues (5 à 12)

1) Mars 1952 : L’Indochine « problème politique » à Paris

L’ambassadeur américain à Paris rend compte d’un consensus de différents chefs de partis politiques selon lequel le gouvernement Pinay échouera à la fin de l’été ou au début de l’automne pour être remplacé par une coalition comprenant des socialistes et peut-être des gaullistes, afin de tenir compte des réactions populaires devant l’impossibilité de Pinay à résoudre les difficultés financières de la France.

L’ambassadeur rapporte également que le problème de l’Indochine pourrait à nouveau constituer un problème politique majeur. Il souligne les prédictions d’une personnalité radical-socialiste selon laquelle, à moins d’une aide accrue des États-Unis, un retrait d’Indochine deviendrait un point de ralliement commun pour cette nouvelle coalition.

2) Juillet 1952 : les Français privés de « psychologie de la victoire »

L’ambassadeur Heath à Saigon a appris du ministre britannique, lors d’une récente visite à Singapour, que Letourneau avait « inquiété » les officiels britanniques avec ses affirmations sur les objectifs militaires français en Indochine. Letourneau a insisté sur la nécessité de geler les opérations et a évoqué une réduction sensible des effectifs militaires français en Indochine d’ici à la fin 1954 – laquelle sera rendue possible par la création d’une armée nationale vietnamienne forte de huit divisions. Le ministre britannique a indiqué que Letourneau lui avait donné l’impression de ne pas être animé d’une «psychologie de la victoire».

3) Décembre 1952 : « Obtenir le soutien américain »…

Les Français tentent d’utiliser la situation en Indochine comme un levier pour obtenir une plus grande aide américaine. L’ambassadeur Draper a rendu compte de ce qu’ils ont également essayé d’obtenir le soutien américain pour appuyer la résolution sur l’Indochine en échange d’un soutien français à une résolution de l’OTAN pressant pour une ratification du traité de la Communauté européenne de défense.

4) Mars 1953 … et« une augmentation de l’aide financière en Indochine »

Selon le délégué adjoint à la mission permanente de la France à l’OTAN, Baraduc, le seul objectif de la visite du président du Conseil René Mayer à Washington est d’obtenir une augmentation de l’aide financière en Indochine, notamment pour l’armée vietnamienne. Baraduc indique que la France acceptera les recommandations sur les engagements de l’OTAN si elle reçoit de nouvelles aides pour l’Indochine. Le cabinet de l’ambassadeur Draper en déduit que la France pourrait mettre en danger toute l’organisation des forces de l’OTAN en insistant sur la réduction des effectifs français et allemands à moins qu’un « partage du budget » ne soit adopté.

5) Décembre 1953 : « l’encerclement de Diên Biên Phu mené par des professionnels »

À l’issue d’un violent combat qui fait plusieurs morts et une quarantaine de blessés dans les rangs des forces françaises, les légionnaires ont la surprise de découvrir des blockhaus viêts parfaitement construits. L’encerclement de Diên Biên Phu a déjà commencé et il est mené par des soldats professionnels ! Les obus continuant de pleuvoir sur leurs positions, les Français demandent un appui aérien qui intervient au coucher du soleil sous forme de bombardements au napalm. Les collines du Pou Ya Tao s’embrasent, prenant au piège aussi bien des éléments viêts que des Franco-Laotiens dispersés au cours des offensives ennemies. La plus grande confusion règne.

6) Février 1954 : Les officiels, « ignorants du danger qui couve »

Ignorants du danger qui couve, les officiels viennent se faire prendre en photo à Diên Biên Phu, avant de s’émerveiller devant les camps de tentes, les alvéoles à découvert de l’artillerie lourde, la piste d’atterrissage et ses avions parfaitement alignés ou encore les quelques abris creusés qui résistent parfaitement aux infiltrations de pluie, mais dont la structure ne saurait arrêter un obus. Le 19 février 1954, au cours d’une prise d’armes organisée à Diên Biên Phu, le ministre de la Défense nationale et des Forces armées René Pleven remet la fourragère de la médaille militaire au fanion du 1er BEP.

7) Mars 1954 : « les premiers « fantômes » de Diên Biên Phu

Le 14 mars, vers 4 heures du matin, Jean-Louis Rondy voit apparaître les premiers « fantômes » de Diên Biên Phu. Ces hommes au visage hagard et au treillis déchiré ou ensanglanté sont les rares légionnaires du 3e bataillon de la 13e DBLE à avoir échappé à la chute de leur point d’appui Béatrice, submergé vers 2 heures du matin à l’issue de combats au corps à corps venus solder cinq assauts successifs. Moins d’une vingtaine d’hommes, sur plus de 400, ont survécu.

8) 6 au 7 mai 1954 : « matraquage d’obus »

Dans la nuit du 6 au 7 mai, toute l’artillerie viêt semble s’être donnée rendez-vous à Diên Biên Phu. Un énorme matraquage d’obus malmène les positions françaises sans paraître jamais faiblir. Chaque explosion est aussitôt effacée par une autre.

9) 7 mai 1954 : « un silence irréel »

Au même moment, une grenade dégoupillée atterrit dans l’abri. Par miracle, elle n’explose pas ; elle est défectueuse. Quelques secondes plus tard, sans même avoir vu arriver cette grenade, Pierre Latanne finit par émerger de l’abri avec le sergent-chef Métier qui rampe derrière lui. Éblouis par le soleil qui les frappe comme un coup de projecteur, les deux hommes se traînent dans la tranchée pour découvrir que les Viêts ont déjà emmené les autres prisonniers. Ils se retrouvent seuls, baignés par le soleil dans un silence quasi irréel. Les yeux clos, Pierre Latanne s’efforce de ne penser à rien et de savourer pleinement ce moment de calme, de silence et de paix à peine distrait par les souffles rauques de son camarade affalé à côté de lui. (…) . Diên Biên Phu dégage une odeur pestilentielle en raison des nombreux cadavres laissés à l’air libre qui ont commencé à se putréfier depuis plusieurs semaines déjà. La rivière Nam Youm charrie elle-même les corps des deux camps depuis près de deux mois.

10) Mi mai 1954 : « prisonniers ».

Prisonniers. Ils sont prisonniers. Ils éprouvent un sentiment de honte à cette idée, mais ils n’ont pas encore de notion précise quant à ce que cela peut réellement signifier sur le plan mental ou physique. À vrai dire, l’état-major ne le sait pas non plus, ou ne veut pas vraiment le savoir. Il ne serait pas exagéré de dire que ces camps de prisonniers viêt-minh en Indochine sont dix fois, peut-être même cent fois pires que les camps de prisonniers allemands ou soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale. Pas plus d’un prisonnier de Diên Biên Phu sur quatre ne reviendra vivant de ses quatre mois de captivité – quatre mois seulement !

11) Eté 1954 : « Camps de prisonniers »

Avec les fortes pluies qui viennent raviner et labourer la terre, les cadavres des prisonniers français remontent légèrement à la surface et une odeur de décomposition pestilentielle vient se répandre dans le camp. Même le vent et la pluie ne parviennent pas à la chasser.

En sa qualité de chef d’équipe, Jean Carpentier est tenu pour responsable de cette situation, qui lui vaut un sermon très sévère du chef de camp. Celui-ci le met dans l’obligation de « réparer ses erreurs ». Il faut donc creuser plus d’une dizaine de nouveaux trous de 1,80 mètre de profondeur et exhumer plus d’une dizaine de cadavres, dont certains ont été enterrés il y a près d’un mois (…)

Dans la troisième tombe, les chairs du cadavre sont si décomposées qu’elles ne retiennent plus les membres entre eux. Il faut prendre à la fourche le torse, les jambes, les bras. Et ramasser à mains nues la tête, un crâne rongé par la vermine et coiffé de quelques touffes de cheveux répugnantes qui rappellent encore sa condition humaine. Jean Carpentier saisit la tête, mais elle lui glisse des mains, tombe et roule avant de s’arrêter 3 ou 4 mètres plus loin, après avoir perdu un semblant d’œil et vomi un flot d’asticots. Jean Carpentier ne pourra plus s’occuper des têtes. Elles vont venir hanter chacune de ses nuits et continuer de le tourmenter durant la journée.

12) Juillet 1954 : le camp des Allemands

À l’issue de son évasion manquée, Heinrich Bauer se retrouve presque par hasard interné au camp 70, situé dans la région de Thanh Hoa. Il y arrive le 13 juillet, la veille d’une grande cérémonie organisée pour célébrer la Révolution française. Les prisonniers de ce camp, qui étaient au nombre de 300 à son ouverture, ne seront plus qu’une centaine quand viendra l’heure de la libération. Il s’agit en majorité d’Allemands, mais on y trouve également des Hongrois ou des Tchèques qui se font passer pour des Allemands. Quand Heinrich Bauer est escorté dans la cagna en briques et terre battue qui doit l’héberger, de nombreux bat-flanc sont déjà vides.

Dès le lendemain soir, Heinrich Bauer est intégré dans une équipe chargée d’enterrer les morts de la journée. Il n’est pas là depuis plus de vingt-quatre heures qu’il doit déjà aider à mettre en terre un camarade... Tandis que d’autres prennent les pelles pour creuser une tombe sur la berge d’une rivière proche, lui doit porter le cadavre. L’odeur que dégage le corps est si écœurante qu’il manque défaillir. Le jour suivant, dès que la cloche sonne pour l’appel, Heinrich Bauer se présente parmi les premiers pour être sûr d’avoir une pelle. Il préfère creuser que porter.

"Mourir, un risque du métier"

Le 05 mai 2015 Par Patrick Forestier

En plein désert, par une température suffocante, au centre, le général Bernard Barrera. © Noël Quidu

Il a mené avec ses hommes, dès janvier 2013, l’opération Serval : des combats sans merci contre les djihadistes qui terrorisaient le pays. Embuscades, attaques kamikazes, enfants soldats, corps-à-corps... La guerre fut intense, traumatisante. Toujours en fonction, le général Bernard Barrera raconte ce qu’il a vécu auprès de ses soldats dont la plupart, très jeunes, ont connu là un terrible baptême du feu.

Le général Bernard Barrera commandait les 4 000 hommes de la composante terrestre de la brigade Serval. « C’est lui qui a gagné sur le terrain, dans le nord du Mali, une des batailles les plus dures que l’armée française ait eu à livrer depuis la fin de la guerre d’Algérie », estime l’ancien chef d’état-major, le général Bentégeat. Parti de Bamako jusqu’à la frontière algérienne à travers le Sahara, le parcours de Serval rappelle l’épopée de la colonne Leclerc qui, jadis, quitta Fort-Lamy (N’djamena) au Tchad pour atteindre le nid d’aigle de Hitler en Allemagne après avoir libéré Paris en liesse. Intégré dans la brigade de blindés qui s’étirait sur des kilomètres, j’ai vu la joie des Maliens dans chaque village que nous traversions, heureux de retrouver la liberté après l’occupation par les djihadistes d’Al-Qaïda, que Barrera traquera jusqu’à leur repaire. Les combats furent d’une violence inouïe, finissant parfois quasiment au corps-à-corps et 900 terroristes ont été tués en deux mois. Près de ses hommes, un moral à renverser des montagnes, le général leur fit la guerre jusqu’au bout. Sans gloriole mais avec le panache et la pugnacité des officiers d’antan, qui sont à l’origine de sa vocation. Fait rarissime pour un général toujours en activité, il raconte « de l’intérieur », dans son livre, la guerre des sables qu’il vient de mener et qui continue aujourd’hui sous une autre forme.

Patrouille de blindés légers français au nord de Gao. © Noël Quidu

Paris Match. L’opération Serval que vous avez conduite ­a-t-elle mis un coup d’arrêt à la menace des djihadistes ?
Général Barrera. Oui. Ils occupaient, il faut se rappeler, la moitié du Mali où ils imposaient la charia. On voyait sur des vidéos des gens qui étaient fouettés, des femmes lapidées. Ils contraignaient la population à vivre sous le diktat de lois moyenâgeuses, comme on peut le voir dans le film “Timbuktu”. Il fallait intervenir. Surtout que les djihadistes se croyaient tellement forts qu’ils pensaient conquérir tout le pays. Le président de la République a pris la décision de déclencher l’attaque qui a démarré le 11 janvier 2013. Et, sept mois plus tard, un président était démocratiquement élu au Mali. Cela a été possible grâce à notre action militaire.

Après la prise aux djihadistes de la boucle du fleuve Niger et des villes de Tombouctou et de Gao, vous vous êtes attaqué à ce que vous appelez leur “château fort”, le massif des ­Ifoghas, au nord du Mali.
On a progressé au nord jusqu’à la frontière algérienne et du côté est jusqu’à celle du Niger, qui étaient alors leurs sanctuaires. Pendant quinze jours, on ne savait pas où ils se trouvaient malgré les vols de reconnaissance. C’était “le brouillard de la guerre”, comme l’écrit le général et théoricien Clausewitz. Mais, le ­19 février, des légionnaires sont tombés dans une embuscade au début de la vallée d’Amettetaï. Ils ont résisté en attendant des renforts. C’est là que le sergent-chef Vormezeele du 2e Rep a été tué. J’ai compris que leur château fort était là, dans ce massif montagneux. Deux jours après, les combattants islamistes d’un autre groupe ­attaquaient Gao. Le 21 février, une trentaine de kamikazes y étaient abattus par des soldats français et maliens. Dans le massif des Ifoghas, nos alliés de l’armée tchadienne, malgré 26 morts et 70 blessés dans leurs rangs, pénétraient de l’autre côté de la vallée pour couper la route aux djihadistes. Il fallait faire tomber leur donjon. Pendant deux semaines, les combats sont quotidiens. Mon souci est à ce moment-là que l’infanterie soit appuyée par des chars, de l’artillerie, des hélicoptères et des avions. Sans oublier des sapeurs pour déminer et des médecins pour évacuer les blessés. Nous avons éliminé plusieurs centaines de djihadistes. Nous, on a eu une dizaine de blessés.

Hommage au caporal Cédric Charenton : son cercueil est salué par le général Barrera, à Tessalit. © Noël Quidu

Est-ce que vous avez été surpris par l’agressivité au combat des islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des groupes armés qui sont leurs alliés ?
Oui. Ils sont très mobiles et effectuent des manœuvres ­rapides pour monter des embuscades et se cacher. Le caporal ­Charenton du 1er RCP a été tué pendant l’assaut d’une grotte. Pourtant, on avait tiré à l’intérieur un missile Hot depuis un hélicoptère et nos avions avaient largué des bombes GBU à guidage laser. Sans compter les tirs directs de chars. Mais il restait des ­défenseurs islamistes encore vivants. Les fantassins, c’est toujours l’arme des derniers mètres. C’est à ce moment-là que le caporal Charenton a été tué.

Quel est votre sentiment quand un homme que vous avez envoyé au combat est tué par l’ennemi ?
Je ressens une profonde tristesse, évidemment. Je sais que le deuil sera porté très longtemps par la famille. Le doute aussi est présent et je me pose toujours la même question : “Est-ce que j’ai bien tout préparé pour que mes hommes bénéficient de l’aide de toutes les armes que j’ai déployées sur le champ de bataille ?” Autour de moi, il y a toujours eu des militaires, depuis mon grand-père maternel, poilu en 14-18, et celui côté paternel, engagé dans la libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, et enfin mon père, jeune lieutenant devenu une “gueule cassée” parce que grièvement blessé pendant un assaut en Algérie. Je sais ce que vivent les parents, la femme, les enfants de soldats disparus. Au Mali, chacun de nos morts me renvoyait au caporal-chef de 21 ans de ma famille qui a été tué en Indochine. J’ai pensé à lui tout le temps où j’ai commandé. Le brigadier-chef Yoann ­Marcillan, tué en 2012 en Afghanistan, était aussi présent dans mon souvenir. Commandant à l’époque la brigade Monsabert à Clermont-Ferrand, j’avais été chargé d’annoncer son décès à sa ­famille. C’était le jour du 6e anniversaire de mes fils jumeaux. J’ai quitté la maison pour me rendre au domicile du défunt. J’avais averti le maire du village. Lorsque nous sommes arrivés, la maison était vide. Les parents étaient partis faire des courses. On a attendu cinq heures devant la porte. C’est le père qui est arrivé en premier. Lorsqu’il m’a vu en uniforme, il a compris. Je lui ai dit : “Je suis venu vous annoncer la mort au combat de votre fils. Il est mort pour la France.” Je suis resté avec eux jusqu’à la nuit. Je leur ai dit que ce décès n’était pas vain.

En inspection dans un poste malien qui vient d’être attaqué par un kamikaze, à la sortie de Gao. © Noël Quidu

Au Mali, quatre de mes soldats sont morts au combat. A chaque fois, à des milliers de kilomètres de l’Auvergne, je pensais à cette cour de ferme, à ce couple qui avait perdu son fils de 24 ans. A chaque famille, j’ai écrit une lettre où je décrivais les circonstances de la mort de leur fils ou de leur mari, et tout le bien que je pensais de lui. De retour en France, je suis allé les voir, ainsi que les blessés. A chaque fois, j’ai été impressionné non par la révolte, mais par la dignité de ces familles qui ont compris que le métier de soldat nécessite ­l’acceptation de la mort. La mort au combat n’est pas un accident de voiture. C’est un risque qui fait partie du métier. Celui du général, c’est de vaincre l’ennemi et de pas faire tuer ses soldats. Avant chaque opération, je leur disais : “C’est eux ou nous. Tuer l’ennemi avant d’être tué.” Malgré cela, la bataille continue et il faut faire en sorte que ces décès ne fragilisent pas le dispositif afin qu’il n’y en ait pas d’autres.

« Pour faire tomber leur donjon, deux semaines de combats quotidiens »

En opération de guerre, quelles sont les relations entre le général et ses hommes ?
Elles sont directes parce que nous sommes tous des soldats. On vit dans les mêmes conditions, la même chaleur, avec des ­rations pour se nourrir pendant quatre mois. Le rapport avec la mort, la peur peuvent s’immiscer dans les esprits. Alors, à chaque veille de combat, j’essayais de faire le tour des PC. Je disais aux lieutenants et aux adjudants : “On va chercher l’ennemi, on va ­devoir le déloger et, si on a des pertes, il faudra continuer. On va gagner. On peut.” Et j’ajoutais : “Je veillerai à ce que vous ayez les avions, les hélicoptères, les obus, les médecins et les moyens pour évacuer les blessés.” Puis, en regardant mes chefs de section dans les yeux : “Je compte sur vous pour commander vos hommes.”

N’avez-vous jamais eu de doute, de “vague à l’âme” en pensant que c’est vous qui, en envoyant vos soldats se battre, risquiez de les faire tuer parce qu’ils suivaient les plans d’attaque que vous aviez établis ?
J’assume mes responsabilités. C’est moi qui valide et signe les ordres écrits par mes états-majors. Je suis responsable de tous. La veille de l’attaque, je n’arrive pas à bien dormir et je suis avec eux par la pensée. Je sais que je ne suis pas à l’abri de pertes. Mais il faut assumer ses choix. Deux fois, par exemple, j’ai reculé car j’estimais que les conditions n’étaient pas remplies. Mon artillerie n’était pas encore arrivée. Je ne voulais pas lancer une opération sans l’appui de canons à longue portée.

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Le général Barrera à Gao, dans le minuscule bureau de son QG, aménagé dans un hangar. © Noël Quidu

Outre la mort de vos hommes, quels sont les moments qui ont été douloureux pendant ces combats meurtriers ?
Quand j’ai vu des enfants soldats qui avaient été kidnappés par Al-Qaïda. Là, j’ai compris que les djihadistes n’avaient pas les mêmes lois de guerre que nous. Un légionnaire a trouvé un enfant d’une douzaine d’années au pied d’un arbre, en train d’agoniser. Il a été soigné par nos médecins. On l’a ensuite confié au Comité international de la Croix-Rouge. Ces enfants soldats ont provoqué un choc chez mes hommes. Certains de ces gosses avaient le même âge que les leurs. Ils avaient la crainte d’avoir tué un enfant sans le savoir. A 800 mètres, impossible de distinguer une silhouette d’enfant au milieu d’adultes cachés entre des rochers. Plusieurs fois, mes soldats ont réussi à épargner des enfants en abattant seulement des terroristes.

Aujourd’hui, le massif des Ifoghas semble être redevenu le château fort que vous aviez pris il y a deux ans. Il abrite à nouveau des groupes terroristes qui sont parfois très près de la frontière algérienne.
Au cours de l’opération terrestre que j’ai menée, plusieurs centaines de djihadistes ont été éliminés et une grande partie de leurs katibas (une centaine d’hommes) ont été anéanties en deux mois de guerre. Ils ne sont plus capables d’occuper le terrain, ni assez nombreux pour livrer un combat classique. Il reste seulement des petits groupes terroristes qui mènent une guerre asymétrique et évitent le contact. La guerre a changé de visage. Le dispositif Barkhane a remplacé l’opération Serval et poursuit ­aujourd’hui la traque en opérant des destructions ciblées.

Sommes-nous préparés pour faire face à cette guerre contre le terrorisme qui risque de durer longtemps ?
Oui. Si nous l’avons emporté, c’est que notre armée s’est sans cesse adaptée, passant des blindés du pacte de Varsovie aux ­djihadistes du Sahel. L’opération Serval a été une “entrée en ­premier”, une “ouverture de théâtre” mettant en œuvre toutes nos capacités interarmes. Notre force vient de la détermination politique contre le terrorisme qui se traduit par des opérations à l’extérieur et à l’intérieur de nos frontières. Cela implique de pouvoir se battre, principalement à terre, avec des effectifs suffisants projetés à l’extérieur, mais aussi de tenir dans la durée avec des forces spéciales et d’autres, conventionnelles, bien renseignées. Lutter contre le terrorisme nécessite de la volonté, de l’endurance et de la ténacité, de pouvoir encaisser des coups, parce que les modes d’action des terroristes ne sont pas les nôtres. Leurs règles de ­comportement sont quasi inexistantes, car ils utilisent des ­enfants soldats et des kamikazes, s’attaquent à la population et sèment une terreur médiatisée. C’est pour cela que notre armée, et notre armée de terre qui occupe le terrain, reste l’assurance-vie de nos concitoyens. Interview Patrick Forestier

EXTRAITS

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Enfants soldats
Les fouilles continuent. Plus que jamais, nous craignons l’imbrication avec des rescapés cachés, la pose de mines et les retours offensifs ponctuels. Les unités ratissent les vallées en en extrayant des tonnes de matériels et d’armement, des fabriques de mines, de pièges, des carnets du parfait terroriste à l’instruction, des ordinateurs, du matériel de secourisme. Un véritable Woodstock terroriste était en cours de constitution aux portes de l’Europe et de notre pays, dans l’adrar, le château d’eau du désert. En prenant cette vallée, nous avons le sentiment de faire tomber « le donjon » de la forteresse et de vider les greniers. Quelques hommes se rendent, assoiffés, hébétés, certains à moitié sourds après les pilonnages d’artillerie et les roquettes d’hélicoptères. Les légionnaires trouvent un enfant soldat blessé par des éclats. Réfugié près d’un muret de pierre, sous une couverture, il grelotte de fièvre, impuissant devant l’infection de ses plaies. Cela fait deux à trois jours qu’il attend la mort, comme cet autre djihadiste blessé, trouvé sous un rocher avec une perfusion dans le bras, adossé à ses caisses de munitions. La seule différence, de taille, c’est que le premier est un enfant qui n’a sans doute pas 15 ans. Cette découverte et celle qui va suivre ont incontestablement marqué un tournant pour les combattants de la brigade. Les Tchadiens nous avaient prévenus de l’utilisation d’enfants dans la vallée, mais en trouver un blessé et désarmé nous bouleverse dans notre intimité de soldat et de père de famille […]. L’enfant soldat est pris en charge par les légionnaires infirmiers, puis par le médecin de la compagnie qui demande son évacuation d’urgence par hélicoptère, ce qui est fait en dépit des risques. Il sera sauvé.

Le général en train de faire sa lessive dans son PC de campagne, pendant l’assaut contre le massif des Ifoghas © Noël Quidu

Quelques heures plus tard, la même unité s’installe en bivouac tactique, en hérisson, prête à résister à toute attaque de nuit. A peine arrivé, l’adjudant M. aperçoit des traces dans le sable, entre les rochers et les arbustes, puis un petit pied derrière une branche. Se sentant démasquée, une silhouette armée bondit en avant, aussitôt abattue. Les légionnaires découvrent dans cette cache deux enfants armés et un adulte noir et anglophone qui avouera plus tard être nigérian et affilié à la secte Boko Haram. Après avoir enlevé une dizaine d’enfants, principalement peuls, dans la région de Gao, il les a emmenés dans ce sanctuaire pour les éduquer et en faire de bons djihadistes. L’adjudant m’avouera après qu’il avait l’intime conviction en les arrêtant qu’ils attendaient la nuit pour attaquer les hommes au bivouac. Les chargeurs de leurs AK-47 étaient tous bien garnis et les enfants blottis autour de leur précepteur. Dans les heures qui suivirent, sapeurs et fantassins découvrirent des cadavres d’enfants dans la vallée, certains chargés de gourdes vides et envoyés à la mort par les djihadistes assoiffés. Ces visions provoqueront des blessures invisibles chez mes soldats, comme me le confieront l’aumônier du camp et le médecin. Ils venaient de passer dix jours à se battre sous un soleil sahélien, mais ces images les hantaient, certains se demandant même s’ils n’avaient pas tiré sans le savoir sur un gamin qui avait l’âge de leur fils. L’enfant soldat, la pire découverte de cette vallée maudite ! Après les mines, les assauts, les combats dans les grottes, personne ne s’attendait à cela. Dans les bataillons, les hommes sont prévenus. Pour autant, aucun n’aura dans les semaines suivantes de mouvement de vengeance, de gestes inappropriés vis-à-vis des rares prisonniers. Tous resteront professionnels, sans tomber dans la pulsion de mort et de justice
expéditive. […]

« Après notre action, il ne reste que de petits groupes terroristes qui évitent le contact »

Touché en pleine tête
Les terroristes concentrent leurs tirs sur les véhicules légers pour causer le plus de pertes. Les balles de kalachnikov font voler en éclats les pare-brise maliens. Les véhicules sont mitraillés.
Le brigadier-chef Wilfried Pingaud, un solide artilleur d’Afrique, est parmi eux. Il vient d’apercevoir les départs de feux dans la lisière et les désigne à la colonne, avant de riposter avec la mitrailleuse de bord de son véhicule blindé léger. Dans l’action, il est touché en pleine tête par une balle. Le lieutenant-colonel Christophe constate vite que tous ses blindés sont engagés. Pourtant, il faut tenter de dégager les Maliens, plaqués au sol. L’embuscade ennemie a parfaitement fonctionné, du travail de professionnels. Il parvient à rétablir son détachement un peu en retrait, tout en protégeant nos alliés qui s’alignent avec les blindés français. Des roquettes antichars explosent à quelques mètres. Les commandos de l’air, spécialistes du guidage aérien, ont arrêté de tirer. A l’abri d’un talus, ils appellent à l’aide une patrouille de Mirage 2000 chargés de bombes guidées lasers. Chacun retrouve ses réflexes. Tous savent que leur camarade Wilfried est grièvement blessé et qu’il faut l’évacuer avec quatre frères d’armes maliens. Des hélicoptères armés Gazelle décollent pour appuyer les troupes au sol, tandis qu’un Puma et un Agusta belge foncent vers l’oued pour récupérer les cinq blessés. Au même moment, la compagnie de Gaulois prend le relais de la colonne franco-malienne. Le feu intense des fantassins du 92, les rafales de canons mitrailleurs de 25 mm s’enfoncent dans l’oued. Chacun est à sa place […]. La colonne malienne est fixée au centre. L’ennemi est à moins de 200 mètres.
« Opération Serval. Notes de guerre, Mali 2013 » par le général Barrera, éd. du Seuil, sortie le 7 mai.

Pages de Gloire de la Légion étrangère: France 1870 - 1871

Publié le 16 mai 2015 par légionnaires-officiers

La Légion sur les hauteurs de Sainte-Suzanne

LA LÉGION vient de faire, à elle seule, la besogne d’une Division entière.

Général PEITAVIN, 1870

Après les désastres de Sedan et de Metz, la Légion étrangère, jusque-là restée en Algérie, envoie deux bataillons à l’Armée de la Loire.

En novembre 1870, à la Croix-Biquet, après Coulmiers, sous le feu d’une artillerie formidable, l’attitude des Légionnaires est telle qu’un Officier de l’Etat Major du prince Frédéric-Charles, le capitaine Milson de Botte, qui avait fait l’expédition du Mexique dans les rangs du Régiment Etranger, s’enorgueillit lui-même de la solidarité de son ancien Corps,

La Légion rejoint ensuite l’Armée de l’Est.

Le 14 janvier 1871, devant Montbéliard, les Légionnaires, enlevés par leurs Officiers, s’engagent, au son des clairons, sur les hauteurs qui dominent Sainte-Suzanne. Sous une pluie de balles, sans tirer eux-mêmes un coup de fusil, après une charge à la baïonnette menée avec une fougue admirable, ils restent maîtres du terrain, malgré le feu intense de l’artillerie ennemie.


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La Newsletter 15/11 de l'AALEME

Un R.M.L.E. à Madagascar dans les années 1900...


Voila donc, l’objet profond de mes cogitations !


Lors de passages en 2012, j’ai relevé quelques inscriptions, photos jointes ; or, le RMLE n’existait pas aux dates mentionnées ; avec le Cba LTU (amicale de MONTPELLIER) nous avons tenté des recherches, sans résultat probant, sauf si un RMLE a existé en Indochine, avec corps ensevelis ici à Diégo et alentours, lors d’escales...

Voila, si tu as une idée, je suis bien sur preneur !

Amitiés,

YG


Voilà mes conclusions :

 

L’appellation Régiment de marche de Madagascar concernait en 1900, deux bataillons de marche de Légion, un installé dans la région de Diégo, l’autre à Belo.

Le bataillon de Diego Suarez était formé par le 2e Bataillon du 2e Etranger. Il comprenait : 1 EM, les 5e, 6e 7e et 8e Compagnies.

Les légionnaires HEVES et LEVY devaient appartenir au bataillon de Diégo. Je ne connais pas les circonstances de leur décès. (maladie ? combat ? la région de Diégo était à cette époque assez calme. Seules quelques escarmouches sont signalées)

Je connais bien le cimetière Légion sur la route d’Orangea que j’ai visité à plusieurs reprises à l’occasion de mon dernier séjour à Mayotte, plus particulièrement quand je suis allé à Diégo en perm avec mes enfants à l’été 2011.

Voilà, en espérant que ces renseignements répondront à votre attente.

A bientôt de vos nouvelles et bien cordialement

J M

Bonjour mon Adjudant-chef,


après quelques lecture supplémentaires j'y vois un peu plus clair dans cette période peu connue et encore moins traitée, même par le livre d'or.

Ce que dit JM n'est pas tout n'est pas tout à fait exacte.

Début 1900, il y a le Bataillon étranger de Madagascar EM (CBA Taupin - Major : CNE Morel - Trésorier : LTN Joussot - Médecin : MAM Roux) et portion centrale Majunga - 4 Cies : 1re Cie : CNE Dubois de Villerabel, LTN Petit, LTN Pichon, LTN Dubroca - 2e Cie : CNE Du Bois de Saint-Vincent, LTN Dufoulon, LTN Taste, LTN Pettelat, LTN Dumonceau - 3e Cie : CNE Lamarque, LTN Tillard, LTN Bidal - 4e Cie : CNE Détrie, LTN Julien, LTN Letondot -
Le 02/11/1899 dissolution de la 6e Cie, ses effectifs sont versés aux 1re, 2e et 4e Cies.
Février 1899, la 6e Cie du Bataillon étranger de Madagascar, CNE Dubois de Saint-Vincent, débarque 1 peloton à Nossi Bé et un peloton à Majunga.
13/01/1899 la 5e Cie du Bataillon étranger de Madagascar aux ordres du CNE Morel débarque à Majunga.
Ce bataillon qui est monté en puissance, a été le seul des trois bataillons Légion à combattre sur le sol de Madagascar.

Le 20 avril 1900, le 4e bataillon du 1er étranger débarque de l'Uruguay à Diégo-Suarez.
Le bataillon du 2e Etranger arrive le 5 juin par le « Britania ».

Ces deux bataillons ne sont destinés qu'au travaux pour le renforcement du point d'appui de Diégo-Suarez.

Par suite de la nouvelle organisation de ces 2 bataillons, en un seul Régiment, le bataillon du 1er Étranger prend le titre suivant : Régiment de marche de la Légion étrangère ; le bataillon du 1er Régiment devient 1er bataillon et celui du 2e Étranger, 2e bataillon;
Les Compagnies du 1er bataillon sont numérotées de 1 à 4 et celles du 2e bataillon, de 5 à 8 inclus.

De ce fait nous avons : 1re compagnie, capitaine Bourdieu ; 2e compagnie, capitaine Guilleminot ; 3e compagnie, capitaine Sotmon ; 4e compagnie, capitaine Canton.

 

Voila ce que j'ai trouvé pour le moment. Mais aucun document officiel.

 

Amitié.

 

FL.

Un R.M.L.E. à Madagascar dans les années 1900... suite 1


Leg Jean Mousseigne 1er RMLE 08/07/1900
Leg Nicolas Schummer RMLE 09/07/1900
Leg Bathan Levy RMLE 31/07/1900
Leg Jean-Baptiste Heyes RMLE 12/08/1900
Sergent Henri Joseph Paulus Wexler RMLE 24/08/1905

Annuaire de Madagascar 1905 Bataillon étranger de Madagascar


Annuaire de Madagascar 1904 Bataillon étranger de Madagascar EM (CBA Pillot - Major : CNE Huguet d'Etaules - Trésorier : LTN Fernet - Médecin : MM Caujole) et portion centrale Majunga - 4 Cies : 1re Cie : CNE Hilaire, LTN Aggery, LTN Dumesgnil d'Arrentieres - 2e Cie : CNE ?, LTN Rollet, LTN Gaggeri - 3e Cie : CNE Argué, LTN Verrier, LTN Maré - 4e Cie : CNE Ruhl, LTN Langlade, LTN Peyris -


Annuaire de Madagascar 1903 Bataillon étranger de Madagascar EM (CBA Brundseaux - Major : CNE Canton - Trésorier : LTN Aggery - Médecin : MM Hotchkiss) et portion centrale Majunga - 4 Cies : 1re Cie : CNE ?, LTN ?, LTN Cornice - 2e Cie : CNE Szarvas, LTN Danzel d'Aumont, LTN Rollet, LTN Gaggeri - 3e Cie : CNE Argué, LTN Verrier, LTN Maré - 4e Cie : CNE Hilaire, LTN ?, LTN Nicolet - Bataillon étranger de Diego-Suarez EM (CBA Pillot - Major : CNE Morel - Trésorier : LTN David - Médecin : MM Sicard) - 4 Cies : 1re Cie : CNE Gruber, LTN Demesgnil, LTN Gret, LTN Halid - 2e Cie : CNE Farail, LTN Parmentier, LTN De Metz, LTN Noblot, LTN Fernet - 3e Cie : CNE Etchats, LTN Chevalier, LTN Landais, LTN Albert - 4e Cie : CNE Huguet d'Etaules, LTN Langlais, LTN Peyris - LTN Chevalier ? -


Annuaire de Madagascar 1902 Bataillon étranger de Madagascar EM (CBA Solmon - Major : CNE Canton - Trésorier : LTN Taste - Médecin : MM Cultin, MM Hotchkiss) et portion centrale Majunga - 4 Cies : 1re Cie : CNE ?, LTN Beynet, LTN Duboy - 2e Cie : CNE Bourdieux, LTN Danzel d'Aumont, LTN Guinard - 3e Cie : CNE ?, LTN Voirin, LTN Bidal - 4e Cie : CNE Met, LTN Bablon, LTN Keller, LTN Pettelat - Bataillon étranger de Diego-Suarez EM (CBA ? - Major : CNE Cresp - Trésorier : LTN David - Médecin : MM Sicard, MM Mauviez) - 4 Cies : 1re Cie : CNE Martin, LTN Réal, LTN ? - 2e Cie : CNE Declève, LTN Méchin, LTN De Metz - 3e Cie : CNE Etchats, LTN Chevalier, LTN Landais, LTN Albert - 4e Cie : CNE Darlay, LTN Jonett, LTN Leroy -


Annuaire de Madagascar 1901 Bataillon étranger de Madagascar EM (CBA Le Tulle)


Annuaire de Madagascar 1900 Bataillon étranger de Madagascar EM (CBA Taupin - Major : CNE Morel - Trésorier : LTN Joussot - Médecin : MAM Roux) et portion centrale Majunga - 4 Cies : 1re Cie : CNE Dubois de Villerabel, LTN Petit, LTN Pichon, LTN Dubroca - 2e Cie : CNE Du Bois de Saint-Vincent, LTN Dufoulon, LTN Taste, LTN Pettelat, LTN Dumonceau - 3e Cie : CNE Lamarque, LTN Tillard, LTN Bidal - 4e Cie : CNE Détrie, LTN Julien, LTN Letondot -


Annuaire de Madagascar 1899 Bataillon étranger de Madagascar EM (CBA Cussac - Major : CNE Pironneaux - Trésorier : LTN Lafon - Médecin : MAM Beaussenat) et portion centrale Majunga - 4 Cies : 1re Cie : CNE Comio, LTN Derigoin, LTN Rose - 2e Cie : CNE Deleuze, LTN Badot - 3e Cie : CNE Brasier de Thuy, LTN Fagueux, LTN Tillard - 4e Cie : CNE Détrie, LTN Prévot, LTN Met, LTN Jullien -


Annuaire de Madagascar 1898 Bataillon de Légion étrangère CBA Cussac

 

1905 21/02 Le Bataillon de marche de la Légion étrangère quitte Diego-Suarez.

