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Lettres de l’ASAF



 


Association de soutien à l’armée française

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/12

« L’armée française en danger »

 

 

La vraie menace

En cette période de menaces multiples et d’incertitude croissante, marquée chaque jour par des faits divers violents portés rapidement et massivement à la connaissance des Français, qui s’intéresse et comprend les choix stratégiques en cours concrétisés par celui du vote de la Loi de programmation militaire qui conditionne l’avenir de nos armées et de notre Défense pour la décennie à venir ? Ce ne sont pas les narco-terroristes islamistes, nos ennemis d’aujourd’hui au Mali, qui menacent le plus notre armée ; c’est bien davantage l’absence de vision stratégique, la mise en œuvre de mesures à caractère essentiellement financier de court terme. Notons que ces mesure très technocratiques proviennent souvent d’une méconnaissance, voire parfois un déni, des réalités opérationnelles et des contraintes militaires, par nombre de décideurs. Ce comportement conduit à une baisse régulière de notre effort de Défense et une réduction de près de 25% de nos effectifs en une dizaine d’années (80 000 personnes entre 2007 et 2019).

Une situation dégradée

Nous savons tous que notre dette (2 000 milliards d’€) et nos difficultés financières d’aujourd’hui sont d’abord la conséquence directe de près de 4 décennies de budget de l’Etat voté en déficit ; que les intérêts annuels de la dette représentent aujourd’hui une fois et demi le budget de la Défense et que la prochaine loi de programmation (2014-2019) poursuivra la réduction de l’effort de Défense de la France (de 1,5% du PIB à 1,3 % au mieux, voire 1,1%) pour tenter de sauver le soldat « Bercy ».
Mais nous savons aussi que le dernier engagement au Mali, avec des moyens pourtant réduits, a confirmé à la fois la remarquable valeur de nos soldats, mais aussi, hélas, les lacunes dans certaines capacités essentielles, la vétusté de nombre d’équipements et l’insuffisance de moyens logistiques (avions et camions de transport) pourtant indispensables pour une opération menée dans un pays vaste comme deux fois et demie la France. Nous savons, depuis bien longtemps mais sans trop le dire, peut-être par pudeur, qu’il n’y a plus de gras dans les armées. Le muscle a été divisé par trois comme le montre la réduction du contrat opérationnel ramené à 15 000 hommes dans le Livre blanc de 2013 par rapport à celui de 1994 qui était de 50 000 hommes.
Nous assistons donc à une mort lente et quasi programmée d’une armée qui assure pourtant deux fonctions existentielles au service de la Nation.

L’armée, instrument guerrier

Elle est d’abord une « institution destinée à faire la guerre ». Mais peut-elle le rester quand le taux actuel de disponibilité des matériels majeurs (VAB, hélicoptères, frégates,…) est en moyenne de 50%, que le taux d’activité de nos forces sera de 15 à 20% inférieur par rapport aux normes d’entraînement, que nos 14 avions ravitailleurs ont près de 50 ans d’âge et que, vu le rythme de renouvellement de nos hélicoptères de manœuvre, nous serons obligés de conserver des hélicoptères « Puma » au delà de 2025 ; ils auront alors également près d’un demi siècle...
Il faut lire les auditions des chefs d’état-major pour réaliser quel est l’état de paupérisation de nos forces ! Comment dans ces conditions l’armée pourra-elle remplir les multiples missions qui lui sont confiées aujourd’hui ou qui s’imposeront demain à elle ? Si ponctuellement et à une petite échelle, elle se révèle très performante, elle ne sera plus en mesure d’agir de manière autonome, à un niveau significatif et dans la durée. Sait-on que 200 000 ressortissants français vivent en Afrique subsaharienne dans cette immense zone stratégique pour notre pays en raison de l’explosion démographique actuelle, de sa proximité géographique avec l’Europe, de son sous-développement et des innombrables ressources naturelles que son sous-sol recèle ? L’armée, élément central de la Nation

Mais l’armée est tout autant, peut-être même davantage encore, une institution consubstantielle à la Nation. Sans armée, point d’Etat. Elle demeure l’ultime recours en cas de crise. Elle contribue largement à la résilience de notre pays.
Elle développe des valeurs de courage, de discipline, de disponibilité et de camaraderie vitales au combat, qui sont autant de repères pour les Français.
Sa neutralité politique en fait le noyau indiscutable de l’unité nationale ; l’acceptation du sacrifice de ses soldats qu’elle montre chaque jour, exprime mieux que tout la volonté de la France à rester un pays libre et indépendant.
L’armée est l’exemple même d’une institution au service de l’intérêt supérieur de la Nation.

Du passé à l’avenir

Ces jeunes soldats de 20 ans, qui acceptent de servir leur pays au prix du sang, ne laissent pas leurs compatriotes indifférents ; les sondages le montrent.
C’est pourquoi, malgré les soucis du quotidien, les Français doivent comprendre que leur armée, ponctionnée et étranglée lentement depuis plus de 30 ans, est en situation de mort annoncée à échéance de 5 à 10 ans. Ils doivent en prendre conscience, manifester leur soutien en toute occasion, dénoncer cette situation dangereuse et exprimer leur refus de ce choix suicidaire auprès de leurs élus.

L’armée est l’émanation et l’expression de la Nation ; elle doit donc demeurer dans le cœur de la Nation.
Il importe que la Nation veille à ce qu’elle demeure suffisamment puissante pour garantir une liberté si chèrement acquise il y a un siècle.

LA REDACTION


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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/11

« Défense et armées : ne pas se taire »

 

 

Des chefs d’état-major inaudibles

Au cours du mois d’octobre la commission de la Défense de l’Assemblée nationale a auditionné les différents chefs d’état-major pour s’informer sur la situation de nos armées et connaître les conséquences qu’aurait le vote du projet de loi de programmation militaire 2014-2019 sur les capacités de notre outil militaire et sur la place de l’armée dans la Nation. Combien de médias s’en sont fait l’écho? Bien peu.

Il est vrai que, lors de l’audition du principal responsable militaire, le chef d’état-major des armées, seuls 18 députés étaient présents sur les 70 membres que compte la commission de la Défense !

