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Noël ou le sens de la vie

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Dimanche 17 novembre 2013

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Notre ami "Charles Morlais" procède comme dans les grandes galeries commerciales. Il nous parle de Noël avec un mois et demi d’avance… Mais a-t-il encore le droit de parler de Noël ? A-t-il le droit de prononcer, d’écrire cet horrible vocable, ennemi, selon certains du « vivre ensemble » ? Mon ami, tu aurais sans doute tout intérêt à revoir le code des traditions françaises… tout cela a été changé par des personnes qui « veulent notre bien ». Il te faut actualiser le logiciel de ta pensée.  Nous devons dire maintenant « fêtes de l’hiver » ou quelque sottise du genre, comme on dit « fête de l’Huma »… Néanmoins tu as, à plus d’un titre, raison de t’interroger, en nous y invitant aussi, sur le sens de la vie, sur le sens de notre vie. « D’où  venons-nous », au moins en ce qui concerne les derniers millénaires, nous le savons à peu près, même si la tendance du moment est à la négation de nos origines mêmes,   « que   sommes-nous », nous commençons à avoir des doutes… quant au « où allons-nous » que tu évoques, nous ne savons pas exactement,  mais nous y allons à grands pas, et ça ne paraît pas être le meilleur des mondes… Il faut cependant rester sur une note d'optimisme donc n'oublie pas mon vieil ami, que Gauguin - dont tu parles - vivait aux Marquises dans "La Maison du Jouir"!

Antoine Marquet

Réflexions sur Noël ou le sens de la vie…

L’expression “sens de la vie” donne surtout la confirmation que nous ne sommes absolument pas maîtres de notre destin, que trop de facteurs viennent, sans cesse, perturber le scénario de ce qui pourrait être une vie sereine, pleine et réussie. Je me souviens d’une de mes visites au musée Gauguin à Tahiti, m’interrogeant devant la reproduction d’une des œuvres majeures de l’artiste impressionniste, intitulée: “D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? Gauguin avait juré de mettre fin à ses jours après l’achèvement de ce tableau. Il indiqua que ce dernier devait être « lu » de droite à gauche et qu’il se composait de trois groupes: le début de la vie, à droite, l’existence au milieu et enfin, à gauche, une vieille femme apparemment résignée qui approche de la mort.

De nombreux courants philosophiques, artistiques, religieux ou même scientifiques se sont emparés de ces questions sans leur trouver de réponses…

Jean Grondin, philosophe, présente ces questionnements à sa manière: “que faisons-nous ici, pourquoi et pour qui sommes-nous là, que devons-nous y faire, que nous est-il permis d’espérer…”

Shakespeare lui, n’y va pas par quatre chemins: ”La vie n’est qu’un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus; c’est une histoire dite par un idiot, pleine de fureurs et de bruits et qui ne signifie rien…”

Quel pessimisme! Heureusement d’autres personnes, parmi lesquelles des écrivains, donnent un meilleur sens à leur vie. Ainsi Albert Camus: “Que des âmes lucides et entraînées peuvent trouver un sens à leurs jours, et jouir dans cette plénitude, alors vivre est une force.”

Bien que vivant dans un monde insensé, chacun de nous crée un environnement mental où tout doit avoir un sens, une signification. Chaque individu donne à sa vie une direction et crée son propre univers fait de souvenirs, d’expériences vécues, de jugements, mais aussi, hélas, d’obligations, de responsabilités, de promesses et pire que tout, d’habitudes.

Par chance, la question du sens donné à notre existence ne nous taraude pas chaque jour. Il y a des moments où, poussés par les événements, par besoin de prendre du recul, nous nous interrogeons, nous imposant ainsi nos propres questions par rapport au quotidien, toutes pistes aidant probablement à vivre plus intensément. Il serait passionnant de changer les questions et de parler de l’humanité, de la vie où la dignité de chacun serait reconnue, la politique serait morale, la paix règnerait. Mais comment aider l’humanité à devenir meilleure, si on ne commence pas en le devenant nous-même… En fait, l’homme est prisonnier comme un bagnard; prisonnier de lui-même. C’est toujours ainsi qu’il a vu le monde, observé les êtres vivre dans une brume de mélancolie que nul rayon de joie parvient à percer!