1904 Le 01/05 la 4e Cie est dissoute à Antsirane. Le 21/07 la 3e Cie est dissoute, ses effectifs sont répartis entre les 1re et 2e Cies. Le 01/10 la 1re Cie fusionne avec la 2e et s'installe à Antsirane.

1903

1902 Le 25/02 le LTN Keller prend le commandement de la 4e Cie en remplacement du CNE Met.

1901 Mars : le CNE Solmon prend le commandement de la 1re Cie. Le 21/06 le LTN Duboy prend le commandement de la 1re Cie en remplacement du CBA Solmon. Mort au combat le 26/10 : CNE Astoin. Le CNE Met prend le commandement de la 4e Cie.

1900 Novembre : Le 06/11 le CNE Astoin succède au CNE Détrie à la tête de la 4e Cie.

1899 13/01 la 5e Cie aux ordres du CNE Morel débarque à Majunga. Le 13/01 le CNE Lamarque prend le commandement de la 3e Cie remplaçant le CNE de Thuy. Le 14/01 le CNE Delavau prend le commandement de la 1re Cie. Le 28/01 le CNE Détrie prend le commandement de la 4e Cie remplaçant le CNE Brulard. Février, la 6e Cie, CNE Dubois de Saint-Vincent, débarque 1 peloton à Nossi Bé et un peloton à Majunga. Mort au combat le 27/06 : CNE Delavau. Le CNE Doury prend le commandement de la 2e Cie en remplacement du CNE Deleuze le 01/07. Le CNE du Bois de Villerabel prend le commandement de la 1re Cie en septembre. Le 02/11 dissolution de la 6e Cie, ses effectifs sont versés aux 1re, 2e et 4e Cies.

1898 Mort au combat le 12/03 : LTN Montagnole - CNE Flayelle. Le CNE Comiot prend le commandement de la 1re Cie.

1897 Mort au combat LTN Pierrebourg de la 2e Cie.

1896 EM (CBA Cussac) + 2 Cies (CNE Flayelle - CNE Deleuze) du 2e étranger embarquent le 10/08 à Marseille et débarquent le 07/09 à Tamatave - 2 Cies (CNE de Thuy - CNE Brulard) du 1er étranger débarquent le 14/09 à Tamatave.

 

Souvenirs de campagne - 1910

L'oeuvre de la France à Madagascar - la conqûete - l'organisation - le général Galliéni - 1903

La Légion étrangère pendant la campagne de Madagascar 1895 - 1896

La guerre de Madagascar - 1897

L'expédition de Madagascar, journal de campagne - 1897

Souvenirs de Madagascar (1895) , par le lieutenant Langlois,.... 1900.

1895 1 Bat (CBA Barre) à 4 Cies (CNE Perrot - CNE Courtois - CNE Bulot - CNE Sardi) au sein du régiment d'Algérie (COL Oudri 2e étranger) Départ le 04/04 arrivé à Majunga le 23/04. 09/08 le CBA Rabot prend le commandement du 1er Bataillon en remplacement du LCL Barre. 23/08 décès du LCL Barre. Retour le 03/12.

Un R.M.L.E. à Madagascar dans les années 1900... suite 5

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 25/12/1901

 

Nominations, mutations, médaille militaire

TROUPES MÉTROPOLITAINES

INFANTERIE

M. Daniel d'Aumont, lieutenant au 1er régiment étranger, a été mis hors cadres (bataillon étranger de Madagascar).

 

MÉDAILLE MILITAIRE


La médaille militaire a été conférée au sergent Buèche, du bataillon étranger de Madagascar.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 21/12/1901

 

PARTIE NON OFFICIELLE


NOUVELLES ET INFORMATIONS

Le programme des aménagements et améliorations à apporter à la ville de Majunga, tel qu'il a été indiqué au Journal Officiel N° 627 du 10 août dernier, est poursuivi avec activité.


L'avenue de Mahabibo est terminée depuis le boulevard extérieur jusqu'à l'entrée du Bostany, où l'on a rencontré, dans l'axe de la rue du Colonel Barre, un mamelon rocheux que l'on nivelle en ce moment. Les rues desservies par l'avenue de Mahabibo ont été faeile jusqu'à extraction complète des terres faciîement transportables. Le boulevard de ceinture est achevé sur une longueur de cent soixante mètres, et un fossé suffisamment profond a été creusé le long de l'avenue et du boulevard extérieur afin d'assurer l'écoulement des eaux.


La rue du Colonel Barre a été poussée jusqu'à vingt mètres de l'avenue de France prolongée, dont la partie restant à exécuter sera Commencée aussitôt que le mamelon rocheux visé plus haut aura été enlevé. La rue de l'infanterie de Marine a été nivelée dans toute sa longueur ainsi que la rue de Flacour; la rue du Commerce et la Grande-Rue, qui coupent perpendiculairement la rue du Colonel Barre, sont très avancées.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 11/12/1901

 

ORDRE GÉNÉRAL 368

 

Sur proposition de M. le colonel commandant supérieur du Sud, et en vue de perpétuer à Madagascar, le nom des militaires morts pour la patrie, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances décide :

 

Le poste de Behara (cercle de For-Dauphin) recevra la dénomination de :

Poste Astoin
capitaine à la 4e compagnie du bataillon étranger de Madagascar, blessé mortellement au feu le 26 octobre 1901.

 

Le poste d'Ambondro (cercle de Fort-Dauphin) portera le nom de :

Poste Mousnier-Buisson

Lieutenant d'infanterie coloniale hors cadres, tué à l'ennemi le 10 septembre dernier.

 

Tananarive, le 15 Novembre 1901. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 16/11/1901

 

Nominations, Mutations
Promotions


Ont été promus :

Au grade de lieutenant-colonel: MM. les chefs de bataillon Félineau, de la légion étrangère, et Méhouas, de l'infanterie coloniale,


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 13/11/1901

 

NOUVELLES ET INFORMATIONS

 

En attendant que des renseignements plus complets parviennent à l’État-major, on peut, dès maintenant, faire connaitre les résultats des premières opérations de pénétration chez les tribus Antandroy du Sud qui avaient refusé, jusqu'à ce jour, de reconnaitre notre autorité.

Ces opérations ont commencé vers le milieu du mois d'octobre écoulé; des détachements partis des postes d'Ambovombe, d'Ambondro et de Tsihombe ont battu le pays à l'Ouest du Mandrare et, par une action concentrique, ont refoulé vers la mer toutes les bandes rebelles. Ces opérations ont eu un succès complet. Le principal chef des dissidents, Tsitisy, vient, en effet, de faire sa soumission en remettant soixante-quatre fusils.

Nous avons malheureusement à déplorer la perte de deux officiers; le capitaine Astoin, de la Légion étrangère, et le lieutenant Mousnier-Buisson, de l'infanterie coloniale, tués dans des embuscades tendues par les Antandroy dans ce pays difficile et couvert d'épais massifs de cactus; en outre, trois tirailleurs sénégalais, un caporal de milice et quelques partisans ont été tués ou blessés.

Le commandant Blondlat qui dirige ces opérations avec une activité remarquable et une méthode sûre, a reçu lui même à la jambe une blessure peu dangereuse, qui ne l'a pas empêché de conserver son commandement.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 09/11/1901

 

PARTIE NON OFFICIELLE

NÉCROLOGIE

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances a le regret de porter à la connaissance de la Colonie les décès de M. le capitaine Astoin et R.P. Brunetti.

 

Né le 10 avril 1867, à Fort de France (Martinique), M. le capitaine Astoin entrait à l’École spéciale militaire le 28 octobre 1885. A sa sortie, il était affecté au 61e régiment d'infanterie, et, nommé lieutenant restait classé au même régiment.

Promu capitaine le 30 décembre 1896, et affecté tout d'abord, au 30e de ligne, il passait le 16 janvier 1899, au 1er régiment de la Légion étrangère et était désigné, en septembre 1900, pour servir à Madagascar, où il débarquait le 2 octobre.

Il y fut nommé au commandement du secteur d'Ambohibe (cercle de Tulear), et s'acquitta, jusqu'au 2 septembre 1901, de ses fonctions administratives et militaires à la satisfaction de tous.

Affecté, à cette date, à la 4e compagnie du bataillon étranger, dans le cercle de Fort-Dauphin, le capitaine Astoin prit part, dès son arrivée, dans cette région, aux opérations dirigées contre les tribus Antandroy, réfractaires et fut, le 26 octobre, près d'Ambovombe, atteint à l'abdomen d'un coup de feu tiré par un rebelle du groupe Maroaloka. Il mourut sans agonie, le 29 octobre, à Ambovombe, des suites de cette blessure.

M. le capitaine Astoin était un officier du plus grand mérite; à ses remarquables qualités militaires, à une bravoure à toute épreuve, il joignait une instruction très étendue.Ses chefs l'avaient en haute estime et il était profondément aimé de ses hommes, qu'il traitait toujours avec justice et bonté.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 06/11/1901

 

ORDRE GÉNÉRAL 367

 

Il cite plus particulièrement :

le sergent-major du génie Chanat, les sergents du génie Cauzique, Broissin, Deprunt, Dufour, le sergent d'infanterie coloniale Volpesnil, les sergents de la légion étrangère David et Mangin, les dessinateurs Bayer et Romersa, le comptable Flahaut, le magasinier Aguesse, le secrétaire Boerner, le caporal du génie Collomb, le caporal Dechaize, de l'infanterie coloniale, le soldat Cravaillac, de la légion étrangère, le soldat Grousset, du génie, qui n'ont cessé de se montrer des auxiliaires utiles et dévoués dans les divers services auxquels ils ont été attachés;

Anivorano, le 21 Octobre 1901. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 26/10/1901

 

Nominations, Mutations,
Légion d’honneur, Médaille Militaire

Médaille Militaire

La Médaille Militaire a été conféré :


Au sergent Parcellier, du bataillon étranger de Madagascar;

Au sergent Bichet, du bataillon étranger de Diego-Suarez.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 05/10/1901

 

EXTRAITS

Par arrêté du 1er septembre,


M. le lieutenant Duboy, de la 1re compagnie du bataillon étranger de l'Imerina, mis à la disposition de M. l'administrateur chef de la province d'Ankazobe pour remplir des fonctions administratives, est rendu au service général à la date du 15 août 1901.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 21/09/1901

 

COMMANDEMENT SUPÉRIEUR DU SUD

(2e PARTIE)

CERCLE DE FORT-DAUPHIN

Le Général a répondu comme suit à ces paroles :

MESSIEURS,
« Je vous suis très reconnaissant à tous pour l'aimable accueil qui m'est fait à Fort-Dauphin.
« Le jour de mon arrivée, c'était le commandant Blondlat, ainsi que les officiers et fonctionnaires du cercle, qui s'étaient réunis pour me recevoir; aujourd'hui, ce sont les colons

 

LA SITUATION ACTUELLE DU CERCLE DE FORT-DAUPHIN

...

Or, la raison d'être de nos opérations militaires coloniales est toujours, et avant tout, économique, et c'est précisément le cas pour l'Androy, puisqu'il est désormais établi que ce pays est un sérieux marché d'importation et d'exportation: importation de toiles, exportation de bœufs.

Mais il faut aussi que l'effort à donner soit proportionné au rendement, c'est-à-dire, en l'espèce, qu'il ne soit pas besoin d'énormes effectifs et de tout ce qu'ils entraînent.

Or, ici, il faut exclure a priori l'idée de gros effectifs. Le cercle de Fort-Dauphin tout entier comporte :
1 compagnie 1/2 de tirailleurs sénégalais, 2 compagnies de tirailleurs malgaches, 1 compagnie de légion; sauf, probablement, un peloton de Sénégalais de plus, il n'en faut pas davantage.

De gros effectifs dans l'Androy ne trouveraient pas à vivre et ne pourraient pas se mouvoir, faute d'eau et faute de porteurs. J'ai dit combien les points d'eau étaient rares; quant aux porteurs, les Antandroy se refuseraient absolument à les fournir spontanément et il ne faut pas songer à les exiger de vive force, dans leurs impénétrables abris, sous peine de déterminer une situation qu'il est nécessaire, à tout prix, d'éviter.

...

A : Dans le secteur de Behara, le capitaine Met a définitivement assuré la soumission du groupe Antaisimo, entre Behara et Ampasimpolaka et, comme sanction, lui a fait exécuter les routes de ravitaillement d'Andrahomena à Ampasimpolaka et de Behara à Manambaro.

...


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 11/09/1901

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 13 août,


M. Rocchietti Joseph-Antoine, soldat de la Légion étrangère, libéré dans la colonie et employé en qualité de journalier à la station d'essais de Nahimpoana (cercle de Fort-Dauphin), est nommé jardinier-stagiaire du service de l'agriculture, au traitement annuel de 2000 francs, et maintenu à la station d'essais de Nahimpoana.

La durée du stage est fixée à une année, à l'expiration de laquelle M. Rocchietti pourra être licencié ou titularisé.

 

COMMANDEMENT SUPÉRIEUR DU SUD

Le gouverneur Général a continué son voyage autour de l'île.

CERCLE DE TULEAR

Le lendemain 1er août, il a inspecté successivement les divers détachements de la garnison : Légion étrangère, conducteurs sénégalais et milice; il a visité leurs divers casernements, qui sont fort bien tenu, et, en particulier, celui de la Légion étrangère, pavillon en pierre, construit par les légionnaires eux-mêmes.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 04/09/1901

 

ORDRE GÉNÉRAL

de félicitations pour les travaux de construction de postes et de routes exécutés dans le cercle de Fort-Dauphin.

 

A son passage à Fort-Dauphin, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, a pu se rendre compte des résultats remarquables obtenus dans le cercle depuis deux ans, tant au point de vue de la construction de routes charretières qu'à l'installation de poste définitifs

Dans un pays particulièrement difficile, où la main-d’œuvre est rare, avec des crédits très modestes, les commandants du cercle de Fort-Dauphin et leur collaborateurs ont réussi à relier les uns aux autres tous les postes de l'intérieur, soit par des routes charretières, soit par d'excellent chemin muletiers.

Actuellement, dans tout le cercle de Fort-Dauphin, les bourjanes ne sont employés qu'exceptionnellement. Tout le ravitaillement se fait, soit par voiture, soit par les mulets. Les officiers se servent également de mulets pour leur tournées et les reconnaissances. Ce résultat a eu les plus heureuses conséquences sur la pacification du cercle.

 

Dans les postes, les officiers et les sons-officiers ont su dresser des ouvriers indigènes, installer des briqueteries, des ateliers de menuisiers et de charpentiers et réussir ainsi, à la fois, à installer des postes dans des conditions particulièrement favorables et à créer dans le pays des industries nouvelles.

Ces excellents résultats n'ont pu être obtenus que grâce au dévouement et à l'intelligente collaboration de tous les officiers, fonctionnaires, sous-officiers et soldats stationnés dans le cercle de Fort-Dauphin.

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances félicite particulièrement :


MM. les capitaines Met, CoIombat, les lieutenants Pettelat, Vallod, Lamy, Girard, l'inspecteur de la garde indigène Morelli, M. le commis des affaires civiles de Villèle, pour l'intelligence avec laquelle ils ont organisé les chantiers de route et le dévouement dont ils ont fait preuve pendant toute la durée des travaux.

L'adjudant Moutillot, le sergent-fourrier Chatelain : « Ont prêté au commandant du secteur d'Ambovorombe le concours le plus dévoué pour l'installation du poste et le percement des puits d'Ambovombe ».

Le sergent-fourrier Bellivier, le sergent Cassagnet : « Pour l'activité et l'intelligence dont ils ont fait preuve en dirigeant les travaux de la région d'Imanombo ».

Les sergents Mercier, Lechardeux, Mariani : « Chargés de surveiller la construction de routes, sesont acquittés de leur tâche avec beaucoup d'intelligence et d'activité ».

Les soldats Gervais, Walbot, Crinalla, Hotke, du bataillon étranger : « Ont rendu beaucoup de services dans l'exécution des travaux de Fort-Dauphin, de Ranomafana et de Behara ».

Les caporaux Bern, Lebran, Elvert, les soldats Hutker, Lauthuis, Steinlocher, Waltener, Schrebler, Witsch, Qhaddlig, Heliez, Claudon. Stareck, Berchom, le caporal de milice Tsilizy : « Pour le dévouement de tous les instants dont ils ont fait preuve dans la surveillance des chantiers de construction des routes du cercle ».

Le Gouverneur Général tient également à signaler les chefs indigènes Rajoanary, Tsaranivo, Behempo, Dimby, Isambo, Retara, Reanievo, Befandily, dont l'activité et le zèle ont permis de recruter la main-d’œuvre nécessaire pour mener à bien ces travaux.

Fort-Dauphin, le 13 Août 1901.
Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 24/08/1901

 

Nominations, Mutations, Tableaux de concours
pour la Légion donneur et la médaille militaire

Armée
Mutations

M. le capitaine d'infanterie hors-cadre Colombat a été réintégré au 2e Régiment étranger.

Médaille militaire

A l'adjudant Simon, aux sergents Guillaume, Archiéri, aux soldats Wirtz, Refloch, Lobreaux, Stevens, Leveillé, Hardy, Dehaut du bataillon étranger de Madagascar.

Au sergent Weisskopf, aux caporaux Kohler et Kerl, aux soldats Rosenow, Kinting, Lüick du bataillon étranger de Diego-Suarez.

Au sergent-major Gangel, aux sergents Battini et Fine, au clairon Wehrling du 1er Régiment étranger.

Au sergent Bourgeois, aux soldats Loos et Tourtois du 2e Régiment étranger.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 21/08/1901

 

Nominations, Mutations, Tableaux de concours
pour la Légion donneur et la médaille militaire

 

LÉGION D'HONNEUR

Sont promus ou nommés :

Au grade de chevalier :

M. le capitaine Bourdieu, du bataillon étranger;

M. le lieutenants Méchin, du bataillon étranger;

M. l'adjudant De Lapisse, du bataillon étranger.

A été inscrit d'office au tableau de concours, pour le grade de chevalier: M. le lieutenant Pettelat, du bataillon étranger.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 17/07/1901

CABL0GRAMMMES DE PARIS

(Agence Havas)

Paris, 12 juillet

Sont nommés chevaliers de la Légion d'honneur,

les capitaines Bourdieu et du Bois de la Villerabel, de la légion étrangère,

Paris. 13 juillet, 6h. 25 soir.
Le capitaine Détrie est promu chef de bataillon.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 06/07/1901

Nominations, Mutations, Tableaux de concours
pour la Légion donneur et la médaille militaire

LÉGION ÉTRANGÈRE


Par décision du 29 mai,

M. le lieutenant de Marquessac a été affecté au 1er étranger.

M. le lieutenant Keller a été affecté au bataillon étranger de Madagascar.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 03/07/1901



Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 26/06/1901

NOMINATIONS, MUTATIONS, TABLEAU D'AVANCEMENT

ARMÉE

Promotions

Par décret en date du 16 mai 1901, a été nommé
Au grade de chef de bataillon [choix] : M. Solmon, capitaine d'infanterie hors cadres (bataillon étranger de Madagascar).

 

Visite du Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar dans la région de Diego-Suarez

Dans l'après-midi du 9, le Général et les officiers qui l'accompagnaient ont visité les travaux d'une route que construit en ce moment le lieutenant Landais, du bataillon étranger de Diego-Suarez. Cette route, partant du camp d'Ambre, pénètre dans le massif forestier et sera dirigée, plus tard, dès qu'elle aura atteint le versant sud, d'une part, sur Vohemar, de l'autre sur le cercle de la Grande-Terre. Elle permettra le ravitaillement facile des troupes de Diego-Suarez et présentera aussi cet avantage considérable de constituer une excellente voie commerciale entre le port de Diego et les régions fertiles et peuplées du sud. On sait combien est difficile actuellement la circulation sur les chemins qui suivent le littoral et se dirigent, soit sur la Grande-Terre, soit sur Vohemar.

C'est cette voie que le lieutenant Landais a été chargé de construire,à partir du camp d'Ambre.

Les travaux, commencés le 24 octobre dernier, ont permis d'établir déjà, à ce jour, 17 kilomètres de piste muletière. Enfin, pour faire apprécier la salubrité de la montagne, on ne saurait trop mettre en lumière que les travaux sont complémentent exécutés par des soldats européen du bataillon étranger, dont l'effectif a varié, aux différentes périodes, de 60 à 110 hommes. A part une interruption motivée par la saison des pluies, du 24 mars au 14 mai, les travaux se sont poursuivis sans interruption et l'état sanitaire des hommes n'a cessé d'être excellent. Il faut signaler aussi qu'en aucun point, les pentes de la route ne dépassent 8%, que le tracé permettra la transformation ultérieure en route praticable aux voitures légères et qu'enfin, on n'a pas eu, jusqu'à présent, a effectuer de traversées de cours d'eau ou de ravins nécessitant la construction de ponts ou d'ouvrages d'art.

Le Général a aussi visité au camp d'Ambre les potagers militaires des troupes d'infanterie coloniale et de la légion étrangère, qui sont tous deux fort bien tenus. Celui du bataillon étranger, établi dans la partie élargie d'un ravin situé à l'ouest du camp et sur une superficie de 3 hectares environ, a été fort intelligemment installé par M. le capitaine Martin. Il n'a cessé de donner les meilleurs résultats depuis sa création, et a permis, par des fournitures journalières de légumes, d'améliorer considérablement les ordinaires de la troupe, Le jardin est pourvu d'une canalisation d'eau qui permet d'en irriguer toutes les parties et d'y faire pousser indistinctement tous les légumes d'Europe.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 19/06/1901

EXTRAITS

Par arrêtés du 3 juin,

M. le lieutenant Dumonceau, de la 2e compagnie du bataillon étranger de Majunga, est nommé officier de renseignements du cercle de Maintirano, en remplacement du capitaine Rey, rapatriable.
Cet officier continuera à compter à sa compagnie et aura droit, à dater du jour de son entrée en fonctions, aux indemnités prévues par les arrêtés en vigueur.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 29/05/1901

 

NOMINATIONS, MUTATiONS, AVANCEMENT

Sont mis hors cadres pour servir au bataillon étrannger de Madagascar :

les capitaines : Bourdieu, Solmon, Canton, les lieutenants : Beynet, Bablon.

 

Sont affectés au 1er Régiment étranger :

MM. les capitaines Morel, Lamarque, du Bois de la Villerabel.

Sont réintégrés au 2e régiment étranger :

M. les lieutenants Petit et Dubroca.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 11/05/1901

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 20 avril,
M. le capitaine Mauvillain, de la 2e compagnie du 13e régiment d'infanterie coloniale, est nommé provisoirement administrateur de la province d'Ankazobe, en remplacement de M. l'administrateur Lacaze, appelé à d'autres fonctions.
Cet officier passera le commandement de sa compagnie au lieutenant Braud et le commandement des troupes de la province à M. le capitaine Solmon, de la 1re compagnie du bataillon étranger.
M. le lieutenant Duboy, de la 1re compagnie du bataillon étranger de Majunga, est mis à la disposition de M. le capitaine faisant fonctions d'administrateur de la province d'Ankazobe, pour y remplir des fonctions administratives.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 01/05/1901

 

EXTRAITS

Par décision de M. l'administrateur chef de la province d'Ankazobe, du 27 mars,
M. le lieutenant Duboy, de la 1re compagnie du bataillon de légion étrangère, remplira les fonctions de chef du district de Kiangara.

 

NOMINATIONS

dans l'ordre de l'Etoile d'Anjouan

Le Ministre des Colonies informe, par cablogramme N° 92, du 24 avril dernier, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, que les propositions dans l'Ordre de l'Etoile d'Anjouan des Comores, faites à l'occasion du 1er janvier 1901, sont approuvées.

En conséquence, sont nommés :

Pour le grade de Commandeur:
Taupin Maurice-Charles-Alphonse, chef de bataillon, commandant le bataillon étranger.

Pour le grade de Chevalier:
Petit Louis-Victor, soldat de 2e classe à la légion étrangère, Etat-Major.

Jullien Jean-Pierre, lieutenant à la légion étrangère.

Schneider Antoine, sergent à la légion étrangère, Diego-Suarez.

Drescher Karl-Frédéric-Bruno, soldat de 1re classe à la légion étrangère, Diego-Suarez.

Archiéri Alessandro-Francesco, sergent à la légion étrangère, territoire du Sud.

Fichter Adolphe, sergent-fourrier à la légion étrangère, territoire du Sud.

Vanstraelen François-Antoine, sergent à la légion étrangère, territoire du Sud.

Richelet Emile-Eugène, soldat de 1re classe à la légion, service des postes et télégraphes.

Fait à Tananarive, le 30 avril 1901. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 27/04/1901

 

EXTRAITS

Par arrêlés du 13 avril,

Le caporal libérable Vétromile, du bataillon étranger, faisant fonctions de géomètre au service topographique, est nommé géomètre de 3e classe du service topographique à titre provisoire.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 20/04/1901

 

NOMINATIONS ET MUTATIONS

LÉGION ÉTRANGÈRE

M. le lieutenant Létondot, du bataillon étranger de Madagascar, est affecté au 1er régiment.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 13/03/1901

 

ORDRE GÉNÉRAL 349

M. le capitaine Détrie, de la Légion étrangère, rentrant en France, son séjour colonial accompli, va quitter le commandement du cercle de Fort-Dauphin.

Le Général commandant en chef le Corps d'occupation saisit cette occasion pour adresser à cet officier les félicitations mérités par le zèle intelligent et le dévouement absolu dont il a fait preuve depuis son arrivée dans la Colonie, en septembre 1896.

Le capitaine Détrie s'est particulièrement distingué aussi bien au cours des opérations entre Manambolo et Morondava (août 1897), où son concours fut des plus précieux au chef de la colonne, que dans la reconnaissance du Bemahara (juin 1898), où le tact avec lequel il opéra lui valut, sans effusion de sang, la soumission de nombreux rebelles.

Placé, le 15 janvier 1899, à la tête du cercle de Fort-Dauphin, ses réelles qualités d'administrateur et son action prudente ont permis la pénétration profonde de notre influence dans un pays totalement inconnu, et où, grâce à son habileté, la pacification marche à grands pas.

Aussi le Général commandant en chef le Corps d'occupation est-il heureux d'adresser à M. le capitaine Détrie un témoignage particulier de sa satisfaction pour l'intelligente et active collaboration qu'il lui a apportée pendant son long séjour dans la Colonie.

Fait à Tananarive le 2 Mars 1901.
Le Général commandant en chef le Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 23/02/1901

 

PARTIE NON OFFICIELLE


NOUVELLES ET INFORMATIONS

Se sont embarqués à Diego-Suarez, le 15 février, à bord du paquebot Persépolis: MM. Canton,capitaine de la légion, et son ordonance; Henry, garde stagiaire, à destination de Majunga; M. Lakermance, commissaire de police et sa famille, un brigadier et un préposé des douanes, à destination de Nosi-Be; Laussu, lieutenant, à destination de Maintirano.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 20/02/1901

EXTRAITS

Par arrêtés du 6 février,

M. le lieutenant de Marquessac est chargé de remplir provisoirement les fonctions de président du tribunal du 2e degré à Fetraomby aux cas d'absence du chef du district pour cause de service ou de maladie dûment constatatée.
Les causes d'empêchement ci-dessus seront mentionnées aux jugements.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 13/02/1901

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 29 janvier,

M. le lieutenant de Marquessac, de la 4e Cie du régiment étranger de marche à madagascar, est placé hors cadres et désigné comme officier adjoint au commandant du district de Fetraomby.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 23/01/1901

 

EXTRAITS


Par arrêté du 31 décembre 1900,


M. le capitaine Détrie, du bataillon étranger, est placé hors-cadres à compter du 6 novembre 1900 et nommé commandant du cercle de Fort-Dauphin.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 05/01/1901

 

NOMINATIONS

dans l'Ordre de l’Étoile d'Anjouan

Le Ministre des Colonies informe, par cablogramme N° 243, du 21 Décembre dernier, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, que les propositions dans l'Ordre de l'Etoile d'Anjouan des Comores, faites à l'occasion du 14 Juillet 1900, sont approuvées.

En conséquence, sont nommés :

Au Grade de Chevalier :

Kozlowski Joseph-François, sergent, légion étrangère ;

Fait à Tananarive le 2 Janvier 1901.
Le Général commandant en chef le Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.

 

EXTRAITS

Par décisions du 19 décembre,

Le sergent Kozlowski, sous-officier hors cadres, est détaché à l'école normale Le Myre de Vilers, en qualité d'instituteur.

Un R.M.L.E. à Madagascar dans les années 1900... suite 2

Le Progrès de Bel-Abbès du 10/11/1900

 

Les Officiers de la Légion

LA PÉRIODE COLONIALE .

L’Écho de Paris demande que les officiers de la Légion étrangère soient autorisés, comme d’ailleurs la marine, à accomplir une troisième année de période coloniale.

L'État gagne à avoir plus longtemps sous la.main des officiers acclimatés et au courant dès exigences du pays.

Il réalise naturellement de notables économies en retardant d'un an la venue des officiers de là relève et le voyage de retour de leurs camarades rapatriés.

L’Écho de Paris ajoute : « Ces considérations ont sans doute échappé au ministre de la guerre lorsqu'il a décidé qu'aucune prolongation de séjour au delà de deux ans ne pourrait plus être accordée aux officiers d'infanterie en service dans les colonies ».
« Cette mesure vise surtout les. officiers de la Légion étrangère qui encadrent aujourd'hui six bataillons au Tonkin et trois à Madagascar.

« La décision incompréhensible du général André ne modifie en rien les errements suivis à l'égard des sous-officiers et des simples légionnaires. Ceux-ci -sont, comme par le passé, autorisés à prolonger leur séjour dans les bataillons expéditionnaires de la Légion.

«Une explication plausible, du traitement inattendu que le général André impose aux officiers de la Légion, serait le souci du ministre de la guerre de se réserver l'attribution de l'avancement exceptionnel poulies officiers désireux de faire une simple apparition aux colonies. »

« Il faut espérer que le ministre de la Guerre ne prolongera pas, pour les officiers des bataillons étrangers, le déni de justice qui les atteint. »

« Quant aux officiers désireux de servir dans la légion il devra leur être répondu qu'ils ont un stage initial à accomplir d'abord en Algérie. »


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 03/11/1900

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 17 octobre,


M. le lieutenant Chevalier, de la légion étrangère, est nommé officier de renseignements du territoire militaire de Diego-Suarez, en remplacement du capitaine Valentin, rapatrié. Cet officier sera placé hors cadres à compter du 1er octobre 1900.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 27/10/1900

 

ORDRE GÉNÉRAL 337


Le chef de bataillon Le Tulle est nommé au commandement du bataillon étranger de Madagascar en remplacement de M. le chef de bataillon Taupin, rapatriable.
Tananarive, le 8 Octobre 1900. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 17/10/1900

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 1er octobre,

M. le lieutenant de Marquessac, de la 4e compagnie du régiment de marche étranger, est nommé commandant du secteur des Zanndrianambo [district d'Andovoranto], en remplacement de M. le capitaine hors-cadres Haillot, rapatrié.

 

Par arrêtés du 5 octobre,

M. Bosson, caporal de la légion étrangère, mis en congé renouvelable par l'autorité militaire est nommé commis auxiliaire des postes aux appointements de 2400 par an, pour compter du 23 septembre 1900, et affecté au bureau de Mahanoro.

 

A la date du 31 août 1900,

M.le Ministre de la Guerre fait connaître que le soldat Lobreaux, du bataillon étranger, est inscrit d'office au tableau de concours pour la médaille militaire, pour sa brillante conduite à l'attaque de Masindra et à l'assaut des villages rebelles antandroy de Vohitra.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 10/10/1900

 

EXTRAITS

Par décision du 23 septembre,

M. Troup, caporal à la 4e compagnie du bataillon étranger, est chargé des fonctions d'huissier près la justice de paix de Fort-Dauphin.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 03/10/1900

 

NOUVELLES ET INFORMATIONS

Par décision du 17 août,

La médaille militaire a été conférée au sergent Guignon, du bataillon étranger.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 29/09/1900

 

EXTRAITS

Par décision du 14 septembre,

Une brigade topographique ira procéder à la délimitation de la concession de 1.500.000 hectares de terres accordée, par décret du 28 mars i899, à la compagnie coloniale et des mines d'or de Suberbieville et de la côte ouest de Madagascar. La surface de 3.000 hectares, située autour du port d'Amboanio et visée au paragraphe 2 de l'article 1er du dit décret, ayant déjà fait l'objet d'un bornage, ne devra pas être délimitée par la brigade en question.
Celle-ci sera composée de : M. le capitaine Mercier, de l'artillerie de marine, détaché au service des travaux publics pour les travaux de la route de l'ouest, chef de Brigade; Le sergent Mangin, de la légion étrangère, détaché auprès de M. le lieutenant-colonel commandant le territoire de l'ouest; Le sergent Caille, du bataillon de la légion étrangère, à Majunga; Le brigadier Vivian, de l'artillerie de marine, à Tananarive;


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 19/09/1900

 

EXTRAITS

Par décisions du 5 septembre,

Le caporal Baillard et le soldat Kock, de la Légion étrangère, sont détachés au service topographique pour être employés provisoirement au bureau de la circonscription de Diego-Suarez,


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 12/09/1900

 

EXTRAITS

Par arrêtés du 30 août,

Le sergent Lefèvre, de la légion étrangère, détaché au service topographique, ayant obtenu un ccongé jusqu'à sa libération du service militaire est nommé géomètre de 3e classe du service topographique de Madagascar.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 08/09/1900

 

ORDRE GÉNÉRAL 333


Sur la proposition de M. le colonel commandant le territoire Sakalava et en vue de perpétuer a Madagascar le nom des militaires morts pour la Patrie, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances décide que le poste de Belo sur Tsiribihina recevra la dénomination de Poste Journet Sergent à la 2e compagnie du bataillon étranger, tué le 21 février 1900, sur la Tsiribihina.
Tananarive, le 31 Août 1900. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.

 

EXTRAITS

Par arrêté du 21 août (État-major),

M. le commandant Taupin, du bataillon étranger est maintenu au commandement du cercle de Maintirano.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 05/09/1900

 

ORDRE GÉNÉRAL 334

Il cite plus particulièrement :

Les adjudants Lavilledieu, Fracque et Détrie, les sergents Barathon, Seyte, Denogent, Rouhier, Valéry, Moncoucut, Beau, Elouard, Armaing, Mousset, les caporaux Velot, Benard et Louvet, du 2e régiment du génie, le soldat Lampé, de la légion étrangère, le soldat Gladel, du 13e régiment d'infanterie de marine, «auxiliaires dévoués des officiers chefs de chantiers ».

Tananarive, le 1er Septembre1900. GALLIENI


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 29/08/1900

 

EXTRAITS

Par arrêté du 23juillet (État-major),

M.le sous-lieutenant Keller, du régiment de marche de la légion étrangère, est placé hors cadres comme adjoint de M. le commandant du génie Goudard dans l'élude du tracé du chemin de fer d'Aniverano au Mangoro.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 22/08/1900

 

EXTRAITS

Par décisions du 4 août,

Le caporal Vétromile, de la légion étrangère, est détaché au service topographique et affecté à la brigade chargée de l'immatriculation de la propriété Rayinonde à Fort-Dauphin-


Le Progrès de Bel-Abbès du 22/08/1900

 

LETTRE DE MADAGASCAR

Le 19 Juin 1900

MONSIEUR LE DIRECTEUR,

Malgré les entraves apportées par nos conservateurs, le bataillon du 1er Étranger qui, depuis le mois de décembre dernier devait être dirigé sur Dégourdissage est enfin arrivé à destination. Cela ne fut pas sans peine, car si jamais un bataillon fût berné, ce fut bien- celui-là. Si encore les motifs invoqués pour justifier les retards apportés dans l'envoi immédiat du dit bataillon étaient reconnus fondés, il n'y aurait qu'à louer l'Autorité de ses prévenances, mais il n'en est rien, car nos braves militaires ont pu constater à leur arrivée à Diégo-Suarez et dans les postes limitrophes, que les charmants baraquements que l'on avait (soi-disant) préparés, n'étaient en partie qu'ébauchés dans les bureaux du "Génie constructeur ". Les tonnes de matériaux destinées à la construction de ces cases étaient en partie sur les quais, voir même non débarquées. Voilà où en étaient les travaux lors dé l'arrivée du bataillon à Madagascar.

Aux désillusions produites par ces constatations amères, avait précédé un contre-temps non moins fâcheux, le fameux séjour au Camp du Ravin Blanc à Oran, où arrivé lé 22 mars avec l'idée bien arrêtée d'embarquer le 25 du dit, il reçut quelques heures avant le moment fixé pour le départ, l'ordre de surseoir à tout mouvement.

Ce fût une déception générale qui ne laissait entrevoir à nos troupiers que la probabilité d'être dirigés sur Igli, voyage qui n'était pas du tout en harmonie avec les projets élaborés jusque-là, par la majeure partie des postulants pour la grande île africaine. Enfin, le 1er avril (jour choisi sans doute), le commandement résolut de leur faire continuer leur route, et le 20 dû même mois après une traversée aussi belle que rapide, ils arrivaient devant Diégo-Suarez. Le même jour deux compagnies débarquaient à Antsirane et prenaient possession des casernements mis à leur disposition. Le lendemain 21, les deux autres compagnies débarquaient à leur tour et rejoignaient leurs postes respectifs, la 15e compagnie, au Sakaramy, poste intermédiaire entre Antsirane et la Montagne d'Ambre, la 16e compagnie allait s'installer à Oranjéa, poste situé au nord de l'île et qui commande la passe de la baie de Diégo-Suarez. Le 25 mai, cette dernière compagnie quittait ce poste pour rallier Antsirane où elle restait jusqu'au 12 juin.

