Édition du lundi 8 novembre 2010
Le prévenu est plutôt du genre colérique. En trois semaines, ce jeune homme âgé de 33ans, qui a déjà cinq condamnations pour violences, dégradations, vols avec escalade et effraction, est tombé à bras raccourcis sur trois personnes de son immeuble, à Agde. Lors de sa présentation le 24 septembre dernier, le tribunal avait jugé opportun d'ordonner une expertise psychiatrique et renvoyé l'affaire en le plaçant sous contrôle judiciaire.
«Tout va bien, intelligence normale», «Le lendemain, j'ai voulu m'excuser, j'ai reçu un coup de bombe lacrymogène», précise le prévenu.
«Vous ne croyez pas que ces gens ont eu peur...», avance la présidente du tribunal Claire Ougier. Mais le prévenu ne s'en tient pas là. Le 17 septembre, il croise le concierge âgé de 47 ans. Pour une réflexion, les coups pleuvent une nouvelle fois. Il faudra l'intervention d'une riveraine qui le gaze et des voisins qui le ligotent pour le neutraliser. Le prévenu, accro au cannabis, à la cocaïne et à l'héroïne sort d'une cure pour polytoxicomanie. Mais il n'arrive pas à arrêter l'alcool. Lors de la première agression, il avait 2,60 g d'alcool par litre de sang! Le Parquet requiert six mois de prison.
«Mon client ne cherche pas à échapper à ses responsabilités, plaide son avocate MeSerrier, il a respecté son contrôle judiciaire; à chaque fois il s'est senti agressé; d'autant que le concierge, un costaud, est un ancien légionnaire qui s'est mis en position de combat!». Le tribunal a condamné le prévenu à dix mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans avec obligation de soins et de travail. Il devra payer à une des parties civiles 500€, les droits des autres victimes ont été réservés.
Compte-rendu d'audience Annick KOSCIELNIAK
Une peine de dix mois avec sursis.