AALEME

Légionnaire toujours...

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1892

Le Petit Parisien. Supplément littéraire illustré - Année 1892

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Le Petit Journal Illustré. 31/12/1892.

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AU DAHOMEY

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Le Monde illustré du 26/11/1892

L'intéressant document que nous sommes à même de reproduire aujourd'hui, sera le meilleur commentaire des curieux dessins que nous a adressés notre correspondant, et dont nous poursuivons la publication.


Rapport de M. de Faisigny, commandant la flottille de l'Ouémé, sur le combat de Tohouë, 29 septembre 92.

« Mon colonel,

« J'ai l'honneur de vous rendre compte des événements qui se sont produits pendant la reconnaissance faite par l'Opale et le Corail dans la journée du 28 septembre.

« Vos ordres me prescrivaient de reconnaître Ounoumé (Tohoué) et de revenir. Je pris le devant à petite vitesse, attendant l’opale, qui, venant d'arriver, n'avait pu appareiller avant de s'être déchargée.

« Elle me rejoignit près de Bédé et nous fîmes route en ligne de file à 300 mètres environ de distance.

Au moment précis où j'arrivais devant l'ennemi, nous reçûmes sur la rive droite une première salve suivie d'un feu très nourri. Les hommes étaient depuis le départ aux postes de combat, la riposte fut immédiate, mais il ne m'était pas possible de retourner me sous un feu pareil Je continuai donc ma route jusqu'au coude de Tohoué. L'ennemi était rangé sur les deux berges sur un espace de 1 kilomètre 1/2 environ et armé d'artillerie. D'après les traces d'obus que j'ai à bord, je pense qu'il avait des pièces de deux calibres dont l'un sensiblement pareil à celui de 4. Au coude de Tohoué, je me décidai à virer de bord, le but de ma reconnaissance étant rempli. Je mouillai dans le coude pour laisser à l'Opale qui se trouvait derrière moi le temps de faire son évolution et de me dégager le terrain. Dès qu'elle eut viré, j'ai appareillé et nous avons commencé la descente. Au mouillage et pendant l'évolution, nous avons dû combattre les gens établis à Tohoué. A la descente,nous avons repassé devant la ligne des feux qui nous ont poursuivis plus bas que le point où s'est produite l'attaque, car au village de Bédé, j'ai eu un légionnaire tué d'une balle dans la tête.

« Dans cette affaire ,j'ai eu un homme tué et quatre blessés dont un assez sérieusement (le sergent-fourrier mort des suites de sa blessure), deux côtes cassées, une balle dans le côté.

« J'ai eu beaucoup à me louer de tout le monde; aussi, je tiens, mon colonel, à vous signaler ceux qui se sont spécialement distingués.

« Je commencerai par le capitaine Lombard. Occupé comme je l'étais de la barre, il m'a beaucoup aidé dans la direction du feu et a fait preuve du calme le plus complet.

« Je signalerai dans mon équipage le quartier maître laptot Baccary qui, ayant reçu une balle dans le cou, n'a pas voulu abandonner son canon. Je vous le propose pour la médaille. Il était chef de pièce.

« Le deuxième maître Souleyman,qui, à la barre, a fait preuve d'un sang-froid remarquable. Même proposition.

« Mon sergent-fourrier blessé au porte-voix; pour la médaille militaire. C'est un vieux serviteur méritant qui possède de beaux services.
« Proposé déjà deux fois pour le grade de premier maître.

« Le premier maitre Le Bidois, mon second, qui a également montré beaucoup de sang-froid en assurant l'approvisionnement des pièces; pour la médaille militaire.

« Le quartier-maître de mousqueterie Corbiu.

« Enfin et avant tout l'enseigne de vaisseau Latourette qui, bien que voyant le feu pour la première fois, a manœuvré admirablement son bateau, évoluant dans un espace restreint sous le feu de l'ennemi. Je le propose pour la Légion d'honneur.

« En passant l'inspection de mon bâtiment, j'ai trouvé le long de mon bord quatre renfoncements provenant d'obus divers et les traces de 100 à 150 balles. Le combat a duré une heure toutes les pièces tirant.

« Je joins à ce rapport celui des officiers commandant le détachement et ne puis qu'approuver ce qui y est contenu, particulièrement en ce qui concerne le soldat.

« Je termine mon rapport en signalant M. Tinayre, le correspondant du Monde Illustré, qui a fait bravement son coup de feu pendant tout le temps de l'action.

« Signé:DE FAISIGNY,
« Commandant la flottille. »


Le Petit Journal Illustré. 26/11/1892.

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Le Monde illustré du 19/11/1892

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