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Légionnaire toujours...

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2011

La musique de la Légion étrangère a séduit les Palavasiens

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31.05.2011


 
Le festival "Musiques entre terre et mer", comme le veut la tradition désormais solidement établie, s'est terminé par la journée "Délire d'harmonies", faisant prendre à Palavas-les-Flots des airs de 14 juillet avec le défilé de la musique de la Légion étrangère, une musique que l'on associe surtout aux grandes manifestations militaires. Sa majestueuse arrivée sur le pont qui enjambe le Canal, où elle rejoignait les musiciens de l'Harmonie de la ville, lui a valu un tonnerre d'applaudissements. Une première aubade suivie d'une deuxième, face à l'Hôtel-de-Ville, a enchanté les très nombreux spectateurs.

L'après-midi, c'est un autre aspect de cette musique mythique qui a été proposé aux quelque 1200 personnes réunies dans la halle des expositions pour un concert ouvert par l'Harmonie. Dirigée tour à tour par son chef Daniel Hébrard et ses deux adjoints, Sébastien Andres, auteur d'un éblouissant solo au saxophone, et Rémi Guin, la formation  palavasienne a donné là un remarquable aperçu de ses possibilités.

Pour la deuxième partie, la Légion étrangère, dirigée par  le commandant Emile Lardeux, chef de musique militaire principal, avait concocté un programme varié avec des marches militaires, des musiques de film et, notamment, un concerto qui permettait de mettre alternativement en valeur chacun des pupitres. Le chant "Dans la brume la rocaille", entonné par tous les militaires, a été un grand moment d'émotion.

Jérôme Dumont, le très sérieux tambour-major qui défile en tête de la musique sur les Champs-Elysées, a créé la surprise en interprétant, pour le plus grand bonheur de la salle, le célèbre "Félicie aussi", immortalisé par Fernandel. Une petite diversion qui illustre bien l'esprit de cet orchestre d'élite qui affiche grand talent et modestie.

Le concert s'est terminé, le public debout, par la "Marche des Cent-Suisses" et un vibrant "Méditerranée" interprétés par les légionnaires et les instrumentistes de l'Harmonie.

La journée a été placée sous le signe d'une franche convivialité, particulièrement palpable au moment du repas qui réunissait plus de 20 nationalités.

Un couple percuté alors qu’ils se battent sur l’A7

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par la rédaction du DL le 07/06/2011

Insolite. Le mot est faible tant l’accident survenu hier après-midi sur l’autoroute A7, à hauteur de la sortie de Montélimar Nord, dans le sens nord-sud, interpelle.

Il est presque 16 heures lorsqu’un 38 tonnes d’une société de transports frigorifiques des Bouches-du-Rhône stoppe sur la bande d’arrêt d’urgence. À son bord, un couple d’Avignonnais, âgés d’une vingtaine d’années et qui se disputent violemment. Les choses s’enveniment. Enceinte et voilée, la femme descend de la cabine, suivie de son concubin. La bagarre se poursuit à quelques centimètres des véhicules lancés à 130 km/h.

Sans doute pour tenter d’échapper aux coups, la jeune femme tente de traverser les voies de circulation. C’est là qu’une Jaguar, conduite par un légionnaire de nationalité allemande, survient et fauche le couple.

Grièvement blessés, les deux concubins sont évacués vers l’hôpital de Montélimar. L’enquête, menée par les gendarmes du peloton autoroutier de Malataverne (26), tentera de déterminer pourquoi le couple en est arrivé à de telles extrémités…


Une enquête à la mémoire de son père

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8 juin 2011

Journaliste, historien et globe-trotter, Henri Weill est aussi écrivain. Son dernier récit concerne son père.

Henri Weill vient de publier « Légionnaires ». photo Ch.R.

