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Légionnaire toujours...

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2013




Entretien avec Henri Pinard Legry

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Le 7 décembre 2013 

L’ennemi que vont affronter nos soldats en RCA est capable de barbarie…

La France intervient depuis jeudi en RCA. L’ensemble de la classe politique française approuve cette intervention. Fallait-il y aller ?

Depuis quelques mois (la chute de Bozize, le 24 mars), la Séléka, milice composée d’opposants centrafricains et de bandits de grands chemins (dont de nombreux étrangers soudanais et Tchadiens de confession musulmane), mettent la RCA (très majoritairement composée de chrétiens) en « coupe réglée ». Depuis mars, ces milices ont fait des centaines de victimes. La France ne peut laisser une de ses anciennes colonies sombrer dans l’anarchie sous les coups de bandes étrangères et laisser prendre nos ressortissants en otages. Quelle aurait été notre crédibilité si nous n’avions rien fait ? Et à quoi sert d’aller au Mali si on laisse sombrer la RCA ?

Il s’agit bien de défendre à la fois nos valeurs et nos intérêts de long terme, mais c’est aussi l’intérêt premier de la population centrafricaine (qui nous supplie d’intervenir). L’ennemi que vont affronter nos soldats est composé d’un ensemble de bandes de quelques milliers de prédateurs (hommes et jeunes adolescents), capables de la plus extrême violence, voire de barbarie. Il faudra donc les éliminer au plus vite et frapper fort pour éviter les exactions qu’ils sont capables de commettre à tout moment sur une population apeurée et sans défense.

Il appartient au pouvoir politique français (président et gouvernement) d’expliquer l’objectif politique visé par la France en RCA et montrer la cohérence avec le Mali et plus globalement, la finalité de notre déploiement et de notre engagement en Afrique. Cette explication est indispensable pour que les Français s’intéressent à leur armée et la soutiennent sans réserve dans ce nouvel engagement qui ne se fera pas sans pertes. En RCA, c’est donc bien la France tout entière qui s’engage et qui combat et pas seulement son armée.

François Hollande a précisé que « cette intervention sera rapide, elle n’a pas vocation à durer… » Le ministre Le Drian parle d’une durée de 6 mois… Pourtant, dès jeudi matin, le général Vincent Desportes expliquait sur place que l’intervention serait forcément longue… Qui a raison ?

La crise en RCA, qui est la énième du genre, ne se règlera pas par une intervention militaire réussie. Notre intervention comme celle au Mali doit s’inscrire dans une politique africaine de long terme. L’Afrique et notamment l’Afrique subsaharienne est un enjeu stratégique majeur pour la France dans les décennies à venir en raison de la richesse en matières premières que nous ne possédons pas et en raison de l’explosion démographique de ce continent. Son développement économique est à la fois indispensable pour maintenir la population africaine en Afrique dans des conditions de vie normale et présente une opportunité économique remarquable pour la France.

Il ne s’agit donc pas de dire que l’armée française va régler le problème de la RCA. Il faut en revanche dire que, sans intervention militaire, la situation va empirer et s’étendre à toute l’Afrique centrale. La restauration de la sécurité et de la paix en RCA est la condition indispensable pour qu’un long processus de reconstruction de l’Etat puisse démarrer. Ce processus sera long et notre présence durera plus de six mois.

N’est-il pas paradoxal, une fois de plus, de multiplier les engagements militaires à l’extérieur alors qu’on ne cesse de restreindre les budgets de l’armée ? La France a-t-elle encore réellement les moyens des ses ambitions ?

L’Afrique constitue une zone stratégique essentielle pour la France mais aussi pour l’Europe (proximité, population, matières premières). La France a encore une bonne connaissance de ce continent. Elle comprend, mieux que les autres, ses populations.

Déjà la Chine, l’Inde et le Bresil sans parler des États-Unis tournent leur regard vers l’Afrique. La France se doit d’être très présente, c’est à dire très active non seulement sur le plan militaire, mais également sur les plans minier, commercial, industriel, agricole, culturel et financier. Bref, c’est une stratégie générale. Pour cela il faut que notre armée ait les capacités d’agir et de durer pour permettre puis accompagner cette politique. L’armée est au cœur de l’action de l’État. Quelle politique étrangère possible sans armée capable d’anticiper, de dissuader, d’agir, de contrôler et d’accompagner ?

Le projet de Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 ne permettra pas aux armées de relever les défis qui s’annoncent en Afrique pour les années à venir. Les engagements seront à l’évidence longs.

Une véritable politique africaine implique des moyens militaires (effectifs et matériels) prépositionnés et d’intervention qui dépassent ceux qui sont prévus aujourd’hui dans la LPM. Le président peut tout à fait décider de renforcer les armées s’il apparaît que celles-ci sont très sollicitées (plus que prévu). Il n’est donc pas anormal d’ajuster les moyens aux besoins pas toujours prévisibles. Il s’avère aujourd’hui indispensable de revoir à la hausse un budget de la Défense à l’évidence sous estimé. C’est une question de bon sens et une marque de respect pour nos soldats.


La campagne de Norvège

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Alan Seeger

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Le poète de la Légion étrangère.

