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Légionnaire toujours...

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2013

La Newsletter 13/24 de l'AALEME

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La Newsletter 13/24 de l'AALEME

Avec Hélie de Saint Marc, l'honneur d'un soldat

Référence : BDHSM
Catégorie du livre : 1930 – Époque contemporaine Vent de l'histoire
Âge : 12 ans
Type de livre : BD
Dimensions : 290mm x 225mm
EAN13 : 9782843784767
Editeur : TRIOMPHE
Prix : 14,70 €

"(…) Depuis mon âge d'homme, Monsieur le Président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo, Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez et puis encore la guerre d’Algérie… "

Célèbre officier parachutiste né en 1922, Hélie de Saint Marc a vécu plusieurs vies et de nombreuses batailles : de la Résistance à la Légion, de l’Indochine à l’Algérie, de la prison à la réhabilitation, du combat au témoignage. Ayant survécu à la déportation, le jeune homme choisit la guerre comme métier, sans haine et sans honte, pour servir. Il fut très marqué par la guerre d’Indochine dont le désespoir des populations abandonnées au Viêt Minh le hanta toujours. C’est la fidélité à ce souvenir qui le conduisit, en avril 1961, à se révolter contre un autre abandon, celui de l’Algérie française. Après tous ces combats, et malgré les doutes, Hélie de Saint Marc a été, par ses écrits et conférences, un veilleur d'espérance pour la jeunesse.

Au lendemain du décès d’Hélie de Saint Marc en août 2013, cette BD est une contribution aux nombreux hommages qui ont été rendus à cet homme qui disait de lui-même : « Je n’ai pas réussi dans la vie, mais j’ai réussi ma vie. »

Timbres commémorant, la création de L'Institution des Invalides

Timbres commémorant la Création de L’Institution des invalides

Fait par la poste, donc utilisables pour l’expédition des lettres

Vous inscrire pour la souscription car nous ne faisons confectionner que le nombre réservé

16€ sans les frais d’expédition

Faire la réservation à :

AALE PUYLOUBIER

Domaine du Capitaine DANJOU

13114 PUYLOUBIER

(en joignant la somme correspondante au nombre de planches réservées)

 

L’année prochaine l'Institution des Invalides de la Légion étrangère fêtera ses 60 ans. C'est en effet le 30 avril 1954 que le Maréchal KOENIG a inauguré l'Institution. Depuis cette date 21 directeurs se sont succédé à sa tête, dont le Colonel Mattei, ancien Chef de Corps du 3e Etranger et auteur du livre "Par le sang versé" .Ils ont tous marqué leur passage en fonction de leur personnalité, mais ils ont tous respecté les traditions Légion de solidarité et de respect de l'homme.
Notre amicale a tenu à s'associer à cette préparation et l'adj./chef Feher, avec l’accord du FELE,et la direction de L’IILE , a déjà préparé une réédition de timbres émis lors de l'inauguration en liaison avec la poste. Nous vous tiendrons informés de la parution de ces timbres dont les bénéfices de la vente seront remis à l'Institution.
Cette manifestation est prévue la deuxième quinzaine de Mai 2014.

Noël ou le sens de la vie

Dimanche 17 novembre 2013

Gauguin.JPG

Notre ami "Charles Morlais" procède comme dans les grandes galeries commerciales. Il nous parle de Noël avec un mois et demi d’avance… Mais a-t-il encore le droit de parler de Noël ? A-t-il le droit de prononcer, d’écrire cet horrible vocable, ennemi, selon certains du « vivre ensemble » ? Mon ami, tu aurais sans doute tout intérêt à revoir le code des traditions françaises… tout cela a été changé par des personnes qui « veulent notre bien ». Il te faut actualiser le logiciel de ta pensée. Nous devons dire maintenant « fêtes de l’hiver » ou quelque sottise du genre, comme on dit « fête de l’Huma »… Néanmoins tu as, à plus d’un titre, raison de t’interroger, en nous y invitant aussi, sur le sens de la vie, sur le sens de notre vie. « D’où venons-nous », au moins en ce qui concerne les derniers millénaires, nous le savons à peu près, même si la tendance du moment est à la négation de nos origines mêmes, « que sommes-nous », nous commençons à avoir des doutes… quant au « où allons-nous » que tu évoques, nous ne savons pas exactement, mais nous y allons à grands pas, et ça ne paraît pas être le meilleur des mondes… Il faut cependant rester sur une note d'optimisme donc n'oublie pas mon vieil ami, que Gauguin - dont tu parles - vivait aux Marquises dans "La Maison du Jouir"!

Antoine Marquet

Réflexions sur Noël ou le sens de la vie…

L’expression “sens de la vie” donne surtout la confirmation que nous ne sommes absolument pas maîtres de notre destin, que trop de facteurs viennent, sans cesse, perturber le scénario de ce qui pourrait être une vie sereine, pleine et réussie. Je me souviens d’une de mes visites au musée Gauguin à Tahiti, m’interrogeant devant la reproduction d’une des œuvres majeures de l’artiste impressionniste, intitulée: “D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? Gauguin avait juré de mettre fin à ses jours après l’achèvement de ce tableau. Il indiqua que ce dernier devait être « lu » de droite à gauche et qu’il se composait de trois groupes: le début de la vie, à droite, l’existence au milieu et enfin, à gauche, une vieille femme apparemment résignée qui approche de la mort.

De nombreux courants philosophiques, artistiques, religieux ou même scientifiques se sont emparés de ces questions sans leur trouver de réponses…

Jean Grondin, philosophe, présente ces questionnements à sa manière: “que faisons-nous ici, pourquoi et pour qui sommes-nous là, que devons-nous y faire, que nous est-il permis d’espérer…”

Shakespeare lui, n’y va pas par quatre chemins: ”La vie n’est qu’un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus; c’est une histoire dite par un idiot, pleine de fureurs et de bruits et qui ne signifie rien…”

Quel pessimisme! Heureusement d’autres personnes, parmi lesquelles des écrivains, donnent un meilleur sens à leur vie. Ainsi Albert Camus: “Que des âmes lucides et entraînées peuvent trouver un sens à leurs jours, et jouir dans cette plénitude, alors vivre est une force.”

Bien que vivant dans un monde insensé, chacun de nous crée un environnement mental où tout doit avoir un sens, une signification. Chaque individu donne à sa vie une direction et crée son propre univers fait de souvenirs, d’expériences vécues, de jugements, mais aussi, hélas, d’obligations, de responsabilités, de promesses et pire que tout, d’habitudes.

Par chance, la question du sens donné à notre existence ne nous taraude pas chaque jour. Il y a des moments où, poussés par les événements, par besoin de prendre du recul, nous nous interrogeons, nous imposant ainsi nos propres questions par rapport au quotidien, toutes pistes aidant probablement à vivre plus intensément. Il serait passionnant de changer les questions et de parler de l’humanité, de la vie où la dignité de chacun serait reconnue, la politique serait morale, la paix règnerait. Mais comment aider l’humanité à devenir meilleure, si on ne commence pas en le devenant nous-même… En fait, l’homme est prisonnier comme un bagnard; prisonnier de lui-même. C’est toujours ainsi qu’il a vu le monde, observé les êtres vivre dans une brume de mélancolie que nul rayon de joie parvient à percer!

Le Verrou, fable de Catherine Rambert, nous aide à comprendre…

“En des temps lointains et des contrées tout aussi lointaines, un roi se mit en tête de marquer le printemps par un geste de renouveau. Il décida d'innover en s'attachant, pour la première fois, les services d'un Premier ministre.

Plusieurs émissaires furent dépêchés à travers le royaume afin de trouver des hommes empreints de sagesse et d'expérience, parmi lesquels il pourrait choisir le conseiller idéal. Après plusieurs semaines de recherche, seuls trois concurrents restaient en lice. Pour départager ces personnages pleins d'humanité et de modération, le roi décida de les soumettre à une ultime épreuve. Il les fit enfermer dans une pièce de son château dont la porte avait été munie d'un verrou. Le mécanisme de ce dernier était particulièrement sophistiqué: les plus grands savants du royaume en avaient imaginé la complexité. Le roi informa les trois candidats que celui qui parviendrait à trouver les secrets du dispositif deviendrait son Premier ministre, à condition toutefois que la solution fût trouvée avant la fin du printemps. Il ne restait plus que deux mois. Il souhaita bonne chance aux trois concurrents et les laissa face à la résolution du problème. La porte aussitôt refermée, deux des hommes se lancèrent dans de difficiles calculs de probabilité afin de tenter de découvrir les secrets du verrou. Pendant qu'ils s'évertuaient à percer le mystère, le troisième s'installa sur une chaise, sans mot dire. Les mains posées sur ses genoux, il observait le manège des deux autres, sans tenter quoi que ce soit de ses mains pour percer la combinaison. De longues journées s'écoulèrent. Les deux premiers s'affairaient et émettaient toutes sortes d'hypothèses, l'autre restait serein, toujours assis, conservant bien du recul face à la situation. Il semblait habité d'une grande maîtrise de lui-même, d'une égalité d'âme, au point que cette tempérance énervait d'avantage encore ses deux concurrents. Puis, fort de sa paix intérieur, il se leva, se dirigea vers la porte, et sans hésiter tourna la poignée et l'ouvrit… Elle n'était pas verrouillée! Le roi accueillit le sage d'un large sourire et le nomma Premier ministre. Et depuis, en ce royaume, le printemps s'est installé à tout jamais”.

Aujourd’hui, les souhaits de joyeux Noël ne sont pratiquement plus présentés, changés par ceux de « vœux pour une… bonne année ». Certes, beaucoup d’opinions et de religions se côtoient au sein de notre institution, mais de grâce, gardons encore longtemps cette atmosphère mystérieuse de Noël, profitons encore longtemps de ces effluves de bien-être et de cette trêve des activités belliqueuses dans nos rapports humains.

Obligeons-nous encore à faire de cette fête de Noël, la fête de la famille, de l’amitié, de l’espérance et de l’amour. Laissons encore le jeune légionnaire être surpris au soir de Noël, laissons-le découvrir la magie et la chaleur de cette fête qui restera à jamais l’un des meilleurs souvenirs Légion qu’il gardera en tête toute sa vie.

Souvent, nous nous croyons enfermés dans des prisons ou des systèmes auxquels nous nous efforçons de nous adapter tant bien que mal et dont nous ne voyons pas l'issue. Pourtant, la prison dans laquelle nous pensons être cloîtrés n'en est pas une. Sa porte n'a pas de verrou. Il ne tient qu'à nous d'actionner la poignée pour nous ouvrir à une existence meilleure. Il suffit de le décider. Car nous sommes libres, et nous ne le savons pas.

C’est aussi à cela que nous invite la magie de Noël, car nous sommes libres mais pas seuls et nous le savons…

Légionnaire (er) Charles Morlais.

La Légion, « parfaite illustration du dénuement, de l’anonymat et de l’abnégation »

28 novembre 2013

Editeur chez Bouquins (Robert Laffont), Christophe Parry a dirigé la publication d’un Dictionnaire de la Légion étrangère, sous la direction d’André-Paul Comor.

Les 4 Vérités : Avec le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, ancien déporté, vétéran de l’Indochine et de l’Algérie, qui engagea le 1er régiment étranger de parachutistes dans le putsch des généraux en avril 1961, vient de disparaître l’une des figures les plus prestigieuses de la Légion. Comment se rattache-t-il à l’histoire et à l’esprit de cette troupe d’élite ?

Christophe Parry : Personne mieux que le commandant de Saint Marc, à mon avis, n’a illustré à la fois la devise de la Légion étrangère : « Honneur et Fidélité », le code d’honneur du légionnaire, qui stipule notamment que la mission est sacrée et qu’il faut l’exécuter jusqu’au bout, « s’il le faut, en opérations, au péril de [s]a vie », mais également le code d’honneur « de l’ancien légionnaire », et en particulier son article 4 : « Fidèle à mon passé à la Légion étrangère, l’honnêteté et la loyauté sont les guides permanents de ma conduite. »

C’est en son sein qu’il est parvenu à se reconstruire après Buchenwald – et ce alors qu’en Indochine nombre de ses camarades de combat parlaient la langue de ses bourreaux ; en son sein aussi qu’il a retrouvé la fraternité qui unit ceux qui mettent leur peau au bout de leurs idées, pour paraphraser un autre ancien du 1er REP, Pierre Sergent. En son sein encore, malheureusement, alors qu’il a l’ordre d’abandonner aux Viêt-minh les combattants thôs qu’il a formés, qu’il éprouve la honte de « la trahison, l’abandon, la parole bafouée » – il l’éprouvera une nouvelle fois en Algérie…

La Légion étrangère, a-t-il écrit dans ses Mémoires, fut « la grande affaire » de sa vie. Issu d’une famille catholique caparaçonnée de valeurs ancestrales, il n’a pu rester indifférent à cette foi légionnaire si particulière, qui anime des hommes venus d’horizons et de cultures différents afin de se mettre au seul service de la France. L’on évoque souvent une « mystique » du devoir : le terme prend tout son sens à la Légion. Il suffit d’assister à la commémoration de la bataille de Camerone, à Aubagne, pour comprendre : c’est une véritable liturgie. L’Ancien qui a l’honneur de porter la main articulée du capitaine Danjou jusqu’au monument aux morts remonte la « Voie sacrée », entouré de deux camarades, en une procession des plus émouvantes.

Saint Marc, qui a naturellement une notice dans notre livre, a eu le temps de nous faire passer deux mots de commentaire, par son ami Étienne de Montety : « Bravo et merci ». Autant vous dire que nous en sommes particulièrement fiers…

Vous avez supervisé la publication dans la collection « Bouquins » (Robert Laffont) d’un dictionnaire de la Légion étrangère. Pourquoi ce livre ? Qu’apporte-t-il de nouveau par rapport à la bibliographie déjà importante consacrée à la Légion ?

La Légion, avec près de 150 nationalités représentées en ses rangs, appartient nolens volens au patrimoine mondial de l’humanité. Ne serait-ce qu’à ce titre, il est normal qu’elle fasse l’objet d’une étude historique comme celle-ci, dont l’ampleur – près de 50 historiens français et étrangers, plus de 850 entrées – est sans précédent. Il y a effectivement de nombreux ouvrages consacrés à la Légion, mais ce sont le plus souvent des panégyriques, des mémoires d’anciens, voire des pamphlets : il manquait une étude historique dépassionnée et documentée (les archives de la Légion étrangère, souvent inédites, ont été exploitées pour notre plus grand profit), qui ne traite pas seulement des glorieux faits d’armes, des opex contemporaines, des unités et des « grandes gueules » de la Légion – ils y sont bel et bien –, mais aussi des aspects sociaux, économiques, cultuels et culturels – une étude en somme qui participe au renouveau de l’histoire militaire. Figurent ainsi dans ce « Bouquin », outre le dictionnaire proprement dit, une imposante bibliographie, des cartes, des illustrations et des partitions (celle du fameux Boudin notamment), une filmographie et une discographie, toutes deux inédites, ainsi qu’une anthologie – quelques morceaux choisis de littérature légionnaire. « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir, et plus encore, sur la Légion étrangère, sans oser le demander ! », a pu écrire le lieutenant-colonel Rémy Porte sur son blog (https://guerres-et-conflits.over-blog.com). Mais André-Paul Comor – le maître d’œuvre – et moi-même avons choisi surtout de n’occulter aucun sujet, même ceux qui « fâchent » les bonnes consciences contemporaines : les meilleurs spécialistes traitent donc aussi de la désertion, de la reddition, des bordels de campagne et des maladies (et pas seulement du « cafard »…), d’espionnage ou encore de l’usage de la torture. Naturellement, la guerre d’Algérie, le putsch de 1961 et l’OAS sont longuement étudiés, mais au même titre que la Commune, la Résistance ou la France Libre. À cet égard, qu’il me soit permis de remercier ici tous les auteurs, civils et militaires, français et étrangers, qui ont accepté de participer à cette aventure sous la direction éclairée d’André-Paul Comor.

Pourquoi la Légion étrangère continue-t-elle de susciter autant d’intérêt, en France comme à l’étranger ?

La réputation de la Légion n’est plus à faire, et le succès qu’elle rencontre sur les Champs-Élysées, tous les ans, dit assez l’estime que lui portent les Français. D’ailleurs, le CD qu’a enregistré la Musique de la Légion étrangère, Héros, paru en avril 2013 à l’occasion du 150e anniversaire de la bataille de Camerone, était disque d’or trois mois après sa sortie : succès d’estime, donc, mais aussi commercial. La Légion fait assurément vendre !

Mais au-delà de sa réputation militaire – établie –, ou sociale – école de la deuxième chance, la Légion est un parfait modèle d’intégration –, l’institution fascine parce qu’elle est la parfaite illustration du dénuement, de l’anonymat et de l’abnégation, alors que ne sont plus vénérés aujourd’hui que le fric, l’individualisme et l’indifférence…

Et puis, Étienne de Montety, par ailleurs 1re classe d’honneur de la Légion étrangère, l’explique très bien dans sa magnifique préface : « la littérature à ne pas en douter » confère à cette institution « son essence particulière ». Plus que tout autre, en effet, le légionnaire est présent dans les romans, mais aussi au cinéma, dans les chansons : le mythe du légionnaire au passé mystérieux, tatoué, cafardeux, bagarreur et amateur de femmes et de pinard fait florès. Il sent bon le sable chaud et a mauvaise réputation…

 

legion-couverture

La Légion étrangère, histoire et dictionnaire, sous la direction d’André-Paul Comor, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2013. 1152 p, 32 €. A commander

Meurtre – fictif! – à proximité de Condé-sur-l’Escaut avec B. Carpentier

Publié le 21/07/2013

Le Hainaut, terre propice aux crimes les plus atroces ? C’est en tout cas ce qu’aimerait bien nous faire croire Bruno Carpentier dans son futur ouvrage, à paraître en septembre.

 Crimes de Pays, le dernier ouvrage de Bruno Carpentier. VDN

Écrivain originaire de Condé-sur-l’Escaut, aujourd’hui installé dans le Sud, l’homme se passionne pour l’écriture et livre ici une série d’histoires policières à déguster chez soi, ou à la plage, pour ceux qui partiront à l’automne.

« Ces nouvelles sont de pure fiction et ne s’inspirent d’aucun fait réel. Toute ressemblance avec des personnages, lieux ou situations ayant existé ou existant ne pourrait donc être que fortuite ». D’entrée de jeu, le lecteur est prévenu : tout ce qui sera raconté dans les quelque 208 pages qui composent ce Crimes de Pays n’est que pure invention de la part de l’auteur, mise à part le cadre des villes, qui sont elles, existantes bien entendu.

Pourtant, difficile de ne pas se surprendre à y croire, surtout lorsque l’action se passe en partie à Condé. Est-ce par goût de l’évasion ? Par recherche de détails morbides ? Non. D’ailleurs, l’œuvre en elle-même n’est pas gore, ou du moins, ne fait jamais dans l’excès.

Alors oui, bien sûr, le style de Bruno Carpentier se veut brut, franc et sans détour. Cru parfois même, mais jamais vulgaire et c’est ce qui fait le charme de ce recueille de trois histoires policières : tout y est décrit sans fioriture.

Un inspecteur pas du tout gadget

Le lecteur est plongé directement dans l’action dès les premières pages, au beau milieu d’une galerie de personnages charismatiques mais qui évitent soigneusement les stéréotypes du genre. Chacun dispose de son propre caractère, de ses vices également, mais globalement une figure hante les feuillets : celle d’un inspecteur, généralement proche de la retraite, ayant davantage confiance en son flair que dans les nouvelles technologies. Mais dans tous les cas, l’histoire se termine bien et le méchant est arrêté. Ouf !

Bien entendu, un tel tour de force trahit une certaine expérience dans le domaine et n’est pas écrivain qui veut. Pas de soucis de ce côté-là, car Bruno Carpentier n’est pas un novice en la matière et compte plusieurs ouvrages à son actif.

De son propre aveu, l’écriture est une passion qui l’a toujours habité : « Dès 14 ans, j’ai commencé à écrire des chansons pour le collège, puis par la suite des pièces pour le lycée. Les circonstances ont fait que je me suis ensuite mis à écrire des textes pour la radio et je fus même rédacteur en chef du magazine Le Képi Blanc, la vie de la Légion étrangère ». À la question de savoir pourquoi la région occupe une place importante dans ses récits, la réponse est sans détour : « C’est ma terre. J’y ai grandi et ma famille s’y trouve toujours. Ce n’est pas par nostalgie, car ce serait conjuguer mon affection pour le Valenciennois et le Pays de Condé au passé. Et cela n’est pas envisageable ».

Crimes de Pays de Bruno Carpentier. Éditions Italiques – Romans, broché, 208 pages. Disponible sur www.editionsitaliques.com (existe aussi en version E-book). En librairie le 1er septembre 2013.

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On le pensait noyé, Imo est rentré seul à la maison

Samedi, 09 Novembre 2013 06:25

26 juillet 2013

Un Genevois avait voulu se poignarder, lundi, désespéré d’avoir vu son chien disparaître dans l’Arve. L’histoire finit en happy end.

Imo s’en est tiré sans une égratignure et a gardé toute sa fougue. (Photo: 20 minutes)

Un petit miracle s’est joué lundi à la Jonction. Alors qu’on le croyait englouti dans les tumultes de l’Arve, un fox-terrier de 9 mois a réussi à sortir seul de l’eau dans laquelle il était tombé pendant sa promenade quotidienne sur le quai Ernest-Ansermet. Mieux, Imo est parvenu à rejoindre sans escorte l’allée d’immeuble de son maître, à plusieurs centaines de mètres de là.

Son instinct de survie a surtout empêché son propriétaire de faire une grosse bêtise. «Imo appartenait à ma femme qui est décédée il y a deux mois. Mon fils s’est donné la mort il y a quelques années, alors ce chien est tout ce qui me rattache à la vie», confie M., un malabar de 50 ans dont 12 passés dans la Légion étrangère.

Excuses aux sauveteurs et aux policiers

Il n’a donc pas hésité une seconde quand il a fallu suivre l’animal dans l’eau. Mais les forts courants l’ont contraint à abandonner la bataille et à regagner la rive, aidé par des passants. Là, ivre de douleur, M. a sorti un couteau: «Je voulais me trancher la gorge», concède-t-il avec aplomb. L’intervention de badauds puis des policiers empêchera M. de se faire du mal.

Dans leur tentative de maîtriser cette force de la nature, un agent a été coupé à la main. «En aucun cas je ne voulais faire de mal aux personnes qui m’ont porté secours. Je tiens vraiment à m’excuser auprès de tous ceux que j’ai pu blesser. Sauveteurs et gendarmes ont fait un travail extraordinaire. C’est juste que je ne pensais qu’au chien.»

Depuis, Imo est devenu une mascotte dans le quartier.

(tpi)

Eloge du général Giap

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Le colonel (e.r.) André GEYRES

Montpellier, le 16 octobre 2013

Président de l’Association Languedocienne

Des Anciens et Amis de l’Indochine

34070 Montpellier

 

 

 

Monsieur le Directeur

De Midi Libre

34438 Saint Jean de Vedas Cedex

 

 

Objet : courrier des lecteurs

 

Suite à l’éloge du général Giap par notre ministre des Affaires Etrangères, texte qu’a retransmis Midi Libre dans son édition du 6 octobre, je vous demande de publier dans la rubrique « courrier des lecteurs » le texte ci-dessous.

 

« Notre ministre des Affaires Etrangères a fait l’éloge du général GIAP à l’occasion de son décès. Les Anciens et Amis de l’Indochine n’ont pas du tout apprécié cet hommage du ministre. Si l’on ne peut ignorer les qualités de tacticien du général GIAP, on ne peut oublier que de 1945 à 1954 près de 100 000 soldats de l’Union Française (Français, Vietnamiens , Africains, Nord-Africains ) furent tués, 76000 blessés, 37000 emprisonnés dont 27000 ne revinrent jamais de ce voyage au bout de l’horreur. Les familles et les camarades de ces soldats de la République Française exterminés dans les camps vietminh déplorent avec force qu’un ministre de cette même République fassent l’éloge de leur tortionnaire..

Le colonel (e.r.) André Geyres, Président de l’Association Languedocienne des Anciens et Amis de l’Indochine. »

 

Soyez assuré, monsieur le Directeur, de mes meilleurs sentiments.

Bagnols: 61 ans, ancien combattant, porte-drapeau et sans le sou

JEAN FREDERIC GALLO 26/08/2013

Alain Prevot préfère garder le sourire : "J’en ai vu d’autres !». (Photo J.F.G.)

Après 40 ans de travail, il attend sa retraite. Mais visiblement, le dossier traîne dans les services depuis 5 mois.

Il est un de ces hommes qui traverse les embûches avec dignité, sans une larme mais plutôt avec un sourire en coin dès qu’il s’agit de parler de la vie. Un de ces costauds qui, vers l’âge de 17 ans, se lance dans l’armée, histoire de servir son pays tout en pouvant en parcourir quelques autres.

Un ancien légionnaire reconverti en chauffeur routier

Un légionnaire donc, à présent âgé de 61 ans qui a préféré quitter les képis blancs après une dernière campagne dans le Golfe en 1991, pour s’installer à Bagnols et devenir chauffeur routier. Alain Prévot ne regrette rien. Après l’uniforme, il n’a pas hésité enfilé le bleu de chauffe et rouler entre Orange et Barcelone pendant plus de 15 ans. Jusqu’à ce qu’un accident cardio-vasculaire, alors qu’il roulait, vienne lui briser une première fois sa vie.

A cette époque, il est considéré comme invalide. Proche de la retraite, sa pension de l’armée et l’argent versé par la sécurité sociale suffisent à payer son loyer, ses impôts et son quotidien. Il faut dire que, comme beaucoup de sexagénaires, il a plutôt trimé pour en arriver là.

Son loyer impayé depuis 3 mois

Pourtant, en cette fin de mois d’août, exactement d’ici deux jours, il n’aura tout simplement plus rien à manger. Il ne lui restera plus qu’à ronger son frein, avant sa présentation devant les juges, où il tentera simplement d’expliquer pourquoi il n’a pas pu payer son loyer depuis 3 mois.

Un dossier administratif qui traîne

"Ce sera une bataille de plus mais elle sera pour le principe, sourit, contre vent et marée, le jeune retraité. Je ne devrais pas être expulsé vu que je devais toucher ma retraite. mais pour l’instant, je n’ai pas perçu le moindre centime." La raison de cette banqueroute ? Un dossier administratif qui traîne ! Un de ces revirements auquel l’ancien légionnaire, qui porte encore le drapeau lors des commémorations dans la ville de Bagnols, ne s’attendait pas. "L’affaire devrait se régler un de ces jours, soupire-t-il. Le problème, c’est que je suis au café depuis 2 jours pour me nourrir, que je ne peux plus me raser et que mon rendez-vous au CCAS, qui devait avoir lieu mardi matin, a été reporté en septembre. Ma conseillère étant malade en sortant de ses vacances...» Concrètement, depuis le mois de mai, il attend que l’on lui verse enfin sa retraite.

Un kit alimentaire de survie

En attendant, le retraité est venu demander un” colis” à la mairie. Un de ces kits alimentaires pour survivre 2 jours, c’est déjà ça. "Je comptais bien passer avec ma femme au secours populaire, explique Alain Prévot. Mais, comble de la malchance, ils n’ont pas été approvisionnés !"

La situation de l’homme est certes catastrophique, mais elle semble pourtant, si simple. En décembre 2012, il reçoit une lettre de la sécurité sociale lui précisant qu’à partir du mois de mai 2013, c’est la retraite qu’il touchera. Et non la pension d’invalidité.

Une retraite qui se fait toujours attendre

Un changement de situation dû à son âge, qui sera effective dès qu’il aura envoyé son dossier. Aussitôt reçu, aussitôt envoyé. Alain Prevot envoie toutes les pièces nécessaiere le jour même. L’affaire est bien ficelée. Si bien que les services de la sécurité sociale lui renvoient un second courrrier en avril, pour lui confirmer le changement. Jusqu’au mois de mai... où rien ne tombe. la complémentaire retraite, elle-aussi, fait traîner. En, attendant que l’organisme de l’État crache au bassinet.

Sa ligne téléphonique coupée

"Certaines personnes sont peut-être parties en vacances, tempère la victime. Mon dossier a peut-être été perdu. Toujours est-il que je n’arrive à joindre personne. Mon assistante sociale est également embêtée." Visiblement, tout traîne. Mais celui qui a travaillé durant près de 45 ans n’espère même plus recevoir un coup de téléphone, synonyme de bonne nouvelle. "Il m’ont coupé la ligne le mois dernier. J’espère que les agents seront rentrés de leurs repos, ou que mon dossier sera enfin traité." Car l’ancien combattant le redit, il espère encore porter le drapeau tricolore lors des prochaines commémorations.

Soldat de la Légion étrangère jouant du violon Canada - Amazing Grace


Les Héros de Camaron. 1891


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Géopolitique de la Légion étrangère - 11 juillet 2013

Lettres d'ouest - 21

Dimanche 14 juillet 2013

J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil; et voici, tout est vanité et poursuite du vent. L’Ecclésiaste

Quelle peut bien être la motivation de notre ami Antoine, du lointain de son “ailleurs”, de nous faire part de son agacement vis-à-vis de certains comportements sans concession, affichés par certains d’entre nous, anciens légionnaires ?

“Certains d’entre nous”? Mais au fait, pourquoi “d’entre nous” puisqu’ils ont choisi une forme d’exclusion volontaire, et que pour faire partie de leurs « corporations », il faut être muni d’un sauf-conduit justifié par des origines nationales ou géographiques ou un temps passé dans certains régiments ?

Comment me serait-il possible, malgré une vie quasi entière passée à la Légion, de devenir membre d’une de ces amicales particulières des légionnaires parachutistes ou des légionnaires Chinois de Paris ? Il y a bien eux… et les autres !

Antoine explique au mieux ce choix de paraître comme “un état dans l’état”, même si la base de leur identité reste tout de même notre glorieuse Légion étrangère.

Fort de ce constat, je ne pouvais que demander à mon ami de faire montre de compassion, cette vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir une réaction de solidarité active, ce qui sous-entend d’être détaché de soi-même, sans quoi on peut aisément la confondre avec l’apitoiement et sa composante, la complaisance. De même, cette compassion envers autrui peut être confondue avec la pitié, au sens moderne du mot et sa connotation de … condescendance.

Ca fait un grand bien de lire « tout haut » ce que beaucoup “d’entre nous” pensent tout bas, surtout que je sais que c’est écrit sans acrimonie ni jalousie et n’avons-nous pas choisi d’être légionnaires nous plaçant nous-mêmes sur un plan que d’autres ne peuvent pas atteindre ?

 

« Memento mori »

Je sais que certains vont me vouer aux gémonies, mais je le disais déjà en activité de service, car depuis trop longtemps que ça me tarabuste, me turlupine ; alors je l’écris sans animosité aucune, mais je l’écris.

A l’instar de Carnot avec les révolutionnaires, Lazare “l’organisateur de la victoire”, pas Sadi venu plus tard… le colonel Bernelle a procédé à l’amalgame des nationalités au sein de la Légion étrangère, après la cuisante défaite des forces du général Trézel face à Abd el-Kader, et dont les bataillons nationaux de la Légion se rejetaient la responsabilité. Le bien-fondé de cette décision a été démontré par l’échec, Dieu merci, d’une tentative de création de bataillon espagnol, et n’a plus jamais été remis en question.

Mais s’il est vrai que structurellement l’amalgame a toujours prévalu, on ne peut pas nier la propension – pendant un temps et même dans la Légion moderne - des ressortissants à certaines nations à se réunir entre soi. C’était vrai à telle enseigne que nombre de légionnaires s’exprimaient plutôt en allemand, par exemple, qu’en français. L’aquarelle célèbre de Rosenberg représentant une scène de soulographie que d’aucuns appellent « les quatre ivrognes » s’intitule en fait « Le chant de la patrie ». Ce sont des Hongrois qui, groupés, chantent, attablés au foyer, leur lointain pays. « En service on parle français » entendait-on souvent, asséné avec force par un cadre ! Cette habitude a eu tendance à disparaître, le recrutement allemand s’étant tari. Remplacée un temps par le recrutement britannique qui avait pris la même fâcheuse habitude,elle semble être aujourd’hui l’apanage des originaires de l’Europe de l’est et de l’orient extrême. Si les premiers maitrisent assez rapidement la langue française, outil intégrant de référence, ce n’est pas le cas des seconds, hélas !

