1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 15/11/1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 01/09/1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 06/06/1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 05/05/1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 26/04/1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 19/04/1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 16/04/1898
Mort du Capitaine Flayelle et du lieutenant Montagnole.
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 16/04/1898
NÉCROLOGIE
Le Général commandant en chef du Corps d'occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances a le regret de porter à la connaissance de la colonie la nouvelle de la mort de MM. le capitaine Flayelle et le lieutenant Montagnole, tués à l'ennemi le 12 mars 1898.
Né le 23 septembre 1858 à Saint-Nabord (Vosges), M.le capitaine Flayelle était entré à Saint-Cyr le 29 octobre 1878; il était affecté, à sa sortie de l'école, au 91e de ligne. Nommé lieutenant le 29 juillet 1885, il était classé au 21e régiment de la même arme.
Plein de vigueur, d'entrain et recherchant, dès le début de sa carrière, l'occasion de se distinguer et de faire campagne, il demandait et obtenait de servir en Algérie, où il était placé au 1er régiment de tirailleurs.
Promu capitaine le 2 octobre 1891, il était affecté au 131e régiment de ligne, à Orléans. Passé au 2e régiment de la légion étrangère, il fut promu chevalier de la Légion d'honneur le 11juillet 1896; l'année suivante, il était désigné pour servir a Madagascar. Parti de Marseille le 10 août 1896, en même temps que le Général Gallieni, il débarquait à Tamatave le 5 septembre suivant. Il faisait, à la tête de la 1re compagnie de légion, toute la campagne contre l'insurrection hova et prit une a large part à plusieurs opérations importantes. Il se distingua, en particulier, à la prise du village fortifié Nosibé ; à cette occasion, il méritait d'être cité à l'ordre du Corps d'occupation le 21 février 1897, pour : « Avoir montré une bravoure et un sang-froid dignes des plus grands éloges, le 6 février 1897, en dirigeant, sous un feu très vif, l'escalade d'une des portes du village forlilié de Nosibé, avoir ensuite très habilement dirigé la poursuite des rebelles dans la vallée de l'Ikopa et provoqué ainsi près de 3.000 soumissions en deux jours ».
Au mois d'octobre 1897, dès que la tentative de révolte des Sakalaves de la Tsiribihina fut conue à Tananarive, le capitaine Flayelle, envoyé dans le Ménabé, se portait en toute hâte au secours d'Ambiky, où il arrivait le 17 novembre Il méritait, à cette occasion, d'être cité de nouveau à l'ordre du Corps d'occupation pour: « Avoir fait preuve de beaucoup de bravoure et de sang-froid dans le commandement des deux compagnies de renfort qu'il a conduites, du 14 au 17 novembre 1897, de Bemena à Ambiky, à travers une région boisée infestée par des bandes rebelles. A constamment marché de sa personne avec la tête d'avant-garde ».
Quelques semaines plus tard, M. le capitaine Flayelle prenait le commandement des troupes de la province de Tulléar. Notre extension méthodique dans cette province ayant été, à diverses reprises, entravée par les incursions à main armée d'une bande réfugiée dans le massif boisé du Vohinghezo, il se mettait à sa poursuite. C'est au cours de cette opération, couronnée de succès, que M. le capitaine Flayelle, qui marchait avec son intrépidité accoutumée à la tête d'avant-garde, est tombé mortellement frappé sous le feu de l'ennemi, méritant d'être cité encore une fois à l'ordre du Corps d'occupation.
M. !e capitaine Flayelle était un officier du plus grand mérite; à ses remarquables qualités militaires, à une bravoure à toute épreuve, il joignait une instruction étendue, un esprit fin et lettré qui donnait le plus grand charme à ses relations. Ses chefs l'avaient en haute estime et il était aimé de ses hommes, qu'il traitait avec justice et bonté. On se rappelle qu'au mois de novembre 1896, il n'avait pas craint d'exposer sa vie pour sauver un de ses légionnaires sur le point de se noyer dans l'Ikopa; il avait été cité une première fois à l'ordre du Corps d'occupation pour ce bel acte de courage et de dévouement.
La mort de ce brillant et valeureux officier sera déplorée par tous ceux qui l'ont connu.
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Né le 31juillet 1869 a la Ravoire (Haute-Savoie), M. le lieutenant Montagnole entrait à Saint- Maixent le 1er mars 1891. Affecté, à sa sortie de l'école, au 1er régiment de légion étrangère, il faisait campagne au Soudan, du 23 février 1894 au 27 janvier 1895, et y faisait preuve de solides qualités militaires. Il était promu lieutenant le 1er avril 1895.
Désigné pour servir à Madagascar, il s'embarquait à Marseille le 10 octobre 1897 ; arrivé le 4 novembre à Tamatave, il montait à Tananarive avec un détachement qu'il conduisait peu après dans le sud, à Ihosy.
Tout dernièrement, il fut classé à la compagnie de M. le capitaine Flayelle et prit part, avec elle, à l'opération dirigée contre les rebelles du Vohinghezo.
Il marchait à la pointe de l'avant-garde, dont il avait le commandement, lorsqu'il tomba mortellement frappé à côté de son capitaine.
Le Corps d'occupation perd, en la personne de M. le lieutenant Montagnole, un officier de valeur et d'avenir, qui sera vivement regretté de ses chefs et de ses camarades.
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 14/04/1898
Le Journal Officiel de Madagascar et Dépendances du 12/04/1898
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