Un nouveau président de l’Aaleme (à g. du drapeau) très entouré.
La cérémonie commémorative de la bataille de Camerone rassemblait, samedi 23 avril, de nombreux anciens combattants dont beaucoup de légionnaires, en présence du sénateur Jean-Pierre Grand et de Jean Combalbert, adjoint aux anciens combattants représentant le maire Stéphane Champay.
Le sergent-chef (er) Frank Demske, nouveau président de l’Amicale des anciens de la Légion étrangère de Montpellier (Aaleme) ordonnançait le déroulement de la cérémonie. Le lieutenant Temple a lu l’épopée des 63 légionnaires qui, le 30 avril 1863, au Mexique, avaient pour mission d’assurer la sécurité des convois de ravitaillement.
Attaqués par l’armée mexicaine et réfugiés dans une hacienda en ruine, 63 légionnaires, sous les ordres du capitaine Danjou, ont résisté pendant 11 heures à l’assaut de 2 000 Mexicains avant de tomber un à un, ne restant que trois d’entre eux décidés à mourir en combattant. Les assaillants, subjugués par tant de bravoure, leur ont laissé la vie sauve avec leurs armes tout en leur rendant les honneurs.
Après les dépôts de gerbes, les officiels ont félicité les nombreux porte-drapeaux.
L’Essec signe un partenariat avec la Légion étrangère
Pour sa nouvelle filière «Géopolitique, défense et leadership», l’Essec a noué un partenariat avec une unité militaire: le 1er régiment étranger de Génie.
C’est une première en France: une école de commerce s’est associée avec une unité militaire d’élite. Signée le 21 mars 2021 entre l’Essec et le 1er régiment étranger de génie (1er REG), cette collaboration bénéficiera aux élèves du cursus «Géopolitique, défense et leadership» . Dans cette filière, ouverte en septembre 2021, les étudiants de l’Essec pourront échanger sur le commandement avec les officiers du 1er REG, de la Légion étrangère.
Le partenariat donnera lieu à une série de rencontres entre étudiants et officiers.«À la croisée des chemins entre le management et le commandement, elles auront pour thème la prise de risque, la gestion de l’incertain, et l’exemplarité», indique Aurélien Colson le directeur de la formation. À chaque session, la notion sera présentée successivement par un officier et par un groupe d’étudiants. «Nous organiserons également des témoignages d’officiers en retour d’opération extérieure.» ajoute le professeur en science politique à l’Essec. L’échange devrait aller encore plus loin au printemps 2023. Pendant une semaine les cours seront délocalisés sur le camp militaire du premier régiment étranger à Laudun-l’Ardoise (Gard). «Les étudiants suivront des cours le matin, et l’après-midi ils auront des activités physiques avec les légionnaires.» s’enthousiasme Aurélien Colson.
Le premier cursus en défense dans une école de commerce
Sans le terme en anglais, l’intitulé «Géopolitique, défense et leadership» ferait davantage penser à un master de Sciences Po qu’à une filière d’école de commerce. «Nous avons créé la première filière en défense dans une business school.» explique Aurélien Colson. La formation doit permettre aux étudiants de mieux comprendre les questions géopolitiques, les politiques régaliennes et le fonctionnement des entreprises de défense. Les élèves y auront accès en master 1, à l’issue de leur première année à l’Essec. Selon le directeur de la formation, les profils sont très variés: «une minorité souhaite rentrer dans l’armée, certains veulent être contractuels du ministère des armées et d’autres travailler pour des entreprises de la défense. D’autres encore souhaitent seulement être sensibilisés à des enjeux qu’ils considèrent comme essentiels».
Commander, c’est faire grandir
L’Essec veut s’appuyer sur l’expérience des officiers de légion pour enseigner leadership et sens des responsabilités. Pour le colonel François Perrier, chef de corps 1er REG, le leadership est la transcription civile de ce que les militaires appellent le commandement. À l’Essec, il entend promouvoir une manière de diriger fondée sur la responsabilité, l’exemplarité et l’altruisme. «Pour nous, commander c’est faire grandir, et c’est être attentif à chacun de ses subordonnés» affirme l’officier supérieur. «Dans la Légion c’est en plus faire en sorte que nos hommes qui sont des étrangers se sentent bien dans ce pays qui les accueille» ajoute le chef de corps.