Mais d’autres particularismes qui peuvent, dans une certaine approche, être vus ou ressentis comme réfractaires à l’unité légionnaire, se sont fait jour à notre grand dam, bien qu’ils aient reçu, en leur temps, le nihil obstat de la part des autorités compétentes, comme un ouvrage littéraire avant impression.

Je veux parler de ce désir de démarcation au sein même de la communauté mondialement connue et reconnue, c’est-à-dire respectée, qu’est la Légion étrangère.

C’est ainsi qu’en 1976 a été créée l’amicale des anciens légionnaires parachutistes. Vint ensuite, bien plus tard, l’amicale du 2ème régiment étranger d’infanterie, puis celle des Chinois (de Paris ?), des Coréens… probablement d’autres que j’ignore.

Il est clair et hautement respectable que toutes ces amicales recherchent le bien commun, et leurs membres sont fiers à juste raison de leur appartenance à la Légion, mais sont-elles réellement nécessaires telles qu’elles se présentent dans leur spécificité ? Etre simplement légionnaire ne suffit plus ? Quel légionnaire non chinois ou « apparenté » aurait l’idée saugrenue d’appartenir à une amicale où la conversation ne se fait probablement qu’en mandarin et rarement en français ? On me rétorquera que dans les amicales allemandes probablement, il ne doit y avoir que des Allemands. C’est vrai, mais c’est en Allemagne. Dans une amicale britannique, sur les terres de Sa très gracieuse majesté, il est légitime qu’il y ait une majorité de britanniques. A Paris la donne est différente. Quel autre, non breveté parachutiste, oserait proposer sa candidature à être membre de l’AALP, cette énième compagnie de notre cher 2ème REP ? L’image est osée, je sais, et je m’en excuse auprès de tous mes camarades, mais tout cela me fait penser à ces lessives qui prétendent laver plus blanc que blanc…

On perçoit comme un désir de surenchère dans l’excellence.

Cette envie de différenciation ne s’arrête pas là. Des amicales d’anciens de la Légion deviennent des « amicales d’anciens combattants de la Légion », alors que tous les membres d’une troupe combattante, sont a priori des combattants, à moins que l’on m’oppose « les gros de la cuisine » et les lustrines des bureaucrates… certaines entrent ouvertement dans une sorte de dissidence puis, à peine on grave dans le marbre d’un mur le nom des morts au combat d’un régiment, qu’un autre, toutes affaires cessantes (?) lance une souscription pour l’érection du sien. Mais quid de tous les autres ? Ceux des régiments éteints, oubliés ? Les morts plus anonymes dont les tombes, mal entretenues, parfois sans nom, renferment des visages oubliés ?

Pourquoi a-t-on abandonné le monument de Saïda aux bonifaciens, par la volonté d’un seul, décidant par-là du devenir du patrimoine commun? Il camperait bien au centre de la Caserne de Chabrières… Naguère le registre des décès était confié à la niche du monument aux morts de la Légion à Bel Abbès, d’autres ont leur nom sur les murs de la crypte du musée, ou à Puyloubier ; tous ont laissé leur souvenir dans la poussière des djebels, dans les calcaires indochinois ou dans le delta, certains dans les tranchées de 14, dans les terres chaudes du Mexique, au Dahomey, à Madagascar… bref, partout où le combat a fait et fait signe. Alors à quoi bon toutes ces marques extérieures d’excellence qui ne sont accessibles qu’à certaines catégories de légionnaires ? Quitte à radoter, je répète : et les autres ? Et ces dizaines de milliers d’autres depuis 1831 ?

Jeudi dernier aux Invalides, l’étendard du REC recevait une citation à l’ordre de l’armée; l’emblème du REP une nouvelle palme, lui aussi, et une deuxième fourragère. Notre musique ponctuait la cérémonie. Quel hommage grandiose rendu aux légionnaires dans ce temple du soldat. J’eusse aimé en être ! Mais en dehors des touristes débraillés sous les arcades et dans les galeries supérieures qui y assistait ? Les anciens de l’AALP essentiellement…

Un temps je me suis réjoui de voir l’amicale de Vaucluse, composée en grande partie d’anciens du Royal étranger, présidée par un capitaine parachutiste, un ancien camarade sous-officier à la 2 du REP.

Après tout, Jeanpierre n’a-t-il pas été lieutenant au 6ème étranger et Chenel au 5, pour ne nommer que ceux-là ? Et puis le quartier de Calvi ne porte-t-il pas le nom d’un cavalier qui donna sa vie à la tête du 2ème BEP?...

More Majorum… mais la 13 le proclame aussi depuis les glaces de Narvik jusqu’aux sables des déserts.

La grande famille Légion est bien trop importante, significative, une, indivisible pour qu’il puisse y avoir ceux qui s’installent au centre et la masse de tous les autres qui, comme des cousins de province en visite, n’auraient droit qu’au bas-bout de la même table.

Antoine Marquet

Antoine

CR activités AGRLEM Juillet 2013‏

Samedi 13 juillet, le bal traditionnel et le feu d’artifice à la Résidence de France permettait à nos camarades de se retrouver autour de quelques grillades et de s’organiser pour la journée du lendemain.

 

Dimanche 14 Juillet 12h, Madagascar, Résidence de France à Ivandry Antananarivo.

A ce même instant à Paris, le défilé bat son plein. Lors des hymnes nationaux malgache et français (le salut) avant l’allocution de Monsieur l’Ambassadeur de France, coïncidence la légion s’apprête à passer devant la tribune présidentielle.

Pour les anciens de l’AGRLEM, nous avons mis un point d’honneur à répondre à l’invitation de Monsieur l’Ambassadeur de France à Madagascar afin d’être présents derrière notre Ambassadeur en cette période difficile pour Madagascar.

Avec notre drapeau porté par le S/c (er) Fischer, (notre ami Hans Albrecht, vétéran de Dien Bien Phu, lui ayant transmis ce privilège en raison de son « grand âge»), notre Président et quelques anciens étaient la cible de beaucoup d’invités.

Souvenirs, bonne entente entre amis et frères d’Armes, telle était l’ambiance qui régnait.

Monsieur l’Ambassadeur ainsi que Monsieur le Consul Général nous faisaient l’honneur d’immortaliser le moment par une séance « photo » particulièrement appréciée de tous d’autant que la Légion commémorait les 150 ans du combat de Camerone.

Une journée de rassemblement de la communauté française très réussie.

 

Le Président de l’AGRLEM

A/c (er) S. GARCETTE

Quand les anciens et ceux de l’active travaillent ensemble pour une même cause !

 

Amicale Général ROLLET Légion Etrangère à Madagascar

 

Juin 2013

Quand les anciens et ceux de l’active travaillent ensemble pour une même cause !

 

A l’anniversaire de la célébration de Camerone 2013, notre Président a évoqué une éventuelle sortie de l’Amicale, dans le Nord de Madagascar, à Diégo plus précisément.

Début Juin, notre Président et quelques membres du bureau, prenaient la route pour la mission : Contact avec des anciens résidents à Diégo et contrôler (sous couvert du Major Gaffori, assistant de l’attaché de Défense de l’Ambassade de France) que les fonds débloqués à l’entretien des cimetières de Diégo étaient utilisés à bon escient.

Le hasard était qu’une délégation du DLEM était présente à ce même moment, afin de vérifier le fruit de leurs efforts en matière d’aide à ces cimetières.

Le tour des sites funéraires renforçait nos pensées : un travail énorme à accomplir et une surveillance accrue de l’exécution des travaux étaient de mise.

4 sites étaient à notre programme : les cimetières de Diégo-ville, Ramena, Joffre-ville, Sakaramy.

cimetière de Sakaramy 13.JPG

Mur d’enceinte extérieur du cimetière de Sakaramy

1) Cimetière de Sakaramy.

Nous avons pu constater que le cimetière était envahi de hautes herbes (hauteur d'homme), des arbustes conséquents avaient poussé sur le centre. Aucune tombe ne pouvait être visible. Accès fermé.
Des débuts de travaux semblaient y avoir commencé, mais la personne de la mairie qui nous a guidé à l'endroit du cimetière, indiqua à notre traducteur, que ces derniers avaient cessé tous travaux, suite à la somme leur étant proposée pour ce travail de nettoyage : 300.000 Ar. Somme insuffisante d'après eux.

cimetière de Sakaramy 9.JPG

Quelques tombes retrouvées.

Nous avons pris ci joints quelques clichés du cimetière. Aucun représentant de la Sté Todisoa (en charge des travaux) n'est présente, seul, l'employé du Fokontany. (Mairie)
Quand la nature reprend les droits qu’elle ne devrait pas avoir…

2) Cimetière de Joffre-ville

Chemin d’accès actuel au cimetière de Joffre-ville

Trouver le cimetière ne fut pas une mince affaire. Sa situation étant complètement impossible d'accès ( voir photo) la végétation envahissante (accès d'un chemin de 1.50 m de large) suivi de la traversée du cimetière civil en total désordre, pour arriver à un mur d'enceinte fermé par un portail où deux employés étaient sur place occupés à défricher arbustes et herbes de plus de deux mètres cinquante de hauteur. (Voir photo)

Un travail digne des missions profondes…

Ils déclarent être présents depuis une semaine déjà. (Ils habitent le village)

Vu l'état du cimetière qui, selon leur dires, n'a pas été effectué depuis plus de
3 ans, l'ampleur de la tache est difficile. (Nous les croyons aisément.)

Nous constatons que les hauts de murs sont à refaire entièrement, et qu'il existe un autre chemin afin d'accéder sur les lieux. Il faudrait déplacer l'entrée à l'Ouest de sa position actuelle. Les employés expliquent que l'autorisation de cela dépend du maire de la commune (Fokontany).

Ces deux employés expliquent également à notre interprète que leur salaire est de 300.000 Ar pour défricher l'endroit.

Joffre-ville

Nous essayons de joindre la TODISOA, sans résultat.

Les employés sur place nous fournissent le numéro de leur commanditaire le 0.34.31.739.82 qui n'est pas le même indiqué sur notre dossier.

Après appel, ce dernier déclare avoir perdu son téléphone… ?

Joffre-ville (le monument central)

3) Cimetière-centre de Diego

Le cimetière paraît assez propre, aucune indication ne précise sa situation.

Une tombe éventrée, dans l’une des nombreuses parcelles recensées.

Nous recherchons le "cimetière indigène" avec difficultés. Aidés par
des locaux, nous arrivons à le localiser dans le fond du cimetière civil grâce
aux inscriptions sur des "pierres debout".

En bord de route une autre parcelle clôturée et nettoyée est localisée. Son emplacement est accessible.

Aucun employé vu sur le site. La Ste Maheri BTP qui devait être présente sur les lieux depuis le mardi n'est pas là.

Nous passerons à plusieurs reprises les jours suivant devant le site, mais personne n'y travaille et ne semble y avoir été aperçu.

4e et dernier cimetière de notre visite. Ramena.

Le cimetière de RAMENA.

Les gens du DLEM et nous, avions rendez-vous à Ramena, pour le dernier jour de notre visite à Diego.


Les entrepreneurs, chargés des travaux étaient également présents sur les lieux. Détails techniques de comment faire une coulée de béton pour les dalles recouvrant les tombes, les murs d’enceintes à lever, mais dans un bon état grâce au passage de nos amis du DLEM.

Balisage depuis le bord de route à refaire, comme pour ceux de Sakaramy et Joffre-ville

Concertation de travail….

Nous avons effectué une série de photos de ces sites. Le Major Mencucci (PSO du DLEM) est satisfait dans l’ensemble et se charge de répercuter cette « mission » et faire connaître l’avancement des travaux par l’intermédiaire de Képi blanc (mensuel de la Légion étrangère).

Nous avions en notre possession, les documents nécessaires à l’identification des tombes (BMPA), mais les conditions rencontrées étant vraiment difficiles, le défrichage de Joffre-ville et Sakaramy (travail d’ampleur) n’étant pas terminé, voire pas débuté. Nous sommes restés dans l’impossibilité d’effectuer cette identification.

Nota : il serait judicieux de conserver, une fois les tombes rénovées, les plaques d’identifications actuelles de ces dernières.

Les membres de l’A.G.R.L.E.M. présents étaient :

Le Président l’A/c (er) Serge GARCETTE, le vice Président l’A/c (er) J-C SALATA, le délégué Nord-Ouest l’Adj (er) Peter MOLTRECHT, le Secrétaire général et Trésorier C/c (er) Patrick EECKMAN

Un membre sympathisant de notre Amicale, le Major (er) Eric PICARD


Pour le DLEM, le Major MENCUCCI, (PSO), le Major ROSSI, ainsi que l’Adj GRIGORIEV en charge du Casernement du DLEM.

Des remerciements particuliers au Major Gaffori, Adjoint de l’Attaché de Défense près de l’Ambassade de France à Madagascar qui nous a fourni les documents affairant à ces cimetières et œuvré à la réalisation de travaux pour ces derniers.

 


Diégo, Juin 2013

Le Président de l'AGRLEM

Le général Caillaud

Préface du général Bruno Dary

Né en 1921, sorti de Saint-Cyr dans l’arme de l’infanterie en 1942, Robert Caillaud appartient à cette génération du feu qui, après la défaite, a restauré le prestige des armes françaises et qui a continué de servir avec éclat celles-ci sur les théâtres d’Extrême-Orient et d’Algérie. « Diable rouge » dans l’Armée de Lattre, il entre au lendemain de la campagne contre l’Allemagne dans le monde légionnaire, dont il va devenir une haute figure, au 2e REI d’abord, au 2e BEP ensuite, au 2e REP enfin. Rompant avec l’esprit de routine et anticipant les missions futures, il transforme ce régiment, qui garde aujourd’hui encore l’empreinte du chef de corps exceptionnel que fut Caillaud.

À la Légion ou dans les troupes aéroportées, où il devient officier général et où il continue d’innover, Robert Caillaud imprime sa marque personnelle, celle d’un militaire hors du « moule », qui a pour horizon l’idéal auquel il a voué sa vie, celle d’un chef qui répand le courage autour de lui et qui entraîne l’adhésion, celle d’un homme exemplaire, aimé des humbles et vénéré par ses subordonnés.

D’un maquis de la Résistance à la présidence de l’Entraide parachutiste, la vie de Robert Caillaud fut tout entière tournée vers les autres, comme en attestent les nombreux témoignages et documents recueillis dans cet ouvrage consacré à sa mémoire, celle d’un homme de guerre et de cœur dont la personnalité et l’action ont eu une influence considérable sur de nombreux officiers.

Ancien de l’Armée de l’air, Jean-Pierre Simon a fondé le Groupement souvenir et traditions de la Légion étrangère, dont il est un ami de longue date. Il s’est appuyé pour l’écriture de ce livre sur les archives de l’armée de terre, les archives de la famille Caillaud et les témoignages des frères d’armes du général. Conformément au souhait de Mme Geneviève Caillaud, les droits d’auteur de l’ouvrage sont partagés entre le Foyer d’entraide de la Légion étrangère et l’Entraide parachutiste.

ISBN : 978-2-7587-0110-1

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L'action sociale du général Rollet

Samedi 21 septembre 2013


L'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère du Pays d'Aix et de la Sainte Baume m'avait demandé de présenter à Aubagne au cinéma du quartier Viénot, "l'action social du général Rollet". Au moment où s’amorcent les commémorations liées au centenaire de la guerre 14 – 18, il me semble intéressant de vous proposer cette mini-conférence et de mettre sous les feux de la rampe cet homme exceptionnel, « premier légionnaire de France » le général Paul Frédéric Rollet, à l'époque chef de corps du célèbre RMLE (Régiment de Marche de la Légion Etrangère):

Tout commence en 1875, année qui a vu naître Paul-Frédéric Rollet. Son père affecté au 46° Régiment d’Infanterie de ligne à Auxerre est capitaine, grade attribué en 1871 à titre exceptionnel en raison de son comportement durant la guerre de 1870-71. Nul doute que l’influence de son père - pour lequel il nourrissait une véritable vénération - l’a conduit tout naturellement à choisir le métier des armes. Une deuxième approche paraît intéressante aussi : le fait que plusieurs fois il s’est retrouvé sous les ordres du célèbre commandant Brundsaux dont l’effigie coiffée d’un casque colonial, type Madagascar ou Dahomey, est l’un des barbus, sentinelles géantes qui gardent notre monument aux morts à Aubagne. Enfin au cours de ses multiples affectations tant à Madagascar qu’en Algérie et au Maroc, il rencontra celui qui devait devenir un de ses amis: Louis, Hubert, Gonzalve Lyautey. Tous les gens qui ont eu le privilège de côtoyer le maréchal Lyautey ne pouvaient rester indifférents au contact de cet homme exceptionnel qui était doté d’un réel pouvoir et d’un charisme hors du commun. Le jeune lieutenant Rollet, ne pouvait avoir de meilleur exemple que cet officier au caractère remarquable. Peu de temps après son entrée dans le corps des officiers, le lieutenant Lyautey avait montré sa forte personnalité en publiant audacieusement en 1891, dans la Revue des deux mondes le « rôle social de l’Officier », dans lequel il faisait connaître sa conception humaniste de l’Armée. Ce livre bouleversa le monde militaire et civil de l’époque et influença toute une génération d’officiers.

Cependant, pour ce qui est de l’action sociale du général Rollet, ce n’est qu’à partir de 1925, lorsqu’il est chef de corps du 1er Régiment Etranger d’Infanterie que se fait ressentir une réelle nécessité d’organiser « l’après Légion » des légionnaires rendus à la vie civile. C’est pour lui une vraie prise de responsabilité; l’inexistence d’une action sociale légionnaire lui apparaît comme un vide. Un constat simple s’offre à nous, il suffit d’ouvrir le fameux « livre d’or de la Légion étrangère » celui de 1931. Il comprend très exactement 374 pages et seules 2 d’entres-elles sont réservées aux « œuvres d’entraide et d’assistance, sociétés d’anciens légionnaires », la FSALE de l’époque et encore, en y retirant le superflu et l’inutile, il reste bien peu de place proprement dite à l’action sociale.

Bien entendu qu’il existait le « Centre de repos d’Arzew » qui durera, d’ ailleurs 34 ans, celui de Salé au Maroc, un « centre d’hébergement » de 20 lits à Marseille au 21 rue des 13 escaliers et en 1933, la maison de retraite d’Auriol dite « le petit village international de la Vède ». Bien entendu aussi que de nombreux libérés restaient en Algérie ou au Maroc, mais avec un effectif de plus de vingt mille hommes, la légion « lâchait », chaque mois sur le port de Marseille, près d’une centaine de nouveaux « anciens légionnaires » qui se retrouvaient livrés à eux-mêmes .

Lorsqu’éclate en 1929, la crise économique mondiale, une incontrôlable vague de chômage déferla sur l’Europe. Cette situation ne pouvait arranger les situations des légionnaires « rendus » à la vie civile.

Pour mieux appréhender les répercussions de cette débâcle mondiale sur la vie des anciens légionnaires en France métropolitaine, le Général demande en 1932, au capitaine Rollin, patron du Service d’Immatriculations de la Légion à Marseille, de faire une étude minutieuse et sans concession sur les conditions dans lesquelles s’effectuent le retour à la vie civile des légionnaires et surtout sur les améliorations possibles à y apporter.

Entretenant d’étroites relations avec les amicales, le capitaine Rollin s’acquitte de sa mission et rend compte peu de temps après au Général du résultat de ses investigations: le constat qui en résulta était des plus sévères et surtout sans appel ! C’était celui d’un horrible parcours du combattant que constituaient, les formalités administratives pour des étrangers qui n’avaient pas connaissance de leurs droits, qui maitrisaient mal la langue française et qui ne savaient où et à qui s’adresser.

Une évidence s’imposait: le grand besoin pour les libérés d’être soutenus, seuls ils ne pouvaient et ne savaient bénéficier de leurs droits.

Le Général était persuadé que la Légion ne pouvait continuer à se désintéresser du sort de ses anciens serviteurs d’autant qu’il était convaincu que porter une aide conséquente aux anciens se répercuterait sur le moral des légionnaires en activité de service qui verraient, avec grand soulagement, l’occasion de ne plus penser avec appréhension au moment de leur départ de la Légion. C’est aussi cela, précise-t-il, l’esprit de famille légionnaire.

Ces hommes déchargés de leur service légionnaire ne comprenaient pas qu’ils ne puissent trouver à leur libération, une aide officielle organisée, dans un pays à la grandeur duquel ils ont donné de leur temps par au moins 5 ans d’une vie très dure payant au prix fort de leur sang versé.

Dans le mensuel « La Légion étrangère » en 1931, un ancien adjudant s’exprime en ces termes: « Dois-je mendier dans la rue, moi, ancien légionnaire avec 11 ans de service, médaillé militaire, ou me laisser arrêter pour vagabondage, puis reconduire à la frontière entre deux gendarmes, ou bien dois-je me suicider ? »

Conscient de la gravité de la situation, le Général décide d’appliquer son axe d’effort, dans un premier temps, sur les objectifs suivants:

  • Souci de donner aux retraités et réformés les moyens d’une nouvelle existence à l’abri de la misère,
  • Maintenir « l’esprit Légion » entre les anciens en créant des liens qui les attachent à la famille légionnaire
  • Meilleur passage de la vie militaire à la vie civil ;

L’entraide légionnaire:

L’entraide légionnaire était devenue pour le Général une priorité. Il fallait défendre et appliquer l’idée que le « libéré » puisse trouver du travail, élément indispensable à sa bonne intégration dans un milieu civil sans concession du fait même que celui-ci connaissait une crise économique sans précédent.

Cependant, cette œuvre d’entraide s’avéra d’emblée plus complexe à organiser que prévu et la première des difficultés et non des moindres, était de réunir les fonds nécessaires sans lesquels aucune action sociale n’est possible.

Le capitaine Rollin, concluant une seconde étude estimait que l’action sociale ne pouvait perdurer que si : elle devenait une mission prioritaire et surtout, qu’elle devait être totalement indépendante des amicales et sociétés d’anciens légionnaires qui n’arrivaient pas à se fédérer, se concurrençaient maladroitement et surtout n’arrivaient pas à s’organiser.

Fort de ce constat, le fil conducteur qui guida le Général se concrétisa par les actions suivantes :

  • Procurer un travail avec contrat d’embauche;
  • Orienter ceux qui ne veulent pas se fixer en région marseillaise;
  • Maintenir le contact avec tous les anciens légionnaires;
  • Offrir un refuge aux retraités et réformés;
  • Créer des points d’accueil pour les formalités administratives à Marseille et à Paris;
  • Étudier les modifications à apporter aux lois et règlements en vigueur;
  • Solliciter les offres d’emploi et les centraliser;
  • Intervenir et garder en permanence le contact avec le ministère du travail;
  • Se procurer les ressources de fonctionnement de ce volet social, les répartir entre les centres d’hébergement;
  • Contrôler l’emploi des fonds pour chacun de ces centres;

C’était pour le « Père des légionnaires » un autre et nouveau combat ; celui, cette fois-ci, contre l’égoïsme et l’indifférence

Le rayonnement du général Rollet a fait énormément pour stimuler et sacraliser les liens entre la Légion d’active et celle des anciens.

En conclusion, que pouvons nous retenir du « rôle social » du général Rollet ou quelles ont été les actions menées sous son influence ?

Ce que l’action s’est concrétisée autour de :

  • L’abolition du « maquis » des formalités administratives,
  • La mise à jour des livrets individuels,
  • Les rappels de soldes et de primes,
  • L’établissement des pensions de retraite ou de réforme qui étaient des plus négligés et en particulier pour les réformes d’affections pour lesquelles la présomption d’origine ne pouvait être établie,
  • Le pécule de libération,
  • L’habillement des libérés en vêtements civils corrects et décents, autres que le costume dit « Clémenceau » sans col.
  • Les conditions de transport différents de ceux qui consistaient à partager les fonds de cale avec les bestiaux…
  • Les attributions de titre de transport et titres liés aux frais de voyage,
  • La facilité de résider en France pour les anciens de nationalité étrangère avec la possibilité, certificat de bonne conduite obtenu, de se faire attribuer une carte de séjour,
  • Les aides financières aux centres à travers de nombreuses sources comme à titre d’exemple la loterie nationale, zone d’influence des « Gueules cassées »,
  • Et enfin un soutien permanent aux mobilisés par l’intermédiaire des amicales et des sociétés d’anciens légionnaires.

Dès 1939, ses ennuis de santé deviennent plus fréquents, plus graves, et plus préoccupants ce qui oblige le Général à réduire considérablement ses activités mais ne l’empêche pas de continuer à s’intéresser de près au bureau d’accueil des anciens légionnaires, des Invalides, d’assurer les présidences des « Amis de la Légion » ainsi que celle des « Gueules cassées ».

Le 15 avril 1941, le général Rollet s’entretient encore avec quelques intimes des problèmes du moment, sans avoir perdu confiance en lui.

Le 16 au petit matin, il rend le dernier soupir, sans s’être vu mourir.

En supplément permettez-moi de vous présenter un petit texte du maréchal Lyautey qui pourrait parfaitement être d’actualité:

« Ce n’est plus un mystère que chez nous l’éducation du citoyen reste à faire. La démocratie l’appelle et l’exige.

A défaut, la liberté dégénère en licence, l’ordre public est troublé, l’autorité bafouée.

Aucune construction politique, aucune doctrine économique, aucun régime social, même le plus généreux, ne vaudront si le citoyen fait un usage insensé de la parcelle de souveraineté dont il dispose.

L’intérêt national n’a que trop souffert de ce manque d’éducation.

Il est grand temps d’y songer si l’on veut empêcher le pays de rouler aux abîmes. »

C’est écrit en 1891. Il y a 122 ans.


Éloge funèbre du Lieutenant-Colonel ESTAY


Mon colonel,

 

Il m’appartient aujourd’hui d’assumer la lourde tâche de faire votre éloge funèbre, moi qui n’aime guère écrire. Mon allocution sera complétée par celle que m’a transmise hier le général Raoul Forcin qui vous a succédé à Castelnaudary et malheureusement empêché de venir aujourd’hui, ce qui explique quelques redites et maladresses dans ces propos que vous voudrez bien me pardonner.

 

Né en 1930 dans ce petit coin du Périgord où plongent vos racines familiales, vos chers parents vous ont appris très tôt que, à moins d’être né avec une cuiller en argent dans la bouche, toute situation durable ne s’obtient que par un dur labeur et souvent des privations et que toute estime pérenne ne se bâtit que sur l’honnêteté et l’entraide, notions qui vous accompagneront dans toute votre carrière.

Vous n’étiez pas bien vieux quand la 2e Guerre Mondiale viendra embraser de nouveau le vieux continent et le monde et que l’occupant vient étendre sur la région son ombre et la servitude. C’est cela qui a poussé votre père à s’engager dans la Résistance en participant à la création du groupe “Soleil”: une plaque a été scellée en souvenir sur le mur d’enceinte de votre maison, certains l’ont peut être remarquée en venant. Le jeune Jean-Marie Estay n’hésite pas malgré son âge à s’engager dans les traces de son père pour servir d’agent de liaison et de transmission des messages entre les groupes. Pour l’anecdote, vous m’aviez raconté qu’un jour cela vous a valu une bonne claque d’un certain André Malraux, de passage chez vos parents, et qui venait de s’apercevoir que vous vous intéressiez de trop près au pistolet qu’il avait déposé sur la cheminée en entrant.

C’est peut-être, avec la passion de la chasse qui sommeille en tout homme de cette région, une des raisons de votre passion pour les armes, et qui sait, de votre engagement dans l’armée. En effet, après la guerre, après avoir terminé votre scolarité et le collège et avoir été embauché dans divers métiers, proches de la terre, vous décidez, contre l’avis de votre père, je crois, d’embrasser la carrière des armes.

Vous vous retrouvez alors en Algérie et vous prenez déjà du galon comme aspirant puis sous-lieutenant de réserve, et vous prenez part à plusieurs interventions. Votre instinct de chasseur vous sauvera d’ailleurs la vie, en 1959 en déclenchant une embuscade qui vous était tendue sur la route de Margueritte, petit hameau qui à changé de nom aujourd’hui et qui se trouve à 9 km au nord-est de Miliana. Vous vous en tirez avec de graves blessures qui nécessiteront votre rapatriement sanitaire en métropole: vous serez alors décoré de la médaille des blessés et de la Légion d’honneur.Vous êtes alors désigné pour un stage d’intégration à l’Ecole de Saint-Maixent. Là, vous faites part à un de vos instructeurs le capitaine de Chastenet, ancien de la Légion étrangère de votre désir d’intégrer cette arme prestigieuse. Il vous suggère alors de demander votre affectation dans un régiment de Tirailleurs en Allemagne et à ce moment, de demander votre affectation par permutation avec un officier de la Légion muté dans votre régiment: Le stratagème fonctionne et c’est ainsi que vous arrivez dans la Légion étrangère, que vous ne quitterez plus guère au cours de votre carrière.

Affecté au groupement d’instruction de la Légion étrangère, le GILE, vous vivez le rapatriement en Corse de cette unité, et compte tenu de vos décorations et de votre expérience, en plus de chef de peloton d’instruction vous êtes aussi, président des lieutenants. C’est à ce titre que vous prenez la défense d’un lieutenant victime d’une grave altercation dans un bistrot cortenais. Le patron de la Légion décide alors de vous faire prendre un peu le large en vous affectant dans le Sud algérien d’abord la 2e Compagnie saharienne portée de Légion étrangère (2e CSPL) puis au 4e Régiment étranger d’infanterie dont vous devenez le porte-drapeau, sous les ordres du colonel Brûlé, jusqu’à la dissolution du régiment en 1964. Vous êtes alors affecté hors Légion au 126e Régiment d’infanterie de Brive en 1965.

Nommé capitaine en 1967, vous revenez à la Légion et êtes affecté à la prestigieuse 13e Demi Brigade de Légion étrangère à Djibouti. C’est là que nous faisons connaissances tous les deux, ainsi que le jeune lieutenant Le Flem, devenu général et qui assiste aujourd’hui à ce dernier hommage. Vous commandez alors la 3e compagnie à Ali Sabieh.

De retour en métropole vous êtes affecté en 1969 au poste de recrutement de la Légion de Paris, et vous couvrez ainsi une bonne partie du territoire français, loin de la Maison-mère d’Aubagne, ce qui n’est pas pour vous déplaire et vous laisse beaucoup d’initiatives.

Nommé chef de bataillon en 1974 vous êtes alors affecté au 2e Régiment Etranger en Corse, pour prendre le commandement du Groupement d’Instruction de la Légion étrangère. C’est là que nous nous retrouverons pour la 2e fois.

En 1975 suite au meurtre de deux bergers corses par un déserteur de la Légion, l’événement est monté en épingle par les autonomistes corses qui demandent le départ de l’unité et même la dissolution de la Légion pour les plus virulents. Le ministre de la Défense tranche en décidant de transférer le Groupement d’Instruction de la Légion étrangère sur le continent. En une semaine de chef de bataillon Estay effectue le déménagement des deux compagnies d’engagés volontaires sur le continent et se dépense sans compter pour trouver une ville d’accueil pour l’ensemble de GILE: C’est lui qui réussira l’implantation de cette formation à Castelnaudary, le plus beau succès de toute sa carrière. Mais je ne m’étendrai pas tout de suite sur cet événement que décrira bien mieux que moi le général Raoul Forcin dans l’allocution que le général Le Flem lira à la fin de mon propos.

Lorsqu’il passe le relais du GILE au colonel Forcin, il prend les fonctions de Chef du Service Information et Historique de la Légion et devient ainsi le 13e rédacteur en chef de notre revue Képi blanc. Il est nommé lieutenant colonel en 1978. En 1979 il quitte définitivement la Légion étrangère, pour occuper le poste important de chef de la Sécurité militaire à Bordeaux, non sans m’avoir alors fait désigner pour prendre sa succession à Aubagne.

Il rejoint le Gabon où le président Bongo lui confie un poste important, avec l’aval de Paris, bien sûr. C’est malheureusement en son absence qu’il a la douleur de perdre sa plus jeune fille, Isabelle, regret qui le poursuivra toute sa vie.

En 1985 il rentre définitivement en métropole pour se retirer dans sa Dordogne natale où il cumule les activités bénévoles: anciens combattants, associations de chasse, œuvres sociales (justice, maison de retraite) en liaison avec la DDAS.

Avant de lire le texte du général Forcin permettez-moi, mon colonel, mon ami, de souligner quelques traits de votre personnalité:

- votre attachement quasi filial aux plus grands chefs sous les ordres desquels vous avez servi: je veux parler du général Lardry, du général Brûlé et du général Fourreau.

- le soutien sans faille que vous avez donné à vos subordonnés, officiers, sous-officiers ou légionnaires, capable de les défendre bec et ongles quand nécessaire.

