2021
Sur la route des crèches : à Aubagne, les légionnaires concourent pour élire la meilleure crèche
Tiens, voilà du boudin ! : d'où vient le chant officiel de la Légion étrangère ?
La Légion étrangère est un corps d'armée qui a été créé en 1831 par Louis-Philippe, dans l'idée de constituer les premières troupes coloniales qui iraient en Algérie d'abord, et ensuite au Tonkin, notamment. Mais l'idée de départ était de regrouper les différents corps d'armée étrangers qu'il y avait toujours eu au service de la France. Parmi eux, les fameux gardes suisses de François 1er à Marignan, qui se sont faits tous abattre au moment de la prise des Tuileries en 1792. On a donc recréé ce corps d'armée, dont les couleurs, le rouge et le vert, sont les couleurs des gardes suisses de Louis 16.
Mais d'où vient Le boudin, le chant de la Légion étrangère ? Il a été composé par Wilhem et Dussenty qui, tous deux, furent chefs de la musique militaire. Ses paroles commencent par "Tiens, voilà du boudin !".Et ce fameux boudin n'est pas fait du sang de l'ennemi. C'est en réalité une toile de tente, que l'on roulait très serrée. On la posait sur le barda ou sur le sac des légionnaires. C'est donc sa forme qui a donné son surnom de boudin.
"Du boudin pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains. Pour les Belges, y en a plus"
Mais les paroles disent aussi, au sujet de ce fameux boudin, "Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains. Pour les Belges, y en a plus". Il existe plusieurs explications à ces paroles. Mais la plus crédible est que, lorsque la guerre de 1870 a éclaté, le roi des Belges Léopold II a demandé le rappel de tous les Belges qui s'étaient engagés dans la Légion étrangère. Car, un an après la création de la Belgique en 1830, on lui intime l'obligation d'être un pays neutre. Quand la France rentre en guerre contre les Prussiens, Léopold II rappelle donc les légionnaires belges, qui doivent restituer leur paquetage (et leur boudin), sous les quolibets des camarades.
En 1871, la Légion étrangère suspend les engagements volontaires d'étrangers et spécifie que seuls les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains pourront désormais rentrer dans la Légion. Ce qui explique leur citation dans les paroles. Comme l'Alsace-Lorraine est devenue alors allemande, de nombreux jeunes Lorrains s'engagent dans la Légion étrangère pour ne pas devenir Allemands et éviter de faire leur service côté allemand. Jamais la Légion étrangère n'a été aussi jeune qu'à ce moment-là.
Les derniers du défilé du 14 juillet
Aujourd'hui, la Légion, a des traditions très fortes et un certain nombre de privilèges. Par exemple, elle est la seule à avoir le droit de conserver ses étendards. Sur son drapeau, il y a évidemment Camerone et Diên Biên Phu. À Aubagne, au musée de la Légion étrangère, on trouve un fanion qui avait été mis en pièces par des par des légionnaires français à Diên Biên Phu. Ils ont été arrêtés et fait prisonniers. Ils ont alors mis en pièces leur fanion et caché des morceaux sous leurs pansements et dans leurs chaussettes. Après le rapatriement en France, les survivants ont reconstitué leur fanion.
Mais pourquoi la Légion étrangère passe toujours en dernier dans le défilé du 14 juillet ? La raison est technique : la Légion défile plus lentement que les autres corps d'armée. Elle défile à 88 pas minute. C'est le pas légion, qui était aussi celui des troupes napoléoniennes. Depuis sa fondation par Louis-Philippe, plus de 36.000 légionnaires sont passés sous les drapeaux de la Légion étrangère, adoptant ainsi sa devise : "La légion est ma patrie".
La Légion étrangère au défilé militaire de la fête nationale mexicaine
Visite mémorielle de la Légion Étrangère à Camarón de Tejeda (10 septembre 2021)
L’Ambassadeur Jean-Pierre Asvazadourian a assisté à la cérémonie de prise d’armes d’un détachement de la Légion Étrangère au Mémorial Franco Mexicain de Camerone, où 60 Légionnaires envoyés par Napoléon III furent défaits par près de 2000 hommes de l’Armée mexicaine le 30 avril 1863 après une journée de siège dans une hacienda, devenue un symbole de l’amitié franco-mexicaine.
Estimado Señor Eric Patrocinio Cisneros Burgos, Secretario de Gobierno de Veracruz ; estimada Señora Presidenta Municipal de Camarón de Tejeda, Susana Guadalupe Ameca Parissi ; estimado Almirante Santiago Jorge Morgado Gómez ; madame la consule honoraire ; mon général (ou messieurs les officiers généraux) ; officiers sous-officiers ; caporaux-chefs caporaux et légionnaires ; mesdames et messieurs les représentants des associations ; chers amis,
Nous sommes réunis ici, à Camarón de Tejeda, à l’occasion de la visite mémorielle d’un détachement de la Légion Étrangère. C’est un moment particulier et très riche de sens.