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Projet de loi de programmation militaire (2014-2019) – Foyer d’entraide de la Légion étrangère

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Section 3

Dispositions relatives au Foyer d’entraide de la Légion étrangère

Article 28 ter
(art. L.3418-1 à L. 3418-9 du code de la défense)

Statut du Foyer d’entraide de la Légion étrangère

Le présent article, inséré par le Sénat avec l’adoption d’un amendement de MM. Lorgeoux et Roger, Mme Garriaud-Maylam et MM. Poncelet et Dulait, avec l’avis favorable du Gouvernement et de la commission, tend à modifier le statut du Foyer d’entraide de la Légion étrangère.

1. Éléments de contexte

a. Le rôle du Foyer d’entraide de la Légion étrangère

La Légion étrangère, « force combattante, composée d’étrangers, sous commandement français » constitue depuis sa création en 1831 une troupe d’élite au service de la France. Présents sur tous les théâtres d’opérations, encore récemment et brillamment en Afghanistan et au Mali, les légionnaires, comme l’ont bien indiqué les sénateurs auteurs de l’amendement dont cet article est issu, « par leur détermination, leur efficacité et leur sacrifice font la fierté de la France, fidèles à leur devise « Honneur et Fidélité » ».

En 2013, la Légion étrangère compte 7 000 hommes issus de près de 150 nationalités différentes. Cette spécificité confère à la Légion étrangère une identité, une culture et un mode de fonctionnement spécifiques, et en font un milieu social particulier, composé en majorité d’étrangers qui, en s’engageant dans ses rangs, ont souvent rompu avec leur passé, leur famille et leur pays d’origine. La Légion étrangère offre dès lors à beaucoup de ses recrues un cadre social à part entière, qui repose essentiellement sur une puissante structure de solidarité dans laquelle le légionnaire trouve à tout moment, s’il le souhaite, soutien, réconfort et protection, qu’il soit en activité ou non. C’est là toute la signification de sa devise : Legio Patria Nostra (La Légion est notre patrie). Il n’est pas rare que les légionnaires eux-mêmes la présentent comme leur « famille ».

Le haut niveau d’engagement des régiments qui la composent a conduit la Légion à créer, très tôt, des centres de repos pour les militaires servant outre-mer. Ainsi, par exemple, un centre de convalescence pour les soldats du corps expéditionnaire sur la route d’Alger à Toulon a été ouvert à Minorque dès 1833, et un centre pour convalescents revenus des campagnes du Tonkin et de Madagascar a été ouvert à Porquerolles en 1895 et 1905.

L’inauguration, le 30 avril 1954, de l’Institution des invalides de la Légion étrangère a marqué une étape importante dans le développement de cet ensemble de dispositifs de solidarité. L’Institution héberge, soigne et réinsère des légionnaires et anciens légionnaires blessés au combat ou blessés de la vie. Elle est ainsi la vivante expression de la solidarité qui permet aux anciens légionnaires de demeurer, s’ils le souhaitent, jusqu’à leurs derniers jours dans ce qu’ils considèrent pour beaucoup être leur « famille d’adoption ».

C’est donc dans une double optique – prendre en charge des légionnaires et d’anciens légionnaires convalescents, et donner une portée concrète à l’esprit de solidarité qui fédère les légionnaires – qu’a été créé en 1950 un organisme chargé de gérer de récolter les ressources consacrées à la solidarité et de gérer les fonds et les emprises destinés au fonctionnement de cet ensemble.

Cet organisme, initialement appelé Fonds central des œuvres légionnaires, est devenu le Foyer d’entraide de la Légion étrangère en 1965.

b. Le statut actuel du Foyer d’entraide de la Légion étrangère et ses perspectives d’évolution

Le Foyer d’entraide de la Légion étrangère constitue aujourd’hui un établissement public régi par les dispositions relatives aux foyers dans les armées.

Un tel statut se révèle toutefois inadapté aux spécificités des missions de solidarité et d’entraide qu’il accomplit. En effet, il réalise entre autres des missions qui se distinguent très clairement des activités habituelles des cercles ou des foyers dans les armées, par exemple lorsqu’il assure l’accueil de légionnaires ou d’anciens légionnaires, handicapés ou éprouvant des difficultés.

C’est la raison pour laquelle doter le Foyer d’entraide de la Légion étrangère d’un nouveau statut, plus adapté, lui permettra d’assurer la pérennité de ses missions.

À la suite de plusieurs rapports commandés par le ministère de la Défense, plusieurs options ont été envisagées en ce sens :

– donner par décret au Foyer d’entraide un statut d’établissement public industriel et commercial, en se fondant sur la catégorie de l’Institution de gestion sociale des armées (IGESA), et créer en parallèle un fonds de dotation auquel cet établissement serait adossé en vue de favoriser le recueil et le placement des dons qui sont faits au profit de la Légion ;

– constituer une fondation régie par les dispositions de la loi n° 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat, ce qui aurait pour triple avantage de doter le Foyer d’une forme juridique assurant la stabilité et la pérennité de l’institution autour d’un capital lui conférant une très grande autonomie, de lui conférer un statut très favorable aux dons et legs – les donateurs bénéficiant d’un régime fiscal avantageux –, et de composer son conseil d’administration de façon à garantir sur la durée au commandement de la Légion étrangère une réelle maîtrise de la personne morale nouvellement constituée ;

– rattacher le Foyer d’entraide de la Légion étrangère à l’IGESA.