- l’exemple que vous donniez de votre souci permanent de servir la Légion étrangère et la France. “Servir et non se servir”, c’est un précepte que vous avez toujours cherché à nous inculquer.

 

 

Et maintenant, c’est le point le plus important de ce propos, l’allocution du général Raoul Forcin que va vous lire le général Le Flem

 

PROPOS du Général (2 S) R.FORCIN

sur les résultats obtenus par le Colonel ESTAY

dans l’implantation du Groupement d’Instruction de la LEGION ETRANGERE à CASTENAUDARY

 

J’ai connu le Colonel Jean Marie ESTAY en 1974,1975: j’étais à la tête du GOLE à BONIFACIO et il commandait le Groupement d‘Instruction de la LEGION ETRANGERE à CORTE. Il avait un caractère chaleureux, nous avions d’excellentes relations.

Nous devions faire plus ample connaissance en 1977, alors que je m’apprêtais à prendre sa succession à CASTELNAUDARY pour ensuite assurer, le 3 septembre 1977, le Commandement du Régiment d’Instruction de la LEGION ETRANGERE créé le jour même. Je suis donc en mesure de juger l’homme et d’apprécier la situation qu’il a laissée à son départ.

Après le meurtre, en été 1976, de deux bergers corses par un légionnaire déserteur, le Commandement décide le transfert du GILE sur le continent; le Commandant ESTAY, qui officialise l’arrivée de la Légion à CASTENAUDARY par un grand défilé organisé en ville le 16 Décembre 1976, ne se fait pas d’illusions sur l’ampleur de la tâche et les enjeux qui se présentent: il faut absolument réussir l’implantation du Groupement, sans quoi un échec peut avoir de lourdes conséquences pour la Légion dans son ensemble.

La tâche n’est pas facile. La municipalité, Monsieur CASSABEL maire en tête, est très favorable à la Légion. Les populations sont partagées; le meurtre de Corse a laissé des traces.

L’infrastructure est peu adaptée à la venue de Légionnaires à l’instruction: casernement très ancien, pas de terrains de manœuvre, stand pour tir réduit dans l’agglomération. Etc, etc

Seuls points favorables: le Lycée et les écoles sont prêts à accueillir les enfants des cadres.

Face à cette situation le Commandant ESTAY, homme de caractère, Officier de Légion compétent, décide d’agir avec réalisme sans attendre les moyens que ne peut, dans l’immédiat, lui donner le commandement.

Pour montrer à la population ce qu’est un légionnaire il demande aux cadres de vivre au milieu des habitants, en tenue militaire, chose rare à l’époque.

Il ordonne les sorties en ville des jeunes EV par section.

Des liens se créent, l’estime fait suite à la crainte: les cérémonies attirent la foule. Les journées des crèches font le plein. A moins d’imprévisible, la partie est gagnée !

Au plan instruction, il encourage les Commandants de Cie à rechercher des bivouacs à l’extérieurs dans des fermes.

Il demande à la municipalité des créneaux de piscine de stade. Le 3éme RPIma de Carcassonne lui ouvre ses champs de tir .

L’instruction peut reprendre.

 

 

LA PHASE DE L’IMPLANTATION EST GAGNEE

LE COMMANDANT ESTAY A BIEN MERITE DE LA LEGION.

 

Aux autres d’acheter des terrains de manœuvre, de trouver des refuges en montagne, de lancer un nouveau casernement avec ses dépendances, etc etc, jusqu’aux installations actuelles les plus modernes.

Mon cher ESTAY j’ai appris que tu ne voulais pas de laïus pour ton départ.Je n’ai pas pu te suivre dans tes dernières volontés; on te devait bien cela, tu ne m’en voudras, pas je suis sùr. Repose en Paix



A ORTHEVIELLE le 14 Août 2013
Le Général ( 2 S) R. FORCIN, ancien commandant
du Régiment d’Instruction de la Légion Etrangère (1977-1979)

Éloge funèbre du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc


Prononcé par le général d’armée (2S) Bruno DARY,

Président de l’Association des anciens légionnaires parachutistes (AALP) le vendredi 30 août 2013 à Lyon.

Mon commandant, mon ancien,
Ils sont là, ils sont tous présents, qu’ils soient vivants ou disparus, oubliés de l’histoire ou célèbres, croyants, agnostiques ou incroyants, souffrant ou en pleine santé, jeunes soldats ou anciens combattants, civils ou militaires, ils sont tous présents, si ce n’est pas avec leur corps, c’est par leur cœur ou par leur âme !

Tous ceux qui, un jour, ont croisé votre chemin, ou ont fait avec vous une partie de votre route ou plutôt de votre incroyable destinée, sont regroupés autour de vous : les lycéens de Bordeaux, les résistants du réseau Jade-Amicol, les déportés du camp de Langenstein, vos frères d’armes, vos légionnaires que vous avez menés au combat, ceux qui sont morts dans l’anonymat de la jungle ou l’indifférence du pays, les enfants de Talung que vous avez dû laisser derrière vous, les harkis abandonnés puis livrés aux mains du FLN !

Je n’oublie pas vos parents et votre famille, qui ont partagé vos joies et vos épreuves ; il faut ajouter à cette longue liste, les jeunes générations, qui n’ont connu, ni la Guerre de 40, ni l’Indochine, pas plus que l’Algérie, mais qui ont dévoré vos livres, qui vous ont écouté et que vous avez marqués profondément !

Cette liste ne serait pas complète, si n’était pas évoquée la longue cohorte des prisonniers, des déchus, des petits et des ans-grades, les inconnus de l’histoire et des médias, ceux que vous avez croisés, écoutés, respectés, défendus, compris et aimés et dont vous avez été l’avocat.

Eux tous s’adressent à vous aujourd’hui, à travers ces quelques mots et, comme nous en étions convenus la dernière fois que nous nous sommes vus et embrassés chez vous, je ne servirai que d’interprète, à la fois fidèle, concis et surtout sobre.

Aujourd’hui, Hélie, notre compagnon fidèle, c’est vous qui nous quittez, emportant avec vous vos souvenirs et surtout vos interrogations et vos mystères ; vous laissez chacun de nous, à la fois heureux et fier de vous avoir rencontré, mais triste et orphelin de devoir vous quitter.

Vous laissez surtout chacun de nous, seul face à sa conscience et face aux interrogations lancinantes et fondamentales qui ont hanté
votre vie, comme elles hantent la vie de tout honnête homme, qui se veut à la fois homme d’action et de réflexion, et qui cherche inlassablement à donner un sens à son geste !

Parmi tous ces mystères, l’un d’eux ne vous a jamais quitté. Il a même scandé votre vie ! C’est celui de la vie et de la mort. Car qui d’autres mieux que vous, aurait pu dire, écrire, prédire ou reprendre à son compte ce poème d’Alan Seeger, cet Américain, à la fois légionnaire et poète, disparu à 20 ans dans la tourmente de 1916 : « j’ai rendez-vous avec la mort » ?

C’est à 10 ans que vous avez votre premier rendez-vous avec la mort, quand gravement malade, votre maman veille sur vous, nuit et jour ; de cette épreuve, vous vous souviendrez d’elle, tricotant au pied de votre lit et vous disant : « Tu vois Hélie, la vie est ainsi faite comme un tricot : il faut toujours avoir le courage de mettre un pied devant l’autre, de toujours recommencer, de ne jamais s’arrêter, de ne jamais rien lâcher ! »

Cette leçon d’humanité vous servira et vous sauvera quelques années plus tard en camp de concentration. Votre père, cet homme juste, droit et indépendant, qui mettait un point d’honneur durant la guerre, à saluer poliment les passants, marqués de l’étoile jaune, participera aussi à votre éducation ; il vous dira notamment de ne jamais accrocher votre idéal, votre ‘‘étoile personnelle’’ à un homme, aussi grand fût-il !

De l’époque de votre jeunesse, vous garderez des principes stricts et respectables, que les aléas de la vie ne vont pourtant pas ménager ; c’est bien là votre premier mystère d’une éducation rigoureuse, fondée sur des règles claires, simples et intangibles, que la vie va vous apprendre à relativiser, dès lors qu’elles sont confrontées à la réalité !

Puis, à 20 ans, vous aurez votre deuxième rendez-vous avec la mort ! Mais cette fois-ci, vêtu d’un méchant pyjama rayé, dans le camp de Langenstein. Deux ans de déportation mineront votre santé et votre survie se jouera à quelques jours près, grâce à la libération du camp par les Américains.

Mais votre survie se jouera aussi par l’aide fraternelle d’un infirmier français qui volait des médicaments pour vous sauver d’une pneumonie, puis celle d’un mineur letton, qui vous avait pris en affection et qui chapardait de la nourriture pour survivre et vous aider à supporter des conditions de vie et de travail inhumaines.

En revanche, vous refuserez toujours de participer à toute forme d’emploi administratif dans la vie ou l’encadrement du camp d’internement, ce qui vous aurait mis à l’abri du dénuement dans lequel vous avez vécu.
Vous y connaitrez aussi la fraternité avec ses différentes facettes : d’un côté, celle du compagnon qui partage un quignon de pain en dépit de l’extrême pénurie, du camarade qui se charge d’une partie de votre travail malgré la fatigue, mais de l’autre, les rivalités entre les petites fraternités qui se créaient, les cercles, les réseaux d’influence, les mouvements politiques ou les nationalités….

Mystère, ou plutôt misère, de l’homme confronté à un palier de souffrances tel qu’il ne s’appartient plus ou qu’il perd ses références intellectuelles, humaines et morales !

Vous avez encore eu rendez-vous avec la mort à 30 ans, cette fois, à l’autre bout du monde, en Indochine. Vous étiez de ces lieutenants et de ces capitaines, pour lesquels de Lattre s’était engagé jusqu’à l’extrême limite de ses forces, comme sentinelles avancées du monde libre face à l’avancée de la menace communiste.
D’abord à Talung, petit village à la frontière de Chine, dont vous avez gardé pieusement une photo aérienne dans votre bureau de Lyon.
Si les combats que vous y avez mené n’eurent pas de dimension stratégique, ils vous marquèrent profondément et définitivement par leur fin tragique : contraint d’abandonner la Haute région, vous avez dû le faire à Talung, sans préavis, ni ménagement ; ainsi, vous et vos légionnaires, quittèrent les villageois, en fermant les yeux de douleur et de honte !

Cette interrogation, de l’ordre que l’on exécute en désaccord avec sa conscience, vous hantera longtemps, pour ne pas dire toujours !
Plus tard, à la tête de votre Compagnie du 2° Bataillon étranger de parachutistes, vous avez conduit de durs et longs combats sous les ordres d’un chef d’exception, le chef d’escadron RAFFALLI : Nhia Lo, la Rivière Noire, Hoa Binh, Nassan, la Plaine des Jarres.

Au cours de ces combats, à l’instar de vos compagnons d’armes ou de vos aînés, vous vous sentiez invulnérables ; peut-être même, vous sentiez-vous tout permis, parce que la mort était votre plus proche compagne : une balle qui vous effleure à quelques centimètres du cœur, votre chef qui refuse de se baisser devant l’ennemi et qui finit pas être mortellement touché ; Amilakvari et Brunet de Sairigné vous avaient montré le chemin, Segrétain, Hamacek, Raffalli et plus tard Jeanpierre, Violès, Bourgin, autant de camarades qui vous ont quitté en chemin.

Parmi cette litanie, on ne peut oublier, votre fidèle adjudant
d’unité, l’adjudant Bonnin, qui vous a marqué à tel point, que, plus tard, vous veillerez à évoquer sa personnalité et sa mémoire durant toutes vos conférences ! Et avec lui, se joignent tous vos légionnaires, qui ont servi honnêtes et fidèles, qui sont morts, dans l’anonymat mais face à l’ennemi, et pour lesquels vous n’avez eu le temps de dire qu’une humble prière.
Tel est le mystère de la mort au combat, qui au même moment frappe un compagnon à vos côtés et vous épargne, pour quelques
centimètres ou une fraction de seconde !

10 ans plus tard, vous aurez encore rendez-vous avec la mort ! Mais cette fois-ci, ce ne sera pas d’une balle perdue sur un champ de bataille, mais de 12 balles dans la peau, dans un mauvais fossé du Fort d’Ivry.

En effet, vous veniez d’accomplir un acte grave, en vous rebellant contre l’ordre établi et en y entraînant derrière vous une unité d’élite de légionnaires, ces hommes venus servir la France avec honneur et fidélité. Or retourner son arme contre les autorités de son propre pays reste un acte très grave pour un soldat ; en revanche, le jugement qui sera rendu - 10 ans de réclusion pour vous et le sursis pour vos capitaines - montre qu’en dépit de toutes les pressions politiques de l’époque, en dépit des tribunaux d’exception et en dépit de la rapidité du jugement, les circonstances atténuantes vous ont été reconnues.

Elles vous seront aussi été reconnues 5 ans après, quand vous serez libéré de prison, comme elles vous seront encore reconnues quelques années plus tard quand vous serez réhabilité dans vos droits ; elles vous seront surtout reconnues par la nation et par les médias à travers le succès éblouissant de vos livres, celui de vos nombreuses conférences et par votre témoignage d’homme d’honneur. Ces circonstances atténuantes se transformeront finalement en circonstances exceptionnelles, lorsque, 50 ans plus tard, en novembre 2011, le Président de la République en personne vous élèvera à la plus haute distinction de l’Ordre de la Légion d’Honneur ; au cours de cette cérémonie émouvante, qui eut lieu dans le Panthéon des soldats, nul ne saura si l’accolade du chef des armées représentait le pardon du pays à l’un de ses grands soldats ou bien la demande de pardon de la République pour avoir tant exigé de ses soldats à l’époque de l’Algérie. Le pardon, par sa puissance, par son exemple et surtout par son mystère, fera le reste de la cérémonie !….

Aujourd’hui, vous nous laissez l’exemple d’un soldat qui eut le courage, à la fois fou et réfléchi, de tout sacrifier dans un acte de désespoir pour sauver son honneur ! Mais vous nous quittez en sachant que beaucoup d’officiers ont aussi préservé leur honneur en faisant le choix de la discipline.

Le mot de la fin, si une fin il y a, car la tragédie algérienne a fait couler autant d’encre que de sang, revient à l’un de vos contemporains, le général de Pouilly, qui, au cours de l’un des nombreux procès qui suivirent, déclara, de façon magistrale et courageuse, devant le tribunal : « Choisissant la discipline, j’ai également choisi de partager avec la Nation française la honte d’un abandon…

Et pour ceux qui, n’ayant pas pu supporter cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira sans doute que leur crime est moins grand que le nôtre » !

Et puis, quelque 20 ans plus tard, alors que, depuis votre sortie de prison, vous aviez choisi de garder le silence, comme seul linceul qui convienne après tant de drames vécus, alors que vous aviez reconstruit votre vie, ici même à Lyon, vous êtes agressé un soir dans la rue par deux individus masqués, dont l’un vous crie, une fois que vous êtes à terre : « Tais-toi ! On ne veut plus que tu parles ! »

Cette agression survenait après l’une de vos rares interventions de l’époque ; elle agira comme un électrochoc et vous décidera alors à témoigner de ce que vous avez vu et vécu à la pointe de tous les drames qui ont agité la France au cours du XXème siècle.

Ainsi, au moment où vous comptiez prendre votre retraite, vous allez alors commencer, une 3° carrière d’écrivain et de conférencier. Alors que le silence que vous aviez choisi de respecter, vous laissait en fait pour mort dans la société française, ce nouvel engagement va vous redonner une raison de vivre et de combattre !

Toujours ce mystère de la vie et de la mort ! Au-delà des faits et des drames que vous évoquerez avec autant d’humilité que de pudeur, vous expliquerez les grandeurs et les servitudes du métier des armes et plus largement de celles de tout homme.

A l’égard de ceux qui ont vécu les mêmes guerres, vous apporterez un témoignage simple, vrai, poignant et dépassionné pour expliquer les drames vécus par les soldats, qui, dans leur prérogative exorbitante de gardien des armes de la cité et de la force du pays, sont en permanence confrontés aux impératifs des ordres reçus, aux contraintes de la réalité des conflits et aux exigences de leur propre conscience, notamment quand les circonstances deviennent exceptionnellement dramatiques. A l’égard des jeunes générations, qui n’ont pas connu ces guerres, ni vécu de telles circonstances, mais qui vous ont écouté avec ferveur, vous avez toujours évité de donner des leçons de morale, ayant vous-même trop souffert quand vous étiez jeune, des tribuns qui s’indignaient sans agir, de ceux qui envoyaient les jeunes gens au front en restant confortablement assis ou de notables dont la prudence excessive servait d’alibi à l’absence d’engagement.

Vous êtes ainsi devenu une référence morale pour de nombreux jeunes, qu’ils fussent officiers ou sous-officiers ou plus simplement cadres ou homme de réflexion.

Puis dans les dernières années de votre vie, vous avez aussi eu plusieurs rendez-vous avec la mort, car votre « carcasse » comme vous nous le disiez souvent, finissait pas vous jouer des tours et le corps médical, avec toute sa compétence, sa patience et son écoute, ne pouvait plus lutter contre les ravages physiques des années de déportation, les maladies contractées dans la jungle indochinoise et les djebels algériens, les conséquences des années de campagnes, d’humiliation ou de stress.

Pourtant, vous avez déjoué les pronostics et vous avez tenu bon, alors que vous accompagniez régulièrement bon nombre de
vos frères d’armes à leur dernière demeure ! Là encore, le mystère de la vie et de la mort vous collait à la peau.

Et puis, aujourd’hui, Hélie, notre ami, vous êtes là au milieu de nous ; vous, l’homme de tous les conflits du XXème siècle, vous vous êtes endormi dans la paix du Seigneur en ce début du XXI ème siècle, dans votre maison des Borias que vous aimiez tant, auprès de Manette et de celles et ceux qui ont partagé l’intimité de votre vie.

Mais, Hélie, êtes-vous réellement mort ? Bien sûr, nous savons que nous ne croiserons plus vos yeux d’un bleu indéfinissable ! Nous savons que nous n’écouterons plus votre voix calme, posée et déterminée ! Nous savons aussi que, lors de nos prochaines étapes à Lyon, seule Manette nous ouvrira la porte et nous accueillera !

Nous savons aussi que vos écrits sont désormais achevés !
Mais, Hélie, à l’instar de tous ceux qui sont ici présents, nous avons envie nous écrier, comme cet écrivain français : « Mort, où est ta victoire ? »
Mort, où est ta victoire, quand on a eu une vie aussi pleine et aussi intense, sans jamais baisser les bras et sans jamais renoncer ?

Mort, où est ta victoire, quand on n’a cessé de frôler la mort, sans jamais chercher à se protéger ?
Mort, où est ta victoire, quand on a toujours été aux avant-gardes de l’histoire, sans jamais manqué à son devoir ?

Mort, où est ta victoire, quand on a su magnifier les valeurs militaires jusqu’à l’extrême limite de leur cohérence, sans jamais défaillir à son honneur ?
Mort, où est ta victoire, quand on s’est toujours battu pour son pays, que celui-ci vous a rejeté et que l’on est toujours resté fidèle à soi-même ?
Mort, où est ta victoire, quand après avoir vécu de telles épreuves, on sait rester humble, mesuré et
discret ?
Mort, où est ta victoire, quand son expérience personnelle, militaire et humaine s’affranchit des époques,
des circonstances et des passions et sert de guide à ceux qui reprendront le flambeau ?

Mort, où est ta victoire, quand après avoir si souvent évoqué l’absurde et le mystère devant la réalité de la mort, on fait résolument le choix de l’Espérance ?

Hélie, notre frère, toi qui a tant prôné l’Espérance, il me revient maintenant ce vieux chant scout que tu as dû chanter dans ta jeunesse et sans doute plus tard, et que tous ceux qui sont présents pourraient entonner : « Ce n’est qu’un au revoir, mon frère ! Ce n’est qu’un au revoir ! Oui, nous nous reverrons Hélie ! Oui, nous nous reverrons » !

Oui, Hélie, oui, nous nous reverrons à l’ombre de Saint Michel et de Saint Antoine, avec tous tes compagnons d’armes, en commençant par les plus humbles, dans un monde sans injure, ni parjure, dans un monde sans trahison, ni abandon, dans un monde sans tromperie, ni mesquinerie, dans un monde de pardon, d’amour et de vérité !

A Dieu, Hélie….A Dieu, Hélie et surtout merci ! Merci d’avoir su nous guider au milieu des « champs de braise ! »

Recherche anciens présents lors du départ de la Légion à Bou Sfer.

Je vous demande de bien vouloir lancer un appel au sujet de la photo qui vient de me parvenir.

Il s’agit du départ de la Légion à Bou Sfer.

En analysant cette photo je suppose qu’il s’agit du départ du 2° REP en juin 1967 vers la Corse, avec à l’arrière un bon vieux Breguet Deux Ponts.

Je ne crois pas qu’il s’agisse du départ du 1° REC vers Orange qui a eu lieu en octobre 1967.

Il y aura certainement des anciens ou autres passionnés qui pourront me confirmer l’ Unité dont il s’agit.

D’avance merci.

Bernard Ballanger ancien de la Base Aérienne de Bou Sfer – Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Adresses utiles

Récit du gardien de buffles

Le vieux soldat


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« Tonio », légionnaire sabolien mort en Indochine - Sablé-sur-Sarthe

samedi 08 juin 2013

À l'occasion du 8 juin, journée d'hommage aux morts pour la France en Indochine, Louise Meunier raconte l'histoire de son frère. Pour qu'il ne reste pas qu'un nom sur une plaque.

À 72 ans, Louise Meunier a encore la voix qui s'étrangle quand elle se souvient de cette histoire « qui a amputé la vie de notre famille ».

Derrière les plaques scellées aux monuments aux morts de Sablé et Solesmes, il y a un fils, un frère, Antoine Gamboa, mort en 1953 dans l'opération « Mouette », pendant la guerre d'Indochine. Il avait 22 ans et devait rentrer par bateau 20 jours plus tard. « Il y a eu beaucoup d'autres soldats morts pour la France en Indochine et même côté indochinois mais là, c'était mon frère », défend Louise pour justifier son désir de témoigner.

L'histoire d'Antoine Gamboa commence au Portugal. Sa maman, Maria Fernandès, rejoint la France alors qu'il n'a que deux mois. Les anciens Saboliens se souviennent peut-être de cette dame, d'abord installée à Solesmes, puis commerçante à Sablé. « Quand mon frère est parti, en 1947, on habitait rue Saint-Nicolas, reprend Louise Meunier. La vie était très dure et Antoine, qui étudiait dans une école catholique, ne pouvait pas se permettre de continuer ses études. » Antoine a 17 ans, c'est un élève « brillantissime. Il nous tirait tous vers le haut ».

« Départ horrible »

Désireux de s'élever et de devenir français, il s'engage dans la Légion étrangère. Seul corps d'armée qu'il puisse intégrer, lui qui est né Portugais. Il quitte Sablé. La voix de Louise déraille. « Je m'en souviens. J'avais 6 ans, mais je m'en souviens. C'était un départ horrible. Extrêmement déchirant. » Marie-Jo aussi, pleure. L'autre soeur d'Antoine était sa confidente.

Antoine, lui, embarque d'abord pour l'Algérie puis pour « l'extrême Orient ». L'Indochine. Antoine Gamboa devient « Tonio ». Légionnaire, il gravit les échelons et les décorations pleuvent. Chef de poste radio en 1949, caporal-chef trois ans plus tard, Croix de guerre, sous-officier, il obtient la Médaille militaire en 1953.

Quand il tombe le 19 octobre 1953, il est chef de section promis à une nouvelle promotion. Dans une lettre que Louise Meunier conserve précieusement, un ami légionnaire de Tonio écrit : « Il n'aimait pas la guerre pour ce qu'elle a de laid, de pervers ou de hideux [...], mais il la faisait parce que, premièrement, il s'était engagé pour avoir le droit [...] de devenir français et secondement, parce qu'ici, même si la vie est dure [...], elle lui avait permis de se révéler à lui-même et aux autres. »

Le 19 mars 1958, la dépouille d'Antoine Gamboa a été rapatriée à Solesmes, où un détachement du Prytanée militaire de La Flèche lui a rendu hommage.

Aujourd'hui, dans le cimetière de Solesmes où son frère est enterré, devant le monument aux morts où figure le nom « A. Gamboa », sans aucune autre indication, Louise Meunier se dit soulagée d'avoir témoigné. « C'est tellement triste cette petite plaque... »

Céline BARDY.

Du bien-fondé des amicales et de l’intolérance de certains

Mercredi 5 juin 2013

Nous pourrions être orgueilleusement satisfaits de notre condition d’anciens légionnaires mais nous ne sommes que des êtres humains qu’un passage à la Légion a marqués à vie et il nous faut, dans une sorte de masochisme intérieur, créer des différences. Le choix de se fédérer en une communauté fraternelle et familiale se révèle pour beaucoup d’entre nous essentiel et montre notre attachement viscérale à une institution qui nous a tous éduqués a des degrés divers, formés et implantés dans le droit et le devoir liés par un sens de l’honneur et de la fidélité vissé au corps…

Mais au-delà des mots qui n’apportent aucun remède aux maux qui se présentent, nous devrions chercher à analyser correctement les problèmes qui s’imposent à notre communauté tels la rareté voire l’absence de jeunes nouveaux anciens légionnaires, l’adhésion de certaines de nos amicales à l’esprit et au corps et régler une bonne fois pour toutes ces dissidences et critiques qui ternissent notre cohésion jusqu’à se demander à quoi notre Fédération peut bien servir?

Des pointes de désaccord apparaissent mais ne sont pas évoquées, faute de temps ou de disposition, au cours de nos différents rassemblements. Présenter les finances c’est bien, mais il serait peut-être tout aussi judicieux de recueillir les avis de chacun sur des thèmes bien précis afin de comprendre pourquoi certaines choses semblent nous dépasser, comme la non-participation à une importante manifestation ou le retard inconscient ou pire, volontaire, du paiement d’une cotisation symbolique qui n’est là, en fait, que pour satisfaire une des closes des statuts.

En leur temps, des réunions regroupaient les présidents d’amicales ; hélas elles n’apportaient aucune évolution, chacun se questionnant sur le bien-fondé de la réunion, si ce n’était pour se retrouver de manière conviviale pour manger, boire et s’en retourner, à l’issue, dans ses terres ; le déplacement n’était que symbolique. Il montrait une belle fidélité mais sans obligation de résultat.

Aujourd’hui, il nous faut passer à la vitesse supérieure. Notre Président ne manquera sûrement pas de présenter son programme, excluant sans doute toute promesse, nous ne sommes quand même pas des hommes politiques, quoique, parfois… D’autorité il cherchera surtout l’adhésion de tous ses “sujets”, voilà bien une délicate affaire, et sans cesse il devra remettra le fer chaud sur l’enclume, la trempe est un art que peu de forgerons maîtrisent parfaitement sans expérience ; son prédécesseur en avait acquis une indiscutable notoriété quant à l’exécution et le nécessaire recul de perspective qui s’impose dans les situations délicates.

Des courants parfois contradictoires agitent la blogosphère des anciens légionnaires. Le courant entre anciens légionnaires séniors et anciens légionnaires jeunes a parfois du mal à passer. Les plus jeunes se considèrent parfois mal acceptés par les plus vieux. Conflit de générations ? C’est probable… « ah de mon temps… », le style de vie dans la société moderne a changé à une très grande vitesse qui surprend peut-être les plus âgés ou plus ex-gradés. Les corvées continuent d’être exécutées par ceux qui ont détenu un grade plus modeste, les « gilets verts », comme disent certains se regroupent et prêtent peu d’attention aux autres, bref, tout un faisceau de petits détails qui éloignent au lieu de rapprocher. En tout cas ces différents motifs font que le « sang nouveau » a du mal à se forger un passage au sein des amicales que les plus jeunes délaissent, alors?

Ch Mrt

 

Du bien-fondé des amicales et de l’intolérance de certains

Je viens de lire sur facebook le désarroi d’un ancien chef de peloton qui « s’est permis », le malheureux ( !), de donner de manière courtoise, sur la page d’un autre ancien, son opinion sur un général estimé de celui-là. Il s’est fait insulter, malmener et in fine bloquer sans qu’on lui laisse « le droit de réponse ». Voilà une belle preuve d’ouverture d’esprit envers un camarade légionnaire qui a servi sous les ordres du général en question alors que celui qui poussait des cris de vierge effarouchée était déjà retraité… et probablement moins légitime à donner son avis.

Le congrès de la FSALE et donc des amicales de la Légion étrangère vient de se terminer à Orange (Vaucluse), ville légionnaire depuis plus de deux mille ans, qui a accueilli notre estimé 1er étranger de cavalerie depuis 1967, lorsque celui-ci a quitté ses fiefs nord-africains.

Au cours de ce congrès, qui a vu le départ du président de la FSALE, le général de corps d’armée Robert Rideau, une évidence a été constatée d’un simple regard : le vieillissement des membres de nos amicales.

Voulues par nos très augustes anciens du début de l’autre siècle, elles avaient alors un rôle important. Durant de longues décennies les légionnaires rendus à la vie civile éprouvaient de très grandes difficultés à s’insérer dans la société. Tous avaient servi la France ailleurs que sur son territoire métropolitain, exception faite des combattants des deux guerres mondiales. Ils devaient donc s’adapter à une société souvent hostile et à un environnement géographique totalement différent. Trouver du travail, se soigner, se loger, survivre, n’était pas aisé…

Les amicales, ainsi que la création de la maison d’Auriol dès les années trente puis de Puyloubier dans les années cinquante, ont constitué, au profit de la communauté légionnaire un bienfait non négligeable. Tous ces anciens avaient en commun non seulement d’être légionnaires mais d’avoir fait des guerres ensemble… le monde marchait alors à la vitesse de l’homme à pied.

La métropolisation de nos régiments a changé la donne. Il y avait alors ceux qui avaient « fait l’Algérie » parmi lesquels ceux qui n’y avaient fait que l’instruction ou le brevet para et puis les autres, ceux de Corse et plus tard de Castelnaudary... De surcroît il aura fallu attendre sept années après le conflit algérien pour que la Légion soit de nouveau engagée au combat, au Tchad. Pendant cette période, courte pour l’histoire et longue dans la vie d’un légionnaire - point de glorieux faits d’armes, point de décorations sur les poitrails vides mais qui offraient de la place pour en recevoir- l’accueil de jeunes anciens dans les amicales était froid et assez « méprisant » car ils n’avaient pas de campagnes à raconter… une sorte de légionnaires au rabais !

Les conflits modernes ont donné l’occasion aux nouvelles générations de légionnaires de se distinguer à l’instar de leurs anciens. La guerre du Golfe qui a vu le rétablissement de la croix de guerre qui n’était plus attribuée depuis l’Indochine, a dû en faire marmonner quelques anciens dans leur barbe des propos teintés d’un peu de jalousie… « ah, mais c’est que cette croix de guerre n’était pas comme les autres… » Mais voyons ! Comme si la balle tueuse portait une étiquette « Made in Indochine » ou « Made in Irak » ! Et la béance entre plus anciens et moins anciens s’est maintenue, sinon élargie. A cela sont venus s’ajouter des particularismes que je considère – de mon exclusif point de vue – superfétatoires : l’amicale des anciens légionnaires paras, celle des anciens du 2, celles des chinois… pourquoi pas celle des anciens du gaz ? Etre ancien légionnaire, tout simplement, ne suffirait-il plus ?

De la vitesse de l’homme au pas, nous sommes passés à celle du cheval au galop, mors aux dents… les légionnaires s’intègrent de facto dans le tissu national comme tout autre citoyen, les origines nationales de nos légionnaires se sont très largement élargies, ils voyagent, se dispersent et ressentent moins le besoin de se grouper au sein d’amicales dont les membres se réunissent deux ou trois fois l’an ou bien se voient toutes les semaines pour jouer aux cartes et commenter la dernière prise d’armes dans cette Légion « qui n’est plus comme avant… comme celle de mon temps ! »…

Tout cela me semble relever de la foutaise et de la « gueguerre » de clans qui n’ont pas lieu d’être. Et si les anciens, plus anciens, arrêtaient de prendre les plus jeunes pour des bons à rien et ceux-ci de prendre les premiers pour de « vieux, voire de très vieux cons » ?

Tous y trouveraient leur compte par le simple fait que l’union fait la force et que cette force des anciens, regroupés en amicales malgré les difficultés conjoncturelles, serait de nature à aider à maintenir la pérennité de l’idée que le Monde se fait de notre institution et à aider l’institution elle-même par la possibilité d’agir à son profit sur des sujets que les actifs ne peuvent aborder. Pour s’en convaincre, il n’est que de regarder le symbolisme de la loi « Français par le sang versé ».

