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Légionnaire toujours...

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2016




J’étais François Faber, champion cycliste et légionnaire…

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Du sport ou du cochon

Publié le 5 mai 2015 par Jean-Claude Duce

Vainqueur du Tour de France cycliste 1909, le jovial François Faber était avant la Grande Guerre un champion populaire. Grandi en banlieue parisienne, le « Géant de Colombes », généreux et bon vivant, avait opté pour la nationalité luxembourgeoise de son père, mais était considéré par le public comme un enfant du pays. Quand la guerre éclate pendant l’été 1914, il s’engage dans la Légion étrangère pour défendre la France, qui avait fait « sa fortune ». Un siècle après sa disparition, c’est en hommage à son parcours et à celui de tous ses frères d’armes qu’il nous raconte à sa manière ses derniers jours.

« J'ai jamais été un lâcheur, pas plus maintenant que sur un vélo. Mais comme tous les gars ici, j'aimerais bien parfois que ce bazar s'arrête. Toutes les nuits maintenant, nos artiflos bombardent les lignes allemandes. Derrière les chevaux de frise, les Fritz dégustent. Nous aussi : on essaie bien de gratter quelques minutes de sommeil, mais avec la trouille que les Boches nous marmitent à leur tour et le barouf fait par les obus qui pleuvent, ceinture ! La plupart du temps, on se serre, comme des moineaux sur un fil télégraphique. Ah ça, on a moins fière allure qu'en août 1914 quand on s'est enrôlés ! Trois mille Luxembourgeois qu'on était à Paris, venus comme un seul homme nous engager pour défendre la France et notre petit pays. Qu'elle semble loin la caserne de Reuilly… "Bon pour le service !", qu'ils ont dit et v'là bibi devenu le matricule 25860. Depuis, les légionnaires du 1er Etranger en ont vu du pays : les classes à Bayonne, le regroupement de tous les volontaires dans l'Yonne, le départ au front et le baptême du feu, en Champagne. Et aujourd'hui, l'Artois. Mon bataillon, le C, attend toujours des nouvelles. On sent qu'une offensive se prépare, un truc bien plus maousse que ce qu'on a connu fin 1914 autour du fort de la Pompelle, où ça a pourtant méchamment bastonné. Mais bizarrement, si j'oublie une minute le manque de sommeil, ces mois de vie à la dure m'ont pas trop usé. Je me sens assez costaud et je me dis parfois que si la saison cycliste commençait maintenant, les camarades devraient en mettre un sacré coup pour me suivre ! Mais faut pas penser à ça… Si seulement j'pouvais recevoir une lettre d'Eugénie aujourd'hui pour m'annoncer la bonne nouvelle. Mince, v'là que j'pique du nez… J'vais essayer de pioncer un peu. A la revoyure !"


Exposition : Les oeuvres du peintre légionnaire Hans Hartung à l’honneur à Aubagne

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jeudi 21 avril 2016

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Hans Hartung

Le Centre d’art les Pénitents noirs et le musée de la Légion étrangère accueillent jusqu’au 28 août à Aubagne l’exposition « Beau geste, Hans Hartung, peintre et légionnaire ». Cette double exposition produite avec le concours de la Fondation Hartung-Bergman tend à confronter sur deux espaces une partie de la production artistique de Hans Hartung (1904-1989), peintre majeur du XXe siècle, maître de l’abstraction lyrique et l’un des précurseurs de l’action painting - La désolation de la guerre, au musée de la Légion étrangère et les sublimations du sud, au Centre d’art les Pénitents noirs. Le commissariat de l’exposition est confié à Fabrice Hergott, directeur du musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et la scénographie à Cécile Degos qui signe depuis près de 15 ans des scénographies pour des sujets aussi bien classiques que contemporains.

« Beau geste, Hans Hartung, peintre et légionnaire », c’est La désolation de la guerre au musée de la Légion étrangère où l’on pourra découvrir des pièces d’archives et des œuvres inédites réalisées à la mine de plomb, au pastel, au fusain, à l’encre, à l’huile et/ou à la tempera : 6 toiles de 1942 à 1945, 12 peintures sur papier de l’été 1940, 10 œuvres sur papier de 1939 et 17 œuvres sur papier de 1942-1944 dans des vitrines. Le public appréciera cette période figurative de l’artiste avec parfois des œuvres d’inspiration picassiennes. Et ce sont Les sublimations du Sud au Centre d’art les Pénitents noirs où les visiteurs feront face à 17 acryliques sur toiles de différents formats créées entre le 11 et le 16 juillet 1989. Cinq journées où l’artiste a peint dans l’urgence, sorte de sursaut dans son œuvre qui marque l’idée d’une finitude. Handicapé par son amputation, Hans Hartung parvient à mettre en place des moyens de création qui subliment son invalidité. Ses œuvres gagnent en ampleur et en puissance grâce à des systèmes de projection qui lui permettent d’appliquer la peinture sur la toile. Cette exposition est la marque de l’engagement militaire d’Hans Hartung. Son engagement dans la Légion aux côtés de soldats de toute nationalités et religions et celui face au nazisme.