En 2009, la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam a déposé une proposition de loi portant création d’une fondation pour la Légion étrangère, sur le modèle de la Fondation Saint Cyr.

Toutefois, il ressort des informations fournies aux rapporteures par le ministère de la Défense que plusieurs inconvénients de ces différentes hypothèses méritent d’être soulignés :

– la solution consistant à créer un fonds de dotation auquel serait adossé le Foyer se heurterait à certaines exigences issues de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie et du régime fiscal du mécénat. De plus, la transformation par décret du Foyer d’entraide en établissement public industriel et commercial aurait présenté des risques importants de démembrement de ses activités et de transformation de son mode de gouvernance, ce que le commandement de la Légion étrangère ne souhaitait pas ;

– dans l’hypothèse où le Foyer d’entraide de la Légion étrangère se verrait conférer le statut de fondation, il ne serait certain d’acquérir la personnalité morale qu’après reconnaissance d’utilité publique et validation de ses statuts par un décret en Conseil d’État ;

– le rattachement du Foyer d’entraide de la Légion étrangère à l’IGESA n’aurait pas permis au commandement de la Légion étrangère de conserver un rôle déterminant dans la gouvernance du Foyer.

C’est pourquoi le présent article tend à constituer le Foyer d’entraide de la Légion étrangère en un établissement public à caractère administratif sui generis.

2. Le dispositif proposé

L’article 28 ter tend à définir le statut du Foyer d’entraide de la Légion étrangère, en le définissant comme un établissement public à caractère administratif d’une catégorie nouvelle.

À cette fin, les alinéas 1 à 4 de cet article proposent d’insérer un nouveau chapitre au titre Ier « Établissements publics à caractère administratif » du livre IV « Établissements publics » du code de la défense, intitulé « Foyer d’entraide de la Légion étrangère ». Ce chapitre complétera ainsi l’énumération des différents établissements publics à caractère administratif de la Défense, qui comprend actuellement :

– les établissements d’enseignement supérieur et de recherche ;

– les cercles et foyers militaires ;

– les organismes scientifiques et culturels ;

– l’établissement public d’insertion de la Défense ;

– l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense ;

– l’établissement public administratif dénommé « Service hydrographique et océanographique de la marine » ;

– l’établissement public de fonds de prévoyance militaire et de l’aéronautique ;

– les autres établissements publics à caractère administratif, parmi lesquels l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, l’Institution nationale des invalides et la Caisse nationale militaire de sécurité sociale.

L’article 28 ter propose ainsi d’insérer dans la quatrième partie du code de la défense un chapitre VIII intitulé « Foyer d’entraide de la Légion étrangère », structuré en trois sections, qui fixent respectivement :

– le statut et les missions du Foyer ;

– son organisation administrative et financière ;

– d’autres dispositions diverses.

a. Le statut et les missions du Foyer d’entraide de la Légion étrangère

Les alinéas 5 à 16 de l’article 28 ter tendent à définir le statut et les missions du Foyer d’entraide de la Légion étrangère, en insérant dans le code de la défense deux articles, numérotés respectivement L. 3418-1 et L. 3418-2.

La rédaction proposée pour l’article L. 3418-1 (alinéas 7 et 8) définit à la fois :

– le statut du Foyer d’entraide de la Légion étrangère, « établissement public de l’État » explicitement placé sous la tutelle du ministre chargé de la Défense ;

– le cadre général de son activité, défini par une référence à ses bénéficiaires : les « militaires et anciens militaires, servant ou ayant servi à titre étranger, ainsi [que] leurs familles », ce qui est conforme au vaste champ d’action actuel du Foyer d’entraide de la Légion étrangère.

Le texte prévu pour l’article L. 3418-2 (alinéas 9 à 16) énumère les sept missions du Foyer d’entraide de la Légion étrangère en reprenant ses activités actuelles, à savoir :

– l’aide matérielle, administrative et financière aux militaires et aux anciens militaires, servant ou ayant servi à titre étranger, ainsi qu’à leurs familles ;

– l’accueil des militaires et des anciens militaires, servant ou ayant servi à titre étranger, en difficulté afin de leur offrir un accompagnement social, une adaptation à la vie active ou une aide à l’insertion sociale et professionnelle ;

– l’accueil d’anciens militaires ayant servi à titre étranger handicapés ou âgés afin de leur offrir un soutien médicosocial ;

– la mise en œuvre de mesures de protection des majeurs ordonnées par l’autorité judiciaire à l’égard des anciens militaires ayant servi à titre étranger ;

– le maintien et la promotion de l’identité légionnaire notamment par la réalisation et la vente de publications et d’objets de communications ;

– le soutien financier aux actions relatives à la mémoire de la Légion étrangère ;

– l’octroi de subventions au profit des personnes morales à but non lucratif agissant dans le domaine de l’action sociale ou médicosociale à destination des militaires ou des anciens militaires, servant ou ayant servi à titre étranger.

b. L’organisation administrative et financière du Foyer d’entraide de la Légion étrangère

La rédaction proposée pour la section 2, intitulée « Organisation administrative et financière » (alinéas 17 à 36), précise les règles de gouvernance et de gestion financière du Foyer d’entraide de la Légion étrangère. Elle comprend cinq articles, numérotés L. 3418-3 à L. 3418-7.