Restons unis malgré les différences de nos carrières, de nos grades, de nos anciennetés, de nos combats et de nos passés.

Restons simplement d'anciens légionnaires.

 

PS. J'ai choisi la photo de notre vieux camarade le major Stock et d'un caporal-chef, ancien du 6, Boucard. Ils sont à Mayotte.

Antoine Marquet

Antoine

La cité des princes capitale de la Légion Étrangère

Publié le lundi 03 juin 2013

De très nombreux anciens légionnaires participant au 30e congrès ont tenu à être présents hier soir aux dépôts de gerbes en hommage à ceux qui ont donné leur vie. Une cérémonie à laquelle participaient aussi des membres du 1er R.E.C.

Orange. Le nom se suffit à lui-même pour évoquer non pas le sable chaud mais les képis blancs qui semblent toujours avoir fait partie du paysage. Pourtant, on le sait, il n'y eut plus de légionnaires entre l'époque gallo-romaine et 1967, lorsque le 1er R.E.C. arriva avec ses chevaux et ses chars au quartier Labouche.

Mais la cité qui demeure sans doute, en proportion avec le nombre d'habitants et en se fiant à son histoire, la plus militaire de France, méritait bien d'accueillir la plus prestigieuse des assemblées, celle des anciens légionnaires du monde entier. Après la cérémonie et le concert de vendredi, le congrès a eu lieu toute la matinée d'hier au Palais des princes.

Ce, avant l'apéritif, place Verdi, puis la cérémonie au carré de la Légion du cimetière du Coudoulet et le grand banquet d'hier soir. Nul doute que les légionnaires de plusieurs décennies, qui pourtant "en ont vu d'autres" se souviendront de leur séjour chez les princes.

Tristan Jaureguy

Les tatouages sont Légion

25 juin 2013

grand angle Ancien «képi blanc», Victor Ferreira a photographié pendant deux ans et demi ses compagnons d’armes. Ces portraits de tatoués sont exposés cet été à Aubagne.

Par CHRISTOPHE FORCARI

«Des durs, des vrais, des tatoués», dit la chanson. Les voilà, ces marlous, ces hommes en rupture qui livrent leur vie à fleur de peau. Des légionnaires dont la légende siffle toujours qu’ils sont des hommes «sans nom» parce que l’institution, où ils entrent comme dans un ordre, leur offre la possibilité de changer d’identité à leur convenance, en même temps qu’ils coiffent le képi blanc.

Sans nom, mais pas sans passé, pas sans souvenirs, pas sans histoires. Tous ces types semblent sortis tout droit des romans de Mac Orlan - lui-même ancien légionnaire au temps des sables coloniaux, des escarmouches contre lesrezzous, et auteur d’un petit livre à leur gloire. Au moment de tourner la page, ils en ouvrent souvent une autre. Sur leurs corps, pour ne pas tout oublier, pour garder des traces de leur vie d’avant. «Un homme, un tatouage, une histoire et un regard, résume, lapidaire, le photographe Victor Ferreira, qui fut durant vingt-trois ans un de leurs compagnons d’armes. Même quand je les prends de dos, leur regard me parle.»

«Sans pose, sans artifice»

Ancien adjudant-chef de la Légion étrangère, engagé à 21 ans à peine, Victor Ferreira a photographié pendant plus de deux ans et demi près de 250 légionnaires «sur leurs lieux de travail», dans leur unité, au retour d’une manœuvre, lors du nettoyage des armes, dans des moments de pause. De ce projet de longue haleine, il a tiré une série de portraits qui fera l’objet d’un livre à paraître en octobre aux Editions de l’Officine. Une quarantaine sont exposés jusqu’au 1er septembre au musée de la Légion à Aubagne (Bouches-du-Rhône), qui vient d’être entièrement repensé et rénové.

Victor Ferreira donne à voir des destinées, des itinéraires, des parcours secrets inscrits sur des parchemins burinés, pris sur le vif. «Sans pose, dit-il, sans aucun artifice. Dans la lumière des lieux. Je ne suis pas un mathématicien de la photographie, pas un technicien. Je ne leur ai rien demandé. Ils ont fait les gestes qui leur sont habituels. A ces types, vous ne pouvez pas demander de faire semblant.» Un brin cabots, les légionnaires ont néanmoins le sens de leur propre mise en scène, telle cette jeune recrue dont un avant-bras est tatoué «Honneur» et l’autre «Fidélité» et qui les superpose pour donner à lire en entier la devise de la Légion.

Comme ses sujets, Victor Ferreira fonctionne à l’instinct. Un moment de discussion avec un légionnaire, puis il lui demande s’il a un tatouage, sort son appareil et fixe un dessin plus ou moins réussi «mais qui a toujours quelque chose à dire». Ainsi ce capitaine du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) de Calvi (Haute-Corse) qui ouvre son treillis pour montrer l’insigne de sa compagnie, tatoué sur la poitrine, juste avant d’embarquer pour un saut. Ou ces deux légionnaires d’origine britannique, pris torse nu, de dos, un jour de permission à Toulon (Var). «Il faisait à peine 4 degrés. L’un des deux venait juste de se faire inscrire au bas du dos "Made in England", le jour même où il avait obtenu la nationalité française.»

«Faire lire des histoires»

L’idée de cette série de portraits lui est venue en voyant un énorme Christ tatoué sur la poitrine d’un caporal-chef avec cette légende : «Comme toi j’ai souffert.» «J’ai revu le même tatouage bien plus tard sur un autre légionnaire au fond de la jungle guyanaise. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire. Deux hommes, deux lieux différents, mais avec le même symbole sur la poitrine. J’ai essayé de faire lire des histoires.» Mission accomplie, à entendre le général Christophe de Saint-Chamas, commandant la Légion étrangère : «Victor Ferreira lit le légionnaire comme personne, explique-t-il. Avec les tatouages, c’est toujours une part d’intime que l’on dévoile. Ces dessins témoignent de non-dits, expriment parfois des rejets ou des résolutions. Les légionnaires n’ont que deux choses de personnel : leur armoire et leur corps.»

Victor Ferreira se défend pourtant d’être «le photographe des légionnaires», même si ses clichés contribuent à forger un peu plus le mythe de cette troupe pas comme les autres au sein de l’armée française. Au début de sa carrière, son appareil photo prend naturellement place dans son paquetage. Pour nourrir les souvenirs. Puis le photographe de chambrée se fait témoin de ce qu’il voit, comme en Bosnie en 1995, un passage au milieu de cette guerre qu’il évoque avec retenue. En juin 2006, il est nommé aide de camp du général Lecerf pendant l’opération «Licorne» en Côte-d’Ivoire. «Il m’a juste dit de faire mon job et de ne pas oublier mon appareil. Je ne suis pas parti pour faire des photos, mais je suis revenu en m’attachant à des photos.» Il en tirera une série intitulée «La paix, c’est un comportement», comme le proclamait un slogan peint sur un mur.

Aguerri au sein des compagnies de combat, ayant participé à presque toutes les opérations extérieures de la France depuis son engagement, Ferreira a saisi également les mouvements d’un jeune danseur contemporain, Mehdi Mojahid, travaillant aux antipodes de son ancien univers, imbu de virilité. «Ce qui n’est pas donné ou partagé est perdu», répond sans plus d’explications le photographe. Son prochain travail : «Mettre en images la poésie.» Il y réfléchit. La Légion étrangère a aussi compté dans ses rangs quelques poètes, comme Cendrars.

La Légion dans la peau Jusqu’au 1er septembre, musée de la Légion étrangère, route de la Thuilière (13400). Rens. : 04 42 18 12 41.

Feuilleton Camerone : une symphonie poétique à la gloire de la Légion étrangère

Lundi, 01 Juillet 2013 16:23

Publié le 26/06/2013

Scène de la bataille de Camerone © DR

Souvenez-vous des gigantesques reconstitutions de batailles au Puy Du Fou. Figurez-vous que la musique, par sa puissance d'évocation, peut aussi rendre hommage aux braves morts pour la gloire de la nation. Créer une symphonie poétique moderne sur la bataille napoléonienne de Camerone au Mexique, Rodolphe Pierrepont n'en a pas seulement rêvé, il l'a fait. Verdict le 28 juin au Zénith d'Amiens.
Pendant 3 mois, des équipes de France 3 ont suivi cette grande aventure créatrice qui retrace, 150 ans plus tard, les grandes étapes de la bataille de Camerone, petit village où 62 légionnaires de Napoléon III résistèrent pendant 11 heures à l'assaut de 2000 soldats mexicains.

Acte I : Rencontre avec Rodolphe Pierrepont dans l'Oise

Le responsable de ce colossal projet, ex-directeur des "Petits Chanteurs à la croix de bois", voulait rendre hommage à cet acte de bravoure héroïque digne de Fort Alamo, magnifié par le travail acharné de 500 musiciens et chanteurs. Avec plus de 35 minutes de musique et 42 instruments différents, Rodolphe Pierrepont veut clairement conquérir le spectateur en le transportant au coeur de "Camerone", bataille la plus emblématique de la Légion étrangère.

Reportage de A. Wust, F. Elhorga, O. De Nesle, N. Duchet
Acte II : 150 ans après, la bataille est gravée dans les coeurs

Pour les hommes de la Légion étrangère, le 30 avril 1863, jour de la bataille de Camerone, c'est comme si c'était hier. Pour commémorer cet acte de bravoure héroïque, les képis blancs ont organisé un défilé devant les membres de Musique en Utopia, l'association picarde responsable du projet "Camerone". Plus de 7000 personnes ont assisté à l'évènement à Aubagne pour célébrer le courage et l'abnégation des hommes tombés au champ d'honneur. Dans un mois, 60 "légionnaires de la musique" seront placés au centre de la scène, encerclés, assiégés par les choristes et musiciens autochtones ...

Reportage de A. Wust, B. Henrion, L. Gaimard, N. Duchet
Acte III : Le chant du choeur

A un mois du concert, tout le monde s'active. Pour la chorale amiénoise "En plein choeur", plus habituée à la chanson française, donner vie à "Camerone" et ses airs militaires est un véritable challenge. Le spectacle, qui devait à l'origine être donné en plein air, a fait le pari de remplir les quelques 4500 places du Zénith d'Amiens. Les 300 choristes issus de diverses chorales picardes se sont retrouvés pour répéter ensemble, ravissant l'oreille du compositeur qui entendait son oeuvre résonner pour la première fois ...

Reportage de A. Wust, E. Moncho, L. Gaimard, N. Duchet
Acte IV : Quand l'harmonie pointe le bout de son nez

Mi-juin, dernière répétition dans le gymnase du Lycée de la Providence d'Amiens. Pour la trentaine de chorales participant à l'aventure, accorder ses violons n'était pas chose aisée. Pas facile non plus pour certains de gommer leur accent picard ... Mais en trois semaines de travail acharné, chacun a pu prendre ses marques et donner le meilleur de lui-même pour apporter sa pierre à l'édifice. "Camerone", symphonie humaine, prend corps. Les 450 choristes et musiciens ont hâte d'acceuillir les chanteurs de la Légion étrangère ...

Reportage de A. Wust, B. Henrion, L. Gaimard, N. Duchet
Acte V : La grande rencontre avec les choristes

L'heure de la répétition générale, et le dernier épisode de cette série... Les 65 musiciens légionnaires rencontrent rencontrent enfin les 450 artistes avec lesquels ils vont se produire...

Reportage de A. Wust, E. Moncho, L. Gaimard, N. Duchet

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Paul Anastasiu

27/05/2013

L'église de La Roque, peinte en direct par Paul Anastasiu. (© D.R)

Le peintre Paul Anastasiu a passionné les spectateurs par son talent Lors de la 7e Journée des peintres à La Roque, il y avait foule dans les rues du village. Et lorsque Paul Anastasiu dressa, en début d'après-midi, son chevalet pour peindre en direct l'église de La Roque, très vite une cinquantaine de visiteurs firent cercle afin d'admirer le talent de l'artiste qui fit une démonstration de la peinture au couteau. Une telle technicité, ô combien spectaculaire, suscita un fructueux échange entre l'artiste et les spectateurs, littéralement scotchés par sa dextérité et sa bonne humeur. Ses autres toiles exposées furent particulièrement appréciées. "Certes, la peinture au couteau est difficile à maîtriser mais elle m'apporte une plus grande liberté dans l'expression picturale. Mon travail est souvent à la frontière de la figuration et de l'abstraction cinétique." Il est vrai que, depuis quelques années, sa renommée a largement franchi les frontières de l'Hexagone. Après plusieurs articles de la presse régionale et nationale, le 9 mai, l'émission Grand public lui a consacré un reportage dans le cadre d'un hommage à la Légion étrangère, armée dans laquelle il a servi durant 16 ans, au sein de la 13e DBLE et du 1er Reg. Plusieurs de ses toiles ornent notamment les salles de commandement et d'honneur de ce régiment. Comme il aime à le dire : "Légionnaire un jour, légionnaire pour toujours." En 2005, par arrêté ministériel, il fut nommé peintre officiel agréé des armées. Depuis lors, il collectionne les récompenses, médailles et autres distinctions honorifiques. Devenu artiste professionnel en novembre 2006, il est régulièrement invité à participer à de prestigieux salons. Ainsi, en juin, il exposera au 18e Salon des peintres de l'armée, à l'Hôtel national des Invalides, sous la présidence du général Ract-Madoux, chef d'État-major de l'armée de terre, puis à Saint-Laurent-des-Arbres et, en septembre, au Cercle des armées, à Paris, sans oublier ses multiples expositions nationales. En dépit d'un emploi du temps fort chargé, en mémoire de son père, sculpteur roumain fort connu, il s'est remis à pratiquer cet art. Contact : Paul Anastasiu, Tél. 04 66 39 32 81

Fromelles : l’ hommage solennel rendu au caporal Florentin Manson

Publié le 01/07/2013

Jean-Claude Renard, vice-président de l’Union nationale des combattants, lors de son allocution.

Samedi, en présence de nombreuses personnalités, un hommage a été rendu au caporal Florentin Manson, croix de guerre, mort pour la France en 1947, en Indochine et enterré au cimetière de Fromelles. Jean-Claude Renard, vice-président de l’Union nationale des combattants et membre du bureau national a chapeauté l’ensemble de la cérémonie. « J’ai découvert sa tombe voilà plus de vingt ans, raconte-t-il, et j’y ai lu sur une stèle magnifique de sobriété le nom d’un héros, mort au combat à 31 ans. Personne dans le village ne le connaissait, même les plus anciens. Mes recherches aux archives communales, à la Légion étrangère n’ont pas abouti. Après avoir consulté le site Internet "Mémoire des hommes", nous avons trouvé la trace ténue d’un légionnaire du nom de Manson ou Nancon... »

Finalement, grâce à la persévérance de Régine Houvenaghel, adjointe au maire, tous deux ont retrouvé sa trace dans le dossier familial d’un habitant et appris qu’il était décédé à l’hôpital de Saigon, suite à ses blessures, et enterré au cimetière militaire en 1947. Sa dépouille fut rapatriée dans les années 60, par sa sœur Yvette marié à un Fromellois. Voilà donc le résumé d’un épisode historique qui a failli ne jamais voir le jour. « Un oublié de l’histoire, commentera encore Jean-Claude Renard, qui est enfin reconnu et honoré. »

Un groupe imposant, composé notamment des représentants de la Légion étrangère et d’une multitude de porte-drapeau de sections d’anciens combattants s’est recueilli sur la tombe du caporal. Hubert Huchette, maire de la commune, et Francis Delattre, maire honoraire, ont ensuite dévoilé l’inscription sur le fronton du monument aux morts.

« Si nous voulons vivre dignement, nous ne devons pas oublier », a souligné le premier magistrat. Il rappela que Florentin Manson faisait partie des 11 000 légionnaires morts durant ce conflit peu connu de nos compatriotes et qui dura de 1946 à 1954.

Lettres d'ouest et d'ici - 19 pour JEANPIERRE

Vendredi 21 juin 2013


Un article d’Elisabeth Becker paru dans « l’Est Républicain » au sujet d’une polémique concernant le Lieutenant-colonel Pierre Paul JEANPIERRE, né à Belfort en 1912, mort pour la France à Guelma en 1958 et dont une rue de la ville porte le nom, fait réagir deux anciens légionnaires dans une sorte de lettre ouverte à madame Becker.

*

Non il n’y a pas de méprise Madame, nous savons que Elisabeth Becker n’est pas seulement la connue gardienne des camps de concentration nazis, celle-ci ayant été condamnée à mort et pendue en 1946, mais aussi et plus heureusement vous êtes Madame, l’une des journalistes actuelles de l’Est républicain qui, pour bâtir votre article sur la "polémique Jeanpierre" vous référez à Henri Pouillot, ce chevalier blanc paré de vertu, cet apôtre des combats anticolonialistes qui n’a de cesse de dénoncer « le révisionnisme colonial », et s’attacher en particulier à la guerre d’Algérie.

Madame Becker, vous débutez votre article de manière assez équivoque ne permettant pas de comprendre d’emblée si vous êtes pour ou contre ou… « bien au contraire » !

Lors du baptême de la rue par Jean-Pierre Chevènement, maire, le 29 mai 2009, le maire actuel n'avait pas assisté à la cérémonie. Aujourd’hui encore, selon vous, il "botte en touche".

Depuis peu, grâce à Henri Pouillot « historien » ( !) du MRAP, une polémique sur le bien-fondé de ce baptême est lancée, au prétexte que JEANPIERRE aurait été un tortionnaire pendant la guerre d’Algérie. Il mentionne des écrits de Douglas Porsch dans son opus « La Légion étrangère – 1831-1962 », comme caution et les tient pour parole d’évangile.

L’attaque est grossière, mais… allons savoir ce qui se passe dans certains esprits…

Le général François Meyer nous faisait récemment part de sa préoccupation de constater que toutes ces attaques sont rendues possibles par le manque de réaction de ceux qui possèdent encore la mémoire vivante mais qui, l’âge aidant, disparaissent doucement mais sûrement.

Les historiens auto-proclamés tout comme certains journalistes de tout poil peuvent prendre, sans danger d’être contredits par des témoins opérationnels, les dossiers qui leur conviennent et les manipuler à leur guise. Dans l’ambiance qui règne actuellement dans notre pays, qui s’en inquiéterait ?

De ce fait, ils font flèche de tout bois et marchandise de toutes substances.

Tout est bon pour faire haro sur le baudet, l’animal étant celui qui n’a eu l’heur de plaire à ces nouveaux censeurs, alchimistes de histoire qui nous refilent du plomb pour de l’or, surtout lorsque l’incriminé ne peut plus se défendre…

Ils se servent du climat délétère qui nous entoure et dans la fange duquel ils se vautrent pour attaquer tous-azimuts pourvu que leur cible soit peu ou prou liée à des minorités visibles. Ils habitent le camp du Bien, s’habillent du lin blanc de la repentance, se parent de vertu et tentent d’abattre sinon l’homme - il leur manquerait le nécessaire courage - au moins sa réputation et l’idéal qu’il peut ou a pu représenter. Dans le cas présent il y a deux cadavres : celui du lieutenant-colonel JEANPIERRE et celui du 1er régiment étranger de parachutistes. Et ces Zorros de pacotille osent venir cracher sur leurs tombes !

Poser de manière ambigüe et toute honte bue, la question de savoir si le lieutenant-colonel Jeanpierre était un héros ou un tortionnaire, semble relever de la pure injure envers un soldat qui a donné sa vie pour la France.

Il n’est pas acceptable, Madame, de laisser entendre que le 1er régiment étranger de parachutistes était constitué de deux tiers d’allemands anciens des Waffen SS ! La Légion, forte des expériences malheureuses qui ont marqué sa création en 1831, a adopté très rapidement, dès 1835 et à l’instar de Carnot avec les révolutionnaires, le principe de l’amalgame des nationalités pour créer un équilibre des origines au sein de ses unités. Une faiblesse de jeunesse s’est transformée en une véritable force. Comment pourrait-il en être autrement dès lors que pour pouvoir parler de grande famille, Legio Patria Nostra, mélangeant plus de 140 origines nationales, il faut que tous, volontairement, fassent abstraction de la nationalité, des origines sociales et des religions ?

Nous ne pouvons et nous ne voulons pas laisser certaines publications manipuler l’information sans réagir, car qui ne dit mot consent. Mais beaucoup d'esprits chagrins sont courageux comme Tartarin dans la chasse au lion et, comme dans une charade à tiroirs, ils pratiquent le mode cascade ; c’est l’homme qui a vu l’homme, qui a vu l’ours ! Elisabeth Becker vous retranscrivez les dires de Pouillot que lui-même se réfère à Porsch et à des témoins suisses dont on ne connait pas les noms! D’ailleurs Madame, en exégète de la pensée de Pouillot, vous utilisez les guillemets à l’envi, mais ce faisant, vous semez néanmoins à tout vent !

Le terrorisme de la censure est aujourd’hui bien installé. Pendant que certains journalistes, pisseurs de copie, crachent sur des soldats morts pour la France, d’autres, des lions de panurge médiatiques, ne s’offusquent nullement du fait que le président algérien, un autre cobra cracheur, passe sa convalescence à l’Hôtel des Invalides à Paris, fief des blessés de l’Armée Française. Quel manque de fierté pour ce président que de venir se faire soigner chez "ses" anciens tortionnaires, par des médecins militaires français et séjourner dans le temple de nos soldats, dans le sein même de ces ennemis tant conspués! Je l’ai vu, vieillard penaud, dans le Salon des poteries. Quel aveu terrible sur l’état lamentable des hôpitaux de son pays. Les Japonais diraient : quelle perte de face !

Pour l’heure, suivant la tendance totalitaire générale que l’on observe dans notre pays, qui bride la liberté d’expression, pose des bâillons ou des muselières, cadenasse les claviers d’ordinateur, empêche le débat parlé ou écrit, les juges de la pensée conforme sont en place, le tribunal est constitué. Les procès en sorcellerie peuvent se dérouler sans encombre.

Par clientélisme politique on a donné libre cours aux imaginations les plus farfelues en vue de la création d’associations dont la capacité de nuisance est inversement proportionnelle au nombre de leurs adhérents. Des électrons qui se croient libres, pour exister, « s’y agrègent » pour dénigrer leur pays.

Non, Madame, la guerre d’Algérie n’a pas été ce que vous semblez souhaiter incruster dans la tête de vos lecteurs. Il est scandaleusement inexact de prétendre que le général Aussaresses faisait partie du 1er REP. Cet officier n’a jamais servi à la Légion étrangère.

Il serait intéressant et profitable que vous vous instruisiez plus avant sur cette guerre d’Algérie qui est défigurée dans sa réalité historique par les écrits « d’historiens de rencontre» qui assènent allégrement des contre-vérités pour satisfaire leur ego, plaire à certaines franges de la population, puisque c’est tendance, et à certains partis politiques. Les citer comme références universelles ne fait de vous qu’une rapporteuse de faits non avérés. S’appuyer sur les écrits de ce triste sire c’est lui offrir une tribune dans la propagation de la haine qui l’anime et dont vous êtes ainsi le véhicule et par-là, une sorte de complice !

 

Christian Morisot Antoine Marquet

Signature MOMO Antoine

 

“Petit” commentaire pour nos visiteurs

Nous avons Antoine et moi, d’un commun accord et avec enthousiasme décidé d’écrire à deux mains un peu à l’identique des partitions de piano à quatre mains.

Cela concerne uniquement certains sujets brûlants de l’actualité, il est bien connu qu’il y en a plus dans deux têtes que dans une seule.

Nous ne pouvons prétendre détenir la vérité, néanmoins nous essayons, avec conviction, de nous rapprocher de celle-ci sachant qu’il y a toujours un revers à une médaille.

Recherche anciens du 1° REC présent à Bou Sfer en mai 1964.

Bonjour,

Pouvez-vous lancer un appel sur le site afin de savoir qui sont les 2 Légionnaires du 1er REC sur la photo jointe.

Cliché pris à Bou Sfer en mai 1964.

D’avance merci.

B.Ballanger - Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Souvenirs de la guerre du Mexique, 1862-1867

XXX° congrès de la FSALE.


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La Solidaire 2013


Messieurs les Présidents,

 

comme chaque année depuis 2010 le 4e Régiment étranger organise une randonnée cyclo-sportive caritative au profit de l'Institution des Invalides de la Légion Etrangère.

Cette année nous partirons de Briançon le jeudi 20 juin et arriverons à Puyloubier le samedi 22 juin. En pièces jointes, je vous adresse le plan de communication et l'affiche officielle de cette activité qui grandit un peu plus chaque année.

Nous venons d'atteindre les 100 rouleurs inscrits dont 85 issus des rangs de la Légion étrangère, ce qui constitue en soi un succès sportif. Il nous reste désormais à atteindre l'objectif caritatif et pour cela, nous avons besoin de toute la force de la Légion et donc les Amicales en plus des mécènes privés qui veulent bien répondre à nos sollicitations.

Je me permets de faire appel à vous, certes pour un don si vous le souhaitez, mais également pour faire connaître cette activité dans votre entourage. Vous avez été nombreux l'an dernier à vous associer à notre action et je suis certain que vous nous accompagnerez encore plus nombreux dans cette aventure.

Je serai le 31 mai prochain à Orange pour le congrès de la FSAALE et je me ferai un plaisir de répondre à toutes les questions que vous pourriez me poser.

Je vous remercie très sincèrement par avance de votre soutien.

Respectueusement et cordialement

Capitaine Serge JOFFREDO
4e Régiment étranger
Officier Supérieur Adjoint
04 68 23 76 02
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François Faber, un cycliste hors pair mis à l'honneur

Le 13 mai

La Solidaire 2013 porte le nom du vainqueur du Tour 1909, devenu légionnaire. PHOTO/© D.R

La 4e "Solidaire de la Légion" portera le nom d'un légionnaire hors pair : François Faber, vainqueur du Tour de France de 1909. Pour présenter François Faber on serait tenté d'écrire qu'il était un légionnaire "pas comme les autres", mais après réflexion il s'avère que son parcours chaotique et tragique n'est en rien exceptionnel… pour un légionnaire. Le destin de François Faber, qui donne son nom à la quatrième édition de la Solidaire organisée par le 4e R.E est même assez emblématique. Franco-Luxembourgeois, surnommé le "géant de Colombes", ou encore "l'ogre", "gargantua" (même s'il ne fait que 1,78 m, mais 90 kg selon ce qu'on peut lire) il remporte le Tour de France de 1909 à 28,6 km/h de moyenne. Faber a 22 ans et exerce les métiers de débardeur et de docker. Il s'engage à la Légion 5 jours seulement après la déclaration de guerre et rejoint le dépôt de Bayonne, le 22 août 1914. Caporal au 2e RM du 1er RE il est tué à Mont-Saint-Éloi dans le Pas-de-Calais, le 9 mai 1915. On retrouve sur lui une lettre reçue le matin même lui annonçant la naissance de sa fille. C'est en voulant sauver un de ses compagnons d'armes grièvement blessé qu'il meurt dans une explosion. "Son corps ne sera jamais retrouvé" lit-on dans les récits retraçant sa vie… Faber, de père Luxembourgeois avait fait une demande de naturalisation en janvier 1909, l'année de sa victoire dans le Tour. Le 4e R.E ne pouvait trouver mieux pour illustrer l'esprit du combat de Camerone, dont on célébrait les 150 ans le 4 mai dernier au quartier Danjou. Une centaine de légionnaires s'élanceront de Briançon pour rallier Puyloubier et ainsi rendre hommage à leur illustre prédécesseur, ainsi qu'aux "anciens".

Exercice du commandement à la Légion étrangère

Samedi 11 mai 2013

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Je crois que le 150e anniversaire de Camerone a fait sortir de l’ombre de leurs mémoires, chez beaucoup, ou du moins un certain nombre de légionnaires ou d’anciens, des réflexions sur des problèmes anciens qui peuvent toujours se faire actualité tant la manière de mener des hommes demeure une constante. Autres temps autres mœurs, mais l’homme reste cet animal humain qui répond toujours aux mêmes codes ancestraux. Comme l’écrit notre ami commander c’est agir avec son cœur et avec ses tripes dans le cadre de règles militaires strictes inaliénables ; il dit gentillesse ou sévérité, je préfère évoquer humanité et fermeté. Mais comme il l’écrit aussi, l’instinct de commandement n’a pas de règles…

A. M.

«C’est une chose d’importance la discipline à la Légion, l’amour du chef, l’obéissance sont de plus pure tradition».

C’est avec ces paroles du chant de la «13» qui contrarie tant de gens qui ne savent pas ce que discipline veut dire, qu’il faut commencer cette courte réflexion sur le commandement à la Légion étrangère.

Discipline, le mot cruel est lâché, ce porteur de symbole avec ses accompagnateurs: amour du chef et obéissance, ouvre la voie sacrée encadré des vieux pionniers aux noms étranges: rigueur, sérieux, parole donnée, tenue, disponibilité, abnégation, honneur et fidélité, bravoure, générosité et don de soi.

Commander à la Légion c’est faire en sorte de ne pas avoir besoin de se retourner, vos hommes sont bien là, derrière vous.

Commander, c’est avoir conscience de la phénoménale puissance qui est la vôtre mais qui demande une maîtrise de chaque instant. Vous aurez, n’en doutez pas les légionnaires que vous méritez, ils seront ce que vous souhaitez, vaste programme s’il en est...

Pourtant plusieurs manières se présentent, et s’il faut retenir une chose, c’est de garder en mémoire qu’il n’y a pas de règle, chacun agit avec son cœur et ses tripes, l’un sera gentillesse, l’autre sévérité, l’essentiel étant de se faire accepter, de se faire comprendre, facteurs indispensables de réussite. L’Histoire nous dit que certains chefs se sont servis de leurs légionnaires pour marquer une révolte personnelle à une forme d’injustice ressentie. Comment est-il donc possible d’imposer ses idées par la force en «utilisant» des étrangers au service de la France? Le sujet est délicat et les leçons à en tirer restent du domaine des convictions personnelles. Quant aux discussions sur le sujet, elles sont toujours ouvertes et prêtent à polémiquer, c’est l’image de cette guerre d’Algérie qui ne s’est pas arrêtée le 19 mars 1962 et qui reste une blessure non refermée; la Légion n’a-t-elle pas perdu le lieu des racines de sa naissance ?

L’officier voit dans le légionnaire un compagnon de danger et de gloire, plutôt qu’un soldat inférieur. En contrepartie, le légionnaire a pour l’officier une vive reconnaissance, il a pour lui du dévouement et une sorte de respect filial, il en respecte beaucoup par obligation, mais en estime un petit nombre.

La diversité des origines réunit la Légion plus qu’elle ne la divise.

More Majorum.

Christian Morisot

Signature MOMO

Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
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www.asafrance.fr

« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/05

« Notre armée qui disparaît ! »

 

Illusion d’optique ?

Comme il fallait s’y attendre, le Livre blanc qui vient de paraître affiche une nouvelle réduction des capacités militaires dont disposera notre pays dans les années à venir.

Ce sont une rupture et un risque majeurs qui ne doivent pas passer inaperçus.

Dans moins d’une décennie, la France pourra-t-elle encore garantir son indépendance et son intégrité territoriale, assurer seule sa défense, protéger sa population sur son sol et ses ressortissants à l’étranger, maintenir son statut de puissance à l’ONU, dans l’OTAN ou même en Europe ? Rien n’est moins sûr.

L’armée sacrifiée .

Les militaires d’active, comme les anciens qui connaissent et comprennent les réalités opérationnelles, ou encore le nombre croissant de Français qui sont de plus en plus conscients des menaces intérieures et extérieures, ne sont pas dupes de l’artifice qu’a constitué la rédaction du Livre blanc.

Ils constatent que le monde s’arme, que l’instabilité au sud de la Méditerranée se développe, que la violence n’a pas de frontière, et que l’Europe de la Défense n’existe pas.

C’est sans doute pour ces raisons que les élus de la Nation ont déclaré qu’il ne fallait pas réduire le budget de la Défense déjà jugé « juste insuffisant ». Le faire entraînerait à leurs yeux une rupture irréversible de notre outil de défense qui ferait glisser notre pays dans une situation de vulnérabilité immédiate, de dépendance stratégique inacceptable et d’abandon de toute politique d’influence au niveau mondial.

Notre engagement militaire au Mali a d’ailleurs confirmé que la crédibilité internationale de la France et sa position de leader stratégique en Europe reposent d’abord sur sa capacité militaire à évaluer une situation, à décider et à agir, très rapidement si nécessaire, en toute indépendance.