 

Se préparer à l’imprévisible

 

Pourtant, il s’agit d’une loi qui va modeler nos forces armées durant les six prochaines années. Or, qui, il y a six ans, aurait pu prévoir tout ce qui s’est passé depuis?

L’engagement croissant de nos forces en Afghanistan et l’embuscade d’Uzbin, les interventions aériennes – avions et hélicoptères - en Libye, le rétablissement de la paix en Côte d’Ivoire, la destruction de groupes narco-terroristes islamistes au Mali, sans oublier le projet d’engagement en Centrafrique.

Un fait est certain, tout l’éventail de nos armées a été utilisé : des unités de combat et des équipages entraînés et courageux, mais aussi des matériels que ce soient des avions, des blindés, des canons d’artillerie terrestre et même ceux de la Marine, des drones, des hélicoptères de tous types, des satellites…

De la même façon, croire que nous pouvons savoir ce qui va se passer dans les six prochaines années est une illusion. Ce que nous savons, c’est que nous ne savons pas et qu’il nous faut une caisse à outils la plus complète possible pour agir au mieux de nos intérêts.

Cela signifie qu’il faut préparer notre armée à faire face à l’imprévu.

 

Intéresser et impliquer les Français

 

Les interventions des chefs d’état-major devraient faire l’objet d’une large diffusion par les services de communication du ministère de la Défense avec des exemples concrets pour intéresser les Français et les informer sur les capacités de notre armée, les difficultés qu’elle rencontre et les défis qu’elle doit relever.

Les chefs d’état-major ne devraient-ils pas relayer et expliquer dans les médias télévisuels, à une heure de grande écoute, les propos qu’ils tiennent devant les parlementaires en les simplifiant et les illustrant? Qui pourrait s’en offusquer ?

Comment ne pas lier l’annonce de l’attribution, par le ministre, d’une enveloppe 30 millions d’€ pour limiter la paupérisation accélérée de nos armées à la déclaration du chef d’état-major de l’armée de Terre lors de son audition : « …les coupes budgétaires finissent par porter atteinte aux droits individuels des soldats » ?

 

Le devoir d’expression des citoyens

 

L’ASAF estime que tous les Français qui ont une grande connaissance et un intérêt pour la Défense doivent contribuer au débat sur cette question essentielle pour notre avenir.

Quoi de plus normal que des officiers, notamment ceux ayant exercé des responsabilités importantes, expliquent ces questions parfois techniques et diffusent des points de vue argumentés y compris quand ils dénoncent des insuffisances ou des ambiguïtés dans les projets gouvernementaux ?

Ne doivent-ils pas apporter à la Nation, et notamment aux élus, leurs compétences et leur adresser des analyses pertinentes qui peuvent les conduire à proposer de ne pas voter un projet qui présenterait des insuffisances graves? Dans une démocratie, tous les citoyens sont tenus de participer activement à la vie de la Nation.

 

L’armée d’active et les anciens militaires

 

L’armée d’active est par nécessité un corps discipliné et hiérarchique dans lequel, cependant, tout subordonné a non seulement le droit mais aussi le devoir de faire connaître son avis à son supérieur. La bonne exécution des missions au combat implique que chaque soldat apporte toute son intelligence et son savoir faire à son chef.

L’expression publique dans l’armée d’active est d’abord du ressort des chefs d’état-major. En effet, ce sont eux qui ont la pleine responsabilité de leur armée, ce qui peut d’ailleurs les conduire à engager la vie des personnels qui leur sont confiés.

C’est donc un non-sens que d’accuser d’autres responsables militaires de s’être tus quand ils étaient en activité et de ne s’exprimer dans les médias qu’après avoir quitté le service actif.
En revanche, le devoir de réserve, dont devraient faire preuve, aux yeux de certains, les anciens militaires, ne peut en aucun cas être invoqué pour leur interdire de s’exprimer dans le cadre de débats publics sur des sujets traitant de la Défense. Leur action contribue à maintenir l’intérêt que la Nation porte à son armée.

 

L’ASAF estime que ses membres ont un devoir d’expression et doivent contribuer au débat sur la Défense. Leurs propos doivent être marqués par l’exactitude des faits, la rigueur du raisonnement et le sens des responsabilités.

Elle n’acceptera aucune forme de chantage ou de manipulation ; elle dénoncera avec la même vigueur les propos « langue de bois » et les « silences complices ».

 

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/10

« Armées : une désinformation orchestrée ? »

Le texte de présentation du projet de loi de programmation militaire (LPM) et les propos de certains relais d’opinion illustrent la désinformation dont les questions militaires sont l’objet.

Des propos qui masquent la réalité

« Le président de la République a pris la décision de sanctuariser notre effort de Défense ».
Il serait plus exact d’écrire « geler notre budget de Défense » car l’effort de Défense se mesure au pourcentage du PIB qui lui est consacré. Or celui-ci va baisser mécaniquement puisque le budget de la Défense sera maintenu de 2014 à 2016 à son niveau de 2013 en euros courants c’est-à-dire sans intégrer l’inflation.
En outre, le montant du budget est « gelé » jusqu’en 2016 à son niveau de 2013 sous réserve que les ressources exceptionnelles attendues soient au rendez-vous et que les annuités de la loi de programmation soient respectées, ce qui n’a jamais été le cas dans les décennies précédentes.
D’ailleurs, on peut se demander pour quelles raisons le budget, qui est censé être « sanctuarisé », n’est pas financé par des ressources garanties. Dans ce cas, en effet, plutôt que d’être affectées au budget de la Défense, les ressources exceptionnelles escomptées auraient été versées au budget général de l’Etat.
De 1,5% du PIB aujourd’hui, notre effort de défense va probablement descendre à 1,3%, voire 1,1% du PIB en fin de LPM. L’allusion à une remontée à partir de 2017 au niveau de 2% ne trompe personne…

« Les déflations d’effectifs que nous allons entreprendre ne porteront pas atteinte aux capacités opérationnelles attendues de nos armées ».
Cette expression est une véritable pirouette qui tendrait à faire croire que nos capacités opérationnelles ne seront pas diminuées au cours de la LPM. C’est évidemment faux. Elles le seront inévitablement. Mais comme le contrat opérationnel, c’est à dire ce qui est « demandé » aux armées », est réduit pour tenir compte de la réduction des effectifs - parfois de moitié - alors, effectivement les suppressions d’effectifs (35 000 personnes entre 2014 et 2019 !) ne devraient pas empêcher les armées de remplir ce nouveau contrat opérationnel fortement diminué. Mais par rapport aux capacités actuelles, il s’agit bien d’une réduction de nos capacités. Cela s’appelle une pirouette.