Le texte prévu pour l’article L. 3418-3 du code de la défense (alinéas 19 à 23) fixe la composition du conseil d’administration de ce Foyer, qui comprendra :

– le général commandant la Légion étrangère, siégeant en qualité de président ;

– des représentants de l’État, dont des représentants de la Légion étrangère ;

– des représentants des bénéficiaires des prestations délivrées par le Foyer d’entraide de la Légion étrangère ;

– des personnalités qualifiées.

En effet, dès lors que la majorité des agents employés par le Foyer d’entraide de la Légion étrangère n’est pas placée sous un statut de droit privé, cet établissement n’entre pas dans le champ d’application de la loi n° 83-675 du 26 juillet 1983 relative à la démocratisation du secteur public, qui impose dans ce cas la présence au conseil d’administration de représentants du personnel.

La rédaction proposée pour l’article L. 3418-4 (alinéa 24) prévoit le mode de désignation du directeur général du Foyer d’entraide de la Légion étrangère, dont il est proposé qu’il soit nommé par arrêté du ministre de la Défense, sur proposition du conseil d’administration.

Le texte proposé pour l’article L. 3418-5 (alinéas 26 à 32) énumère les ressources du Foyer d’entraide de la Légion étrangère, qui seront constituées par :

– des subventions et prestations en nature que le Foyer d’entraide de la Légion étrangère peut recevoir de l’État, des collectivités territoriales et de toutes autres personnes publiques et privées ;

– les revenus des biens meubles et immeubles dont il sera propriétaire ;

– des dons et legs ;

– le produit du placement de ses fonds ;

– des produits d’aliénations ;

– les recettes provenant de l’exercice de ses activités.

L’alinéa 32 prévoit en outre que le Foyer d’entraide de la Légion étrangère pourra recevoir deux autres catégories de ressources :

– des contributions des cercles et foyers militaires, ce qui vise à maintenir l’une des sources actuelles de financement du Foyer, et nécessitera une modification des dispositions réglementaires du code de la défense relatives à ces cercles et foyers ;

– des sommes obtenues par emprunt. En première lecture au Sénat, le Gouvernement avait proposé un sous-amendement à l’amendement dont est issu le présent article, visant à ce que le Foyer d’entraide de la Légion étrangère ne puisse pas souscrire d’emprunt. Cette initiative pouvait être motivée par un souci de cohérence avec les orientations nouvellement suivies par le ministère du Budget qui, compte tenu du contexte budgétaire actuel, tend à restreindre la possibilité de recours à l’emprunt par les établissements publics. Néanmoins, comme l’ont fait valoir devant le Sénat les auteurs de l’amendement, la tutelle exercée par le ministère de la Défense, ainsi que la présidence du conseil d’administration par le général commandant la Légion étrangère suffisent à assurer un contrôle suffisant de la bonne gestion du Foyer d’entraide de la Légion étrangère. C’est au vu de cet argument que le Gouvernement a finalement retiré son sous-amendement.

La rédaction prévue pour l’article L. 3418-6 (alinéa 33) précise le cadre juridique applicable à la gestion financière du Foyer d’entraide de la Légion étrangère. Celui-ci sera régi par les règles financières et comptables « du droit privé ». De façon cohérente avec ce choix, il est précisé qu’il ne sera pas tenu de déposer ses fonds au Trésor.

Enfin, le texte proposé pour l’article L. 3418-7 (alinéas 34 à 36) définit les catégories de personnels qui pourront être employés par le Foyer d’entraide de la Légion étrangère. Comme c’est le cas actuellement, il s’agit à la fois :

– de militaires affectés par ordre de mutation dans les conditions du droit commun et servant en position d’activité ;

– de personnels régis par le code du travail.

c. Les biens immobiliers du Foyer d’entraide de la Légion étrangère et la fixation de ses modalités d’organisation et de fonctionnement

La rédaction prévue pour la section 3 – intitulée « Dispositions diverses » – (alinéas 37 à 40) du chapitre du code de la défense qu’il est prévu de consacrer au Foyer d’entraide de la Légion étrangère comprend deux articles, numérotés L. 3418-8 et L. 3418-9.

Le texte proposé pour l’article L. 3418-8 (alinéa 39) prévoit que l’État mettra gratuitement à la disposition du Foyer les biens immobiliers nécessaires à l’accomplissement de ses missions.

La rédaction prévue pour l’article L. 3418-9 (alinéa 40) renvoie à un décret en Conseil d’État le soin de préciser les modalités d’organisation et de fonctionnement de ce Foyer.

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La Commission adopte l’amendement rédactionnel DN88 des rapporteurs.

Puis elle adopte l’article 28 ter ainsi modifié.

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Article 28 quater

Reprise des droits et obligations du Foyer d’entraide de la Légion étrangère

L’article 28 quater vise à prévoir la reprise, par le nouvel établissement public à caractère administratif dénommé Foyer d’entraide de la Légion étrangère que tend à créer l’article 28 ter, des droits et obligations de l’actuel Foyer d’entraide de la Légion étrangère.

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La Commission adopte l’amendement rédactionnel DN87 des rapporteurs.