L’armée silencieuse .

Mais au-delà des réductions de budget et de format, c’est la présence de l’armée dans la Nation qui s’estompe au point de disparaître. Or comment un pays peut-il maintenir, voire renforcer son esprit de défense et sa résilience en cas de crise si la population ne connaît plus l’armée et ne voit plus ses militaires que le 14 juillet.

Déjà, 40% des départements n’abritent plus de garnison ou de base. Les forces armées, aux maigres effectifs, sont soumises à un tel rythme d’activités – périodes d’entraînement, d’opérations extérieures, de remise en condition et stages multiples - qu’elles sont rarement présentes dans leurs garnisons. L’armée devient invisible aux yeux des citoyens.

Plus encore elle est inaudible. La grande muette n’a jamais porté aussi bien son nom.

Comment se fait-il que le chef d’état-major des armées, qui commande 250 000 hommes dont 5 000 engagés dans une opération audacieuse, n’ait jamais été l’invité du 20h de TF1 ou de France 2 pour expliquer aux Français le déroulement de l’opération Serval ?

Pourtant le succès de cette opération remarquablement conçue par l’état-major des armées, conduite par des chefs militaires de grande valeur et réalisée sur le terrain par des soldats aguerris, revient aux seules armées et non à un cabinet ministériel, fût-il de la Défense !

Il revient donc aux chefs militaires du plus haut niveau de s’adresser aux Français dans les médias. Les civils autant que les militaires ne comprennent plus ce silence. Il en va de la bonne information de nos concitoyens mais aussi de la confiance que la troupe place dans le haut commandement.

Qui peut et doit parler de Serval et des autres opérations que conduit partout dans le monde l’armée française, mieux que ceux qui en assurent le commandement effectif ?

Enfin, alors que l’armée est perçue comme l’une des rares institutions régaliennes en qui les Français ont confiance, et au moment où les états-majors démontrent leur efficacité grâce leur capacité d’adaptation, d’innovation et de décision, des études sont menées au sein du ministère de la Défense pour transférer des responsabilités assumées à ce jour par des officiers généraux à des technocrates sans expérience opérationnelle.

En quoi ces transferts de responsabilités se justifient-ils ? Quelle efficacité accrue peut-on en attendre alors que le système Louvois (système informatique assurant la rémunération des militaires), piloté par des contrôleurs des armées, n’est toujours pas opérationnel et sans doute pas prêt de l’être ?

Ne s’agit-il pas en fait de marginaliser l’armée dans la Nation et de réduire la place des militaires dans la société française?

Le combat de l’ASAF.

L’ASAF croit que l’armée demeure l’élément central de l’Etat dont la Défense est le premier devoir, et qu’elle constitue une dimension essentielle de l’identité de la Nation. Elle estime que soutenir l’armée aujourd’hui, c’est servir la France et garantir son avenir. C’est pourquoi elle a décidé de s’opposer en dénonçant les dérives qui affaiblissent nos armées.

Elle demande aux élus de la Nation, comme le souhaite d’ailleurs aujourd’hui une majorité de Français, de refuser les abandons annoncés, et de placer l’intérêt supérieur du pays qui s’inscrit dans le long terme avant la seule logique financière et les calculs politiques de court terme.

L’ASAF, en faisant connaître leurs déclarations et leurs votes, soutiendra les élus courageux mais dénoncera avec vigueur ceux qui se refuseraient par lâcheté à préserver l’outil de défense.

REDACTION de l’ASAF

(www.asafrance.fr)

Nostalgies

Lundi 13 mai 2013

 

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C’est le propre de toutes les générations : « avant c’était mieux »… bien sûr. Mais est-ce toujours vrai ? C’était mieux dès lors que les événements auxquels on pourrait penser, se terminaient heureusement. Mais pour ce qui se terminait en tragédie, était-ce « mieux » pour ceux qui en étaient les victimes ? La relativité des choses fait que nous devons accepter, parfois à notre corps défendant, les époques traversées qui nous font regretter les bienfaits de l’ « avant » et rarement les épreuves qui en étaient le corollaire. Quand un ancien me dit « ah de mon temps…», je lui rétorque : mais ton temps est aussi le temps présent puisque tu es vivant… Comme Christian, je regrette un certain abandon de ce mystère qui entourait notre belle institution… même Lebranchu y a fourré son nez ! Il te faut, il nous faut cher ami, consulter de moins en moins nos albums photos en noir et blanc aux bords crènelés.

Nostalgies

La nostalgie caractérise le regret d’un temps, d’un événement, d’une situation particulière, toutes formes de regrets dès lors que dans la mémoire ils revêtent les habits du dimanche.

Pour bon nombre d’anciens, cette forme de tristesse se manifeste à l’évocation d’un “bon vieux temps”, qui rappelle toujours un sentiment qui prétend que le passé était bien mieux, bien plus agréable.

L’homme est un être bizarre. Je me remémore l’émotion partagée avec nos grands anciens contents d’avoir vécu des situations où la mort qui rodait semblait avoir été ressentie, puis évoquée, dans une sorte d’envoûtement, d’une jouissance presque, dans cette souvenance du quasi insupportable…

Aujourd’hui, même les plus jeunes osent dire : ”Ce n’est plus comme avant…”. Avant, le mot est lâché, que signifie cette expression trop souvent utilisée, quels messages, à travers elle, veulent-ils véhiculer?

A la lumière d’occurrences récentes qui lestent de leur poids la balance du mérite, le langage “politiquement correct” s’exprime en formes simples : “Nos légionnaires aujourd’hui, sont dignes de leurs anciens”.

Comment serait-il possible qu’il en soit autrement puisque : “légionnaire, tu es soldat pour mourir et on t’envoie là où l’on meurt?” Comme le dit Antoine: “des phrases célèbres et terribles qui scellaient sous leur grandiloquence marmoréenne le destin de ceux-là mêmes qu’elles glorifiaient”. Mais le légionnaire ne veut pas d’une autre réalité.

Pour lui, le métier s’incruste petit à petit et conduit à une vocation, à force de pratique, elle n’est pas innée mais, au contraire, acquise tant il est vrai que très peu d’engagements se font au motif d’être, avant tout, un soldat de métier, mais bien de fermer la porte à un passé, en vivant autre chose.

Le pire serait de dire aux légionnaires en herbe : “Vous êtes venus pour casser des têtes! Lancez-vous dans des combats épiques, apprenez à manier de nouvelles armes et utiliser des capacités de combat spéciales, tout en vous frayant un chemin à coups de poing vers la célébrité, la gloire.”

Heureusement, ce n’est pas ainsi que se présente le légionnaire ni que la Légion le veut.

J’ai en mémoire le propos d’un jeune homme en discussion avec son ancien chamarré de médailles et qui lui disait: “je n’ai aucune décoration, mais j’ai beaucoup de place pour en mettre, j’ai pour moi ma jeunesse et il suffit de m’envoyer là où on en gagne”.

PHOTO ANCIENNE

Le légionnaire n’est pas naïf, il sait que son chef exerce une autorité absolue, mais il comprend aussi que son pouvoir a des limites. L’exemple des officiers rebelles de la guerre d’Algérie est révélateur. Pour celui qui est investi, l’autorité est une charge, au sens noble, dont l’exercice est un devoir. Cependant, si elle donne des pouvoirs, ceux-ci sont exercés dans les strictes limites de la mission et deviennent illégitimes quand des hommes sont dominés à des fins personnelles.

Le soldat sait qu’au combat il peut donner la mort, il sait aussi qu’il peut la recevoir et accepte par avance ce sacrifice suprême.

Aujourd’hui, plus qu’hier et bien moins que demain hélas, les conflits sont marqués par des violations notoires de toutes les règles et une escalade infernale dans l’inhumanité.

150ème anniversaire du combat de Camerone, inauguration d’un nouveau musée, disque prestigieux de la Musique, défilé avec drapeaux et étendards des régiments derrière le COMLE ce prochain 14 juillet sur les Champs Elysées, documentaires, émissions spéciales… mais le légionnaire, celui qui est sur le terrain des opérations extérieures, où se situe-t-il dans cette exubérance médiatique?

Retour au calme, repos soldat, arme aux pieds ! Comment le mieux, le trop ne serait-il pas l’ennemi du bien, puisqu'il enlève peu à peu ce magique mystère constitutif de la Légion et du légionnaire ?

Christian Morisot.

Signature MOMO

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Devoir de mémoire

Publié le 23/05/2013


Samedi matin, le souvenir français a mené une action de mémoire en hommage au légionnaire Santiago Puente. Tombé en Algérie en 1959, il repose dans l’un des cimetières de Gujan-Mestras. Manuel Mérino, président honoraire du comité de Gujan-Mestras, d’Éliane Obis, présidente du comité gujanais, le président de l’AALE (amicale des anciens de la légion étrangère) de Biscarrosse, le président du souvenir français du Barp et Santiago Puente, fils du légionnaire, ont déposé la plaque du souvenir restaurée sur sa tombe. (D.R.)

Les anciens légionnaires de l'Aube fêtent Camerone

Publié le vendredi 17 mai 2013


Mailly-le-Camp - À l'appel du président de l'amicale, J.-Ph. Ferraro, les anciens de la Légion étrangère de l'Aube se sont retrouvés à Mailly-le-Camp, dernièrement, pour commémorer la bataille de Camerone.
La Légion étrangère a écrit sa page d'histoire la plus héroïque et sans doute la plus célèbre avec cette bataille qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique. Le capitaine Danjou et ses soixante-cinq légionnaires, fidèles à la parole donnée, se sont battus jusqu'à la mort contre une troupe mexicaine de 2 000 hommes. Cette bataille est devenue la marque de l'esprit et des qualités des légionnaires.
Cette journée de retrouvailles, qui marquait le 150e anniversaire de ce combat, s'est déroulée en plusieurs étapes.
Après la messe à la chapelle du camp militaire, célébrée par le père Sartorius, aumônier militaire basé à Metz, assisté efficacement par M. E. Simon, aumônier du camp militaire, les anciens combattants ont déposé une gerbe au monument aux morts de la commune de Mailly après lecture du combat de Camerone par M. Fassi, accompagné de la sonnerie aux morts exécutée par le clairon M. G. Millon.
Le cortège s'est rendu ensuite au restaurant Saint-Éloi de Mailly. Avant de s'attaquer à l'apéritif, «le boudin» et «faire la poussière », traditions légionnaires, le président a présenté le colonel Pierson, délégué régional de la FSALE, organe de tutelle des amicales de la Légion étrangère, ainsi que les membres des amicales de la Marne et de la Haute-Marne, invités de la journée..
Un point a également été fait sur l'amicale, permettant d'évoquer avec tristesse l'absence de certains des membres touchés par la maladie ou trop fatigués.
De plus, suite à la démission du commandant Wolf, l'A/C D. Fassi a été nommé au poste de 2e vice-président à l'unanimité. Les autres membres du bureau ont été reconduits sans changement.
Durant le repas, les convives ont réussi à créer une ambiance chaleureuse et quelquefois nostalgique avec l'interprétation de certains chants traditionnels de la Légion étrangère.
Tout le monde est reparti heureux de s'être retrouvé et prêt pour un prochain rendez-vous.

CEREMONIE ANNIVERSAIRE DU COMBAT DE CAMERONE

Le blog de Sébastien Frey

09 mai 2013

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La bataille de Camerone est un combat qui opposa une compagnie de la Légion Etrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique. Soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camaron de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2.000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, chargèrent les troupes mexicaines à la baïonnette. C’est ce combat qui a été commémoré en Agde, samedi 27 avril 2013, devant la Stèle Camerone située route du Grau d’Agde, boulevard du Saint-Christ. De nombreux anciens combattants se sont réunis avec les autorités civiles et militaires pour cette cérémonie placée sous la présidence de Gilles D’ETTORE, Maire d’Agde et Président de la Communauté d’Agglomération, Rémy GLOMOT, Conseiller Municipal chargé des Associations Patriotiques, Claude STEKELOROM, Président de l’Amicale des Anciens Légionnaires et Carmelo GONZALES, Délégué chargé de mission Ancien Légionnaire. Georges FONTES, Adjoint au Maire de Béziers, Conseiller Général de l’Hérault et Ancien Ministre chargé des Anciens Combattants, et Sébastien FREY, Premier Adjoint au Maire d’Agde et Conseiller Général de l’Hérault, participaient également à cette cérémonie commémorative.

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Dien Bien Phu, il y a 59 ans...

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Camerone 2013 de l'AALE de Franche Comté


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La Solidaire Légion étrangère 2013

Soutenir l'Institution des Invalides de la Légion étrangère

Le "Camerone" très spécial de Victor Ferreira

Le 02 mai à 6h00 par X. C. | Mis à jour le 04 mai
PHOTO/.Photo D.R

Pour Victor Ferreira, élu municipal, Adjudant-chef au 4e R.E, le 150e anniversaire de Camerone ne manque certainement pas de panache. La vie a été particulièrement dure avec lui, qui retranché dans son auberge de Camerone à lui, a su trouver les ressources pour prendre un nouveau départ, et quel départ... Une carrière de photographe qui prend son envol depuis quelques mois à Alicante, son nouveau lieu de résidence. Il expose actuellement sur de vastes panneaux accrochés dans la ville espagnole ses portraits ramenés de son service en Côte d'Ivoire, exposition qui fait beaucoup parler d'elle en Andalousie et en Côte d'Ivoire. Et ce mardi soir, à Aubagne, il en inaugurait une autre qui lui tient particulièrement à cœur, intitulée "La Légion dans la peau : tatouages de légionnaires". 40 photos de légionnaires arborant leurs tatouages.

Le label Marseille capitale culturelle

L'exposition qui inaugure aussi le tout nouveau musée de la Légion Étrangère d'Aubagne, à la construction duquel la municipalité de Castelnaudary participe depuis de nombreuses années par le biais de dons exceptionnels, tombe bien puisque Marseille, toute proche, a été désignée capitale européenne de la culture. Victor Ferreira se retrouve donc catapulté dans la programmation de "Marseille Provence 2013" . Ses photos, poignantes à la fois par les histoires que racontent les dessins gravés sous l'épiderme, mais aussi par les regards que lancent, en toute confiance, ceux qui dévoilent ainsi leur secret parfois le plus intime à la caméra, ne manqueront pas d'attirer l'attention bien au-delà du public "Légion" visitant le musée de la Légion Étrangère. Car on est loin des clichés colportés par le cinéma et certains médias va-t-en-guerre, à l'image de ce jeune homme arborant de discrets oiseaux s'évadant de son torse, ou de cette maxime dans le dos d'un autre, sur une croix de Jésus : "Comme toi j'ai souffert...». Victor Ferreira fait ressortir à la fois l'humanité de ces hommes, leurs faiblesses, leurs fiertés et offre le récit des vies de ces hommes "sans passé" venus à la Légion pour s'y construire un présent. Le travail réalisé par l'adjudant-chef sur une période de trois ans, a nécessité de nombreux déplacements dans les divers régiments de la Légion. Il fera l'objet d'un livre avant la fin de l'année et sera sans doute édité en Espagne, même si des éditeurs français se sont montrés très intéressés.

Bientôt un livre

La maquette du livre existe déjà, elle est accompagnée de textes brefs, aussi humbles et factuels que les paroles sans fard de l'ex-légionnaire, qui a toujours eu le don d'être poétique sans le vouloir, parce que plein d'humanité, et seront éclairés par les commentaires d'un psychiatre qui se penche sur le rituel universel du tatouage, décliné ici par des hommes "irréguliers" (pour reprendre le titre de l'un des livres fétiches du photographe, écrit par Étienne de Montety). https://www.victorferreira.fr Une nouvelle vie pour l'adjudant-chef Ferreira. Photographe, ses "Tatouages de légionnaires" feront l'objet d'un livre.

Le Général Guignon à l’honneur

Publié le

Avant de présenter la main du capitaine Danjou aux troupes le 30 avril à Aubagne, le général d’armée Michel Guignon a bien voulu répondre aux questions de Légion étrangère magazine. Retour sur un engagement hors du commun qui commence en 1956 à Saint Cyr… et qui se poursuit encore aujourd’hui aux côtés des plus jeunes légionnaires.
Propos recueillis par Jean-Luc Messager

Mon général, vous arrivez comme jeune lieutenant à la Légion étrangère, quelles sont vos premières impressions ?
En 1956, alors que la guerre d’Algérie bat son plein, le gouvernement décide de renvoyer dans leurs foyers quelques contingents de réservistes rappelés. Ma promotion de Saint-Cyr, qui est encore en école d’application, reçoit un beau matin l’ordre de partir pour l’Algérie remplacer les officiers rappelés. Corollaire : nous n’aurons de places que dans les unités comprenant des rappelés. Corollaire du corollaire : Adieu la Légion ! Grosse déception… Après un an comme chef de section dans le Constantinois, au bataillon de Corée, je demande et obtiens une mutation pour la Légion.
Le 1er octobre 1957, je réalise enfin mon rêve. En entrant au quartier Viénot, le nouvel arrivant ressentait ce que doit éprouver le jeune novice en franchissant les portes du couvent. À l’intérieur de la caserne une cour immense, tout est propre, net, peint à neuf. Il règne un silence de cathédrale, hommes et gradés se croisent et se saluent gravement, sans rien dire, en se regardant droit dans les yeux. Au fond de la cour, le monument aux morts, la voie sacrée, imposant… un autre monde. Un peu stressé quand même (j’avais vingt ans…), j’accède au saint des saints, le bureau du chef de corps. Le colonel me reçoit, aimable sans plus, pas de grands discours : « Vous êtes affecté au centre d’instruction n° 1 à Saïda, à cent kilomètres d’ici. Vous rejoindrez par le prochain convoi. »

À Saïda, l’ambiance est moins solennelle mais la discipline légionnaire s’exerce avec la même rigueur. Je prends le commandement d’une section d’instruction. L’effectif est «germanique» à 60 %, le reste est composé d’Italiens, d’Espagnols, de Hongrois et de Gaulois. L’instruction est dure. Il s’agit en quatre mois de transformer en combattants tous ces gens qui viennent des quatre coins d’Europe. Sport, marche, tir, actes élémentaires du combattant, un peu de français, un peu de règlement…
J’ai promis une caisse de bière à celui de ma section qui me battrait au parcours du combattant. Mes types vont s’entraîner le dimanche pour battre le lieutenant. Deux ou trois y arrivent. Super ! On trinque tous ensemble. Mes gars se transforment de jour en jour, ils deviennent plus costauds, plus sûrs d’eux, commencent à avoir de la gueule… Au bout de quatre mois, je les vois partir le coeur serré, vers les régiments opérationnels… Et moi je recommence avec une nouvelle incorporation. Ce boulot d’instructeur est passionnant mais j’enrage quand même : j’aimerais bien, moi aussi, aller faire la guerre. Fin 1958, je suis enfin exaucé. Affecté au 1er REP. Alléluia !

Au sein du 1er régiment étranger de parachutistes, vous êtes «au contact» et vous apprenez à connaître le légionnaire. Quelles sont, pour vous, ses premières qualités d’homme de guerre ?
Le jeune lieutenant qui arrive au 1er REP est dans ses petits souliers. Le 1er REP est un club, ce n’est pas parce qu’on est affecté au régiment qu’on devient membre du club ; pour ça, il faut faire ses preuves et on vous le fait bien sentir. Je suis affecté à la 4e compagnie, indicatif radio «gris» et je prends le commandement de la 3e section «gris 3». Premier départ en opération, vers Cherchell dans l’Ouest algérien. nous sommes trois nouveaux cadres affectés à la compagnie : un adjudant (Gris 4), un sergent-chef, adjoint à la 1re section et moi. Tout le monde nous observe du coin de l’oeil. Premier accrochage, ça tire au-dessus de moi, du côté de la 1re section. Soudain la voix du commandant de compagnie dans le poste radio : « Gris 4 – Ici Gris. Allez prendre la place de Gris 1 qui vient d’être tué. » Gris 4 tergiverse, discute. On sent bien qu’il n’a pas trop envie d’y aller. La voix de Gris coupe court : « Gris 4, terminé pour vous. Gris 3 allez prendre la place de Gris 1 qui vient d’être tué. » C’est une chance. Je fonce chez Gris 1, rassemble quelques légionnaires, on donne l’assaut et on règle l’affaire vite fait bien fait. Gris 1 n’est d’ailleurs pas mort mais simplement blessé. Fin d’opération, debriefing. Gris 4 qui a traîné des pieds : viré ! L’adjoint de Gris 1 qui s’est affolé en annonçant à tort la mort de son chef : viré ! Des trois nouveaux arrivants, je suis le seul à m’en tirer. Cette anecdote est révélatrice de l’esprit du 1er REP : une rigueur implacable dans l’exécution des missions opérationnelles.
En revanche, de retour à Zéralda, changement radical d’ambiance. À la dureté de la vie en opération succède une décontraction de bon aloi. À tous les échelons, chacun récupère, oublie les fatigues du combat et goûte à sa manière la repos du guerrier. Cette alternance, savamment dosée, de rigueur dans le service et de décontraction dans la détente faisait le charme du 1er REP. J’ai toujours essayé d’imprimer ce style dans les unités que j’ai commandées.

Blessure, citation, honneurs et dissolution de l’un des meilleurs régiments de l’armée française, vous découvrez une «autre» Légion après votre convalescence, Quelles sont vos impressions ?
Je me sentais tellement bien au 1er REP que je me disais; avec ma naïveté de lieutenant : « Je vais rester toute ma vie dans cette boutique. » Et tout d’un coup, tout s’effondre. À 25 ans, je me retrouve infirme dans un fauteuil roulant, le régiment dissous, mes chefs en «taule», les copains partis, les légionnaires dispersés, le camp de Zéralda vide et triste à mourir, l’Algérie quasiment perdue… J’ai vécu la mort du 1er REP comme un véritable deuil. Heureusement la Légion m’a récupéré et m’a permis de me refaire une santé. J’ai vécu à Sidi Bel Abbès les dernières heures du drame algérien, puis l’arrivée à Aubagne et l’installation au camp de La Demande. « Nous on avait rien demandé », que nous chantions sur l’air d’Eugènie… Le moral n’était pas au beau fixe.
J’ai repris espoir et confiance au 2e REI où je suis parti prendre le commandement d’une compagnie en 1963. Au Sahara, chargé de protéger les sites d’expérimentation nucléaire et les centres d’essai d’engins spatiaux, le «2» était un magnifique régiment, réparti sur une zone d’action plus grande que la France. Les compagnies étaient des petits sous-groupements interarmes parfaitement adaptés aux évolutions en milieu désertique. Deux cent cinquante légionnaires, des cadres «retaillés», 50 véhicules, une puissance de feu considérable avec un peloton d’automitrailleuses, trois mortiers de 81 mm, trois canons de 75 mm sans reçu, une autonomie complète, mon colonel à 200 kilomètres de là… le rêve ! Le style «saharien» était très différent du style 1er REP mais l’esprit Légion y soufflait avec la même intensité. Au bout de deux ans mes plaies physiques et morales étaient cicatrisées. J’avais retrouvé la foi.

Vous découvrez également une autre armée que vous allez côtoyer, celle qui n’a pas «fait» l’Algérie, quel regard portez-vous sur cette «séparation»?
Après l’Algérie et le Sahara, l’heure est à la reconversion intellectuelle. Mes patrons me poussent vers l’École d’état-major. Je suis leurs directives avec un enthousiasme modéré mais il est vrai que, dans la vie d’officier, il faut savoir alterner les périodes consacrées à l’action et celles consacrées à la réflexion. L’inconvénient, c’est que lorsqu’on met le doigt dans l’engrenage des états-majors, il est difficile d’en sortir. Cependant dans un coin de ma cervelle, j’avais toujours deux objectifs : redevenir TAP et retrouver la Légion. Il me faudra dix ans pour y parvenir. En 1975, à la sortie de l’École de guerre, la DMPAT me propose soit le commandement d’un bataillon à Saint-Cyr, soit le Groupement opérationnel de la Légion étrangère. Pas d’hésitation, je rejoins le GOLE à Bonifacio. Un commandement difficile, des problèmes d’effectifs, des moyens limités, l’ambiance en Corse est assez morose après l’affaire d’Aléria. Heureusement la chance nous sourit. En février 1976, une prise d’otages à Djibouti provoque l’intervention d’un détachement Guépard. Le GOLE est en alerte. En 24h, nous voilà partis à 2 000 kilomètres de là. Nous resterons 4 mois à Djibouti. Retrouvant les grands espaces dans un environnement favorable, bénéficiant de moyens considérables, le GOLE deviendra en quelques semaines un remarquable outil de combat. Trois ans après le GOLE, je retrouve le REP : la boucle est bouclée, le bonheur est complet. Je m’efforcerai, pendant deux ans, de transmettre aux jeunes générations l’héritage que j’ai eu la chance de recevoir vingt ans plus tôt. En quittant Calvi, mon dernier ordre du jour commence ainsi : « En recevant, il y a deux ans, le commandement du 2e régiment étranger de parachutistes, j’avais conscience de réaliser un rêve ébauché il y a un quart de siècle, lorsque je faisais, à la Légion, mes premiers pas d’officier. J’ai réalisé le rêve, j’ai été votre chef ; quel que soit l’avenir, la vie militaire ne pourra plus me donner pareille joie. » C’est bien vrai.

Après une carrière au cours de laquelle vous êtes chargé de hautes responsabilités, vous conservez le lien avec «vos» anciens en adhérant à l’Amicale des anciens légionnaires parachutistes, un lien extrêmement fort pour quelles raisons ?
À vrai dire mes liens avec l’Amicale se sont noués beaucoup plus tôt. En 1980, alors que je commandais le 2e REP, j’ai compris qu’il fallait resserrer les contacts avec mes anciens. C’était une nécessité pour les jeunes qui avaient besoin de références, c’était une obligation morale vis-à-vis de nos anciens à qui nous devions tant. Le drame algérien avait laissé quelques traces douloureuses et il était nécessaire de réunir tous les membres de la famille : ceux du 1er REP et ceux du 2, ceux qui avaient quitté l’armée et ceux qui y étaient restés, ceux qui étaient allés en «taule» et les autres. Compte tenu de mon passé, j’étais bien placé pour fédérer les différentes sensibilités. En 1981, nous avons fait à Calvi une saint Michel extraordinaire. Autour du général Caillaud, du commandant Morin, du commandant de Saint-Marc et d’une centaine d’anciens, le régiment au complet a manifesté sa fidélité à ceux qui avaient forgé la gloire des paras-légion. La ferveur et l’émotion de ces journées sont gravées dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance de les vivre. Depuis, je suis resté en relations constantes et suivies avec l’Amicale et j’y ai adhéré dès que j’ai quitté la Légion. Ce qu’il y a de remarquable dans l’AALP, c’est que les générations s’y suivent sans altérer l’esprit de la communauté. La génération d’Indochine sous la présidence du général Caillaud et du commandant Morin a passé la flambeau à la génération d’Algérie avec le colonel Lhopitalier, ceux des Opex ont pris la relève sous la remarquable présidence du général Soubirou. Je suis et je reste très attaché à l’AALP, c’est une façon d’exprimer à la Légion mon infinie reconnaissance pour tout ce que je lui dois.

Il y a deux mois, les légionnaires du 2e REP sautaient sur Tombouctou, vous qui les connaissez bien, qu’ont-ils de différent par rapport à ceux que vous avez commandés ?
Je ne suis pas le laudator temporis acti et les vieux «choses» qui passent leur temps à dire « c’est plus comme avant » m’énervent au plus haut point ! Lorsque j’ai appris que le régiment avait sauté sur Tombouctou, j’ai éprouvé un indicible sentiment de fierté, sentiment encore renforcé lorsque j’ai vu les stocks d’armes récupérés. Les légionnaires d’aujourd’hui ? Ils sont aussi beaux que nous l’étions à 20 ans (et aussi modestes), ils sont mieux habillés, mieux équipés, sans doute plus «techniques» que nous l’étions, peut -être plus costauds aussi. Par-dessus tout, je pense qu’ils ont la même ardeur au combat que celle que nous avions. Au total, les légionnaires changent mais la Légion reste aujourd’hui ce qu’elle a toujours été : une troupe d’une solidité sans égale qu’un esprit de corps amène à se surpasser dès lors que la réputation de la «maison» est en jeu.

Walter Gembaliès, un Pradéen décoré de la Croix de combattant

08.05.2013

Pradéen depuis 5 ans, Walter Gembaliès vient d'être décoré par décision du ministre de la Défense de la médaille Croix de combattant volontaire avec barrette Afrique du Nord le 24 mars par le colonel Munos lors de l'assemblée générale de la Fédération des Combattants Volontaires des P.O.

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Jean-Claude Richet, président départemental des Combattants Volontaires 66, Walter Gembaliès et le colonel Antoine Munos , président du Souvenir Français de Ste Marie/Mer

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Né en 1937, Walter Gembaliès a traversé la guerre dans une zone particulièrement touchée et a perdu beaucoup de membres de sa famille. A 19 ans avec deux amis, il s'engage en 1956 dans la Légion étrangère et fera ses classes en Algérie auprès d'instructeurs anciens officiers de la Wehrmacht; il y connaîtra jusqu'en 1966 ses premiers combats sur le terrain. Blessé de guerre, une citation, médaillé militaire en 1973. Puis Calvi en Corse, ensuite le Tchad pour de nouvelles missions et enfin la base d' Etains d'où il quittera la Légion en 1972 avec le grade d'adjudant-chef.

Une seconde carrière dans la vie civile s'ouvre à lui jusqu'à la retraite en 1991. Aujourd'hui installé dans la capitale du Conflent il connait une vie tranquille dans notre cité qu'il trouve paisible et sûre.

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Castelnaudary. 150e anniversaire de la bataille de Camerone

Publié le 05/05/2013


C'est la fête à la Légion étrangère ce week-end. La traditionnelle fête de Camerone, célébration de la bataille du 30 avril 1863 à Camerone, au Mexique, voici 150 ans. Samedi matin avait lieu la cérémonie présidée par le général de corps d'armée Martial de Braquilandes en présence du secrétaire général Olivier Delcayroux, des élus locaux, des représentants des associations patriotiques.

Par chance, il faisait beau. Après la revue des troupes, ce fut la remise de képis blancs aux nouveaux légionnaires. Geste symbolique au moment de coiffer pour la première fois le képi blanc. C'est avec émotion qu'un ancien légionnaire, M. Munoz, a reçu la Médaille militaire. Puis le lieutenant Armand a récité le combat de Camerone. Et pour finir, le défilé toujours impressionnant, avec en tête la garde des pionniers avec barbe, hache et tablier de cuir couleur buffle. À midi, la kermesse pouvait ouvrir ses portes.

Petit rappel historique

Camerone est le nom d'une auberge mexicaine où le capitaine Danjou, officier de la Légion étrangère, se retrancha le 30 avril 1863, avec soixante-quatre de ses hommes pour résister à une armée mexicaine d'environ 2 000 soldats. Le capitaine Danjou refuse de se rendre et demande à ses hommes d'en faire autant. Le combat s'engage. Le capitaine Danjou est tué ainsi que trente-trois légionnaires. Les trente et un autres furent faits prisonniers. Les Mexicains déplorent plus de 300 tués et blessés.

Malgré l'échec de cette expédition, Napoléon III décida que le nom de Camerone soit inscrit sur le drapeau du régiment étranger et que les noms du capitaine Danjou, des sous-lieutenants Vilain et Maudet soient gravés en lettres d'or sur le mur des Invalides. Cette bataille dramatique en raison de la disproportion des forces et de sa fin tragique, a une valeur symbolique pour tous les légionnaires : «Respecter jusqu'au bout le serment fait à leur chef de ne jamais se rendre et de résister jusqu'à la mort». Courage, mission, sacrifice, respect de la parole donnée, honneur les valeurs de la Légion.

La fête de Camerone continue aujourd'hui à la caserne du capitaine Danjou. À 11 heures, ouverture de la kermesse ; à 18 h 30, tirage de la tombola ; à 21 heures fermeture des portes du 4e RE.

La Dépêche du Midi

Blagnac. En souvenir de l'intensité du combat de Camerone

Publié le 07/05/2013

Bernard Ghestin a remis la médaille de l'Amicale des Anciens de la légion étrangère à Bernard Keller et au colonel J.L. Mercury./Photo DDM F. B.