Nous croyons devoir entretenir un instant nos lecteurs du genre d'exercice que faisait nos légionnaires à leur arrivée dans la Colonie et cela dans le but de les acclimater sans doute.

Aussitôt arrivés, les légionnaires durent se transformer : 1° en conducteurs de plates formes Decauville système de locomotion en usage à Madagascar pour le transport des matériaux dans les différents chantiers où l'on construit des baraquements, (la mise en mouvement de ces voitures se fait à l'aide de mulets) ; 2° en serres-freins, auxiliaires indispensables au bon fonctionnement des voitures ci-dessus précitées ; 3° en hommes de peine de foutes catégories ; 4° en charpentiers, charrons, mécaniciens, ajusteurs, dessinateurs, secrétaires, etc.

Le travail commençait à 5h. 1/2 du matin et se terminait vers 9h. 1/2 ou 10 heurs, le soir de 2h. 1/2 à 5h. 1/2 ou 6 heures. Bon nombre d'hommes étaient assujettis à travailler dans l'eau jusqu'aux aisselles pendant toute la durée du travail. C'est à ce moment seulement que les constructions entrèrent dans la période active ; la Légion fournissait en moyenne 300 travailleurs par jour pendant le premier mois qui suivit notre arrivée. Aussi, il y a aujourd'hui à Antsirane: environ 12 cases, pouvant loger 70 hommes chacune, qui sont complètement terminées, à cela ajoutez tout le matériel nécessaire au montage de 36 cases qui doivent être construites au camp de la montagne d'ambre, cela vous donnera une idée du travail exécuté en majeure partie par nos mauvaises têtes.

Le 2e Etranger venant d'arriver (arrivé le 5 juin par le « Britania » ) va également prendre part à ce genre d'exercice et soulagera un peu ses camarades du 1er qui ne demandent qu'à être aidés.

Par suite de la nouvelle organisation de ces 2 bataillons, en un seul Régiment, le bataillon du 1er Étranger prend le titre suivant : Régiment de marche de la Légion étrangère ; le bataillon du 1er Régiment devient 1er bataillon et celui du 2e Étranger, 2e bataillon;

Les Compagnies du 1er bataillon sont numérotées de 1 à 4 et celles du 2e bataillon, de 5 à 8 inclus.

De ce fait nous avons : 1re compagnie, capitaine Bourdieu ; 2e compagnie, capitaine Guilleminot ; 3e compagnie, capitaine Sotmon ; 4e compagnie, capitaine Canton.

Depuis le 13 juin une fraction de la 4e compagnie occupe le poste de Mahatsinjoafivo, une autre fraction est actuellement au Sakaramy et une 3e fraction est encore à Antsirane. On compte que vers la fin du mois elles se rendront au camp de la montagne d'Ambre où M. le Lieutenant-Colonel Cussac est installé depuis bientôt 15 jours.

Avec les troupes qui doivent incessamment se rendre à Diégo-Suarez, cela portera les effectifs dé la garnison à 5000 hommes de troupe. Il faut cela pour donner un peu d'importance à Diego, car c'est réellement une toute petite ville qui ne compte guère que des militaires et des fonctionnaires. Peut-être que le nombre assez important de troupes qui s'y trouveront réunies d'ici un mois amènera le commerce qui manque totalement, à cette ville.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 25/07/1900

 

ORDRE GÉNÉRAL 321


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

Le sergent Journet, N° Mle 22732, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« A été mortellement blessé le 21 février 1900, en fouillant, à la tête d'une patrouille un village enlevé aux rebelles ».

Le caporal Guerin, N° Mle 22101, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« A, le 26 août 1899, brillamment contribué au succès de l'affaire d'Ankilida en se portant hardiment, avec 4 tirailleurs sénégalais, « sur le flanc des Sakalaves qui, après une résistance assez vive, se sont dérobes».

Le caporal Paquet, N° Mle 13969, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« A été blessé mortellement, le 7 octobre 1899, en se lançant à la poursuite des Sakalaves rebelles qui étaient venus piller le village de Benjavilo ».

Le Général adresse en outre ses félicitations:

A M. le chef de bataillon Taupin, commandant le bataillon étranger et le cercle de Maintirano :
« Dès sa prise de commandement, a renoncé aux coups de force, a continué la politique de désagrégation des groupes rebelles que son prédécesseur avait commencée et a obtenu lentement, mais sûrement la pacification de la région sous ses ordres ».

A M. le capitaine Doury, commandant la 2e compagnie de légion :
« Pour l'habileté avec laquelle il a commandé le secteur important de la Basse Tsiribihina et pour ses belles reconnaissance dans la région de Soahazo intérieur (16 au 21 novembre 1899) et dans celle de la Mandraotsy (29 novembre-8 décembre 1899) »

A M. le lieutenant Dumonceaud, de la 2e Compagnie du bataillon étranger :
« A, commandé, d'abord avec succès, le sous-secteur de Bemahara. Nommé ensuite au commandement de la moyenne vallée de la Soahanina, encore inexplorée, l'a reconnue en entier et, bien que ne disposant que d'un très faible détachement, a pu amener à soumission d'importants groupements ».

A M le lieutenant Dufoulon, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« S'est particulièrement distingué, le 9 octobre 1899, à l’affaire d'Ampanihy, en poursuivant la bande rebelle qui avait attaqué la colonne au gué de Manambolo et en dirigeant, le 21 février 1900, une opération qui a débarrassée une île de la Tsiribihina des rebelles qui l'occupaient ».

A M. le lieutenant Taste, de la 2e compagnie du bataillon étranger:
« Pour l'entrain et la vigueur qu'il a déployés pendant les opérations et notamment le 21 novembre 1899, à l'affaire d'Ambahatsaza ».

Au sergent Thomas, N° Mle 21885, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« A accompli avec intelligence la mission de flanc-garde qui lui avait été confiée à l'affaire d'Amboroko, le 24 octobre 1899».

Au caporal Kuhn, N° Mle 21884, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« Pour sa belle conduite à l'affaire d'Amboroko, le 24 octobre 1899».

Au caporal Bardin, N° Mle 22707, de la 2e compagnie du bataillon étranger:
« A fait preuve d'énergie et de bravoure, le 21 février 1900, à l'enlèvement du village rebelle de Tsidend».

Au soldat de 1re classe Fraux, N° Mle22153, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« Pour le dévouement qu'il a montré comme infirmier pendant toutes les opérations ».

Au soldat de 1re classe Zurcher, N° Mle 16454, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« Pour sa belle conduite à l'affaire d'Amboroko, le 24 octobre 1899 ».

Au soldat de 1re classe Beyer, N° Mle 13603, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« Pour son entrain et sa bravoure à l'affaire d'Ambahatsaza, le 21 novembre 1899».

Au soldat de 2e classe Pouvreau, N° Mle 21314, de la 2e compagnie du bataillon étranger :
« Pour sa belle conduite à l'affaire d'Amboroko, le 24 octobre 1899 ».

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.

ORDRE GÉNÉRAL


Le Général commandant en chef le Corps d'occupation est heureux de passer la Fête Nationale au milieu des troupes du Corps d'occupation de Diego-Suarez. Il a constaté dans les camps, sur les chantiers, à la revue d'honneur, leur discipline, leur entrain, leur fière attitude, leur belle tenue. Il connaît de longue date les corps qui les composent ; il a eu l'honneur de marcher à leur tête au Soudan, au Tonkin, à Madagascar. Il est assuré qu'au poste d'honneur, dont la patrie leur a confié la garde, ils ne démentiront pas le beau renom qu'ils ont acquis par leur vigueur, leur endurance, leur fidélité au drapeau de la France. Ils ont réalisé à Diego-Suarez, en quelques mois d'un travail ingrat et pénible, un résultat inespéré, dont la continuation permettra d'envisager bientôt avec confiance toutes les éventualités.
Ils sont en bonnes mains : le Général en chef les félicite d'avoir à leur tête le colonel Joffre, que le Gouvernement de la République a désigné pour les commander, et qui a si hautement justifié le choix dont il a été l'objet.
Grâce à ses fortes qualités de chef dont il a donné des preuves éclatantes sur d'autres champs, à sa compétence technique, il a su communiquer à tous sa confiance et son activité. Le Général en chef a été particulièrement satisfait de constater l'entente étroite et l'émulation féconde qui existent entre les divers armes et services sans distinction. Il félicite les officiers qui ont apporté si pleinement leur concours à l’œuvre de leurs chefs et, spécialement, les chefs de corps et services.
Le service de l'artillerie et des travaux, auquel incombait la tâche la plus lourde, a su surmonter les plus sérieuses difficultés. Grâce à la bonne direction du service de santé, les résultats les meilleurs ont été obtenus au point de vue sanitaire. Les services administratifs ont bien rempli la mission qui leur incombait. Le Général en chef est assuré que tous resteront animés du même esprit, et qu'à son prochain séjour, dans quelques mois, il constatera de nouveaux et décisifs résultats.

ORDRE GÉNÉRAL 325


Le Général commandant en chef le Corps d’occupation et Gouverneur Général P.I., de Madagascar porte à la connaissance des troupes du Corps d'occupation que, par décret en date du 20 avril 1900, le conseil de guerre de Tamatave, créé par décret du 27 février 1899, est supprimé et qu'il est établi à Diego Suarez un conseil de guerre permanent.

La composition du conseil de guerre de Diego-Suarez sera la suivante:
MM. Cussac, lieutenant-colonel de la légion étrangère, président,
Gillet, chef de bataillon d'infanterie de marine,
Cherny, capitaine d'artillerie de marine,
Guinard, lieutenant de la légion étrangère,
Randon, adjudant d'artillerie de marine,
juges
Cresp, capitaine de la légion étrangère,
commissaire-rapporteur,
Richard, adjudant de la légion étrangère,
greffier.

Les membres de ce conseil prendront leurs fonctions à compter du 1er juillet 1900.
Fait à Tananarive,le 28 Juin 1900. PENNEQUIN.

EXTRAITS

Par arrêtés du 19 juin,
Le sergent Buèche, de la légion étrangère, détaché au service topographique, ayant obtenu un congé jusqu'à sa libération du service militaire, est nommé géomètre de 3e classe du service topographique de Madagascar. Cet agent aura droit à une solde fixe de 4.000 francs (solde d'Europe, 2.000 francs) et aux allocations et indemnités fixées par l'arrêté du 30 mars 1899.
L'ancienneté de cet agent ne sera comptée qu'à partir de sa libération définitive du service militaire.

EXTRAITS

Par arrêté du 7 juin (Etat-Major),
M. le lieutenant Bidal, du bataillon étranger est nommé, chancelier et commandant du district de Vangaindrano, à compter du 1er juin en remplacement de M. le capitaine Geoffroy, rapatriable.

NOMINATION

dans l'ordre de l’Étoile d'Anjouan

Le Ministre des Colonies informe par cablogramme N° 103, du 29 mai 1900, le Général commandant en chef du corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, qu'il a favorablement accueilli ses propositions pour l'ordre de l’Étoile d'Anjouan, faites à l'occasion du 1er janvier 1900, et qu'elles ont été ratifiées par décision présidentielle du 15 mai 1900.
Sont nommés :
Au grade de Chevalier :
Dubroca Joseph, lieutenant au bataillon étranger.
Met Charles, lieutenant au bataillon étranger.
Eberlé Eugène, clairon au bataillon étranger.
Berger, soldat de 1re classe au bataillon étranger.
Comte François, adjudant au bataillon étranger.
Baldauff Emile-Eugène, caporal de la légion, territoire de l'ouest.
Boerner Georges-Honoré, caporal de la légion, services de l'arrière.
Fait à Tananarive, le 6 Juin 1900. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P. I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.

EXTRAITS

Par arrêté du 14 mai (Etat-Major),

M. le capitaine Lamarque, de la 3e compagnie du bataillon étranger, est nommé au commandement du cercle de Tulear, à compter du 1er juin 1900, en remplacement de M. le chef de bataillon Toquenné, rapatriable.

EXTRAITS

Par arrêté du 12 avril,

Julien, lieutenant à la 4e compagnie de légion;
Met, lieutenant à la 4e compagnie de légion;
sont nommés, respectivement, au commandement des secteurs autonomes de Ranomafana, Behara.

CABLOGUAMMES DE PARIS

(Agence Havas)
Paris, 28 avril, 6 h. 40 soir.
Le paquebot Vasconia a quitté Marseillé, à destination de Tamatave, avec des munitions et du matériel de guerre. Il prendra à Tunis un bataillon de légion.

Échos et Nouvelles


Le canal de Suez a été le théâtre d'un incident. Sur l'Urugay, paquebot affrété par le gouvernement français, pour transporter des troupes et du matériel de guerre à Madagascar, se trouvait un détachement de la Légion étrangère.

Une soixantaine d'hommes profitèrent du passage dans le canal pour se laisser glisser la nuit le long des bordages des navires et rejoindre la berge. Mais les autorités Égyptiennes, prévenues de l'évasion, les firent arrêter par les gardes-côtes, avant qu'ils aient eu le temps de gagner l'intérieur de l’Égypte. Seulement ces hommes, dont 38 Allemands, 5 Italiens, 2 Autrichiens, 2 Belges et le reste de diverses nationalités, se réclamèrent de leurs consulats respectifs auxquels ils furent remis.
« Ce n'est pas la première fois, ajoute le Sémaphore de Marseille, à qui nous empruntons ces renseignements, que de pareils faits se produisent en raison de la facilité qu'offre, pour une évasion, ce passage dans le canal, une surveillance très active devrait être faite, surtout quand il s'agit de troupes contenant des éléments aussi disparates, réunis autour d'un drapeau qui n'est pas le leur, par le faible lien d'un engagement volontaire.»
CHRONIQUE LOCALE
Pour Madagascar

Une dépêche officielle du Ministère de la Guerre parvenue hier à Oran fait connaître que l'embarquement des effectifs du 2e Étranger devant se rendre à Madagascar aura lieu le 12 courant à bord du Britannia.
Ce paquebot arrivera de Marseille dans ce port le 10 courant; il embarquera 1,000 hommes, 20 officiers, 45 sous-officiers, 170 tonnes d'orge et 21 tonnes de matériel de guerre.

Départ de troupes !


Il est encore question d'un prochain départ de cinq ou six cents hommes du 1er Étranger, pour compléter l'effectif des deux bataillons de ce régiment détaché actuellement en Tunisie.

On ne peut que déplorer cette nouvelle mesure qui va nous priver du peu de troupes qui reste dans notre garnison.

La Légion à Madagascar

On nous communique un télégramme annonçant que le bataillon du 1er Étranger qui a quitté notre ville le 22 mars dernier, est arrivé à Diego-Suarez, le 19 avril.
L'état sanitaire du bataillon est excellent, nos braves légionnaires n'ont point été trop éprouvés- par la longue traversée qu'ils viennent d'effectuer.

ORDRE GÉNÉRAL 314


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

M. le capitaine Détrie, commandant la 4e compagnie du bataillon de légion et le cercle-annexe de Fort-Dauphin :
«Par les sages et intelligentes mesures qu'il a su prendre, par l'habile direction qu'il a donnée aux opérations militaires, a obtenu des résultats remarquables dans la pacification de son cercle, notamment pour l'occupation de la région Androy, où nos troupes n'avaient pas pénétré jusqu'à ce jour ».

M. le lieutenant Met, de la 4e compagnie du bataillon de légion, commandant le secteur de Behara :
« Pour l'énergie, le courage et la décision dont il a fait preuve pendant plus de 18 mois, dans le commandement du secteur de Behara, et, en particulier, au cours des opérations qui ont eu pour but la réduction des groupements hostiles de la rive droite du Mandrare, les 4 avril, 18 juillet et 21 août 1899 ».

Le Général adresse en outre ses félicitations :

Aux légionnaires Dulex, N° Mle 22541, Amesoeder, N° Mle 23012 et Jullios, N° Mle 22224, de la 4e compagnie du bataillon de légion :
« Pour l'énergie et l'entrain dont ils ont fait preuve au cours des reconnaissances exécutées dans la vallée du Mandrare et pour le concours dévoué qu'ils n'ont cessé de prêter à leurs chefs de poste ».

Tananarive, le 13 Mars 1900. Le Général commandant en Chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.
CABLOGRAMMES DE PARIS
(Agence Havas )
Paris. 2 avril, 7 H. soir.
Oran. - L'Uruguay est parti à destination de Madagascar avec un bataillon de légion étrangère.

Départ des Légionnaires pour Madagascar.


Au moment de mettre sous presse nous recevons un télégramme d'Oran nous informant que le bataillon de la Légion, qui attendait depuis huit jours dans cette ville un ordre de départ, s'embarquera ce soir, sur l'Uruguay à destination de Diego Suarez.
I! est permis. — comme on l'a fait d'ailleurs à défaut de renseignements précis. — d'établir un rapprochement entre cet ordre de départ, et la nouvelle parvenue hier, du succès de la colonne militaire opérant vers Igli.
Quoiqu'il en soit, contentons-nous de renouveler à nos légionnaires nos souhaits de bonne santé, et bon retour.

NOMINATIONS

dans l'ordre de l’Étoile d'Aujouan
Au grade d'Officier :
Deleuze Jean-Joseph-Marie-Gérard, capitaine au bataillon étranger.
Au grade de Chevalier :
Badot Jules Joseph, lieutenant hors cadres, légion étrangère, 2e territoire militaire.
Huber Auguste, sergent au bataillon étranger.
Vaterlaus Jean, sergent au bataillon étranger.
Kummer Georges, sergent au bataillon étranger.
Barrat François-Emile, sergent de la légion étrangère, 2e territoire militaire.
Sureau Henri- Albert, caporal de la légion étrangère, 2e territoire militaire.
Crassous Jean-Jacques-Etienne, adjudant de la légion étrangère, cercle de Fort-Dauphin.
Fait à Tananarive, le 24 Mars 1900. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P. I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.

CHRONIQUE LOCALE


Le départ des légionnaires

Comme nous l'avions annoncé, le départ du bataillon de la Légion pour Madagascar a eu lieu jeudi dernier.
-Dès 8 1/2, après le salut au drapeau dans la cour du quartier, le bataillon quitte la caserne, précédé d'un escadron de spahis suivi par la musique de la Légion : viennent ensuite M. le Lieutenant-colonel Cussac, son état major, les compagnies partantes, les légionnaires restants en garnison, M. le Colonel Billet, l'état-major et le 2° Régiment de Spahis.
Sur tout le parcours que devait effectuer nos braves légionnaires, se trouvait massée la population, désireuse de manifester une fois de plus sa sympathie à l'égard des magnifiques régiments qui composent la garnison.
Sur les quais de la gare se trouvaient réunies les autorités civiles et militaires, de nombreux officiers, les membres de la presse, etc.
Les dames de France, ayant à leur tête leur dévouée présidente Mme Peret, ont distribué aux militaires partants des cigares et des cigarettes. De magnifiques bouquets ont été offerts aux officiers.

A 9 h. 1/4, le train spécial comprenant 36 voitures s'ébranlait au milieu des acclamations des assistants, tandis que la musique jouait la marche du régiment.
Après avoir fait séjour à Oran, le bataillon s'embarquera demain, dimanche, sur le transport Urugay, directement pour Madagascar.
Nos meilleurs vœux les accompagnent.

EXTRAITS

Par arrêtés du 10 mars,
M. Garot, sergent-major commissionné au bataillon étranger, qui a subi avec succès l'examen prévu par le décret du 31 janvier 1899, est nommé commis de 2e classe du corps des comptables.
Il est affecté, en cette qualité, au cercle-annexe de Fort-Dauphin.

CABLOGRAMES DE PARIS


(Agence Havas)

Paris, 12 mars, 7 h. 45 soir.
On a distribué aujourd'hui à la Chambre le rapport de M. Argeliès, rapporteur de la Commission des Colonies, autorisant Madagascar à emprunter soixante millions pour construire un chemin de fer de Tananarive à la côte orientale, et effectuer divers travaux publics.
Une batterie d'artillerie est partie de Nîmes à destination de Diego-Suarez. A Marseille, trois paquebots ont été affrétés pour transporter en avril à Diego-Suarez deux mille hommes de la légion étrangère; ainsi que du matériel.

NOUVELLES ET INFORMATIONS

Les numéros du Journal Officiel de la République Française arrivés par le dernier courrier signalent les affectations ci-après :
Sont placés : Au 2e régiment étranger : M. Laffon, lieutenant d'infanterie ;

Tableau d'avancement


Sont inscrits :

BATAILLON ÉTRANGER

Pour le grade de chef de bataillon :
MM Doury et Détrie, capitaines.

Pour le grade de capitaine :
MM. Colomba (d'office), Tillard, Joussot et Petit, lieutenants.

Légion d'honneur


Sont inscrits au tableau de concours pour le grade de chevalier de la Légion d'honneur :

MM. Dubois de la Villerabel, capitaine au bataillon étranger;

Médaille militaire


La médaille militaire a été conférée aux militaires du Corps d'occupation dont les noms suivent:

Bataillon étranger: MM. Comte, sergent-major; Barrat, Delerue, Kaller et Schmitz, sergents; Sureau et Teissier, caporaux; Thibault, Khun et Christ, soldats.

EXTRAITS

Par arrêtés du 28 janvier,
Le sergent Barrat, du bataillon étranger, mis à la disposition du Secrétaire Général, remplira les fonctions de garde principal de milice et sera affecté, en cette qualité, à la province de Farafangana.

ORDRE GÉNÉRAL 309


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

Le soldat de 1re classe Lobreaux, N° Mle 19602, de la 4e Cie de légion :
« S'est brillamment conduit pendant la reconnaissance dirigée le 21 août contre les villages Antandroy de Tsivoitra, a été blessé et est resté à son poste ».

Le Général adresse ses félicitations :

Au caporal Elwert, N° Mle 14804, aux soldats de 2e classe Bicand, N° Mle 23641,et Eppe, N° Mle 18745, de la 4e Cie de légion, au sergent Noumoukiè-Sangaré, N° Mle 11711 et au caporal Mamadou-Sô, N° Mle 226, de la 10e Cie du régiment colonial :
« Pour leur brillante conduite a l'enlèvement du plateau de Manombo, le 18 juillet 1899 ».

Au soldat de 2e classe Spindler, N° Mle 20352, de la 4e Cie de légion :
« Pour sa brillante conduite à l'embuscade du 16 août 1899, sur les bords du Mandrare».

Tananarive, le 3 Janvier 1900. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.

ORDRE GÉNÉRAL 308


Sur la proposition de M. le capitaine commandant le cercle-annexe de Fort-Dauphin et en vue de perpétuer à Madagascar, le nom des militaires morts pour la patrie, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances décide que les postes ci-après recevront les nouvelles dénominations suivantes :
Andrahomana
Poste Maka-Sidibé (Tirailleur de la 10e compagnie du régiment colonial, tué le 18 juillet 1899 à Manombo).
Andetra
Poste Cambis (Légionnaire de la 4e compagnie, tué le 27 avril 1898, au col de Bevava).
Manambolo
Poste Bachli (Légionnaire de la 4e compagnie, tué le 13 juillet 1898, auprès du poste de Manambolù).
Tananarive, le 2 Janvier 1900. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.

 

Par décision 1054 (Etat-Major),

du 26 décembre,

La date de la suppression de la 6e compagnie du bataillon étranger, fixée provisoirement au 1er janvier 1900, est fixée au 21 novembre 1899.

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Un R.M.L.E. à Madagascar dans les années 1900... suite 3

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 13/12/1899

 

ORDRE GÉNÉRAL 302

Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

Le caporal Collin, N° Mle 22575, de la 5e compagnie de légion :
« Chargé d'escorter un convoi attaqué par les rebelles le 6 juillet à Antokotoko, a fait preuve en le défendant de beaucoup de sang- froid et de courage et est arrivé à destination sans perdre une seule charge. S'est brillamment conduit au combat de Betona, le 8 juillet. »

Le soldat de 1re classe Berger, N° Mle16874, de la 5e compagnie de légion :
« Bien que blessé de trois coups de sagaie dès le début, est resté à son poste pendant toute la durée de l'action le 26 juin 1899, au combat de l'Ankaramena. »

Le soldat de 1re classe Muller, N° Mle 16758 de la 5e compagnie de légion :
« A montré beaucoup de bravoure le 26 juin 1899, dans le combat de l'Ankeramena, où il a été grièvement blessé d'un coup de sagaie au visage. »

Le soldat de 2e classe Messner, N° Mle 22283, de la 5e compagnie de légion :
« A montré la plus grande bravoure jusqu'au moment où il a été mortellement frappé au combat de l'Ankaramena, le 26 juin 1899. »

Le soldat de 2e classe Mertens, N° Mle 23593, de la 5e compagnie de légion :
« Bien que blessé au visage, s'est offert à déblayer les abords du retranchement et a effectué ce travail sous un jet continu de pierres et de sagaies, le 26 juin 1899, à l'Ankaramena. »

Le soldat de 2e classe Adoue, N° Mle 22222, de la 5e compagnie de légion :
« S'est brillamment conduit à l'attaque du repaire de l'Ankaramena, où il a été sérieusement blessé d'un coup de sagaie, le 26 juin 1899. »

Le Général adresse en outre ses félicitations :

Au sergent Régnier, N° Mle 13398, de la 5e compagnie de légion :
« Pour l'énergie et la bravoure qu'il a montrées et pour les efforts que, par son ascendant, il a su obtenir de ses hommes pendant toute la durée des opérations. »

Au sergent-fourrier Tester, N° Mle12120, de la 5e compagnie de légion :
« Pour le soin qu'il a apporté dans le service du ravitaillement qu'il a toujours parfaitement assuré, malgré les difficultés rencontrées. »

Aux caporaux Cottin, N° Mle 23111, Blinhant, N° Mle 22421, de la 5e compagnie de légion :
« Pour la bravoure et l'endurance qu'ils ont montrées pendant toute la durée des opérations dans le secteur d'Ikongo.»

Au soldat de 2e classe Vaith, N° Mle 21809, de la même compagnie :
« Pour sa conduite à l'affaire de l'Ankaramena, le 26 juin, où, bien que légèrement blessé, il a continué à combattre jusqu'à la fin. »

Aux soldats de 2e classe Stieber, N° Mle 17727, Schmid, N° Mle 22574, de la même compagnie :
« Pour leur bravoure à l'attaque de la position de Tsiamalea, le 24 juillet, où ils sont arrivés les premiers sur la position ennemie. »

Tananarive, le 27 Novembre 1899. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 14/10/1899

 

ORDRE GÉNÉRAL 298


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

M. le capitaine Delavau, commandant la 1re compagnie de légion:
« A été mortellement blessé, le 29 juin 1899, en se rendant, avec une faible escorte, en avant de la colonne qu'il commandait pour reconnaître les retranchements établis devant Ambararatra (Voningeza) ».

Le soldat de 1re classe Peano, N° Mle 17590, de la 3e compagnie de légion:
« Les 6 et 7 juillet, a traversé plusieurs fois le Mangoky à la nage, d'abord pour chercher un gué, puis pour tendre une corde entre les deux rives et a failli se noyer dans une de ses tentatives ».

Le soldat de 2e classe Thépaut, N° Mle 25189, de la 1re compagnie de légion:
« A été mortellemént blessé, le 29 juin, à l'attaque d'Ambararatra, à côté de son capitaine, auprès duquel il avait demandé une place de faveur au danger ».

Les soldats de 2e classe: Sonderegger, N° Mle 8756; Gros, N° Mle 21928; Kilian, N° Mle 21724, de la 1re compagnie du bataillon de légion :
« Sont allés ramasser sous le feu de l'ennemi le capitaine Delavau, mortellement blessé, le 29 juin 1899, à l'attaque d'Ambararatra (Voningeza) ».

Le Général adresse en outre ses félicitations :

A M. le lieutenant Dubroca, de la 1re compagnie de légion :
« Pour avoir conduit avec beaucoup d'audace l'assaut de la barricade et du village d'Ambararatra, le 29 juin 1899, après que le capitaine Delavau eut été mortellement blessé. »

A M. le lieutenant Arqué, de la 3e compagnie de légion :
« Pour la façon brillante avec laquelle il a conduit plusieurs fois l'avant-garde de la colonne pendant les opérations du Yoningeza, du 29 juin au 15 juillet 1899. »

A l'adjudant Martel, N° Mle 15061, de la 1re compagnie de légion :
« Pour l'entrain qu'il a montré à l'assaut de la barricade et du village d'Ambararatra (Voningeza), le29 juin 1899. »

Au sergent Legendre, N° Mle 21844, de la 1re compagnie de légion :
« Pour la bravoure dont il a fait preuve à l'assaut du village d'Ambararatra, le 29 juin 1899.»

Au soldat de 1re classe Pugin, N° Mle 14810, de la 1re compagnie de légion :
« Pourla bravoure qu'il a montrée à l'assaut de la barricade et du village d'Ambararatra, le 29 juin 1899 ».

En outre, le Général décide que les postes créés à Raffiay, a l'embouchure de l'Irevo, sur la rive Sud du Mangoky et sur la rive Nord de ce fleuve, à l'embouchure de la Marerano,
seront appelés :
Le 1er : Fort Delavau ; le 2e : Fort Thépaut.
Un exemplaire du présent ordre sera remis à chacun des militaires qui y sont dénommés ou envoyé à leur famille :
Tananarive, le 25 Septembre 1899. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 23/09/1899

 

ORDRE GÉNÉRAL 296


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation:

Le sergent Hirschberg, N° Mle 11753, de la 4e compagnie de légion :
« Etant chef du poste d'Esira, a fait preuve de beaucoup d'activité dans la surveillance de cette région, et, le 21 juin 1899, a réussi à reprendre le troupeau du poste qu'une bande de rebelles avait enlevé en plein jour, et a infligé des pertes sérieuses à cette bande ».

Le soldat de 2e classe de Witt, N° Mle 18280, de la 4e compagnie de légion :
« A fait preuve de beaucoup d'entrain et d'initiative dans différentes reconnaissances effectuées dans la région d'Esira, et, en particulier, le 21 juin 1899, contre une bande qui avait enlevé le troupeau du poste ».

Le Général adresse, en outre, ses félicitations :

Aux soldats de 1re classe Heitzler, N° Mle 22450, Daubies, N° Mle 17450, de la 4e compagnie de légion :
« Pour avoir fourni, au milieu de difficultés de toutes sortes, trois marches forcées d'une durée totale de 42 heures sur 60, au cours desquelles ils ont eu à donner la chasse aux avant-postes rebelles, du 15 au 18 juin, dans la région d'Ampariby ».

Aux soldats de 2e classe Mobiltz, N° Mle 23000, Desplats, N° Mle 24594, Carlier, N° Mle 20915, de la 4e compagnie de légion:
« Pour avoir secondé avec beaucoup d'entrain, le 21 juin 1899, le chef du poste d'Esira, dans la poursuite et la reprise du troupeau enlevé en plein jour par une centaine de rebelles ».

Tananarive, le 1er Septembre 1899. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général P.I. de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 09/09/1899

 

 

ORDRE GÉNÉRAL 293


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

M. le lieutenant Jullien, de la 4e compagnie de légion :
« Dans la colonne contre les Ranofotsy, le 7 janvier 1899, a franchi une rivière à la nage, à la tête de ses hommes, sous un feu violent exécuté à moins de 30 mètres, et a repoussé un ennemi bien placé et très supérieur en nombre ».

Le soldat de 2e classe Greiveldinger, N° Mle 9542, de la 4e compagnie de légion :
«Dans la colonne contre les Ranofotsy, a franchi une rivière à la nage sous un feu violent exécuté à moins de 30 mètres et a tué plusieurs rebelles qui tiraient sur lui, le 7 janvier 1899 ».

Le soldat de 2e classe Wicki, N° Mle 20493, de la 4e compagnie de légion :
« Etant chef de patrouille pendant la colonne contre les Ranofotsy, a fait subir des pertes sensibles à l'ennemi et a conquis une forte position avec de jeunes miliciens, parmi lesquels il a eu un tué et trois blessés ».

Le Général adresse en outre ses félicitations :

Au caporal Huard, N° MIe 23031, de la 4e compagnie de légion :
« Pour la vigueur et l'entrain qu'il a déployés pendant l'enlèvement du village fortifié de Manindra, le 4 avril 1899 ».

Au soldat de 1re classe Lobraux, N° Mle 19602, de la 4e compagnie de légion :
« Pour le courage dont il a fait preuve à 1attaque du village de Manindra, le 4 avril 1899.»

Fait à Majunga, le 19 Juillet 1899. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, PENNEQUIN.

Un R.M.L.E. à Madagascar dans les années 1900... suite 4

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 15/11/1898


ORDRE GÉNÉRAL 257


Il cite à l'ordre du Corps d'occupation :

L'adjudant Kropfinger, N° Mle 21852, de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« S'est fait remarquer par l'entrain et l'énergie avec lesquels il a conduit l'avant-garde de la colonne qui a enlevé, le 18 juillet, la position fortifiée d'Ankiliabo».

Le caporal Vandenabeele, N° Mle 20733, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Et tombé mortellement frappé le 24 juillet 1898, en poursuivant avec ardeur et courage les rebelles Antatsimas qui venaient d'être défaits ».

Le caporal Lorentz, N° Mle 16201, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pendant les opérations contre les Antatsimas, en août 1898, a montré beaucoup d'activité et d'énergie et a fait preuve, le 11 août, au passage d'un cours d'eau, du plus grand sang-froid et d'un courage remarquable en soutenant d'abord la première attaque des rebelles et en conduisant ensuite un mouvement tournant qui les mit en déroute ».

Le soldat de 1re, classe Friedrich, N° Mle 15191 de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Blessé le 23 juillet 1898 dans la marche sur Ankiliabo, pendant les opérations contre les rebelles du Bas-Mangoka, est demeuré à sa place et ne s'est fait panser qu'en arrivant au poste».

Le Général adresse en outre ses félicitations :

Au sergent-major Trétrop, N° Mle 18058, et au sergent-fourrier Bichler, N° Mle 13234, de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour le zèle dont ils ont fait preuve en assurant avec de faibles moyens, dans des circonstances difficiles, le ravitaillement des troupes en opérations dans le Bas-Mangoka ».

Au sergent Kummer, N° Mle 9516, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour le sang-froid, l'énergie et l'activité dont il a fait preuve en débarrassant, après avoir pris le commandement du poste d'Audetra, toute cette région des nombreuses bandes qui l'infestaient et en ramenant sous notre autorité les habitants de plusieurs villages ».

Aux caporaux Vanstraelen, N° Mle 17126, et Redonnet. N° Mle 22019, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère:
« Pour la vigueur et l'intelligence avec lesquels ils ont dirigé, en juillet 1898, une reconnaissance contre les villages rebelles de Betiassy et d'isera ».

Au caporal Colette, N° Mle 19326, au soldat de 1re classe Bauer, N° Mle 22050, et au soldat de 2e classe Schreiner, N° Mle 16602, de la 3e compagnie du bataillon de la légion étrangère:
« Pour leur courage et leur audace, le 18 jullet, à la prise d'Ankiliabo, pendant les opérations dans le Bas-Mangoka ».

Au canonnier Cuquemelle, N° Mle B 1065, de la 4e batterie du 2e régiment d'artillerie de marine (Groupe d'Afrique et des Anlilles), et au soldat de 2e classe Wirtz, N° Mle 23025, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour l'entrain et le sang-froid dont ils ont fait preuve pendant les opérations qui, en juillet 1898, dans le cercle de Fort-Dauphin, ont eu pour résultat la pacification de la région de Manantenina ».

Aux soldats de 2e classe Schreiber, N° Mle 23018, Caers N° Mle 21133, Ragot, N° Mle 20496, Favalelli, N° Mle 22983, Huart, N° Mle 23031, Roediger, N° Mle 23019, et Dulex, N° Mle 22541, de la 4e compagnie du bataillon de la légion étrangère :
« Pour l'endurance et l'entrain dont ils ont fait preuve, du 8 au 31 août, pendant les opérations contre les rebelles Antatsimas et pour leur sang-froid et leur courage pendant le combat du 11 août ».

Le Général décide, en outre, pour perpétuer à Madagascar le nom des militaires morts pour le service de la patrie qu'à compter de ce jour le poste d'Iampasika portera le nom de poste Désarmônien; le poste créé dans la plaine de Bevongo s'appellera poste Vandenaboele ; les postes d'Imandalavaet de Tanandava s'appelleront poste Eckert et poste Fasili-Abdallah. Un exemplaire du présent ordre sera remis à chacun des officiers et des hommes de troupe qui y sont dénommés ou envoyé à leur famille.

Fait à Tananarive, le 10 Novembre 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.

ORDRE GÉNÉRAL 243


Le mois qui vient de s'écouler a été particulièrement pénible pour les troupes stationnes dans le cercle-annexe de Fort-Dauphin.
Des actes de rébellion, commis à la fois sur un grand nombre de points, ont nécessité la mise en action de tous les moyens dont disposait le commandant du cercle.
Les différentes opérations effectuées dans cette période ont eu pour effet, grâce à l'énergie déployée par tous, non seulement de ramener le calme dans les régions troublées, mais encore de provoquer de nombreuses soumissions.
A l'occasion des différentes actions de guerre dont le cercle-annexe de Fort-Dauphin vient d'être le théâtre, le Général commandant en chef du Corps d'occupation exprime sa satisfaction aux militaires européens qui y ont pris part.
Il adresse ses félicitations : Aux légionnaires Sottewoey, Wolf et Spindler, de la 4e compagnie du bataillon de légion étrangère :
« Pour l'énergie et la vigueur qu'ils n'ont cessé de montrer pendant toutes les opérations de mars et pour l'entrain avec lequel « ils ont enlevé la barricade et le repaire d'Ambodirosy ».
Fait à Tananarive,le 30 Mai1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI .

ORDRE GÉNÉRAL 241


Afin de perpétuer dans la Colonie la mémoire des officiers, sous-officiers et soldats du Corps d'occupation de Madagascar morts glorieusement au cours des opérations qui ont eu lieu depuis le mois d'août 1897, dans les terriitoires de l'ouest et du sud de l'île, le Général
en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendancesdécide que leurs noms seront donnés aux postes dont la désignation suit :

Port Ambiky.
Port Renaut. — Adjudant de la légion étrangère, tué à la défense d'Ambiky le 5 octobre J 897.
Ampassimpolaka (cercle de Fort-Dauphin).
Poste Sangiardi. — Caporal du bataillon de la légion étrangère, tué le 7 mars 1898 à l'attaque du repaire fortifié d'Ambodirosi.

Le Général rappelle, en outre, qu'en vertu des prescriptions de l'ordre général 239 :

Le poste d'Ankazoabo a pris le nom de : Poste Flayelle. — Capitaine au bataillon de légion, tué le 12 mars 1898 à l'attaque du repaire de Vohinghezo.
Le poste de Soaserano a pris le nom de : Poste Montagnole.— Lieutenant au bataillon de légion, tué dans les mêmes circonstances.
Le poste de Vorondreo a pris le nom de : Poste Durlach. — Soldat au bataillon de légion, tué dans les mêmes circonstances.
Fait à Tananarive, le 2 Mai 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.

DÉCISION 541 transférant à Majunga la portion centrale du bataillon étranger.

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, Considérant que toutes les unités du bataillon étranger sont stationnées dans le sud ou sur la zone côtière de l'ouest;
Considérant, par suite, qu'il y aurait intérêt, au point de vue des facilités du service et du commandement, à transférer à Majunga la portion centrale de ce bataillon;
Vu l'avis du chef des services administratifs;
Sous réserve de l'approbation des Ministres de la Guerre et des Colonies,

Décide:
ART.I. — La portion centrale du bataillon étranger sera transférée de Tananarive à Majunga à compter du 26 avril 1898.

ART.II. — Le commandant du bataillon et les officiers comptables se logeront et installeront leurs bureaux à leurs frais, à Majunga.

ART.III. — Les effets ou objets et les bagages destinés à Majunga seront transportes à Tamatave par les bourjanes de l'administration et embarqués sur l'un des paquebots de la compagnie des Messageries Maritimes. Le commandant du bataillon et le lieutenant-trésorier chargé de l'expédition des affaires prendront les dispositions de détail nécessaires, de concert avec le chef des services administratifs.

ART.IV. — Les dépenses que pourraient entrainer l'installation des magasins et atelier à Majunga seront supportées par le fonds commun de la masse de baraquement du bataillon étranger.

ART. V. — Le colonel commandant le 3e territoire et la place de Tananarive, le chef services administratifs, le commandant d'armes de Tamatave, le commandant du bataillon étranger sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l'exécution de la présente décision.

Fait à Tananarive, le 23 Avril 1898. GALLIENI.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 26/04/1898

Le dépôt du bataillon de légion étrangère en service à Madagascar est transféré, à la date du 25 avril, de Tananarive à Majunga.


Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 19/04/1898

 

NOMINATIONS


dans l'ordre de l'Etoile i'Aujouan


Le Ministre des Colonies informe, par lettre du 4 mars 1898, le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances qu'il a favorablement accueilli ses propositions pour l'ordre de l’Étoile d'Anjouan faites à l'occasion du 1er janvier 1898 et que, par décision du 27 février dernier, M. le Président de la République a ratifié cette décision.

En conséquence, sont nommés:

Au grade d'officier :

Cussac Pierre-François, chef de bataillon commandant la légion étrangère.

Flayelle Louis-Charles-Marie, capitaine à la légion étrangère.

Au gracie de Chevalier :

Prévot Jean, lieutenant à la légion étrangère.

Rose Léon-Hyacinthe, lieutenant à la légion étrangère.

Sautier Victor-Jean-Baptiste, caporal à la légion étrangère.

Thomas Adrien-Auguste, adjudant à la légion étrangère.

Broussouloux Gilbert-Henri, sergent-major à légion étrangère.

Delerue Abel-Jean-Baptiste, sergent à la légion étrangère.

Stevens Henri-Joseph-Marie, soldat de 1re classe à la légion étrangère.

Muller Pierre, caporal à la légion étrangère.

Neulat Amans, sergent-télégraphiste à la légion étrangère.

Fait à Tananarive,le 13 Avril 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI


NÉCROLOGIE

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances a le regret de porter à la connaissance de la colonie la nouvelle de la mort de MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnole, tués à l'ennemi le 12 mars 1898.

Né le 23 septembre 1858 à Saint-Nabord (Vosges), M.le capitaine Flayelle était entré à Saint-Cyr le 29 octobre 1878; il était affecté, à sa sortie de l'école, au 91e de ligne. Nommé lieutenant le 29 juillet 1885, il était classé au 21e régiment de la même arme.
Plein de vigueur, d'entrain et recherchant, dès le début de sa carrière, l'occasion de se distinguer et de faire campagne, il demandait et obtenait de servir en Algérie, où il était placé au 1er régiment de tirailleurs.
Promu capitaine le 2 octobre 1891, il était affecté au 131e régiment de ligne, à Orléans. Passé au 2e régiment de la légion étrangère, il fut promu chevalier de la Légion d'honneur le 11juillet 1896; l'année suivante, il était désigné pour servir a Madagascar. Parti de Marseille le 10 août 1896, en même temps que le Général Gallieni, il débarquait à Tamatave le 5 septembre suivant. Il faisait, à la tête de la 1re compagnie de légion, toute la campagne contre l'insurrection hova et prit une a large part à plusieurs opérations importantes. Il se distingua, en particulier, à la prise du village fortifié Nosibé ; à cette occasion, il méritait d'être cité à l'ordre du Corps d'occupation le 21 février 1897, pour : « Avoir montré une bravoure et un sang-froid dignes des plus grands éloges, le 6 février 1897, en dirigeant, sous un feu très vif, l'escalade d'une des portes du village forlilié de Nosibé, avoir ensuite très habilement dirigé la poursuite des rebelles dans la vallée de l'Ikopa et provoqué ainsi près de 3.000 soumissions en deux jours ».
Au mois d'octobre 1897, dès que la tentative de révolte des Sakalaves de la Tsiribihina fut conue à Tananarive, le capitaine Flayelle, envoyé dans le Ménabé, se portait en toute hâte au secours d'Ambiky, où il arrivait le 17 novembre Il méritait, à cette occasion, d'être cité de nouveau à l'ordre du Corps d'occupation pour: « Avoir fait preuve de beaucoup de bravoure et de sang-froid dans le commandement des deux compagnies de renfort qu'il a conduites, du 14 au 17 novembre 1897, de Bemena à Ambiky, à travers une région boisée infestée par des bandes rebelles. A constamment marché de sa personne avec la tête d'avant-garde ».
Quelques semaines plus tard, M. le capitaine Flayelle prenait le commandement des troupes de la province de Tulléar. Notre extension méthodique dans cette province ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d'une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, il se mettait à sa poursuite. C'est au cours de cette opération, couronnée de succès, que M. le capitaine Flayelle, qui marchait avec son intrépidité accoutumée à la tête d'avant-garde, est tombé mortellement frappé sous le feu de l'ennemi, méritant d'être cité encore une fois à l'ordre du Corps d'occupation.
M. !e capitaine Flayelle était un officier du plus grand mérite; à ses remarquables qualités militaires, à une bravoure à toute épreuve, il joignait une instruction étendue, un esprit fin et lettré qui donnait le plus grand charme à ses relations. Ses chefs l'avaient en haute estime et il était aimé de ses hommes, qu'il traitait avec justice et bonté. On se rappelle qu'au mois de novembre 1896, il n'avait pas craint d'exposer sa vie pour sauver un de ses légionnaires sur le point de se noyer dans l'Ikopa; il avait été cité une première fois à l'ordre du Corps d'occupation pour ce bel acte de courage et de dévouement.
La mort de ce brillant et valeureux officier sera déplorée par tous ceux qui l'ont connu.

Né le 31juillet 1869 a la Ravoire (Haute-Savoie), M. le lieutenant Montagnole entrait à Saint- Maixent le 1er mars 1891. Affecté, à sa sortie de l'école, au 1er régiment de légion étrangère, il faisait campagne au Soudan, du 23 février 1894 au 27 janvier 1895, et y faisait preuve de solides qualités militaires. Il était promu lieutenant le 1er avril 1895.
Désigné pour servir à Madagascar, il s'embarquait à Marseille le 10 octobre 1897 ; arrivé le 4 novembre à Tamatave, il montait à Tananarive avec un détachement qu'il conduisait peu après dans le sud, à Ihosy.
Tout dernièrement, il fut classé à la compagnie de M. le capitaine Flayelle et prit part, avec elle, à l'opération dirigée contre les rebelles du Vohinghezo.
Il marchait à la pointe de l'avant-garde, dont il avait le commandement, lorsqu'il tomba mortellement frappé à côté de son capitaine.
Le Corps d'occupation perd, en la personne de M. le lieutenant Montagnole, un officier de valeur et d'avenir, qui sera vivement regretté de ses chefs et de ses camarades.
Par décision en date du 7 avril 1898 :
M. le lieutenant Philip, de la 4e compagnie du bataillon étranger, est placé hors cadre et nommé adjoint à M. le capitaine commandant le cercle-annexe de Fort-Dauphin, à la date du 1er avril 1898.

Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 12/04/1898

ORDRE GÉNÉRAL 239


Notre extension méthodique dans la province de Tulléar et dans l'ouest du cercle des Baras ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d'une bande réfugié dans le massif boisé du Yohinghezo, sis à l'est du confluent du Mangoka et du Malio. M. le capitaine Flayelle, commandant les troupes de la province de Tulléar, fut chargé de chasser cette bande de son repaire.

Il disposait, pour l'opération projetée :

D'un détachement de la 1re compagnie de légion, sous les ordres de M. le lieutenant Montagnole.
De quelques hommes de la 11e compagnie du 13e régiment d'infanterie de marine.

D'une pièce de la 6e batterie de montagne (Lieutenant Defer).
D'un détachement de la 6e compagnie du 1er malgache.

D'un détachement de la 8e compagnie du 2e malgache (sous-lieutenant Garenne).
D'un détachement de la milice de Tulléar (M. l'inspecteur Charles).
D'un détachement de la compagnie de Fianarantsoa (M. le garde Morel).

Ce groupe quitta le poste de Soaserana le 11 mars dans l'après-midi, passa le Malio et, après un repos de quelques heures, se remit en route à 11 heures du soir. Il se heurta, à 4h.45 du matin, à des escarpements boisés occupé par les rebelles, qui accueillirent la tête de colonne par un feu très nourri.
Aux premiers coups de feu, MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnole qui marchaient à l'avant-garde, tombaient mortellement blessés.

M. le lieutenant Defer prenait alors le commandement et donnait ses ordres pour l'enlèvement de la position, qui fut aussitôt effectué, grâce à un mouvement tournant vigoureusement conduit par M. le sous-lieutenant Garenne et malgré les énormes difficultés du terrain et la résistance déployée par les rebelles abrités derrière les retranchements qu'ils avaient organisés et derrière lesquels ils laissèrent de nombreux cadavres.

Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances cite à l'ordre du Corps d'occupation :
M. le capitaine Flayelle, commandant la 1re compagnie du bataillon étranger et les troupes de la province de Tulléar :
« A été mortellement blessé, le 12 mars au matin, dans la forêt du Vohingheso, en marchant, avec sa bravoure habituelle, à la tête d'avant-garde ».
M. le lieutenant Montagnole, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« A fait preuve de beaucoup de bravoure, le 12 mars 1898, dans le commandement de la pointe d'avant-garde, jusqu'au moment où il est tombé mortellement blessé ».
Durlach, N° Mle20929, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« A montré la plus grande bravoure à l'asssaut des retranchements où s'étaient embusqués les rebelles, assaut au cours duquel il a été mortellement blessé ».
Griseur, N° Mle 21921, soldat de 1re classe à la même compagnie, ordonnance de M. le capitaine Flayelle :
« Se trouvant en dehors de la ligne de feu, est allé sous les balles ramasser le corps de son capitaine mortellement frappé, est revenu ensuite chercher le corps du lieutenant Montagnole, puis est retourné au feu ».
Vonech, N° Mle 1481, soldat de 1re classe à le même compagnie :
« A fait preuve d'une grande bravoure dans l'assaut des retranchements du Vohinghezo, assaut au cours duquel il a été blessé à l’aine »,
Mangalli, N° Mle 18220, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« S'est élancé avec impétuosité à l'assaut des retranchements du Vohinghezo et y est arrivé en même temps que l'officier qui commandait l'attaque ».
Laos, N° Mle16063, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« Étant blessé au coude, est resté à sa place de combat jusqu'à la fin de l'action ».
Pugin, N°Mle14810, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« Étant à la pointe d'avant-garde et se trouvant immédiatement derrière le lieutenant Montagnole, qui venait d'être blessé, a continué à tirer et a eu son fusil brisé par une balle ».
Schmider, N° Mle14921, soldat de 2e classe à la même compagnie :
« S'est conduit brillamment pendant l'attaque du Vohinghezo, au cours de laquelle il a été légèrement blessé ».
Le Général adresse en outre ses félicitations :
Au sergent rengagé Lelièvre, N° Mle 9394, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir fait preuve du plus grand sangfroid lorsque la tête de colonne fut assaillie par une grêle de balles et avoir rallié ses hommes sans précipitation ».
Au soldat de 2e classe Kieffer, N° Mle 20991, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir, bien que blessé au mollet, aidé à transporter, sous les balles, en arrière de la ligne de feu son capitaine mortellement blessé ».
Au soldat de 2e classe Satta, N° Mle 13604, de la 1re compagnie du bataillon étranger :
« Pour avoir aidé, avec beaucoup de sang-froid et de dévouement, l'infirmier Revel dans les soins donnés aux blessés ».

Le Général décide, en outre, que les postes d'Ankazoabo, Soaserana, Vorondreoet Manera, porteront, à compter de ce jour, les noms de : poste Flayèlle, poste Montagnole, poste Durlàch, poste Ramanarany.

Un exemplaire du présent ordre sera. remis à chacun des officiers et hommes de troupe qui y sont dénommés ou envoyé à leur famille.

Tananarive,le 10 Avril 1898. Le Général commandanten chef du Corps d'occupation et GouverneurGénéral de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.

TERRITOIRES MILITAIRES


2e TERRITOIRE MILITAIRE

Cercle de Miarinarivo.
Des reconnaissances exécutées pendant le mois par M. le capitaine Deleuze dans la région de Maevatanana ont permis d'assurer la liaison entre les 2e et 4e territoires. Parti de Miarinarivo le 31 janvier, M. le capitaine Deleuze arrivait, le 10 février, à Makarainga, pour prendre le commandement du secteur; le 12 février, il ce quittait poste avec un détachement à destination d'Ankilahila, où il était le lendemain. Le 15 février, M.le capitaine Deleuze, accompagné du lieutenant Badot, partait d'Ankilahilapour Maevatanana et y arrivait le 26, établissant ainsi la jonction des deux territoires; toutefois, cette opération ne sera complètement terminée que lorsqu'il aura pu se relier avec le poste de Morafenobe, du cercle-annexe d'Ankavandra.
D'autre part, M. le chef de bataillon Cussac, commandant le cercle, a quitté Miarinarivo le 23 février ; le 26, il était à Tsiroanomandidy, d'où il repartait,le 28, pour Ankavandra.

ORDRE GÉNÉRAL 237

Pendant les mois de décembre 1897, de janvier et février 1898, les troupes du Corps d'occupation stationnées dans le sud et dans l'ouest de l'île ont eu, pour étendre notre occupation dans ces régions hostiles, à lutter contre un ennemi déterminé et enhardi par les difficultés que la saison des pluies apportait à la marche de nos détachements.
Malgré les conditions défavorables provenant du climat et du terrain, les garnisons de nos postes n'ont cessé de montrer une activité remarquable qui a compensé leur faiblesse numérique.
Les reconnaissances effectuées pendant cette période ont en pour résultat la soumission et le désarmement d'un certain nombre de tribus restées jusqu'ici rebelles.
En tous points où nos troupes se sont trouvées en contact avec les populations révoltées, elles ont su, dans des engagements journaliers, affirmer leur valeur et faire preuve, en toutes circonstances, de grandes qualités de bravoure, d'endurance et d'énergie.
A l'occasion des différentes actions de guerre dont les régions du Betsiriry, du Mangbky, d'Ihosy, d'Ivohibé, de Tamotamo et de Fort-Dauphin-ont été le théâtre, le Général exprime sa satisfaction aux militaires européens et indigènes qui y ont pris part.
Il cite a l'ordre du Corps d'occupation :
M. le sous-lieutenant Philip, de la 4e compagnie de légion étrangère :
« A parfaitement dirigé, du 30 janvier au 9 février 1898, une reconnaissance dans la région très difficile d'Ampikazo ; a infligé, par une série d'embuscades, dès pertes sensibles aux rebelles, pris un certain nombre d'armes et une grande partie de leurs approvisionnements ».
Le Général adresse en outre ses félicitations :
A M. le capitaine Brulard, de la légion étrangère, commandant le cercle-annexe de Fort-Dauphin :
« Pour l'infatigable activité avec laquelle il a procédé à l'organisation du cercle-annexe de Fort-Daupnin et les résultats obtenus dans la progression de notre occupation chez les tribus hostiles du pays antandroy ».
A M. le lieutenant Prévôt, de la 4e compagnie de légion étrangère :
« Pour la poursuite vigoureuse donnée aux rebelles le 16 janvier 1898, lors de l'attaque du poste de Behera, et dans laquelle neuf fusils et des munitions furent pris ».
Au sergent Petitjean, N° Mle 16849, aux caporaux Lôrentz, Redonnet, Sangiardi et aux légionnaires Vanheil, N° Mle 19336, et Schreiber, N° Mle 23016, de la 4e compagnie de légion étrangère :
« Pour leur brillante conduite dans les divers engagements auxquels ils ont pris part contre les tribus rebelles du pays Antandroy».
Fait à Tananarive,le 26 Mars 1898. Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances, GALLIENI.
Deux cent cinquante volontaires seront incorporés, à partir du 1er avril, dans la 10e compagnie du 2e malgache (capitaine Grézel), de formation récente, et instruits par les cadres de cette compagnie, renforcés d'un certain nombre de légionnaires de la 2e compagnie du bataillon de la légion. Quand leur instruction sera terminée, ils seront répartis, dans les compagnies malgaches, proportionnellement aux besoins.

TERRITOIRES MILITAIRES


2e TERRITOIRE MILITAIRE

Mouvements de troupes.

Cercle de Miarinarivo.
Le 4 janvier, arrivée à Makarainga du détachement de M. le sous-lieutenant Arbogast, chargé de l'occupation d'Ankilahila, au nord de Makarainga.
Le 8 janvier, 20 légionnaires de la 2e Cie (lieutenant Badot) quittent Miarinarivo à destination d'Ankilahila(relève de la 3e Cie de tirailleurs algériens du détachementde Makarainga).
Le 11 janvier, un détachement de 11 légionnaires quitte Miarinarivo, pour Makarainga (même relève).
L'occupation du secteur de Ramainandro, par la 3e compagnie de légion (capitaine de Thuy), la relève des- détachements de la 2e compagnie de légion (lieutenant Lafon) dans ce secteur et à Betafo et la mise en route. des différentes fractions, à partir du 4 janvier, sur Miarinarivo, doivent être mentionnées.

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Le mercredi 29 avril 2015 à 11H00 au mémorial Camerone au Crès.

 

 

Déroulement :

10H45 Accueil des autorités sur le parking Nord de la salle M. Crespin.

Agrandir le plan.

10H50 Formation du cortège.

10H55 Mise en place.

11H00 Début de la cérémonie.

1. Montée des couleurs.

2. Récit du combat de Camerone.

3. Dépôt de Gerbes par les autorités.

Honneurs aux morts.

11H30 Vin d'Honneur, sous les pins, offert par la municipalité

12H30 Kir d'accueil, Les Traiteurs du Peyrou, 6 bis rue des Pointes, 39420 Le Crès.

12H45 Repas.

Menu :

Salade Périgourdine.

Filets de Loup à la fondue de poireaux.

Suprême de chapon au foie gras.

Légumes de saison.

Assiette du fromager.

Omelette Norvégienne.

Vins et café compris.

 

Réservation et règlement auprès de notre trésorier, avant le lundi 27 avril 2015 12h00 : 30€.

Trésorier de l'AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

La cérémonie et le repas sont ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent partager avec nous, lors de ce 152e anniversaire du combat de Camerone, ce moment de recueillement et d'amitié.

Penser à ceux qui n'ont pas internet.


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A rediffuser sans modération.


 

 

L'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère

de Montpellier et Environs,

hébergée gracieusement par la ville de Castelnau le Lez,

dispose ainsi d'un local permanent situé à :

l'Espace les Chênes,

8 chemin des chênes,

34170 Castelnau le Lez.

(Voir le plan) - (Voir la photo aérienne

Tous, Anciens ou d'Active, Amis, sont, vous êtes, les bienvenus.

Pour joindre l'amicale :

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Décés de Giuseppe CICAGNA


Publié dans Midi Libre le 21 mars 2015

Mme Madeleine CICAGNA,
ses enfants, petits-enfants et toute sa famille
font part du décès de
Giuseppe CICAGNA
dans l'espérance de la Vie Éternelle.

Obsèques de Giuseppe CICAGNA

Les obsèques religieuses de Giuseppe CICAGNA auront lieu le lundi 23 mars 2015, à 10 h 30, en l'église Saint-Esprit, l'inhumation, à 14 heures, cimetière Saint-Etienne (Grammont).
Selon son souhait, pas de fleurs ni de couronnes.
Merci de faire un don au Secours catholique, 28, rue Farges, 34000 Montpellier.


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Appel à témoins

Publié le 9 octobre 2014 par légionnaires-officiers

CbA Faulques. Huile sur toile d'Isabelle Maury

Appel à témoins

Très peu de témoignages nous parviennent malgré les nombreuses sollicitations et « appels à témoins » faits auprès de ces mémoires vivantes que sont nos anciens légionnaires. Le constat est sans équivoque : timorés, craignant le qu’en dira-t-on d’une sorte de mise en avant de soi, ou ce que l’on pourrait penser du style de leur écriture, les anciens se défaussent et rarissimes sont les témoignages qui nous parviennent, alors que ces vieux soldats peuvent être si prolixes lors de retrouvailles traditionnelles comme à Camerone, aux fêtes « légionnairement » carillonnées : saint Georges, saint Michel, sainte Barbe, etc. C’est pourquoi, histoire “d’amorcer la pompe”, ce témoignage pourrait, devrait servir d’exemple, d’incitateur et inspirer nos anciens à se lancer dans l’aventure pacifiste de l’écriture. Ils ont beaucoup de choses passionnantes à nous faire partager de leur vécu légionnaire.

Vocation enfantine

“Jeune garçon, chaque année le 14 juillet, je me trouvais avec mon père devant le petit écran pour voir défiler notre armée. De ce rendez-vous annuel, j’ai gardé, caché au fond de ma mémoire, l’image vivace de cette splendide avenue où la musique de la garde républicaine entrainait, de tous ses cuivres et batteries, les écoles militaires, les fantassins, les chasseurs, l’infanterie coloniale et, une fois leur passage effectué, un grand vide impressionnant s’installait, un silence auguste envahissait l’atmosphère… Alors, dans les années avec, car il y avait des années sans, se faisaient entendre au loin les notes bien scandées du fameux refrain de la Légion: “Le boudin”. A ce moment tout le monde relevait la tête et regardait vers « l’Arche immense ». C’était la Légion qui arrivait. Elle était là, majestueuse dans sa cadence, impeccable dans son port, imperturbable dans son allure. D’abord les sapeurs-pionniers, barbus habillés de fauve, portant à l’épaule une hache de bûcheron, précédaient le prestigieux tambour-major qui lançait vers les hauteurs la canne symbole de sa fonction et donnait la cadence devant la musique rugissante ; les tambours battaient d’une façon vive, juste et si dextre que les baguettes semblaient disparaître dans la rapidité des mouvements, les clairons faisaient virevolter leurs instruments renvoyant, avec les hélicons, des reflets de soleil cuivrés, le cri aigu des fifres semblait vouloir percer jusqu’au ciel. Un légionnaire portait un instrument à clochettes, orné de queues de cheval qui, étrangement, semblait ne produire aucun son, mais comme c’était beau. La musique de la Légion, forte d’une centaine d’exécutants avançait tranquille et sereine derrière ses chefs, la grosse caisse et les soubassophones donnant la cadence, assurant le rythme. Venait ensuite, chamarré d’or et aux plis couverts de gloire, le drapeau. Emblème chargé d’inscriptions, de rubans de décorations, de fourragères, il devançait avec sa garde austère les compagnies qui défilaient dans un alignement parfait. Les légionnaires coiffés du képi blanc avançaient au pas Légion, ce pas lent qui donne le sentiment que rien ne peut arrêter la masse qui s’avance. Ils avaient fière allure ces hommes aux visages impénétrables portant des épaulettes vertes à franges rouges, la taille prise dans leurs ceintures de flanelle bleue. Dans les tribunes personne ne bougeait. Je ne perdais pas une miette de l’événement, je voulais moi aussi “faire légionnaire” ; alors, immuablement, une grande émotion me submergeait quand, brusquement, fusait de toutes parts une énorme acclamation. Une grande clameur s’élevait de la foule, les gens criaient: “Vive la Légion”. Plus tard, j’apprenais que cette troupe magnifique avait laissé partout, sur tous les continents, des tombes où reposaient les siens. Je découvrais aussi, enchanté, qu’il y avait des poètes, Alan Seeger, Pascal Bonetti, Arthur Nicolet et bien d’autres dont le capitaine de Borelli qui, au Tonkin en 1855, composa un magnifique poème à la mémoire des hommes de sa compagnie. Une véritable institution qui avait son magazine Képi Blanc, ses « Invalides » où elle héberge les siens qu’elle n’abandonne jamais, ses œuvres, ses chants, son folklore intime, son musée, ses peintures, ses musiciens, ses artistes. Son œuvre est immense. Mais avant tout cela, elle a ses héros, qui furent de tous les coups durs, toujours présents sur les champs de bataille lorsque se livrait un combat sans merci et qui sont morts pour les causes les plus nobles et les plus belles. Pour la France ils ont versé leur sang, sacrifié leurs vies. Enfin, j’ai découvert le monument aux morts de cette troupe à nulle autre pareille. Dans le culte du souvenir, au cœur de la maison-mère, quatre légionnaires de bronze montent la garde autour d’un globe terrestre: “La Légion à ses morts”. Je ne peux que m’incliner devant ces généreux étrangers qui sont morts pour un pays qui n’était pas le leur, mais qui représentait à leurs yeux, une terre de liberté. Comment donc aurai-je pu ne pas être des leurs, ne pas être ce légionnaire que je suis fier d’avoir été et d’être encore à travers mon amicale ? Je suis devenu, moi aussi, de ceux [trop bien dressés par la désillusion et la souffrance pour ne pas avoir fait de leur vie un accessoire qu’on donne pour rien, si cher qu’on la vende…] ».

Légionnaire anonyme

Recherche ancien légionnaire pour témoigner...

Monsieur,
Originaire de la région de Montpellier, et actuellement en master de Cinéma au sein de l'université Paris 1, je suis à la recherche de témoignage dans le cadre d'un article. Mon sujet se porte sur la légion étrangère et sur les perspectives de nouvelles vies qu'elle est capable d'offrir. Ainsi je suis à la recherche de légionnaires ou d'anciens légionnaires d'horizons différents pour qui la légion a permis un nouveau départ et une nouvelle vie.
Par cet article, je souhaite mettre en valeur cette institution, et sa capacité à aider les personnes, étrangères ou non, qui sont en difficultés et à la recherche de repères.
Je vous remercie de l'attention que vous porterez à ma demande.
Veuillez recevoir Monsieur, mes salutations distinguées.
Andréas BERNAL
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067968abcd

L’apprentissage du français à la Légion étrangère


Il y a quelques années le chef de corps du 4e Régiment étranger me fait visiter son régiment. Il me montre fièrement les cabines de langue et m’explique le binômage (mot qui n’existe dans aucun dictionnaire, action qui consiste à associer un légionnaire non-francophone avec un légionnaire francophone).

Je me rappelle alors mon parcours linguistique ou comment un nul en langues peut décrocher au baccalauréat en 1969 à STRASBOURG un 15/20 en philosophie et un 14/20 en français, puis à l’examen de l’E.M.I.A. en 1970 un 16/20 en technique d’expression écrite, meilleure note de la promotion.

1955 MAYENCE (Allemagne) : Je quitte le lycée après une troisième qui ne restera pas dans les annales. Mon professeur de français estime « que certains n’apprennent jamais cette langue et d’autres encore plus tard ». Je suis dans cette dernière catégorie.

Septembre 1960 STRASBOURG : Je m’engage à la Légion étrangère. Mon apprentissage de la langue de VOLTAIRE commence immédiatement. Le gradé de semaine procède à l’appel nominatif. Les réponses du type « présent, hier, oui, ja » fusent ; toutes sanctionnées par un coup d’accélérateur dans le derrière. Enfin, un ancien répond « présent Caporal-chef » et échappe à la sanction. J’annone à mon tour « présent Caporal-chef » et préserve mon derrière. J’ai tout compris !

Le lendemain, un autre gradé de semaine nous appelle en commençant par la fin ; « ZINK ». « Présent Caporal-chef ». Coup d’accélérateur. Ce jour-là, le gradé de semaine était un Sergent.

Octobre 1960 SAIDA (Algérie) : Je suis l’instruction de base à la 4e Compagnie du Centre d’Instruction N° 2 du 1er Régiment étranger. La langue véhiculaire est alors l’allemand. Dans sa grande sagesse, le commandement décide que nous devions parler français. Il édite un fascicule comportant, à côté d’un dessin, les mots essentiels, tel que képi ou boite de bière. En même temps, une heure par jour sera consacrée à l’apprentissage du français. Les chefs de section, étant à l’époque les seuls francophones, sont chargés des cours.

Or, mon chef de section est un Adjudant italien. Voici un de ses cours en écriture phonétique : « Za z’ette oun pantaléone ! Qu’est que ze za ? ». « Z’ette oun pantaléone ». Arrive le tour de Gaston, notre seul francophone. « C’est un pantalon, mon Adjudant ». « Connarrrrrrrrrrrd, yo te dis que z’ette oun pantaléone ». La séance se termine quand notre titi parisien imite parfaitement l’accent italien de l’Adjudant.

Mars 1963 BONIFACIO : C’est le dernier jour du peloton sous-officier. Je suis fier d’être sorti en tête. Tout s’écroule quand je tape sur la main d’un sous-officier trop entreprenant pour mon intégrité physique. Je me trouve aussitôt au trou. En guise d’explication, le commandant d’unité me dit : « Je n’aime pas des gens comme toi. Tu retournes en prison ».

Après 30 jours d’arrêts de rigueur (alors que je n’avais écope que 15), on me radie du stage et m’expédie en Algérie. J’atterris à la 4e Compagnie Portée du 2e Régiment étranger d’Infanterie. Je suis toujours Caporal et je ne sais toujours pas écrire la moindre phrase en français.

Mai 1963 DJENANE ED DAR : Le Capitaine GUIGNON, commandant de compagnie, intercepte au réveil un légionnaire qui porte le petit déjeuner au Sergent-major B, chef des services administratifs de l’unité. C’est le Capitaine qui s’en charge. Une heure plus tard B part pour COLOMB BECHAR aux arrêts. Je suis alors propulsé au bureau de compagnie pour combler les effectifs. Avec un Caporal hongrois et un légionnaire allemand, nous formons une fine équipe.

Je suis chargé de taper sur une machine à écrire antédiluvienne les rapports du Capitaine GUIGNON, une des plus fines plumes de l’armée française. Je tape le jour et souvent la nuit jusqu’à ce que le document soit exempt de fautes de français et d’orthographe. A ce rythme j’apprends vite….….

Août 1979 DJIBOUTI : J’obtiens le certificat militaire de langue allemande du 3e degré. Pour moi, c’est évidemment un certificat de langue française.

Osons une conclusion. Si nos sous-officiers non-francophones obtiennent de très bonnes notes dans les stages nationaux, il y a essentiellement deux raisons.

D’abord, ils préfèrent le geste à la parole. Je me souviens d’avoir épaté mes chefs et mes camarades en 1967 à l’Ecole Militaire de STRASBOURG en appliquant intégralement, pour une séance d’ordre serré au fusil, la méthode enseigné par le Caporal REGAS VAL en 1961 à AIN EL HADJAR.

Ensuite, ils n’utilisent que le mot juste. On ne met pas une balle, mais une cartouche dans un chargeur.

Pour illustrer mes propos, je vous conte une dernière anecdote. En 1966 pour l’examen du Brevet d’armes N° 1 à DJIBOUTI, la pédagogie étant alors la dernière trouvaille de l’armée française, il fallait éveiller l’intérêt des élèves à chaque séance d’instruction. Le Sergent T, espagnol ténébreux, râblé, velu comme un singe, avec des yeux noirs perçants, s’adresse ainsi à six appelés terrifiés : « L’embouscade est quelque chose de terrrrible ! ». Et joignant le geste à la parole : « D’abord, on égorge, ensuite, on toue ! »

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Aux volontaires Américains Morts pour la France


Feuille d'Avis du Valais - Lundi 20 août 1962

Lundi, 16 Février 2015 16:43

 

Sidi-bel-Abbès : capitale légionnaire

Guerres mondiales et conflits contemporains

2010/1 (n° 237)


« À Sidi-bel-Abbès, vous avez fait d’un camp une ville florissante, d’une solitude un canton fertile, image de la France. » Cette citation du général Pélissier commandant la division d’Oran faite aux légionnaires, en 1854, résume à elle seule tout ce que Sidi-bel-Abbès doit à la Légion étrangère. Ce sont les légionnaires qui ont largement participé à sa construction. Ce sont encore les légionnaires qui ont insufflé aux premiers arrivants l’esprit d’entreprise en s’impliquant eux-mêmes dans la mise en valeur de vastes étendues fertiles, donnant ainsi aux colons les atouts nécessaires au développement économique de la région. La population, qui n’avait que 431 habitants lors de la création de la ville, dépassait les 100 000 âmes en 1961. Devenue la troisième ville d’Oranie, Sidi-bel-Abbès était une cité débordante d’activités, à l’urbanisme moderne où rien ne manquait. Durant cent vingt années, la ville a vécu à l’heure légionnaire en devenant la plaque tournante de toute la Légion et en prenant l’appellation de « Maison Mère ». La symbiose entre Sidi-bel-Abbès et la Légion était si forte que la grenade à sept flammes [1] Insigne distinctif réservé à certaines unités d’élite,... [1] de la Légion, avait été ajoutée aux armes de la ville.

Aux origines de Sidi-bel-Abbès

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Cette ville qui aurait pu, comme l’ont fait beaucoup de cités moins importantes, choisir son nom parmi ceux de soldats illustres de l’armée d’Afrique, s’est contentée de garder le nom arabe de Sidi-bel-Abbès, un seigneur religieux qui vécut au xiie siècle de l’hégire. Sidi-bel-Abbès s’élève sur la rive droite de l’oued Mékerra, à peu près au centre de la vallée parcourue par cette rivière et dans une zone dont l’altitude moyenne est de 470 mètres.

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Avant les Français, les Berbères, les Arabes, les Espagnols et les Turcs ont dominé la région. En 1840, dans la plaine qui environne le mausolée de Sidi-bel-Abbès, les premiers clairons et tambours français retentissent. Ce sont des fantassins baptisés par les Bédouins « les grandes capotes » qui passent sans s’arrêter, pour aller occuper Mascara puis Tlemcen. Cependant, ils laissent un petit poste d’occupation à Daya.

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Entre Oran, port de débarquement des renforts, et Daya, il faut un gîte d’étape et un magasin de vivres. En 1842, on élève donc quelques baraques en planches entourées d’un talus de terre. Pour l’état-major d’alors, c’est officiellement « la redoute » de Sidi-bel-Abbès. Mais pour le troupier, ce nom barbare est difficile à prononcer, si bien que le nouveau gîte d’étape prend rapidement le nom de Biscuitville [2] Ce nom était donné aux nombreux dépôts de vivres et... [2] . De 1842 à 1845, la redoute, occupée par deux bataillons de Légion et quelques chasseurs d’Afrique, fut plusieurs fois mise en alerte, notamment quand elle dut faire face à l’attaque sournoise et inopinée des Ouled-Sidi-Brahim en août 1845. Le 19 février 1847, Bugeaud arrête les grandes lignes de l’occupation militaire de Sidi-bel-Abbès : trois bataillons (deux du 1er régiment étranger et un du 44e régiment d’infanterie de ligne), quatre escadrons et une section de canons de montagne. Le maréchal complète cette décision par le choix d’une commission chargée de créer un centre de population civile. Une ordonnance royale de 1847 faisant suite aux conclusions de Bugeaud et du général Lamoricière, gouverneur de la province d’Oran, décide que le poste militaire de Sidi-bel-Abbès soit érigé en ville et devienne le chef-lieu de la province. Le capitaine Prudon, chef du génie militaire à Biscuitville, devient ainsi l’architecte fondateur de Sidi-bel-Abbès. Il dresse avec ses collaborateurs Signorino (chef du bureau arabe), Camis (inspecteur de la colonisation), Eichacker (chirurgien-major de la Légion étrangère) et Franc-Brégeat (agent du domaine), un projet qui a tout prévu : remparts, casernes, hôpital, rues, places, monuments publics, conduites d’eau, égouts, etc. Le 10 novembre 1847, le projet Prudon est approuvé, et les constructions débutent aussitôt. Sidi-bel-Abbès est née.