Les Arcachonnais connaissent bien Henri Weill, journaliste, historien… et résident d'Arcachon. Depuis de nombreuses années, cet Arcachonnais partage en effet son existence entre le Bassin et Paris. Comme il l'a partagé entre ses diverses missions journalistiques de par le monde. Il a notamment couvert l'actualité calédonienne au moment de la tragédie d'Ouvéa, mais aussi de nombreuses crises africaines. Journaliste à France 3 Sud, la 5, puis RFO, Henri Weill enseigne aujourd'hui au Centre de formation des journalistes à Paris. Auteur de nombreux ouvrages historiques, dont « Opération Victor » et les Compagnons de la libération, Henri Weill vient de publier « Légionnaires » : « Certainement le livre qui me tient le plus à cœur », avoue-t-il.

Car c'est une part de lui-même, ou du moins de son enfance auprès d'un père qu'il admirait, qu'Henri Weill livre dans cet ouvrage.

Un père ancien légionnaire (1935-1951), qui certes lui parlait souvent de « sa Légion », tout en restant peu disert, ne voulant apparemment pas se raconter.

Aussi Henri Weill a-t-il mené une véritable enquête sur ce corps d'armée qui d'ailleurs possède un bureau à Bordeaux. Il les a suivis, en France comme à l'étranger, à Djibouti comme en Afghanistan, essayant de reconstituer leurs motivations, leur vie, l'évolution, la mutation de la Légion Étrangère : « Légionnaire un jour, légionnaire toujours », écrit-il.

Car ce corps d'armée, celui qui défile chaque année pour le 14 juillet n'est-il pas exceptionnel ? De par les différentes nationalités qui se côtoient, de par leurs origines sociales ?

Plus qu'un document, c'est un véritable travail d'historien, mais aussi de journaliste qu'Henri Weill livre au lecteur. Avec le talent de l'enquêteur allant au bout de l'information…

(1) « Légionnaires », d'Henri Weill, Pascal Galodé éditions. 240 pages, 20 euros. Disponible en librairie et en ligne (Fnac, Furet, etc.)


La légion étrangère s'entraîne dans la Manche

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Le 07 Juin 2011

Du 7 au 11 juin, la 4e Compagnie d'Instruction des Cadres du 4e régiment étranger de Castelnaudary, régiment de la Légion étrangère, sera présente dans la région de Sainte-Marie-du-Mont et d'Utah Beach pour un double objectif : restituer dans un cadre réaliste les savoir-faire acquis et mieux faire connaître à ces soldats d'origine étrangère les événements de juin 1944.
Des exercices se dérouleront ainsi dans les communes de Foucaville, Ravenoville, Saint-Germain-de-Varreville et de Sainte-Marie-du-Mont.

Le 4° RE change de commandement

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Le vendredi 3 juin 2011

 


Le colonel Mistral, un homme de réflexion qui contribuera à l'évolution de l'armée à l'Institut des Hautes Études de la Défense Nationale  © . Photo Didier Rumeau

C'est la règle du jeu, le chef de corps du 4e Régiment Etranger reste deux ans et puis s'en va.

Certains "patrons" marquent plus que d'autres, et si nous ne pouvons préjuger de l'impression qu'il aura laissée au Quartier d'Anjou et à ses 1500 légionnaires, Chauriens ou de passage, on peut dire que Denis Mistral aura, vis-à-vis de l'extérieur, joué la totale transparence, par rapport à la presse notamment.

Que ce soit vis-à-vis de notre titre ou de nos confrères, auteurs de "Les soldats perdus de la République", le colonel aura laissé voir les coulisses d'une institution qui, victime de son propre mythe, s'est toujours protégée, au risque d'acquérir un statut de corps à part au sein des armées.

Sous son commandement et avec la volonté affichée du général commandant la Légion Alain Bouquin, Denis Mistral a entamé plusieurs réformes de "modernisation" de la Légion, avec cette philosophie de la "contrainte librement consentie qui permet l'épanouissement personnel" (notre interview du 30 décembre 2011) Ce colonel "so british" par son flegme et sa droiture, qui a fait l'école de guerre en Grande-Bretagne et Saint-Cyr, figurerait, à en croire quelques voix d'officiers, dans la caste des "penseurs" parmi les chefs du 4.