Renforcer le lien armée-nation
Pour le Colonel François Perrier, ces échanges participent aussi de la formation des officiers du 1er REG. «Je souhaite faire sortir mes officiers du cadre militaire pour qu’ils soient en contact avec le monde». Affirme le chef de corps avant d’ajouter: «pour eux c’est une oxygénation, mais aussi un défi d’aller confronter leurs points de vue avec celui des étudiants de l’Essec».
L’officier supérieur souhaite aussi renforcer les liens qui unissent l’armée et la nation. «Pour nous militaires, c’est important d‘expliquer l’engagement qui nous anime et l’attachement à la patrie qui en est la cause», confie le chef de corps du 1er REG. L’officier veut éviter que l’armée ne se développe dans un monde séparé de la société civile. «L’armée ne vit que pour la nation. Et sans la nation, l’armée s’affaiblit» conclut François Perrier.
Des Néerlandais dans la Légion étrangère française
Une vie d’aventure dans l’une des armées les plus mystérieuses
La plus célèbre et assurément la plus mystérieuse armée du monde, la Légion étrangère, attire des jeunes hommes de tous les pays depuis sa fondation en 1831. Les Néerlandais ont été nombreux à rejoindre ses rangs. Qui étaient-ils et pourquoi se sont-ils enrôlés dans une armée qui n’est pas celle de leur pays?
La Légion étrangère française est l’une des plus mystérieuses armées du monde. Les képis blancs, les épaulettes vertes et rouges, la lente cadence du pas lors des défilés, la discipline sévère, les chants, les défilés conduits par des hommes de haute taille portant des tabliers de cuir, des haches et de longues barbes, parlent à l’imaginaire. Surtout les batailles dans des terres lointaines, de jungles étouffantes en déserts brûlants, éveillent la curiosité du non-initié.
Mais ce qui a contribué particulièrement au mystère de la Légion, c’est que des étrangers y soient acceptés. Des citoyens ordinaires se figurent difficilement en effet qu'un homme accepte d’aller se battre sur des champs de bataille lointains pour un pays qui n’est pas le sien. C’est là que les récits ont commencé: des histoires censées expliquer à ceux qui restent à la maison pourquoi des milliers de jeunes gens s’engagent dans cette étrange armée qui marche toujours au pas.
On prétend souvent que la Légion étrangère française serait essentiellement composée de criminels. Qu’on recruterait dans de sombres tripots. Que les recrues recevaient un nouveau nom. Que des mineurs étaient enrôlés de force. Qu’une fois dans la Légion, on n’en sortait plus. Presque tous les jeunes qui fuguent de chez eux et disparaissent ont dû se retrouver dans la Légion étrangère française. Même s’il n’existe pas la moindre preuve, et que la Légion affirme ne pas les connaître.
Déjà, lors de la fondation de la Légion étrangère française le 10 mars 1831, le type de recrutement souhaité par la Légion elle-même était clair. La France connaissait un chômage important, tandis que les guerres et les révolutions à l’étranger provoquaient des afflux de réfugiés errant sans but. On voulait s’en débarrasser. En même temps, le gouvernement souhaitait un nouvel élan, des conquêtes en Afrique du Nord, l’annexion de l’Algérie. La Légion étrangère a donc été créée pour utiliser les réfugiés errants afin de mener des conquêtes et des campagnes qui rendraient sa grandeur à la France.