La célébration du 150e anniversaire de la bataille de Camerone, qui s'est tenue au Square du souvenir français, samedi 4 mai, a rendu les honneurs à un fait d'arme tout à fait exceptionnel, symbole de courage, de loyauté et de camaraderie de la légion étrangère, en présence de l'Amicale des Anciens de la légion étrangère, présidée par Bernard Ghestin, lieutenant-colonel en retraite, du colonel Jean-Luc Mercury, commandant la base de défense de Toulouse, de l'Amicale des anciens combattants, des élus, de la fanfare et d'un public nombreux. Remarquablement narré par Jean Roure, un acte faisant preuve d'un honneur sans bornes et d'une insensée fierté : «Le 30 avril 1863, réfugiés dans une auberge pendant 11 heures, 65 hommes ont engagé un combat acharné contre 2 000 soldats mexicains, ne cédant rien, jusqu'au sacrifice ultime, au final une poignée de ces braves ont fini de charger à la baïonnette».

La Dépêche du Midi

Pfastatt 59e anniversaire de la chute de Dien Bien Phu.

Mercredi 8 mai 2013

Michel Malétic a vécu l’intégralité de la bataille de Dien Bien Phu. L’ancien légionnaire, qui a ensuite passé toute sa carrière aux mines de potasse d’Alsace, évoque ces deux mois épiques dans la cuvette.

Les Bivouacs de Vera-Cruz à Mexico, par un zouave.

Tranches de vie à la phalange magnifique


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La Légion étrangère entre hard et soft power : le décryptage du général de Saint Chamas

Lettres d'ouest - 10

Mardi 30 avril 2013

COUVERTURE DE LA FICHE TECHNIQUE

C’est aujourd’hui

C’est le jour. Voilà cent cinquante ans que les braves de Danjou, de l’autre côté du monde, forgeaient l’immortel Camerone.

Nous savons tous que les commémorations en chiffres ronds prennent une signification particulière. Ce fut le cas pour le centenaire de la création de la Légion qui vit la parution du premier livre d’or de la Légion étrangère illustré par Benigny, et, à Bel Abbès s’ériger le monument aux morts de la Légion voulu par Rollet. La Légion à ses morts 1831 – 1931.

Cinquante ans plus tard, en 1981, nous vîmes ajouter deux autres dates sur le monument aux quatre veilleurs: 1931 – 1981. Ces occurrences nous donnent l’impression de vivre des événements hors du commun, en tout cas et d’une certaine manière, différents des autres commémorations des mêmes faits.

Dans le cas d’un autre cent-cinquantième anniversaire, du combat de Camerone cette fois-ci, j’ai l’impression d’être un témoin, géographiquement éloigné mais tout de même contemporain, d’un événement unique à l’échelle de chaque humain, un peu comme le passage d’une comète qui ne reviendra dans nos régions galactiques que dans 200 ans, l’alignement des planètes on ne sait plus quand…

Pour ce cent-cinquantième anniversaire deux faits marquants. Pour ainsi dire deux nouveautés majeures, sont à retenir : la main de bois de Danjou a quitté Aubagne pour la deuxième fois depuis l’arrivée de la Légion en métropole, pour être présentée dans le village natal de celui qui commanda par intérim la 3e compagnie du Régiment étranger dans les Terres chaudes du Mexique. La première fois c’était lors du baptême de la promotion Capitaine Danjou à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr, en 1972. Le colonel Le Testu l’y accompagna.

Le deuxième fait marquant est l’inauguration du nouveau musée. La première pierre de l’ancien avait été posée lors du centenaire du combat en 1963, par Pierre Messmer, dans un quartier Viénot qui sortait de terre, en même temps que l’on inaugurait le « nouveau » monument aux morts, reconstruit presque à l’identique, au bout de la Voie sacrée, en marbre de Provence, car l’onyx original avait subi trop de dommages lors du démontage et du transport vers la métropole.

Le nouveau musée voit le jour grâce au dévouement de quelques-uns et aux dons de beaucoup… l’entreprise se poursuit, l’aventure continue…

Des générations de légionnaires ont foulé de leur allure martiale la Voie sacrée qui monte vers le monument. Beaucoup d’autres viendront et y entendront le récit de ce magnifique combat, point cardinal des vertus légionnaires, prononcé par un officier face au porteur de la relique. Je ne pourrais pas, hélas, les voir lors de la commémoration du bicentenaire, car mon agenda sera chargé et je serai retenu ailleurs, mais dès aujourd’hui, je souhaite à ces légionnaires-là de connaitre toutes les joies qui furent les miennes d’avoir appartenu à cette Institution dont la France peut à juste titre s’enorgueillir. Je sais, avec cinquante ans d’avance, qu’ils continueront de servir la France à la manière de leurs anciens, toujours avec honneur et fidélité.

« Il y aura là un chemin frayé, une voie ; on l’appellera « Voie sacrée ». L’impur n’y passera pas ; elle sera pour ceux qui la suivront, et les insensés ne s’y égareront pas » (Esaïe 35.8-10)

Antoine Marquet

Antoine

Castelnaudary. La Légion dans la peau

Le 30/04/2013

Ci-dessus, le photographe Victor Ferreira, avec l'une des images de l'un  des légionnaires qui a posé pour «La Légion dans la peau». Un photographe qui connaît bien son sujet, puisqu'il a été lui-même légionnaire.

Ci-dessus, le photographe Victor Ferreira, avec l'une des images de l'un des légionnaires qui a posé pour «La Légion dans la peau». Un photographe qui connaît bien son sujet, puisqu'il a été lui-même légionnaire.

C'est aujourd'hui, dans le cadre de «Marseille capitale européenne de la culture», qu'aura lieu le vernissage de l'exposition de Victor Ferreira, conseiller municipal de Castelnaudary, adjudant-chef (ER), de la légion étrangère, et photographe de grand talent.

C'est donc dans le cadre de «Marseille Provence 2013», le jour même du 150e anniversaire du combat de Camerone, que le nouveau musée de la Légion étrangère ouvrira ses portes.

Avec une extension de 2000 m2 et une muséographie complètement repensée, le musée confrontera le mythe de la Légion étrangère avec la réalité, à travers son histoire et ses valeurs. Pour découvrir la Légion autrement, le musée proposera dans son espace expositions temporaires du 30 avril au 1er septembre, une exposition originale qui s'intitulera «La Légion dans la peau», tatouages de légionnaires. Les tatouages sont fréquents chez les «combattants», et ce depuis la plus haute Antiquité. Mais dans l'armée française contemporaine, c'est dans la Légion étrangère que ce mode d'expression est le plus répandu. L'adjudant-chef (ER) Victor Ferreira qui a fait partie de ce corps d'élite pendant plus de vingt ans s'est livré à un travail photographique, en captant à travers leurs tatouages, le regard de plus de 200 légionnaires. En tant que «frère d'arme», Victor Ferreira a réussi à gagner leur confiance afin de leur permettre dans leur cadre de vie de livrer à son objectif, d'abord leur tatouage, puis leur image et enfin leur mystère d'homme. Il s'agit de symboles parfois, d'un souvenir heureux ou malheureux, d'une thérapie aussi. Le tatouage visible ou plus souvent invisible lance les messages, que seul le photographe Victor Ferreira à su avec autant de sensibilité recevoir. Tous les événements de la vie du légionnaire sont imprimés sur son corps pour se souvenir ou pour exorciser. Sans impudeur, Victor Ferreira a reçu les confidences de ces hommes. Il les a traduites en clichés, témoins sensibles et humbles de leur humanité. L'exposition comprend quarante photos, chacune est une vie offerte au regard du photographe. Un livre va faire suite à cette exposition. Il présentera l'ensemble du travail photographique de Victor Ferreira sur le sujet, résultat de trois années de travail.

La Dépêche du Midi

La Légion étrangère : 150 ans de sacrifices

Publié le 28/04/2013

La Légion fêtera le 30 avril, partout dans le monde, le cent cinquantième anniversaire des combats de Camerone. Retour sur des soldats de légende.

Défilé du 14 juillet 1999. © AFP
La Légion étrangère n'est pas une troupe comme les autres. L'image forte du képi blanc, la parade du 14 Juillet sur les Champs-Élysées dont elle ferme traditionnellement de son pas lent le défilé des troupes à pied, la réputation d'excellence des Français et des étrangers qui y servent après une sélection qui ne retient qu'un candidat sur huit, tous ces éléments la dotent d'une notoriété exceptionnelle et d'une réputation à toute épreuve. Fondée en 1831, sous la monarchie de Juillet, elle a dès le départ accueilli des volontaires venus d'ailleurs pour servir la France, en bénéficiant d'une nouvelle identité, donc du droit à une nouvelle vie. Bien souvent, ces hommes, en délicatesse avec l'armée et/ou la justice de leur pays, se voient offrir un anonymat protecteur.

Troupe d'élite

Née au XIXe siècle des nécessités de la conquête de l'Algérie, la Légion étrangère a d'abord été marquée par les prises et les expéditions coloniales qui se sont succédé durant plus d'un siècle en Afrique, en Amérique du Sud, en Extrême-Orient. Les guerres mondiales ont également mis à contribution cette troupe d'élite, qui s'est trouvée prise après 1945 dans les douloureux soubresauts de la décolonisation. En Indochine, où elle a payé un lourd tribut, comme en Algérie, qui a bien failli causer sa perte, la Légion a traversé l'histoire le front haut, sans bien comprendre toujours dans quel sens celle-ci s'écrivait. La Légion est sortie blessée de la guerre d'Algérie, avant de se reconstruire, en s'installant pour la première fois sur le sol métropolitain. La Légion étrangère n'a jamais cessé de fasciner. Passée de 40 000 hommes du temps de sa splendeur à moins de 8 000 aujourd'hui, elle demeure cette troupe d'élite que les dernières coupes d'effectifs n'ont pas affectée et dont rien ne dit encore si les prochaines l'entameront davantage.

Un lieutenant à Diên Biên Phu © SIPA

1831, Algérie : la fondation

Le 9 mars 1831, neuf mois après la prise d'Alger en juin 1830, le roi Louis-Philippe décide de créer une Légion étrangère. De longue date, des soldats étrangers avaient servi la France, le plus souvent dans des régiments composés par nationalité. Mais après la Révolution et l'Empire, l'idée naîtra de regrouper ces étrangers dans une même unité. Fort souvent, ceux-ci ne disposent plus de la moindre pièce d'état civil. La Légion introduit une innovation majeure : les étrangers peuvent y être engagés sous une identité déclarée, en rompant ainsi avec leur passé. Aux réprouvés, aux bannis, parfois aux délinquants, la France offre une chance exceptionnelle : celle d'entamer une nouvelle vie. La conquête de l'Algérie, périlleuse et dévoreuse d'effectifs, leur en fournira l'occasion. En juin 1835, quatre ans après sa création, la Légion alors formée de 4 000 hommes est cédée en bloc à l'Espagne, afin d'aider la reine Isabelle II à combattre une rébellion. Lorsque ces légionnaires rejoindront la France trois ans plus tard, ils ne seront plus que 500 ! Entre-temps, avant même la fin de l'année 1835, Louis-Philippe a engagé la formation d'une nouvelle Légion étrangère.

Sidi Bel Abbes 1961 © Sipa

Sidi Bel Abbes

En 1843, les légionnaires commencent la construction d'un camp sur le site de la koubba d'un vénéré descendant du prophète, Sidi Bel Abbes, situé à 80 kilomètres au sud d'Oran. Progressivement, la Légion va façonner cette région non seulement en y implantant de nombreuses casernes et terrains de manoeuvre, mais aussi en y créant une véritable ville. C'est là que se forge la légende des soldats-bâtisseurs, un des ciments de la culture légionnaire. Elle est dès cette époque faite de singularité, d'excellence et de l'orgueil d'appartenir à une institution professionnalisée, différente de la "régulière" par ses traditions propres scellant son esprit de corps. Cet enracinement et cet attachement de la Légion à l'Algérie, où elle combat régulièrement des rébellions, ne l'empêcheront pas de mener des batailles au Maroc et en Syrie, notamment.

1863, Camerone : la naissance du mythe

Le 30 avril 1863, dans une ferme fortifiée de Camerone, au Mexique, 3 officiers et 62 légionnaires font le serment de se battre jusqu'au bout contre 2 000 Mexicains qui les assaillent. Sur le monument érigé à la mémoire du capitaine Jean Danjou et de ses hommes figure cette inscription :

Ils furent ici moins de soixante

Opposés à toute une armée.

Sa masse les écrasa.

La vie plutôt que le courage

Abandonna ces soldats français

À Camerone le 30 avril 1863

Le 30 avril 1998, cérémonie célébrant le 135e anniversaire de la bataille de Camerone © AFP

Tous les ans, le 30 avril, les légionnaires commémorent cette bataille qui ne constitue certes pas une victoire, mais porte au plus haut le respect de la mission, qui consistait cette fois à protéger le passage d'un convoi. Cette mémoire est célébrée partout où se trouvent des légionnaires. À la maison mère d'Aubagne, qui a remplacé après l'indépendance de l'Algérie celle de Sidi Bel Abbes, un ancien légionnaire a le privilège insigne de traverser la place d'armes en portant la relique sacrée : la main de bois du capitaine Danjou. Un moment d'une extrême solennité que la Légion réunie vénère dans un sentiment de force et de dignité quasi mystiques.

Il sentait bon le sable chaud

Au début du XXe siècle, le général Paul-Frédéric Rollet devient le "Père Légion" et élève la singularité de cette troupe exceptionnelle au statut de légende. Dès cette époque, la Légion captive le grand public, et des dizaines de films (de Beau geste à Dragées au poivre) et de chansons illustrent cette histoire glorieuse. L'oeuvre la plus connue demeure "Mon légionnaire", celui qui "sentait bon le sable chaud", chanson créée en 1936 par Marie Dubas et immortalisée par Édith Piaf. La troupe légionnaire au sang chaud n'est certes pas composée d'enfants de choeur, mais toute la force de l'encadrement consiste justement à les canaliser. À Camerone, le comportement du capitaine Danjou est typique de celui que veulent incarner les officiers servant dans la Légion, mais qui ne sont pas légionnaires eux-mêmes.

Discipline de fer

Imposant la discipline de fer permettant seule de faire marcher droit autant de fortes têtes, l'officier doit également être totalement dévoué aux hommes qu'il a sous ses ordres, cette rigueur exigée par le commandement n'étant pas négociable. C'est à ce prix que la Légion est devenue une troupe d'élite ! Trente-trois ans après Camerone, alors qu'il se prépare à prendre le poste de gouverneur général de Madagascar, le général Joseph Gallieni présentera au gouvernement une requête inédite : "Je demande d'emmener avec moi 600 hommes de la Légion étrangère afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement."

Le 150e anniversaire du combat de Camerone célébré

samedi 27 avril 2013

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L'hommage aux légionnaires à l'occasion du 150e anniversaire du combat de Camerone

Publié le 26/04/2013

Une cérémonie militaire a eu lieu à la citadelle mercredi matin.
Le 30 avril 1863, lors de l'expédition française au Mexique, soixante-deux soldats de la troisième compagnie du Régiment étranger chargés d'assurer le passage d'un gros convoi logistique sont assiégés dans une hacienda du petit village de Camerone. Sans eau et sans nourriture, le capitaine Danjou et ses hommes ont résisté à 2 000 soldats mexicains. Jusqu'à la mort, ils ont rempli leur mission. Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment étranger et que ceux du capitaine Danjou et des sous-lieutenants Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d'or sur les murs des Invalides à Paris.
Dans toutes les unités, le combat de Camerone est commémoré chaque année comme un haut fait de la Légion étrangère. Mercredi matin, à la citadelle, une prise d'armes et un dépôt de gerbes ont eu lieu sous la présidence du général de corps d'armée Bertrand Clément-Bollée, entouré de nombreuses personnalités et sympathisants. Le lieutenant-colonel Thierry Morvan et l'adjudant Dimitri Leloup ont rendu un hommage appuyé à ces hommes qui ont accepté le sacrifice dès les premiers instants, et à travers eux à tous les légionnaires qui servent la France au péril de leur vie. C. D.-C.
(CLP)

Dinan. La Légion étrangère commémore la bataille de Camerone

Histoire mardi 30 avril 2013
La commémoration du 150e anniversaire de la bataille de Camerone, ce matin, à Dinan.

Ce mardi matin, l’Amicale des anciens de la Légion étrangère de Bretagne a commémoré, sur l’esplanade de la Résistance, à Dinan, le 150e anniversaire de la bataille de Camerone, au Mexique. Le 30 avril 1863, une soixantaine de soldats de la Légion étrangère, chargés de protéger un convoi transportant 3 millions de francs, se battirent pendant 11 heures, contre 2 000 Mexicains. Prêts à sacrifier leurs vies, ils jurèrent de mener le combat jusqu’au bout. Les six derniers légionnaires aptes à combattre finirent par vider leurs munitions sur l’ennemi, qu’ils chargèrent ensuite à la baïonnette. Les survivants blessés furent faits prisonniers.

Depuis, l’« esprit de Camerone » est célébré chaque année, au nom du courage, de la détermination, du respect d’un serment. À la vie, à la mort.

La Légion étrangère : un nouveau départ!

Emission spéciale en direct d'Aubagne

Esprit de Corps, un film de Joëlle Stechel


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La Newsletter 13/18 de l'AALEME

Esprit de Corps

Provence-Alpes

Publié le 19 avril 2013

Joëlle Stechel signe avec Esprit de Corps un documentaire passionnant et très émouvant sur l’institution qui accueille, à Puyloubier, des légionnaires, en fin de vie pour certains, dans le besoin pour d’autres. Une rencontre intime avec des hommes plutôt peu enclins à se confier mais riches de parcours exceptionnels.

Trois ans auront été nécessaires pour faire aboutir ce projet mais sa sortie vient saluer l’anniversaire de la bataille de Camerone, un des haut-faits de bravoure qui fonde l’esprit de la légion et dont on fête, le 30 avril, les 150 ans.

Le film Esprit de Corps sera diffusé sur France 3 Provence-Alpes samedi 27 avril à 15:20

Deux voix pour parler d’un film

La richesse du film et toutes les questions qu’il suscite nous ont donné envie de nous entretenir avec sa réalisatrice, Joëlle Stechel. Mais sans la signature d’une chaîne de télévision, un tel projet aurait peut-être eu plus de difficultés à s’exposer. Nous avons donc saisi l’occasion d’évoquer la question de la co-production avec le délégué régional de France3 Provence-Alpes, Bruno Ledref.

Entretien avec Joëlle Stechel

PZ – La famille Légion, c’est une réalité que l’on découvre au fil de ce film et qui vient battre en brèche les idées reçues répandues sur ce sujet. Au-delà de l’aspect commanditaire, qu’est-ce qui vous a séduit dans cette aventure d’Esprit de Corps ?

JS – Ce n’était pas un film de commande mais un projet personnel. J’ai entendu parler de cette institution par hasard, et j’y suis allée. J’y ai rencontré des gens qui m’ont intéressée et touchée en raison de leur parcours et parce qu’ils sont certainement les derniers représentants d’une certaine histoire; celle liée aux guerres coloniales auxquelles ils ont participé sans savoir clairement quels en étaient les enjeux, tout cela parce qu’un jour leur propre parcours a dérapé, ou parce que les aléas de l’histoire les ont contraints à s’engager. Ce qui m’a le plus émue, c’est lorsque j’ai obtenu de la légion les photos d’engagement des principaux protagonistes. Ils étaient d’une incroyable jeunesse pour la plupart; des gamins versés dans la tourmente de la guerre et qui, quelques semaines plus tôt, étaient encore sur les bancs du lycée, jouaient au foot, draguaient les filles….

PZ – Ces hommes que vous filmez qui, à l’instar d’Henri Charlier, se voyaient invincibles, rêvant à 18 ans d’un destin à la Gary Cooper, sont aujourd’hui vieillissants mais paisibles et dignes. Cependant peu d’entre eux évoquent une vie personnelle ou familiale. Pourquoi tant de pudeur ? Est-ce le carcan militaire qui les rend si discrets ou bien cela reflète-t-il peut-être une situation de solitude choisie ou non ?

JS – Plusieurs réponses à cela. Lorsque vous vous engagez dans la légion, vous devez etre célibataire. Certains le sont restés, la vie de légionnaire, avec des missions qui durent parfois plusieurs années à l’étranger, n’est guère propice à la fondation d’une famille.
D’autres se sont mariés comme Jean-Louis Combat, après leur temps d’engagement et ont divorcé. D’autres enfin sont veufs, comme Berthold Voessler et viennent finir leurs jours au milieu de leurs camarades plutot que de rester seuls.
Je les ai longuement interviewés sur le sujet de l’amour, de la famille et je comptais bien utiliser ces histoires dans le film mais 52 minutes , c’est très court et ça impose des choix! En ce qui concerne Henry Charlier , il a eu une étonnante « love affair », à 50 ans passés, avec une jeune fille de 23 ans. Il s’est marié avec elle et de leur union est née une fille, Marie-Astrid , qui sera présente à l’avant-première du film. Puis il a divorcé , se trouvant trop vieux pour satisfaire cette jeune femme et il est revenu à Puyloubier, où il l’avait d’ailleurs rencontrée un jour ou elle était venue visiter l’institution.

Il faut ajouter que ces légionnaires sont des coeurs tendres pour la plupart, prompts a s’enflammer pour une femme et à lui faire une cour assidue : j’ai ainsi recu moult textos de certains d’entre eux, me déclarant leur flamme… Une attitude assez compréhensible dans cet univers exclusivement masculin.

PZ – Dans le contexte d’un monde où l’on se gargarise du mot solidarité, on en voit ici une illustration très singulière et surtout entière. Est-ce que cela suscite en vous une réflexion ?

JS – Je pense qu’outre l’aspect « morceaux d’histoire » que j’évoquais plus haut, c’est ce qui m’a le plus touchée dans ce lieu; on y accueille sans condition de ressources toute personne ayant servi la légion et qui se retrouve dans le besoin, quel que soit ce besoin. C’est un exemple unique et dont les armées étrangères (américaines, anglaises) sont venues s’inspirer pour leurs propres vétérans. Ces hommes, qui venaient de partout ont servi sous le drapeau français, ont risqué la mort, ont été blessés, traumatisés. Prendre soin d’eux , pour la légion, ce n’est que justice. D’autant que beaucoup d’entre eux , pour de multiples raisons, ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine et sont donc condamnés à une fin de vie souvent précaire et solitaire. Cet engagement de la légion vis-à-vis de ceux qui rejoignent ses rangs est tout sauf un vain mot. J’ai pu le constater concrètement au quotidien pendant toute la période du tournage, que ce soit les visites à un pensionnaire hospitalisé, l’aide matérielle à un pensionnaire qui a besoin par exemple d’aller visiter sa famille dans son pays d’origine à l’occasion d’un décès ou la simple entraide quotidienne entre pensionnaires eux-mêmes.

PZ – Le tournage s’est -il bien passé ? Est-ce que l’institution de Puyloubier qui, à bien des égards, ressemble à un monastère, est un lieu qui s’ouvre facilement sur l’extérieur?

JS – Il a fallu vaincre des peurs. Celle du voyeurisme, celle d’une possible gêne occasionnée aux pensionnaires, celles de la légion elle-même qui sait que chaque fois qu’on parle d’elle, c’est pour en donner une image dans laquelle elle ne se reconnait pas. Mais, très vite, les portes se sont ouvertes. Les pensionnaires, dont on m’avait dit qu’ils étaient mutiques, ne demandaient en fait qu’à parler, pour peu qu’on les écoute et qu’on prenne intérêt à ce qu’ils avaient envie de raconter.

Le film a pourtant mis 3 ans à aboutir car la personne qui avait signé le projet à France 3 a été muté, son remplaçant n’en voulait pas, etc. et du côté de la légion, deux généraux se sont succédé, qu’il a fallu successivement convaincre.

Entre temps, certains des pensionnaires que j’avais interviewés étaient morts ou n’étaient plus en état de participer au film.

Mais dès que nous avons commencé à tourner, le contact s’est fait avec l’équipe qui ne connaissait pas le lieu et qui a été totalement fascinée et à l’écoute des pensionnaires. De vrais liens se sont créés également avec l’encadrement – l’adjudant-chef Steidle par exemple qui a été un ouvre-porte des plus efficaces et des plus convaincants. Je pense que les pensionnaires ont apprécié aussi que nous passions par exemple la soirée de Noël avec eux - même si cela n’apparaît pas dans le film. Dommage! – comme le font les officiers de la légion, la famille légion primant sur la famille personnelle.

entretien réalisé par Pernette Zumthor

Entretien avec Bruno Ledref

PZ – Qu’est ce qui vous a décidé, au delà de l’aspect « mission régionale » qui incombe à la chaîne, à soutenir le projet que portait Joëlle Stechel et son producteur Thierry Gautier ?

BL – Lorsque des documentaires s’intéressent à la Légion, ils le font très souvent de la même manière : comment on entre à la légion, comment on y est formé, comment les légionnaires deviennent des soldats d’élite etc. Mais au fond, les légionnaires sont aussi des hommes qui ont une autre vie que celle de l’armée et qui vieillissent. Je trouvais donc intéressant de s’attarder sur cet aspect peu traité des retraités de la Légion. A cela s’ajoute une spécificité bien particulière à l’institution, c’est que, dès lors que l’on s’est engagé ne serait-ce que quelques jours, la Légion étrangère vous ouvre les portes de sa maison de retraite. S’y retrouvent donc des personnes que la vie, pour diverses raisons, a livrées à la solitude, des personnes qui ont souvent des parcours très intéressants et cela fait le terreau d’un bon film.

Ensuite, il y a Joëlle Stechel, la réalisatrice dont je connaissais le talent, la capacité à réaliser des entretiens très fouillés. Je savais qu’elle allait avec cette matière faire émerger l’humanité des personnages car finalement, au-delà du sujet « légion », ce sont des parcours humains que l’on voit dans ce film. Ils auraient pu être marins, pompiers ou maçons; ce qui nous importe c’est de traduire ce que les gens ont dans la tête.

PZ – En tant que délégué régional de France3 Provence-Alpes, comment envisagez-vous la coproduction en région ?

BL – Pour moi, le premier objectif à atteindre c’est de rencontrer notre public, donc faire des documentaires qui vont intéresser les gens d’ici. Alors, bon… il n’y pas de martingale, pas de recette miracle, c’est une question d’expérience, mais aussi de chance. Nous choisissons massivement des documentaires qui ont une résonance locale même si nombre d’entre eux, comme le film de Joëlle Stechel, feront également une « carrière » nationale. Il est évident que dans ce cas, la maison de retraite de la légion se trouvant à Puyloubier, le film a une filiation naturelle avec France 3 Provence-Alpes. Nous sommes souvent sollicités pour des documentaires traitants de grands thèmes de société mais ce n’est pas la présence, dans le scénario, de témoins ou personnages issus de notre région qui sera forcément déterminant.

Nous voulons aussi nous rapprocher de bassins où la population est moins importante, comme celui de nos départements des Alpes. A cet égard, nous avons coproduit, en 2012, un film de Stéphane Lebard consacré à la problématique du loup vécue de près par les « Alpins » intitulé Le loup dans la bergerie.

PZ – A combien se monte le nombre de films co-produits en une saison ?

BL – On peut parler d’une dizaine de films par an, ce qui représente un inédit par mois à peu près, puisque nous n’en diffusons pas pendant la période estivale.

entretien réalisé par Pernette Zumthor

La grande histoire de la légion en images et en musique

Publié le lundi 22 avril

Le 26 avril au Théâtre antique, Camerone se donne en spectacle

Chaque année, les légionnaires investissent le Théâtre antique. Le 26 avril prochain, un grand concert

sera donné par la Musique de la légion.

Les légionnaires en sont fiers de cette grande fête annuelle qu'est Camerone. L'opportunité de s'ouvrir aux civils, défiler en ville, faire le lien avec les Orangeois. Et illustrant les valeurs de courage et de fidélité à la parole donnée.

Et cette année est marquée par le 150e anniversaire de la bataille de Camerone, un combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique. Pour l'occasion, un spectacle inédit, un concert mis en images, sera donné au Théâtre antique le 26 avril à 20 h 30.

La Musique de la Légion Étrangère et ses 50 musiciens, celle-là même qui défile à Paris lors de la Fête Nationale, présentera son répertoire militaire. Lors d'interludes, les percussions et les cuivres viendront rythmer un film historique, réalisé pour l'événement et projeté sur le grand mur. Une première.

Du Royal Étranger à la mission en Afghanistan

"Ce film retrace l'histoire glorieuse du Régiment Étranger de Cavalerie de 1635 à nos jours", dévoile le Lieutenant Arnaud Fraysse, officier chargé de la communication. "Grâce à des archives photographiques et audiovisuelles, prêtées par le bureau cinématographique des Armées et de la Défense, le spectateur découvrira ce qu'était le Royal Étranger sous Louis XIV, l'ancêtre du REC . L'Algérie du 19e siècle, les Compagnies montées, l'entre-deux-guerres, la création du régiment orangeois à Orange en 1967, les opérations Koweït, l'Indochine, la guerre du Kosovo, les missions au Cambodge, au Liban, en Afghanistan... Tous les combats auxquels ont participé les légionnaires orangeois et leurs aïeux seront retracés grâce aux images captées par les cadreurs militaires."

En somme, une grande soirée historique qui ouvrira les festivités de Camerone.

Le 26 avril à 20 h 30 au Théâtre antique. Ouvert à tous. Entrée gratuite.

Caroline Denime

Le général connaît la musique

Éric Bureau | Publié le 21.04.2013

La prestigieuse maison de disque Deutsche Grammophon a commandé à la légion étrangère un album de chansons militaires. Entretien avec le boss des képis blancs.

Aubagne (Bouches-du-Rhône), jeudi. Christophe de Saint-Chamas a vécu l’association avec Deutsche Grammophon

comme un énorme défi, fédérateur pour sa troupe. | (LP/Philippe de Poulpiquet.)

On ne croise pas tous les jours un général trois étoiles, qui plus est patron du corps le plus mythique de l’armée française. Et ce n’est pas tous les jours que l’on discute grande musique dans une caserne. Alors quand le général de Saint-Chamas, 54 ans, patron des 7000 hommes de la légion étrangère, nous ouvre ses portes, à la faveur de la sortie d’un disque pour le prestigieux label allemand Deutsche Grammophon (lire ci-dessous), on y va au pas de charge.


Pour rencontrer le troisième plus haut gradé de l’armée de terre, il faut prendre date, car il a un du temps de ministre. Puis l’avion pour Aubagne, pays de Marcel Pagnol et des santons de Provence. Le commandement de la légion étrangère, perché sur une colline, est un havre de paix où l’on entend les oiseaux et du piano quand les fameux « képis blancs » ne défilent pas autour du monument aux morts, marqué de leur devise, « Honneur et Fidélité ».

On sourit en lisant, sur la porte d’entrée, comme dans une école, « Le général ». Dans son bureau, grand mais modeste, on s’attend à se faire broyer la main, face à un mur de raideur, et c’est un homme doux et chaleureux qui s’assoit à vos côtés. « Je n’aime pas recevoir derrière mon bureau, avoue-t-il. C’est trop distant. » « C’est un cavalier, souligne Grégory, un ancien de la légion. Un homme très bien élevé, fin, éduqué, mais aussi très humain. »

Pour le général, le disque « Héros », enregistré par les 62 musiciens de l’orchestre d’harmonie (sans cordes) de la légion, est une façon parmi d’autres — il édite un dictionnaire, un livre de photos et va bientôt inaugurer le musée de la légion — de rendre hommage à ses troupes, à l’occasion du 150e anniversaire de la bataille de Camerone (Mexique), fait d’armes de la légion étrangère.