Le colonel Denis Mistral rejoindra d'ailleurs dès juillet l'Institut des Hautes Études Militaires à Paris, un institut de réflexion de haut niveau militaire qui fixe les orientations des années à venir en matière d'organisation des armées, de stratégies, de matériels.

Passation de commandement.
Le 22 juillet prochain, il fera ses adieux au 4, cédant son siège au colonel Yann Talbourdel. Ce dernier arrive de Paris, mais connaît bien le 4e RE, puisqu'il y fut lieutenant puis, de 2004 à 2006, officier supérieur.

Le général Alain Bouquin, commandant la Légion, sera présent à Castelnaudary lors de cette passation de commandement.


Légion : le « 4 », c'est aussi l'école de la conduite

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Publié le 01/06/2011

 

Les as de la conduite forment 1 300 légionnaires pas an. /Photo DDM.

Le code Rousseau a choisi la légion étrangère pour tester ses outils d'apprentissage. Ici, on enseigne code et conduite à des stagiaires du monde entier.

Qu'ils soient chinois, mongols, brésiliens ou russes… tous les légionnaires, absolument tous, passent par la case « centre d'instruction élémentaire à la conduite » du 4e régiment étranger, un centre devenu, depuis quelque mois, centre national. C'est aussi celui qui a le meilleur taux de réussite de l'Hexagone grâce à l'investissement de l'équipe de passionnés du capitaine Martinet… « Des travailleurs de l'ombre qui réalisent un travail formidable », leur rend hommage celui-ci.

En même temps que sont traités ici les permis de tous les légionnaires, les quarante moniteurs forment, chaque année, quelque 1 300 stagiaires à la conduite des véhicules légers, poids lourds, superlourds, transports en commun et même motocyclettes. « La plus grosse difficulté pour nous, c'est de leur faire intégrer le vocabulaire très, très riche du code de la route et saisir la subtilité entre le « je peux et je dois », remarque le capitaine Martinet. C'est ainsi qu'on ne teste que les nouvelles recrues qui se disent titulaires du permis B dans leur pays. Les autres -ceux qui n'ont pas le niveau requis en France- ainsi que ceux qui n'ont pas le permis du tout, reviendront après quelques semaines dans le régiment où ils auront été affectés, quand ils maîtriseront un peu mieux notre langue. A leur départ du « 4 », à l'issue de leurs quatre mois de formation, les engagés volontaires non francophones auront en effet intégré 400 mots. Quand ils reviennent à Castelnaudary pour l'apprentissage de la conduite, ils auront eu à assimiler, auparavant celui, technique, du code de la route à l'aide d'un CD de prérequis «.

« Tout est fait pour qu'ils ne soient pas en situation d'échec, sous peine de pénaliser leur régiment, notre devoir est de leur donner tous les moyens de réussite », commente l'adjudant Linet.


repères

Le chiffre : 1300

attestations de conduite. sont délivrées chaque année.


Formation permanente

Les stagiaires ne sont pas les seuls formés. L'encadrement, lui, est soumis à une remise en question permanente. «Les moniteurs ont plus de kilomètres en marche arrière que les stagiaires en marche avant», commente le chef Vida.


Un apprentissage à la carte

« Je te donne le permis ou je te donne la vie ? », c'est la question que le chef Vida pose toujours aux stagiaires en situation d'échec. « On ne s'amuse pas avec ça ». Ici, le secret de la réussite, c'est « la marteau thérapie », explique le capitaine Martinet. Difficile de passer entre les mailles, en effet. Chaque candidat se voit remettre, à son arrivée, une carte à puce où seront consignés tous ses résultats depuis son comportement au volant jusqu'à sa connaissance de la signalisation routière, des distances de freinage… Le régiment est doté d'un sacré outil informatique qui sait repérer les faiblesses de chacun et le soir, à la veillée, quand on révise, les questions portent justement sur ce que l'on ne sait pas jusqu'à ce que… ça rentre. C'est l'instruction à la carte et si les notes de fin de semaine ne sont pas ce qu'elles devraient être, le légionnaire passe son week-end au quartier Danjou.