Une affiche de recrutement de la Légion étrangère
La nouvelle formule a rencontré immédiatement un succès retentissant. L’Europe était peuplée d’innombrables vétérans des guerres passées qui possédaient bien au moins un métier, celui de soldat. Des hommes de tous pays s’enrôlèrent avec enthousiasme et on les envoya en Algérie où les combats, les maladies et le soleil impitoyable ont immédiatement exigé leur tribut. Parmi ces hommes en route vers un nouvel avenir se trouvaient des Néerlandais. Beaucoup de Néerlandais, d’ailleurs: un bataillon spécial avait même été constitué pour les Belges et les Néerlandais.
Des Néerlandais dans la Légion
Après les campagnes en Afrique du Nord, en Espagne, en Crimée, au Mexique et en Italie et la guerre franco-allemande, la Légion étrangère française s’est révélée être un baromètre de ce qui se passait dans le monde. Si une guerre éclatait quelque part, si des gens étaient persécutés, aussitôt les premiers venaient s’inscrire pour servir dans la Légion. Si une guerre avait eu lieu, alors arrivaient les vaincus. Entre les guerres s’engageaient des mécontents, des vétérans sans but, de jeunes rêveurs, des aventuriers, des amoureux déçus, des endettés ou des hommes partis sur un coup de tête. Il en allait pour les Néerlandais de la Légion étrangère comme pour tous les autres. Inconnus dans un monde qui ne les comprenait pas, ils devenaient des camarades appréciés dans un monde nouveau qu’ils aidaient eux-mêmes à exister.
Le Frison Ebe Rinders Kooistra avait combattu lors de la Campagne des dix jours contre les rebelles belges. Après avoir effectué son temps dans l’armée néerlandaise, il avait travaillé un moment à l’étranger. Mais Kooistra ne pouvait plus s’adapter aux Pays-Bas et se présenta à la Légion étrangère. Il avait 30 ans.
Jan Koops de la province de Drenthe se plut tellement comme soldat dans l’armée néerlandaise qu’il en fit son métier. Quand son contrat ne fut pas prolongé, il se présenta à la Légion étrangère. C’était en 1840.
Le capitaine Johan Stöcker, de Leeuwarden, a servi durant 30 ans.
Johan Stöcker, de Leeuwarden, descendait d’une famille de mercenaires allemands. Il rêvait d’une carrière de militaire, mais être fourrier chez les dragons dans la Frise paisible, n’était qu’une besogne ennuyeuse. Stöcker s’est présenté en 1856 à Alger pour un nouveau travail et une vie nouvelle, il a servi durant 30 ans et a terminé sa carrière comme capitaine et Français. Il a combattu en Algérie, en Italie, au Mexique, a participé à la guerre franco-allemande et s’est distingué par un fait d’armes alors que sa garnison était attaquée par des insurgés français durant la Commune de Marseille.
Le père de Willem de Thouars était général de l’armée néerlandaise. Attendait-il trop de son fils? Après une violente querelle familiale en 1885, Willem est parti pour la France et s’est engagé dans la Légion étrangère.
Hendrik Jongbloed était fabricant de cigares à Beverwijk. Lui-même ne savait pas trop pourquoi il était parti à la Légion. À haute voix, il se demandait ce qui s’était passé. Un caprice? Soudain, il en avait eu assez de son travail et il était parti.
Le Limbourgeois Ernst Lamberty savait très précisément pourquoi il s’était engagé au début des années 30. Il voulait effectuer un voyage autour du monde sur un voilier et, avec un peu de chance, son service dans la Légion lui permettrait d’économiser de l’argent et d’apprendre les techniques de survie.
La Première Guerre mondiale
La soif d’aventure, la volonté de briser la monotonie de la vie civile, aller à la recherche de la trouée dans l’horizon, espérer une existence romantique ou fuir une épouse dominante: toute raison était bonne pour orienter différemment sa vie. Mais s’engager dans la Légion n’était en aucun cas un sacrifice. Cela changea quand la Première Guerre mondiale éclata.
La France était une destination prisée des artistes, des écrivains et des peintres à la recherche d’une vie de bohème à Paris ou dans un petit village pittoresque. Les envahisseurs allemands et la propagande française ont fait se presser les étrangers en France et à l’extérieur pour participer au combat. L’affluence d’étrangers a même été si énorme qu’on a dû créer de nouveaux régiments pour incorporer toute cette population guerrière.