Des slogans erronés

« La Défense doit participer à l’effort budgétaire actuel ».
Si l’on omettait ce qui s’est passé depuis 30 ans, cette affirmation serait évidente. Mais faut-il rappeler que pendant cette période, la part du PIB consacrée à la Défense a été ramenée de 3% à 1,5%, c'est-à-dire que des dizaines de milliards de francs puis d’euros ont été économisés sur la Défense ? Aucun autre budget de l’Etat n’a été ponctionné à ce point. Ces réductions n’ont d’ailleurs pas empêché les budgets successifs de l’Etat d’être votés systématiquement en déficit, accroissant d’autant une dette publique qui se monte aujourd’hui à 1 900 milliards d’euros (60 années de budget actuel de la Défense !), dont les seuls intérêts s’élèvent, en 2013, à plus de 56 milliards d’euros soit près de 2 fois le seul budget annuel de la Défense.

« Les Français ne s’intéressent pas aux questions de Défense »
Cette assertion est infondée. Il est certain qu’au regard de leurs préoccupations vitales et immédiates - chômage, insécurité -, la Défense n’est pas la première préoccupation des Français d’autant que ce sujet fait rarement la une des médias ; mais le taux de confiance de plus de 80% qu’ils affichent pour leur armée (contre 15% pour la classe politique !) et leur sentiment de fierté après l’opération Serval confirment l’intérêt qu’ils portent à leurs soldats. L’enregistrement quotidien de nouvelles adhésions à l’ASAF tend à confirmer cette prise de conscience de la place centrale de l’armée en ce temps d’incertitude et de trouble.

 

Le « coup » de la condescendance

Enfin et pour conclure cet échantillon de contrevérités insinuées ou assénées, il convient de noter la réaction quelque peu condescendante de l’animateur d’un blog consacré à la Défense à l’encontre des membres du club des « Sentinelles de l’agora » qui ont « osé » dénoncer ce qu’ils estiment être le processus de démantèlement de l’institution militaire.

L’attitude de ce journaliste, proche du cabinet du ministre, met en lumière la volonté politicienne de dénigrer les officiers supérieurs et généraux qui ont pour certains le tort de parler vrai et à visage découvert.
Mais les temps ont changé. Si l’armée d’active ne s’exprime encore aujourd’hui qu’à travers la voix de ses chefs d’état-major et uniquement, hélas, devant les seules autorités politiques, ceux qui ont quitté le service actif après avoir assumé de hautes responsabilités ont non seulement le droit, mais le devoir, de contribuer à l’information des citoyens et au débat national sur la Défense qui demeure malgré tout la première raison d’être de l’Etat.

 

En guise de conclusion

Les Français en ont assez du filtrage déformant des réalités et des illusions habilement entretenues.
Ils estiment et ont confiance dans l’armée en raison du courage et du sens de l’intérêt général de ceux qui y servent. Mais il est essentiel qu’ils la connaissent mieux et comprennent qu’elle est menacée non seulement dans ses capacités opérationnelles mais aussi comme élément central de cohésion et de résilience de la Nation.

L’ASAF, soutien indéfectible de l’armée, apportera son aide à tous ceux qui contribuent à briser le carcan de l’hypocrisie, du mensonge et de l’omerta sous toutes ses formes.

 

La Rédaction de l’ASAF
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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/09

« La dimension stratégique des effectifs »

 

 

80 000 suppressions en moins de 10 ans


Alors que le nombre de jeunes au chômage ne cesse de croître, les armées sont contraintes de diminuer leurs effectifs au prétexte de la situation catastrophique de nos finances publiques. Hélas, dans ce domaine, alors que la part du budget de l’Etat consacrée à la Défense a été divisée par deux en moins de 30 ans, aucune amélioration ne s’est produite, bien au contraire.


Déjà, une réduction de 44 000 hommes a été réalisée au cours des 4 dernières années. Le Livre blanc de 2013 prévoit la poursuite des suppressions programmées antérieurement, soit un « reliquat » de 10 000 hommes, et en annonce 24 000 de plus ! Ce seront donc près de 80 000 hommes, c'est-à-dire le ¼ des effectifs de l’armée professionnelle, qui aura disparu en moins de 10 ans pour, paraît-il, s’adapter et mieux faire face aux nouvelles menaces dans l’avenir !

L’esprit militaire dilué

Ces coupes claires touchent en priorité des jeunes militaires sous contrat à durée déterminée qui sont remplacés par des civils bénéficiant du statut de fonctionnaire, à moins que leurs tâches ne soient externalisées et confiées à des entreprises civiles.

Ainsi, inexorablement, l’armée se démilitarise et s’affaiblit sous le double effet de la réduction massive et continue de ses effectifs et du transfert de nombre de ses tâches « de soutien » à des non militaires. Les unités opérationnelles sont progressivement noyées dans un environnement fonctionnarisé et souvent syndiqué où les notions de disponibilité immédiate et d’engagement opérationnel n’ont pas le même sens

 

Des conflits toujours plus longs

Comment justifier ces nouvelles réductions dans le budget de la Défense, alors que les menaces se multiplient dans nos zones d’intérêts stratégiques et que notre pays se trouve fragilisé par une perte de cohésion et une insécurité croissantes ?

Qui ne voit que tous les conflits dans lesquels la France est actuellement engagée s’inscrivent dans la durée : 35 ans au Liban, plus de 20 ans dans les Balkans et 10 années en Afghanistan ? Combien de temps resterons-nous au Mali ? Nous savons qu’il ne peut y avoir de stabilité dans ce pays sans la présence de forces françaises d’autant que la rivalité nord-sud dans la bande sahélienne n’est pas prête de disparaître !