Puis elle adopte l’article 28 quater ainsi modifié.

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La fin du régiment ? Trente ans de déstructuration de l’organisation tactique régimentaire

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Noël ou le sens de la vie

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Dimanche 17 novembre 2013

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Notre ami "Charles Morlais" procède comme dans les grandes galeries commerciales. Il nous parle de Noël avec un mois et demi d’avance… Mais a-t-il encore le droit de parler de Noël ? A-t-il le droit de prononcer, d’écrire cet horrible vocable, ennemi, selon certains du « vivre ensemble » ? Mon ami, tu aurais sans doute tout intérêt à revoir le code des traditions françaises… tout cela a été changé par des personnes qui « veulent notre bien ». Il te faut actualiser le logiciel de ta pensée.  Nous devons dire maintenant « fêtes de l’hiver » ou quelque sottise du genre, comme on dit « fête de l’Huma »… Néanmoins tu as, à plus d’un titre, raison de t’interroger, en nous y invitant aussi, sur le sens de la vie, sur le sens de notre vie. « D’où  venons-nous », au moins en ce qui concerne les derniers millénaires, nous le savons à peu près, même si la tendance du moment est à la négation de nos origines mêmes,   « que   sommes-nous », nous commençons à avoir des doutes… quant au « où allons-nous » que tu évoques, nous ne savons pas exactement,  mais nous y allons à grands pas, et ça ne paraît pas être le meilleur des mondes… Il faut cependant rester sur une note d'optimisme donc n'oublie pas mon vieil ami, que Gauguin - dont tu parles - vivait aux Marquises dans "La Maison du Jouir"!

Antoine Marquet

Réflexions sur Noël ou le sens de la vie…

L’expression “sens de la vie” donne surtout la confirmation que nous ne sommes absolument pas maîtres de notre destin, que trop de facteurs viennent, sans cesse, perturber le scénario de ce qui pourrait être une vie sereine, pleine et réussie. Je me souviens d’une de mes visites au musée Gauguin à Tahiti, m’interrogeant devant la reproduction d’une des œuvres majeures de l’artiste impressionniste, intitulée: “D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? Gauguin avait juré de mettre fin à ses jours après l’achèvement de ce tableau. Il indiqua que ce dernier devait être « lu » de droite à gauche et qu’il se composait de trois groupes: le début de la vie, à droite, l’existence au milieu et enfin, à gauche, une vieille femme apparemment résignée qui approche de la mort.

De nombreux courants philosophiques, artistiques, religieux ou même scientifiques se sont emparés de ces questions sans leur trouver de réponses…

Jean Grondin, philosophe, présente ces questionnements à sa manière: “que faisons-nous ici, pourquoi et pour qui sommes-nous là, que devons-nous y faire, que nous est-il permis d’espérer…”

Shakespeare lui, n’y va pas par quatre chemins: ”La vie n’est qu’un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus; c’est une histoire dite par un idiot, pleine de fureurs et de bruits et qui ne signifie rien…”

Quel pessimisme! Heureusement d’autres personnes, parmi lesquelles des écrivains, donnent un meilleur sens à leur vie. Ainsi Albert Camus: “Que des âmes lucides et entraînées peuvent trouver un sens à leurs jours, et jouir dans cette plénitude, alors vivre est une force.”

Bien que vivant dans un monde insensé, chacun de nous crée un environnement mental où tout doit avoir un sens, une signification. Chaque individu donne à sa vie une direction et crée son propre univers fait de souvenirs, d’expériences vécues, de jugements, mais aussi, hélas, d’obligations, de responsabilités, de promesses et pire que tout, d’habitudes.

Par chance, la question du sens donné à notre existence ne nous taraude pas chaque jour. Il y a des moments où, poussés par les événements, par besoin de prendre du recul, nous nous interrogeons, nous imposant ainsi nos propres questions par rapport au quotidien, toutes pistes aidant probablement à vivre plus intensément. Il serait passionnant de changer les questions et de parler de l’humanité, de la vie où la dignité de chacun serait reconnue, la politique serait morale, la paix règnerait. Mais comment aider l’humanité à devenir meilleure, si on ne commence pas en le devenant nous-même… En fait, l’homme est prisonnier comme un bagnard; prisonnier de lui-même. C’est toujours ainsi qu’il a vu le monde, observé les êtres vivre dans une brume de mélancolie que nul rayon de joie parvient à percer!

Le Verrou, fable de Catherine Rambert, nous aide à comprendre…

“En des temps lointains et des contrées tout aussi lointaines, un roi se mit en tête de marquer le printemps par un geste de renouveau. Il décida d'innover en s'attachant, pour la première fois, les services d'un Premier ministre.