« Je ne suis pas mélomane, estime Christophe de Saint-Chamas. Mais j’aime le classique, Piaf, Offenbach et j’aime chanter. Le chant est d’ailleurs constitutif de la légion, il apprend à parler le français, à jouer collectif et met tout le monde à égalité. Quand il chante, le petit fluet peut battre le gros costaud qui chante faux. Mais ce qui m’a surtout plu dans ce projet, c’est la rencontre entre deux mythes internationaux. C’était un énorme défi de travailler avec les meilleurs. On s’est dit : allez, même pas peur! »
Entré à Saint-Cyr à 18 ans, Christophe de Saint-Chamas a fait toute sa carrière dans l’armée. Il a participé à de nombreux conflits, de la guerre du Golfe à l’Afghanistan, a été affecté trois fois à la légion étrangère avant d’en prendre les rênes en septembre 2011. « Tout petit, j’aimais déjà ça, raconte-t-il. Je suis le seul militaire de ma famille, mon père et mon grand-père étaient et scientifique. Ce doit être l’amour du pays, l’envie d’être utile. Ce n’est pas une question d’argent en tout cas. »
Ce littéraire passionné d’histoire et de géographie a trouvé de quoi combler sa soif de voyages et de culture dans les Balkans, en Afrique, en Asie… « Quand on dirige des opérations, c’est passionnant d’essayer de comprendre les origines du conflit, les rapports de force, de coordonner l’implication militaire avec l’implication politique, pas toujours sur le même tempo… C’est parfois exaltant, quand on évacue 4 000 personnes du Congo-Brazzaville, mais c’est aussi une épreuve quand on est plus d’un an éloigné de sa famille (NDLR : il a sept enfants) ou quand vos hommes tombent, en Afghanistan, au Mali… »

Il semble viscéralement attaché à ses légionnaires. « Des hommes extraordinaires, lance-t-il. Ils viennent de 150 pays pour combattre, et peut-être mourir, pour un pays qui n’est pas le leur. C’est unique au monde. » Comme leur réputation de tatoués, de durs à cuire… « Leur image de mauvais garçons ne me fait pas peur, sourit-il. Je n’ai pas besoin de premiers de la classe, avec petites lunettes et protège-cahier. Quand il faut monter à l’assaut, il faut de l’acier trempé. »
« Il sait se mettre au niveau de ses soldats, admire Vladimir Chtecherbyna, sergent ukrainien dans l’orchestre de la légion depuis dix ans. Et il tient toujours parole. » « Il a deux qualités rares chez un soldat, renchérit un de ses officiers, c’est un super communiquant et un manageur toujours à l’écoute. »

La devise du général est d’ailleurs à l’avenant : « Un chef n’a jamais l’intelligence de tous ses subordonnés ». Un tel chef, il n’y en a pas légion.


VIDEO. La Légion étrangère sort un disque

Légionnaires d'hier et d'aujourd'hui

20/04/2013

Gonzague Saint-Bris, ancien du 11e régiment d'artillerie de marine de Dinan, a retracé la bataille de Camerone.

Un même hommage. A ceux qui sont tombés à Camerone, au Mexique, voici 150 ans, et à l'enfant du pays, le commandant Benoît Dupin, fauché à 34 ans, le 17 décembre 2010, en Afghanistan.
Autour de la Légion étrangère, à laquelle les premiers comme le second appartenaient, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées hier au Grand-Pressigny pour une commémoration (*).
C'est un civil, mais ancien du 11e régiment d'artillerie de marine de Dinan, qui a dépeint les circonstances de la bataille de Camerone : l'écrivain Gonzague Saint-Bris. Il a retracé avec grandiloquence la façon dont 60 membres de la Légion étrangère – un corps d'armée qui n'avait pas 20 ans d'existence alors – ont résisté héroïquement, le 30 avril 1863, face à 2.000 soldats mexicains. Depuis 1892, à l'emplacement du combat, un monument porte l'inscription : « La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français ».

Aux dires de beaucoup, hier, cette phrase aurait pu être écrite à propos du commandant Benoît Dupin. Après une messe en son honneur, une cérémonie lui fut dédiée plus tard dans la matinée. « Un brave parmi les braves », a souligné le colonel Bonini, chef de corps du 2e régiment étranger de génie auquel appartenait le disparu. Mais, au-delà de ses frères d'arme, c'est son village et sa famille qui ont dévoilé une plaque à son nom sur le monument aux morts de la commune.

(*) Organisée par l'Amicale des anciens de la Légion étrangère d'Indre-et-Loire.

Nous reviendrons sur l'hommage rendu au commandant Benoît Dupin, originaire du Grand- Pressigny, dans notre édition de dimanche.

Pierre Calmeilles

Benoît Dupin a laissé sa marque au Grand-Pressigny

21/04/2013

Accompagnées du préfet et du maire François-Nicolas Joannes, l'épouse et la fille de

Benoît Dupin ont dévoilé une plaque à son nom sur le monument aux morts.

L'annonce de sa mort, en 2010, avait « plongé tout le village dans la stupeur et la tristesse »,

a souligné le premier magistrat.

En 2010, Benoît Dupin fut le 51e soldat français tué en Afghanistan. Vendredi, tout un village a ravivé son souvenir.

Plus de deux ans ont passé mais l'émotion, elle, est toujours là. Vendredi, le Grand-Pressigny a rendu hommage à l'un de ses enfants (NR d'hier). Le commandant Benoît Dupin a été tué le 17 décembre 2010 au cours d'une opération de combat, en Afghanistan.
Ce chef de bataillon avait 34 ans. Avant-hier, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant l'église du Grand-Pressigny. La même église où Benoît Dupin a été baptisé, où il a été enfant de chœur, où il a fait sa communion et où il s'était marié en août 2004. « On est très fier de lui. Il avait fait un beau parcours, qui aurait continué… », souligne son père, Jean-Marc Dupin.

" Un homme aux qualités morales et physiques d'exception "

Accompagné du préfet et du maire du Grand-Pressigny, François-Nicolas Joannes, l'épouse et la fille de Benoît Dupin ont dévoilé une plaque à son nom sur le monument aux morts (*). Le premier magistrat de la commune s'est souvenu de l'« enfant joyeux, vivant et sportif, dégageant déjà, à travers sa gentillesse, une autorité ».
Avant l'Afghanistan, Benoît Dupin avait notamment servi à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), au Tchad et au Kosovo. Les membres du 2e régiment étranger de génie, auquel il appartenait, étaient là en nombre, vendredi.
Parmi eux, le capitaine Helac l'a bien connu : « Nous avons fait notre scolarité ensemble à Angers (Maine-et-Loire). C'était mon compagnon de cordée en montagne. » Il est également parti en Afghanistan, un an avant son compagnon d'armes, dont il en garde « un souvenir ému. Celui d'un homme aux qualités morales et physiques d'exception, qui aimait ses hommes et ce qu'il faisait, profondément. Il s'est donné corps et âme pour le métier qu'il avait choisi et qui, en un sens, l'avait choisi. C'était quelqu'un de généreux, d'ouvert. Un exemple pour nous ».

(*) La matinée de commémoration a commencé par la cérémonie du 150e anniversaire du combat de Camerone, au Mexique, en 1863, dans lequel s'était illustrée la Légion étrangère, à laquelle appartenait également Benoît Dupin.

Pierre Calmeilles

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ARMENTIERES : Le président des anciens combattants honoré par la télévision belge à Ypres

Publié le 21/04/2013

Laurent Joye, président de l’association l’Union des anciens combattants d’Armentières.

En 2012, trois journalistes de la chaîne de télévision réalisent un reportage sur la ligne de front de la 1re Guerre Mondiale. La série s’intitule Ten Oorlog (En guerre). L’originalité de l’émission repose sur le fait qu’elle associe l’histoire des combats et la rencontre avec les habitants des régions traversées. Le parcours les mène de Nieuwpoort (Belgique) à Gallipoli (Turquie). La première des neuf émissions diffusée a rencontré un réel succès belge flamande Eéns rassemblant plus d’un million de téléspectateurs.

Le 25 avril 2012, alors que les trois comparses traversent Armentières, le hasard les fait rencontrer Laurent Joye, le Président de L’Union des Anciens Combattants d’Armentières et passionné d’histoire locale de la 1re Guerre mondiale.

Ils passent une journée à découvrir le secteur et dorment même chez lui. Laurent Joye livre avec émotion son parcours à la légion étrangère et met en lumière sa passion pour l’histoire des combats et les sacrifices humains. Il met également à l’honneur le secteur d’Armentières.

Le 12 avril dernier, au musée In Flanders Field d’Ypres, une exposition retraçant l’ensemble du parcours de Nieuwpoort à Gallipoli a été inaugurée. Une projection des meilleures séquences a également été offerte au cours de la soirée.

Laurent Joye a été chaleureusement applaudi et félicité par les nombreuses personnes venues au vernissage.

Le Président de l’UACA n’est pas un nouveau venu dans le petit monde de la Mémoire. Avec ses camarades de l’association armentiéroise, il travaille ardemment à la préparation des commémorations du déclenchement de la guerre de 1914. Les axes d’effort se portent sur un balisage didactique de parcours de mémoire et une reconstitution d’histoire vivante ayant pour thème la course à la mer.

L’exposition temporaire est visible dans l’enceinte du musée In Flanders Fields d’Ypres jusqu’au 31 août 2013.

Le miracle légionnaire

25 Avril 2013 par Geoffroy Lejeune



Intégration. Le 30 avril, la Légion étrangère célébrera le 150e anniversaire de la bataille de Camerone. Depuis près de deux siècles, ce corps d’élite promeut le modèle d’assimilation à la française pour transcender ses hommes.

Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense, / Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé / N’est pas cet étranger devenu fils de France / Non par le sang reçu mais par le sang versé ? » Composé en 1920 par Pascal Bonetti pour le soldat qui repose sous l’Arc de triomphe, ce sonnet posait la question essentielle : comment des étrangers au service de la France peuvent-ils concevoir, après lui avoir sacrifié leur passé, de donner leur vie pour un pays qui n’est pas le leur ? Dans une société aux repères bouleversés, qui voit le lien entre la nation et ses enfants se déliter, la Légion étrangère, avec sa devise, “Honneur et Fidélité”, demeure un îlot de résistance. Chaque année, elle assimile des étrangers, pour la plupart déracinés, leur transmet le goût de l’effort et leur inculque l’amour de la France. C’est le “miracle légionnaire”.

« L’étranger qui entre à la Légion passe véritablement le fleuve d’oubli », résumait le romancier Roger de Beauvoir. La devise “Legio patria nostra” invite le soldat à se dépouiller de sa culture d’origine pour se fondre dans l’esprit de corps, qui « se manifeste tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la Légion par des signes de reconnaissance (uniformes, emblèmes et fanions, insignes, chants, etc.), des actes quotidiens et des fêtes », résument les auteurs de la Légion étrangère, histoire et dictionnaire (lire notre critique, page 67).

« Chaque légionnaire est ton frère d’armes, quelle que soit sa nationalité, sa race, sa religion », ordonne le code d’honneur dans son article 2. Au sein de ce corps, la condition de légionnaire est la seule qui prévaut : « Nos valeurs transcendent les communautarismes », explique un officier chargé de l’intégration des engagés volontaires. « La Légion étrangère peut être citée en exemple comme un modèle d’intégration des valeurs de la République, insiste le général de Saint Chamas, commandant la Légion étrangère. Elle est une vitrine témoignant des traditions d’intégration de la France. »

Cette intégration emprunte trois sentiers escarpés : les valeurs, la discipline, la langue. À sa création, en 1831, la Légion répartissait les engagés volontaires dans les unités en fonction de leur nationalité. Les ordres y étaient donnés en langue étrangère. Dès 1836, conscient que l’assimilation des étrangers passe par la maîtrise du français, le commandement de la Légion met en place la politique de l’amalgame, opérant un mélange des nationalités au sein des unités.

Nous sommes à Castelnaudary (Aude), le creuset de la Légion. Ici sont formés durant quatre mois les engagés volontaires. Les mains crispées sur son petit calepin, un jeune Asiatique s’approche du tableau noir dressé sous le préau. Il y déchiffre à grand-peine les lettres inscrites à la craie et leur code établi par l’alphabet phonétique de l’Otan : alpha, bravo, charlie, delta… Quelques secondes plus tôt, il a dû épeler son nom. Plus chanceux que ses camarades slaves, dont les patronymes excèdent parfois les quinze lettres, il s’est contenté de lima (L) et india (I) pour Li.

Quelques jours plus tôt, un lieutenant chargé de l’instruction l’a surpris en pleine nuit, profitant de la lumière des douches du baraquement, en train de réciter par coeur, syllabe par syllabe, le code d’honneur du légionnaire — auquel il ne comprend goutte. Le lieutenant l’a envoyé se coucher : « Tout de même, quelle détermination ! », s’étonne-t-il encore en racontant la scène. Seize semaines plus tard, à l’issue desquelles il maîtrisera un vocabulaire de 500 mots, ce jeune Chinois rejoindra les rangs de son futur régiment. L’adaptation n’est pas aisée, la langue pas totalement domptée. Témoin cette scène, racontée par un sous-officier du 2e régiment étranger de parachutistes (Rep), encore hilare : « Le chef de corps, qui décide de pousser la chansonnette à la fin d’un repas, demande à un légionnaire d’aller lui chercher un carnet de chants. » Le soldat s’exécute et revient, essoufflé, tendant fièrement à son colonel un… pot de cornichons ! « Il avait compris “cornichons” au lieu de “carnet d’chants” ! »

La Légion étrangère va faire de ces hommes déracinés des soldats d’élite. Elle va surtout en faire des Français. Devenus légionnaires, ils forment ce corps soudé qui chemine, via l’attachement à la famille légionnaire, vers l’amour de leur patrie d’adoption. « Légionnaire, tu es un volontaire servant la France avec honneur et fidélité », leur intime l’article 1 du code d’honneur. Ces hommes en képi blanc ou en béret vert incarnent la tradition assimilationniste française, parfois jusqu’au sacrifice. « Nous, étrangers, justifiait le lieutenant-colonel Amilakvari, nous n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a réservé : nous faire tuer pour elle. » Sa mitrailleuse en mains, Dimitri Amilakvari a trouvé la mort en Égypte, en octobre 1942, touché à la tête par un éclat d’obus…

Valeurs actuelles avait rencontré, à l’été 2012, le sergent-chef Harold Vormezeele, tué le 19 février 2013 au Mali. Dans les mêmes termes, il nous disait lui aussi avoir fait sienne cette notion de sacrifice, même poussée à l’extrême. Son nom a rejoint le monument aux morts du 2e Rep, à Calvi, aux côtés de ceux qui sont tombés à Kolwezi, au Tchad, au Liban…

Ces étrangers exemplaires, la République sait aussi les remercier. « Je ne vous demande ni argent ni médailles, simplement d’être français », avait supplié le légionnaire Mariusz Nowakowski, s’adressant, en 1993, au ministre de la Défense, François Léotard, après avoir perdu sa jambe gauche à Sarajevo. Son histoire aura permis aux légionnaires blessés au combat de devenir, au terme d’une intense bataille parlementaire, “français par le sang versé”. S’ils en font la demande, ils peuvent obtenir un décret de naturalisation depuis 1999.

Le 30 avril, la Légion étrangère commémorera le 150e anniversaire de la bataille de Camerone, fondatrice de son mythe. Une épopée glorieuse et sanglante, où 3 officiers et 62 légionnaires, assiégés dans une auberge, résistèrent aux assauts répétés de 2 000 Mexicains. En découvrant le nombre de ses ennemis, le colonel Cambas, à la tête de l’armée mexicaine, s’exclame ce jour-là : « Ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons ! » À travers la liturgie de Camerone, la Légion rendra hommage au sacrifice héroïque de volontaires engagés au service de la France, dépeints jadis par le légendaire commandant Faulques en « soldats de l’impossible, sans calculs, sûrs d’eux-mêmes et orgueilleux de leurs sacrifices ».

Photo © AFP

Un clin d'oeil de l'AALE de l'AUDE

Une magnifique composition de notre camarade Antoine SACRISTAN.

Képi Blanc N° 193 - Képi Blanc N° 194

Et voici La Légion étrangère


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La main articulée du capitaine Danjou en Kercorb

Le 17 avril  2013

Le lieutenant-colonel Claude Canalès, le major Garros et le major Charpentier, accompagnent la main articulée du Capitaine Danjou. PHOTO/© D.R

CHALABRE Le 150e anniversaire du combat de Camerone était célébré samedi 13 avril, dans le village natal du capitaine Danjou, tombé le 30 avril 1863 à la tête de la 3e Compagnie, dans l'hacienda Santa Isabel de Camaròn de Tejeda (Mexique). Cette journée anniversaire destinée à célébrer la mystique de Camerone, fondée sur le respect de la parole donnée, a d'abord permis à plus de 500 légionnaires appartenant à six compagnies du 4e RE de Castelnaudary, de s'aligner au départ du cross traditionnel du régiment.

L'éloge de l'abbé Cazaban

Après en avoir terminé avec les 7,4 km d'un rude parcours nature et urbain, les bérets verts ôtaient leurs rangers, tandis que la cérémonie se déplaçait vers l'église Saint-Pierre, où l'abbé Raymond Cazaban et l'aumônier du 4e RE, accueillaient les porte-drapeaux des associations d'anciens combattants. La célébration de l'office permettra à l'abbé Cazaban de rendre un hommage appuyé aux légionnaires, et de saluer les "aventuriers du mystère de la vie, celui du don de soi, de sa peau, de son sang". À 15 h, une prise d'armes sur le Cours Docteur-Joseph-Raynaud prolongeait cette journée commémorative, dont le point d'orgue allait être la présentation de la main articulée du capitaine Jean Danjou, en présence de Sébastien Lannoye, sous-préfet de Limoux, Yann Talbourdel, colonel commandant du 4e Régiment Étranger de Castelnaudary, Jean-Paul Bustos, lieutenant-colonel président de l'AALE 11, Jean-Jacques Aulombard conseiller général, et Christian Guilhamat maire de Chalabre.

Symbole du courage et du don de soi

Un événement que le protocole avait soigneusement occulté, et qui allait apparaître comme un cadeau, offert aux Chalabrois et à leurs invités, 150 ans après la bataille. Dans un silence saisissant, comme si un sang chaud courait à nouveau dans cette main de bois, le lieutenant-colonel Claude Canalès, et le major Garros, accompagnés du major Charpentier, ont eu l'insigne honneur d'accompagner la relique conservée au musée de la Légion étrangère à Aubagne. Aux accents des musiciens de l'harmonie de Mirepoix, un hommage était ensuite rendu devant la maison natale du Capitaine Danjou, avant que la compagnie de légionnaires n'entonne le célèbre "Boudin". Le cortège, précédé par les drapeaux venus de tout le sud-ouest, et par les membres de l'Amicale des Anciens de la Légion étrangère (AALE 11), a alors pris la direction du monument aux Morts, pour le traditionnel dépôt de gerbes, et l'hommage aux victimes de tous les conflits. Le point final de cette incursion dans le passé était enregistré sous la halle, par le biais d'une présentation de matériel militaire, et d'une exposition de maquettes. Avant un vin d'honneur, et un toast porté au bicentenaire de la Bataille, qui sera célébré en 2063.

Castelnaudary. Bientôt Camerone

Publié le 17/04/2013

Camerone, à castelnaudary, sera commémoré le 4 mai. ./ Photo DDM,

Cent cinquante ans tout rond… Les festivités de Camerone auront un éclat particulier, cette année. Camerone est indissociable du nom du capitaine Danjou, un nom qui parle aux Audois. Cet enfant de Chalabre s'est en effet illustré au Mexique le 30 avril 1863. C'est, en hommage à cet illustre enfant du pays qu'une cérémonie particulière a eu lieu ce dimanche à Chalabre où s'est déroulé le traditionnel cross régimentaire, une prise d'armes et une cérémonie à la maison natale du capitaine Danjou dont la main, pour la première fois, était là, venue de la crypte d'Aubagne, porté par un ancien légionnaire et accompagné par des soldats d'active.

Légionnaires sur les Champs

Camerone, cette année, sera commémorée «en grand» à Aubagne, ce qui explique que les Chauriens devront attendre le week-end suivant pour avoir «leur» cérémonie au «4». Seule aura lieu, le 30, en Lauragais, la traditionnelle veillée. À Castelnaudary, la commémoration aura lieu le week-end suivant, les 4 et 5 mai

Autres événements qui marqueront ce printemps, la remise de galons de sous-officiers en présence du général commandant la Légion étrangère, le 19 avril. Début juin, ce sera un exercice régimentaire qui se terminera - ce n'est pas courant - à Castelnaudary avec, le 7 juin, une remise de képis blancs «particulière». Juillet, c'est le mois de passation de commandement dont celle, le 17, du colonel Talbourdel qui quitte Castelnaudary pour Paris où il est affecté à l'État-major de l'armée de terre. C'est le colonel Marc Lobel, professeur à l'école de guerre, qui lui succédera à la tête du régiment.

Autre moment important pour le «4», le 14-juillet à Paris où le commandant de la Légion en personne sera sur les Champs-Élysées pour le traditionnel défilé avec sept chefs de corps et leurs hommes.


4e édition de la Solidaire

La Solidaire, randonnée cyclosportive au profit des anciens de la Légion étrangère de Puyloubier aura lieu, cette année, du 20 au 22 juin et sera parrainée par l'ancien champion Bernard Thévenet et se déroulera dans les Alpes de Briançon à Barcelonette, le 20 juin, en passant par le col d'Izoard et de Vars ; de Barcelonnette à Roumoule., le 21 juin ; arrivée à Puyloubier le 22 en passant par Moustier-Sainte-Marie, le lac de Sainte-Croix, Aups et Rians. D'ores et déjà, plus de 80 cyclotouristes se sont inscrits. On peut participer à la Solidaire en faisant un don - la somme collectée l'an dernier a permis la rénovation du réfectoire. Pour 100 € versés, 66 sont déductibles des impôts. Renseignements au 04 68 23 76 02.

Gladys Kichkoff
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Le 2e REP de Calvi rentre du Mali

Rédigé par Jean-Paul Lottier le Vendredi 12 Avril 2013

Les légionnaires du 2e Régiment étranger de Parachutistes de Calvi, engagés dans l’opération Serval au Mali rentrent progressivement en Corse. Ce vendredi, c’est l’Etat-Major du régiment avec à sa tête le colonel Desmuelles qui s’est posé à la BA 126 de Solenzara, avant de regagner le camp Raffalli à Calvi. D’autres éléments suivront ce samedi et en tout début de semaine prochaine après avoir effectué, ainsi que le veut la procédure désormais, en usage, un stage de décompression à Chypre...


Le 2e REP est de retour de mission. On se souvient qu’au mois de janvier dernier, 200 militaires du 2e Régiment étranger de Parachutistes de Calvi avaient quitté dans la plus grande discrétion leur casernement du camp Raffalli de Calvi pour le Mali avec à leur tête leur chef de corps, le colonel Benoît Desmeulles et les officiers de l’Etat-Major.

Les légionnaires du régiment d’élite, rompus à ce genre de mission, s’étaient envolés de la BA 126 de Solenzara pour la Côte d’Ivoire où ils étaient stationnés en attendant leur départ vers le Mali.
L’attente, on le sait maintenant, n’aura pas été longue puisqu’en effet, le 2e REP s’est rapidement retrouvé engagé dans des opérations de nettoyage.
Malheureusement, dans une de ces opérations d’envergure, baptisée « Panthère 4 », dans le massif de l’Adrar des Igoghas, à une cinquantaine de km de Tessali,  le 19 février le sergent-chef  Harold Vormezeele, membre du groupe commandos parachutistes  tombait au combat.

Le sergent-chef Vormezeele, 33 ans, de nationalité belge, était titulaire de quatre citations dont trois avec attribution de la croix de la Valeur Militaire et d’une avec attribution de la médaille d’or de la défense nationale.Il  était par ailleurs titulaire de la médaille commémorative française avec agrafes « ex-Yougoslavie » et « Afghanistan », de la médaille d’outre-mer avec agrafes « République de Côte d’Ivoire » et « République Centrafricaine », de la Croix du combattant et de la médaille de la défense nationale - échelon or.
De retour au camp Raffalli, les légionnaires du 2e REP avaient une pensée émue pour leur camarade.

Le premier contingent des militaires du 2e REP a,  comme leurs camarades du 35e Régiment d’artillerie parachutistes de Tarbes et du 1er RCP de Pamiers en Ariège, ainsi que le veut la procédure en usage désormais,  effectué un stage de décompression à Chypre, avant de regagner l’île de beauté..

Les militaires devaient retrouver leurs familles en soirée.

Auch. La terre de Camerone au quartier du Seilhan

Publié le 15/04/2013

Avec Christophe Kalusny, ancien légionnaire comme lui, le Marciacais Jean Cadena a fait «le pèlerinage» à Camerone. Ils en ont rapporté une brique de l'hacienda, ainsi que de la terre du site sur lequel, le 30 avril 1863, 66 gars de la Légion étrangère expédiés là-bas par Napoléon III, refusèrent de rendre les armes face à «l'armée» de 2.000 Mexicains. Hier, quartier du Seilhan, à Auch, autour du monument dédié à la Légion, Jean Cadena n'était pas le moins ému lorsque le colonel Lemmet, qui présidait la cérémonie, déposa, avec d'autres anciens légionnaires, cette «terre mexicaine» au pied de la stèle. Le Marciacais souligne qu'il n'est pas si facile de rapporter ainsi un «souvenir» de Camerone. Effectivement, si chaque légionnaire qui y fait pèlerinage en revenait les poches pleines, le site en souffrirait !

Avant la messe et le rassemblement au monument aux morts, l'amicale des anciens légionnaires du Gers (ils sont une trentaine) a ainsi donné un éclat particulier à la commémoration du 150e anniversaire du combat de Camerone. Elle s'est déroulée en présence de légionnaires actifs du régiment de Castelnaudary et, comme de tradition, il a été chanté «Tiens, voilà du boudin». Pour les Suisses et les Alsaciens mais toujours pas pour les Belges, ces… tireurs au cul !

A peine avait-elle chanté cela que l'assemblée (légionnaires, anciens combattants, familles, curieux) était invitée à partager le boudin et le vin blanc. A Auch, la place de la Légion est desservie par la rue du Capitaine-Danjou. «Un héros parmi les héros de Camerone», rappelle Jean Cadena.

B. D.

Le sacrifice de Camerone

Titre : Le sacrifice de Camerone

Auteur : Collectif

Éditeur : Omnibus

Date d'édition : 2012

Langue : Français

Format : text/pdf

Droits : sous droits

Identifiant : 9782258095823

Description :

Camerone. Ce nom est synonyme pour la Légion étrangère de gloire et de courage. Pourtant, Camerone est une défaite. Les Mexicains ne comprendront jamais comment cette poignée de légionnaires a réussi à leur résister. Chacun de ces légionnaires avait juré de « combattre jusqu’à la dernière extrémité» afin de sauver un important convoi français. S’agissait-il d’un suicide héroïque ou bien les légionnaires espéraient-ils encore l’arrivée de renforts ? Cette inégale bataille de Camerone est l’un des épisodes sanglants de l’aventure mexicaine de Napoléon III qui avait pour but d’installer sur le trône l’empereur Maximilien.

Provenance : eplateforme

Date de mise en ligne : 05/04/2012

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Général Christian Clarke de Dromantin, Et que vive la bannière!,Muller édition

10 avril 2013


Voici un livre rare, l’un de ces livres qui vous rend meilleurs, parce que tout ce qu’on y lit vous tire vers le haut. Dans notre époque de « normalité » et d’égalitarisme, cette lecture est donc particulièrement bienfaisante.

Le général Clarke de Dromantin appartient à la génération des enfants de 1940. Il a ressenti cruellement l’humiliation de la défaite et a travaillé toute sa vie à la grandeur de la France – qui impose des valeurs contraires à celles du Front populaire, sévissant encore sous Hollande.

Trop jeune pour servir en Indochine (il était encore à Saint-Cyr quand Dien Bien Phu tomba), il servit, en revanche, longuement en Afrique du Nord, notamment dans la Légion étrangère. Ces mémoires sont à lire et à mettre entre toutes les mains de ceux qui croient encore à la France…

Acheter sur notre site Internet : https://www.les4verites-diffusion.fr/home/210-et-que-vive-la-banniere.html

Foyer du légionnaire - Marrakech

 

 

Une nouvelle association Vert et Rouge

Association : MEMORIAL 2e ETRANGER.

Identification R.N.A. : W302010304
No d'annonce : 521
Paru le : 06/04/2013
No de parution : 20130014
Département (Région) : Gard (Languedoc-Roussillon)

Lieu parution : Déclaration à la préfecture du Gard.
Type d'annonce : ASSOCIATION/CREATION


Déclaration à la préfecture du Gard. MEMORIAL 2e ETRANGER. Objet : récolter des fonds pour la construction d’un mémorial aux morts du 2ème Régiment Étranger d’Infanterie ; entretenir le culte aux légionnaires du régiment morts pour la France ; participer au rayonnement de la Légion Etrangère à travers la connaissance de son histoire ; proposer aux familles des légionnaires morts et à leurs camarades, aux chercheurs et aux jeunes générations de légionnaire un monument mémorial unique. Siège social : caserne Colonel de Chabrières, 57, rue Vincent Faïta, BP 99099, 30972 Nîmes cedex 9. Date de la déclaration : 13 mars 2013.

Historique du 1/1 régiment étranger et du 1/4 régiment de la légion

Regards sur l’Indochine n°4. Na San, une bataille dans la jungle.

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La Newsletter 13/16 de l'AALEME

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Gaudin rend hommage au général Goupil décédé

Réaction de Jean-Claude Gaudin suite au décès du Général Bernard Goupil : « C'est avec beaucoup d'émotion que j'apprends le décès du Général Bernard Goupil.

Homme d'action et de détermination, Bernard Goupil a occupé d'importantes fonctions, tout au long de sa brillante carrière. Ancien Gouverneur militaire de Marseille, il a également commandé la Légion étrangère après avoir été le chef du prestigieux 2e Régiment Etranger de Parachutistes.

Au-delà d'une carrière militaire exemplaire, le général Goupil s'est illustré par son élection en 1991 en tant que membre de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille, où il occupait le fauteuil 12.

Moi-même membre de cette prestigieuse institution depuis 2001, j'ai d'ailleurs eu l'honneur de siéger à ses côtés.

La grande famille de l'armée perd aujourd¿hui un grand meneur d'hommes.

C'est avec tristesse que j'adresse mes plus sincères condoléances à son épouse, sa famille et ses proches."

Revel. Une matinée de combat dans les rues

Publié le 04/04/2013

Les élèves du lycée ont dû attendre que les combats se calment pour revenir au lycée après leur

séance de sports./Photos DDM- EG et JP D'autres photos sur : https://premium.ladepeche.fr/premium/

Surprise au réveil hier matin pour de nombreux Revélois. Explosions de grenades, mitraillage, fumigènes, véhicule d'avant blindé (VAB), et une centaine de militaires en tenues de camouflages, armés de leurs fusils d'assaut. C'est une véritable scène de guerre qui s'est jouée, toute la matinée, dans le quartier du stade municipal et du lycée Vincent-Auriol.

Partis à pieds de Castelnaudary, mardi vers 19 heures, les deux compagnies du 4e régiment étranger d'infanterie, sont arrivés à Revel à l'aube et ce sont de suite mis en position pour démarrer un exercice de combat contre des insurgés fictifs. Au nombre de quatre et divisés en deux groupes très mobiles, les «proies» avaient pour mission de donner du fil à retordre à une centaine de soldats qui, avec cet exercice, parachevaient quatre mois de formation tactique.

«Cet exercice sur le terrain, au cœur d'une localité, nous permet de travailler sur la coordination entre les différentes sections car elle est très difficile dans un contexte urbain», expliquait le colonel Yann Talbourdel, commandant le 4e Régiment Étranger de Castelnaudary.

«De plus, comme nous avons beaucoup de nationalités différentes parmi nos recrues, il y a parfois des problèmes de transmissions d'ordres et là, ce matin, nous testerons aussi cela en sachant que la langue prioritaire reste le français mais que nous avons aussi des mots particuliers spécifiques à la Légion».

Sur place, une équipe de TF1 réalisait aussi un reportage qui sera diffusé, dans le journal télévisé le jour du 150e anniversaire de l'héroïque bataille de Camerone, le 30 avril 1863.

Au cœur de l'action

Émile Gaubert

La main du Capitaine Danjou sera à Chalabre le 13 avrril 2013

 

Elle sera présentée lors de la cérémonie devant la mairie puis partira en cortège jusqu'à la maison familiale de la famille Danjou.
La main sera portée par le Major (e.r) GARROS Mle 115670,il sera accompagné par le Lieutenant Colonel (e.r)CANALES et par un sous-officier supérieur en activité du 4e R.E.