Autour des expositions

Les expositions seront l’occasion d’organiser des actions de médiations auprès des publics scolaires et de groupes constitués. Des événements culturels prendront vie autour de ces expositions. Hans Hartung aimait à créer en musique, concerts et intermèdes musicaux donnés par les élèves et professeurs du conservatoire de musique et de danse d’Aubagne rythmeront les deux expositions.


Informations pratiques
Centre d’art les Pénitents noirs - Les aires Saint-Michel 13400 Aubagne - 04 42 18 17 26 - Musée de la Légion étrangère - Chemin de la Thuilière 13400 Aubagne - 04 42 18 10 99 - Horaires communs - Du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h - Entrée libre et gratuite pour tous les publics - Accessibilité aux personnes handicapées - Visites guidées - Du mardi au dimanche 11h au musée de la Légion étrangère - 16h au Centre d’art les Pénitents noirs. Visites couplées des deux lieux le mercredi après-midi durant toute la durée de l’exposition de 15h à 17h. Rendez-vous et retour au musée de la Légion étrangère. Plus d’info : hans-hartung.legion-etrangere.com/

Catalogue : Conçu sous la direction de Fabrice Hergott, textes de Pierre Assouline, Laurence Bertrand Dorléac, Alexis Neviaski et Pierre Wat. Editions Gallimard, en partenariat avec la Fondation Hartung-Bergman - format 220X260mm 160 pages - 140 illustrations - 29€ - parution 8 avril 2016 - ISBN : 978-2-07-017873-5.


Le visage de la France en guerre

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Sputnik France

11.04.2016 Rachel Marsden

La France en tête de guerre. Nous n’étions pas habitués à voir la France dans le role de leader d’opérations militaires, mais cela est devenu de plus en plus fréquent lors de ces dernières années – et sous un président Français Socialiste, en plus. Quel est l’avenir et le rôle de la France en guerre? Comment les enjeux changent-ils?

Le Désordre mondial 

INVITE: Général Henri Pinard-Legry est Président de l'Association de Soutien de l'Armée Française. Il a été reçu à Saint-Cyr en 1969. Il a été nommé général de brigade en 1999 et a quitté à sa demande le service actif en 2002, pour raisons personnelles. À sa sortie d'école, il choisit l'infanterie puis est affecté, pendant trois ans, dans les forces françaises en Allemagne. Il rejoint ensuite la Légion étrangère qu'il sert en France et en Afrique pendant 11 ans, comme chef de section, officier adjoint et commandant de compagnie (1975 — 1982), chef de bureau opérations (1988 — 1990) et chef de corps (1993 — 1995). Il participe également à la formation des élèves officiers à Coëtquidan pendant deux ans (1982 — 1984). Il assume enfin, au sein de l'administration centrale, les fonctions de chef du bureau presse du SIRPA de l'armée de terre (1990 — 1993) et sert ensuite à la direction du renseignement militaire (DRM) (1996 — 2000) où il aura la responsabilité de la sous-direction exploitation. Il est officier de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite.


La Légion s’installe sur le Larzac

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Secret Défense

Képi Blanc, le mensuel de la Légion étrangère, consacre un dossier à Harpon13, la mission Larzac, c’est-à-dire l’installation de la 13e DBLE sur le camp du Larzac à la suite du 122ème RI/Ceito.

Les premiers éléments y sont arrivés le 18 janvier. Fin mars, « un peu plus de 300 cadres et légionnaires » étaient déjà présents sous les ordres du lieutenant-colonel d’Haussonville. La 13e DBLE y sera officiellement installée durant l’été, avec un effectif de 480 hommes. La 13 sera rattachée, comme régiment d’infanterie, à la 6e brigade légère blindée. La mission Harpon13 doit former deux compagnies d’infanterie (essentiellement à partir de jeunes recrues en provenance du 4e RE) et une demi CCL (compagnie de commandement et de logistique). D’autres éléments proviendront des Émirats arabes unis, où la 13, sous un format très réduit, est implantée depuis son départ de Djibouti.