Les épreuves théoriques et techniques sont similaires à celles en vigueur dans le civil à la différence que là, l'obtention de la fameuse attestation, premier pas pour l'attribution du permis, est subordonnée aux résultats sur l'ensemble des deux semaines de stage, trois pour ceux qui ont besoin d'une semaine de plus. De retour dans son régiment, le légionnaire verra son attestation validée après un certain nombre de kilomètres. Il aura alors son permis de conduire militaire.


Franck Chemin, légionnaire gardois, a sauté sur un obus

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06/06/2011


Si son corps le lui permet, il espère devenir instructeur et ainsi former les futurs démineurs. (Photo MIKAEL ANISSET)

Sa première sortie en uniforme, c’était le 8 Mai, pour les commémorations. Il venait de rentrer à Bagnols (Gard) chez lui, auprès de sa famille, après 15 mois passés à l’hôpital militaire Percy de Clamart. L’adjudant-chef Franck Chemin, légionnaire du 2e Régiment étranger de génie (installé sur le plateau d’Albion dans le Vaucluse), est parti en novembre 2009 en tant que chef d’équipe de déminage. Il s’agissait de sa deuxième opération en Afghanistan.

Le 6 janvier 2010, il est grièvement blessé par un obus qu’il allait photographier. Un geste qu’il effectue quotidiennement depuis 20 ans, puisqu’il fait partie des 150 militaires de la Légion étrangère spécialisés dans le déminage. Il avait déjà travaillé au Cambodge, à Sarajevo, au Kosovo, à Djibouti. "En Afghanistan, on intervient quand il y a des attaques de convoi, ou quand des pièges sont découverts sur des routes." Une mission capitale, les Talibans multipliant l’utilisation d’engins explosifs improvisés.

Ce jour-là de janvier 2010, Franck Chemin était à la base militaire. "Les munitions avaient déjà été contrôlées et rangées dans des containers, prêts à être détruites. Je prenais les photos d’avant destruction pour les procès-verbaux. On ne sait pas vraiment ce qu’il s’est passé. On pense que de l’explosif avait coulé et cristallisé. En présence d’un peu de sable, il y a pu avoir une étincelle…", raconte l’adjudant-chef.

Il se souvient être resté conscient. C’est son coéquipier qui lui a prodigué les premiers secours. Quinze minutes après, un hélicoptère américain l’évacuait à l’hôpital de la base américaine de Bagram. L’obus a arraché ses doigts, sa main gauche est amputée. Un éclat d’obus a traversé sa cuisse, coupant le fémur, l’artère fémorale et le nerf sciatique.

Frank Chemin est opéré une première fois. Puis est plongé dans le coma jusqu’à son arrivée en France, cinq jours après l’accident. "J’ai réalisé quand je me suis réveillé.

" Vingt- sept opérations à la jambe, quatre mois sans bouger, une souffrance indicible, des heures de douloureuse rééducation. "Je n’ai jamais autant souffert. Je n’ai pas compté le nombre de doses de morphine que j’ai reçues..."

Mais en vie, il le répète en évoquant ceux qui ne reviendront pas. "On perd nos jambes ou nos bras, mais on est encore là". Certains ne remarcheront jamais. Alors Franck Chemin préfère insister sur "la qualité exceptionnelle du service de santé militaire. C’est grâce à eux qu’on revient vers la vie." Sans oublier les visites des frères d’armes de leurs régiments et la venue des officiels : "J’ai beaucoup discuté avec Gérard Longuet (le ministre de la Défense, NDLR). J’essayais une prothèse pour mon bras ce jour-là." Cette solidarité qu’"on ne retrouve pas dans le civil" s’est traduite en acte : une voiture adaptée l’attendait à son retour chez lui.