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Sidi-bel-Abbès, à sa fondation, couvre une superficie de quarante-deux hectares formant un rectangle allongé dans le sens est-ouest et englobant la redoute située au nord-ouest. Son système de fortifications comprend des murs de cinq mètres de haut et seize bastions reliés par des courtines. Autour des murs, des fossés sont creusés sur une largeur de quatorze mètres et trois de profondeur. Sur les quarante-deux hectares, cinq sont réservés aux fortifications, seize aux établissements militaires, onze aux places et aux rues, et enfin dix aux installations civiles. Des portes fortifiées sont construites aux quatre points cardinaux. L’avenue reliant les portes de Daya et d’Oran prend le nom du chef du génie, Prudon, et constitue la ligne de démarcation entre les zones militaire à l’ouest et civile à l’est. Le projet prévoit que deux cents lots à bâtir seront suffisants pour assurer le logement de 2 000 habitants. Pour mettre ces lots tout de suite à l’abri, alors que les fortifications ne sont pas encore achevées, on les entoure d’une enceinte de terre de deux mètres cinquante de hauteur avec parapet et fossé. Un pont de bois enjambe la Mékerra à l’endroit où fut construit plus tard un pont de pierre. Les installations essentielles telles que remparts et rues sont réalisées dans la période comprise entre 1849 et 1857, en même temps que les casernes et l’hôpital militaire. À peine sortie de terre, Sidi-bel-Abbès est colonisée par des militaires libérés qui ont foi dans l’œuvre entreprise. C’est ainsi que beaucoup d’anciens légionnaires s’y installent. Ils font venir quelques parents ou amis, et le noyau de la population se forme progressivement malgré un taux élevé de mortalité dû aux conditions climatiques, aux marécages qui n’ont pas tous été encore asséchés, et aux épidémies de choléra. L’administration militaire s’applique à favoriser au mieux les initiatives et à utiliser les compétences des nouveaux. La main-d’œuvre militaire est largement prêtée à tous les cultivateurs en raison de la pénurie d’ouvriers agricoles résultant du départ des Beni Ahmer. En ce qui concerne les ouvriers d’art, il faut le concours de l’armée, et plus particulièrement celui de la Légion étrangère qui compte dans ses rangs bon nombre de légionnaires ayant exercé, avant leur engagement, tous les corps de métiers possibles du bâtiment. Ainsi, de nombreuses familles de Sidi-bel-Abbès doivent aux légionnaires d’avoir pu participer à l’œuvre colonisatrice et d’y avoir acquis une honnête aisance. Dans le cadre de la gestion et de l’administration de la cité, les commandants d’armes font office de magistrats municipaux. C’est un soldat qui remplit la charge de garde champêtre, et un sous-officier de Légion donne l’instruction aux enfants. Les colonels qui se succèdent à la tête du 1er régiment étranger (Mellinet, Lesueur de Grivy, Bazaine et Rousseau, en remplacement du colonel Viénot parti en Crimée) sont les premiers maires de Sidi-bel-Abbès. En 1855, la ville est parvenue à une certaine prospérité. De nombreuses maisons sont édifiées, et des commerces ouvrent leurs portes. L’industrie est représentée par une brasserie, une briqueterie et un certain nombre de moulins à farine.

C’est également à cette époque que d’anciens légionnaires se présentent aux premières élections municipales et que l’on voit, fait probablement unique dans les annales de la vie politique française, des conseillers municipaux élus « à titre étranger ». En cette fin du xixe siècle, la majorité de la population européenne est d’origine espagnole. C’est également à cette époque, au mois de décembre 1899, qu’un jeune officier est affecté à Sidi-bel-Abbès ; il s’agit du lieutenant Paul-Frédéric Rollet [3] Rollet (Paul-Frédéric, 1878-1841). Lieutenant en Algérie... [3] , future grande figure de la Légion étrangère.

Cent vingt années de présence légionnaire

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S’il est incontestable que Sidi-bel-Abbès a marqué la vie du légionnaire, la Légion, dès le départ, a imprimé à la ville une marque profonde. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le passage du livre de Hubert Jacques, journaliste local du début du xxe siècle : « Ce qu’il convient de faire ressortir, c’est que la Légion est une entité, qu’elle a une âme et que cette âme contient toutes les vertus dont est faite la gloire du légionnaire. De cette entité, le légionnaire n’est qu’un élément. En revêtant la capote du légionnaire, l’homme s’évade d’un passé noir ou déprimant pour s’amalgamer avec l’âme même de la Légion, de cette Légion dont l’emblème est un drapeau qui a couvert de ses plis les plus hautes gloires et les plus beaux héroïsmes. Il n’y a pour lui que l’amour de l’action, du sacrifice et du travail dans lesquels se régénèrent toutes les races et toutes les confessions. Ce n’est donc pas l’âme du légionnaire qui a pu influer sur la ville, mais bien celle de la Légion toute entière. Et comme cette âme est à la fois glorieuse, entreprenante et artiste, la jeunesse a certainement pris à son contact le germe de ces qualités. »

Les quartiers de la Légion

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La Légion marque de son empreinte toute la ville. Le quartier Viénot ou le Grand Quartier, caserne du 1er régiment étranger, est construit à quelques centaines de mètres du cœur de la ville. Les trois corps de logis, étroits, hauts et longs sembleraient « bien tristes sans le soleil qui en dore la grisaille ». La vaste cour qu’ils délimitent est plantée d’arbres et coupée en son milieu par « l’allée du Colonel » qui devient, après la construction à son extrémité du monument aux morts, « la Voie sacrée » [4] Axe central de la place d’armes du quartier Viénot,... [4] . Longtemps appelé « quartier d’infanterie », cet ensemble était intégré dans les plans du projet du capitaine Prudon. Deux grands corps de bâtiments étaient prévus de part et d’autre de la place d’armes. À l’origine à deux étages, ces deux bâtiments sont surélevés en 1851. Celui destiné à l’état-major fermant le côté sud de la place d’armes ne fut construit qu’en 1865. L’architecture générale du quartier s’inscrit dans le style des casernes bâties à cette époque en métropole. « On ne peut rêver caserne qui soit plus caserne, qui dépasse celle-ci en correction, en rigidité, en convenu. Ces murs suent la discipline et la contrainte du règlement. Nous sommes à la Légion ! » écrit Georges Manue, en 1929, dans Têtes brûlées. L’infrastructure indispensable à la vie courante se compose, essentiellement, de logements pour la troupe, d’une salle de service, d’un parc à fourrage, de lavoirs et d’une cuisine. Les réfectoires n’existent pas à l’époque. La troupe perçoit aux cuisines les repas qui sont pris dans les chambres. Dans le bâtiment de la manutention, situé de l’autre côté de la rue des Casernes bordant le côté est du quartier, on fabrique le pain. On y trouve également les magasins de vivres et d’habillement. Le quartier Viénot s’ouvre sur l’avenue de Tlemcen, qui prit le nom du général Rollet. Une large et haute grille au milieu de laquelle s’ouvre un grand portail et sur la gauche un portillon ferment le quartier. Cette grille est remplacée en 1937 par un portail en maçonnerie dans le style Art déco très en vogue à l’époque. De part et d’autre de l’entrée se trouvent le poste de garde et le service général. Le ministre de la Guerre, le général Boulanger, ordonne de donner aux casernes des noms de personnalités militaires. Le quartier du 1er régiment étranger est alors baptisé « colonel Viénot », nom de son chef de corps tué en Crimée en 1855. À partir de 1887, un vaste programme d’amélioration du quartier est lancé. Il comprend, entre autres, la construction d’une salle d’honneur. Cette dernière est inaugurée en 1892. Dans ce lieu consacré à la gloire de la Légion étrangère sont exposés tous les souvenirs et trophées qu’elle a engrangés depuis sa création. Elle accueille de nombreux Bel-Abbésiens ainsi que des hôtes prestigieux de la cité, comme les présidents Loubet en 1903 et Millerand en 1922. À l’occasion du centenaire de la Légion étrangère, la salle d’honneur est agrandie. Un temple des héros, à la mémoire de tous les légionnaires tués au combat, est réalisé dans le prolongement de la salle d’origine. Les murs de ces locaux sont revêtus de tables de marbre sur lesquelles sont gravés en lettres d’or les noms des officiers tués au combat ainsi que ceux des chefs de corps. En 1938, le musée du souvenir est inauguré dans un des deux grands bâtiments bordant la place d’armes. Aménagé dans l’ancienne bibliothèque des sous-officiers, ce musée est divisé en trois espaces : la salle des citations, la salle des batailles anciennes et la salle des batailles modernes. Après la guerre d’Indochine, la salle d’honneur est, à nouveau, agrandie et réaménagée afin de témoigner de la participation de la Légion à cette guerre qui vient de lui coûter les pertes les plus importantes de toute son histoire. En 1961, elle est entièrement transformée. Elle est prolongée d’une crypte dans laquelle sont conservés la main de bois du capitaine Danjou [5] Amputé de la main gauche en 1854, le capitaine Danjou... [5] ainsi que les drapeaux et étendards réformés des régiments étrangers [6] Conformément à une circulaire ministérielle, les régiments... [6] . L’actuelle salle d’honneur du musée de la Légion étrangère inauguré en 1966 à Aubagne est la fidèle reproduction de celle de Sidi-bel-Abbès. La salle des campagnes installée au premier étage du bâtiment est, quant à elle, l’héritière du musée du souvenir.

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Destiné à l’origine aux unités de cavalerie de l’armée d’Afrique, le Petit Quartier, situé en face du quartier Viénot, a longtemps gardé son nom de quartier de la Remonte ou de Cavalerie. Les missions qui incombent au 1er régiment étranger après la Première Guerre mondiale : recrutement, immatriculation, instruction et administration de tous les légionnaires, transit des renforts partant ou rentrant des nombreux théâtres d’opérations, saturent les capacités d’accueil du quartier Viénot. La création à Sidi-bel-Abbès en 1933 du Dépôt commun des régiments étrangers d’infanterie (dcre) afin de gérer les quelque 33 000 hommes qui, à cette époque, composent la Légion, oblige à trouver sur place de nouvelles infrastructures. Progressivement, le 1er régiment étranger grignote sur le quartier de Cavalerie. Après la Seconde Guerre mondiale, ce quartier est divisé en plusieurs annexes qui sont les quartiers Prudon, Amilakvari [7] Prince géorgien, saint-cyrien et officier à titre étranger.... [7] , Yusuf [8] Yusuf (Joseph Vantini, dit Yusuf ou Yousouf). Général... [8] et l’infirmerie vétérinaire.

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Situé en plein centre-ville, le cercle militaire de Sidi-bel-Abbès [9] Mess des officiers, également appelé « réunion des... [9] figurait déjà sur les plans du capitaine Prudon. C’est donc un des plus anciens bâtiments militaires de la cité. Ouvert à tous les officiers de la garnison, le cercle est à la fois un lieu de restauration, d’hébergement et une salle de bal. C’est le point de contact du monde civil et militaire. Remanié à plusieurs reprises, le cercle des officiers abrite également une magnifique bibliothèque. Le lieutenant-colonel Forey, neveu du maréchal ayant commandé l’armée française au Mexique, ancien chef de corps du dcre et doyen des officiers de la Légion à Sidi-bel-Abbès, y a élu domicile jusqu’à son décès en 1946. Un kiosque avait été élevé dans les jardins du cercle militaire à l’angle du carrefour des Quatre-Horloges. Ce kiosque, qui servait à l’occasion de tribune officielle aux autorités lors des défilés, avait été vite baptisé de façon fort irrévérencieuse « la cage aux singes ».

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Au numéro 3 de la rue Faurax, rue qui porte le nom d’un officier de la Légion tué au Dahomey en 1892, se situent les premiers bureaux de la rédaction du magazine Képi Blanc créé en 1947. En 1948, Képi Blanc s’installe dans les murs du quartier Viénot.

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La maison de retraite du légionnaire est inaugurée le 7 avril 1957. Elle veut être, dans l’idée de ses deux promoteurs, Joly, président des anciens légionnaires de Sidi-bel-Abbès et M. Bellat, ancien maire de la ville qui a offert le terrain, le « véritable prolongement humain au contrat du légionnaire ». Elle a été bâtie avenue Sully, au sud de la ville.

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En 1935, la municipalité avait décidé de démolir les anciennes fortifications qui étouffaient l’agglomération. C’est à la Légion que cette tâche est confiée. Les matériaux ainsi récupérés servent à la construction d’une vaste salle de spectacles baptisée le Foyer du légionnaire. Il est situé entre l’ancienne porte de Tlemcen et le quartier Prudon. Au sud-est de la ville, un vaste bâtiment resté inachevé depuis 1939 est repris par la Légion. Entre 1948 et 1950, les légionnaires pionniers le transforment en un immeuble moderne dans lequel sont aménagés des appartements destinés aux familles de légionnaires. Cette réalisation due à la débrouillardise des hommes fait partie d’un vaste plan d’action sociale mis en place par le colonel Gaultier [10] Né en Algérie en 1898, le général Louis Gaultier a... [10] , alors chef du Dépôt commun, afin de répondre à des besoins urgents en matière de logements et d’aide aux familles qui ne sont pas, à cette époque, financés par l’État.

Un grand terrain situé au nord de la ville bénéfice d’une infrastructure militaire moderne adaptée aux exigences de l’instruction : champs de tir pour armes légères et collectives, sites pour les lancers de grenades, parcours du combattant, piste d’instruction à la conduite automobile, bâtiments en dur et réfectoires. Toutes ces installations sont utilisées en permanence aussi bien par les engagés volontaires que par les pelotons d’élèves gradés. Au sud de la ville, près du champ de tir et de la soute à munitions, se trouve le terrain de Khamisis.

Une ferme dont le fonctionnement est assuré par des légionnaires est également installée sur la route entre Sidi-bel-Abbès et Khamisis. Son activité permet de répondre, du moins partiellement, aux besoins en viande et produits maraîchers des ordinaires du Grand et du Petit Quartier.

Un autre lieu mérite d’être évoqué : la gare. En effet, tous les légionnaires ont, un jour ou l’autre, débarqué à Sidi-bel-Abbès par le train. C’est en 1877 que la voie de chemin de fer est inaugurée à Sidi-bel-Abbès. D’abord propriété de la compagnie de l’Ouest-Algérien, le réseau est racheté par l’État en 1922 pour être confié à la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (plm). En 1938, les compagnies de chemins de fer françaises sont nationalisées. Le plm en Algérie devient alors la Société nationale des chemins de fer d’Algérie (sncfa). Bien que n’appartenant pas à la Légion étrangère, la base de l’aviation légère de l’armée de terre faisait partie de la garnison de Sidi-bel-Abbès. Elle était située dans le prolongement de l’avenue du Maréchal-Joffre, au sud-est de la ville, et jouxtait le terrain d’aviation.

Sidi-bel-Abbès, maison mère de la Légion étrangère

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Depuis 1842 jusqu’en 1962, la Légion n’a cessé d’être présente à Sidi-bel-Abbès, à l’exception de la période 1854-1855 où elle combat en Crimée. C’est alors le 72e régiment de ligne qui occupe le quartier d’infanterie. Mais dès son retour de Russie, la Légion reprend possession des lieux. D’autres unités de l’armée d’Afrique : chasseurs, zouaves, spahis, y tiennent également garnison, mais sans la même longévité. Ville de garnison, Sidi-bel-Abbès devient, à partir de 1933, la plaque tournante de toute la Légion étrangère lorsqu’est créé le Dépôt commun des régiments étrangers (dcre). C’est à partir de cette époque que l’on peut parler de Sidi-bel-Abbès comme de la « Maison Mère » de la Légion étrangère. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, c’est à Sidi-bel-Abbès que sont mis sur pied les nouveaux régiments étrangers destinés au front de France ou de Scandinavie, telle la 13e dble [11] Cette unité a été créée en mars 1940 en Afrique du... [11] à laquelle le 1er régiment étranger cède son premier bataillon. C’est par Sidi-bel-Abbès que les légionnaires rescapés des combats de la campagne de France transitent après l’armistice de juin 1940. En 1941, le 6e rei, rapatrié de Syrie, y fut dissous [12] Le 6e régiment étranger d’infanterie est formé en septembre 1939... [12] . En 1943, c’est encore à Sidi-bel-Abbès que renaît le régiment de marche de la Légion étrangère [13] Après la campagne de Tunisie, le Régiment de marche... [13] . Dès le début de la guerre d’Indochine, on peut parler de Sidi-bel-Abbès comme du centre d’instruction de la Légion. Le Dépôt commun de la Légion étrangère y a succédé au dcre. C’est dans ce moule que sont instruits tous les personnels destinés au corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient. Après la réorganisation du 1er re en 1955, le quartier Viénot et ses annexes abritent les trois compagnies du groupement des services du corps (commandement, administration et transport), le groupement des services communs (pionniers, musique, organisation du travail, bureau des statistiques, services administratifs), le groupement des unités de passagers comptant trois compagnies de passage (cp) : la cp 1 qui assure le transit, les mutations et les affectations des hommes en cours de contrat, la cp 2 qui est l’ultime étape des légionnaires en fin de contrat et la cp 3 qui rassemble tous les nouveaux engagés volontaires. Le Groupement d’instruction de la Légion étrangère (gile) assure l’instruction des jeunes engagés ainsi que la formation des cadres et des spécialistes de tous les corps de la Légion. À tous ces organismes, il faut ajouter le Service du moral et des œuvres de la Légion étrangère (smole), organisme à vocation sociale. Son service d’information est le miroir de la Légion avec la revue Képi Blanc. Intégrés dans le smole se trouvent, enfin, les ateliers d’art, le musée et les archives historiques. La Légion étrangère ayant une vocation interarmes, le 1er régiment étranger compte dans ses rangs aussi bien des fantassins que des cavaliers, des secrétaires, des transmetteurs et des mécaniciens. Toutes les spécialités y sont représentées pour les besoins de l’instruction. Comme on peut aisément l’imaginer, les quartiers de la Légion sont une vaste fourmilière à l’activité intense et permanente. Plaque tournante de l’institution, Sidi-bel-Abbès est le point de passage de tous les légionnaires ; on y arrive de partout, et on y est toujours en instance de départ.

La vie quotidienne des légionnaires à Sidi-bel-Abbès

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Si, pendant les heures de service, le quotidien du légionnaire est réglé dans les moindres détails par la discipline et le règlement intérieur très strict, les permissions et les quartiers libres permettent à chacun de souffler un peu. Pourtant, on ne peut pas parler de réels débordements aux conséquences fâcheuses. Le légionnaire en permission à Sidi-bel-Abbès a le même comportement qu’il pourrait avoir dans une autre garnison. Malgré les foyers, les cinémas, les infrastructures sportives, « M. Légionnaire » éprouve souvent le besoin d’aller chercher ailleurs d’autres distractions.

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Le légionnaire va alors trouver auprès de femmes plus faciles ce que lui refusent les belles du pays. C’est dans le quartier « réservé » qu’il se rend. À Sidi-bel-Abbès, ce quartier se situe dans le faubourg Bugeaud, ancien village nègre, au nord-est de la ville. Les lieux de plaisirs ouverts aux légionnaires portent des noms très évocateurs : la Lune, le Soleil, le Caftan, la Grande Maison, la Favorite ou encore le Sphinx… À l’entrée du quartier réservé sont installés un poste de police et une infirmerie. Pour y avoir accès, le permissionnaire doit montrer au chef de poste son titre de permission, puis passer « avant et après » devant l’infirmier. Mais entre le quartier Viénot et le faubourg Bugeaud, il y a bon nombre de débits de boissons qui sont autant d’embuscades dans lesquelles le légionnaire risque d’abandonner Aphrodite pour Bacchus, et les retours peuvent donner lieu à des scènes cocasses. À l’heure fatidique, à partir de 23 heures, lorsque les permissions de nuit viennent à expiration, le sous-officier chef de poste se plante au beau milieu de l’entrée, quelques mètres en retrait à l’intérieur du quartier. Mains derrière le dos, il attend le retour des permissionnaires. Pour le légionnaire qui, « fatigué », rentre au quartier, c’est l’heure de vérité. Une démarche hésitante ou anormalement raide, un salut vaguement esquissé ou trop appliqué sont rarement sanctionnés si le « rentrant » est dans une tenue correcte et coiffé de son képi ; il peut toujours s’écrouler après avoir dépassé le sergent qui, tradition oblige, ne se retourne jamais ; aux copains d’évacuer la victime. Mais malheur à celui qui s’effondre avant d’avoir franchi l’entrée du quartier ! Sur un geste discret du sergent, deux hommes du poste de garde « ramassent » le fautif et le mettent en cellule où il pourra « récupérer » jusqu’au réveil.

Sidi-bel-Abbès dispose de cinq salles de cinéma et d’un théâtre [14] Le premier théâtre donnait sur la place des Quinconces,... [14] . La ville compte un nombre impressionnant de pâtisseries, car les légionnaires d’origine allemande en sont d’excellents clients. Les mélomanes peuvent quant à eux flâner sur la place Carnot et écouter les concerts donnés par l’orchestre de la musique de la Légion tous les dimanches. Mais beaucoup préfèrent rester au quartier, surtout lorsque le prêt [15] Ancienne appellation de la solde dans les armées. Le... [15] n’est plus qu’un lointain souvenir. Ils trouvent sur place tout ce qu’il faut : foyer, piscine olympique (une des rares d’Oranie), bibliothèque, et la salle de cinéma du foyer qui propose aux légionnaires et aux familles des films récents à un prix très modique.

Relations entre la Légion et Sidi-bel-Abbès

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Lorsque l’administration militaire céda aux civils la charge de diriger le destin de la cité, celle-ci était déjà prospère et presque achevée. Cela explique la fraternité unissant civils et légionnaires. Ainsi, aucun événement concernant la Légion ne laisse la ville indifférente. Déjà, en 1857, à son retour de Kabylie où elle vient de s’illustrer, elle est chaleureusement accueillie. Une grande fête est organisée. Le jardin public [16] Anciens jardins potagers cultivés par les légionnaires... [16] est illuminé, et un grand bal est organisé place des Quinconces (future place Carnot). Quand les détachements quittent leur quartier, musique en tête, afin d’embarquer pour des théâtres d’opérations lointains, comme le Tonkin, le Dahomey, Madagascar, les territoires du Sud oranais ou encore plus tard, le Maroc ou la France, la population de Sidi-bel-Abbès les acclame tout le long de la route qui mène à la gare. Les retours sont tout aussi triomphaux. En avril 1906, lorsque le drapeau du 1er régiment étranger reçoit la Légion d’honneur, Sidi-bel-Abbès est en liesse. De nombreuses fêtes sont organisées en ville donnant à l’événement un éclat tout particulier. Cependant, aucun événement n’égale la commémoration du centenaire de la Légion étrangère en 1931, au cours de laquelle le monument aux morts est inauguré, le 30 avril, jour anniversaire du combat de Camerone [17] Légendaire combat livré le 30 avril 1863 par la 3e compagnie... [17] . La ville s’est toujours associée aux commémorations de ce combat légendaire. Chaque 30 avril, la foule se presse aux grilles du quartier pour assister à la prise d’armes. Le 30 avril 1962, lorsque le 1er régiment étranger défila dans les rues à l’occasion du dernier Camerone à Sidi-bel-Abbès, l’émotion de la population ne fut pas feinte. Toutefois, en dehors du service, les contacts entre légionnaires et habitants de Sidi-bel-Abbès restent empreints d’une certaine réserve. La topographie de la localité entretient d’ailleurs cette séparation. Georges Manue mentionne, dans les années 1920, cette capitale de la Légion et de la population civile : « Je tiens la réserve des habitants de Bel-Abbès pour un de ces bons éléments qui contribuent à former l’esprit légionnaire. En effet, le jeune soldat, dès qu’il voit que la plus inoffensive de ses approches est repoussée, comprend subitement et nettement ce qu’il est devenu. Il se sent définitivement retranché du reste de l’humanité et, l’orgueil agissant, c’est dans l’exaltation de son orgueil qu’il trouveune manière de consolation et de revanche. » Malgré tout, de nombreux légionnaires, en particulier les sous-officiers, épousent des filles du pays. Les relations entre la Légion et la municipalité ont toujours été bonnes, voire excellentes, en particulier avec M. Bellat, maire de Sidi-bel-Abbès de 1927 à 1945, qui témoigna toujours à l’égard de la Légion d’une véritable admiration. Fondateur de la Maison du légionnaire, il a dédié à la Légion bon nombre de poèmes et de chansons. En 1955, le colonel Gardy, commandant le Groupement autonome de la Légion étrangère (gale) [18] Organisme qui a remplacé le Dépôt commun de la Légion... [18] , le nomma légionnaire de 1re classe.

Enfin, en 1929, on donna à un bâtiment qui assurait les liaisons maritimes entre Oran et Marseille et qui embarquait régulièrement des légionnaires le nom de Sidi-bel-Abbès ; la Légion étrangère devint sa marraine d’honneur. Il est coulé par un sous-marin allemand. Un nouveau paquebot, entré en service en 1949, reprit ce nom.

La guerre d’Algérie

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Lorsque éclate la guerre d’Algérie, le 1er régiment étranger, tout en poursuivant sa double mission d’instructeur et d’administrateur de la Légion, se voit confier la responsabilité d’immenses secteurs en Oranie. Les légionnaires de Sidi-bel-Abbès montrent qu’ils sont capables, comme leurs camarades des autres régiments, de quitter leurs quartiers et leurs bureaux et d’être des combattants à part entière, car la plupart d’entre eux ont une expérience opérationnelle déjà largement prouvée. De plus, l’instruction qui continue à être dispensée se déroule dans des conditions préparant les jeunes recrues à la vie opérationnelle active, dans un cadre d’insécurité réelle. Le 1er janvier 1960, la ville est organisée, sous la responsabilité du 1er régiment étranger, en quartier urbain regroupant environ 115 000 habitants. La mission de cette nouvelle entité est double : maintien de l’ordre et ralliement de la population. Dans le cadre du maintien de l’ordre, la mission est d’assurer la protection de la population contre l’activité subversive des rebelles par la mise en place d’un dispositif de sécurité comportant une branche de recherche du renseignement. Dans le cadre de la pacification, il faut rallier la population en la détournant de la propagande ennemie et en mettant à sa disposition des structures sociales et d’aide aux familles. L’effort porte d’abord sur la jeunesse pour laquelle la Légion organise de nombreux loisirs. C’est donc grâce aux efforts constants des légionnaires du 1er régiment étranger que Sidi-bel-Abbès est considérée comme l’une des villes les plus sûres d’Algérie, ce qui n’empêcha pas les attentats. Le premier a lieu le 7 décembre 1956. La victime est M. Bordonado, entrepreneur de travaux publics, tué d’un coup de revolver. Tout au long de la guerre d’Algérie, d’autres actes de barbarie viendront endeuiller la cité.

C’est à Sidi-bel-Abbès, près du jardin public, que des légionnaires du 1er régiment étranger livrent, le 11 août 1961, un baroud d’honneur.

Le départ

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Quand finalement sonne le cessez-le-feu et que l’Algérie devient indépendante, le 1er régiment étranger doit quitter son berceau. Avec un serrement au cœur, le régiment prépare son départ. Tout est démonté afin d’être envoyé en France. Tandis que les dernières pierres du monument aux morts, soigneusement numérotées et étiquetées, sont embarquées, le 29 septembre 1962, les cercueils du général Rollet, du commandant Aage de Danemark [19] Prince de la famille royale du Danemark et descendant... [19] et du légionnaire Zimmermann, précédés de la main de bois du capitaine Danjou et de l’urne funéraire du légionnaire Moll [20] Ancien légionnaire américain mort à Chicago en 1937.... [20] , et accompagnés des anciens emblèmes des régiments étrangers, quittent définitivement le quartier Viénot. Alors qu’à Sidi-bel-Abbès les derniers légionnaires finissent de fermer les caisses et de boucler leurs sacs, les premiers détachements prennent possession, à Aubagne, d’un camp vétuste, et commencent à s’y installer vaille que vaille.

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Au cours de la dernière nuit passée à Sidi-bel-Abbès, le 24 octobre 1962, 700 légionnaires sont rassemblés sur la place d’armes du quartier Viénot, à l’emplacement laissé vide depuis le démontage du monument aux morts. Un feu est allumé, et les légionnaires entonnent des chants. Il leur reste une ultime et étrange mission à accomplir : celle de brûler symboliquement un drapeau. En 1907, le capitaine de Borelli avait demandé qu’après sa mort, le drapeau des Pavillons Noirs qu’il avait ramené du siège de Tuyen Quang [21] La défense héroïque de Tuyen Quang (Tonkin) reste un... [21] soit déposé dans la salle d’honneur et qu’il ne quitte jamais ces lieux. Le capitaine avait ajouté que si la Légion évacuait un jour Sidi-bel-Abbès, ce drapeau serait brûlé. En cette nuit du 24 octobre 1962, la large soie bleu sombre marquée de grands idéogrammes chinois disparaît dans les flammes. Après le départ du colonel et du drapeau, Sidi-bel-Abbès cesse définitivement de vivre à l’heure légionnaire. Pour la Légion, ce sont cent vingt années de présence qui s’achèvent.

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En 1962, Sidi-bel-Abbès était une cité moderne à l’urbanisme complet, tirant sa richesse de l’agriculture. D’ambitieux travaux d’aménagement étaient à l’étude. Cette prospérité, elle la devait également à la Légion étrangère, cette Légion qui l’avait édifiée de ses mains et qui lui avait fourni une partie de ses premiers colons. Les casernes, le monument aux morts, les grandes figures de la Légion telles que le général Rollet, les colonels Maire, Nicolas et tant d’autres, faisaient partie du patrimoine culturel et historique de la ville, mais aussi du patrimoine national. Au-delà même de l’Algérie, cette simple sous-préfecture du département d’Oranie est encore universellement connue du fait de la diversité des nationalités représentées à la Légion. Des quatre coins du monde, les anciens légionnaires parlent encore de Sidi-bel-Abbès. Aujourd’hui, Aubagne est devenue la nouvelle « Maison Mère » de la Légion étrangère.

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Bien que l’instruction soit désormais du ressort du 4e régiment étranger à Castelnaudary, les missions du 1er régiment étranger restent les mêmes qu’à l’époque de Sidi-bel-Abbès : gérer et administrer les quelque 7 660 légionnaires qui composent actuellement la Légion étrangère. Son quartier a repris le nom du colonel Viénot. Sur la nouvelle place d’armes, reconstruite à l’identique, le monument aux morts de la Légion étrangère a été réédifié, dès 1963. Le musée et sa salle d’honneur ont ouvert leurs portes en 1966, et la revue Képi Blanc n’a jamais cessé de paraître.

La devise de Sidi-bel-Abbès, à elle seule, résume toute son histoire et celle de la Légion étrangère. Elle tient en trois mots : « PAX ET LABOR », paix et travail…


Bibliographie

  • Adoue L., La Ville de Sidi-bel-Abbès, Sidi-bel-Abbès, Roidot imprimeur/éditeur, 1927.
  • Bel-Abbès et son arrondissement, Oran, La Bastide, 1880.
  • Gandin J., Sidi-bel-Abbès de ma jeunesse, Éditions J. Gandini, 1998.
  • Kremar O.-P., Sidi-bel-Abbès et les Bel-Abbésiens, une ville française, 1843-1962, Montpellier, Africa Nostra, 1985.
  • Sources archivistiques

    • Archives de la Légion étrangère. Série « Études », cartons 1LQ001 à 1LQ007.
    • Revue Képi Blanc.
    • Archives du service historique de la Défense. Série « Génie », cartons 1H778 à 1H785.

Notes

[1]

Insigne distinctif réservé à certaines unités d’élite, la grenade figure, depuis 1874, sur le képi et au collet des vestes des légionnaires. Stylisée en 1946 par Andréas Rosenberg, légionnaire devenu peintre aux armées, elle s’est transformée pour prendre sa ligne actuelle : sept flammes dont deux en retour surmontant une bombe évidée. On retrouve aujourd’hui cette symbolique à la hampe des fanions de la Légion étrangère, sur la tenue, sur les insignes de béret, sur le col des vareuses ainsi que sur tous les insignes des régiments.

[2]

Ce nom était donné aux nombreux dépôts de vivres et lieux de bivouac répartis le long des itinéraires des colonnes qui sillonnaient de vastes étendues.

[3]

Rollet (Paul-Frédéric, 1878-1841). Lieutenant en Algérie et à Madagascar, puis capitaine au Maroc à la tête d’une compagnie montée, Rollet est déjà une figure lorsqu’il prend, en 1917, le commandement du rmle. Rentré au Maroc après la guerre avec le rmle devenu 3e rei, il le commande jusqu’en 1925 avant de prendre le commandement du 1er rei à Sidi-bel-Abbès. Nommé général en 1931 et premier inspecteur de la Légion, il jette les bases de la Légion moderne tout en sachant garder et codifier ses traditions. Les fêtes du centenaire de la Légion en 1931 furent l’apothéose de son travail en matière de tradition, avec l’inauguration du monument aux morts de la Légion et la parution du livre d’or de la Légion étrangère. Précurseur avant l’heure de ce que l’on allait appeler bien plus tard « la condition du personnel », il fut l’instigateur et l’initiateur des œuvres sociales de la Légion étrangère et développa une politique d’assistance efficace en faveur des légionnaires anciens ou d’active.

[4]

Axe central de la place d’armes du quartier Viénot, anciennement appelé « allée du Colonel ». Après la construction du monument aux morts en 1931, on l’appelle la « Voie sacrée », évoquant ainsi le souvenir de la route qui reliait Bar-le-Duc à Verdun pendant la Grande Guerre à laquelle bon nombre d’officiers de la Légion avaient pris part. Lorsque le 1er régiment étranger s’est installé à Aubagne en 1962, la place d’armes du nouveau quartier Viénot a été construite sur les mêmes plans que la précédente, avec en son milieu la « Voie sacrée ».

[5]

Amputé de la main gauche en 1854, le capitaine Danjou s’était fait confectionner une prothèse articulée. Après sa mort, le 30 avril 1863, dans l’hacienda de Camerone au Mexique, cette main de bois avait été récupérée par un Mexicain. Quelque temps après, le lieutenant Grüber, officier autrichien qui connaissait Danjou, la racheta à un fermier mexicain. Restituée à la Légion étrangère, elle fut ramenée à Sidi-bel-Abbès en 1867. Déposée dans un premier temps dans le bureau du colonel, la précieuse relique est exposée dans la salle d’honneur en 1892. Depuis que la commémoration du combat de Camerone a été instituée, le coffret renfermant la main de bois du capitaine Danjou est présenté sur le front des troupes au cours du récit du légendaire combat.

[6]

Conformément à une circulaire ministérielle, les régiments stationnés en Afrique du Nord avaient le droit de conserver, à titre de dépôt, leurs emblèmes réformés, alors que les unités de métropole devaient reverser ces derniers au musée de l’Armée à Paris. Conformément à cette circulaire, les régiments de la Légion étrangère stationnant en Algérie, au Maroc et en Tunisie déposaient leurs drapeaux et étendards dans la salle d’honneur à Sidi-bel-Abbès.

[7]

Prince géorgien, saint-cyrien et officier à titre étranger. Tué en novembre 1942 à la bataille d’El-Alamein en Égypte alors qu’il commandait la 13e demi-brigade de la Légion étrangère.

[8]

Yusuf (Joseph Vantini, dit Yusuf ou Yousouf). Général français (1808-1866). Né à l’île d’Elbe, à l’époque française, le jeune Joseph Vantini est capturé par des corsaires barbaresques et vendu comme esclave à Tunis. Il y est fait musulman. En 1830, il parvient à s’échapper et à embarquer sur un brick français appartenant à la flotte destinée au débarquement de Sidi-Ferruch près d’Alger. Au début de la campagne d’Algérie, Yusuf est attaché au général en chef. Parlant l’arabe, l’espagnol et le turc, il sert d’interprète. Il s’acquitte avec succès de plusieurs missions périlleuses, ce qui lui ouvre la carrière des armes. C’est à cette époque que les anciennes troupes à cheval turques auxquelles sont venues se rattacher des formations disparates sont réunies ; leur commandement est confié à Yusuf. Il en fit un corps d’élite : celui des spahis. En mai 1831, il est nommé capitaine. Chef d’escadron puis lieutenant-colonel, il devient colonel de la cavalerie indigène d’Afrique, le 19 mai 1842. Un an plus tard, il s’illustre au cours de la prise de la smala d’Abd el-Kader et bat l’émir à Tenda en décembre 1845. Au cours des années qui suivent, Yusuf ne cesse de pourchasser son ennemi juré. Il abjure la religion musulmane, se fait catholique et se marie à une Française. En 1839, il reprend la nationalité française. Cet intrépide cavalier finit son extraordinaire carrière militaire en 1866 comme général commandant la division de Montpellier. Yusuf était grand-croix de la Légion d’honneur.

[9]

Mess des officiers, également appelé « réunion des officiers ».

[10]

Né en Algérie en 1898, le général Louis Gaultier a consacré plus de vingt-huit ans de sa vie à la Légion étrangère. Il a servi au Maroc, au 11e rei en 1940, au rmle dont il a assuré le commandement par intérim pendant l’hiver 1944-1945, et enfin à la tête du Dépôt commun de Sidi-bel-Abbès de 1945 à 1950. Il est le principal artisan de la grande transformation de la Légion étrangère de l’après-guerre et de sa montée en puissance pour les besoins de la guerre d’Indochine. Il est à l’origine de la création du Service du moral de la Légion étrangère, organisme à vocation sociale.

[11]

Cette unité a été créée en mars 1940 en Afrique du Nord, sous l’appellation de 13e demi-brigade de montagne de la Légion étrangère aux ordres du colonel Magrin-Vernerey, dit Monclar. Après la campagne de Norvège où elle s’illustre à Narvik, la demi-brigade rallie les Forces françaises libres au sein desquelles elle entame son long périple : Dakar, le Gabon, l’Érythrée, la Syrie, l’Égypte, la Libye, la Tunisie, l’Italie et la France.