Sur l'un des murs du Dôme des Invalides à Paris est apposée cette plaque à la mémoire des légionnaires néerlandais morts pendant la Première Guerre mondiale
Un grand nombre de Néerlandais sont venus en France pour aider, mais combien se sont engagés dans la Légion, on ne peut plus exactement le déterminer. Les nombres cités sont compris entre 215 et 1400, alors que des Néerlandais servaient aussi dans l’armée régulière française. Pour un pays resté neutre, il s’agissait de nombres considérables. L’amour des volontaires néerlandais pour la France et les Français s’est avéré grand.
L’oncle de la chroniqueuse juive Etty Hillesum était l’un d’entre eux. Tailleur de profession à Amsterdam, il s’est engagé et a été grièvement blessé lors d’une attaque au gaz dans une tranchée. Il en décédera seulement en 1921. De nombreux Néerlandais qui habitaient déjà en France s’engagèrent également. Comme les frères Jules, Hermann, Max et Louis Boers qui demeuraient à Paris. Seul Louis survivra à la guerre, les autres sont morts au combat.
Arthur Knaap, originaire des Indes orientales néerlandaises, s’était engagé lui aussi. Dans ses lettres à son amie Mies, il se révélera être quelqu’un d’une sensibilité énorme. Karel Heijting était l’un des premiers footballeurs professionnels néerlandais. Il venait également des Indes néerlandaises, mais il habitait déjà en France lorsque la guerre s'est déclarée. Il a écrit chez lui qu’il ne pouvait pas rester inactif alors que tant de ses amis étaient soldats. Karel sera gravement blessé, mais survivra à la guerre.
La Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale a été une guerre totale. Bon gré, mal gré, tout le monde y a participé. Des dizaines de milliers de Juifs d’Allemagne, d’Autriche et de Pologne ont compris ce qui allait se passer et se sont réfugiés en France. Plus de 25 000 d’entre eux se sont engagés dans l’armée française. Exactement comme lors de la Première Guerre mondiale, on a créé spécialement de nouveaux régiments pour tous ces nouveaux soldats. Une grande partie ont été directement affectés, contre leur gré, à la Légion étrangère. Mais les volontaires juifs n’étaient pas les seuls. Des fugitifs des Brigades Internationales espagnoles, Espagnols et étrangers, étaient en train de prendre leur revanche et s’engageaient.
Le Juif de Zutphen Maup Leuw s’est enfui des Pays-Bas. Torturé par les nazis dans sa propre ville, il a quitté les Pays-Bas, a signé pour cinq ans dans la Légion; au milieu de la guerre, après son contrat, il s’est engagé en Angleterre dans la Royal Air Force où il est devenu mitrailleur de queue sur un bombardier et s’est retrouvé apatride à son retour à Zutphen. Lorsqu’il a appris que sa famille aussi avait été massacrée, Leuw est reparti pour l’Angleterre et n’est jamais revenu.
Le Juif d’Amsterdam Maurits Buitekant s’est évadé en 1942 d’un camp de travail quand il a appris qu’il allait être déporté en Allemagne. Il a signé un contrat pour la durée de la guerre. Les marins néerlandais et anglais qui étaient déjà échoués en France avaient le choix entre la captivité et un contrat dans la Légion.
Le Frison Jan Bockma s’est engagé en 1942 à Vichy dans la Légion étrangère, il a déserté l’Afrique du Nord en bateau, est devenu marin anglais, a reçu une formation d’agent secret, et son avion a été abattu lors de sa première mission au-dessus de l’Ijsselmeer.