Aujourd’hui, il commence à envisager l’avenir, "essayer de reprendre une vie à peu près normale. Je ne dis pas normale... elle ne le sera plus". Malgré ses handicaps, Franck Germain est autonome : il marche mais souffre encore beaucoup. "Pendant 28 ans de carrière, j’ai fait de nombreuses interventions. C’est fini. Maintenant, je ne serai plus soldat mais toujours militaire".

Si son corps le lui permet, il espère devenir instructeur et ainsi former les futurs démineurs. Et passer un message sur les risques du théâtre de la guerre aux plus jeunes, ceux qui guerroient virtuellement puis s’engagent dans l’armée. "Quand ils prennent une balle dans les films ou les jeux, les mecs se relèvent quasiment tout de suite. Dans la réalité, ils ne peuvent pas marcher pendant longtemps…" Il lui a fallu un an.

CONSTANCE COLLE

Jean Parenton expose sculptures et peintures - Binic

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jeudi 02 juin 2011

Jean Parenton, homme discret, jeune artiste de 84 ans réalise ici sa première exposition, « un peu forcé par une amie ». Toutes les facettes d'une passion qu'il a développées à l'heure de la retraite sont montrées ici. Ses portraits d'animaux réalisés à la mine de plomb et aquarelle sont d'une précision étonnante, il a très justement capté le regard de ses amis les bêtes. Quelques visages réalisés montrent également la justesse et la finesse du trait, habileté qu'il doit au métier passion d'anatomiste, en cardiologie (où l'on faisait appel à ses talents pour illustrer des revues professionnelles).

Au bistouri et au scalpel

Il expose également des sculptures d'animaux. Sa méthode est particulière : il fait naître ses sujets dans l'argile, qu'il sculpte de ses bistouris et scalpels d'autrefois, puis coule dans des moules sa pâte de résine, qu'il peint ensuite. Des statuettes et tableaux en bronze complètent cet art, dont ce bronze du légionnaire, « Le pionnier » que lui commande la Légion étrangère. Cette pièce coulée par le fondeur J.-M. Brion lui vaut un témoignage de gratitude de la Légion étrangère.

Jusqu'au 13 juin, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, à l'Estran.


Kevin le miracle de l'amitié

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 Le légionnaire devenu tétraplégique en Afghanistan a accompli le pèlerinage de Lourdes avec ses camarades. Photo Baptiste Giroudon

Longeant l'imposante basilique de l'Immaculée-Conception de Lourdes, un groupe compact de képis fend la foule d'un pas décidé. On les compte. Exercice difficile tant ils sont entremêlés, collés les uns aux autres. Un, deux, trois, quatre. Cinq, six, sept. On recompte. C'est bien cela. Ils sont sept. Sept légionnaires qui se frayent un passage bruyamment, étrange attelage au milieu des pèlerins, slalomant entre les prêtres en soutane, les brancards, les chaises bleues pour handicapés dont s'occupent des bénévoles.

Un de ces sept légionnaires chemine, le dos légèrement courbé. Il pousse son camarade assis dans un fauteuil roulant. Les autres s'agglutinent contre lui, ne laissant aucun espace, comme un rempart pour protéger le caporal-chef Kévin Emeneya, blessé en Afghanistan le 2 juillet dernier. Ce jour-là, un balle a sectionné l'artère irriguant son cerveau. Depuis, Kevin ne s'est plus relevé. Il a perdu l'usage de ses jambes et de ses bras. A son arrivée à l'hôpital militaire de Percy, en banlieue parisienne, on le donnait pour mort. Sa mère a refusé qu'il soit débranché. Aujourd'hui, il entend, il voit, il parle, il bouge la tête. « C'est déjà un miracle, assure sa maman. Si Dieu l'a maintenu en vie, ce n'est pas pour qu'il ne marche plus. »

Lourdes, la ville aux 245 hôtels, aux innombrables marchands du temple vendant images de Bernadette Soubirous agenouillée devant Marie, bonbonnes vides à remplir d'eau d'ici, chapelets et souvenirs de la ville. Les rues escarpées et commerçantes rejoignent tous les sanctuaires.