L’installation au camp de la Cavalerie sur le plateau du Larzac n’est qu’un retour aux sources pour la 13, apprend-on à la lecture de KB. En effet, c’est ici que la 13, tout juste formée, avait été « mise en condition avant projection » durant trois semaines en mars 40. Avant de partir pour la campagne de Norvège...


Chants et chansons d'hier...

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Chants et chansons des soldats de France. 1902.


L’expédition de Madagascar a également inspiré les chansonniers militaires, On sait qu'au début de la campagne un régiment de marche, dénommé « régiment d'Algérie », fut formé avec des éléments pris dans la légion étrangère et les tirailleurs algériens ; ces braves allèrent s'embarquer en répétant ce refrain de circonstance :

La Légion et les tirailleurs,
En avant, marchons tous sans peur !
Le sac, ma foi, toujours au dos,
Nous culbuterons les moricauds,
Et dans six mois, nom d'un pétard.
Nous serons maîtres à Madagascar !

Et si l'on demandait aux: turcos pourquoi on les envoyait là-bas, les naïfs enfants du désert vous répondaient invariablement : « — Nous partir parce que Madame Gaspard il est en guerre avec Madame Poublique... »

A citer encore cet impromptu composé à Tamatave.
Les denrées étaient devenues hors de prix dans cette ville ; les œufs, les poulets, les fruits, se payaient vingt ou trente fois plus cher qu'au début des opérations. Mais nos soldats s'en consolaient en chantant ces couplets d'une saveur toute malgache :

Les pauvres bœufs qu'on voit passer
Ne trouvant plus rien à manger,
Ni chou ni rave !

Se promènent bien tristement
Et maigrissent publiquement
A Tamatave !...

Ils vont paître près du r'ova,
Demeure antique du Hova,
Humide cave !

D'où des officiers biscornus
S'élançaient sur les revenus
De Tamatave!..

Enfin, la dernière de nos expéditions coloniales, celle d'Igli, dans le Sud-Oranais, a donné naissance à diverses chansons de marche assez pittoresques. La suivante, intitulée Au Sahara, se chantait sur l'air du Père La Viçtoire :

I
C'était en l'année dix-neuf cent;
Le Ministre de la guerre
Avait ordonné d' faire,
Sous l' command'ment
Pu Père Bertrand,
Dans le Sud Oranais
Une colonne au grand complet.
L'on vit alors toute l'armée d'Afrique
Parcourant toutes les routes,
Vidant une dernière goutte
Et criant tous : « Vive la République !
Pour elle, sans coup férir
Il nous faut vaincre ou mourir ! »

REFRAIN
Plan, rataplan, rataplan, rataplan,
Tambours battants, clairons sonnants
Nous quittâmes Aïn-Sefra
Pour avancer dans le désert.
Nous marchions en vrais soldats
Le cœur content, l'allure guerrière,
Nos officiers
Soldats décidés.
Au cœur rempli de vaillance
Crièrent : « Vive la France !
Il faut là-bas
Vaincre au Sahara ! »

II
Après huit jours de grande fatigue
L'on, entra tout guilleret
Au ksour de Duveyrier
Précédé des chasseurs d'Afrique,
D' la valeureuse Légion
Et d' l'intrépide Bataillon.
L'on lit flotter dans l'air nos trois couleurs
Et l' colonel Bertrand
Parcourant tous les rangs.
Montrant à tous le chemin de l'honneur,
Nous dit : « Mes braves enfants,
Mettons-nous à l’œuvre maintenant ! »

REFRAIN
Plan, rataplan, rataplan, rataplan,
Joyeusement, le cœur content,
L'on reprit aussitôt
La brousse et les longues étapes ;
Et quelquefois les Tringlots
Durent soulager bien dos malades.
Mais, malgré ça.
Nous sommes soldats,
Et après beaucoup de souffrances
Nous eûmes l’espérance
Une après-midi
D'apercevoir Igli.

III
Mais, hélas ! ô désillusion !
En place de coups d' flingots
D'embuscades et d'assauts,
Tranquillement nous primes position
Sous les murs du ksar
Où l'on devait entrer plus tard
Nos officiers avaient jugé prudent
De rentrer dans Igli
Sans tirer d' coups d' fusil
L'on vit alors, sous un soleil ardent
La Légion et le Bat d'Af
S'unir pour construire des casemates.