Après la guerre, le calme est revenu
Après la Seconde Guerre mondiale, le calme revient dans la Légion étrangère. Certes, des guerres importantes en Indochine et en Algérie sont imminentes, mais les motifs idéologiques pour s’enrôler semblent désormais dépassés. Les survivants parmi les armées vaincues de la Deuxième Guerre mondiale sont maintenant à la recherche de nouvelles occasions et de l’oubli. Les soldats des anciennes forces de l’Axe (Allemagne, Italie et Japon) se retrouvent alors côte à côte avec de jeunes gens en mal d’aventure, d’action et de romantisme. Les vétérans qui avaient combattu des années durant et de jeunes gars qui venaient juste de rater la guerre partageaient les tranchées et se sont ainsi retrouvés sur des champs de bataille dans des lieux dont ils ne savaient pas écrire le nom.
Les Néerlandais aussi étaient à nouveau de la partie. Johannes Vanloo, par exemple, avait servi dans la Waffen-SS et n’avait plus rien à faire aux Pays-Bas après la guerre. Ou l’Amstellodamois Nico de Haas, ancien communiste, nazi et SS. Mais aussi des personnes déplacées qui n’avaient rien à se reprocher cherchaient refuge à la Légion étrangère.
Karl-Heinz de Groot, un Juif néerlandais de Hambourg, dont le passé avait disparu en même temps que sa famille, a été accueilli aux Pays-Bas après la guerre. Mais s’y sentant incompris, il est parti au hasard et s’est retrouvé à la Légion. Après cinq ans dans ses rangs, il a écrit qu’il s’était engagé «parce que là, il y avait quelque chose à manger!» Tous ces Néerlandais totalement différents ont servi côte à côte avec d’autres engagés de nationalités tout aussi diverses et, bien sûr, aux côtés de Français car, dans la Légion, on ne discrimine pas.
Quand, après la guerre, les magazines ont recommencé à paraître, les récits sur la Légion étrangère ont également fait leur retour et donné à plusieurs l’idée de rejoindre la Légion. Parmi eux, Wim Vaal qui était étudiant. Mais il lui manquait quelque chose. Dans une gare de France, en 1955, il a vu une affiche invitant au recrutement dans la Légion. «Étranger, engage-toi dans la Légion étrangère.» C’est ce qu’il a fait.
Les jeunes Néerlandais n’étaient pas les seuls en quête d’un avenir au sein de la Légion. Des vétérans des nouvelles guerres auxquelles les Pays-Bas participaient se sont aussi enrôlés. Après les guerres aux Indes néerlandaises et en Nouvelle-Guinée et la guerre de Corée, la plupart des soldats qui ont ainsi été en contact avec les opérations militaires sont rentrés chez eux. Pour certains, le retour à la paix était cependant devenu impossible, et la Légion leur offrait ce qui leur manquait à la maison.
Jan Niezen était ouvrier du bâtiment, mais il étouffait dans la vie civile. Après sa mission en Corée en 1950, il savait ce qu’il voulait: retourner au combat. De retour aux Pays-Bas, il n’a pas attendu longtemps pour entrer dans la Légion. En 1953, au moins quatre jeunes gars tout juste rentrés de Corée n’ont pas attendu non plus: ils ont déserté l’armée néerlandaise pour vivre encore plus d’action dans les rangs de la Légion étrangère.
Et à vrai dire, il en est encore ainsi. Les vétérans des missions de maintien de la paix de l’ONU peuvent parfois ne pas retrouver leurs marques lorsque leur mission est terminée et chercher une échappatoire dans la Légion. Mais aussi les insatisfaits, les curieux, les aventuriers, les divorcés et les cœurs brisés s’engagent dans la plus célèbre armée du monde. Là, ils doivent travailler dur, mais un nouvel avenir se trouve au bout de leurs efforts.
Rob van Bezouwen, par exemple, n’avait pas encore 18 ans lorsqu’il a quitté son travail dans la batellerie pour une fille. Le temps des amours terminé, en 1974, il s’est engagé dans la Légion. Le Brabançon Marco Paans a quant à lui découvert pendant son service militaire à quel point il trouvait l’armée intéressante. Après un moment passé sur les canaux puis en mer à bord d’un dragueur, il a entendu dire en 1991 que la Légion étrangère existait encore, et il s’est engagé.