 

Des opérations plus « lourdes »

Faut-il rappeler que s’il fallait 300 hommes en 1960 pour régler une crise dans un « pays du champ », il en fallait 3 000 au Tchad, 10 ans plus tard, et près de 5 000, aujourd’hui, au Mali, sans compter nos alliés tchadiens, européens et américains, face à un adversaire qui, pour une part, a refusé le combat et s’est évanoui dans les pays limitrophes !

Or, comme on le voit en Libye, il n’y a pas de solution politique possible à une crise sans engagement au sol pour contrôler les milieux géographique et humain.

Des forces pré-positionnées à renforcer

Dans le cadre d’une stratégie de prévention des crises en Afrique subsaharienne et compte tenu des distances importantes qui nous en séparent, ne faut-il pas accroître le nombre de nos implantations militaires dans cette région ? Il y aurait à cela au moins trois avantages : dissuader les tentatives de prise de pouvoir par la force de quelques rebelles ou miliciens, réduire les délais d’intervention et les besoins en capacité de projection et, enfin, permettre aux forces françaises d’avoir une connaissance approfondie du terrain et des forces locales avec lesquelles elles s’entraîneraient plus fréquemment.

La mise en place d’un tel dispositif nécessiterait de nouveaux effectifs déployés sur le terrain.

 

Des forces spéciales à préserver

 

Enfin, comment peut-on augmenter les effectifs des forces spéciales tout en réduisant le vivier dans lequel se fait l’essentiel de leur recrutement, c’est-à-dire les forces conventionnelles, sans abaisser leur niveau de sélection et donc leur qualité ?

Par ailleurs, tout chef militaire sait que des forces spéciales, agissant avec de faibles effectifs et sans moyens lourds, ne peuvent remplir les missions des forces conventionnelles engagées sur une vaste zone et pendant plusieurs mois de manière autonome.

 

Armées : danger d’implosion

 

Les capacités des armées sont très diversifiées et complémentaires mais chacune d’elle atteint maintenant un niveau d’échantillon. C’est très visible pour la Marine et l’armée de l’Air dont les matériels ne peuvent être confondus (sous-marins et frégates, Rafale et Transall).Mais pour l’armée de Terre, combien savent qu’elle ne compte plus aujourd’hui que 8 brigades « de combat », interarmes dont 2 sont blindées, 2 mécanisées, 2 à vocation amphibie, 2 légères : une de montagne et une parachutiste.

La dissolution annoncée de l’une d’entre elles, menace l’équilibre précaire de nos capacités de projection et de relève de nos forces.

L’impasse vers laquelle nous nous précipitons en matière de Défense est-elle vraiment dans l’esprit de la 60ème proposition du candidat devenu président de la République :

« Je veillerai à ce que les armées disposent des moyens de leur mission et d’une organisation performante»?

La rédaction de l’ASAF


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/08

« Une confiance qui dérange ! »

 

Qui ne se réjouit pas de l’extraordinaire confiance que manifestent plus de 90% des Français envers leur armée, ainsi que de l’admiration qu’elle suscite chez nos partenaires ? C’est un atout considérable pour la politique extérieure de la France.
Pourtant cette armée, menacée par une nouvelle réduction de ses ressources et de ses effectifs, l’est aussi par les attaques insidieuses visant à ternir son image.

Une confiance qui dépasse les clivages politiques

Bien que mal connue, l’armée est aimée et admirée par une grande majorité de nos compatriotes. Elle suscite bien plus la confiance des Français que les autres institutions régaliennes, sans parler de la classe politique et des médias... Comment en serait-il d’ailleurs autrement ? Ici point de déclarations sectaires mais une neutralité politique et religieuse exemplaire, point de discours et de promesses jamais tenues mais la stricte exécution des missions, la primauté de la réflexion et de l’action sur la communication ; point de propos superficiels ou erronés, de ragots colportés ou de faits occultés mais des actes qui parlent d’eux-mêmes.

Nos compatriotes, y compris nombre d’élus de tous bords politiques, découvrent dans leur armée une référence d’efficacité et de dynamisme dans une France qui doute : elle offre au pays le succès de ses armes dans des conflits difficiles ; elle a réalisé de manière exemplaire au Mali ce que très peu d’armées savent faire; elle redonne la fierté aux Français après les inadmissibles et insupportables déclarations de repentance rabâchées inutilement depuis des années.
Leur armée leur montre qu’ils sont les fils et les filles d’une grande Nation qui est encore capable d’aller jusqu’au sacrifice suprême si besoin est ; la commémoration du centenaire de la Grande Guerre l’année prochaine devrait aussi le leur rappeler.

Des attaques médiatiques convergentes


Est-ce pour altérer cette marque de confiance exceptionnelle, voire cette exemplarité, que certaines actions médiatiques ont été menées de façon curieusement convergente au cours de ces six derniers mois ?

Tout d’abord, le communiqué d’un « cercle Marc Bloch » jusqu’alors silencieux, anonyme et dont on n’a plus entendu parler depuis, qui proposait en guise de source d’économies, la suppression de la 2ème section des officiers généraux, omettant de préciser que ceux-ci n’ont pas d’autres revenus que leur seule retraite ! Ne s’agissait-il pas de tenter de jeter le discrédit sur ces officiers dont certains, à la compétence indiscutable, s’expriment régulièrement?

Puis la reprise, sur le blog d’un journaliste très proche du ministère de la Défense, d’un article du « Lys noir », revue totalement inconnue, faisant état d’un pseudo projet de coup d’Etat militaire ! Outre le fait que ce journaliste se soit discrédité en relayant un article non crédible dans lequel figurait le nom d’officiers généraux y compris en activité, il est intéressant de voir que ce fantasme d’un putsch a été repris par quelques rares médias dont le fond antimilitariste aux origines trotskistes demeure toujours présent.


