Publié le vendredi 08 août 2014
Une trentaine de légionnaires ont investi le camp militaire de Canjuers. Dans le cadre de la mission
Harpie, ils s'entraînent à traquer les orpailleurs clandestins en Guyane toujours plus nombreux
à extraire ce métal précieux.C. Chavignaud
Avant d’entamer une immersion de quatre mois dans la forêt guyanaise, une trentaine de militaires participe à une formation intensive au sein du camp. Dans les conditions du réel...
On les appelle les « garimpeiros ». Les chercheurs d'or clandestins, originaires du Brésil et du Surinam, dérobent chaque année en Guyane un butin estimé entre cinq et dix tonnes d'or.
Avec les conséquences environnementales dramatiques que cela induit. Pour tenter d'endiguer le phénomène, l'armée française a accentué sa présence sur ce territoire d'outre-mer avec la mission Harpie.
Déployée depuis 2008 - mais connue sous le nom d'Anaconda auparavant -, l'opération consiste en un renforcement des forces armées déjà présentes dans la forêt amazonienne.
« La Guyane compte plus de 800 kilomètres de frontières avec le Brésil et présente un sol aurifère riche. Ce qui explique une présence accrue de réseaux organisés afin d'extraire ce métal précieux », note le capitaine Régis Baptiste du détachement d'adaptation opérationnelle.
Bien se repérer dans la forêt
Une trentaine de légionnaires du 1er Régiment étranger de génie s'entraînent donc intensivement dans les 35 000 hectares du camp de Canjuers. Avec une partie théorique basée sur le repérage, le franchissement en milieu aquatique et l'aguerrissement.
« On pense que le plus dur dans la jungle c'est la faune. Mais en réalité, l'égarement et les noyades sont les risques les plus élevées », assure l'instructeur, lui-même de retour de Guyane.
Le centre nautique de Fréjus fait aussi partie des étapes de la formation car les hommes de la mission Harpie, basés à Maripasoula, dans le sud-ouest de la Guyane, doivent surveiller environ1 300 kilomètres de cours d'eau.
Reproduction d'un camp d'orpailleurs
En pratique, même s'il est difficile de se calquer sur le climat tropical, les soldats ont reproduit à l'identique un camp d'orpailleurs clandestins avec tentes, table à tamiser et bruits d'oiseaux de la jungle en prime !
« Travailler la reconnaissance sur zone est un exercice efficace. Chacun a un rôle bien défini », reconnaît l'un des légionnaires simulant, ce jour-là, un chef de village.
Mais dans quelques semaines, la traque en pirogue, quad ou hélicoptère se substituera bel et bien au jeu de rôle.