AALEME

Légionnaire toujours...

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2017




La Bible

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Notes de route : Maroc-Algérie-Tunisie - Eberhardt Isabelle - 1908

 

Au crépuscule, le dimanche, l'ivresse montait, dans Djenan-ed-Dar, et l'alcool roulait sa folie triste et ses chants d*exil à travers les cantines et les rues de sable.

Il y avait pourtant un coin tranquille, où j'allais m'isoler, aux heures où je n'éprouvais plus le besoin douloureux d'errer parmi les groupes, de me plonger en pleine géhenne..
.
C'était derrière l'unique café maure, sur un vieux banc boiteux qu'étayait un bidon à pétrole. Là, plus de bruit, plus rien. Une petite vallée nue, une dune basse et, derrière, l'incendie du jour finissant,

,De la salle enfumée, des mélopées arabes, des plaintes lentes de chalumeaux, des lamentations de rhaïta venaient, se perdant dans le silence.

On était bien là, pour s'étendre et rêver, en une dispersion délicieuse de l'être.

.... Une fois, je trouvai un légionnaire assis sur mon banc. Figure germanique et blonde sous le fort haie du Sud, regard réfléchi, presque triste.

Au bout d'un instant s'engagea la conversation, par petites phrases d'abord.

Pour répondre à l'étonnement du légionnaire d'entendre un Arabe lui parler, tant bien que mal, la langue de chez lui, je contai une histoire quelconque.

Alors il se mit à évoquer des réminiscences lointaines, faisant passer devant moi, avec un certain art inconscient, toute une épopée de vie gâchée, de trimardage à travers le monde, qui me le rendit sympathique.

Né à Dusseldorf, étudiant en droit, il avait été pris, à vingt ans, d'un invincible besoin de voyages et d'aventures. Il s'était engagé. On l'avait envoyé en Chine, sous les ordres du maréchal de Waldersee.

Un jour, il avait déserté, sur la route du retour, par dégoût de la caserne. Il avait été tour à tour saltimbanque dans les ports chinois, scribe dans un consulat, puis matelot. Enfin, cinq ans après avoir quitté sa ville natale, il était venu échouer à Alger, sans ressources, et s'était engagé dans la légion.

Auguste Seemann revivait sans regret les années qui s'étaient écoulées. Sa vie était gâchée, c'était vrai, mais après tout qu'importait ? Il ne s'était pas ennuyé ; il avait vu du pays ; il connaissait maintenant les hommes et les choses.

... Nous devînmes vite camarades, le déserleur et moi, et, presque toutes les fois que je venais à Djenan-ed-Dar, il s'empressait de me rejoindre au café maure, qu'il préférait aux cantines tumultueuses, car il ne buvait pas.

Un soir, Seeman, me dit : — Le malheur ici, c'est qu'on ne trouve rien à lire. . jamais, même un journal I On s'abrutit à vivre comme des bêtes. Il ferait bon, à cette heure, lire ici, ensemble, en prenant le café.

Il eut comme une hésitation. — J'ai bien un livre... Mais voilà, toi, tu n'es pas chrétien, et tu ne voudrais sans doute pas...

Je lui parlai de la proche parenté de l'Islam et du vieux judaïsme, de leur même farouche monothéisme. Alors, tout joyeux, il courut à la vieille redoute, dans sa fruste chambrée de toub croulante.

Quand il revint, il déplia pieusement un très ancien foulard de cachemire jaune.

La reliure de maroquin noir de sa Bible s'illustrait d'une croix couchée obliquement sur une aube d'or, un large soleil se levant sur un vague horizon obscur.

Des noms allemands et des dates déjà anciennes rappelaient des souvenirs de jadis, écrits en belles lettres gothiques, sur la garde jaunie du livre. Entre les feuillets minces, usés, des fleurs naïves pâlissaient, pensées, églantines, violettes mortes, tombant en poussière, cueillies sur des prairies lointaines.

— C'est la bible que le pasteur de chez nous a remise à ma mère le jour de son mariage. C'est tout ce que j'ai gardé d'elle et de la chère maison là-bas...

Un instant, la voix du légionnaire parut trembler un peu. Puis, ouvrant le livre sur les lamentations et les prophéties de destruction du grand Isaïe, il lut gravement, psalmodiant presque.

... Sur le désert vide, plongé en des transparences roses, le soir s'allumait.