Le Verrou, fable de Catherine Rambert, nous aide à comprendre…

“En des temps lointains et des contrées tout aussi lointaines, un roi se mit en tête de marquer le printemps par un geste de renouveau. Il décida d'innover en s'attachant, pour la première fois, les services d'un Premier ministre.

Plusieurs émissaires furent dépêchés à travers le royaume afin de trouver des hommes empreints de sagesse et d'expérience, parmi lesquels il pourrait choisir le conseiller idéal. Après plusieurs semaines de recherche, seuls trois concurrents restaient en lice. Pour départager ces personnages pleins d'humanité et de modération, le roi décida de les soumettre à une ultime épreuve. Il les fit enfermer dans une pièce de son château dont la porte avait été munie d'un verrou. Le mécanisme de ce dernier était particulièrement sophistiqué: les plus grands savants du royaume en avaient imaginé la complexité. Le roi informa les trois candidats que celui qui parviendrait à trouver les secrets du dispositif deviendrait son Premier ministre, à condition toutefois que la solution fût trouvée avant la fin du printemps. Il ne restait plus que deux mois. Il souhaita bonne chance aux trois concurrents et les laissa face à la résolution du problème. La porte aussitôt refermée, deux des hommes se lancèrent dans de difficiles calculs de probabilité afin de tenter de découvrir les secrets du verrou. Pendant qu'ils s'évertuaient à percer le mystère, le troisième s'installa sur une chaise, sans mot dire. Les mains posées sur ses genoux, il observait le manège des deux autres, sans tenter quoi que ce soit de ses mains pour percer la combinaison. De longues journées s'écoulèrent. Les deux premiers s'affairaient et émettaient toutes sortes d'hypothèses, l'autre restait serein, toujours assis, conservant bien du recul face à la situation.   Il semblait habité d'une grande maîtrise de lui-même, d'une égalité d'âme, au point que cette tempérance énervait d'avantage encore ses deux concurrents.   Puis, fort de sa paix intérieur, il se leva, se dirigea vers la porte, et sans hésiter tourna la poignée et l'ouvrit… Elle n'était pas verrouillée!   Le roi accueillit le sage d'un large sourire et le nomma Premier ministre. Et depuis, en ce royaume, le printemps s'est installé à tout jamais”.

Aujourd’hui, les souhaits de joyeux Noël ne sont pratiquement plus présentés, changés par ceux de « vœux pour une… bonne année ». Certes, beaucoup d’opinions et de religions se côtoient au sein de notre institution, mais de grâce, gardons encore longtemps cette atmosphère mystérieuse de Noël, profitons encore longtemps de ces effluves de bien-être et de cette trêve des activités belliqueuses dans nos rapports humains.

Obligeons-nous encore à faire de cette fête de Noël, la fête de la famille, de l’amitié, de l’espérance et de l’amour. Laissons encore le jeune légionnaire être surpris au soir de Noël, laissons-le découvrir la magie et la chaleur de cette fête qui restera à jamais l’un des meilleurs souvenirs Légion qu’il gardera en tête toute sa vie.

Souvent, nous nous croyons enfermés dans des prisons ou des systèmes auxquels nous nous efforçons de nous adapter tant bien que mal et dont nous ne voyons pas l'issue. Pourtant, la prison dans laquelle nous pensons être cloîtrés n'en est pas une. Sa porte n'a pas de verrou. Il ne tient qu'à nous d'actionner la poignée pour nous ouvrir à une existence meilleure.  Il suffit de le décider. Car nous sommes libres, et nous ne le savons pas.

C’est aussi à cela que nous invite la magie de Noël, car nous sommes libres mais pas seuls et nous le savons…

Légionnaire (er) Charles Morlais.


Traduction

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