Pour la Légion étrangère elle-même, peu de changement
Et qu’en est-il de la Légion étrangère de nos jours? En France, il y a un dicton: «Un légionnaire mort, c’est un Français vivant!» Tout est dit. Tout le monde est bienvenu à la Légion. L’une des premières tâches de la Légion étrangère, qui consiste à tenir à l’écart de la rue tous ces excellents guerriers qui sont souvent de si mauvais citoyens, est toujours accomplie. Même après sa démobilisation, un légionnaire est bienvenu dans une maison de repos pour personnes invalides à Puyloubier ou dans la maison de retraite d’Auriol. La Légion étrangère aime ses soldats, et tous ces hommes sans pays sont ici des compatriotes.
Guerre en Ukraine : « Nous sommes sans nouvelle d’une vingtaine de légionnaires ukrainiens »
Selon le Colonel Antoine Fleuret, chef d’État-major du commandement de la Légion étrangère, aucune tension n’a été signalée entre des soldats d’origine ukrainienne et ceux venant de Russie
La Légion étrangère compte dans ses rangs quelque 700 soldats d’origine ukrainienne et 300 natifs de Russie.
Dès le moment où ils s’engagent les légionnaires n’ont plus le droit de se battre pour un autre pays que la France, y compris leur patrie d’origine.
Une permission à titre exceptionnelle a été mise en place pour permettre aux soldats ukrainiens d’aller mettre en sécurité leurs proches.
Un banal contrôle pour des passagers qui l’étaient beaucoup moins. Le week-end dernier, quatorze légionnaires ukrainiens ont été arrêtés dans le 16e arrondissement de Paris à bord d’un bus immatriculé en Pologne en partance pour la frontière ukrainienne. Qu’allaient-ils faire là-bas ? Mettre à l’abri leurs familles ou se battre pour leur patrie d’origine, ce qui est pourtant strictement interdit dès l’instant où on intègre ce corps de l’armée de Terre. Une enquête interne a été ouverte. 20 Minutes fait le point avec le Colonel Antoine Fleuret, chef d’État-major du commandement de la Légion étrangère.
Tous les légionnaires arrêtés à bord de ce bus devaient être reçus par leur commandement pour faire un point sur leur situation. Qu’en est-il ?
Parmi les 14, seuls trois sont actuellement en absence irrégulière, c’est-à-dire que nous ne savons pas où ils sont ni ce qu’ils font. En clair, ils désobéissent aux ordres. Les onze autres se sont vus accorder une permission à l’étranger pour aller mettre à l’abri leurs proches. Pour eux, il s’agissait avant tout de régulariser leur situation.
Que risquent ceux dont vous êtes sans nouvelle ?
Toutes les situations seront étudiées au cas par cas. Combien de temps sont-ils restés sur place ? Est-ce la première fois qu’ils partaient ainsi ?… Ils encourent jusqu’à la radiation. A partir du moment où ils s’engagent dans la Légion, ils s’engagent au service de la France et n’ont donc pas le droit de se battre pour un autre pays, même leur patrie d’origine. De même en tant que militaire, ils sont soumis à certaines restrictions en matière de circulation. En ce moment, par exemple, le ministère des Armées nous interdit de nous rendre en Ukraine, en Russie ou en Biélorussie, sauf dans le cadre d’une mission évidemment. La difficulté, c’est que nous n’avons pas les moyens d’enquêter sur le terrain pour savoir précisément où ils étaient et ce qu’ils ont fait.
Avez-vous noté un nombre élevé de déserteurs depuis le début du conflit ?
Le terme de « déserteur » désigne la fin du processus mais nous sommes actuellement sans nouvelle d’une vingtaine de légionnaires ukrainiens sur les quelque 700 que nous comptons dans nos rangs. Ce n’est pas un pic historique. Pendant la guerre de Yougoslavie, nous étions sur des volumes bien plus élevés. Je pense que c’est également lié au fait que très rapidement nous avons pris des mesures pour aider les légionnaires qui le souhaitaient à mettre à l’abri leurs proches.