Enfin, les commentaires d’un journaliste d’un grand quotidien régional en réaction à un extrait de la lettre mensuelle de l’ASAF dans laquelle nous nous étonnions que le chef d’état-major des armées n’ait pas été sollicité par une chaîne de TV pendant l’opération au Mali et précisait : « … il en va de la bonne information de nos concitoyens mais aussi de la confiance que la troupe place dans le haut commandement… »
Quelle ne fut pas en effet notre surprise de lire, sur le blog de ce journaliste, ces lignes surprenantes : « …Comme si le chef d'état-major des armées, c'était "Saint-Jean bouche d'or"! » ; « Comme si l'information diffusée par des journalistes professionnels sur l'opération Serval n'était pas la "bonne"... » !
Qu’est-ce qui peut justifier qu’un journaliste professionnel s’oppose à ce que le chef d’état-major des armées intervienne à la télévision pour expliquer la mission des 4 000 hommes qui sont engagés sous son commandement au Mali ?


Ces actions médiatiques témoignent-elles d’une volonté délibérée de maintenir l’armée dans la situation confortable, pour le politique, de « grande muette », comme le serait une banale société de services ?
Mais les temps ont changé. Les Français reconnaissent que leur armée est non seulement un outil de défense, mais aussi un élément central de la Nation, de son unité et de son identité. Ils s’intéressent d’autant plus à leur armée qu’ils prennent conscience qu’elle sera demain, comme hier, l’ultime recours face aux menaces externes et internes, et que l’armée de demain se prépare dès aujourd’hui. Nos parlementaires, qui vont bientôt se prononcer sur la nouvelle loi de programmation militaire, doivent se le rappeler.

La rédaction de l’ASAF


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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/07

« Le 14 juillet »

 

Nul ne doute que les Français acclameront leur armée le 14 juillet avec une intensité particulière.
N’en déplaise à quelques idéologues nourris de longue date au lait de l’antimilitarisme, nos compatriotes remercieront les soldats, marins et aviateurs pour la fierté et l’espoir qu’ils leur donnent en ces temps d’incertitude et de doute. Ils leur diront aussi qu’ils comptent sur eux dans les crises graves que notre pays ne manquera pas de traverser dans les années à venir. Quel citoyen lucide ne le pressent pas ?

Incompréhension et méfiance des militaires

Mais leurs applaudissements ne supprimeront pas la méfiance profonde qui s’installe dans l’esprit des militaires envers une classe politique qu’ils estiment trop peu courageuse et trop peu soucieuse de l’intérêt supérieur du pays.
Les cadres, mais aussi les soldats n’acceptent plus que l’institution qu’ils servent pour assurer le premier devoir de l’Etat - la Défense - supporte seule depuis 30 ans l’essentiel des efforts d’économie et de réduction d’effectifs dans notre pays.
De retour d’Afghanistan, de Libye et du Mali, ils s’expriment rarement dans les grands médias télévisuels, sans doute pour ne pas faire d’ombre aux politiques et ne croient plus aux promesses qui leur sont faites, d’autant qu’ils constatent au quotidien la paupérisation de l’armée.
Pourtant, ces militaires, dont on réduit chaque année les effectifs et les moyens donnent, dans l’exécution des missions qui leurs sont confiées, une leçon de loyauté et d’efficacité à nombre d’institutions et d’organismes publics ou privés.
Dans ces conditions, comment des soldats qui paient leur engagement au prix du sang pourront-ils, longtemps encore, avoir confiance dans la classe politique.

Tous les hauts responsables de l’armée ont mis en garde les gouvernants et les élus sur les conséquences catastrophiques qu’aurait sur nos capacités, dans les années à venir, la poursuite des réductions budgétaires. D’ailleurs, la majorité des Français ne comprend pas et n’accepte plus, que même dans cette période de crise, la France sacrifie de façon irréversible un outil militaire d’une qualité opérationnelle enviée et d’une remarquable valeur morale, indispensable à sa sécurité.
Ils demandent maintenant que soit arrêté le processus de dislocation de l’armée que ne manquerait pas de générer la mise en application de certaines préconisations du Livre Blanc.

La Défense est un atout de la France

L’armée est aujourd’hui l’une des rares institutions qui rehausse l’image de la France au plan international et contribue à maintenir sa cohésion.
Ne voit-on pas qu’en réduisant les crédits consacrés à la Défense, on affaiblit d’autant les capacités de recherche et développement indispensables à l’armée de demain ? Ignore-t-on que nos succès industriels d’aujourd’hui sont souvent le fruit des investissements d’hier dans la défense : missiles, armement nucléaire, équipements conventionnels, télécommunications,…
Qu’en sera-t-il demain si nous n’investissons plus assez, alors que la concurrence ne cesse de se renforcer, pour ces 4 000 entreprises de haute technologie dont l’essentiel des emplois est en France ?
Faut-il diminuer les effectifs militaires quand on sait que 1,9 million de Français de 15 à 29 ans ne vont plus à l’école, ne travaillent pas et ne sont pas en formation professionnelle, alors que les armées sont reconnues pour la qualité de la formation technique et civique qu’elles dispensent.
 
Cette réduction continue de format est accompagnée depuis quelques mois par une action visant à réduire, sans raison apparente, les responsabilités confiées aux militaires et la place de l’armée dans la Nation. Au nom d’un prétendu « recentrage de l’armée sur son cœur de métier », expression vide de sens, nombre de responsabilités jusque- là assumées avec succès par des militaires leur échappent désormais. Pourtant, qui peut affirmer qu’un énarque ou un contrôleur des armées, sans expérience opérationnelle, est plus à même de diriger un organisme de la Défense tel que la direction des ressources humaines, l’établissement de communication et de productions audio-visuelles, ou le service historique, qu’un officier général qui a non seulement les compétences techniques nécessaires, mais également l’expérience du commandement des hommes, la connaissance du milieu et la compréhension des réalités du terrain ?

Le 14 juillet 2013 marque le refus d’un nombre croissant de Français de voir leur armée réduite, fragmentée et marginalisée.
Les soldats, tous grades confondus, peuvent témoigner de l’extrême difficulté qu’il y a à constituer des forces cohérentes, entraînées, bien soutenues et toujours disponibles.
De plus, les réorganisations, les évolutions et les réductions en cours risquent d’éloigner les meilleurs éléments de l’institution militaire devenue alors une armée croupion.


Mesdames et messieurs les parlementaires, prenez vos responsabilités ! Vous avez le pouvoir de stopper le déclin de notre armée lors du vote de la prochaine loi de programmation militaire. Vous connaissez la réalité et les risques.