D’abord par la présence du général commandant la Légion étrangère et d’un détachement de plus de 80 légionnaires, ce qui ne s’était pas produit depuis longtemps. Sans doute, mon général, était-ce il y a huit ans, alors que vous étiez chef de corps du 3° Régiment étranger d’infanterie de Kourou, vous étiez venu célébrer le 150° anniversaire de la bataille de Camerone avec votre drapeau et 50 de vos légionnaires.
C’est un moment particulier, ensuite, car le Mexique s’apprête à fêter le bicentenaire de son indépendance et que l’ensemble des Mexicains célèbrent leur histoire. C’est un moment particulier enfin, car nous sommes réunis en un lieu unique, chargé d’une part de l’histoire commune du Mexique et de la France.
Il y a un peu plus de 158 ans, les soldats de France et du Mexique s’affrontaient ici. Le moment n’est pas celui de l’analyse historique mais celui du souvenir et de l’émotion. Des hommes, accomplissant leur devoir au service de leur pays y ont versé le sang, y ont perdu la vie. Alors que la fureur du combat, la peur et le courage qui y sont associés à ces actes d’héroïsme sont depuis longtemps passés, nous venons ensemble retrouver ce que nos anciens ont laissé ici.
Par leurs actes, ils y ont déposé une part d’eux-mêmes, de leurs croyances, de leurs idéaux, le respect de la parole donnée, le don de soi, le sens sacré de la mission jusqu’au sacrifice ultime. Combien de générations de légionnaires se sont senties animées, revigorées dans les moments difficiles, sublimées par l’évocation de ce qu’il s’est passé ici ? Et nous, alors que nous foulons le même sol en leur rendant hommage, nous allons à la rencontre de cet héritage. Cheminant dans leurs pas, nous en devenons inspirés. « More Majorum », à la manière des anciens, au moins dans le même esprit, nous servons un idéal plus grand et nous accomplissons notre mission selon leur exemple.
Animé de cet esprit, nous restons malgré tout, des hommes de notre temps et les acteurs de notre propre histoire. C’est maintenant en amis que nous nous retrouvons, Français et Mexicains, réunis dans une mémoire commune. Car, à la vérité, ne partageons-nous pas les mêmes principes et valeurs universelles. Les mots courage mais aussi humanité et respect de l’adversaire existent aussi bien en français qu’en espagnol. D’ailleurs, le capitaine Ramón Laisné, ordonnance du colonel Milán, qui fit prodiguer des soins aux légionnaires blessés ce jour-là, était le petit-fils d’un député français.
A une époque où les idéaux de liberté, de démocratie et de défense des droits de l’Homme sont trop souvent remis en cause, nos deux pays sont des alliés solides sur la scène multilatérale.
La France et le Mexique travaillent au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies et œuvrent pour la défense de la paix et de la sécurité internationale. La France accompagne également le Mexique, par le positionnement d’un expert technique au sein du CECOPAM, pour renforcer l’engagement dans les opérations de maintien de la paix.
La France et le Mexique sont liés par une relation bilatérale très riche. J’ai évoqué hier avec le Gouverneur de l’Etat de Veracruz, Cuitlahuac García, plusieurs projets de coopération en matière économique, universitaire, éducative, culturelle. Nous avons notamment abordé le partenariat qui se noue entre l’Universidad veracruzana, la Marine mexicaine et l’entreprise française Naval Group en matière de formation professionnelle. Je voudrais enfin évoquer l’excellente coopération sur le plan militaire entre la Légion étrangère et les forces spéciales mexicaines.
Toutes ces initiatives sont le ferment de l’amitié entre nos deux pays. Nous, Français et Mexicains, entretenons la flamme, faisons vivre ensemble le souvenir de nos anciens, dans un esprit d’amitié et de coopération, laissons-nous inspirer par leurs actes. Alors nous pourrons vivre ce moment de mémoire fraternellement partagée en nous retrouvant dans ces valeurs universelles.
Alors que la France a répondu à l’invitation des États-Unis du Mexique et participe aux fêtes patriotiques par de multiples initiatives, le défilé de la Légion Étrangère dans quelques jours sur le Zocalo aura cette valeur symbolique forte d’amitié et de fraternité que nous allons maintenant célébrer de manière informelle et conviviale dans quelques instants.
Vive la France, Vive le Mexique !
Cérémonie du 14 juillet 2021.
Discours en l’honneur des défilants du 14 juillet.
14-Juillet : prise d'armes du 1er REC de la Légion étrangère (2021)
14 juillet : La fierté d'un légionnaire.
18 juin 2021 à Vendargues
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