Chaque semaine, 6 millions de pèlerins ou visiteurs du monde entier, souvent invalides ou malades, se pressent entre les 10 000 mètres carrés de parvis, la Vierge couronnée, les basiliques, les chemins de croix, la rivière, les piscines remplies de cette eau si recherchée et la grotte, celle où Bernadette aurait reçu 18 fois la visite de Marie. Il n'est pas rare que la moitié des personnes à bord des avions atterrissant à l'aéroport de Lourdes soient handicapées. Pour la plupart, elles viennent dans l'espoir d'une guérison, d'un miracle.

Pour avoir une chance d'être baigné aux piscines, il faut arriver au moins deux heures avant leur ouverture. Les pèlerins se pressent par grappe, attendent aux fontaines pour remplir leur bouteille, patientent devant les lieux saints.

Ce week-end du 20 au 22 mai, se mêlent à eux des gendarmes italiens, un chapelet accroché à leur uniforme, des militaires de Malte en grande tenue, des délégations d'Allemands, des fanfares... C'est le 53e pèlerinage militaire international. Douze mille soldats d'une trentaine de nationalités différentes se sont inscrits. C'est à sa demande que Kevin y participe. Il dit : « J'ai la foi. » Il dit aussi : « Mon avenir est entre les mains de Dieu. J'espère de Lourdes un miracle, peut-être pas pour demain, mais dans l'année. »

La veille de l'ouverture des célébrations, il a quitté l'hôpital Percy où, depuis près d'un an, il a passé toutes ses nuits. Il a été transporté, couché dans un Transall, cet avion militaire. « Un long voyage, éprouvant, très bruyant » raconte-t-il en arrivant. Il est logé à l'Hospitalité Notre-Dame-des-Armées, au cœur des sanctuaires, avec une centaine d'autres blessés ou malades. Mais ce premier soir, il a dîné dans sa chambre, loin de l'agitation de la salle commune. Kevin sait que les trois jours qui s'annoncent seront fatigants.

Vendredi matin, église Sainte-Bernadette, à l'heure de la première messe. Le visage de Kevin s'illumine. Il vient de voir apparaître, devant lui, ses six camarades du 1er Régiment étranger de génie. Son régiment. « Tu bouges bien la tête ! Nickel ! » s'exclame le caporal Hakim. Dans de grands rires, ils l'embrassent, heureux d'être là, à ses côtés.

« Notre chambre d'hôtel, s'amuse l'un d'eux, c'est pire qu'à Djibouti. Tu te souviens ? Vraiment, je t'assure ! On est quatre, c'est tellement petit que pour aller dans mon lit, je dois enjamber les trois autres. Et quand l'un va aux toilettes... » A peine arrivés et déjà ils sont entre eux dans des blagues de chambrée, bruissement de cette vie que Kevin aimait tant. Comme s'ils s'étaient quittés la veille, comme si rien n'avait changé. C'est pour lui que ses camarades ont entrepris le voyage en bus, depuis leur régiment à cinq heures de route de Lourdes. Car, pour une majorité, ils ne sont pas catholiques. « On m'a dit 'pèlerinage', lui raconte le caporal Hakim. « J'ai dit 'Quoi, pèlerinage ?' Puis on m'a dit que c'était pour toi, alors je suis venu de suite. » S'ils sont là, affirment-ils en chœur, c'est « pour accompagner notre camarade blessé au combat en Afghanistan. On ne l'abandonne pas. Cela fait partie du code d'honneur de la Légion ».