L’ASAF se fera un devoir de faire connaître vos prises de position.

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)


Association de soutien à l’armée française

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/06

« Éviter un contre sens stratégique »

 

Une page noire du Livre blanc

Alors que « le niveau de risque et de violence dans le monde ne régresse pas » et que « la protection du territoire national et de nos concitoyens ainsi que la préservation de la continuité des fonctions essentielles de la Nation sont au cœur de notre stratégie de défense et de sécurité nationale », comment le Livre blanc peut-il entériner une baisse des ressources consacrées à la Défense et poursuivre la réduction de 24 000 hommes dans la prochaine loi de programmation ? En 10 ans l’armée en aura ainsi perdu 78 000.

Le contrat opérationnel fixé par notre pays à son armée de Terre, c'est-à-dire sa capacité maximum pour un engagement extérieur majeur, était encore en 2007 de 50 000 hommes; il a été ramené dans le précédent Livre blanc à 30 000. Celui retenu aujourd’hui n’est plus que de 15 000.

 

Des perspectives inquiétantes à court terme

Pourtant, qui ne voit que les engagements extérieurs dans notre zone d’intérêt stratégique (pays du pourtour méditerranéen, Moyen Orient, Afrique subsaharienne), où la France est déjà en première ligne, vont se multiplier ? Peut-elle éviter de renforcer son dispositif militaire préventif et permanent en Afrique ? Qui peut nier que l’activité croissante de groupes islamistes terroristes, prêts à tout y compris dans notre pays, constitue une véritable menace pour les Français? Est-on sûr que les forces de sécurité intérieure, dimensionnées pour « faire respecter la loi » et « assurer l’ordre public » n’auront pas besoin de l’appui de forces plus puissantes et toujours disponibles pour faire face localement à une crise sécuritaire grave comme elles le font déjà, lors des catastrophes, en soutien des pompiers et de la sécurité civile ?

 

Des forces de même niveau opérationnel

Mais ces forces, essentiellement terrestres, sont nécessairement polyvalentes compte tenu de la diversité des missions et des théâtres potentiels. Les équipements complexes mis en œuvre dans des conditions toujours difficiles et le degré élevé de coordination qu’elles requièrent entre elles, exigent un haut degré de formation individuelle et d’entraînement collectif au plus près des réalités du combat. Il est utopique de penser que nos forces peuvent être de niveaux différents d’autant qu’elles assurent toutes la permanence opérationnelle et que, sur un théâtre, le degré de violence peut varier très brutalement.

 

Devoir et responsabilité des élus

Alors que l’armée est déjà engagée dans 13 opérations sur 4 continents et sur les océans depuis des années voire des décennies (35 ans au Liban), les réductions annoncées dans le Livre blanc constituent un véritable contre sens stratégique.

Au regard des derniers évènements auxquels la France a été confrontée il appartient aux parlementaires de corriger les choix qui ont été présentés par une commission dont on peut se demander si elle ne répondait pas uniquement aux injonctions de Bercy ?

REDACTION de l’ASAF

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/05

« Notre armée qui disparaît ! »

 

Illusion d’optique ? 

Comme il fallait s’y attendre, le Livre blanc qui vient de paraître affiche une nouvelle réduction des capacités militaires dont disposera notre pays dans les années à venir.

Ce sont une rupture et un risque majeurs qui ne doivent pas passer inaperçus.

Dans moins d’une décennie, la France pourra-t-elle encore garantir son indépendance et son intégrité territoriale, assurer seule sa défense, protéger sa population sur son sol et ses ressortissants à l’étranger, maintenir son statut de puissance à l’ONU, dans l’OTAN ou même en Europe ? Rien n’est moins sûr.

L’armée sacrifiée .

Les militaires d’active, comme les anciens qui connaissent et comprennent les réalités opérationnelles, ou encore le nombre croissant de Français qui sont de plus en plus conscients des menaces intérieures et extérieures, ne sont pas dupes de l’artifice qu’a constitué la rédaction du Livre blanc.

Ils constatent que le monde s’arme, que l’instabilité au sud de la Méditerranée se développe, que la violence n’a pas de frontière, et que l’Europe de la Défense n’existe pas.

C’est sans doute pour ces raisons que les élus de la Nation ont déclaré qu’il ne fallait pas réduire le budget de la Défense déjà jugé « juste insuffisant ». Le faire entraînerait à leurs yeux une rupture irréversible de notre outil de défense qui ferait glisser notre pays dans une situation de vulnérabilité immédiate, de dépendance stratégique inacceptable et d’abandon de toute politique d’influence au niveau mondial.

Notre engagement militaire au Mali a d’ailleurs confirmé que la crédibilité internationale de la France et sa position de leader stratégique en Europe reposent d’abord sur sa capacité militaire à évaluer une situation, à décider et à agir, très rapidement si nécessaire, en toute indépendance.

L’armée silencieuse . 

Mais au-delà des réductions de budget et de format, c’est la présence de l’armée dans la Nation qui s’estompe au point de disparaître. Or comment un pays peut-il maintenir, voire renforcer son esprit de défense et sa résilience en cas de crise si la population ne connaît plus l’armée et ne voit plus ses militaires que le 14 juillet.

Déjà, 40% des départements n’abritent plus de garnison ou de base. Les forces armées, aux maigres effectifs, sont soumises à un tel rythme d’activités – périodes d’entraînement, d’opérations extérieures, de remise en condition et stages multiples - qu’elles sont rarement présentes dans leurs garnisons. L’armée devient invisible aux yeux des citoyens.

Plus encore elle est inaudible. La grande muette n’a jamais porté aussi bien son nom.

Comment se fait-il que le chef d’état-major des armées, qui commande 250 000 hommes dont 5 000 engagés dans une opération audacieuse, n’ait jamais été l’invité du 20h de TF1 ou de France 2 pour expliquer aux Français le déroulement de l’opération Serval ?

Pourtant le succès de cette opération remarquablement conçue par l’état-major des armées, conduite par des chefs militaires de grande valeur et réalisée sur le terrain par des soldats aguerris, revient aux seules armées et non à un cabinet ministériel, fût-il de la Défense !