Plusieurs émissaires furent dépêchés à travers le royaume afin de trouver des hommes empreints de sagesse et d'expérience, parmi lesquels il pourrait choisir le conseiller idéal. Après plusieurs semaines de recherche, seuls trois concurrents restaient en lice. Pour départager ces personnages pleins d'humanité et de modération, le roi décida de les soumettre à une ultime épreuve. Il les fit enfermer dans une pièce de son château dont la porte avait été munie d'un verrou. Le mécanisme de ce dernier était particulièrement sophistiqué: les plus grands savants du royaume en avaient imaginé la complexité. Le roi informa les trois candidats que celui qui parviendrait à trouver les secrets du dispositif deviendrait son Premier ministre, à condition toutefois que la solution fût trouvée avant la fin du printemps. Il ne restait plus que deux mois. Il souhaita bonne chance aux trois concurrents et les laissa face à la résolution du problème. La porte aussitôt refermée, deux des hommes se lancèrent dans de difficiles calculs de probabilité afin de tenter de découvrir les secrets du verrou. Pendant qu'ils s'évertuaient à percer le mystère, le troisième s'installa sur une chaise, sans mot dire. Les mains posées sur ses genoux, il observait le manège des deux autres, sans tenter quoi que ce soit de ses mains pour percer la combinaison. De longues journées s'écoulèrent. Les deux premiers s'affairaient et émettaient toutes sortes d'hypothèses, l'autre restait serein, toujours assis, conservant bien du recul face à la situation.   Il semblait habité d'une grande maîtrise de lui-même, d'une égalité d'âme, au point que cette tempérance énervait d'avantage encore ses deux concurrents.   Puis, fort de sa paix intérieur, il se leva, se dirigea vers la porte, et sans hésiter tourna la poignée et l'ouvrit… Elle n'était pas verrouillée!   Le roi accueillit le sage d'un large sourire et le nomma Premier ministre. Et depuis, en ce royaume, le printemps s'est installé à tout jamais”.

Aujourd’hui, les souhaits de joyeux Noël ne sont pratiquement plus présentés, changés par ceux de « vœux pour une… bonne année ». Certes, beaucoup d’opinions et de religions se côtoient au sein de notre institution, mais de grâce, gardons encore longtemps cette atmosphère mystérieuse de Noël, profitons encore longtemps de ces effluves de bien-être et de cette trêve des activités belliqueuses dans nos rapports humains.

Obligeons-nous encore à faire de cette fête de Noël, la fête de la famille, de l’amitié, de l’espérance et de l’amour. Laissons encore le jeune légionnaire être surpris au soir de Noël, laissons-le découvrir la magie et la chaleur de cette fête qui restera à jamais l’un des meilleurs souvenirs Légion qu’il gardera en tête toute sa vie.

Souvent, nous nous croyons enfermés dans des prisons ou des systèmes auxquels nous nous efforçons de nous adapter tant bien que mal et dont nous ne voyons pas l'issue. Pourtant, la prison dans laquelle nous pensons être cloîtrés n'en est pas une. Sa porte n'a pas de verrou. Il ne tient qu'à nous d'actionner la poignée pour nous ouvrir à une existence meilleure.  Il suffit de le décider. Car nous sommes libres, et nous ne le savons pas.

C’est aussi à cela que nous invite la magie de Noël, car nous sommes libres mais pas seuls et nous le savons…

Légionnaire (er) Charles Morlais.


Pourquoi il faut bâtir un véritable projet de défense

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La loi sur la programmation militaire, actuellement examinée à l'Assemblée, acte la réduction des budgets de la Défense. Elle ne pourra d'ailleurs être respectée...

Si l'on veut que ce débat sur la Loi de Programmation Militaire soit utile à notre pays et à notre défense, il nous faut sortir, pour la majorité, de la complaisance d'usage et, pour l'opposition, de la critique stérile. En effet, la complaisance nous masque l'extrême difficulté de la situation actuelle ; et la critique relance de vaines discussions sur le bilan de l'ancienne majorité. 

Aussi, quoique membre de l'opposition, je ne m'exprimerai ni comme avocat du passé, ni comme procureur du présent, mais en député convaincu que notre défense constitue pour la France un atout majeur que nous devons nous efforcer de préserver. C'est dans cet esprit que je souhaite nous inviter à réfléchir quelques instants sur deux réalités gênantes pour nous tous. J'insiste sur le "nous tous" car il ne s'agit pas de mettre en cause particulièrement le gouvernement actuel (les responsabilités étant anciennes et partagées). Il s'agit encore moins de mettre en cause Jean-Yves Le Drian car chacun reconnait et apprécie sa compétence et son engagement personnel.

 

La loi de programmation militaire est déjà morte

 

Il s'agit plutôt de mettre le doigt sur une mécanique inexorable qui a enfermé, enferme et continuera d'enfermer, si rien ne change, les majorités qui se succèdent. La première réalité que nous refusons de voir est que cette Loi de Programmation Militaire, qui n'est pas encore votée, est déjà lettre morte Certes, l'opposition le dit mais elle est peu crédible ayant, elle-même, engagé une réduction significative de notre outil de défense et n'étant pas parvenue à respecter scrupuleusement sa propre Loi de Programmation. Quant à la majorité, comme c'est la tradition, elle souligne sa volonté de le faire et ses bonnes intentions. Mais Jean-Yves le Drian reconnaît lui-même que cela suppose de gagner plusieurs paris qui sont loin d'être assurés : notamment la réalisation des recettes exceptionnelles, les ventes de Rafale et la solidarité interministérielle sur les OPEX.