D'un horizon à l'autre, une houle de flamme pourpre roulait à travers le ciel vert et or. La voix lente du soldat scandait les versets, et sa langue septentrionale sonnait étrangement à cette heure et dans ce décor.

Le petit livre noir, talisman touchant rapporté des brumes du Nord où des siècles d'exil en avaient faussé et pâli la splendeur, redevenait peu à peu le livre d'Israël, conçu sur la terre semblable, aussi aride, de l'antique Judée resplendissante.

"" Et, dans le dernier rayonnement rouge du soir, sur la dune basse, des armées et des tribus blanches passèrent, et des silhouettes de prophètes aux yeux âpres et ardents s'agitèrent...

Puis le légionnaire referma son livre, et le soir s'éteignit sur le désert violet où s'étaient dissipées les visions de la Bible.


Légionnaires

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Notes de route : Maroc-Algérie-Tunisie - Eberhardt Isabelle - 1908

 

Un jour d'adieux sur le quai encombré de la gare. Avec un regard mélancolique sur les légionnaires affairés qui passaient et repassaient devant nous, un vieil officier de la légion me disait : — Tas de repris de justice, d'évadés du bagne, de sans patrie... que sais-je, moi I voilà comment on juge généralement la légion. Certes, nous avons là pas mal d'épaves, de naufragés de la vie, quoi ! et c'est vrai que les légionnaires boivent sec et que leur ivresse est souvent terrible.

Mais, que diable I il n'y a pas que cela, et les hommes n'ont pas que des défauts. Ah ! si à côté de tout ça on connaissait leur dure vie, toujours dans des bleds où on manque de tout et où on meurt, et où il n'y a surtout pas de galerie pour vous encourager et vous admirer ! Voilà, tenez, nous remontons de Ben-Zireg, où nous avons bâti et défendu le poste et où, pendant des mois, nous n'avons pas été tranquilles un seul jour, où nous avons laissé du monde... Eh bien, savez-vous bien ,que c'était pour nous reposer qu'on nous y avait envoyés. Et maintenant, à peine relevés, nous allons au Tonkin... Voila !...

Et le vieil officier esquissa un geste vague, un geste arabe qui semblait dire : Mektoub !... Qu'il en soit ce qui est écrit...

... Quelques jours auparavant je les avais vus rentrer, ces légionnaires, du détachement de Ben-Zireg. C'était sur la dune basse, derrière Beni-Ounif, d'où on domine la route de l'Ouest, par une après-midi claire d'hiver saharien, dans une pâleur, une langueur attristée des choses.

D'abord, quelques chameaux disséminés, quelques bach-hamar, quelques spahis, surgirent de la vallée de pierre.

Puis les légionnaires vinrent, desséchés et tannés, l’œil cave, fiévreux, leurs capotes déteintes et usées, avec leurs vieux équipements fatigués, couverts de poussière.

Leurs officiers se penchaient sur les selles pour serrer la main aux camarades venus au-devant d'eux.

Et ils avaient, eux aussi, dans les yeux, la joie intense de revoir ce coin de Beni-Ounif, comme s'ils étaient rentrés dans une capitale de rêve, après des mois d'exil.

... Ils étaient beaux ainsi, avec leurs hardes de peine, dans la gloire du jour calme, les légionnaires devenus farouches au fond des hamada lugubres... Très peu semblables surtout aux soldats de parade caracolant ou évoluant inutilement sur le pavé des villes amies...

Dans la menace et la splendeur morne des horizons, sur cette terre berceuse et mortelle où leur vie est âpre et sans joie, les soldats prennent une autre allure.


Soldats d'El Moungar

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Notes de route : Maroc-Algérie-Tunisie - Eberhardt Isabelle - 1908

 

Je monte à l'hôpital, dans la redoute qui domine la ville (1).

Grands bâtiments en briques rouges, entourés de galeries à arcades. Les blessés d'El-Moungar errent à l'ombre, avec des pansements de linge très blanc, dans le désœuvrement de leur convalescence.

Deux ou trois Français, parmi ces étrangers... le reste, Allemands ou Italiens : rudes figures culottées, sourires avenants.

Un peu fiers d'être « interviewés » — un mot qu'on leur a appris — ils sont pourtant intimidés.

Alors, bien militairement, ils finissent par m'adresser à leur chef, le caporal Zolli.