[12]

Le 6e régiment étranger d’infanterie est formé en septembre 1939 au Levant, à partir des bataillons de la Légion qui y stationnaient. Après l’armistice de juin 1940, le régiment est intégré dans l’armée française du Levant restée fidèle au maréchal Pétain. En 1941, les Anglais attaquent la Syrie, et des combats fratricides se déroulent entre Français des ffl et de l’armée du Levant. Après l’armistice de Saint-Jean d’Acre, le 6e rei quitte le Levant et rejoint l’Afrique du Nord pour être dissous à Sidi-bel-Abbès.

[13]

Après la campagne de Tunisie, le Régiment de marche de la Légion étrangère est recréé en Afrique du Nord à partir des 1er et 3e régiments étrangers d’infanterie de marche. Le rmle avait été formé pour la première fois en novembre 1915 et avait combattu sur le front français. En 1920, le rmle s’était transformé en 3e régiment étranger d’infanterie. Son drapeau était décoré de la Légion d’honneur, de la médaille militaire et de la croix de guerre 1914-1918 avec neuf palmes. Il portait également la fourragère double aux couleurs de la croix de guerre et de la Légion d’honneur.

[14]

Le premier théâtre donnait sur la place des Quinconces, future place Carnot. En 1930, il fut entièrement reconstruit dans le style Art déco.

[15]

Ancienne appellation de la solde dans les armées. Le prêt était payé aux soldats tous les dix ou quinze jours.

[16]

Anciens jardins potagers cultivés par les légionnaires et donnés à la municipalité à la fin du xixe siècle.

[17]

Légendaire combat livré le 30 avril 1863 par la 3e compagnie du 1er bataillon du régiment étranger pendant la campagne du Mexique. Ce combat est devenu la fête de la Légion étrangère et est commémoré chaque 30 avril par toutes les unités de la Légion étrangère.

[18]

Organisme qui a remplacé le Dépôt commun de la Légion étrangère en 1955 et qui regroupait tous les services communs de la Légion étrangère ainsi que toutes les unités d’instruction militaire et technique.

[19]

Prince de la famille royale du Danemark et descendant du roi Louis-Philippe par sa mère. Admis à servir comme capitaine à titre étranger en 1922. Le chef de bataillon Aage de Danemark était une grande figure de la Légion étrangère, autant pour son courage que pour ses frasques dans les années 1930 au Maroc. Mort à Taza en 1940, il est inhumé au carré de la Légion étrangère à Sidi-bel-Abbès.

[20]

Ancien légionnaire américain mort à Chicago en 1937. Peu de temps avant sa mort, William Moll avait exprimé le souhait d’être enterré « au plus près de la Légion, là où j’ai passé les plus belles années de ma vie », disait-il. Son vœu fut exaucé. L’urne contenant ses cendres fut envoyée à Sidi-bel-Abbès et scellée dans un mur de la salle d’honneur. À Aubagne, en 1966, après l’inauguration du musée de la Légion, cette urne a été placée dans la nouvelle crypte.

[21]

La défense héroïque de Tuyen Quang (Tonkin) reste un des faits d’armes les plus brillants dont la Légion puisse s’enorgueillir. Du 26 janvier au 3 mars 1885, la citadelle résista victorieusement aux assauts de 20 000 Pavillons Noirs bien armés.

Résumé

Français

Quand l’Algérie est devenue indépendante, Sidi-bel-Abbès, troisième ville de l’Oranie, était une cité moderne à l’urbanisme complet. Elle tirait sa richesse de l’agriculture. Elle devait également sa prospérité à la Légion étrangère, cette Légion qui l’avait édifiée de ses mains et qui lui avait fourni une partie de ses premiers colons. Au-delà même de l’Algérie, cette sous-préfecture d’Oranie est encore universellement connue du fait de la diversité des nationalités représentées à la Légion. Si, dès le début, la Légion avait marqué de son empreinte la cité, elle en avait également fait sa maison mère, véritable plaque tournante de toute la Légion étrangère. La devise de Sidi-bel-Abbès résumait toute l’histoire de la ville et de la Légion. Elle tenait en trois mots : « Pax et labor », paix et travail …

English

Summary Sidi-bel-Abbes, third city of Oranie was a modern town with advanced urbanism when Algeria gained its independence. Prosperity was gained through her natural resources mainly through agriculture. The French Foreign Legion equally played an important role during the early periods of construction in Sidi-bel-Abbes. The city had a world wide reputation of having a mixed population due to the presence of Legionnaires coming from different ethnic back grounds. The Legion adopted this city as their main head quarters which served as a home base for Legionnaires. Their motto “pax et labor” meaning “peace and work” resumes the history of the city and the Foreign Legion.

Plan de l'article

  1. Aux origines de Sidi-bel-Abbès
  2. Cent vingt années de présence légionnaire
    1. Les quartiers de la Légion
  3. Sidi-bel-Abbès, maison mère de la Légion étrangère
    1. La vie quotidienne des légionnaires à Sidi-bel-Abbès
    2. Relations entre la Légion et Sidi-bel-Abbès
    3. La guerre d’Algérie
    4. Le départ

La Newsletter 15/06 de l'AALEME

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La Newsletter 15/06 de l'AALEME

Décès de l'Adjudant-chef Georg RAKEBRAND‏

 

Chers amis, anciens de la 13e DBLE de 1979,


C'est avec beaucoup de peine que je vous transmets cette triste nouvelle.

Georg RAKEBRAND était le dernier chef de la Section Armes lourdes (cette structure fut dissoute après son départ) de la 3e Compagnie lorsque j'en pris le commandement en juin 1979.

Presque 30 ans plus tard, il décida de venir se retirer à Sète avec son épouse, Françoise, et d'y assurer la présidence de l'Amicale de Légion étrangère pendant plusieurs années. Dès lors, ce fut toujours avec plaisir que nous nous retrouvions, à l'occasion de cérémonies commémoratives ou d'assemblées générales Légion dans la région.

Vous trouverez en pièces jointes quelques photos pour rappeler son souvenir.

Je me rendrai aux obsèques pour le dernier hommage qui lui sera rendu et accompagner Françoise dans son chagrin.
Amitiés légionnaires
LCL (e.r.) Maurice Beaune






Lucien Morin chargé de la jeunesse

15 février 2015

Lucien Morin (ci-contre, à droite) a été nommé réserviste local à la jeunesse et à la citoyenneté par le lieutenant-colonel Perret, délégué militaire des Côtes-d'Armor. Il aura pour mission d'accompagner les jeunes des quartiers sensibles et de leur présenter toutes les opportunités que peut leur offrir le monde de la Défense. Après une carrière dans la Légion étrangère, Lucien Morin est aujourd'hui chef d'entreprise dans le monde du cinéma et porte-drapeau de l'Union nationale des combattants (UNC). Avec des élèves du collège de la Grande Métairie de Ploufragan, il souhaite réaliser un film sur l'impact de la Première Guerre mondiale à Ploufragan, dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre.

Trail : le récit d'une aventure insolite en Thaïlande

Publié le 11/02/2015

Gérard Bavato a passé l'épreuve d'équilibre sur la tête de l'éléphant avec succès/Photo DR

Trois ans que l'ultra-fondeur Gérard Bavato (57 ans) habitué aux courses de l'extrême et autres défi trails à travers les États-Unis, le désert Ténéré ou encore en Tanzanie au sommet du Kilimandjaro (record du monde d'ascension – 5 895 m) avait mis baskets et short au clou.

Pour lui redonner le goût de l'effort et la juste dose d'adrénaline qui l'accompagne, le coureur villefranchois s'est laissé entraîner avec neuf autres athlètes par deux coaches sportifs du Lauragais et anciens militaires Fabrice (légion étrangère) et Alain (commando marine) dans une aventure sportive insolite. Cette épreuve nécessite le sens du collectif.

Sur le sentier non pas de la guerre mais bel et bien de la découverte au beau milieu de la Thaïlande sauvage ce séjour d'une semaine était un savant et intense mélange des émissions Koh Lanta, Pékin Express et Top chef réunies.

Radeau en bambou

Le baroudeur Gérard raconte cette épopée thaïe : «Le rendez-vous était donné cette fin janvier à l'aéroport de Bangkok à une heure précise sans aucune autre précision. Une fois le groupe rassemblé nous avons pris la direction de notre camp vers la rivière Kwaï à l'ouest du pays.

Sur place nous étions en immersion totale avec la nature et au contact avec la population thaïe pour un séjour où des épreuves quasi-commando nous attendaient».

Construction de radeau en bambou, course d'orientation nocturne, repas avec des moines, séances de musculation et gainage insolites avec des noix de coco, sur des rails de chemin de fer, exercice d'équilibre avec des éléphants, pompes, tractions, escalades, courses tous terrains au beau milieu la végétation luxuriante locale… le programme était riche et la liste des épreuves non exhaustive. Gérard aidé de ses sponsors JL Optic et Super U est revenu enchanté de ce périple au Royaume de Siam.

Il conseille avec ferveur ce stage à tous les sportifs qui aiment l'effort et l'aventure avec une bonne dose de remise en forme.

Si vous souhaitez vous surpasser et vous dépayser contactez le coach lauragais Fabrice (06 62 54 37 34) et sa structure Zone Évasion (www.zone-evasion.fr). Elle tracera avec vous «le parcours de vos défis».

L. G

Le gouverneur militaire de Lyon reste fidèle aux valeurs humaines acquises à la Légion étrangère

15/01/15

Les soldats français peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait pour la population afghane », affirme le général Pierre Chavancy qui a commandé la brigade La Fayette dans la vallée de la Kâpîssâ en 2010. - Agence ROANNE
L’ancien commandant de la prestigieuse 13e demi-brigade de Légion étrangère est l’officier général de la zone de défense du sud-est de la France avec quelque 80 unités et 32.000 soldats sous sa responsabilité.

Il a la démarche carrée et la poignée de main franche et directe du légionnaire qu'il a été et qu'il reste. « À ma sortie de Saint-Cyr, j'ai choisi l'infanterie parce que je voulais commander à la Légion étrangère. Ce qui me semblait être une troupe qui connaissait bien son métier et une société humaine qui valait le détour », explique le Général de corps d'armée (4 étoiles) Pierre Chavancy, gouverneur militaire de Lyon depuis le mois d'août dernier. Il est ainsi passé par le 2e Régiment étranger d'infanterie à Nîmes où il a commandé une compagnie de combat au Tchad, en Centrafrique et lors de la première du Golfe au tournant des années 80 et 90, avant d'y revenir 10 ans plus tard comme chef du bureau opérations instruction. Devenu colonel, il a dirigé la prestigieuse 13e Demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE) à Djibouti, celle des Amilakvari et des Gaucher, celle de Narvik, de Bir-Hakeim, d'El Alamein, de Colmar, de Diên Biên Phu.

« Ce n'est pas parce que nous menons des opérations extérieures qu'il y a des attentats »

« Ce qui est passionnant à la Légion, c'est de voir vivre, s'entraîner, combattre des gens qui n'avaient aucune raison de se croiser ailleurs, comme un paysan chinois, un professeur de mathématiques allemand, un commissaire de police belge ou un ex-lieutenant-colonel laotien, expose le Général Chavancy. Leur point commun, c'est d'aimer la France. On se fout de la nationalité, de la race, de la religion. Maintenant, cette machine à intégrer est aussi performante parce que les fondamentaux sont clairs, les filtres forts, on prend un candidat sur 10, et il est donc difficilement transposable. » En tant qu'officier général de la zone de défense et de sécurité du sud-est de la France, Pierre Chavancy a sous sa responsabilité de l'Auvergne à la Corse, de Rhône-Alpes à la Provence-Alpes-Côte d'Azur en passant par le Languedoc-Roussillon près de 80 unités et plus de 32.000 militaires. Certains viennent de rentrer d'Afghanistan après 13 ans de présence française. Le Général Chavancy y a commandé la brigade La Fayette dans la vallée de la Kâpîssâ d'avril à novembre 2010. « Nous n'y avons pas mené une action purement militaire visant à casser du terroriste. Notre mission consistait à permettre aux Afghans de se gouverner par eux-mêmes. Le grand succès de cette opération, c'est que nous avons réussi à faire comprendre à une population de paysans des montagnes très suspicieux que nous n'étions pas les nouveaux envahisseurs à bouter hors d'Afghanistan mais une opportunité pour eux de bouter hors de leur pays les vrais envahisseurs, les Talibans. Ça a marché dans la zone française et les soldats français peuvent être fiers de ce qu'ils ont fait pour la population afghane ». Que ce soit dans le cadre du plan Vigipirate porté à 10.000 hommes depuis mercredi, dont 1.000 en Rhône-Alpes\Auvergne, ou en opérations extérieures, « rien ne se fait sans impact sur la sécurité des Français. C'est bien en étant dans la bande sahélo-saharienne que l'on contribue à la sécurité des Français. Ce n'est pas parce que nous y sommes qu'il y a des attentats mais c'est parce que nous y sommes que l'on peut juguler des attaques sur notre sol. » La mission de Pierre Chavancy est de s'assurer que les unités et les militaires placés sous ses ordres « disposent des moyens de bien vivre dans leurs quartiers et de s'entraîner pour être prêts à l'engagement ». Ce qui dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint n'est pas chose aisée. Il assure également le lien entre l'institution militaire et l'autorité préfectorale, les élus. Le Général Pierre Chavancy passe son temps libre le nez dans les atlas et les livres d'histoire. « J'aime beaucoup l'histoire et la géographie, deux matières essentielles pour la culture générale, très liées à mon métier. Je m'intéresse beaucoup à l'histoire des peuples et à l'influence de la géographie sur leurs caractères. Vous savez que le même mot pachtoune désigne l'étranger qu'il soit américain, français ou du village d'à côté. »

Ludovic Daim

Le « centre officiel du monde » a deux habitants, Jacques-André et sa femme

30/01/2015

L’église de Felicity, en Californie (Mike Towber/Flickr/CC)

Un matin de la fin du mois de janvier, Jacques-André Istel se réveilla dans sa villa de Felicity, en Californie. Après une série de 100 pompes et de 125 flexions, il fit quelques longueurs dans sa piscine, luxueusement éclairée, puis remonta à l’étage où il déjeuna au lit comme il en avait pris l’habitude depuis son enfance à Paris.

Dans la foulée, il enfila une chemise bleue et noua un foulard ascot autour de son cou, avant de se rendre à son bureau sis au 1, place du Centre du Monde.

C’était le jour de son 85e anniversaire.

Père fondateur de Felicity, Istel avait été élu maire de la ville il y a de cela trente ans, et il le resterait probablement jusqu’à la fin de sa vie. Il avait été élu à l’unanimité : Istel avait naturellement voté pour lui, tout comme sa femme Felicia, la seule autre personne résidant alors à Felicity.

Inaugurée en 1986, la ville comptait en son sein la villa des Istel ainsi qu’une demi-douzaine d’autres bâtiments construits par le couple sur 1 040 hectares de terrain au beau milieu du désert, à proximité de Yuma en Arizona, en bordure de l’autoroute I-8.

Au centre de tout, une drôle de pyramide

Tout au nord de la ville, en haut des marches d’un escalier massif, se dressait l’église qu’Istel avait fait bâtir en 2007, inspirée d’une petite chapelle bretonne. C’est une église somptueuse dont il émane une grande sérénité, bien qu’elle semble étrangement décalée dans le paysage. Mais ce n’est rien en comparaison de la pyramide de pierre et de verre qui culmine à plus de six mètres de haut, à l’autre bout de la ville. Et pour cause : la pyramide marque l’emplacement exact du centre du monde.

Techniquement, la Terre formant une sphère quasi-parfaite, n’importe quel endroit de la planète pourrait être considéré comme le centre du monde. Cela, Istel ne le discute pas. « Le centre du monde pourrait se trouver dans votre poche ! », m’a-t-il dit.

Malgré cela, il était parvenu à faire de son centre du monde le centre du monde officiel : en 1985, il avait persuadé les membres du conseil du comté d’Imperial de prendre part à son absurde farce, désignant la pyramide comme le centre de tout.

Une plaque a été posée pour marquer le point, et en échange de trois dollars, les visiteurs peuvent pénétrer dans la pyramide pour se tenir au centre du monde.

La pyramide de Felicity (Kirs10/Wikimedia Commons/CC)

Un mur du souvenir

Au cœur de Felicity, entre la pyramide et l’église sur la colline, s’étend une série de monuments triangulaires. La plupart d’entre eux mesurent 30 mètres de long, sont aussi hauts qu’un homme et se composent de 62 plaques de granit, chacune d’elles pesant 216 kilos. Elles sont la matérialisation d’une idée simple qu’Istel avait eu 25 ans plus tôt : « Ne pourrait-on pas graver les noms de nos êtres chers sur un mur du souvenir ? » (« Les gens qu’on aime », dit-il, « on ne veut pas les oublier. »).

Il engagea donc un graveur sur pierre et, un projet en entraînant un autre, il s’offrit les services d’un jeune artiste virtuose pour fixer dans le granit des portraits et des scènes historiques.

Ces monuments retracent notamment l’histoire de l’aviation française, de la légion étrangère, de la Californie, de l’Arizona ou des Etats-Unis. Une variante encyclopédique et sophistiquée de l’art rupestre, dont les fondations en béton armé sont ancrées dans le sol à un mètre de profondeur. Istel a pris soin de spécifier à ses ingénieurs que ces derniers devraient résister à l’usure de quatre millénaires.

Bien vite, il réalisa que son musée d’histoire en granit consumait son existence. Istel effectuait lui-même toutes les recherches et écrivait chacun des textes, réalisant parfois 50 ou 60 brouillons pour une seule plaque. Felicia, quant à elle, s’occupait de corriger ce qu’il écrivait – c’est une ancienne rédactrice de Sports Illustrated.

Felicity vue par satellite (Google Images)

Du Big Bang aux vikings

En 2004, il se rendit compte qu’il pouvait donner encore davantage de sa personne. Il entama la construction d’une série de huit monuments – pour un total de 461 plaques – disposés en cercle autour d’une plaque ronde. A l’épicentre, il disposa une pierre de Rosette multilingue. Son projet consistait à retracer « l’histoire de l’humanité ». A l’heure où j’écris ces lignes, le quart de l’objectif est atteint : la frise commence avec une gravure du Big Bang et s’étend jusqu’aux rituels funéraires des vikings.

Ces gravures au cœur de la ville constituent un ensemble stupéfiant et impossible à résumer d’évocations des triomphes, des folies, de la singularité et des violences de l’humanité. On y recense, pêle-mêle, « La Nuit étoilée » de Van Gogh, la juge Sandra Day O’Connor, le premier jeu de polo en 600 avant Jésus-Christ, la diffusion de l’islam, l’écrivain H. G. Wells, Lao Tseu, le hamburger, ou encore une caricature politique du XIXe siècle tournant en ridicule Thomas Jefferson – un chien de prairie attaché, vomissant de l’argent. Une ancienne croyance grecque y figure aussi, selon laquelle les diamants seraient des éclats d’étoiles tombés du ciel, ou encore un conseil de la cuisinière Julia Child : « Si vous redoutez le beurre, mettez de la crème. »

Comme il ne peut savoir à l’avance de qui ou de quoi sera constituée son public dans 4000 ans, Istel a conçu ce cadeau, qui vise à transmettre des vérités humaines fondamentales, écrites comme si elles étaient découvertes pour la première fois :

« Belle et romantique, notre Lune influence profondément les êtres humains. »

« Quel est l’intérêt de tout ça ? »

Je suis arrivé à Felicity le jour de l’anniversaire de Jacques-André. J’ai été invité à séjourner dans l’un des douze appartements de style motel construits par le couple sur la face est du musée. Aux dernières nouvelles, ils éprouvaient toutes les peines du monde pour trouver des locataires.

L’un des appartements était occupé par un inspecteur des produits d’Ocean Spray, qui séjournait ici pour visiter des usines de transformation de légumes dans la région. Un ancien patrouilleur des autoroutes californiennes vivait là depuis déjà onze ans, alors que ce dernier avait signé initialement un bail d’un mois.

Sur le bureau de ma chambre se trouvait une invitation écrite à la main sur le papier à lettres officiel de la mairie. J’étais convié à une fête d’anniversaire dans un bar sans prétention appelé le Jimmie Dee, suivie d’un dîner dans un casino indien. Le départ pour Yuma était fixé à 17h30 ce jeudi 28 janvier 2014.

Donn et Norma Gaebelein se trouvaient également à Felicity. Le mari, ancien directeur d’une école privée, était un homme puritain à l’apparence guindée. Il était aussi le plus vieil ami d’Istel. Les deux hommes s’étaient rencontrés près de 75 ans plus tôt en classe de quatrième.

Au départ, il pensait que Felicity n’avait aucun sens : « Quel est l’intérêt de tout ça ? Pourquoi ce fou de Français s’obstine-t-il à bâtir des choses, encore et encore ? », disait Gaebelein.

Ressentir la « portée du pouvoir » de Felicity

Prenez l’église, par exemple. Non seulement Istel n’est pas quelqu’un de religieux, mais en outre, sa mère était juive. Mais cela ne l’a pas empêché de se donner un mal de chien pour construire cette magnifique petite chapelle sur la colline. Colline qu’il a elle aussi créée en faisant appel à d’imposantes machines pour faire surgir du sol désertique un trapèze de plus de dix mètres de hauteur, conçu avec le plus grand soin et à l’épreuve des séismes.

D’après Gaebelein, Istel peut parfaitement expliquer pourquoi il s’est senti obligé d’ériger cette colline pour construire son église. « Je suis assez conservateur, j’ai le respect des convenances et du protocole. Si vous construisez un édifice dédié à une puissance supérieure telle que Dieu, il doit être placé plus haut que le reste », m’a confié l’intéressé. Mais pourquoi a-t-il voulu construire une église, cela, il n’en sait rien. Gaebelein affirme :

« Jacques mourra sans connaître la raison qui l’a poussé à construire cette chapelle, mais convaincu cependant qu’il en avait le devoir. D’ailleurs, très franchement, on pourrait dire la même chose de tout ce qui se trouve ici. »

C’était le quinzième séjour de Donn et sa femme à Felicity. Un moyen pour eux d’échapper aux rudes hivers new-yorkais.

Au bout du compte, ce qui s’apparentait au départ à un ouvrage absurde avait acquis une signification profonde. « Il faut vivre dans cet endroit, dormir sur place, pour ressentir la portée de son pouvoir », conclut Gaebelein.

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Nîmes : Les VBCI sont arrivés !

5 février 2015

Samedi 31 janvier 2015, le 2e REI a réceptionné ses premiers VBCI (Véhicule blindé de combat d’infanterie) et ainsi il devient le 8e et dernier régiment de l’armée française à recevoir ce type de matériel. Au total ce sont 17 véhicules qui seront débarqués du train au quai Grezan.

Le 31 janvier, le 2e régiment étranger d’infanterie (2e REI) de Nîmes a reçu ses premiers véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI). En réceptionnant 17 véhicules blindés flambants neufs (12 VBCI de type « combat d’infanterie » et 5 VBCI de type « poste de commandement »), le 2e REI devient le huitième et dernier régiment d’infanterie de l’armée de Terre à être équipé de ce type de matériel. Dans la matinée, les légionnaires ont déchargé les véhicules sur la plateforme de débarquement de la zone industrielle de Grezan. Une fois la manœuvre effectuée, des circulateurs du 503e régiment du train ont escorté le convoi jusqu’aux quartiers du 2e REI pour une mise en condition opérationnelle dans l’après-midi.

Le VBCI est un véhicule dédié au transport, à la protection et à l’appui-feu des groupes d’infanterie. Il a depuis, été engagé au Liban, au Mali et en RCA. Le retour d’expérience des théâtres montre que ce véhicule de combat répond parfaitement au besoin opérationnel exprimé par l’armée de terre. Il peut accueillir 9 fantassins équipé du système FELIN en plus du pilote et du radio-tireur.

Depuis sa création en 1841, le 2e Régiment étranger d'infanterie est le plus ancien des régiments d'infanterie de la Légion Étrangère. Il est doté des matériels et équipements les plus modernes et il fait partie des premiers régiments d'infanteries numérisés de l'armée de Terre en 2003 et a été doté du système FELIN en 2012.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

La petite maison rose ou...la tuile oubliée...

légionnaires-Officiers

En avant première, voici les premières planches de mon ami Louis Perez Y Cid et le scénario d'une BD qui verra peut-être le jour... à votre appréciation...

Précision: Ali Sabieh était l'implantation de la 3e compagnie de la 13e DBLE à Djibouti. Cette histoire est censée se déroulée dans les années 1976 après l'affaire de Loyada. les noms ont été changés mais ceux qui étaient à Djibouti à cette époque reconnaîtront facilement les personnages...

"A Ali Sabieh, la Légion avait dressé les plans du futur emplacement des familles de la 3e compagnie et fait tout le travail architectural. Mais comme toujours, tout avait été fait trop vite. l’administration du Génie est arrivée en retard. Le capitaine Rieradrob lui abandonna la construction des logements d’officiers. Les terrassements étaient exécutés sur un emplacement d’un accès difficile, mais judicieux qui mettait à l’écart du camp, sur le flanc d’un chainon rocheux, un quartier de plaisance dominant la ville militaire et la bourgade locale qui entourait celle-ci.

Mais le problème, assez ardu, à première vue, venait de l’emplacement même de cette cité avec la création d’un minimum de végétation, cependant il y en avait bien d’autres à résoudre auparavant. Pour ces logements d’officiers, le Génie possédait quelques gabarits dont il se sert indifféremment à Djibouti, aux Comores ou en France métropolitaine. Des plans étaient disponibles, très étudiés, ils décrivaient le montage sans laisser le moindre détail. Ils sont l’œuvre de polytechniciens à qui, il ne viendrait pas l’idée de demander d’être des artistes.

Le logement se présentait en maison de trois pièces pour les officiers. Légitime épouse du lieutenant Rellim, Sylvie avait à ce titre choisi avant tout le monde. Elle jeta son dévolu sur la dernière maison, en direction du grand Bara. C’était à l’identique des autres, un cube blanchi à la chaux, avec une porte, trois fenêtres étroites et un toit en tuiles.

Bien qu’il disposât de l’immensité du site, le Génie avait aligné les cubes à cinq mètres les uns des autres, mais une distraction du conducteur de travaux plaça la dernière habitation à une distance relativement importante des précédentes. Ca lui donnait une allure de villa indépendante.

L’ambiance de tout ce petit monde entrait en ébullition autour du 15 mai de chaque année, passé cette date, les épouses partent en Métropole dans leur famille ou au centre de vacances d’Arta. La compagnie prenait son tour au barrage, aux portes de Djibouti, l’action des postes précédait les opérations de police nécessaires dans la ville. L’exode des épouses et autres compagnes commençait quelques jours avant le départ des militaires. Portes et volets se ferment dans le quartier des officiers jusqu’au retour de la mission.

Ne reste au camp, qu’un faible détachement chargé de la garde du camp et de son entretien, un sous-officier supérieur choisi parmi ceux dont la santé est déficiente écope de la « corvée » d’en prendre le contrôle et commandement.

Sylvie, cette année là, partit la dernière, son mari n’ayant plus à y revenir, elle boucla la maison et lui reprocha vivement, tandis qu’il l’accompagnait au car, de n’avoir jamais signalé à qui de droit qu’une tuile du toit était disloquée, quand il pleuvait, une rigole mal placée avait abimé le crépi de la chambre. Très méticuleuse de par ses origines de fille du Nord de l’Europe, elle avait la coquetterie de son petit logis.

_ Je suis sûre, mon Mari, que vous allez encore oublier ! dit-elle à Théodore Rellim avec une pointe d’humeur.

Aussi se loua t-elle de rencontrer le capitaine Rieradrob qui conduisait également sa femme au car.

_ Capitaine, votre adjoint se refuse à faire réparer la toiture. S’il pleut cet été, notre chambre est fichue.

_ Sylvie, voyons, je vous prie, protesta Théodore Rellim, n’ennuyez pas le capitaine avec cette histoire !

_ Votre épouse à raison, il faut que cela se répare, mon lieutenant, répondit Rieradrob en baisant la main de Sylvie.

_Comptez sur moi ma petite Dame. Je vais donner des ordres, puisque mon Adjoint n’en est pas capable !

Il avait juste quelques consignes à passer à l’adjudant-chef Krepper, désigné pour rester à Ali Sabieh à la suite d’un malencontreux accident de véhicule sur le grand Bara au retour de Djibouti . Relevé avec une jambe cassée il était encore dans le plâtre.

_ Je vous signale la maison du lieutenant Rellim, lui dit le Capitaine. Sa femme se plaint de je ne sais quels dégâts de toiture et de façade. L’adjudant de casernement ne doit pas se fatiguer souvent à aller voir ce qui se passe là-haut. Secouez lui les puces ! Et que tout soit remis en état, je l’ai promis. Vous avez « carte blanche » quant au prix que cela coûtera.

Cinquante deux ans, sorti du rang de célibataire géographique, endurci et affligé d’un terrible accent du Nord de l’Europe, l’adjudant-chef Krepper était de ces sous-officiers légion dont les gestes de bravoure ne se comptaient plus, il ne fallait pas demander plus à cet homme simple. Il enrageait d’être laissé à la traîne pour la première fois. Mais tout ordre à ses yeux était indiscutable, sa jambe ne lui permettait pas de s’aventurer au delà des environs immédiats de son bureau où il s’était fait dresser un lit de camp. Fort de cet handicap, Il ne pouvait aller lui-même constater les dégâts de la maison Rellim sur le mamelon escarpé.

Il était dans ses fonctions donc, de faire prendre à l’adjudant Pérales, chargé du casernement, cette affaire au sérieux.

_ Une sacrée chance que vous ayez eue, de ne pas tomber sur le Capitaine, mon adjudant. Il fallait l’entendre ! une baraque toute neuve et qui se déglingue de partout ! L’incurie comme toujours ! Le « je-m’en-foutisme ! un sous-officier abruti par l’alcool ! je le casserai qu’il m’a dit le Capitaine ! et il a raison. Vous aurez affaire à moi, si ce n’est pas proprement réparé et en vitesse ! Voilà un bon pour les travaux, vous y inscrirez ce qu’il faudra ! Vous pouvez disposer.

Vieux serviteur devenu sédentaire, l’adjudant Pérales avait pour principe et par expérience, en cas de cataclysme, de courber le dos sans protester, la vie lui ayant appris que tout passe et qu’on ne gagne jamais rien, même quand on à raison, contre un supérieur. Il est vrai que son intempérance était depuis vingt ans de notoriété publique et qu’il avait pris l’habitude de se l’entendre reprocher. Il est vrai aussi qu’il n’allait pas souvent voir les logements des officiers. Enorme et congestionné, il se déplaçait correctement, mais la moindre grimpette lui coupait le souffle, ainsi, il avait pour cette raison renoncé à s’aventurer sur les sentiers de chèvres. Tout naturellement il avait laissé la surveillance de ces « dépendances lointaines » du camp au sergent Marques, d’origine portugaise, qu’on avait sur sa demande, affecté à titre provisoire, faisant valoir qu’il lui fallait de l’aide pour mener à bien les nombreux travaux auxquels il devait s’acquitter en l’absence du Régiment.

Mais Pérales avait voulu rendre service au sergent Marques qui tenait, pour des raisons sentimentales à ne pas s’éloigner du camp militaire. Ces raisons se nommaient Balbala, elles se présentaient sous les apparences d’une jeune femme fine comme une petite sainte au temps des martyrs que Marques avait extraite, contre son gré, de la bourgade locale et ne songeait qu’à y retourner. De ce fait, il ne pouvait la quitter d’une semelle.

Pérales eut, avec lui, une explication orageuse :

_ C’est comme ça, bougre de salaud, que tu me remercies ? Je vais t’apprendre à faire ton boulot ! Le crépi du haut en bas, a foutu le camp chez le lieutenant Rellim, il n’y a plus de toit et des lézardes dans les murs que tout le monde voit sa femme à poil, quand elle prend sa douche ! Mais naturellement, tu n’en sais rien et tu t’en contrefous ! Tu auras de mes nouvelles si dans quinze jours tout n’est pas flambant neuf là-haut. Débrouille-toi avec ce bon !

Marques qui s’éloignait le moins possible de l’endroit où il avait installé Balbala, ignorait si la baraque des Rellim était debout ou non. Il était prêt à tout sauf, à laisser Balbala seule.

L’unique solution à ses yeux était de s’en remettre pour ces travaux, à quelques légionnaires de confiance, seulement la compagnie n’avait pas laissé en base arrière les meilleurs. Seuls des éclopés et des vieux qui étaient déjà pris aux travaux d’entretiens à travers le camp. Il finit par mettre la main sur Carl Heinz Fritz et sur Sancho Pancha. Haut comme une échelle et pas très costaud, Carl Heinz, allemand d’origine était resté au camp suite à une bronchite quasi chronique et Sancho, petit gros de nationalité espagnole pour les mêmes motifs que ceux de l’adjudant Pérales. Sancho possédait la particularité de n’était absolument pas bilieux pour deux sous, il prenait la vie comme elle venait en se gardant bien de contrarier un destin qui pourrait ne pas lui convenir.

_ Vous irez d’abord vous rendre compte sur place de ce qu’il faut, leur expliqua Marques, ensuite, vous remplirez ce bon et je vous donnerai un camion pour aller chercher le matériel au parc de Gabode à Djibouti. Vous serez dispensé de corvée, de garde et d’appel. Vous irez installer votre guitoune là-haut. Tout ce que je vous demande, c’est qu’aujourd’hui a dans quinze jours, la maison qui est à rebâtir de fond en comble soit prête.

_ C’est peut-être le filon pensa Carl Heinz.

Ils se rendirent immédiatement sur les lieux et il leur sembla qu’il y avait très peu de chose à faire.

- C’est le filon, déclara Sancho. On va dire qu’il faut au moins un mois. Le bon, cela va de soi, devra comporter des marchandises en quantité suffisante pour justifier ce délai.

C’est ainsi que ni le sergent, ni l’adjudant, ni l’adjudant-chef ne trouvèrent leur demande exagérée. Nos deux légionnaires revinrent de Djibouti avec un camion plein, ils passèrent deux jours forts pénibles à installer autour de la maison des Rellim l’aspect d’un authentique et important chantier.

Ils dressèrent leur tente et organisèrent le campement.

_ Ce qui serait bien, dit Carl Heinz, serait de faire la popote dans la maison.

_ D’autant, renchérit Sancho, que rien ne dit, que nous n’aurons pas à travailler à l’intérieur. Il faut demander la clef.

Mais la question ne se posait pas, le lieutenant Rellim l’avait emporté avec lui.

Sancho haussa les épaules, il mettait un point d’honneur, en vertu de ses antécédents, à ne pas se laisser arrêter par un obstacle aussi insignifiant qu’une serrure de série. Il en eut raison en moins de deux.

Une visite domiciliaire s’imposait, pour vérifier l’état des lieux. Elle conduisit Sancho tout droit à la découverte de bouteilles de vin rangées judicieusement au fond d’un placard.

_ Je n’y aurais pas touché si on nous avait fait confiance en nous laissant la clef. Mais puisqu’on se méfie de nous, j’ai le droit d’en boire au moins une.

Carl Heinz qui avait pénétré dans la chambre était très ému.

_ Je la connais bien ! Sylvie (il s’autorisait, grande première pour cet homme timide à parler de madame Rellim en utilisant le prénom de la jeune femme) c’est une très jolie femme, tu sais ! Murmura t-il, en extase devant une photo d’elle. Il faut faire quelque chose pour lui arranger sa maison.

Sancho, le lendemain partageait cet avis, en fait, il avait bu une seconde bouteille et prévoyait qu’au bout du mois la réserve du lieutenant Rellim serait liquidée. Il estimait indispensable de lui fournir un travail utile en compensation de ce dommage. Mais ici commença leur embarras. Tout à première vue était en excellent état. En vain ils en firent le tour ; ils ne trouvèrent rien à réparer._ Ce sont les murs blancs partout qui doivent l’ennuyer, cette belle femme, opina Carl Heinz, en désespoir de cause. Les villas, d’habitude, c’est jaune, bleu ou rose. Puisqu’on a de la peinture à profusion on pourrait rendre ça un peu plus coquet.

_ Allons y pour la peinture ! répondit Sancho qui n’était pas contrariant.

Ils étudièrent avec le plus grand sérieux du monde une teinte seyante à la blondeur des cheveux et des yeux bleus de Sylvie.

_ Un rose un peu soutenu pour que le soleil ne la fasse passer.

Un premier essai sur un côté de la maison leur parut satisfaisant. Ils se mirent à l’ouvrage…

Rien ne résistait à Sancho qui trouva même des draps et ils dormirent dès lors dans le lit des Rellim.

Mais il va sans dire que cette « hospitalité » augmentait d’autant leurs obligations vis à vis des maîtres de maison.

_ On donnera aussi un petit coup à l’appartement, décida Carl Heinz.

Des petits malheurs étaient inévitables. Sancho, on se balançant dans un fauteuil, l’écrasa.

Ce fut tout bénéfice pour Sylvie quand Carl Heinz renversa une potée de haricots sur la commode : elle avait bigrement besoin d’être repeinte ! aussitôt pensé, aussitôt fait, elle fut transformée en petit meuble rose digne des meilleurs magasins d’Ali, un yéménite qui vendait de tout, le vrai roi du commerce de Djibouti.

Pendant ce temps, l’adjudant-chef Krepper s’inquiétait et fit appeler l’adjudant.

_ Avez-vous perdu la boule, Pérales, ou vous ne dessoulez plus ? allez-vous m’expliquer ce que vous êtes en train de faire là-haut ?

_ On répare la maison du lieutenant, mon adjudant-chef.