 

Un cadre qui sera vite caduc

 

Admettons, cependant, que ses trois paris soient gagnés. Il reste alors deux données supplémentaires qui entament gravement la crédibilité de la trajectoire financière qui nous est proposée Tout d'abord, sur le plan macroéconomique, la faiblesse de la croissance, les moindres rentrées fiscales ainsi que la dérive naturelle de certaines dépenses auront vite fait, dès 2014, de rendre caduc le cadre général dans lequel s'inscrit cette LPM. En second lieu, au sein de la mission défense, le dérapage ou la sous-estimation chronique des dépenses de personnel, vont rapidement peser négativement sur les dépenses d'équipement.

 

L'annulation des crédits fragilise la LPM

 

Il ne s'agit pas seulement d'une crainte pour l'avenir mais d'une réalité avérée : les annulations de crédit en cours sur le programme 146 (qui s'élèvent à plus de 700 millions d'euros) détériorent singulièrement les conditions d'entrée dans la LPM et, d'emblée, fragilisent ainsi l'ensemble de la construction. Ceci m'amène à la seconde réalité qu'il nous faut regarder en face. Au fond, que ce soit avec un milliard de plus ou de moins, nous sommes d'ores et déjà parvenus à un seuil où il devient dangereux de repousser à demain des questions essentielles et même existentielles pour notre défense.

 

Un budget défense similaire à l'Allemagne... mais sans nucléaire et opérations extérieures

 

Aujourd'hui notre budget se situe au niveau de celui de l'Allemagne. Avec cette différence majeure que, dans cette enveloppe, l'Allemagne n'a pas à prendre en charge le nucléaire et les opérations extérieures. Je crois qu'il n'est plus possible de continuer à faire comme si cette situation n'était pas problématique. Et je ne dramatise pas. C'est à juste titre que ministre de la Défense a souligné a plusieurs reprises la nécessité d'être extrêmement vigilant et surtout indiqué que "si une seule brique est absente, c'est l'ensemble de l'édifice qui tombe". Aujourd'hui nous y sommes.

 

Le risque : renoncer à des pans entiers de notre défense

 

Ce sont même assurément plusieurs briques qui manquent. Grâce à l'étalement des programmes nous pouvons encore faire mine de ne pas le voir. Le problème, hélas, n'est pas nouveau : lorsque l'ancienne LPM prévoyait une augmentation du budget à partir de 2011 c'était bien faire à demi l'aveu d'une impasse budgétaire. De même cette nouvelle LPM envisage une clause de revoyure en 2015. Ainsi, pour tous ceux qui veulent prendre du recul, le mur financier est bien là, à échéance de 3 ou 4 ans, peut-être moins. Si rien ne change, qu'on le souhaite ou non, le risque est extrêmement fort de devoir bientôt renoncer dans la précipitation à des pans entiers de notre défense. L'important, toutefois, n'est pas de désigner des responsables. Il faut, en effet, refuser d'entrer dans ce jeu qui nous empêche d'apporter des solutions.

 

Récupérer 500 millions d'euros supplémentaires

 

A ce stade, je vois trois points d'appui pour remonter la pente: le premier, c'est de ne pas cacher et même de dénoncer la situation critique où nous nous trouvons. Ainsi, ne pas accepter les lourdes coupes imposées par la LFR, et  inscrire 500 millions d'euros supplémentaires dès 2014 dans cette LPM est assurément une action positive. Mais les obstacles à franchir sont encore nombreux pour que ces millions deviennent réalité. S'il s'agit de recettes budgétaires, sont-elles compatibles avec la stratégie globale de réduction de nos déficits ? S'il s'agit de recettes extra budgétaires - comme je crois comprendre -, les menaces sont d'une autre nature : il faudra impérativement sécuriser un montage juridique délicat et par ailleurs largement dépendant du bon vouloir de Bercy. C'est dire combien la prudence s'impose…

Bâtir un véritable projet de défense

Le second point d'appui réside dans le renforcement du contrôle parlementaire. En effet, son insuffisance - notamment sur la défense - et sa faiblesse sont au cœur du système qui a permis, depuis des années, le développement des politiques de guichet sans analyse précise de leur efficacité et, concomitamment, l'affaiblissement des missions centrales de l'Etat sans en mesurer les conséquences. Un contrôle plus approfondi rendrait assurément plus difficiles les arbitrages et coupes qui se font invariablement, et en catimini, au détriment de la défense et de l'investissement en général. Le troisième point d'appui consiste à bâtir un véritable projet pour notre défense, et ne pas se contenter d'un Livre Blanc, exercice institutionnel indispensable, mais pas suffisant.  Car, comme pour celui de 2008, continuer toutes les missions avec des moyens de plus en plus contraints ne peut créer une dynamique de projet. Aujourd'hui les structures anciennes pèsent trop fortement sur les objectifs, nous entraînant dans un piège sans issue. Et l'on se situe dans une démarche défensive de maintien ou de sauvegarde.

 

 Définir des orientations fortes

 

Bâtir un véritable projet impose de faire des choix stratégiques et d'exprimer des orientations fortes ; d'ouvrir des débats délicats - sur ce que veut la France dans l'Europe et dans le monde, sur nos alliances, sur nos objectifs industriels, sur la place et le rôle du nucléaire - des débats délicats mais qui sont indispensables pour redéfinir une ambition. Car sans ambition renouvelée il est acquis depuis longtemps que les arbitrages à venir se feront au détriment de la défense. La tentation pour tout gouvernement est de faire de la LPM une opération d'affichage et de communication. D'abord, en direction de nos partenaires pour affirmer notre puissance. En second lieu, en direction des militaires pour les rassurer. Quelques années plus tard est-il bien certain que notre image en soit renforcée ? Et le scepticisme n'a-t-il pas progressé dans nos armées ?