Jeune, grand et mince, portant avec aisance la tenue grise de l'hôpital, il parle un français correct, parfois même élégant. Lui, habitué, ne se trouble pas.

Clairement, vivement, il me raconte la halte imprudente, sans aucune précaution, dans la vallée entre El-Moungar et Zafrani, l'insouciance fatale du malheureux capitaine Vauchez qui disait en riant qu'il irait en bras de chemise au Tafilalet, et cela quelques jours avant sa mort...

Le caporal atteste pourtant la belle crânerie calme du capitaine qui, mortellement blessé, trouva la force d'écrire quelques mots au crayon pour envoyer prévenir le capitaine de Susbielle, à Taghit.

Dans le récit du caporal passe aussi la mélancolique silhouette de cet officier danois, le lieutenant Selkauhausen, qui était venu servir à la légion étrangère, avec son grade, pour s'instruire, et qui est allé mourir là-bas, dans ce coin ignoré du Sud-Oranais.

— Il paraît que le lieutenant était fiancé dans son pays, ajoute le caporal. C'est égal, c'est bien triste, cette mort-là !

Zolli sait faire revivre les affres de cette journée de lutte acharnée, inégale, loin de tout secours. 11 est modeste, n'exagérant pas son propre rôle, avouant la blessure de sa main droite qui, dès le début, l'a empêché de tirer.

Ancien soldat du général Menotti Garibaldi, en Macédoine, Zolli aime la guerre : il s'arrange toujours pour être où on se bat.

Parfois, les hommes, plus frustes, s'enhardissent, risquent un mot, quelque souvenir simple et poignant ou quelque plaisanterie sur leur propre infortune.

— On a eu bougrement soif, ce jour-là, dit l'un d'eux qui ne semble pas se souvenir d'autre chose. Et, comme i n'y avait pas d'eau, on s'est envoyé pas mal de litres de vin pur, le soir, quand ç'a été fini. Alors, ça nous a tapé dans le plafond, et ça fait qu'on était un peu soûls.

Très sympathiques, ces pauvres diables qui ont souffert et failli mourir pour des affaires qui ne sont pas les leurs, et qui les laissent profondément indifférents.

Au rez-de-chaussée, une petite salle peuplée de tirailleurs malades.

Là, couché parce qu'il s'ennuie, Mouley Idriss, un grand mokhazni bronzé, musclé, sec, avec une figure régulière et énergique de nomade.

Ce mokhazni fut blessé quelques jours avant El-Moungar, par un djich (2). Très primitif et d'abord très fermé, Mouley Idriss finit pourtant par se rassurer et par sourire. Il exprime ce que pensent tous les Arabes du Sud-Ouest. Pour eux, il n'est question ni de guerre avec le Maroc ni surtout de guerre sainte. La région a toujours été bled-el-baroud (pays de la poudre), et les tribus de la vague frontière se sont toujours razziées les unes les autres. Mouleyidriss désigne l'ennemi d'un nom significatif : el khian, les voleurs, les bandits. Il considère les opérations militaires actuelles comme des contre-razzias et des représailles sur les djiouch, tout simplement.

Cela explique bien pourquoi les auxiliaires indigènes si précieux, mokhazni, goumiers, cavaliers-courriers, sokhar (3), dont la plupart sont recrutés parmi les nomades du pays, n'éprouvent aucune répugnance à combattre les pillards, et donnent l'exemple d'une valeur, d'une endurance et d'un dévouement au-dessus de tout éloge.

Mouley Idriss, sans insister sur ce qu'il a eu à souffrir de la part de l'ennemi, réprouve énergiquement les actes de ceux qu'il appelle des coupeurs de routes, des chacals.

Au fond, il ne doit pas désirer bien sincèrement que tout cela prenne fin : il est nomade, donc homme de poudre, et il aime se battre.

Mouley Idriss appartient au makhzen de Sidi Mouley ould Mohammed, agha des Amour d'Aïn-Séfra, l'une des personnalités indigènes du Sud-Ouest les plus sympathiques et les plus dévouées à la cause française.

Tandis que je cause avec Mouley Idriss, ses compagnons, tirailleurs, nous entourent.

A moitié dévêtus, avec leurs défroques d'hôpital qui leur vont mal et leur tour de tête rasé, ils sont drôles. Ils ont des gamineries et des éclats de rire qui contrastent avec leurs robustes carrures et leurs visages mâles.