_ Qui vous a dit de la repeindre ? Et de cette couleur là surtout ? Qu’on la reblanchisse et dare-dare si vous tenez à vos galons ! Je vous demande à quoi ça ressemble ?

De loin, la maison des Rellim de l’enfilade des autres habitations édifiées. Maintenant, elle avait l’air d’une sorte de fraise écrasée, on ne voyait plus qu’elle, rutilante sous le soleil de cette corne d’Afrique, isolée au milieu du paysage.

_ C’est rigolo un moment ! dit l’adjudant au sergent Marques, tu te fous un peu trop de ma gueule ! éructa Pérales, à deux doigts de l’apoplexie. Si tu trouves malin d’avoir barbouillé la bicoque avec cette couleur, moi pas. Alors je t’avertis, c’est ta dernière chance : lessive, repeins, fais tout ce que tu voudras, mais que ça redevienne blanc.

Impossible cette fois pour Marques de ne pas s’’imposer le voyage. Le sergent décida, la mort dans l’âme, après avoir bouclé Balbala à double tour que Pancha et Fritz ne l’emporteraient pas au paradis. Ceux-ci se défendirent de leur mieux. Ils avaient cru bien faire. Du reste, ils n’avaient pas chômé, dans la maison plus rien ne tenait. Le sergent Marques reconnut que la couleur mise à part, l’ensemble avait bonne allure. Encore ignorait-il ce qui l’attendait à l’intérieur. Ils introduisirent le sergent lui disant :

_ Ce sera un secret à trois, désormais.

_ Eh ! bien vous ne manquez pas de culot, vous deux ! Vous vivez dans la maison ?

_ Il faut bien, lui répondit Carl Heinz, puisqu’on y travaille.

L’impression de Marques ne fut, cependant, pas défavorable. Ces panneaux roses, ces meubles roses, ne manquaient pas d’un certain charme féminin.

_ Et ce n’est pas fini, dit Sancho ! Il reste encore beaucoup à peindre.

Il faisait chaud, il déboucha une bouteille.

_ Où as-tu pris ça ?

_ Un héritage, Sergent, dit Sancho, j’avais une grand-mère dans le pinard !

_ Chacun son goût, reprit Marques, sans réfléchir que la grand-mère était bien loin. J’aime bien en fin de compte cette couleur, il n’y a rien à dire, mais en bas, ils n’aiment pas, alors il faut refaire l’extérieur.

Les menaces de l’adjudant Pérales avaient porté. Il lui parut dangereux d’abandonner les deux complices à leur art, sa seule préoccupation avait pour nom : Balbala.

_ Amenez-la, Sergent, lui proposa Sancho Elle ferait un peu de ménage et de cuisine…

Le sergent y pensait justement. Ce fut un secret à quatre. Ils sortirent d’autres assiettes, d’autres verres et de nouveaux draps. On se serra dans le lit.

Une petite vie de famille s’organisa. Le jour, tout le monde travaillait à l’air libre. Pendant les heures chaudes, on fignolait à l’intérieur. Après le souper, Balbala essayait les robes et les chapeaux de Sylvie, ce qui amusait beaucoup Sancho.

Tous les deux jours, le sergent Marques descendait au camp pour rendre compte à l’adjudant des progrès des travaux.

_ On a beau passer des couches et des couches, la couleur rose ressortait toujours.

Pérales s’arma d’une paire de jumelles, il constatait que ça donnait un rose à la fois gueulard et sale, un rose de viande faisandée.

L’heure était aux grandes décisions.

_ J’y vais annonce Pérales!

_ Je vous préviens, mon Adjudant, on a dû ouvrir la maison pour mettre un peu de matériel à l’abri et parce qu’il y avait pas mal à bricoler dedans…

_ Au trou que vous finirez tous les trois, s’il manque quelque chose !

_ Pour ça, pas de danger ! Vous verrez on a fait une maison impeccable et il y avait du boulot.

Ruisselant et épuisé, l’adjudant contempla longtemps la façade en silence. On ne peut que s’incliner devant certaines fatalités. Il comprit qu’il n’y avait vraiment plus rien à faire et qu’il était inutile d’insister. L’abominable rose avait tourné à la vomissure de chat.

L’adjudant entra dans la maison. Sa stupeur alors ne connut plus de bornes. Tout était rose, les murs, les meubles, les vases, les lampes, même les casseroles. On nageait dans le rose, on en buvait par les yeux jusqu’à en être ébloui. Il ne savait s’il fallait s’en réjouir ou tout simplement prendre la fuite pour éviter de défaillir d’écœurement.

_ L’erreur serait de juger ça avec des goûts masculins, expliqua Marques, c’est conçu pour une femme, dans le genre boudoir…

_ Il y a du travail fait, ça on ne peut pas le nier, finit par concéder l’adjudant.

Il resta toute la journée avec l’équipe, autant aller jusqu’au bout.

Sancho risqua le tout pour le tout :

_ du vin, mon Adjudant ?

_ Que le lieutenant me signale la disparition d’une seule bouteille et tu pourras te commander un râtelier ! annonça Pérales, le poing levé.

Il en profita pour donner un coup d’œil aux maisons voisines et en visiter une ou deux dont il détenait les clefs. Il pria Balbala de venir l’aider à mettre un peu d’ordre.

Il fut d’avis sur le soir que la vigne vierge peinte sur la façade faisait le meilleur effet, elle entourait la maison avec des spirales, de grosses touffes d’herbes, par endroit des espèces de balançoires de feuillage encadraient les fenêtres. Carl Heinz la peupla d’oiseaux exotiques : perroquets, canaris. Sancho suspendit près de la porte une lanterne vénitienne également rose.

Dans la salle à manger, il peignit une frise d’éventails et de pipes. Au dessus de la coiffeuse rose, où le dos des brosses aussi était devenu rose, il calligraphia sur un ruban qui se déroulait ; « Je me fais belle pour toi. ». Une banderole traversant des nuages roses allait de l’emplacement où dormait le lieutenant au chevet de sa femme annonçait : « Deux petits dodos pour un grand amour ».

On ajouta des fleurs partout, le plafond représentait le firmament, avec le soleil, la lune et tous les astres. Dans la salle à manger il y avait un meeting aérien d’avions de divers types.

_ De loin, du reste, on ne peut pas se rendre compte, c’est de près qu’il faut voir ça, dans les détails. Et surtout, il faut entrer ! Car nous sommes entrés, bien entendu : tout laisser pourrir à l’intérieur pendant qu’on reconstruisait ce qui se voit, ce n’était pas du travail.

Ainsi, s’exprimait l’adjudant Pérales dans l’espoir de calmer l’irritation de l’adjudant-chef, planté quotidiennement sur ses béquilles à la sortie du camp pour voir si la couleur s’atténuait.

Mais on s’habitue à tout, tout compte fait, ce rose, le frappait beaucoup moins.

Un beau matin, il décida d’enfourcher un âne et c’est dans cet équipage qu’il apparut là-haut, après une pénible ascension aussi dure pour lui que pour sa monture, devant la maison des rellim, Pérales qui l’avait accompagné n’avait plus un poil de sec.

_ C’est beau, dit l’adjudant-chef, mais ça fait un drôle de genre.

_ L’intérieur est encore mieux répondit l’Adjudant.

Marques précisa à nouveau qu’il s’agissait d’un intérieur féminin. L’adjudant-chef entra avec l’âne dans la maison. Il fit peu d’observations, les avions l’amusèrent. En fait, il n’avait jamais eu d’intérieur, les seules personnes du beau sexe qu’il fréquentait recevaient leurs amis dans des chambres d’hôtel, il ne voyait pas d’inconvénient à ce que des femmes plus huppées se complussent à vivre dans du rose avec toutes sortes de décorations bizarres. Seule la façade le chiffonnait

_ Ca ne peut pas aller, déclara t-il. Un toit en tuiles avec des murs roses ça fait maison publique. Il faut ajouter quelque chose ou peut-être changer la décoration du toit.

C’est ainsi que l’adjudant-chef fut responsable d’un toit peint en vert et jaune à la façon d’un parasol. Carl Heinz couronna le tout d’une girouette, faite d’un cœur pourpre traversé d’une flèche dorée.

La petite maison rose reflétait toujours autant la lumière, Mais les Rellim ne voulurent pas y entrer. Elle ne convenait pas même aux lieutenants de crainte pour eux de devenir fous.

Le fait qu’elle resta inoccupée n’inquiéta pourtant pas la conscience du capitaine Rieradrob: puisque les étrangers de passage intrigués, demandaient à la visiter. C’était devenu un but de promenade des gens de Djibouti.

Elle se détachait si bien dans l’horizon qu’elle figura comme point de repère incontournable sur les cartes de Djibouti.

On peut en conséquence affirmer qu’Ali Sabieh, grâce à ce petit édifice coloré, haut en couleur, a fait avec éclat son entrée dans la géographie et dans l’histoire du pays.

N’est-il pas autrement important, pour une maison, que d’abriter un ménage, fut-il d’officier…

Cependant, une chose restait à faire, celle de remplacer la tuile à l’origine de cette histoire qui avait été elle, complètement oubliée…"

Christian Morisot

La Légion Étrangère au Feu


Nos Beaux Régiments

VIVE L'ITALIE C'EST À L'AIDE DE CETTE PANCARTE HISSÉE SUR LA TRANCHÉE QUE LES VOLONTAIRES ITALIENS - DE RUDE LÉGIONNAIRES -

ANNONCÈRENT AUX «BOCHES», IL Y A UN AN, QUE LEUR PATRIE VENAIT DE SE RANGER AUX CÔTÉS DE LA FRANCE

Elle a une magnifique tradition d'héroïsme, cette Légion étrangère qu'on est habitué à voir aux postes les plus périlleux et dont un des plus beaux titres à notre admiration est encore la haine qu'elle inspire aux Allemands. Une fois de plus elle devait être au danger et à l'honneur. Dès la déclaration de guerre, nombre d'étrangers amis de la France, voulant reconnaître l'hospitalité si généreuse de notre pays, ont tenu à prendre place dans l'armée française. Polonais, Italiens, Grecs, Hollandais, avec quel enthousiasme ils se battent pour nous! Ce sont de nouvelles et sublimes pages qui viennent s'ajouter à l'histoire de la glorieuse Légion!

C'est le soir du 31 juillet 1914. Les éditions successives des journaux annoncent la proclamation en Allemagne de l'état: de menace de guerre, l'insolent ultimatum lancé à la Russie. La guerre est inévitable. A l'appel d'un groupe de jeunes Italiens de Paris, près de 3 000 étrangers, Belges, Anglais, Italiens et Slaves, se réunissent dans un café du boulevard de Strasbourg. L'un après l'autre, Pascal Bonnetti, le fondateur d'une œuvre qui nous a valu dans l'univers entier des sympathies actives, « les Amitiés françaises », Campolonghi, du grand journal milanais le Secolo, Pacchi Luigi, jettent à ces 3 000 enthousiasmes, exaltés pour notre cause des paroles de flamme.
Puis c'est la ruée sur les boulevards, un cortège ardent déroulé dans un Paris brûlant de fièvre, une Marseillaise formidable chantée par nos frères d'âme et de cœur, criant à la grande ville, dont les fils déjà se ceignent les reins pour le suprême devoir: « Nous irons avec vous! » On passe devant les fenêtres d'un restaurant italien. Dix jeunes hommes s'y précipitent. On leur tend les drapeaux belges, serbes, roumains, anglais et russes qui pavoisent la maison aux jours de fête. Et la course reprend sous la claquement des étendards flottant dans le soir parisien.
A chaque pas le cortège s'enfle de tous les étrangers, amis de la France, qu'attire invinciblement l'appel de leur drapeau. A la statue de Strasbourg! Devant l'image sereine, qui depuis près d'un demi-siècle attend la minute glorieuse où elle quittera ses crêpes, c'est maintenant un grand silence, plus émouvant encore que les chants de tout à l'heure, un même éclair dans tous les yeux, un même serment muet de se dresser côte à côte avec nos soldats, quand l'heure de la justice sonne aux frontières de France.

Les Enrôlements Volontaires

Dès 9 heures du matin le lendemain, aux « Amitiés françaises », boulevard Haussmann, les enrôlements se succèdent de seconde en seconde. On signe dans tous les bureaux, dans l'antichambre, dans l'escalier, jusque sous la porte cochère. Le flot des volontaires arrive si formidable qu'il faut installer des tables dans la rue, sur le trottoir. Un appel aux armes est lancé au même moment en tête de tous nos journaux par les étrangers habitant Paris:« L'heure est grave. Point de paroles, mais des actes. Des étrangers qui ont appris à aimer la France et à la chérir comme une seconde patrie sentent le besoin impérieux de lui offrir leurs bras.... »
Ah! le magnifique écho qui s'éveille à ce beau cri! Pour accueillir toutes les héroïques volontés, les « Amitiés françaises » créent aussitôt trois permanences dans le IXe, le XIe et le XXe arrondissement. Partout les étrangers se groupent en comités, se forment en faisceaux. Rue de Richelieu, au 112, ce sont les Roumains. Près du boulevard Saint-Michel, rue Séguier, les étudiants arméniens de nos Facultés. Puis les Syriens au café du Globe; rue Cadet, à leur club, les membres de l'Association orientale de Paris. Boulevard des Capucines, à l'Impérial Club, 500 Anglais s'enrôlent en un après-midi et se mettent aussitôt à l'entraînement à Magic City. A la voix du franc-tireur épique de 1870, du héros de Dijon, Ricciotti Garibaldi,et de l'écrivain italien Raqueni, les Italiens accourent si nombreux, si enthousiastes qu'il faut aussitôt organiser pour eux dans tout Paris des bureaux d'enrôlement.
L'élan est tel que le gouvernement italien est obligé d'imposer la nécessité d'une autorisation en règle à chaque volontaire. Et le formidable mouvement ne s'arrête plus. Les Grecs,dès les premiers jours d'août, forment une compagnie qui deviendra bientôt un bataillon. Ils ont déjà leur drapeau brodé par les dames de la colonie grecque de Paris, la croix blanche sur fond bleu; au recto: « Légion des volontaires Hellènes »; au dos, nos couleurs françaises et, en chiffres d'or, les quatre grandes dates où les deux peuples ont mêlé leur sang pour la môme cause: 1821, 1897 et 1912, les trois efforts français lancés pour la défense de l'Attique, 1870, le souvenir des 500 Grecs dé l'Année terrible dont les fils sont aujourd'hui dans nos rangs. Et ce sont les Suisses, dès le 5 août, offrant leur talent de tireurs; le 13, les Luxembourgeois, brûlant du désir de venger leur pays envahi, leurs sœurs brutalisées, leurs pères contraints d'endosser la capote allemande. Tandis que les Hollandais s'inscrivent au place de la République, les Américains ont déjà formé l'« American Volunteer Corps » avec un bureau rue de Valois et un terrain d'exercices dans les jardins du Palais-Royal. Deux d'entre eux, deux frères, ont volé à nous du fond de la Californie, dépensant 6 000 francs pour leur voyage, et comme on leur demande pourquoi ils sont venus avec un tel empressement, ils ont ce mot superbe: « Le fondateur de notre famille a été soldat dans la guerre de l'Indépendance. Dans toutes les batailles il se trouvait aux côtés du général La Fayette! » « Moi, s'écrie un autre, M. Morlac, tombé depuis sur l'Aisne au champ d'honneur, je suis venu chercher le bras de mon père, blessé en 1870 par un éclat d'obus en se battant pour vous! »
Quant aux Slaves, leur flot est tel que le colonel Wladimir de Waldeck a dû transformer en bureaux d'état-major tout un hôtel de la rue de Clichy. Polonais, Russes, Croates, Slovènes, Serbes, Finnois, Monténégrins, en trois jours ils sont plus de 10 000. Et les Tchèques accourent aussi, et jusqu'à des Tatares musulmans! A peu près tous les Slaves habitant Paris signent et s'engagent.

Tous les Ages, Toutes les Classes, Toutes les Nations!

Tous les âges aussi: des jeunes gens de dix-huit ans, des hommes de cinquante et plus. Et de tous les points de l'horizon social. Un Argentin, dès le jour de la déclaration de guerre, a fermé sa petite boutique dans un village de la Pampa; un Péruvienne même jour, a abandonné sa ferme de l'Amazone; des commerçants, des comptables, des ouvriers kabyles des usines à gaz et des raffineries de Seine-et- Oise, des mineurs polonais du nord de la France, des chanteurs russes, des boxeurs comme le champion nègre Bob Scanlon, Jack Monroë, l'Italien Taravella, clés coureurs cyclistes, le Luxembourgeois François Faber, le héros populaire du « Tour de France » mort aujourd'hui pour nous. Des jockeys, comme Alec Carter, mort lui aussi, tandis qu'un de ses camarades de turf, le célèbre américain O'Connor, volontaire des ambulances canadiennes, renvoie à l'Allemand Mumm, dont il a monté les chevaux, toutes les sommes qu'il a gagnées en course sous ses couleurs, avec ce mot cinglant: « Je méprise l'argent des Boches. Votre or me brûle les doigts. Qu'on m'en débarrasse! » Et, côte à côte, entre le terrassier piémontais et le tailleur tchèque, des artistes, quinze jeunes élèves peintres, sculpteurs et architectes de notre école des Beaux-Arts, Russes et Anglais, Serbes et Norvégiens, Péruviens et Suisses; des littérateurs: l'Argentin Binet Valmer, l'écrivain luxembourgeois Sosthène Kurth, le fils de Maxime Gorki, le Vénézuélien Camillo Ramirez, blessé en Artois et titulaire de la croix de guerre avec deux palmes, un poète colombien, Hernandez de Bengoecha, un autre encore, un Equatorien, Rodolfo Seminario, le romancier Sanchez Carrero, tous tombés pour nous en Artois et en Champagne, le poète Ismaïl Urdometa, tué aux Dardanelles en enlevant une tranchée turque à la baïonnette. A côté de l'ouvrier, des jeunes gens du monde, le fils de l'ambassadeur de Russie, M. Iswolsky, du corps expéditionnaire d'Orient, grièvement blessé le 2 mai et médaillé militaire; le frère du procureur royal à Bucarest, M. Vacareano, tué le 10 mai au combat de la Targette; un prince roumain, un descendant des fondateurs de l'empire d'Orient, l'arrière-petit-fils d'Isaac et d'Alexis Comnène, empereur de Trébizonde, le lieutenant Alexis Comnène qui s'est battu aux Dardanelles.
Le résultat fut tel que, malgré la sévérité du conseil de révision, le 21 août, aux Invalides, qui écarta plus de 20 pour 100 des volontaires qui s'offraient, il vint se ranger sous nos drapeaux plus de 500 Anglais, autant de Luxembourgeois, 600 Américains du Nord, 1 000 Espagnols, 1 500 Grecs et un nombre égal de Belges, 1 600 Tchèques, Galiciens .et originaires italiens du Trentin, 1 700 Polonais allemands et Danois du Slesvig, 2 000 Suisses, 3 500 Russes, 5 000 Italiens, 6 000 encore de nationalités diverses. Avec les 10 000 Alsaciens, sujets allemands, qui s'étaient joints à eux, c'étaient près de 35 000 hommes qui nous donnaient leurs bras: un corps d'armée. Quatre jours après, ils partirent tous, Paris se souvient avec quel enthousiasme, vers les six dépôts qui leur avaient été assignés, les uns à Blois et à Orléans, les autres à Rouen et à Bayonne, le reste à Lyon et à Avignon où les Garibaldiens établirent leur quartier général, et les deux régiments étrangers formés avec leur concours répartirent bientôt leurs gros effectifs en plusieurs régiments dits « de marche », avec un cadre d'officiers français et d'officiers étrangers. Ils ne demandaient qu'à se battre. Ils s'instruisirent avec une telle ardeur qu'un mois à peine après être arrivés au camp de Cercottes, près d'Orléans, les Suisses partaient sur le front.

Les Légionnaires à Notre-Dame-de-Lorette

Voilà vingt mois qu'ils partagent là-bas toutes les souffrances de nos soldats, tous leurs dangers, toute leur gloire aussi. Ils ont tenu héroïquement à honneur d'être de tous les grands coups de chien, et la France n'oublieia jamais quelle fut leur belle attitude à Notre-Dame-de-Lorette. C'était le 9 mai au matin. Il fallait enlever d'assaut aux Allemands la cote 140 avec ses formidables défenses, les fameux « Ouvrages blancs ». La veille du grand jour, un capitaine haranguant les batailIons étrangers leur avait crié, après la lecture de l'ordre du général: « Mes enfants, dans l'action qui se prépare, on nous donne une place d'honneur. Nous serons en premiere ligne; à nous de frapper le premier coup. Ceux qui tomberont, ne vous en occupez pas. Si je tombe moi-même, laissez-moi, avancez toujours sans vous occuper d'autre chose. » Une Marseillaise lui répondit, « telle, raconte un des héros de l'affaire, que de ma vie je n'en ai jamais entendu une pareille ». Puis l'hymne russe éclata grave et religieux, suivi des chants anglais et belges. Le canon scandait les paroles immortelles.
A la pointe du jour, le bombardement commence, les rafales sèches des 75, les tonnerres roulants des pièces lourdes et des gros mortiers. « L'artillerie fait merveille, s'écrie le colonel accourant du téléphone. Elle a fait de larges brèches dans les défenses accessoires. Tout va bien. Le temps est avec nous, il fait beau. Nous avons de la veine, mes amis! » A 9 h. 40, dix minutes d'arrêt dans l'infernal vacarme. Il reprend plus formidable encore pendant dix autres minutes. C'est l'heure de gloire. Le colonel en tête, la légion se lance en avant. La voilà en un instant au bout des boyaux de la première ligne. Nos tirailleurs et nos zouaves bondissent à leur tour avec les légionnaires. « Fal Thya França! » hurlent les noirs. « Vive la France! » répondent les légionnaires. Debout, la tête haute sous la mitraille, le colonel a jeté l'appel suprême. Ils escaladent le parapet. La course commence. La vague s'est élancée. Sous la pluie des balles qui cinglent l'air, dans l'enfer des obus que crachent les pièces allemandes, toutes les baïonnettes luisent au soleil de mai, pointées vers l'ennemi. C'est une immense ligne, ardente et rapide, qui file en avant, toujours en avant, une ligne de bravoure et de fer que rien ne brise, que rien n'arrête.
Il est à peine 11 heures! La route d'Arras à Béthune est occupée. De chaque côté un bataillon s'y retranche. Puis un second bond vers le but suprême et la course reprend, irrésistible, et farouche. Dans sa forteresse, qu'il croyait inexpugnable et qu'il sent menacée, l'Allemand a perdu sa morgue. Il fait feu de toutes ses pièces, il arrose la piste glorieuse, où courent nos braves, d'une formidable mitraille. Revolver au poing, le colonel tombe en tête de ses hommes. C'est un chef adoré. Une poignée de volontaires étrangers se penchent en pleurant sur l'officier français, pansent avec une tendresse de fils sa plaie béante, le mettent à l'abri dans l'entonnoir profond d'un obus. Mais lui, avec un pâle sourire, l'orgueil sur sa face exsangue, leur montre du doigt l'horizon qui s'enflamme sous l'explosion d'un dépôt de munitions allemand, un village qui brûle, Neuville-Saint-Vaast à droite, où on se bat avec fureur, la cote 140 qui tremble sous le feu français.... Les retardataires ont rejoint, les larmes aux yeux, la vague des assaillants. Légionnaires, tirailleurs, zouaves, tous mêlés dans un magnifique désordre, projetés en avant par la bravoure, insensibles aux pertes, à la mort qui fauche, ils bondissent maintenant, la rage au cœur, la vengeance aux yeux. La trombe surhumaine aborde les talus des « Ouvrages blancs ». Une clameur énorme, un immense hurlement de joie guerrière, des héros qui tombent, se relèvent, se ruent encore, des héros qui meurent, la lueur de rubis des baïonnettes ensanglantées, des mitrailleurs boches cloués au sol d'un coup de pointe, des mains qui se crispent sur des gorges qui n'ont pas eu le temps de crier: Kamerade! L'Allemand fuit comme un lièvre. La cote 140 est enlevée.

Les Héros Polonais

La Magie d'une Vieille Chanson

Comment faire à chacun sa part dans cet immense concours d'héroïsme? La légion polonaise, depuis son arrivée dans le nord de la France, n'a pas cessé un seul jour d'être à l'honneur. Pendant un des premiers combats, elle a vu, dans un splendide assaut, tomber à sa tête Ladislas de Szuynski, le fils du célèbre historien polonais, mort en brandissant le drapeau, cravaté aux couleurs tricolores, avec l'aigle de Pologne prenant son essor, qu'elle avait emporté sur le front en quittant son centre d'instruction de Bayonne. Elle a été sans trêve une féconde pépinière de braves et l'âme slave s'y est exaltée en folles prouesses, en sacrifices splendides.
Parmi tous ses morts glorieux, la Pologne n'oubliera jamais le nom du capitaine Yeské. C'était un magnifique géant slave, très fort et très bon. En novembre 1914, il avait reçu à Poperinghe la croix de la Légion d'honneur. Un jour, à Saint-Eloi près d'Arras, ses hommes s'enlizaient dans la boue, s'enfonçaient jusqu'à la poitrine, jusqu'au menton, disparaissaient. La mitraille faisait rage, rendait le sauvetage terriblement difficile. Mais quelle difficulté pouvait arrêter le capitaine Yeské? Arc- bouté contre la paroi de la tranchée, bravant les obus qui éclataient au-dessus de lui, un à un il repêchait ses hommes, les enlevait à bout de bras. Il ne perdit pas un soldat.
Et ce volontaire, polonais lui aussi, héros anonyme dont l'histoire, impuissante à couronner tant de fronts, ne nous a pas encore dit le nom! Son arme à lui, c'était une chanson. Oui, en chantant, il a fait à lui seul plus de vides dans les troupes allemandes opposées à sa tranchée que tous les camarades réunis de sa compagnie. Il trouvait toujours le moyen de savoir si les lignes boches comptaient des Polonais. Une fois sûr de son affaire, dès la nuit venue, il partait avec un sourire mystérieux. Rampant sur le ventre, s'avançant sur les coudes, il se glissait jusqu'au bord de la tranchée allemande, puis dans l'ombre il murmurait doucement une vieille chanson de Pologne, câline et rêveuse. Surpris, les Polonais allemands levaient la tête, découvraient dans la nuit le chanteur audacieux, se laissaient bercer un instant, oublieux des horreurs de la guerre, au vieil air du pays. On causait, la chanson finie, de la Pologne, de la Prusse qui la tient sous sa botte. « Un Polonais, jetait le volontaire, ne doit pas combattre la France, qui combat pour la Pologne. » Une deuxième chanson achevait l'enchantement, et chaque fois il revenait avec un cortège persuadé!

Dans la Foret Tragique

Là-bas, plus à l'est, au centre de la ligne de feu qui court de la mer à Belfort, la légion italienne a trouvé le plus tragique théâtre de guerre que la nature ait jamais créé. Ici la terre s'est plissée, s'est froncée, s'est crevée en soulèvements tumultueux et brusques.
L'Argonne sombre et dramatique, le bois de la Grurie, le bois de la Chalade, les Islettes, cadre millénaire de batailles, formidable champ clos!
C'est là qu'en décembre 1914 les Garibaldiens attendaient impatiemment l'ordre d'attaquer la ligne allemande. Ils brûlaient du désir de montrer aux six fils de Garibaldi, à Ricciotti, à Santo, à Constante, à Ezio, à Bruno, à leur aîné enfin, à leur chef, le lieutenant-colonel Giuseppe Garibaldi, que le sang latin n'avait pas dégénéré.
« Passionnés, ardents, indisciplinés, tumultueux, généreux, héroïques, dit le correspondant du Corriere della Sera, M. Luigi Barzini qui les a vus à l'œuvre, ce sont des spécialistes de l'assaut, de la mitraille humaine, des baïonnettes. A la défense ils préfèrent l'attaque. C'est la pointe de la tarière qui tourne et creuse. La tranchée les exaspère. Pour eux la bataille, c'est la bataille, une course, un cri, un heurt. La tradition les a ainsi façonnés. Ils méprisent la guerre de mines des adversaires. C'est de la guerre allemande. C'est une phalange guerrière stupéfaite de rencontrer des mathématiques sur le champ de bataille. C'est si simple pourtant de mourir pour vaincre! Il suffit d'un cri pour les mettre tous d'accord: « Les enfants, on marche: en avant et vive l'Italie! »
Ce cri-là retentit enfin le matin du 26 décembre. Il fallait chasser les Allemands d'une hauteur boisée, le plateau de Bolante, d'où leurs feux dominaient nos positions.

Deux Fils de Garibaldi Meurent Pour la France

Le clairon Galli sonne une charge furieuse. Sans attendre les ordres, les réserves elles-mêmes se jettent à l'assaut. La poussée est si puissante que les Allemands abandonnent leur première tranchée. Un ouragan de feu part de leur seconde ligne, Qu'importe! Les Garibaldiens se précipitent, irrésistibles. Le capitaine Bruno Garibaldi est blessé grièvement à l'épaule. On l'entraîne à l'ambulance: il feint d'accepter un pansement; on le laisse seul une seconde: il s'échappe. Le fusil au poing, comme un soldat, il court rejoindre sa compagnie. Une rafale de mitrailleuses. Une balle qui entre dans le côté gauche et sort sous l'aisselle droite. Cette fois, c'est la mort. Il l'attend, appuyé au tronc d'un arbre. Un de ses hommes veut le secourir. Il le repousse doucement, une dernière flamme aux yeux: « Toujours en avant! C'est la consigne. » Un autre Garibaldien,Casali, accourt.» « En avant, répète Bruno, en avant! » .Ses genoux fléchissent. Il tombe en murmurant: « J'envoie un baiser à mon père, à ma mère, à tous mes frères! » Son suprême regard a vu céder à son tour la seconde ligne allemande et la troisième encore. Les pertes de l'ennemi dans cet assaut furibond étaient considérables; les cadavres boches avaient comblé les tranchées. Par malheur, ayant engagé trop tôt leurs réserves, les Garibaldiens ne recueillirent pas ce jour-là, tout le fruit de leur admirable vaillance. Devant des renforts allemands hérissés de mitrailleuses, ils durent se replier sur les lignes françaises. Ce même jour tombait encore pour nous, presque à la même place, un deuxième frère de Peppino, Constante Garibaldi.

La Vengeance des Garibaldiens

Le 5 janvier, les deux héros furent vengés. Ce jour-là, ce fut la revanche. C'était toujours la hauteur de Bolante qu'il fallait conquérir. Les Français avaient miné sous un secteur la première tranchée boche. De leur côté les Allemands avaient miné la tranchée française. Il n'y avait plus de temps à perdre. Il fallait faire sauter l'ennemi ou sauter en l'air. La mine française n'était pas encore tout à fait arrivée sous la position allemande distante d'une dizaine de mètres. Mais n'importe! On augmenta la charge de dynamite. 2 800 kilos de poudre furent placés dans huit fourneaux. Les Garibaldiens devaient donner l'assaut au moment de l'explosion. Ce fut le spectacle d'un cataclysme.
60 canons vomirent 18 000 obus. L'assaut se livra dans un enfer de mugissements, de sifflements et de tonnerres, sur un sol soulevé et vacillant, au milieu d'un désordre universel. Dans le fracas diabolique de la forêt en convulsion et en éruption, les Garibaldiens s'élancèrent. Quelques instants, la suffocation les paralysa. L'air de la forêt qui flambait était irrespirable. L'hésitation ne dura pas. La course reprit dans les ondes de l'incendie et enleva en trois bonds les trois tranchées allemandes. Une contre-attaque impétueuse se déclancha, venant de Varennes. Sous le choc des lourdes masses survenantes les Garibaldiens oscillèrent: ils glissèrent sur la pente conquise, cherchant un appui, un point d'arrêt. En avant pour l'honneur de l'Italie! Et ils se lancèrent sur les troupes allemandes, les ébranlèrent à leur tour, les culbutèrent. Ils s'arrachaient les prisonniers avec un orgueil de chasseurs se disputant une bête. « C'est à moi. - C'est le mien! » Et pour se mettre d'accord, tous criaient sans façon à Garibaldi: « Colonel, ils sont tous à vous! »
Trois jours plus tard, le 8 janvier, après un repos de quarante-huit heures dans les bois de la Sapinière, ils ajoutent une nouvelle page héroïque à leur histoire désormais glorieuse. Une brigade allemande formée de deux régiments bavarois, renforcée d'un bataillon de chasseurs et soutenue par des mitrailleuses, cherche à encercler un régiment d'infanterie française. D'urgence, les Garibaldiens sont rappelés. Le major Lango arrive le premier avec un bataillon. A la baïonnette! Le combat dure toute la nuit à l'arme blanche. A l'aube, les Italiens sont épuisés. Ils se sont mis en route le 7, ils ont marché toute la nuit, ils se sont battus sans arrêt depuis vingt-quatre heures, ils n'ont rien mangé depuis deux jours. « Mes hommes n'en peuvent plus, fait dire Longo au colonel. Ils sont depuis trente-six heures sans repos ni nourriture. » La réponse arrive aussitôt impérieuse: « Résistez à tout prix! » Ils résistent si bien que, des renforts aidant, ils forcent les Allemands rentrer dans leurs positions de départ et à s'y terrer à nouveau.
Les trois journées de l'Argonne, où ils avaient perdu 800 hommes, valaient aux Garibaldiens, avec onze croix et quatre médailles militaires, l'hommage du généralissime Joffre les assurant de l'« honneur qu'il éprouvait à les avoir sous ses ordres ».

La Fierté de Porter l'Uniforme Français

Les journaux allemands, qUi n'en sont pas à une contre-vérité près, ont annoncé à leurs lecteurs que notre Légion étrangère n'existe plus. Comment se fait-il, alors, qu'il y a quelques semaines le délégué du grand état-major russe près du grand quartier général des armées françaises, le général Gilinsky, ait passé en revue sur le front les régiments héroïques qui se sont couverts de gloire sur notre sol? Les volontaires étrangers ont supporté leurs pertes sans fléchir. S'il veut comprendre la force de notre cause, que l'Allemand médite ce bout de billet adressé des tranchées françaises à un ami par deux jeunes Américains, étudiants à l'Université Harvard: « Nous sommes sur le front depuis le 28 octobre 1914, et nous n'avons qu'un regret, c'est que les règlements nous défendent de combattre dans un régiment de France coude à coude avec de jeunes Français. Ce n'est pas pour nous une petite fierté de pouvoir porter l'uniforme français de mettre dans les tranchées de première ligne nos poitrines entre l'envahisseur et le beau pays qu'est la France. Et cet autre, un jeune Espagnol blessé en Artois en mai, écrivant à sa mère: « Je suis blessé à la main. C'est une belle blessure et nous avons eu une belle victoire. Le général Joffre a cité notre division à l'ordre du jour. Si tu avais vu sa joie et la nôtre! Tu sais, maman, il m'aurait dans la vie manqué quelque chose si je n'avais pas été là. » Quand l'Allemagne a bondi pour sa sauvage agression, qui donc, à travers la vaste terre, a senti que « il lui manquerait quelque chose » s'il ne se rangeait pas à ses côtés? Quelle âme libre a vibré pour elle? Où sont les volontaires qui ont considéré comme un honneur de mourir dans l'uniforme de ses soldats?

La cigogne de la Légion.

LA CIGOGNE DE LA LÉGION (1/3)

LA CIGOGNE DE LA LÉGION a été publié initialement en 2002 dans

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le bulletin de liaison de l’Amicale des anciens et amis de la Légion étrangère de l’Hérault. En voici le préambule rédigé par la rédaction:

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Le texte faisait 2 pages dans la revue et il sera publié en 3 parties dans LA PLUME ET L’ACACIA.

On pourrait intituler ce premier volet:

LES ORIGINES D’UNE LÉGENDE.

S’il est un animal qui a inspiré le respect et un intérêt affectueux dans notre ville de SlDI-BEL-ABBES, ce fut bien cette impassible cigogne qui vivait à terre dans les jardins qui séparaient le cercle des officiers de la Légion Etrangère de ses cuisines.

Ce Mess était central à la ville et occupait un des quatre coins du carrefour dit des » quatre horloges « , en souvenir des quatre cadrans qui jadis ornaient le haut d’un poteau métallique implanté au milieu du dit carrefour formé par l’avenue de la République et de la rue Prudon.

C’est dire si notre cigogne était au fait de tous les événements importants qui se déroulaient au centre ville et notamment des parades militaires, et en tout premier lieu des cérémonies et festivités qui commémoraient la bataille glorieuse de Camerone.

On rapporte que dès que retentissaient les tambours et les cuivres qui prenaient leur départ du quartier Viennot, la cigogne gravissait les marches qui menaient à la terrasse du Mess et sa tête apparaissant entre deux balustres, elle guettait la sortie, par la grande grille donnant sur le boulevard de la République, de la fameuse fanfare de la Légion que la population, amassée de part et d’autre de cette artère principale, acclamait avec une reconnaissante fierté.

De loin elle pouvait apercevoir le tambour major avec sa longue canne de cuivre jaune à bout renflé qu’il faisait virevolter autour de ses mains avant de la lancer en l’air, pour la rattraper, à la volée, quelques pas plus loin, d’un geste de la main droite d’une précision mécanique.

L’oiseau fasciné par ce spectacle tirait sur son cou pour mieux voir ces quelques rangs de tambours arrivant aux genoux des joueurs dont les premiers étaient d’athlétiques légionnaires noirs qui faisaient littéralement voler leurs baguettes au-dessus de leurs mains avec une merveilleuse adresse.

Lorsque la batterie des tambours s’interrompait pour faire place au cliquetis des baguettes entrechoquées de façon rythmée, avant que les fifres et les cuivres n’emplissent les airs, la cigogne, dit-on, renversant sa tête vers l’arrière craquetait en écho.