Il revient donc aux chefs militaires du plus haut niveau de s’adresser aux Français dans les médias. Les civils autant que les militaires ne comprennent plus ce silence. Il en va de la bonne information de nos concitoyens mais aussi de la confiance que la troupe place dans le haut commandement.

Qui peut et doit parler de Serval et des autres opérations que conduit partout dans le monde l’armée française, mieux que ceux qui en assurent le commandement effectif ? 

Enfin, alors que l’armée est perçue comme l’une des rares institutions régaliennes en qui les Français ont confiance, et au moment où les états-majors démontrent leur efficacité grâce leur capacité d’adaptation, d’innovation et de décision, des études sont menées au sein du ministère de la Défense pour transférer des responsabilités assumées à ce jour par des officiers généraux à des technocrates sans expérience opérationnelle.

En quoi ces transferts de responsabilités se justifient-ils ? Quelle efficacité accrue peut-on en attendre alors que le système Louvois (système informatique assurant la rémunération des militaires), piloté par des contrôleurs des armées, n’est toujours pas opérationnel et sans doute pas prêt de l’être ?

Ne s’agit-il pas en fait de marginaliser l’armée dans la Nation et de réduire la place des militaires dans la société française?

Le combat de l’ASAF.

L’ASAF croit que l’armée demeure l’élément central de l’Etat dont la Défense est le premier devoir, et qu’elle constitue une dimension essentielle de l’identité de la Nation. Elle estime que soutenir l’armée aujourd’hui, c’est servir la France et garantir son avenir. C’est pourquoi elle a décidé de s’opposer en dénonçant les dérives qui affaiblissent nos armées.

Elle demande aux élus de la Nation, comme le souhaite d’ailleurs aujourd’hui une majorité de Français, de refuser les abandons annoncés, et de placer l’intérêt supérieur du pays qui s’inscrit dans le long terme avant la seule logique financière et les calculs politiques de court terme.

L’ASAF, en faisant connaître leurs déclarations et leurs votes, soutiendra les élus courageux mais dénoncera avec vigueur ceux qui se refuseraient par lâcheté à préserver l’outil de défense.

 REDACTION de l’ASAF

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« Ne pas subir »

(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/04

« Préserver notre armée d’excellence »

 

Une institution de référence

Alors que la situation économique et financière de la France se dégrade, que la cohésion nationale s’effrite et que le doute ronge les esprits, l’armée, malgré les multiples réductions budgétaires dont elle a été l’objet depuis des décennies, apparaît comme une des rares institutions dans lesquelles les Français ont confiance.

Son efficacité dans la conduite des opérations, la loyauté dont elle fait preuve et le sens de l’intérêt national qui l’anime tranchent avec le sentiment d’impuissance que donnent trop souvent les institutions civiles dans la mise en œuvre des indispensables réformes de l’Etat. L’armée constitue aujourd’hui, pour nombre de Français, une référence.

L’impact de Serval

L’opération Serval au Mali, remarquablement conçue, conduite et exécutée par nos forces, vaut à notre pays une considération inhabituelle et lui donne une crédibilité dont il avait bien besoin, tant de la part des pays africains que de nos alliés - notamment américains et britanniques - et de la plupart des autres pays étrangers.

L’armée française a non seulement évité aux 6 000 Français de Bamako de devenir les otages des groupes islamistes terroristes, mais elle a redonné à notre diplomatie sa capacité d’agir dans notre zone d’intérêt stratégique.

Le succès actuel de nos armes donne aux Français le sentiment d’une légitime fierté compte tenu de la complexité d’une opération qui se déroule à plus de 4 500 kms de la métropole et qui associe à nos forces celles d’une dizaine d’armées africaines ainsi que le soutien d’autant d’armées alliés.

L’efficacité de l’armée reconnue par les Français

Nos compatriotes ont pu vérifier comment, sur un très court préavis, les armées ont su monter en puissance, être projetées en zone inconnue et être engagées avec succès face à un adversaire islamiste fanatisé et connaissant très bien le terrain.

Ils ont découvert, pour la plupart, la compétence et la remarquable organisation des états-majors, le courage et le haut niveau d’entraînement des unités et des équipages. Ils ont pu mesurer l’extraordinaire réactivité opérationnelle des hommes et des femmes qui servent les armes de la France.

Prise de conscience

Mais les Français ont aussi découvert la vétusté de nombreux matériels et nos lacunes notamment dans le domaine du transport aérien stratégique. Par ailleurs, ils ont conscience que la menace islamiste terroriste, qui touche aujourd’hui le Mali, concernera demain la France et l’Europe si nous ne la combattons pas dès maintenant avec détermination.

Aussi ne faut-il pas s’étonner que dans un récent sondage - sur lequel le ministère de la Défense ne souhaite pas communiquer - 2/3 de nos compatriotes se prononcent pour le maintien ou l’accroissement de notre effort de Défense et que 90% estiment que la France doit rester une grande puissance militaire.

Les attentes des Français

Les Français savent que les armées ont déjà largement contribué au redressement des finances publiques, puisque l’effort de défense a été divisé par deux en 30 ans ; ils constatent que leur armée ne possède déjà plus certaines capacités essentielles et que nombre de ses matériels doivent être renouvelés. Ils ne veulent plus, même en cette période de rigueur, que le budget de la Défense soit réduit d’une façon ou d’une autre.

En revanche, ils demandent aux autres ministères, notamment non régaliens, aux collectivités territoriales et agences publiques, dont la gabegie est régulièrement dénoncée par la Cour des comptes et certains médias, de fournir les efforts qu’ils n’ont pas encore faits.
Alors que la dépense publique représente 56% du produit intérieur brut (PIB), les Français n’attendent donc plus d’économies sur le 1,5% consacré à la Défense mais sur les 54,5% restant. Ils ont parfaitement compris que réduire la Défense affaiblit la France.

Les armées, un atout contre la crise

Les armées constituent, en fait, un recours contre la grave crise que traverse notre pays.
Les valeurs que les soldats cultivent pour affronter les situations de guerre peuvent inspirer tous les Français qui affrontent la crise : maîtrise de soi, courage et solidarité.