Tout ce petit monde souffrant attend avec impatience le jour où, même mal guéris, on voudra bien les laisser sortir : les Arabes considèrent l'hôpital comme un lieu funeste, comme une prison.

 

(1) Isabelle Eberhardt, souffrante des fièvres du Sud, devait entrer un an plus tard, en revenant du Maroc, à l'hôpital d'Aïn-Sefra Elle y passa un mois et n'en sortit convalescente que la veille de la catastrophe du 21 octobre 1904 où elle trouva la mort. L'hôpital d'Aïn-Sefra, placé sur la hauteur, n'eut aucunement à souffrir de l'inondation qui ruina le village.

(2) Djichy au pluriel djioiich, petite bande de pillards armés.

(3) Sokhar, conducteur de chameau, caravanier.


Cimetière du Petit Lac - ORAN

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Association « Les Amis de Cumières » Les étrangers au service de la France ; Journée de commémoration du 8 octobre 2017.

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Libérateur et Père de la Légion

Commémorations du Centenaire de la reprise de Cumières et Regnéville par le Régiment de Marche de la Légion Étrangère

Hommage à la Légion étrangère

JMO du RMLE 20 et 21 août 1917.


JMO du RMLE 20 et 21 août 1917.

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Décès du général Simonin : figure de la résistance jurassienne et ancien d’Indochine et d’Algérie

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http://didierchalumeau.fr/

Publié le 26 octobre 2017

C’est un grand soldat et un grand Français, un des ces héros discrets de la résistance,  qui a été conduit à sa dernière demeure ce mardi 24 octobre 2017 à Aubais ( Gard) où il résidait.

Les honneurs militaires ont été rendus au général Simonin par le 2 e REI (Photo aimablement fournie par la famille)

Les légionnaires du 2e REI, lui ont rendu les honneurs militaires à Gallargues-le-Montueux (30660) et porté le cercueil de cet ancien officier qui avait servi dans la légion et qui portait encore fièrement son béret vert.

Le général Simonin était un ancien légionnaire et était grand officier de la légion d’honneur ( Photo famille Simonin)

Né à Tourcoing en 1920 d’une mère nordiste et d’un père Jurassien,   le général Paul Simonin vivait depuis de nombreuses années dans le Gard et était d’ailleurs président des médaillés de la résistance du Gard et membre de l’amicale des anciens enfants de troupe du Gard dont il était le doyen et le président d’honneur.
Fils d’un grand blessé de guerre, il a rejoint les enfants de troupes et a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet. « Enfant de la Patrie »,  itinéraire d’un enfant de troupe pendant la Deuxième Guerre Mondiale ».

Livre Enfant de la Patrie »

Admis au collège militaire d’Autun  à Autun à 13 ans, il y puisera des valeurs et une grande force mentale. « C’est dans ce creuset que va se forger la personnalité de Paul Simonin » peut on lire dans son éloge funèbre retraçant son parcours.  Il rejoindra ensuite les classes préparatoires du  lycée militaire de la Flèche et réussit le concours de Saint-Cyr avec un 19 en géographie!

Il était l’un des derniers membres de la promotion de Saint-Cyr  « Amitié Franco britannique » (1939-1940). Cette promo particulière de 762 officiers qui a perdu 163 des siens au combat pour la France qui est entrée de plein pied dans la guerre a d’ailleurs fait l’objet d’un film.

En avril 1943, il rejoint la résistance,  un choix  » dans sa logique d’enfant de troupe » aimait-il à dire et est membre de l’ORA, organisation résistance de l’armée.

Il est arrêté deux fois par la gestapo et s’échappe deux fois. Le 2 mars 1944,  il échappe une troisième fois  à la gestapo, qui le recherchait comme un dangereux terroriste. Il commande en fait le district FFI de Bletterans, la capitale de la Bresse jurassienne d’où son père était originaire.

A la libération, le 1 er Bataillon du Jura est intégré au  159 ème RIA , le régiment de la neige qui part en Alsace et dans le Briançonnais.