REFRAIN
Plan, rataplan, rataplan, rataplan,
C'était à ce bruit, mes enfants,
Que bien des braves soldats
Décimés, tués par la fièvre.
Sont morts en héros là-bas,
Bien loin du lieu qui les vit naître.
Mais en leur cœur
Brillait une lueur
Car au milieu de leur souffrance
Ils eurent l'espérance
De voir flotter
Le drapeau des Français.

IV
Maintenant la France, au Sahara,
Règne au Tidikelt
Ainsi qu' chez les Touareg,
L' colonel d'Eu au Gourara,
Ménestrel au Timmimoun
Mirent les Touareg en déroute,
Gloire et honneur au Bataillon d'Afrique,
Aux Zouaves et Légionnaires,
Tous de vieux militaires.
Saluons aussi ces braves Chasseurs d'Afrique,
Ainsi qu' les Tirailleurs
Les Spahis et les Artilleurs.

Refrain
Plan, rataplan, rataplan, rataplan.
Honneur au colonel Bertrand
Au brave Ménestrel,
Au vainqueur d'In-Salah, d'In-Rhar ;
Votre gloire est immortelle.
Je vous salue, vaillants soldats!
Dans le désert
Vous avez souffert.
Mais, admirant votre vaillance,
Le peuple de France
Vous acclamera
Vainqueurs du Sahara !

Cet impromptu fut composé le 10 juillet 1900 à Ain-Sefra, par W Smeets, soldat au 2e régiment étranger.

A citer encore, du même auteur, Le Refrain du Légionnaire, curieuse chanson de marche sur l'air du Bat' d'Af :

I
Mon vieux frangin, j't écris de d'sous la tente
Sur l'lit d'alfa, installé en plein air,
Oui. en plein air... .
Il fait frio et la terre n'est pas tendre
Car nous campons au milieu du désert
Oui, du désert!

Refrain
V'ià les Légionnaires
A l'allure fière
Vivent les Pantinois,
Les Italiens, les Bruxellois,
Enfants d'Allemagne,
Hidalgos d'Espagne !
On les retrouvera
Sur la route, sur la route,
On les retrouvera
Sur la route de Saïda !

II
Depuis que j'sers cette bonne République
J'ai assouvi une sacrée passion,
Sacrée passion...
A la Légion règne un système pratique :
Quand y a quat' sous, on boit un vieux bidon
Un vieux bidon '

III
Dans not' métier, c'est là notre apanage.
Il faut marcher sans jamais s' fatiguer,
Se fatiguer...
Car la Légion ne boude pas à l'ouvrage :
Quand arrive l'heure, ils savent se distinguer
Se distinguer !

IV
Je termine ma lettre et j' profite de l'occas'
Pour t'envoyer des nouvelles d'Igli,
Nouvelles d'Igli...
L'on y s'rait bien si y avait pas tant d' sable
Et moins d' sirocco dans ce sacré pays,
Sacré pays !

V
Donne bien le bonjour à ma p'tit' Titine,
Ainsi qu'aux vieux et à tous les parents.
Tous les parents...
Dis-leur à tous que j' n'ai pas un centime.
Que j' compte sur eux pour fêter 1' Nouvel An,
Le Nouvel An !

VI
Adieu, mon vieux, car je suis dans la brousse,
Mais dans qué'ques mois j' termine mes cinq ans,
Oui, mes cinq ans.
Bientôt j' pourrai t' rapporter d' la couscouss,
Des figues, des dattes et des bastos d'Oran,
Bastos d'Oran !

Ces couplets furent chantés pour la première fois le 17 mai 1901, à Saïda.

*

**

La Légion étrangère présente un singulier mélange. Il y a là des hommes de toutes les races, de tous les pays, de tous les coins du monde.
Les uns sortent on ne sait d'où ; ils ont mené une vie d'aventures, erré comme le Juif errant. Les autres, bien nés, bien élevés, mais mauvaises têtes, ayant commis toutes les folies — parfois même tous les crimes — sont venus, sous un nom supposé, demander au drapeau de la France protection et appui contre eux-mêmes. D'autres enfin, les Alsaciens-Lorrains, ont quitté le sol natal pour ne pas servir dans l'armée allemande.

Soldats de la Légion
D' la Légion étrangère,
N'ayant plus de nation,
La France est notre mère !