Et le lieutenant Leclair, celui qui, en Afghanistan, lui a une première fois sauvé la vie, d'ajouter : « On lui donne de la force mais c'est un exemple pour nous tous. Il a été blessé comme personne ici, et il est toujours là, avec le sourire, la volonté de s'en tirer. » Ils ont pris des jours de permission et payent leur logement à Lourdes. Jusqu'à dimanche, ils ne vont plus le lâcher. Trois jours de prières, chemins de croix, messes, adorations, rencontres... Trois jours ensemble.

Ses compagnons le récupèrent le matin à l'hospitalité, l'emmènent d'un lieu à l'autre, l'accompagnent aux célébrations, lui donnent à boire, remettent son képi en place, s'assurent qu'il est bien installé, le poussent sur le chemin de croix, celui des « malades » dans la pleine. Aux prières, succèdent blagues et éclats de rire. Les légionnaires l'emmènent à la grotte, passent devant les autres pèlerins et, délicatement, prennent la main de Kevin pour la poser sur le rocher, là où un filet d'eau s'écoule.

Grâce à une stimulation électrique, un paraplégique a pu remarcher

Ils filent vers la ville sans assister à la célébration pénitentielle. Ils grimpent vers un bistro « repéré la veille », avoue un des caporaux en riant. Il faut bouger quelques tables, déplacer des chaises, porter le fauteuil d'abord par en dessous, puis sur les côtés... pour, enfin, être tous assis, en terrasse, au soleil, à regarder les filles passer, en buvant des bières. Et, kevin, à la paille n'est pas le moins rapide. Ils lui relatent le quotidien à la Légion, répondent à ses questions (« Les nouveaux, ils sont comment ? »), imaginent des virées ensemble, se remémorent les bons moments, font comme si de rien n'était. Le caporal Othman dit : « Je ne le vois pas comme un blessé, mais toujours comme mon camarade. Je le vois comme un héros. Il a accompli sa mission jusqu'au bout. »

A Lourdes, Kevin a croisé le chemin du colonel Déméocq, 75 ans, en charge de la logistique du pèlerinage. Celui-ci a été blessé à la colonne vertébrale. Les médecins lui avaient assuré qu'il ne remarcherait plus. Aujourd'hui, il court dans tous les sens pour gérer les 110 malades de l'Hospitalité. « Kevin a souri quand je lui ai raconté mon histoire », dit-il. Il ajoute : « Je crois qu'avec de la volonté, on peut beaucoup... Et j'ai toujours forcé sur la bête ! A Lourdes, les malades arrivent avec l'espoir un peu fou d'une guérison. Mais tous, malgré la fatigue, ont un sentiment de sérénité en partant. C'est la première grâce qu'ils trouvent ici. » kevin ajoute : « Ce sont les messes qui m'ont le plus ému. Je me suis senti en paix, libéré pendant quelques secondes. »

Aux informations, on apprend que grâce à une stimulation électrique, un paraplégique a pu remarcher quelques instants. Au 1er Régiment étranger de génie à Laudun, dans le Gard, le chef de corps, le colonel Nachez, surfe sur Internet à la recherche d'une solution. Il espère que l'exosquelette qui fait des miracles aux Etats-Unis, pourra être adapté à kevin. Il compte sur les associations du monde militaire, notamment celles de la Légion, pour le financer. Déjà, grâce à elle, il a pu offrir un ordinateur à reconnaissance vocale à Kevin. Signe qu'il fonctionne, le caporal-chef a envoyé un mail à son colonel pour le remercier.