Il est fait chevalier de la légion d’honneur en 1945 à titre exceptionnel avec une citation élogieuse

Jeune officier, modèle de discipline et de dévouement, qui s’est distingué dès 1943 au cours de la réception des parachutages. Avec une énergie prudente, intelligente et acharnée, après avoir échappé à une arrestation a organisé dans le district de Bletterans une troupe admirablement disciplinée , d’une ardeur combattive exceptionnelle.  Du 6 juin 1944, jusqu’à la libération du Jura, s’est dépensé sans compter harcelant l’ennemi jusqu’à lui rendre intolérable la circulation dans son district.  A participé courageusement à toutes les opérations importantes dans le département, particulièrement : attaque de la 157 ème division allemande, prise de Lons-le-Saunier le 25 août 1944 et prise de Dôle le 7 septembre 1944″.

De cette période de la résistance qui lui a valu la médaille de la résistance, Il a également écrit un livre sur la résistance en Franche-Comté,  » des Francs-Comtois dans la résistance »

Des Francs-comtois dans la résistance : Paul Simonin était bien placé pour en parler ayant joué un rôle important ( Capture d’écran D.C)

Puis, c’est l’Indochine. Paul Simonin rejoint la légion étrangère  et commande la 15e Compagnie du 4/13e D.B.L.E ; bataillon jauni, en Cochinchine de 1951 à 1953. De cette « période » exaltante qui lui valu « le mal jaune »,  le capitaine Simonin, avait tiré un livre écrit d’après ses notes prises au quotidien : « Les bérets blancs de la légion en Indochine ».

Paul Simonin a écrit un livre sur son expérience de commandant d’une compagnie de bérets blancs en Indochine (capture d’écran D.C)

Dans ce livre (*)  il retrace son expérience à la tête d’une compagnie de « bérets blancs », des Vietnamiens d’origine khmère engagés volontaires. Dans cet ouvrage, Paul Simonin raconte comment il s’est servi de son expérience dans la résistance pour lutter contre le vietminh en mettant en oeuvre une guérilla respectant les droits de l’homme bien avant l’ingérence humanitaire et battant en brèche les clichés sur cette guerre « coloniale ».

Il commande ensuite une compagnie du 68 ème bataillon  vietnamien.  Dans son parcours qui a été retracé lors de son éloge funèbre, il est dit « qu’il se bat au Cambodge contre le communisme aux côtés d’une population particulièrement attachante, mettant en oeuvre les notions de solidarité acquises chez les enfants de troupe. Il va ainsi créer des postes sûrs pour que des familles y trouvent le repos et y vivent en parfaite harmonie avec les soldats « .

Il sert aussi en Algérie où » sa passion de l’homme, du progrès social et du développement resteront le fil directeur de son engagement  sans jamais nuire à la réussite de sa mission de combat ».

Le général Simonin, a aussi été instructeur à cinq reprises notamment et il en était fier, au lycée militaire d’Aix-en-Provence où il a commandé une compagnie mais aussi à l’école d’application de l’infanterie de Montpellier.

Après le service actif, il a beaucoup participé à la vie associative, comme président d’honneur de la section des Gard des anciens enfants de troupe et comme membre du CADIR, ( comité des associations de déportés, internés, et résistants) il était chargé des conférences dans les établissements scolaires et de l’organisation du concours  de la résistance et de la déportation. Il était aussi un fidèle de l’amicale du 1 er bataillon du Jura du 159 ème RIA et avait d’ailleurs présidé l’assemblée générale en 1985 à Poligny dans le Jura. ( où l’auteur de ces lignes, alors appelé au 15/9 l’a accompagné) .

(*) Cet ouvrage édité chez Albin Michel a été préfacé par Jean-François Deniau, de l’Académie française, lui même ancien combattant en Indochine en 1947-1948 et titulaire de la croix de guerre des T.O.E.

Le général Paul Simonin, promu officier de la légion d’honneur à titre exceptionnel en 1956 avait élevé à la dignité de grand officier en 2009. Il était notamment titulaire de la croix de guerre 39-45 avec trois citations dont une avec palme de la croix de guerre des TOE avec quatre citations, de la croix de la valeur militaire avec trois citations dont une avec palme et de la médaille de la résistance.


Obsèques du Général Paul SIMONIN

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Souvenirs de ma vie 1837 - 1908 - Général Zédé

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24 octobre 1942...Meurt le Lcl Amilakvari à El Alamein, figure mythique de la Légion étrangère !