 

 Sortir rapidement de l'ambiguïté

 

Les intentions n'ont jamais fait une politique. Aussi j'invite le gouvernement à rompre avec ce rituel vide de sens et de dire simplement la vérité : ne cachez pas les risques qui pèsent sur notre défense alors que certains misent précisément sur le silence pour poursuivre les coupes, faisant fi des engagements pris devant le chef de l'Etat. Il faut très rapidement sortir de l'ambiguïté. L'amendement que vous nous proposez ne vaut pas engagement budgétaire. Exigez donc de Bercy un dispositif totalement fiabilisé et transparent pour récupérer les 500 millions d'euros manquants. Votre autorité au sein du gouvernement vous le permet. Votre crédibilité au sein des armées l'exige.

François CORNUT-GENTILLE


Eloge du général Giap

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Le colonel (e.r.) André GEYRES

Montpellier, le 16 octobre 2013

Président de l’Association Languedocienne

Des Anciens et Amis de l’Indochine

34070 Montpellier

 

 

 

Monsieur le Directeur

De Midi Libre

34438 Saint Jean de Vedas  Cedex

 

 

Objet : courrier des lecteurs

 

       Suite à l’éloge du général Giap par notre ministre des Affaires Etrangères, texte qu’a retransmis Midi Libre dans son édition du 6 octobre, je vous demande de publier dans la rubrique « courrier des lecteurs » le texte ci-dessous.

 

« Notre ministre des Affaires Etrangères a fait l’éloge du général GIAP à l’occasion de son décès. Les Anciens et Amis de l’Indochine n’ont pas du tout apprécié cet hommage du ministre. Si l’on ne peut ignorer les qualités de tacticien du général GIAP, on ne peut oublier que de 1945 à 1954 près de 100 000 soldats de l’Union Française (Français, Vietnamiens , Africains, Nord-Africains ) furent tués, 76000 blessés, 37000 emprisonnés dont 27000 ne revinrent jamais de ce voyage au bout de l’horreur. Les familles et les camarades  de ces soldats de la République Française exterminés dans les camps vietminh déplorent avec force qu’un ministre de cette même République fassent l’éloge de leur tortionnaire..

Le colonel (e.r.) André Geyres, Président de l’Association Languedocienne des Anciens et Amis de l’Indochine. »

 

Soyez assuré, monsieur le Directeur, de mes meilleurs sentiments.


Revue annuelle 2013 de la condition militaire

Envoyer

Les ménages de militaires ont des revenus inférieurs aux civils

Une étude du haut comité d'évaluation de la condition militaire.

C'est une donnée rarement prise en compte lorsque l'on se penche sur la condition militaire : le revenu non pas de l'individu, militaire ou civil, mais celui du ménage dont l'un des membres est militaire. Pour la deuxième année consécutive, le Haut comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM) vient de s'y pencher avec l'aide de l'Insee et les conclusions sont sans appel : les ménages militaires ont des revenus nettement inférieurs à ceux des civils, à catégories socio-professionnelles comparables. La différence provient, non pas des soldes qui sont comparables aux traitements et salaires des civils, mais du revenu du conjoint, nettement plus faible en moyenne. C'est la conséquence directe de la mobilité des cadres militaires, qui empêchent les conjoints de mener une carrière professionnelle comparable à celle qu'ils mèneraient dans un ménage civil. 

Par rapport à un ménage de fonctionnaire civil de l'Etat, le niveau de vie moyen annuel du foyer militaire est inférieur de 18%, le revenu du conjoint étant lui inférieur de 33%. 

Par rapport à un ménage travaillant dans le secteur privé, la différence est de 21% pour les officiers, 11% pour les sous-officiers et 4% pour les militaires du rang. Néanmoins, le niveau de vie annuel d'un ménage dont la personne de référence est un militaire du rang est supérieur de 7% à celui d'un ouvrier. 

La carrière des officiers, avec ces mutations fréquentes, tous les deux ou trois ans,  est en effet historiquement construite sur le sacrifice de la carrière de leurs épouses. Le HCECM n'en critique pas moins "la mobilité pour la mobilité", estimant qu'elle est restée l'an dernier à un taux très élevé (15,2% des militaires mutés dans l'année) alors que la grande vague est restructurations est passée. Cette mobilité entraine le phénomène bien connu du célibat géographique, qui concerne 10% des militaires, et se répand plus on monte dans la hiérarchie : 5% chez les militaires du rang, 17% chez les officiers supérieurs. 

Si les revenus des militaires ont progressé ces dernières années, au point que la masse salariale augmentait alors que les effectifs baissaient, la situation concrète des ménages militaires restent donc moins bonne que celle des civils à catégorie égale. Il y a là une vraie spécificité militaire : la mobilité (peut-être trop importante, mais qui ne peut être réduite au delà d'un certain seuil) empêche les conjoints de mener des carrières normales. D'où moins d'argent au final. 


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