Toutes les classes de la société se coudoient à la légion, il n'est pas rare de trouver dans la même compagnie, à côté d'un prince roumain, proscrit à la suite d'un meurtre, un réfugié nihiliste, un officier italien, chassé de son régiment pour tricherie au jeu, et un prêtre espagnol interdit.
En son réalisme un peu brutal, la chanson suivante donne une idée exacte de cette tour de Babel :

Quand on a bouffé son pognon,
Et brisé, par un tour de cochon,
Toute sa carrière,
On prend ses souliers sur son dos,
Et l'on file au fond d'un paquebot.
Aux Légionnaires. .
 
Y en a de Vienne et de Montretout,
L'on y trouve des copains de partout
Pas ordinaires,
Des aristos et des marlous,
Qui se sont donné rendez-vous
Aux Légionnaires.

Y a des avocats, des médecins,
Des ducs, des marquis, des roussins,
D'anciens notaires.
Même des curés, qui, sans façon,
Baptisent le bon Dieu d'Sacré Nom !
Aux Légionnaires.

Nous habitons le bled de bicots,
Ousqu'il y a que des bourricots,
Et de vieill's mouquères;
Mais en France on fait trop de pétard,
Et le bourgeois a peur du cafard
Des Légionnaires.

Chez nous l'on n'est pas proprio.
Faut trop traîner ses godillots
Par toute la terre.
Mais mieux vaut la brouss' du Tonkin
Que la caserne du colo biffin,
Pour le Légionnaire.

Nous avons d'autres passions,
Qu' les biffins qui montent la faction
Devant 1' Ministère :
L'Pernod, les femmes et l'assaut,
Dam!... nous sommes pas très comme il faut,
Nous Légionnaires !

Puis l'on va se faire casser le cou,
Et personne ne vient sur not' trou,
Faire des prières.
Mais le chacal qui nous gratte les os,
Se dit : « Ils ont rudement de poil dans le dos,
« Les Légionnaires ! »

A citer, dans le même ordre d'idées, le Deuxième Étranger, chanson composée à Saïda, le 21 mai 1900, par P. Smeets, le poète légionnaire dont nous avons déjà signalé l'originalité et la verve ; cela se chante sur l'air Les ministres en voyage :

I
Il existe un vrai régiment
Épatant
Connu sous le nom de Légion
Étrangère ;
Il est composé d'Allemands,
De Flamands,
De Suisses et de gens d'Angleterre...
On y rencontre aussi
lies enfants de Paris,
Des nègres, des Italiens,
Des Russes, des Autrichiens,
Des hidalgos d'Espagne
Quittant leurs montagnes
Pour en Afrique faire campagne.

Refrain
Regardez-les donc défiler
Tambour battant, musique en tête,
Ils ont l'air de rudes guerriers...
Pour se battre à la baïonnette,
Au Mexique ainsi qu'en Grimée,
Au Tonkin, à Madagascar,
Ils ont partout su triompher,
Vaincre ou mourir on vrais lascars...

II
Y en a de toutes les conditions.
Des barons,
Des artistes lyriques, des maçons,
Des notaires,
D'anciens officiers étrangers,
Des rentiers,
Des avocats et des vicaires,
Y a même des acrobates,
Des marquis d' la bourse plate,
Des peintres et des roussins,
Des académiciens,
Venus de toute la terre.
Conquérir à la guerre
Le glorieux titre de Légionnaire.,.

III
On les a vus en Algérie,
A Igli,
Porter crânement l'sac au dos
Par les routes,
Sous le soleil meurtrier ,
De Duveyrier ;
Construisant partout des redoutes,
Toujours prêts à marcher
Sans jamais s' fatiguer.
N' dédaignant pas, somme toute,
De boire une bonne goutte ;
Et quand arrive l'heure,
Il faut les voir sans peur
Vaincre ou mourir au poste d'honneur.

IV
Si, parfois, sur votre chemin,
Citoyens,
Vous rencontrez un d' ces soldats,
La mine fière.
Aux traits creusés, au teint bronzé.
Saluez !
Ces braves et vaillants Légionnaires,
Pour avoir ces rubans.
Ils ont versé leur sang
Dans les combats lointains :
Et. sur r sol africain.
Beaucoup d' ces vétérans
Sont morts au premier rang
Pour le drapeau du régiment !

L'auteur de ces couplets a raison: l'histoire de la Légion fourmille d'actes héroïques, de traits de bravoure prodigieux. Quel volume on pourrait écrire avec les faits et gestes de cette troupe d'élite !