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Publié le 24/10/2017

 

 

Né le 30 octobre 1906 à Gori, le jeune Dimitri Amilakvari connut les journées exaltantes de l'indépendance de la Georgie, qui se détache en 1918 de l'ensemble des territoires de la Russie, puis viennent les jours sombres de l'intervention de l'Armée Rouge qui instaure en 1921 dans sa Patrie, le régime soviétique. Sa famille est contrainte de quitter son pays, gagne Constantinople, puis vient s'installer en France, son caractère se trempe aux souffrances de l'exil et au travail manuel nécessaire pour vivre.

En 1924 il entre à Saint-Cyr et appartient à la promotion du Rif ; nommé Sous-Lieutenant, il rejoint la Légion. Muté en 1929 au 4ème Etranger, il sert sous les ordres du Colonel Catroux et participe en 1932 aux opérations de pacification du Maroc, dans le Haut Atlas. Deux fois cité pour son courage il a su s'imposer à ses hommes, ses camarades, ses chefs, par son prestige, sa droiture, son idéal ; aimé de tous il est devenu une figure du Régiment. Il appartient à la Compagnie du Capitaine Koenig quand il quitte le Maroc.

Le 20 février 1940, le capitaine Amilakvari est affecté au 2e Bataillon du Groupement de haute montagne, quelques semaines avant de recevoir la nationalité française. Pendant la campagne de France, il prend part avec la 13e Demi-brigade de Légion étrangère aux opérations du corps expéditionnaire en Norvège, en qualité de commandant de la compagnie d'accompagnement du 2e Bataillon en Norvège, il confirme sa valeur au combat par trois nouvelles citations et la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. De retour en Bretagne le 16 juin 1940 avec le corps expéditionnaire et devant l'impossibilité de reprendre le combat sur le sol français, il s'embarque le 19 juin de Saint-Jacut de la Mer avec quelques officiers de la "13", dont son chef, le colonel Magrin-Vernerey. A Jersey, la petite troupe est prise en charge par un cargo et parvient en Angleterre le 21 juin 1940. Ayant choisi après l'armistice de s'engager dans les Forces françaises libres, Dimitri Amilakvari reste à la Légion étrangère.

Les Bataillons ont échappé de justesse à la capture, à Dinan, embarqués à Brest, ils arrivent en Angleterre le 20 juin et campent près de Liverpool. Là nous prenons connaissance de l'Appel lancé par le Général de Gaulle, Magrin-Verneray (alias Monclar), Koenig, Amilakvari, résistent aux sollicitations des Chefs militaires qui nous pressent de partir au Maroc, ils entraînent derrière eux 1100 Légionnaires, sur les 15000 hommes présents en Angleterre, ceux-ci forment le "noyau des Forces Françaises Libres". Le Colonel déclare "nous saurons tirer les dernières cartouches au nom de la France, pour son honneur et la fidélité à la parole donnée". Koenig est prêt à servir même dans l'armée britannique, Amilakvari déclare " je dois tout à la France, ce n'est pas au moment où elle a besoin de moi que je l'abandonnerai ". Et le 14 juillet notre Capitaine défile à Londres,en tête des Légionnaires devant le cénotaphe du soldat inconnu, puis dépose une gerbe au pied de la statue du Maréchal Foch, sur le ruban tricolore est écrit " passant, va dire à la France que la Légion Etrangère est là ".

De Londres, il part le 31 août 1940 pour Dakar dans le cadre de l'opération "Menace" visant au ralliement de l'AOF à la France libre. Après l'échec devant Dakar, il refuse de participer à la prise du Gabon pour ne pas avoir à tirer sur des Français. Après le ralliement du Gabon en novembre 1940, il rejoint l'Erythrée via le Cameroun. Au sein de la Brigade d'Orient, il commande la compagnie d'accompagnement du 1er Bataillon de Légion étrangère qui prend une part active à la victoire de Keren le 27 mars 1941 puis à la prise de Massaouah le 8 avril. Dimitri Amilakvari participe ensuite à la campagne de Syrie en juin 1941 au cours de laquelle il est nommé chef de bataillon (le 25 juin). Le 25 septembre 1941, il est promu lieutenant-colonel après avoir reçu, le 16 septembre, le commandement de la 13e DBLE qui comprend alors trois bataillons. Formidable entraîneur d'hommes, il s'attache alors à réorganiser son unité et à la préparer à la guerre du désert. Le 19 octobre 1941, à Homs en Syrie, il reçoit des mains du général Catroux le drapeau de la "13".