La Roque-sur-Cèze

09/04/2013

Le professeur Comor entre Pierre et Yolande Rigaud. (© D.R)

André-Paul Comor, auteur de nombreux ouvrages sur la Légion étrangèreCe vendredi 29 mars, en soirée, le professeur André-Paul Comor a séduit le nombreux public, présent à la médiathèque de Bagnols, pour commémorer le 150e anniversaire de Camerone. En première partie, Gérard Mignard avait présenté la campagne du Mexique (1861-1866). Par son érudition et son éloquence, M. Comor a évoqué avec minutie et rigueur, le combat de Camerone, épisode glorieux devenu le symbole du dévouement jusqu'au sacrifice suprême des légionnaires. Cette soirée était présidée par le général de Saint-Chamas, commandant la Légion étrangère, et le général Kolodziez, commandant la 6e Brigade légère blindée, en compagnie du colonel Gombaut, commandant le 1er Régiment étranger de génie de Laudun, et son état-major. Maître de conférence à l'Institut d'études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence, Comor s'est spécialisé dans l'histoire militaire et plus particulièrement, l'histoire de la Légion étrangère. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment, un sur cette troupe d'élite aux presses universitaires, ainsi que les Carnets du Colonel Brunet de Sairigné. Tout récemment, est paru son récit de Camerone à l'aide de tous nouveaux documents inédits qu'il a découverts au Mexique. Il y a quelques jours, il a publié un gros pavé (1 200 pages), Le Dictionnaire de la Légion étrangère. Il a dirigé cet énorme travail collectif de longue haleine qui lui a demandé quatre années de travail. C'est à La Roque-sur-Cèze, à la maison d'hôtes de Yolande et Pierre Rigaud, où il séjourne, qu'il précise : "Dans ce livre, le lecteur découvrira, à la fois, les zones d'ombre et de lumière de cette institution, véritable société militaire à nulle autre pareille dont la renommée a fait le tour du monde." Le professeur Comor est revenu depuis à Bagnols. C'était le vendredi 5 avril, à la salle multiculturelle, pour présenter ce dictionnaire et participer aux différentes tables rondes sur le thème 'Légionnaires, parlez-nous de vous'.

Le cimetière italien de Bligny Chambrecy ( Marne )

Les volontaires italiens en France
en 1914-1915

Dès l'été 1914, bien que leur pays ne soit pas entré dans le conflit, des immigrés italiens se sont engagés comme volontaires dans l'armée française.
Le 5 novembre 1914, est constitué au sein de Légion étrangère, le 4e régiment de marche, qui prend le nom de « Régiment des Garibaldiens » en souvenir de GARIBALDI, grande figure de l'indépendance italienne, qui était venu combattre aux côtés des Français lors de la guerre de 1870.
Six des petits-fils de Giuseppe GARIBALDI ont combattu dans ce régiment qui a été dissous en 1915, après l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de la France et du Royaume-Uni contre l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne, les volontaires italiens rejoignant alors des unités italiennes engagées sur le front austro-italien.
En 1914, un jeune immigré italien, Lazare PONTICELLI, dernier poilu décédé en France en 2008, s'était engagé dans ce régiment à l'âge de 16 ans, en trichant sur son âge, et avait combattu en Argonne sous le commandement du lieutenant-colonel Giuseppe GARIBALDI qui portait le même prénom que son grand-père.
Deux autres petit-fils de
GARIBALDI, Bruno et Constante, ont été tués en Argonne où a été érigé le Monument des Garibaldiens qui leur rend hommage ainsi qu'aux 500 volontaires italiens tués en Argonne au cours de l'hiver 1914-1915. Ce monument se dresse dans la commune meusienne de Lachalade située aux confins du département de la Marne, à l'emplacement du Cimetière des Garibaldiens, où les volontaires italiens tués au combat avaient été enterrés initialement avant que leurs corps ne soient transférés dans la nécropole de Bligny.

Le site de l'ancien cimetière où ont été initialement enterrés à Lachalade
dans la Meuse, les corps des volontaires italiens tués en Argonne
au cours de l'hiver 1914-1915, avant d'être regroupés à Bligny

Extrême preuve d'amour
Bruno et Costante Garibaldi
avec 500 légionnaires
tombèrent sur cette terre de France
et furent l'héroïque avant-garde
de l'Italie de Vittorio Veneto

Le monument des Garibaldiens à Lachalade dans la Meuse
exalte la mémoire de deux petits-fils de Garibaldi,
Bruno, tué à Bonante le 26 décembre 1914
et Constante, tué à Courte Chausse le 5 janvier 1915
ainsi que des 500 volontaires italiens
qui en venant combattre aux côtés de la France en Argonne
dès 1914-1915, ont anticipé sur l'engagement de l'Italie
ultérieurement victorieuse à Vittorio Veneto en octobre 1918
Ce monument, œuvre de S. Datteroni, sculpteur à Carrare
a été érigé le 21 avril 1932 par
l'Associazione nationale Volontari di Guerra d'Italia

Bolante
Courte Chausse
Ravin des Meurissons
Ici sont rassemblés les ossements
des anticipateurs de l'Argonne
français ou italiens
Obéissez à l'ordre de Garibaldi

Le monument des Garibaldiens à Bligny
( à droite en entrant dans le cimetière )
Plaque en bronze des fondeurs Codari et Dubru
Gerbe des volontaires garibaldiens

En 1918, à la demande du commandement interallié, l'Italie envoya 41 000 soldats combatttre en France pour contrer les offensives allemandes en Champagne et sur le Chemin des Dames.

 

La nécropole italienne

En 1998, 4 851 sépultures militaires de soldats italiens inhumés en France ont été recensées, dont 3 440 dans la nécropole de Bligny aménagée sur le territoire de la commune de Chambrecy, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Reims, et qui couvre une superficie de 3,5 hectares :
- 3 040 tombes individuelles ;
- et 400 corps en ossuaire.

République italienne
Cimetière militaire italien
Morts au combat
1914-1918

Aux
5 000
soldats italiens
morts sur la terre de France

Sur la plaque de marbre

D'avril à novembre 1918
41 000 soldats italiens
combattirent sur le front
français. 70 ans plus tard
le 16 juillet 1988
Mr le Sous-Secrétaire d'Etat
Italien à la défense et
Mr le Secrétaire d'Etat chargé
des Anciens Combattants et des
Victimes de guerre
ont rappelé ensemble cette
page de mémoire
commune des deux nations
italienne et française

 

Sur le livre en bronze

D'avril à novembre 1918 le 2e corps d'armée italien, constitué par la 3e et la 8e divisions réparties respectivement dans les brigades d'infanterie « Napoli » et « Salerno » et dans les brigades d'infanterie « Brescia » et « Alpi », a combattu dans le secteur de Reims entre Vrigny et Jaulgonne, dans le secteur des Argonnes et dans celui de l'Aisne à l'est de Soissons, encadré successivement dans les 5e, 10e et 3e armées françaises

La grande unité italienne commandée par le général de division Alberico Albricci eut plus de 9 000 morts dans les durs et victorieux combats.
3 453 d'entre eux reposent dans le cimetière militaire réalisé et pris en charge par le Commissariato generale onoranze ai caduti in guerra ( Ministero della diffesa - Roma )

 

Le Champ du Souvenir

De l'autre côté de la route, en face de la nécropole proprement dite a été reconstituée une voie romaine bordée de cyprès, qui mène à une colonne brisée.

Rome aux 5 000 Italiens
tombés en combattant
pour la France
1914-1918


Julien SAPORI
,
Les troupes italiennes en France pendant la première guerre mondiale,

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Association de soutien à l’armée française

18, rue de VEZELAY
75008 PARIS
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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/04

« Préserver notre armée d’excellence »

 

Une institution de référence

Alors que la situation économique et financière de la France se dégrade, que la cohésion nationale s’effrite et que le doute ronge les esprits, l’armée, malgré les multiples réductions budgétaires dont elle a été l’objet depuis des décennies, apparaît comme une des rares institutions dans lesquelles les Français ont confiance.

Son efficacité dans la conduite des opérations, la loyauté dont elle fait preuve et le sens de l’intérêt national qui l’anime tranchent avec le sentiment d’impuissance que donnent trop souvent les institutions civiles dans la mise en œuvre des indispensables réformes de l’Etat. L’armée constitue aujourd’hui, pour nombre de Français, une référence.

L’impact de Serval

L’opération Serval au Mali, remarquablement conçue, conduite et exécutée par nos forces, vaut à notre pays une considération inhabituelle et lui donne une crédibilité dont il avait bien besoin, tant de la part des pays africains que de nos alliés - notamment américains et britanniques - et de la plupart des autres pays étrangers.

L’armée française a non seulement évité aux 6 000 Français de Bamako de devenir les otages des groupes islamistes terroristes, mais elle a redonné à notre diplomatie sa capacité d’agir dans notre zone d’intérêt stratégique.

Le succès actuel de nos armes donne aux Français le sentiment d’une légitime fierté compte tenu de la complexité d’une opération qui se déroule à plus de 4 500 kms de la métropole et qui associe à nos forces celles d’une dizaine d’armées africaines ainsi que le soutien d’autant d’armées alliés.

L’efficacité de l’armée reconnue par les Français

Nos compatriotes ont pu vérifier comment, sur un très court préavis, les armées ont su monter en puissance, être projetées en zone inconnue et être engagées avec succès face à un adversaire islamiste fanatisé et connaissant très bien le terrain.

Ils ont découvert, pour la plupart, la compétence et la remarquable organisation des états-majors, le courage et le haut niveau d’entraînement des unités et des équipages. Ils ont pu mesurer l’extraordinaire réactivité opérationnelle des hommes et des femmes qui servent les armes de la France.

Prise de conscience

Mais les Français ont aussi découvert la vétusté de nombreux matériels et nos lacunes notamment dans le domaine du transport aérien stratégique. Par ailleurs, ils ont conscience que la menace islamiste terroriste, qui touche aujourd’hui le Mali, concernera demain la France et l’Europe si nous ne la combattons pas dès maintenant avec détermination.

Aussi ne faut-il pas s’étonner que dans un récent sondage - sur lequel le ministère de la Défense ne souhaite pas communiquer - 2/3 de nos compatriotes se prononcent pour le maintien ou l’accroissement de notre effort de Défense et que 90% estiment que la France doit rester une grande puissance militaire.

Les attentes des Français

Les Français savent que les armées ont déjà largement contribué au redressement des finances publiques, puisque l’effort de défense a été divisé par deux en 30 ans ; ils constatent que leur armée ne possède déjà plus certaines capacités essentielles et que nombre de ses matériels doivent être renouvelés. Ils ne veulent plus, même en cette période de rigueur, que le budget de la Défense soit réduit d’une façon ou d’une autre.

En revanche, ils demandent aux autres ministères, notamment non régaliens, aux collectivités territoriales et agences publiques, dont la gabegie est régulièrement dénoncée par la Cour des comptes et certains médias, de fournir les efforts qu’ils n’ont pas encore faits.
Alors que la dépense publique représente 56% du produit intérieur brut (PIB), les Français n’attendent donc plus d’économies sur le 1,5% consacré à la Défense mais sur les 54,5% restant. Ils ont parfaitement compris que réduire la Défense affaiblit la France.

Les armées, un atout contre la crise

Les armées constituent, en fait, un recours contre la grave crise que traverse notre pays.
Les valeurs que les soldats cultivent pour affronter les situations de guerre peuvent inspirer tous les Français qui affrontent la crise : maîtrise de soi, courage et solidarité.

Par ailleurs, les investissements réalisés dans les équipements militaires de haute technologie permettent à notre pays de conserver sa souveraineté, de renforcer son outil industriel, de faire bénéficier l’industrie civile des innovations militaires et d’accroître nos exportations.

Enfin, le maintien des effectifs des armées permet directement de disposer des capacités nécessaires pour remplir avec succès les missions qui leur reviennent et indirectement de participer à l’effort d’éducation, de formation et d’intégration des jeunes Français dans la société française.

« …Être aujourd'hui militaire suppose donc une formation d'excellence. C'est pourquoi je souhaite que beaucoup de jeunes en France s'engagent et qu'ils trouvent à travers cette expérience professionnelle le sens de l'effort, du courage, de la pugnacité, de la persévérance, mais aussi de la formation qui leur permettra plus tard d'exercer des métiers civils. » (François Hollande - vœux aux armées - Olivet le 9 janvier 2013).

Le 28 mars, le chef de l’Etat, chef des armées, s’est engagé à préserver le volume du budget affecté à la Défense. Il importe d’être désormais vigilant sur l’interprétation exacte des termes employés, en particulier dans l’esprit de Bercy! D’ores et déjà, il apparaît que de nouvelles réductions d’effectifs et d’équipements seraient envisagées pour notre armée d’excellence...

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

Camerone 2013 de l'AALE de Sète.


2, rue Jean Jacques Rousseau

34200 SETE

Tel : 06 28 70 09 32

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CAMERONE 2013.

 

 

Notre Président, le Capitaine (H) Gérard GIMENO DEVESA, les membres du bureau, les anciens légionnaires et sympathisants de l’amicale de Sète et sa région, vous prient de bien vouloir honorer de votre présence : La commémoration du 150e anniversaire du Combat de Camerone qui sera célébrée le samedi 27 avril au monument aux morts de la ville, parc Simone Veil.

 

Programme :

10h30 Mise en place et accueil des autorités au monument aux morts

11h00 Début de la cérémonie

- Couleurs – Refrain de la Marseillaise

- Lecture officielle

- Dépôt de Gerbes

- Lecture du Combat de Camerone par le Colonel (er) SALA.

- Sonnerie aux Morts par notre clairon

- Minute de silence / Refrain du Boudin / Refrain Marseillaise

- Remerciements, dislocation.

A l’issue, un apéritif, avec la projection du film « Français par le sang versé », sera offert aux élus, autorités civiles et militaires, présidents des associations et leurs porte-drapeaux. Il se tiendra aux flots d’azur, 66 rue de la corniche de Neuburg, plage de la corniche à Sète.

Nous vous convions à rester parmi nous et sur réservation (voir ci-joint), un repas vous sera servi, agrémenté d’une tombola.

Le Président.


MENU CAMERONE 2013

 

APERITIF EN TERRASSE

Et rafraichissements avec amuses bouches

 

LA POUSSIERE !

Vin de tradition

Boudin noir en rondelles sur assiette

 

ENTREE

Carpaccio de bœuf

 

PLAT

 

Souris d’agneau au jus de thym

Gratin dauphinois /tomates provençales /riz ou pates

 

DESSERT

Salade de fruits

 

CAFE

 

Eau Minérale / Vin rouge, rosé et blanc


Bulletin de réservation Camerone 27 avril 2013 à Sète

 

Cheque à l’ordre de "A.L.E.S.S.E. " 2 rue J.J. Rousseau 34200 SETE

avant le 15 avril

Contact : Président : 0628700932

: Vice-président : 0669130377

 


Réservation Camerone 27 avril 2013 à Sète

Mme, Melle –Mr, …………………… réserve pour …… personnes

 

Prix du Repas : 27€ x ..………. personne(s) = ……………€

Pour les veuves de légionnaires 24€ x ………. personne(s) = ……………€

 

Chèque ci-joint d’un montant total de : …………… €

Camerone 2013 de l'AALE du Biterrois.

Historique du régiment de marche de la Légion étrangère - 1926

AG de l'AALE du Bitérrois le 17 mars 2013.

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La Newsletter 13/15 de l'AALEME

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La Newsletter 13/15 de l'AALEME

Camerone 2013 de l'AALEME.

Le samedi 20 avril 2013 à 10H45 au mémorial Camerone au Crès.

Bulletin 13/01 de l'AALEME

A lire en ligne - Télécharger au format PDF

Il y a 150 ans, la Légion combattait à Camerone

30.03.2013 Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Le village natal du capitaine Danjou se prépare à commémorer le 150e anniversaire de la fameuse bataille.

Le clairon du 4e RE de Castelnaudary assurera les sonneries.

Le souvenir de Camerone sera évoqué le samedi 13 avril dans le village natal du Capitaine Jean Danjou, à l'occasion de la célébration du 150e anniversaire de la bataille, qui opposa les troupes mexicaines au corps expéditionnaire français. Le programme de cette journée, qui aura pour maître de cérémonie, le lieutenant-colonel Claude Canalès, a été fixé comme suit :

A 9h00, départ du Cross de Camerone, depuis la prairie jouxtant le stade municipal. Plus de 500 légionnaires équipés de leur "barda" battront la campagne chalabroise sur un parcours de 7,5 km. Après une traversée de la rivière Hers, les concurrents se dirigeront vers la colline du Calvaire, avant un retour tracé sur les pentes de la Cigalière. Ils devront alors franchir un nouvel obstacle naturel, en l'occurrence la rivière Chalabreil, avant de rejoindre la rue du Capitaine Danjou. Ils se trouveront au pied de la Terre-Blanche, ultime obstacle à franchir, avant une arrivée à la verticale du hameau du Cazal.

A partir de 11h30, une messe sera célébrée en l'église Saint-Pierre, par l'abbé Raymond Cazaban. A 15h00, une prise d'armes se déroulera devant la mairie, cours Sully, suivie d'une cérémonie devant la maison natale du Capitaine Danjou. A 15 h 45, la cérémonie se déplacera jusqu'au monument aux Morts.

A 16h15, vin d'honneur sous la halle, avec les interventions du colonel Yann Talbourdel chef de corps du 4e Régiment Etranger, du lieutenant-colonel Jean-Paul Bustos, président de l'AALE 11, de Christian Guilhamat maire, et du représentant du préfet.

Tout au long de la journée (de 10 h à 18 h), présentation de matériel sous la halle, exposition d'uniformes et maquettes dans la maison du Capitaine Danjou. L' Amicale des Anciens de la Légion étrangère proposera l'exposition du 70e anniversaire de la Bataille de Bir-Hakeim.

Le général Bernard Goupil s'est éteint

Publié le mercredi 03 avril 2013.

Le conseil des sages de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille déplore la disparition soudaine de l'un de ses membres les plus influents en la personne du général de division (de réserve) Bernard Goupil.

Elu en 1991 membre résidant de l'institution phocéenne dont il occupait le fauteuil 12, Bernard Goupil en avait été le Chancelier en 1997, puis le directeur en 1998.

Le décès du général Goupil plonge également dans le deuil la grande famille de l'armée et plus particulièrement celle de la Légion étrangère. Ancien Gouverneur militaire de Marseille, le général Goupil avait en effet commandé cette unité d'élite après avoir été le chef de corps du fameux 2e REP (Régiment étranger de parachutistes), de 1972 à 1974.

Agé de 88 ans, Bernard Goupil présidait également le comité d'éthique de la FSALE (Fédération des sociétés d'anciens de la Légion).

Saint-Côme-d'Olt. La stèle du souvenir inaugurée

Publié le 04/04/2013

Lors de l'inauguration de la stèle du 19 mars 1962./Photo DDM

Le dimanche 24 mars, Saint-Côme a inauguré la stèle du souvenir du 19 mars 1962 marquant le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie. à cette occasion, Paul Cayla, président de l'Association d'anciens combattants, a rappelé les victimes de ce conflit dont deux Saint-Cômois : Georges Guiral et Claude Besombes.

«Georges Guiral, tu es né à Ivry-sur-Seine en mars 1934. Tu as pris le nom de Guiroux lors de ton engagement dans la Légion étrangère, ce corps d'élite qui devait devenir pour toi ta nouvelle famille. Âgé de 25 ans, tu tomberas le 11 mars 1959 au cours d'une opération de reconnaissance à Thiaret où résidait le 2e Régiment de la Légion étrangère, à 230 km au sud d'Oran, sur l'Atlas tellien. Tu ne reviendras en terre rouergate qu'en janvier 1960 pour reposer parmi les tiens au cimetière de La Bastide-d'Aubrac.

Claude Besombes, tu es né à Ségur le 29 mars 1935. Ensuite, avec tes parents, tu es venu à Lévinhac à Saint-Côme en 1946 qui est le berceau de la famille Besombes. Après l'école DEOR d'Antibes, tu as rejoint avec le grade d'aspirant, en Algérie, le 129e Régiment d'infanterie dans l'Atlas tellien, comme pour Georges Guiral. Tu étais plus spécialement chargé de la protection d'une station radio militaire sur le mont Tessala. Le 14 décembre 1957 au matin, c'est en service commandé, avec un camarade, l'aspirant Petit, commandant le détachement des transmissions, sur le trajet menant à Sidi-Bel-Abes, que vous êtes victimes d'un terrible accident en conduisant une Jeep. Transporté d'urgence à l'hôpital d'Oran puis à celui d'Alger, tu décéderas des suites de tes blessures, le lendemain 15 décembre. Tes obsèques auront lieu le 17 décembre, à Alger, puis ton cercueil sera déposé provisoirement à Maison-Carrée avant que ton corps soit rapatrié à Saint-Côme où tu reposes désormais auprès des tiens.»

La Dépêche du Midi

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La Légion étrangère débarque en ville

03/04/2013

Le premier article du code du légionnaire : "Légionnaire, tu es un volontaire, servant la France avec honneur et fidélité." (© D.R)

L'exercice est plus coutumier dans le Lauragais, ce qui explique sans doute la foule importante de curieux venus assister à la remise des képis blancs à 58 engagés volontaires, sacrés légionnaires sur la Place de la République. "C'est un moment que vous n'oublierez jamais", a dit leur chef de compagnie aux nouveaux Légionnaires. Pour la plupart d'entre eux, c'est l'aboutissement d'un long cheminement, celui entamé de leur pays d'origine jusqu'en France jusqu'aux trois semaines de formation intensive dans l'Aude. Régulièrement, le 4e Régiment étranger de Castelnaudary, régiment de formation, intègre de jeunes engagés volontaires au terme de trois semaines de service incluant un séjour en "ferme" (le groupe d'hier a séjourné à la ferme du Cuin entre Fanjeaux et Mirepoix) et une marche de 50 km, la veille de la cérémonie. Le képi blanc coiffé lors de cette cérémonie signifie l'entrée dans la "famille de la Légion" de ces jeunes personnes, auxquelles la Légion offre une seconde chance. Parmi les 58 engagés volontaires figuraient ainsi 27 nationalités différentes, des pays de l'Est essentiellement, mais aussi d'Afrique du Sud, d'Asie, d'Afrique. Confidence d'un officier : dans ce groupe il y avait même un ancien SDF américain, venus de ses propres moyens jusqu'au centre de recrutement, "et personne ne sait comment il a pu traverser l'Atlantique...». Ces parcours difficiles expliquent la joie exprimée hier sur la place de la République, sous les yeux du chef de corps, le colonel Talbourdel, du préfet de l'Aude Eric Freysselinard, du sous-préfet de Limoux Sébastien Lanoye et du député-maire Jean-Paul Dupré. Il n'était pas encore là pour l'entendre hier matin, mais le capitaine mettant en place ses hommes en amont de la cérémonie lui a rendu un bel hommage. On sait moins que Jean-Paul Dupré est à l'origine, avec d'autres députés, du décret de loi de 1999 instituant la naturalisation française "par le sang versé". Ce qui justifiait le choix de Limoux pour cette cérémonie. Plusieurs écoles de la ville ont assisté à la remise des képis blancs. Une équipe de TF1 a filmé la cérémonie, dont on retrouvera les images dans un "20 h" de la chaîne, le 29 ou le 30 avril.

Le 4e R.E "au contact" à Revel

Le 03 avril




La ville de Revel a connu ce matin un réveil en sursaut. Le 4e Régiment Etranger de Castelnaudary a pris possession d'un quartier entier, pour y déloger des insurgés, cachés. Des hommes grimés, en tenues de camouflage, des véhicules légers blindés, croisaient ensuite les habitants qui se rendaient au travail. Au 4e R.E on appelle ça un «raid de synthèse». Dans les rues de Revel hier matin, deux sections en formation au régiment, soit 80 hommes ont investi la ville pour restituer ce qu’ils ont appris en matière de combat durant leur formations de 2 et 4 mois.

Cette manœuvre était également filmée par une équipe de TF1, qui diffusera un reportage le 29 ou 30 avril, au 13 h et au 20 h, pour marquer le 150e anniversaire de "Camerone", la fête emblématique de la Légion étrangère.

MatWatches : série spéciale Légion Etrangère

Mercredi 3 Avril 2013

MatWatches, la marque horlogère française spécialisée dans les montres pour l’armée vient de dévoiler une nouvelle pièce qui a été imaginée en hommage à la Légion Etrangère. Un garde-temps en acier, puissant, imposant et massif, étanche à 300 mètres, doté d’un calibre mécanique automatique et d’un bracelet réalisé dans le cuir du « tablier du pionnier » par ABP. Une montre rare, aux finitions impeccables, qui ne sera produite qu’à 150 exemplaires.

MatWateches Légion Etrangère
MatWateches Légion Etrangère
La Légion étrangère est sans doute le corps d'armée le plus prestigieux de l'Armée française. Ou en tout cas, celui qui véhicule le plus d’histoires et de traditions.

Le code d'honneur du légionnaire, dont la devise est « Honneur et Fidélité », dicte à lui seul la conduite de ces hommes au quotidien ; en temps de guerre comme en temps de paix...

Les valeurs qu'incarne ce corps d’armée d’exception se traduisent notamment à travers certains détails vestimentaires comme les emblèmes, les symboles spécifiques, les chants et les musiques.

A l'occasion du 150e anniversaire du fameux combat de Camerone en 1863 (voir encadré ci-dessous), la marque horlogère française MatWatches, spécialisée dans les montres pour l’armée, vient de créer deux montres originales : une automatique éditée en série limitée de 150 exemplaires et un chronographe quartz précis au 1/20e de seconde.

Rappelons que les pionniers de la Légion étrangère forment une unité de traditions. Ils défilent en tête des troupes lors des prises d'armes et portent barbe, tablier de buffle et hache à l'épaule. C'est d’ailleurs la seule unité de ce type en service au sein de l'armée française.

Certains régiments de la Légion étrangère disposent encore, ponctuellement ou en permanence, de groupes de pionniers. La section de tradition se trouve au 1er régiment étranger d'Aubagne. C'est elle qui ouvre le défilé des troupes de la Légion lors du défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées, à Paris. C'est aussi elle qui est employée, lors des cérémonies de commémoration de la bataille de Camerone, le 30 avril, pour encadrer le porteur de la main de bois du capitaine Danjou.

Si les défilés de la Légion sont ouverts par cette unité, c'est pour maintenir cette tradition des sapeurs « ouvrant la route », toujours devant, à la peine, comme à l'honneur. Par ailleurs, c'est aussi une manière d'honorer les sous-officiers, puisque c'est l'un d'eux qui défile en tête de tous les éléments de la Légion étrangère.
MatWatches : série spéciale Légion Etrangère
La tenue spécifique des Pionniers :
La hache : elle servait autrefois à briser les obstacles de bois dressés par l'ennemi. À l'origine, il en existait six à pics et sept à marteaux.
Le tablier de cuir : le tablier avait initialement pour fonction de protéger les sapeurs des éclats de bois et de limiter les risques d'éventration sur les obstacles en cas de chute. Il est de couleur fauve (naturel).
Les gants à crispin : ces gants blancs à manchons de protection (les crispins) servaient à protéger les mains et poignets lors des travaux d'abatage.
La barbe : comme les pionniers montaient à l'assaut en premier, leur espérance de vie était très faible. De ce fait, ils avaient le droit, lorsqu'ils partaient au combat, de ne pas se raser et revenaient barbus lorsqu'ils survivaient. Le port de la barbe est devenu obligatoire, à la Légion étrangère, en 1844.

Rappelons que MatWatches est une entreprise horlogère artisanale basée à Paris particulièrement pointilleuse sur les finitions, les composants et les matériaux employés. Rien n’est laissé au hasard. L'idée de créer une montre reprenant les codes de la Légion étrangère est le fruit d'une réflexion sur le rapport au temps. La tradition de la commémoration qui perdure depuis 150 ans est donc l'occasion de souligner que la Légion Etrangère est et reste solidaire de ses hommes dans le temps.

Deux modèles ont été créés :
Tout d’abord, une montre « prestige » automatique en édition limitée et officielle « Légion étrangère » qui s'inscrit dans les codes intemporels de la montre militaire : bracelet cuir, boîtier acier massif, lisibilité et simplicité du cadran et détails évoquant les codes de cette institution d'élite. D’autre part, une montre chronographe à quartz pouvant satisfaire le plus grand nombre tant par ses fonctionnalités que par sa robustesse, son design très militaire (et son prix attractif).

Le modèle mécanique « série officielle » sera réalisé en édition limitée à 150 exemplaires. Le design est épuré et la robustesse de son boîtier en acier brossé (316L) est éprouvée. Son verre saphir inrayable et son mécanisme automatique garantissent la longévité de ses fonctionnalités. Les aiguilles et les chiffres sont traités au Superluminova. A noter la flamme de la Légion Etrangère qui apparait à 6 heures et les détails spécifiques aux couleurs officielles vert (trotteuse) et rouge (mention « série officielle ») de ce corps d’élite.

A noter également son bracelet en cuir taillé dans un véritable tablier de Pionniers de la Légion Etrangère ! Une excellente idée qui permet d’intégrer à ce modèle une dose d’authenticité incomparable. De plus, ce bracelet-montre est produit (cousu main) par l’un des meilleurs spécialistes ! En effet, MatWatches a confié cette mission à ABP (Atelier du Bracelet Parisien). Enfin, un message signé du Général commandant la Légion étrangère témoigne de ce partenariat. Il accompagne chaque montre numérotée et gravée, renforçant ainsi le caractère unique de cette série (disponible autant pour le grand public que pour les militaires).

En savoir plus sur la Légion Etrangère

MatWatches : série spéciale Légion Etrangère
La Légion étrangère est un corps de l'armée de terre française. Formée en 1831 pour permettre l'incorporation de soldats étrangers dans l'armée française, une partie de ses unités a fait partie, jusqu'en 1962, fin de la période coloniale, du 19e corps d'armée, noyau de l'Armée d'Afrique.

Les légionnaires, aussi appelés les Képis blancs, ont acquis leur prestige lors des combats menés sur les champs de bataille du monde entier, notamment dans le cadre des conquêtes coloniales, des deux guerres mondiales, et les guerres d'Indochine et d'Algérie.

La Légion étrangère est maintenant composée de 11 formations composées comme suit : trois régiments d'infanterie dont : 1 régiment d'infanterie parachutiste : le 2e REP, deux régiments d'infanterie : le 2e REI et le 3e REI (Guyane) ainsi que d’un régiment de blindés légers : le 1er REC, deux régiments de génie le 1er et 2e REG, 13e DBLE (Abu Dhabi), le 1er RE situé à Aubagne, la formation au 4e RE à Castelnaudary, Le GRLE pour le recrutement et la formation à Nogent sur Marne et le DLME (Mayotte).

L’armée française assiégeait Puebla. La Légion avait pour mission d’assurer, sur cent vingt kilomètres, la circulation et la sécurité des convois. La 3e compagnie du Régiment étranger fut désignée mais elle n’avait pas d’officier disponible. Le capitaine Danjou en prend lui-même le commandement et les sous-lieutenants Maudet, porte-drapeau, et Vilain, payeur, sec joignent à lui volontairement.

Le 30 avril, à 1 heure du matin, la 3e compagnie, forte de trois officiers et soixante deux hommes, se met en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s’arrête à Palo Verde pour faire le café. À ce moment, l’ennemi se dévoile et le combat s’engage aussitôt. Le capitaine Danjou fait former le carré et, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant à l’ennemi des premières pertes sévères. Pendant que les hommes organisent à la hâte la défense de l’auberge de Camerone, un officier mexicain, faisant valoir la grosse supériorité du nombre, somme le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ».

Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu’à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment. Il était 10 heures. Jusqu’à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n’avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l’extrême chaleur, la faim, la soif, résistent à 2.000 Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins.
À midi, le capitaine Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine. À 2 heures, le sous-lieutenant Vilain tombe, frappé d’une balle au front. À ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l’auberge. Les Mexicains vont donner l’assaut général par les brèches qu’ils ont réussi a ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan
adresse encore une sommation au sous-lieutenant Maudet ; celui-ci la repousse avec mépris.

L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Leonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face. À un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve. Il leur crie : « Rendez-vous ! »

« Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restent menaçantes. « On ne refuse rien à des hommes comme vous ! », répond l’officier. Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée.

L’empereur Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris. En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription : « Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée, sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats Français le 30 avril 1863. à leur mémoire, la patrie éleva ce monument »

Depuis, lorsque les troupes mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes. »

Spécificités techniques des deux modèles MatWatches Légion Etrangère

MatWatches : série spéciale Légion Etrangère
MATWATCHES AG6 LEGION ETRANGERE
Mouvement automatique ETA 2824
Verre saphir de 4 mm
Boîte acier 316L
Etanchéité 300m
Cadran et aiguilles exclusifs
Couronne et fond vissés
Bracelet exclusif taillé du même cuir que le tablier de Pionnier
Livré dans son écrin avec bracelet supplémentaire en toile
Edition limitée 150 pièces

MATWATCHES TIMER OPS LEGION ETRANGERE
Mouvement chronographe quartz
Verre minéral renforcé
Boite acier 316L traité PVD
Etanchéité 200m
Cadran et aiguilles exclusifs
Bracelet tactique en toile
Livré dans son écrin avec bracelet supplémentaire en cuir
MatWatches : série spéciale Légion Etrangère

Historique des unités de la légion étrangère pendant la guerre de 1914 - 1918 (1922)

AG de la SAMLE le 23 mars 2013.

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