Elle suivait ensuite immobile et comme sous le charme le passage du rutilant pavillon de cuivre dit » chapeau chinois » , avec ses deux queux de cheval pendantes et ses clochettes tintinnabulantes, puis la marche hiératique des pionniers barbus, tablier de cuir, la hache sur l’épaule. Les unités s’égrenaient au son des marches triomphantes sans qu’elle perdit miette jusqu’à ce que le dernier képi blanc ait quitté le champ de sa vue.

On peut penser qu’elle regrettait de ne pouvoir survoler de bien plus haut ce fastueux spectacle qu’il n’est permis de donner qu’à ces valeureuses unités répliques de ces légions romaines qui ouvrirent des routes de progrès escortées par la gloire….

…à suivre

 

LA CIGOGNE DE LA LÉGION (2/3)

Suite de la publication de ce texte paru dans

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La première partie nous avait présenté ce pensionnaire bien original de la caserne de la Légion Etrangère à Sidi-Bel-Abbès, dans l’immédiat après-guerre. Cette seconde partie va nous narrer un incident pour le moins original.

LA CIGOGNE ET LE SOLDAT.

D’où venait notre hôtesse tombée du ciel, qui avait fait des jardins du Cercle son vrai domaine, par ailleurs cloturé ?

Pour les uns c’était un cigogneau tombé du nid que ses parents continuèrent de nourrir conjointement aux Légionnaires des cuisines, et qui, de ce fait, n’apprit jamais à voler devenant une cigogne terrestre mais non domestique, car elle refusa cette infantilisation que connaissent les animaux de compagnie, gardant toujours un port altier et une démarche lente et cadencée qui semblait calquée sur le pas d’énergie maîtrisée des Légionnaires.

Pour d’autres, elle avait été ramenée, accidentellement blessée en cours d’opération, et soignée au même titre qu’un Légionnaire.

Les militaires de notre Légion savaient manier l’humour autant que les armes et faisaient courir sur l’origine de cette cigogne les versions les plus romanesques, y compris sa participation, tel un pigeon voyageur, à l’acheminement d’un message des plus importants que le Général ROLLET, le « père de la Légion « , lui-même, avait, affirmait-t-on, attaché à la patte de ce voilier du ciel, qui s’acquitta de sa mission au prix d’une balle qui en fit ce que les aviateurs appellent un rampant.

Je ne peux rien affirmer sur l’origine de cette impavide cigogne qui s’aventurait quelque fois à l’extérieur de ses jardins et franchissait le portail qui donnait sur la rue.

Ce que je peux attester, c’est que lorsqu’il prenait la fantaisie à ce majestueux oiseau de s’aventurer à l’extérieur, les Légionnaires, et parfois même, les gardiens de la Paix du Commissariat voisin, veillaient à ce qu’elle eût le pas sur les véhicules. Les conducteurs, par curiosité autant que par prudence, stoppaient pour laisser traverser la rue à ce qu’il eut été inconvenant d’appeler « mascotte « tant il y a dans ce terme de considération, quelque peu triviale, qui ne pouvait convenir à ce fier oiseau.

Cette cigogne à laquelle il semble qu’il ne fut pas attribué de nom, sans doute pour décourager toute familiarité à son égard, perdait de son port majestueux en hiver où, avec les frimas dont nous n’étions pas exempts à SlDl-Bel-ABBES, son plumage ternissait alors que son cou et sa tête se recroquevillaient-, son bec reposant sur son jabot.

Je me rappelle l’avoir vue, lors d’un rude hiver du début des années cinquante, sortir pour une courte promenade, le corps bien pris dans une sorte de justaucorps verdâtre, vraisemblablement taillé dans un pull-over militaire et qui ne laissait apparaître que sa tête, le haut de son cou, le bout des ailes et ses deux pattes couleur corail. Elle devait être consciente de son aspect incongru car elle s’arrêta un jour à ma hauteur, pencha la tête, et me jeta un regard où je crus discerner du défi.

Aucune moquerie ne survenait chez les passants qui regardaient attendris cet oiseau dont l’espèce planait dès les beaux jours dans notre ciel et que nous chantions dans une comptine en langue espagnole.

Cet animal qui arpentait de son pas immuable les allées du jardin du Cercle, tel un vieux moine méditatif, n’accordait aucune attention à personne, à l’exception d’un jeune légionnaire allemand des cuisines, des mains duquel elle acceptait sa nourriture et des caresses qu’elle recevait avec une attendrissante volupté.

D’autres s’étaient essayés à établir un lien plus affectueux avec le dédaigneux animal, sans y parvenir et essuyant parfois quelques bénins coups de bec destinés à marquer la distance qu’elle comptait garder avec tout autre qui ne fût pas son ami bavarois.

Certains la disaient rancunière et quelque peu irascible et illustraient ce jugement injuste par l’anecdote suivante :

Un jour que notre cigogne se trouvait devant le portail de l’entrée des jardins du Mess, en compagnie de son ami, se présenta un lieutenant qui, s’adressant sur un ton de ferme autorité au jeune légionnaire, lui fit des remarques bien senties sur la négligence de sa tenue.

Le jeune cuisinier statufié dans son garde à vous ne dit mot et rentra mettre son apparence en conformité avec les exigences vestimentaires propres à ce Corps d’élite.

A quelque temps de là ce même officier de cavalerie vint à passer de bon matin, chevauchant un magnifique cheval arabe. Il s’apprêtait à pénétrer dans les jardins pour y aller prendre son petit déjeumer, lorsque la cigogne qui, de toute évidence avait reconnu le censeur de son ami, se plaça derrière le cheval et d’un rapide cou de bec lui piqua l’arrière-train. D’aucuns prétendent même qu’elle s’attaqua aux parties nobles de la bête. Le fait est que le cheval poussa un court hennissement en se cabrant subitement, ce qui eut pour effet de faire vider les étriers au fringant cavalier.

Celui-ci, avec la parfaite maîtrise des officiers de son arme, se releva promptement lissant ses bottes saumure de ses gants beurre frais.

Après avoir remis son képi d’aplomb et serré sa cravache sous son bras droit, il sortit sans mot dire un carnet de sa poche ainsi qu’un stylo et vint recueillir les noms des quelques militaires témoins de la scène et qui auraient trouvé irrespectueux de l’aider à se relever, de s’inquiéter de sa santé et encore plus de sourire de l’incident.

Au garde à vous, chacun déclina son identité, son unité et son matricule.

Cette formalité accomplie avec la même impassibilité l’officier ajouta :

« Messieurs je serai là à midi pile avec le champagne que nécessite la circonstance. Je vous donne ordre de vous y trouver avec plateau et verres. » Personne ne marqua pas le moindre étonnement, car telles sont les traditions légionnaires qui veulent qu’un officier ne soit désarçonné en aucune circonstance, et partant ridicule.

Faisant demi- tour il remonta sur son cheval sans un regard pour le vindicatif oiseau qui fort impoliment se mit à craqueter…

à suivre

LA CIGOGNE DE LA LÉGION (3/3)

Dernier volet de cette publication dans

SAMSUNG CAMERA PICTURES

La seconde partie de cet article nous avait raconté la liaison si particulière entre notre cigogne et un jeune soldat d’origine allemande, cuisinier au Mess. Ainsi naquit…

LA LÉGENDE.

Sur la fin de celle qui aurait dû être une majestueuse hôtesse des nuages, une conquérante de l’azur et qui était réduite à arpenter avec le maintien altier d’un prince en exil, les quelques centaines de mètres-carrés d’un jardin toutefois coquet, aux allées tirées au cordeau, il circula bien des légendes.

La plus touchante et celle où son ami le cuisinier originaire de cette verdoyante Bavière que dès le printemps hantent les cigognes, et qui, dit l’histoire, se voyant refuser en fin de contrat le privilège exorbitant d’emmener dans sa douce patrie son amie la cigogne, à laquelle il était particulièrement attaché, se proposa de reprendre un nouvel engagement pour n’en être pas séparé.

On raconte avec une certaine pudeur, car à la Légion Etrangère on n’aime guère avouer de tendres sentiments, de peur qu’ils n’apparaissent comme des failles du caractère, que le Général GARDY, qui commandait alors nos prestigieux militaires, se laissa attendrir et permit que notre cigogne quitte son enceinte fleurie pour aller en Bavière dans une belle propriété entourée de collines où il lui serait loisible de réapprendre à voler.

Quelques années plus tard le cercle officiers de la Légion connut un moment d’émotion lorsqu’une cigogne vint se percher à l’aplomb des cuisines, regardant vers les jardins avec un intérêt que l’on prit pour de la nostalgie.

Certains prétendent même que c’était un 30 avril* !

Des paris s’ouvrirent entre ceux qui pensaient que c’était là notre cigogne, et qu’elle se trahirait en venant prendre place à son poste pour le défilé prestigieux, et ceux qui ne croyaient pas à son retour. Ces derniers gagnèrent car l’oiseau, qui parut tout de même hésitant durant plus d’une heure, reprit son vol.

On se posera des questions sur l’existence même de cette cigogne. J’affirme l’avoir connue, toutefois pour le reste il faut tenir compte pour apprécier ce récit de ce que 50 ans se sont écoulés et que mon souvenir, que j’ai toujours tenu pour fiable, aura pu se laisser quelque peu séduire par la tentatrice et fantasque imagination.

J’ai quitté notre pays pour aller sous d’autres cieux que les cigognes dédaignent et où l’on fête comme un événement heureux les rares haltes qu’elles font lors de leurs migrations trans-méditerranéennes.

Au jardin de mes souvenirs vit cette cigogne légionnaire qui ne perdait pas de sa dignité même engoncée dans son pull-over militaire, et je caresse toujours le rêve puéril d’une cigogne apprivoisée comme le Renard de Saint-Exupéry.

FIN

Alfred Marmus

Assemblée Général Ordinaire 2015 de l'AALE de Laudun.

Laudun, le 05 Février 2015

 

OBJET : Assemblée Général Ordinaire 2015.

Le Président et tous membres de l’amicale des anciens de la Légion Etrangère de Laudun vous prient de bien vouloir honorer de votre présence à l’assemblée général le :

* Samedi 07 Mars 2015 à 9h15 *

09h15 Dépôt de Gerbe au Caveau de l’AALE cimetière de Laudun.

PROGRAMME DU JOUR

09h45 Accueil des participants et règlement des repas et de la cotisation 2015 et les retardateurs.

Café et croissants, réfectoire CCH.

10h20 Accueil des autorités.

Au réfectoire des CCH au 1er R.E.G quartier Général Rollet 30290 LAUDUN-L’ARDOISE en présence du Colonel Alexandre COULET chef de corps de 1er R.E.G, et du général PETERSHEIM délégué régionales de la FSALE.

 

10h30 Ouverture de séance de L’Assemblée Général Ordinaires.

Lecture de divers rapports.

Démission des anciens Conseil Administratif.

Élection de nouvelle Conseil Administration.

Interventions des autorités

11h35 Fermeture de la séance de L’Assemblée Générale.

11h40 Dépôt de Gerbe au colonne de Balbek.

12h00 Apéritif au Bar mess SUDRE.

12h30 Repas dansant au mess Sudre.

La réservation pour les participants au repas ce fait sur le bulletin commande joint en annexé, à renvoyer au plus tard mercredi 20 février 2015 impérativement.

La participation des Associations patriotique ainsi que leur drapeau sont appréciés, ils ont la possibilité de participer au repas dansant après réservation.

Toute poste de bureau sont ouvert, les personnes intéressées sont priées de ce faire reconnaître au plus tard le 23 février 2015 au siège de l’amicale. Les personnes intéressées aux travaux du conseil d’administration peuvent apporter leur candidature sur le bulletin joint

En espérant une présence nombreuse des membres de l’amicale ainsi que de leur famille et amis qui sont les biens venus.

A bientôt.

Amitiés Légionnaire.

Le Président de L’AALE de Laudun

Manfred HOLZHAUSER


Menu de l'Assemblée Général 2015

Feuilleté de Noix de St. Jacques

Pièce de bœuf Rosny

Fagot d’haricot vert et son panier provençal

Pomme de terre duchesse

Assiette du berger

Dôme de chocolat fondant

Café

Vin rouge et rose eau


Bulletin – Réponse

ASSEMBLEE GENERAL ET REPAS DANSANT DU 07 Mars 2015

 

MONSIEUR MADAME MADEMOISELLE…………………………………………………………………

ADRESSE……………………………………………………………………………………………………….

……………………………………………………………………………………………………………….......

Participera à l’assemblée Général OUI…………. NON…………..

Participera (ont) au repas dansant OUI…………. NON…………..

Impérativement

Nom Conducteur………………………………………………………………………………………

Numéro D’Immatriculation de Véhicules……………………………………………………………..


TARIFS MENU

Adulte 26,00 €

Enfant 15,00 € à partir 13 ans

Nombres de adultes……………..X 26,00 € =……………..

Nombres enfant………………….X 15,00 € =……………..

TOTAL =……………..

Joindre votre Cheque libelle à l’ordre de L’AALE de LAUDUN


Procuration

 

Je soussigné……………………………………………..Demeurant à…………………………………….......

…………………………………………………………………………………………………………………...

 

Ne pourra assister a l’assemblée général du 07 mars 2015

Je donne les pleins pouvoirs, par la présente a Monsieur ou Madame…………………………………….........

Demeurant a……………………………………………………………………………………………………..

Afin qu’il agisse en mon Nom, dans tous travaux discussions, débats et scrutins devant de L’Assemblée Général du 07 Mars 2015

 

Fait a…………. le…………….2015

Accepte le présent pouvoir

Signature du Mandataire

Ce Bulletin est à compléter et à retourner avant 20 février 2015 au Siege de L’AALE de Laudun – 1er REG Quartier Général Rollet 30290 LAUDUN L’ARDOISE


BULLETIN de CANDIDATURE

Nom………………………………. .Prénom………………………………………

Domicile……………………………………………………………………………….

Je suis Candidat au Poste :

- Président …………………………………..

- Conseil D’Administration…………………..

- Autre Poste éventuelle………………………

-

Faite à…………….le……………..2015

Signature

 

A retourne au Siége pour Mercredi 23 Février 2015

La pacification de Madagascar, 1896- 1898 (1928)

Jeudi, 23 Octobre 2014 03:12

Le sacrifice, Indochine


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Décès de l'ADC Georges RAKEBRAND matricule 140321


Chers camarades,

j’ai la douleur de vous faire part du décès de l'ADC Georges RAKEBRAND matricule 140321 survenu hier à 19h50.

Georges fut président de l'ALESSE durant de nombreuses années.

Notre bureau entoure actuellement son épouse et l'aide en ses démarches.

Je vous tiens informé du jour des obsèques.

Le Président de l'ALESSE

CNE (H) G. GIMENO DEVESA

Obsèques de l'Adjudant-chef (er) G. RAKEBRAND

La cérémonie religieuse se déroulera au funérarium de Sète ce mardi 17 février 2015 à 14h00.
L'inhumation, au cimetière le Py, se tiendra à 15H00.
Le Président de l'ALESSE

La Newsletter 15/04 de l'AALEME

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Mon Étrange Légion


Laurent Boucher est né en France en 1965. À 18 ans, il quitte ses études de droit pour intégrer la Légion. Tour à tour plongeur, parachutiste, moniteur commando, il restera quinze ans à parcourir la planète, entre camps d’entraînements et campagnes militaires.

Avec un sens inné du récit et une pointe d’autodérision, il nous livre ici des tranches de vie souvent drôles, parfois tragiques, mais toujours racontées avec humanité, du quotidien de ces hommes venus de tous les horizons pour se mettre au service de la France.

Entretien avec Laurent Boucher autour de son livre "Mon étrange Légion"

"Appel à témoignages"

26-01-2015

Appel à témoignages : Un album illustré racontant l’histoire du 2e REI

Le 2e régiment étranger d’infanterie s’associe avec les Editions Pierre de Taillac afin de réaliser un album richement illustré racontant l’histoire glorieuse du régiment.

Initié par le Colonel OZANNE, Chef de Corps du 2e REI de 2012 à 2014, ce projet d’écriture sera sous la direction du Colonel PUTZ qui a pris le commandement du régiment le 2 juillet dernier. Le livre devrait paraitre fin décembre 2015 et sera destiné au grand public.

Afin que ce projet soit un succès, nous sommes à la recherche de témoignages de vétérans ayant servis sous le drapeau du 2e Etranger pendant la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, la 1ère guerre du Golfe et tous les autres théâtres opérationnels où le régiment a été engagé. Nous sommes également intéressés par toutes photos ou dessins qui pourraient mettre en image l’illustre passé du 2e REI.

Tout témoignage et élément iconographique sont à adresser au :

Lieutenant FERRERE

Officier communication

2e REI/BOI

57 rue Vincent Faïta

BP 99099

30972 Nîmes cedex 9.

Tel: 04 66 02 34 34

PNIA: 821 301 3434

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Camerone 2015 à Aubagne

La Légion dans la victoire.

Depuis sa création, la Légion étrangère a participé à tous les conflits majeurs dans lesquels la France a été engagée.

La 1re Guerre Mondiale verra la naissance du Régiment de Marche de la Légion étrangère (RMLE) qui se couvrira de gloire à partir de 1915 jusqu’à l’Armistice. 42 883 engagés volontaires pour la durée de la guerre (EVDG) passeront dans les rangs de la Légion, appartenant à plus 50 nations étrangères dont plus de 35 000 furent tués, blessés ou portés disparus.

En 1945, la Légion compte alors près de 49 000 engagés (chiffre jamais dépassé). Au sein de la 1re Armée française du général de Lattre de Tassigny, deux groupes d’unités de Légion étrangère sont engagés : la 13e DBLE, et les 1er REC et RMLE. Plus de 9 000 légionnaires iront jusqu’au sacrifice ultime pour la libération de la France et de l’Europe.

Aujourd’hui en 2015, les légionnaires continuent à être partout engagés en opération et nos unités se sont illustrées en Afghanistan, au Mali ou plus récemment en Centrafrique tandis que des légionnaires continuent, More majorum, à payer de leur vie leur engagement sous le fanion vert et rouge.

Cette année, pour toute inscription aux cérémonies de Camerone à Aubagne, les demandes d'invitations se feront uniquement sur le portail : https://camerone.legion-etrangere.com à partir du 9 et 16 février.

Seules les personnes ayant obtenu un carton nominatif pourront assister à la prise d'armes à Aubagne, le 30 avril.

Attention, la clôture des inscriptions est fixée au 24 avril.

Budget des armées : les rustines du gouvernement

Le Point - Publié le 29/01/2015

7 % du budget militaire 2015 ne sont pas financés. Un amendement à la loi Macron propose une solution provisoire, qui fait grincer les dents des militaires.

L'amendement prévoit que le ministre de la Défense puisse céder des biens de l'armée alors qu'ils continuent à être utilisés par ses services. © Loic Venance / AFP
Par

Les sociétés de projets (de droit privé) qui pourront acheter à la défense des matériels dont elle est actuellement propriétaire ou dont l'acquisition est prévue font l'objet, comme annoncé à l'issue du Conseil de défense du 21 janvier, du dépôt d'un amendement à la loi Macron. Cet amendement gouvernemental n° 2812 a été déposé le 23 janvier et peut être lu ici sur le site de l'Assemblée nationale. Il apporte des précisions importantes sur les intentions du gouvernement - à tout le moins de Jean-Yves Le Drian et d'Emmanuel Macron - soutenues par l'Élysée. Rappelons qu'il s'agit de trouver en urgence 2,2 milliards d'euros nécessaires pour boucler le budget 2015, soit environ 7 % de son montant "sanctuarisé" par la loi de programmation militaire. Ce budget 2015 devait être abondé par des ressources exceptionnelles produites par la vente de fréquences radio aux opérateurs télécoms. Mais celle-ci ne pourra sans doute pas se réaliser avant 2017. Or il faut que l'argent prévu soit parvenu aux armées avant la fin de l'été prochain.

Mécanismes de protection

Grâce à cet amendement à l'article 50 de la loi Macron, "le ministre de la Défense peut décider de procéder à l'aliénation de biens et droits mobiliers (...), alors qu'ils continuent à être utilisés par ses services ou ont vocation à l'être, dans le cadre d'un contrat de location avec une société à participation publique majoritaire." Le texte a pour objectif "à la fois" d"'assurer la sécurité juridique des opérations de cession-relocation" et de "prévoir des mécanismes efficaces de protection des biens cédés afin de garantir la continuité du service public de la défense", notamment en maintenant l'insaisissabilité des équipements cédés à la société de projet et en soumettant à l'accord préalable de l'État tout acte de cession, apport ou création de sûreté portant sur les biens cédés.

Éclaircissements

Les armées, qui préféreraient de très loin que le Trésor public assume les engagements gouvernementaux et parlementaires, sont officiellement indifférentes à la manière dont leur budget 2015 sera abondé. Mais, dans la réalité, un sous-amendement déposé le 26 janvier par le député UMP Jean-François Lamour révèle leurs préoccupations. Il demande en particulier que le gouvernement produise un rapport éclaircissant trois points essentiels : "la liste exhaustive des matériels potentiellement concernés (...) en précisant l'échéance envisagée pour le rachat en pleine propriété de chacun de ces matériels par l'État". Il sollicite en outre de connaître "les conditions posées à la participation d'investisseurs privés au capital des sociétés de projets ainsi que les garanties qui permettront d'y prévenir la présence d'investisseurs étrangers". Enfin, il réclame des détails sur "les modalités de rémunération des sociétés de projets ainsi que l'impact prévisible du dispositif sur l'endettement public".

Ce qui fâche les militaires

On sait déjà que le projet de vente et de location de matériels porte à ce stade sur des avions de transport A400M Atlas et sur des frégates FREMM. Jean-François Lamour se félicite que "les équipements touchant directement à la souveraineté nationale, tel l'A330 MRTT qui participe dans sa fonction de ravitailleur en vol à la dissuasion nucléaire aéroportée, ne soient pas concernés par la mesure". Et il conclut sur le fait qui heurte le plus les militaires, bien qu'ils ne s'expriment pas publiquement sur ce point : "Compte tenu de l'aléa inhérent aux recettes exceptionnelles, et ce, quelle qu'en soit l'origine, le budget du ministère de la Défense, sur lequel repose plus que jamais en cette période de grande tension sur le plan sécuritaire la protection de la sécurité des Français et des intérêts vitaux de la nation, devrait être intégralement financé par des ressources dont la survenance est certaine, c'est-à-dire par des crédits budgétaires."

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

La Légion débarque dans les cités de Marseille

Lundi 02/02/2015

Salim Bouali, ordonnateur de ce service civique, a déjà conduit des jeunes en stage commando en Guyane, comme Loïc, avec lui à la Légion étrangère d'Aubagne vendredi. Photo PHILIPPE LAURENSON

La question sera frontale lors de la conférence de presse de François Hollande prévue jeudi. "Elle pourrait même être l'un des thèmes centraux de la présidentielle en 2017", estime le général Jean Maurin. Les yeux plissés d'humanité malicieuse sous son képi trois étoiles, le commandant de la Légion étrangère redouble d'attentions avec Salim Bouali.

Lui est un personnage. Ancien sergent-chef de la Légion, ce pasteur de 55 ans, ouragan d'énergie rieuse, lançait vendredi à Aubagne le centre d'instruction civique qu'il a imaginé mille fois. "L'actualité invite le civisme au premier rang de tous les discours politiques, reprend le général Maurin. Les militaires ne peuvent se substituer à l'Etat, mais nous avons un devoir de fidélité. Celui d'aider la bonne cause que défend Bouali, l'insertion de nos jeunes en difficulté.

Dans la salle blanche et beige où s'affichent les combats de la Légion, de Formose à l'Afrique, Salim Bouali masque son émotion derrière ses lunettes. "Les événements récents nous obligent à revoir nos dispositifs classiques de prise en charge de jeunes en rupture totale avec la société", explique celui qui, pour comprendre, est allé habiter la cité Félix-Pyat à Marseille, dans le quartier le plus pauvre d'Europe. Huit années passées à "tenter de récupérer les gamins au pied des immeubles" avec son association "En action pour les Nations" créée en 2001. Avec des initiatives simples : visite des institutions, des casernes de pompiers, des commissariats pour les plus petits, sport, insertion professionnelle ou stages avec la Légion à Calvi pour les ados. "Je me souviens d'un petit de 12-13 ans qui était perdu. Tombé dans la délinquance, il faisait baisser la tête à tous les éducateurs. Sa haine était sans motif particulier. Il est devenu un exemple positif."

Un stage commando organisé au printemps 2014 dans la forêt guyanaise fait basculer le destin du pasteur Bouali. Les caméras embarquées de M6 sur le visage de dix durs à cuire des quartiers Nord secoués nuit et jour par les légionnaires, balancés comme des chats dans la vraie jungle, pas celle des cités, achèvent de convaincre ceux qui le suivaient déjà. "Salim a brisé pas mal d'obstacles, souligne Thierry Dechaume à l'unité de prévention urbaine de la police nationale. Ces jeunes sont en rejet de tout, ne s'accrochent à aucun système, mais sont attirés par un état d'esprit à forte symbolique comme l'armée. Ils veulent du grand frisson, de la transgression. Salim a compris qu'on pouvait leur donner en les encadrant. C'est pertinent. "

L'étape suivante se fera à partir des quartiers Nord. Au centre d'instruction civique qu'il aimerait installer dans une caserne désaffectée, Salim Bouali a prévu d'accueillir en permanence et selon les moyens financiers 10 à 45 jeunes. " On ne les lâchera pas" prévient-il, détaillant les projets de remises à niveau, de mise à jour administrative, de stages dans les associations, les entreprises ou avec la police et la Légion, de travaux d'intérêt généraux, de sport et d'insertion professionnelle au bout de plusieurs mois.

"On va leur redonner une identité, des repères et valeurs. Leur faire comprendre que la France les nourrit et blanchit, mais qu'ils y ont des droits et devoirs. Ils auront une tenue et un contrat, une fierté."

L'enthousiasme est contagieux. À Carpiagne, la Légion a préparé des locaux pour accueillir les stagiaires et leurs parents le temps d'un week-end ou plus. "Nous sommes tous persuadés du bien fondé de cette mission, assure le colonel Dhaissonville. Il faut traiter les problèmes à la racine, parler vrai avec les parents. Si on ne va pas maintenant chercher ces jeunes dans les cités pour les aider, on sera obligés d'y aller plus tard, autrement." A Marseille, l'adjointe à la sécurité, Caroline Pozmentier, évoque, elle, ces "mineurs perdus qui, si on ne s'en occupe pas, dérivent et nous claquent à la figure alors que c'était annoncé. Ce centre, c'est de l'espoir." Il devrait voir le jour d'ici l'an prochain. Il y a urgence.

François Tonneau

PIERRE ET HENRY chavancy. Le général de Lyon et le soldat du Racing

Publié le 31/01/2015

Du rugby à l’armée, il n’y a qu’un pas que franchissent le général Pierre Chavancy, gouverneur militaire de Lyon, et son fils, Henry, centre du Racing, qui affronte ce soir le LOU.

Le gouverneur militaire de Lyon, Pierre Chavancy, est un passionné de rugby. Son fils, Henri (en médaillon, AFP),

défend les couleurs du Racing. Un vrai dilemme pour le père, fervent supporter du Lou. Photo Philippe Juste

«Sur le terrain, je suis un soldat ! » Dans la bouche du centre du Racing, Henry Chavancy, cette phrase prend une signification particulière. En effet, il est le fils du général de corps d’armée, Pierre Chavancy, gouverneur militaire de Lyon, depuis le 1er août dernier.

Un père supporter du Lou

Dans la famille Chavancy, le rugby est une passion. Judoka de formation au Racing Club de France, le général Chavancy confie avoir toujours été attiré par ce sport. « Où la stratégie du jeu et les valeurs des joueurs sont proches de celles que connaissent les soldats de l’armée de terre », précise-t-il. Si sa fille, Hortense (20 ans), pratique l’équitation, ses deux fils, Henry (26 ans) et Louis-Mathieu (24 ans), 3e ligne à Versailles en Fédérale 3, sont des enfants de la balle. « Petit, Henry était remuant et aimait se rouler dans la boue avec ses copains. On l’a donc mis naturellement à l’école de rugby de Nîmes, où j’étais alors stationné », précise Pierre Chavancy. Mais c’est à Djibouti, où le général commande la 13e demi-brigade de légion étrangère, que l’adolescent va s’endurcir ballon en mains. « Il n’y avait pas de garçon de son âge pour jouer au rugby, explique son papa.

Il devait se frotter aux adultes sur un terrain en sable concassé. Ça forge le caractère », martèle le général Chavancy. « On jouait entre nous, mais on affrontait aussi les Marines américains ou les équipages des bateaux qui débarquaient, se souvient Henry. Il fallait être vaillant ! C’est une formation rugbystique atypique, mais que je ne renie pas. Elle m’a apporté beaucoup sur le plan physique et m’a servi pour atteindre le haut niveau, même si cela me coûte aujourd’hui quelques lacunes techniques que j’essaie de gommer. » Avec une telle formation et sa filiation, est-il utile de préciser que ses qualités premières sont la discipline et la défense ? « J’adore plaquer et défendre. J’aime aussi la solidarité et le sens des responsabilités qui se dégagent d’une ligne de front défensive, où chaque coéquipier a un rôle important à jouer. On s’entre-aide pour ne rien lâcher », explique Henry.

« Abnégation, sens du sacrifice, combat. Même s’il faut en relativiser leur portée, ce sont des mots qu’on utilise aussi bien dans l’armée que dans le rugby, un sport stratégique par excellence », souligne le général Chavancy, avant d’ajouter: « Comme chez nous, (sic) le vainqueur est souvent le plus intelligent et le plus lucide dans les moments clés. » Ce soir, en revanche, il espère un résultat nul entre le Racing, où joue son fils, et le LOU, dont il est devenu un fervent supporter. « Dans la famille, on ne prend pas partie. Mon épouse, Florence, arborera une écharpe « ciel et blanc » autour du cou et moi j’aurai l’écharpe « rouge et noir » du LOU autour du cou », glisse-t-il en souriant.

Yves Billet

Un besoin de France

Posté le lundi 19 janvier 2015

Par le Général(2S) Gilbert ROBINET, Secrétaire général de l’ASAF.

Dès le soir de la mémorable journée du dimanche 11 janvier 2015, j’ai cherché une formule, la plus lapidaire possible, capable de résumer le sentiment que j’avais ressenti l’après-midi même, alors que je me trouvais au milieu de deux millions de mes concitoyens au cœur de Paris.

Je savais bien que le « Je suis Charlie » n’était qu’un slogan, un énième avatar du « Ich bin ein Berliner » prononcé, à Berlin, par J.F. Kennedy, le 26 juin 1963, ou encore du « Nous sommes tous des Juifs allemands » scandé sur les barricades de mai 1968, à Paris, par solidarité envers Cohen-Bendit expulsé de France, le 21 du même mois. En outre, j’avais vu, tout autour de moi, des pancartes affirmant « Je suis juif » ou encore « Je suis flic ». Bref, il s’agissait, selon moi, d’autre chose de plus englobant et qui surpassait chacune de ces affirmations catégorielles. Pour ma part, si j’avais brandi une pancarte, on y aurait lu « Je suis français » et je ressentais confusément que c’était dans cette voie là que je devais chercher.

Et puis, deux jours plus tard, le miracle s’est accompli. Au milieu de la gangue constituée par la logorrhée qui se déversait sur les ondes et que rien ne semblait pouvoir endiguer, j’ai découvert la pépite dans la bouche d’Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du quotidien Le Figaro, lorsqu’il a dit : « Moi, ce que j’ai ressenti, c’est un besoin de France ». Merci, monsieur Thréard d’avoir donné la juste réponse à la question qui me taraudait l’esprit.

En effet, pourquoi les Français étaient-ils venus si nombreux envahir de leurs masses compactes les principales artères de l’est parisien et de nombreuses villes de Province ? Lorsque, en 2012, l’assassin Mohamed Merah frappa deux « cibles » identiques à celles concernées par cette « marche républicaine », à savoir des personnes de confession juive, déjà, et des militaires, c'est-à-dire l’équivalent des policiers tués à Paris, car, comme eux, représentant les fonctions régaliennes de l’Etat, nul rassemblement de ce type n’avait été constaté. Les policiers qui avaient abattu le forcené, à Toulouse, dans les mêmes conditions que leur collègues à Dammartin ou Porte de Vincennes (où certains d’entre eux se trouvaient peut-être une nouvelle fois) n’avaient pas entraîné ces vagues d’ovations adressées à la police tout entière entendues à Paris et en Province en 2015.

Qu’y avait-il donc en plus ? Il y avait, outre la multiplicité des auteurs des crimes commis, trois au lieu d’un, une nouvelle cible : un journal. Qu’importe d’ailleurs la nature de ce journal qui, ne nous y trompons pas, sous ses aspects anarcho-satiriques, est éminemment politique dès lors qu’il affiche des positions on ne peut plus tranchées sur différents aspects de la vie de la cité. Cette cité, les barbares en ont franchi les remparts pour s’attaquer à la liberté de la presse qui, en France, n’est pas dissociable de la liberté tout court. Les Français ont alors compris que leur pays était attaqué au cœur. Ils se sont soulevés pour affirmer leur volonté de faire barrage à l’ennemi en même temps qu’ils ont lancé un appel à leurs gouvernants : « Nous savons maintenant que nous sommes en guerre. Dites-nous très exactement qui est notre ennemi et donnez-nous les moyens de le combattre et de le vaincre ».

Monsieur le président de la République, vous qui vous obstinez à ne pas qualifier d’islamistes ceux que vous vous contentez de nommer terroristes, ce à quoi vous avez assisté, ce dimanche 11 janvier, c’est à une insurrection. Au cœur des quatre millions de citoyens qui ont marché, ce jour là, dans toute la France, accompagnés de beaucoup de drapeaux tricolores, ont jailli spontanément des Marseillaise entonnées majoritairement par de jeunes poitrines. Ces citoyens ont, comme en 1792, décrété la patrie en danger. Ils exigent que l’on ne se cache plus derrière les mots (ou l’absence de mots) et comprennent que l’on ne peut plus, pour assurer notre sécurité, se reposer sur les seuls juges.

Imaginerait-on un chef militaire commander à ses hommes « A l’assaut ! » sans leur avoir préalablement désigné leur ennemi ? Or, si d’aucuns s’interrogeaient encore sur le bien-fondé de la présence de nos soldats au Sahel ou en Irak, ils connaissent aujourd’hui la réponse. Depuis les attentats du RER, à Paris, en 1995, soit depuis 20 ans, notre pays est régulièrement attaqué. C’est donc en situation de légitime défense que nous luttons contre notre ennemi en deux échelons, comme disent les militaires, c'est-à-dire à l’avant, pour l’éradiquer dans ses sanctuaires africains ou moyen-orientaux et, maintenant, en deuxième ligne, sur le territoire national. C’est le même combat et c’est d’ailleurs pratiquement le même effectif qui est engagé sur chacun de ces deux fronts alors même que l’on n’a pas cessé, depuis huit ans maintenant, de réduire le format des armées devenu aujourd’hui notoirement insuffisant.

Une semaine après les événements tragiques survenus chez-nous, nos amis belges et allemands intervenaient en urgence pour enrayer des attentas imminents. En Belgique, des ennemis, les mêmes que les nôtres, ceux qui ont déclaré la guerre à l’Occident tout entier, luttaient les armes à la main contre les forces de police jusqu’au sacrifice de leur vie qui, pour eux, n’a pas plus d’importance que celle de leurs victimes. Il reste donc à espérer désormais que nos voisins européens deviennent de véritables alliés et s’engagent à nos côtés sur les théâtres extérieurs pour un combat commun. Le temps presse. Ceux qui partent aujourd’hui en Syrie ou ailleurs pour y faire le djihad ne sont pas tous les fruits de la misère sociale comme on veut nous le faire croire. Des ingénieurs, des avocats rejoignent les sanctuaires djihadistes pour s’y « former » puis reviennent dans leur pays d’origine afin d’endoctriner les plus jeunes. A ce rythme, ce n’est pas dans 200 écoles que des enfants de douze ans trouveront normal, demain, que des caricaturistes de Mahomet soient assassinés, mais il sera peut-être difficile de trouver 200 écoles où de tels propos ne seront pas tenus.

Ecoutons la voix d’un homme que l’on ne peut accuser d’être un boutefeu ou un va-t-en guerre. Il s’agit de monseigneur Luc Ravel, évêque aux armées, qui, à propos des attentats, s’est exprimé ainsi, dans une homélie, à Saint-Louis des Invalides : « Derrière les différences de lieux et de cibles, les tueurs se réclament du même label. Il s’agit du même combat. Rien ne nous empêche de nommer ce combat : c’est une guerre (…). Cette guerre cherche à s’emparer d’un peuple tout entier par la force et par la peur (…). C’est bien la nation qu’on cherche à détruire ».

Les Français ont besoin de retrouver leur pays qu’ils sentaient, depuis de trop longues années, partir à la dérive comme un navire désemparé. Ils ont confiance en leur police et en leur armée car ils savent qu’on y trouve des hommes et des femmes prêts à sacrifier leur vie pour assurer leur sécurité. Ils n’ont pas peur des terroristes, mais ils ont peur de la faiblesse de leurs gouvernants. Le 11 janvier 2015, le peuple français s’est montré grand. Il s’est repris à espérer et sa déception serait terrible.

Gilbert ROBINET

450 légionnaires du 2e REP au Sahel

Ainsi va le monde !

samedi 31 janvier 2015

Ils seront engagés, pour quatre mois, au Tchad, au Niger et au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane. Leur déploiement est en cours. Une compagnie va également être envoyée aux Émirats arabes unis, dans le cadre des accords de défense de la France, annonce le site du régiment. En janvier 2013, ces parachutistes de la Légion avaient sauté sur Tombouctou (Mali).

1REC Vigipirate


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