Des tensions vous ont-elles été rapportées entre légionnaires ukrainiens et russes ?
Non, aucune. Nous ne nourrissions pas de crainte particulière à ce sujet mais des réactions humaines et émotionnelles ne sont jamais exclues. En l’occurrence, ce qui nous est remonté ce sont plutôt des gestes de fraternité entre légionnaires. C’est peut-être le signe qu’ils commencent à dépasser leurs patries d’origine.
Vous avez rapidement autorisé les légionnaires ukrainiens à se rendre à la frontière pour aider leurs proches. Combien en ont bénéficié ?
Environ 110, selon le dernier décompte. Certains sont déjà rentrés, d’autres, au contraire, ne sont pas encore partis. Autant les chefs de corps ne nous ont pas signalés de tensions spécifiques, autant ils ont rapporté la vive inquiétude de ces militaires pour leurs proches. Raison pour laquelle nous avons mis en place cette permission à titre exceptionnel d’une quinzaine de jours qui permet aux légionnaires de se rendre à la frontière, notamment polonaise ou roumaine, pour aider leurs familles à se mettre à l’abri.
Certains sont rentrés en France avec leurs proches…
La majorité d’entre eux ont mis leurs familles à l’abri au sein de la communauté ukrainienne en Pologne, en Roumanie, parfois en Allemagne. Beaucoup ne souhaitaient pas trop s’éloigner de la frontière afin de pouvoir retourner dans leurs pays dès que possible. Mais une quinzaine de légionnaires ont rapatrié leurs familles en France, soit environ cinquante personnes. La majorité est actuellement dans le centre d’hébergement de la Légion étrangère de La Ciotat qui sert d’ordinaire pendant les mouvements estivaux. Ça leur permet de retrouver un premier havre de paix, de récupérer un petit peu, de bénéficier de la solidarité légionnaire. C’est une situation transitoire, nous sommes également en lien avec l’Ordre de Malte pour justement préparer un accueil plus durable de ces familles.
Si des troupes devaient être envoyées se battre en marge de ce conflit, les légionnaires ukrainiens et russes seraient-ils d’emblée exclus ?
Non, il n’y a pas de règle en la matière. Par coutume, on prend toujours le soin de s’assurer que l’engagement d’un légionnaire dans son pays ou à proximité ne poserait pas de problèmes à lui comme à ses proches. C’est vraiment du cas par cas.
Agde : la Légion Etrangère débarque au Fort de Brescou
Fin des exercices intensifs en milieu aquatique pour la Légion Etrangère.
Depuis trois semaines, les membres de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère ont réalisé un stage sur les terres portiragnaises.
Après Portiragnes… Agde
Cette formation s’inscrit dans le cadre de la spécialisation amphibie et sert à améliorer leurs compétences lors des déplacements nautiques. Les manœuvres étaient étendues à la commune d’Agde, et certains exercices ont été effectués à La Tamarissiere avec la prise nocturne d’un bunker, ou encore au Fort de Brescou.
L’insigne de la Légion
Ce 11 février, en présence des élus des deux villes, les recrues ont reçu leur insigne de la Légion, sous les ordres du Général Eric Ozanne commandant la 6e brigade légère blindée et commandant de la base de défense de Nîmes-Laudun-Larzac.
Portiragnes : la Légion étrangère s’installe pour trois semaines
Depuis quelques jours, des militaires de la Légion étrangère sont installés au niveau du centre de loisirs de Portiragnes.
Pendant trois semaines, les membres de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère vont réaliser un stage sur les terres portiragnaises. Cette formation s’inscrit dans le cadre de la spécialisation amphibie et sert à améliorer leurs compétences lors des déplacements nautiques.
Le 28 janvier, la maire de Portiragnes, Gwendoline Chaudoir, s’est rendue sur place pour assister à l’entraînement et visiter les installations des légionnaires. Une rencontre avec les adolescents de l’Espace jeunes est prévue ce mercredi.