Par ailleurs, les investissements réalisés dans les équipements militaires de haute technologie permettent à notre pays de conserver sa souveraineté, de renforcer son outil industriel, de faire bénéficier l’industrie civile des innovations militaires et d’accroître nos exportations.

Enfin, le maintien des effectifs des armées permet directement de disposer des capacités nécessaires pour remplir avec succès les missions qui leur reviennent et indirectement de participer à l’effort d’éducation, de formation et d’intégration des jeunes Français dans la société française.

« …Être aujourd'hui militaire suppose donc une formation d'excellence. C'est pourquoi je souhaite que beaucoup de jeunes en France s'engagent et qu'ils trouvent à travers cette expérience professionnelle le sens de l'effort, du courage, de la pugnacité, de la persévérance, mais aussi de la formation qui leur permettra plus tard d'exercer des métiers civils. » (François Hollande - vœux aux armées - Olivet le 9 janvier 2013).

Le 28 mars, le chef de l’Etat, chef des armées, s’est engagé à préserver le volume du budget affecté à la Défense. Il importe d’être désormais vigilant sur l’interprétation exacte des termes employés, en particulier dans l’esprit de Bercy! D’ores et déjà, il apparaît que de nouvelles réductions d’effectifs et d’équipements seraient envisagées pour notre armée d’excellence...

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(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Lettre de l’ASAF 13/03

« Opex et Livre blanc »

 

Des opérations extérieures toujours différentes

Au Mali, pas de coalition comme en Afghanistan ; c’est la France, qui, engagée à son initiative, conduit l’opération. A la différence de l’opération Harmattan en Libye, elle a déployé des troupes au sol afin de contrôler le terrain et espérer ainsi aboutir à une solution politique acceptable. Pour qui s’intéresse un tant soit peu à l’histoire militaire, depuis des siècles chaque guerre s’est révélée différente de la précédente. Alors, pourquoi donner du crédit à ceux qui se targuent de prédire et de décrire les prochains conflits et les moyens qu’ils impliqueront ?

Diversité et complémentarité des moyens

L’opération Serval met en oeuvre une grande diversité de capacités militaires très complémentaires et parfois étroitement imbriquées : renforcement et relève de certaines forces spéciales déployées avant le déclenchement de l’opération par des unités à la fois plus puissantes et nombreuses nécessaires au contrôle des « zones libérées » ; coopération entre les forces aériennes et celles au sol, entre les aéronefs de l’armée de l’Air, les hélicoptères armés de l’armée de Terre, dont le guidage est assuré parfois par un « Atlantique 2 » de la Marine.


Pas de coup d’arrêt aérien en début d’opération sans guidage au sol, sans avions ravitailleurs ni sans une solide base aérienne à N’Djamena; pas de projection de forces terrestres en urgence sans avions gros porteurs ; pas de manoeuvre audacieuse et de destruction de l’ennemi sans renseignements précis transmis et exploités aussitôt par des commandos, par un groupement terrestre tactique, par le groupement aéromobile ou par une patrouille d’avions d’attaque au sol ; enfin, pas d’action dans la durée sans une logistique puissante et organisée, intégrée aux unités de combat.

Faire la guerre avec les moyens du moment

Cette opération dont les Français ne mesurent pas toujours la complexité a été conçue et préparée depuis plusieurs mois ; elle a été adaptée en permanence pour prendre en compte les évolutions et les intentions de l’ennemi ; mais elle a été exécutée avec les seuls moyens dont disposaient les armées lors de son déclenchement. Les hommes sont ceux qui ont été recrutés, formés, entraînés, aguerris dans d’autres opérations depuis des années ; certains matériels sont très performants mais en nombre réduit : Rafale, hélicoptères d’appui-protection Tigre, véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI). D’autres hélas, en grand nombre, ont entre 30 et 45 ans d’âge : VAB, ERC 90 et Gazelle pour l’armée de Terre ou avions de transport tactique Transall et ravitailleurs C-135 pour l’armée de l’Air.

Les retards accumulés depuis des années, consécutifs aux incessantes réductions budgétaires depuis 30 ans, s’avèrent dramatiquement pénalisants au moment où se décide le combat. Sans l’avion de transport à capacité stratégique A- 400M, il faut se satisfaire du bon vouloir de certains de nos alliés qui disposent d’avions cargo C-17 et louer des Antonov 124 aux Ukrainiens. Ne possédant que deux drones Moyenne Altitude Longue Endurance (MALE), insuffisants pour surveiller efficacement les immenses étendues du Nord Mali, la France est condamnée à recourir aux moyens de renseignements américains !

Le Livre blanc pour préparer demain

Il vient d’être rédigé et remis au président de la République. Souhaitons que les membres de la commission qui l’ont rédigé aient pu mesurer ce qu’une telle opération exigeait d’anticipation dans la préparation, l’équipement et l’entraînement des forces. Ce que la France a fait prouve l’excellence de ses soldats, marins et aviateurs et montre ce que notre armée est encore capable de réaliser. C’est le résultat des efforts des décennies précédentes. Le Livre blanc 2013 définit le cadre dans lequel sera bâtie la loi de programmation militaire (LPM) qui attribuera les ressources financières aux armées pour les cinq années à venir. Il s’agit donc bien là d’un engagement pour préparer l’armée de demain et pas seulement pour remettre à niveau celle qui conduit l’opération en cours.

Responsables personnellement

Aussi, la responsabilité qui pèse sur les membres de la commission du Livre blanc, sur les députés, les sénateurs, les ministres concernés du gouvernement et sur le président de la République est considérable et personnelle. En effet, les décisions qui sont en train d’être prises vont conditionner l’indépendance de la Nation et la défense des Français pour les décennies à venir.

Nul doute que le déclassement inévitable de notre armée, qui résulterait de choix budgétaires erronés privilégiant le court terme et la facilité au détriment du long terme et de l’effort indispensable pour garantir les fonctions régaliennes de l’Etat, entraînerait une condamnation sans appel et une sanction vigoureuse de ceux qui auraient ainsi failli à leurs premières responsabilités !
La REDACTION de l’ASAF

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