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La Semaine Militaire.

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Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 251095

 


Les bonnes farces de ministère de la guerre. — Libérez-moi s. v. p. — Justice pour Madagascar.

Depuis que j'ai le plaisir d'entretenir les lecteurs de ce journal des faits et des gestes du monde militaire, plus d'un a dû se demander si j'avais pour mission spéciale de rechercher les faiblesses de notre administration.

Celui qui a pensé de celle façon ne s'est pas trompé entièrement et ne peu! m'en vouloir beaucoup. Chaque critique que j'ai faite, et je procéderai de même pour l'avenir, a toujours eu pour point de départ un événement ou bien des motifs absolument contrôlables.

Et la preuve de l'un de ceux-ci, vous la trouverez., mes chers lecteurs, sur un fait que je vais raconter plus en détail.

Dans une précédente chronique, je vous ai dit qu'au cours des manœuvres dernières une commune avait, été invitée à réunir les vivres nécessaires à une troupe, qui devait arriver le lendemain ; la troupe ne vint pas là, mais allât, au contraire, où elle devait aller exactement cependant, dans une commune où,on ne l'attendait pas.

J'ai-gardé le silence sur les noms où cette aventure était arrivée. Aujourd'hui les journaux les ont livrés à la publicité, je n'ai pas à me faire le moindre scrupule en disant qu'il s'agit de Simandre (Ain); et Simandre-les-Ormes(Saône-et-Loire). Une partie du 2e régiment des dragons devait loger dans ce dernier pays ; mais c'est le maire de Simandre (Ain) qui reçut l'avis ; immédiatement tout fut mis en réquisition et on se préparait à recevoir nos soldats comme il convenait, de le faire.

Ils ne vinrent pas ; tout fut perdu et aujourd'hui ii s’agit de payer la fiole.

Pour qui sera ce quart d'heure de Rabelais ?

Pour vous et pour moi. Pour M. Toutlemonde et pour M. Budget.

Eh bien-! dusse-je passer pour plus grincheux que je le suis en réalité, je ne digère pas cela, de bon cœur. Je vois plus loin que l'erreur pécuniaire. Je.dis que si M. le Sous-Intendant X ou Y, qui a délivré la feuille de route, avait à encourir la responsabilité de son erreur, il ne l'eut pas commise.

Heureusement, que c'était la guerre pour rire, qu'il a été possible de remédier dans une grande mesure à la pénurie des vivres dans la commune de Simandre-les-Ormes.

Mais si de pareilles erreurs se produisaient quand ça serait pond'vraie, comme disait, Boquillon, je me demande si véritablement i! n'y aurait pas de quoi à... se servir du sous-intendant auteur du fait comme viande, de conserves ?

Vais-je avoir encore fort ou raison dans l'histoire suivante ? Je gage pour la dernière si tout le monde veut se mettre à la place de la victime.

Pour celle fois, ce n'est, pas moi qui parle, mais bien l'auteur du récit qui n'est, autre que le Petit Journal, reproduit par notre vénérable et grandissime confrère Le Temps : « A la fin des grandes manœuvres de septembre, un cheval du 10e dragons qui s'était blessé au pied fut reconnu par le vétérinaire du régiment hors d'état de prendre part aux exercices des derniers jours.

«..Il fut laissé dans une écurie de Villeneuve et l'officier commandant le détachement commit à sa garde un cavalier de 2e classe. »

« Les manœuvres terminées, les dragons regagnèrent Montauban, laissant à Villeneuve le cheval blessé et le garde d'écurie. »

La mairie de Villeneuve délivra quotidiennement au dragon un billet de logement pour lui, un bon de fourrage pour sa monture et tous deux commençaient à s'habituer à ce nouveau genre de vie lorsque arriva la date fixée pour la libération de !a classe.

« Notre dragon était libérable le 29 septembre dernier, mais ce jour se passa sans qu'on vint le relever de sa faction. »

«. Il écrivit lettres sur lettres à ses chefs ; toutes restèrent sans réponse et, à l'heure actuelle, il attend avec impatience la guérison de son cheval afin de pouvoir le ramener à Montauban et mettre enfin un ferme au rabiot immérité qu'il subit. »

Et si vous dites après cela que j'ai tort, le malheureux dragon, victime de l'erreur, ne pensera pas comme vous.

A l'heure où paraissent ces lignes le drapeau français flotte, depuis quinze jours, sur les murs de Tananarive. Un fleuron de plus est ajoute à la couronne de gloire de la France.

A quel prix ?

Je ne veux pas l'estimer ici. Lorsque le temps aura passé, l'histoire impartiale s'emparera de cet événement, et apprendra à ceux de la métropole le comment nos braves soldats ont conquis ces lauriers. Elle redira les souffrances à travers ce pays, sur cette longue route qu'ils créèrent au jour le jour.

Elle redira avec quel stoïcisme ils les supportèrent sachant qu'ils combattaient pour l'honneur de notre Patrie.

A côté de cela elle aura aussi un devoir à remplir ; celui de dire pourquoi et comment, celle malheureuse expédition a fait, en quelque mois, autant de victimes.

Ah ! ceux-là qui dorment du sommeil éternel, sur la terre Hovas, sans une sépulture, sans un linceul, ne crient pas vengeance. Il n'y a pas de vengeance du reste à demander quand on tombe, soit par la maladie soit par les balles, au nom de cette sainte cause : la Patrie.

Ce sont les vivants qui veulent savoir pourquoi il y a eu autant de morts.

Si la victoire remportée le 30 septembre fait, rentrer dans le silence ceux qui se proposaient de demander compte au ministre responsable de ces actes, l'histoire devra être muette, car elle n'aura rien pour lui servir de base sérieuse et expliquer ces événements.

Loin de nous la pensée de réveiller la moindre haine du passé ; nous sommes de ceux qui savent, que les aiguillons piquent et, de ce l'ait, excitent les sens, mais ne rendent, pas la justice et ne donnent pas d'avantage un coupable à cette justice. Loin de nous aussi la pensée d'accuser le général Duchesne de la moindre négligence, comme aussi de la moindre incapacité.

Le débat sur lequel le ministre de la guerre aura à s'expliquer ne doit, comporter que la question d'organisation, et surtout les motifs qui poussèrent, à la marche accomplie par le corps expéditionnaire.

Il serait trop commode d'ouvrir une hécatombe, de risquer de compromettre la réputation militaire d'un pays, et de s'en tirer les mains blanches.

Admettez un instant que la France ait été vaincue ? Quel discrédit devant l'Europe. A l'heure même où nous pouvons relever la tête et montrer à l'étranger nos plaies cicatrisées, la France, vaincue, par les Hovas, eut été la risée de l'Europe militaire.

Que d'autres aient de la commisération pour les auteurs du plan de campagne, je ne m'y oppose pas ; j'y joindrai même ma pitié,, mais après que la vérité aura été faite sur la façon dont celle expédition a été engagée.

Commandant VICTOR.


Traduction

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