Tout le monde connaît l'air de marche de la Légion — le Boudin — bruyant et martial :

Tiens, voilà du boudin,
Voilà du boudin (bis).
Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains...
Pour les Belges, il n'y en a plus,
C'est tous des tireurs au...

De même la romance d'Erkmann-Chatrian, que répètent, le soir, avec un serrement de cœur, les pauvres légionnaires venus des provinces annexées :

Dis-moi quel est ton pays ?
Est-ce la France ? Est-ce l'Allemagne ?
C'est un pays de plaine et de montagne,
Une terre où les blonds épis
En été, couvrent la campagne,
Où l'étranger voit tout surpris
Les grands houblons en longues lignes
Pousser, joyeux, au pied des vignes
Qui couvrent les coteaux gris.
La terre où vit la forte race
Qui regarde toujours en face,
C'est la vieille et loyale Alsace !

Dis-moi quel est ton pays ?
Est-ce la France? Est-ce l'Allemagne?
C'est un pays de plaine et de montagne,
Que les vieux Gaulois ont conquis
Deux mille ans avant Charlemagne,
Et que l'étranger nous a pris !
C'est la vieille terre française
De Kléber, de la Marseillaise ;
La terre des soldats hardis,
A l'intrépide et froide audace,
Qui regardent la mort en face.
C'est la vieille et loyale Alsace !

Mais on ignore généralement les chansons des légionnaires étrangers. Un très grand nombre de soldats de la Légion sont Autrichiens, Bavarois, Badois, Mecklembourgeois ou même Prussiens ; aussi chante-t-on, à la Légion, beaucoup de chansons allemandes. Voici la traduction littérale d'une des plus en vogue .

I
Youck haï ! que vois-je briller
Aux clairs rayons du soleil ?
Ce sont les braves légionnaires.
Ils passent sur le Rhin.

Refrain
Trou ri alla!
Nous sommes les gais légionnaires !
Trou ri alla ! Haï !
Nous sommes gais, oui !

II
Le drapeau est au milieu,
Il fait de gais battements.
Et nous marchons bien,
Comme si c'était à la parade.

III
Le capitaine est en tête,
Il chevauche son bon cheval ;
Et nous, braves légionnaires,
Nous suivons son épée.

IV
Quand nous sommes au bivouac
Sous les clairs rayons de la lune,
Nous chantons pour notre plaisir
Une gaie petite chanson.

Cette chanson se chante en marche, sur un mode scandé, avec des répétitions de phrases musicales terminées par un air de danse lent.

Mais le refrain préféré des légionnaires d'origine allemande est la Chanson des Pionniers, tres populaire, paraît-il, de l'autre côté du Rhin ;

I
Le matin, au lever du jour, Youpaïdi ! Youpaïda !
On fait d'abord le café, Ypupaïdi ! Youpaïda! et on va d'un pas énergique
Vers la place d'exercices, Youpaïdi ! Youpaïda ! tra ra la la!

REFRAIN
Youpaïdi ! Youpaïdi ! Aïda ! Raou ! Raou ! Raou !
Ah ! a ! a ! a ! a ! ' Ygupaïdi ! Youpaïdi ! Aïda !

II
L'exercice avec le fusil, Youpaïdi ! Youpaïda !
Est un jeu pour le légionnaire, Youpaïdi ! Youpaïda !
La flexion des genoux et l'assouplissement des chevilles
Réjouit la vie du soldat. Youpaïdi ! Youpaïda ! tra ra la la

Refrain.

III
Notre lieutenant est bon aussi, Youpaïdi ! Youpaïda !
Quand il monte sa Lisette, Youpaïdi ! Youpaïda !
Mais quel spectacle lorsqu'il doit aller à pied! Youpaïdi ! Youpaïda ! tra ra la la !

Refrain.

M. Georges d'Esparbès, qui cite ces deux chansons exotiques dans son intéressant ouvrage sur la Légion étrangère ajoute : « Il existe vingt autres chants dont quelques-uns plus guerriers, où le cri jaillit en coup de gong, s'énerve et grince comme un froissement de cymbales. Ils ont le même caractère : le couplet caresse; c'est toujours un sentiment simple, naïf, noté en trois mots. Puis le refrain s'évade, s'arrache du couplet comme une bande d'oiseaux féroces. A les voir et à les entendre, au loin, sur une roule, on a l'impression d'enfants qui fredonnent, jouent, s'impatientent, et puis finissent par torturer des chais. »