Au début de 1942, commence la campagne de Libye, dès la fin mars, le lieutenant-colonel Amilakvari commande une Jock column (groupement tactique constitué d'éléments d'infanterie motorisée, d'une batterie d'artillerie tractée, d'un peloton d'automitrailleuses, d'une section de canons antichars de 75 mm et d'éléments légers de DCA, du génie et de transmissions radio) dans le désert de Libye. Du 26 mai au 11 juin 1942, à Bir-Hakeim, il est l'adjoint du général Koenig, commandant la 1ère Brigade française libre, et ne cesse de se porter volontairement dans les endroits les plus exposés pour renseigner le commandement et redresser la situation. A la tête d'une Jock column, il attaque un détachement de chars allemands le 31 mai, en détruisant cinq. Dans la nuit du 10 au 11 juin, il sort de la position de Bir-Hakeim dans la voiture du général Koenig. La Croix de la Libération lui est remise par le général de Gaulle au camp de El Tahag (Egypte) le 10 août 1942.

Sept semaines plus tard, au moment de la bataille d'El Alamein, en Egypte, le lieutenant-colonel Amilakvari se trouve à la tête de sa demi-brigade réduite à deux bataillons. Il est chargé du Groupement A de la 1ère Brigade française libre et doit assurer l'effort principal devant permettre d'enlever le piton de l'Himeimat qui s'élève à 80 mètres. Une partie du plateau est occupée mais au matin du 24 octobre 1942, les chars allemands attaquent et le repli est décidé. Le Colonel est triste, il a laissé au flanc de l'Himeimat quelques blessés, ceux-ci rassemblés par l'Adjufant-Chef Branier combattront jusqu'à épuisement de leurs munitions, leur chef se fera sauter la poitrine avec une grenade pour ne pas être capturé. Le 2/13 progresse, le Capitaine Arnault en tête, en serre-file le Colonel et le Docteur Lepoivre. L'ambiance est lourde, le Colonel a perdu sa pèlerine. Deux stukas survolent, mitraillent, personne ne bronche. Mais le Blindé léger, qui sert d'observatoire à l'Officier d'Artillerie britannique, vient à eux. Il a été renvoyé par le Général Koenig à qui il était allé de sa propre initiative rendre compte. Il veut prendre à son bord le Colonel pour le ramener, Amilakvari répond " ma place est à la Légion, au milieu de mes hommes " et le 105 ennemi qui avait cessé de tirer reprend, l'automitrailleuse est à peine partie qu'un obus explose au milieu du petit groupe. Amilakvari s'est retourné au bruit, un éclat l'a atteint à l'œil, il s'abat, porte ses mains à sa tête, en râlant. Le Docteur Lepoivre est blessé dans le dos, il est 10 heures. Les chars allemands approchent, le char de l'Aspirant Touny vient à eux. Le Colonel et le Docteur sont hissés sur la plage arrière. " Je maudirai les Anglais si je ne termine pas la guerre sur un char " avait-il déclaré à ses chefs, ceux-ci lui avaient promis de satisfaire son désir et la 13 méritait bien de devenir une Unité Blindée, " mais les promesses " disait Monclar, " n'engagent que ceux à qui elles sont faites ". Et c'est sur un char que le Colonel revient mortellement blessé.

En ce soir de bataille du 24 octobre 1942, quatre légionnaires portent sur l'épaule le corps de leur chef, que le Général Koenig veut veiller dans sa tente. Dans le soleil rouge du couchant les Légionnaires d'escorte ont allumé des torches pour l'accompagner. On entend les Artilleurs tirer des salves à intervalles réguliers : c'est à la fois grandiose et infiniment triste. Ainsi mourut le Lieutenant-colonel Amilakvari, Prince Georgien, Compagnon de la Libération. Il est enterré sur les pentes du Quart el Himeimat puis son corps est transféré au cimetière militaire d'El Alamein .Son képi taché de sang et l’éclat d’obus qui le blessa mortellement sont gardés au musée de la Légion à Aubagne.

Chevalier de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération (décret du 9 septembre 1942), Croix de guerre 1939-1945 avec 4 palmes (5 citations), Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (2 citations), Médaille des évadés, Médaille coloniale avec agrafe « Maroc », Croix de guerre (Norvège), Officier de l'ordre du Ouissam alaouite.


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