Kevin est confiant. Il est à lourdes et, malgré l'avis défavorable de son médecin, il a été baigné. Des bénévoles l'ont soulevé de son fauteuil, l'ont déshabillé puis plongé dans l'eau froide des sanctuaires. A ce moment précis, le caporal-chef Emeneya a murmuré son vœu : « remarcher. »

Sur le guide officiel des sanctuaires de Lourdes, écrit par l'évêque de Tarbes et Lourdes, Monseigneur Jacques Perrier, gardien de la Grotte, on peut lire : « Si les guérisons caractérisées ont toujours été l'exception, pourquoi les malades viennent-ils à Lourdes ? » Le général Bernard Rouvier, président de l'hospitalité Notre-Dame-des-Armées, a une réponse : « Souvent, les blessés sont à l'hôpital depuis plusieurs mois. La prise en charge est longue et difficile. Ils ont été sous perfusion longtemps endormis et opérés fréquemment. Ils ont connu des infections. Ils prennent des médicaments contre la douleur, des anxiolytiques, et sont saturés de soins. A mon sens, ils viennent d'abord chercher une bouffée d'oxygène. Et pour retrouver leurs copains. Quand ils rentrent, ils ont la pêche pour reprendre la rééducation. »

Samedi, en fin de journée, après sa baignade et son vœu, Kevin a été emmené par ses camarades au McDonald. « C'est lui qui a choisi le lieu », précise le lieutenant Leclair. C'était la première fois depuis plus d'un an, depuis son départ en Afghanistan. Peut-être qu'il est là, finalement, le miracle de Lourdes. Dans ces instants volés de sa vie d'avant.

Par Caroline Fontaine - Paris Match


Adepte du restaurant à l’œil, le tribunal lui offre un séjour derrière les barreaux

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Publié le 01/06/2011

Devant le tribunal correctionnel du Puy, l’ancien légionnaire vient d’être condamné pour la 55 e fois

Âgé de cinquante-huit ans, d’un contact facile, le ton aimable, Jean-Paul Vazzoler possède une solide expérience des prétoires, les cinquante-quatre condamnations qui figurent déjà sur son casier judiciaire l’attestent.

Incarcéré actuellement à Uzerche (Corrèze) où il purge, jusqu’en janvier 2013, une peine pour filouteries et menaces, le quinquagénaire comparaissait, hier, devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay suite à une série d’ardoises laissées dans des hôtels et restaurants à Dole (Jura), Avallon (Yonne), Nantes (Loire-Atlantique), Figeac (Lot), Avranches (Manche), Les Sables-d'Olonne (Vendée)…Uniquement dans des établissements de belle facture.

La justice en a également profité pour purger une affaire d’évasion à Varennes-le-Grand (Saône-et-Loire) alors qu’il bénéficiait d’une permission de sortie du centre pénitentiaire, et enfin pour différents voyages en train sans titre de transport.

« Je paye souvent mon train et l’hôtel, mais quand je n’ai plus d’argent… Quand j’étais dans la panade, personne, et surtout pas les associations au Puy, ne m’ont tendu la main. Je ne dis pas que c’est bien ce que j’ai fait. Bien sûr que je regrette, mais il n’y a eu pas mort d’homme. Je suis un homme d’honneur, moi Madame la présidente. Je ne vends pas de drogue, je n’attaque pas les petites vieilles », se défend l’ancien légionnaire.

« Vous aimez être logé gratuitement ? Je ne vais pas vous proposer la chambre d’un grand groupe, mais une qui appartient à l’administration pénitentiaire. Et je préconise cet hébergement pendant deux ans », ironise le procureur René Pagis.

À la défense, l’avocat Frédérique Médard-Grasset plaide l’indulgence du tribunal. « La liste des condamnations fait dire à l’accusation qu’il n’y a pas réinsertion possible. On peut quand même lui ouvrir une petite porte d’espoir. Il a fait cela parce qu’il n’avait pas d’autre solution ».

Relevant l’état de récidive, le tribunal a finalement prononcé une peine de dix-huit mois de prison ferme avec un mandat d’arrêt à la clef et près de 1 000 euros de dommages et intérêts.

Christophe Bouyer

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