Camerone 2016 à la Maison mère de la Légion à Aubagne

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La Légion Étrangère prépare déjà les festivités de la commémoration traditionnelle de la bataille de Camerone. Elle aura lieu cette année à la Maison mère à Aubagne au quartier Viénot. La Légion profitera de l’occasion pour fêter ses 40 ans de participation aux opérations extérieures de 1976 à 2016: « Depuis plus de 185 ans, les légionnaires participent à toutes les guerres et campagnes et portent haut les valeurs de la France sur les cinq continents. Cela est également vrai depuis ces 40 dernières années où, qu’importe le théâtre d’engagement, la Légion étrangère reste digne de l’héritage de ses anciens : « More Majorum » (à la manière des anciens). Elle se souvient chaque jour, des faits d’armes de ces milliers d’étrangers anonymes venus servir la France, et poursuit inlassablement son œuvre en mémoire des plus de 36 000 des siens tombés pour la France. Aujourd’hui encore, les légionnaires témoignent de leur fidélité absolue en donnant leur vie pour la France, dans la bande sahélo-saharienne. « 

Un site a été particulièrement créé pour l’occasion: https://camerone.legion-etrangere.com/


Hans Hartung doublement à l’honneur à Aubagne

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Hans Hartung doublement à l’honneur à Aubagne

Beau geste, Hans Hartung, peintre et légionnaire à Aubagne

Peintre majeur du XXème siècle, maître de l’abstraction lyrique et l’un des précurseurs de l’action painting, Hans Hartung est doublement à l’honneur à Aubagne où il est exposé du 16 avril au 28 août à la fois dans Le Centre d’art les Pénitents noirs et au musée de la Légion étrangère

Cette double exposition, « Beau geste, Hans Hartung, peintre et légionnaire », produite avec le concours de la Fondation Hartung-Bergman tend à confronter sur deux espaces une partie de la production artistique de Hans Hartung (1904-1989) :
La désolation de la guerre, au musée de la Légion étrangère et les sublimations du sud, au Centre d’art les Pénitents noirs. « Beau geste, Hans Hartung, peintre et légionnaire », c’est La désolation de la guerre où le public pourra découvrir des pièces d’archives et des oeuvres inédites réalisées à la mine de plomb, au pastel, au fusain, à l’encre, à l’huile et/ou à la tempera : 6 toiles de 1942 à 1945, 12 peintures sur papier de l’été 1940, 10 oeuvres sur papier de 1939 et 17 oeuvres sur papier de 1942-1944 dans des vitrines. Période figurative de l’artiste, certaines oeuvres sont parfois d’inspiration picassiennes.

Les sublimations du Sud mettent en scène 17 acryliques sur toiles de différents formats créées entre le 11 et le 16 juillet 1989. Cinq journées où l’artiste a peint dans l’urgence, sorte de sursaut dans son oeuvre qui marque l’idée d’une finitude. Handicapé par son amputation, Hans Hartung parvient à mettre en place des moyens de création qui subliment son invalidité. Ses oeuvres gagnent en ampleur et en puissance grâce à des systèmes de projection qui lui permettent d’appliquer la peinture sur la toile. Cette exposition est la marque de l’engagement militaire d’Hans Hartung. Son engagement dans la Légion aux côtés de soldats de toute nationalités et religions et celui face au nazisme.

Les expositions seront l’occasion d’organiser des actions de médiations auprès des publics scolaires et de groupes constitués. Des événements culturels prendront vie autour de ces expositions. Hans Hartung aimait à créer en musique, concerts et intermèdes musicaux donnés par les élèves et professeurs du conservatoire de musique et de danse d’Aubagne rythmeront les deux expositions.

Le commissariat de l’exposition est confié à Fabrice Hergott, directeur du musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et la scénographie à Cécile Degos qui signe depuis près de 15 ans des scénographies pour des sujets aussi bien classiques que contemporains.

Informations pratiques

Beau geste, Hans Hartung, peintre et légionnaire
Exposition du 16 avril au 28 août 2016

Centre d’art les Pénitents noirs
Les aires Saint-Michel 13400 Aubagne

Musée de la Légion étrangère
Chemin de la Thuilière
13400 Aubagne

www.hanshartung-aubagne.net

Hans Hartung, peintre et légionnaire

Hans Hartung, peintre et légionnaire

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Augustin : la Légion dans le cœur, la réserve comme passion

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Ministère de la Défense

01/04/2016

Le 1re classe Augustin, 21 ans, est réserviste opérationnel au sein de l’escadron de réserve du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC) depuis presque 4 ans. En mars, il a été déployé aux côtés de soldats d’active à Marseille, dans le cadre de l’opération SENTINELLE. Rencontre avec un jeune homme qui sait ce que s’engager pour son pays signifie. 

Pourquoi avoir choisi d’intégrer la réserve opérationnelle au sein de la Légion ?

Originaire de la banlieue de Lyon, j’ai passé un bac ES avant d’entamer un cursus en fac d’histoire. Alors que j’étais guide au musée d’histoire militaire de Lyon, j’ai souhaité m’engager pour mon pays. J’ai donc demandé à intégrer la réserve militaire opérationnelle à 17 ans, après une semaine de période militaire découverte (PMD) à Besançon. Je suis fier aujourd’hui de servir les traditions et l’esprit de la famille Légion à laquelle j’ai choisi d’appartenir. Je fais même partie depuis 2010 de l’amicale des anciens de la Légion étrangère de Lyon où j’étais « aide de camp » de feu le colonel (er) COTTE, homme et officier de valeur qui m’a tout appris.

Comment vous êtes-vous engagé comme réserviste ?

Le 13 juin 2012, j’ai poussé la porte du CIRFA de Lyon pour monter mon dossier « réserve » dans la Légion et choisir un régiment. Le 1er REC s’est imposé à moi : une forte culture opérationnelle alliée à la rapidité d'exécution de la cavalerie légère blindée et à la rigueur de la Légion étrangère. J’ai donc rejoint « mon » régiment pour 15 jours de formation militaire initiale du réserviste (FMIR) où nous percevons le paquetage, apprenons à marcher en ordre serré, passons le redouté parcours d’obstacles, des tests en course, de l’instruction au tir FAMAS, du secourisme et du combat rapproché. Motivé et avec un bon esprit de camaraderie, je suis sorti major de promo.

Quelles missions avez-vous déjà effectuées ?

Sur mes 40 jours annuels de réserve, j’ai déjà été déployé avec mes camarades réservistes pour assurer des gardes au régiment, ainsi que sur le camp de Canjuers par exemple. Je consacre un week-end par mois à l’instruction, au maintien des acquis comme les transmissions, la topographie, le tir, le combat rapproché,... Le référent réserve du régiment nous convoque à l’avance, ce qui nous permet de nous organiser en conséquence. Je rentre par exemple tout juste d’une mission de plusieurs semaines dans le cadre de l’opération SENTINELLE à Marseille avant de repartir bientôt pour assurer l’encadrement de la prochaine FMIR de mon régiment, à Carpiagne.

Comment s’est déroulée cette mission SENTINELLE ?

J’ai rejoint un groupe constitué de soldats d’active du 1er REC et ai ainsi effectué des patrouilles aléatoires, en statique et dynamique, devant les sites sensibles de Marseille. Seul réserviste de mon unité, être inséré aux côtés de mes camarades légionnaires d’active était très instructif. Pour ma première mission sur le territoire, j’ai également découvert l’accueil très chaleureux et reconnaissant des Marseillais : cela m’a fait chaud au cœur et m’a motivé pour braver le froid, la nuit et la fatigue ! SENTINELLE, c’est notre cœur de métier car on assure la protection de la France et des Français de tout acte terroriste. Cette mission m’a conforté dans mon choix d’intégrer prochainement la Légion comme militaire d’active. Je souhaite désormais m’engager et tenter le concours de sous-officier au sein d’un régiment de cavalerie légère. Ma famille et ma petit-amie me soutiennent dans ce choix ; c’est le colonel (er) Cotte qui serait fier de moi…

Droits : armée de Terre 2016

Les Drapeaux des RMLE...

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A ma connaissance, les seuls Régiments de Marche qui aient reçu un drapeau sont le  2e Régiment de Marche du 1er étranger et le 2e Régiment de Marche du 2e étranger. Ils reçoivent leur drapeau des mains du Président de la République, au cours d'une revue passé le 13 septembre 1915.

Journal officiel de la République française. Lois et décrets - 15/09/1915 

Le RMLE a été créé le 11 novembre 1915, il a conservé le drapeau du 2e Régiment de Marche du 1er étranger, déjà titulaire de deux palmes. Il hérite d'une autre palme gagnée le 25 septembre 1915 par le 2e Régiment de Marche du 2e étranger.

L'attribution, en 1919, de la fourragère double aux couleurs des rubans de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre, est conféré au Régiment de la Légion étrangère.


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