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Le départ de Paris des troupes pour Madagascar, et la concentration à Sathonay.

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Le Monde illustré du 23/03/1895

 

Le départ de Paris des troupes pour Madagascar, et la concentration à Sathonay. — C'est à la date du 13 mars que ce départ a eu lieu, et il a fait vibrer tous les cœurs parisiens. Ne sont-ce pas, en effet, des volontaires qui sont partis pour cette expédition lointaine ?

On a demandé simplement: « Qui veut aller à Madagascar ? »

Et tant de soldats de bonne volonté ont répondu affirmativement qu'il a fallu faire un choix.

Paris n'a fourni qu'une faible partie des quinze mille hommes qui s'en vont là bas. De Paris même, sont partis deux cent vingt-cinq hommes qui, pris dans tous les régiments, forment l'une des compagnies du 200e de ligne.

De la place Saint-Augustin à la gare de Lyon, l'enthousiasme a été énorme.

Les balcons, les fenêtres, les toits noirs de monde. Partout foule inouïe. Les femmes jettent ou tendent des fleurs aux soldats.

Tous les fusils sont déjà ornés quand on arrive rue Royale.

Pas une place inoccupée sur les marches de la Madeleine. On envahit la chaussée pour serrer les mains des soldats.

Les troupes suivent les quais où, tout le long du trajet, elles sont saluées, acclamées.

Au Pont-Neuf, les commerçants du quartier offrent un bouquet tricolore au capitaine d'Hennezel qui remercie et confie les fleurs à un soldat.

On approche de l'Hôtel de Ville. Le préfet de la Seine, Mme et Mle Poubelle, de hauts fonctionnaires de la Ville sont descendus dans le jardin, d'où ils acclament l'armée.

Les officiers répondent par le salut du sabre. Et, plus on approche de la g¡re de Lyon, plus l'enthousiasme augmente. Bientôt on traverse des quartiers populaires où il y a encore moins de contrainte. Les ouvriers entonnent la Marseillaise.

Les femmes apportent aux soldats des fleurs, des paquets de tabac.

A la gare de Lyon, la police quoique très bien faite, a grand'peine à faire faire place aux soldats.

Enfin, l'embarquement a lieu, et le 200e penché aux portières, agite les fleurs reçues pour répondre aux cris de « Vive la France! »

Un fois le train parti, la foule tout émue a salué le drapeau porté par les soldats venus pour accompagner leurs camarades, et lui ont fait une ovation touchante.

C'est, nous dit notre confrère du Figaro, au camp de Sathonay vers lequel il a été dirigé, que le 200e recevra son instruction spéciale.

Les douze compagnies qui composent le 200e régiment de marche y sont toutes arrivées dans la journée de jeudi. Les débarquements se sont tous effectués à la gare Vaise-Lyon.

C'est la compagnie du 74e, partie, mercredi, de Paris, au milieu des ovations que nous avons décrites, qui, arrivant au petit jour, a été saluée des premiers vivats de la population lyonnaise.

A six heures, le détachement s'est mis en marche, précédé du capitaine d'Arnal de Serres, officier d'ordonnance du général Godefroy, qui guide la colonne.

Presque tous les soldats portent à leur képi ou fixé au canon du Lebel les bouquets de violettes dont on les a couverts pendant la traversée de Paris. En dépit des quinze heures passées en wagon, ils gardent une allure martiale, et, pendant la halte, à mi chemin, s'entretiennent avec une joyeuse fierté des manifestations patriotiques qu'ils provoquent. En face de la chapelle où repose le maréchal de Castellane, le capitaine d'Hennezel fait rendre les honneurs.

Les clairons sonnent, les hommes portent les armes, et le salut de cette jeune troupe qui va combattre à Madagascar au glorieux soldat de la conquête algérienne, a produit une impression profonde.

Le débarquement des autres compagnies a soulevé des acclamations plus retentissantes. La foule s'est sans cesse accrue jusqu'au soir à la gare et sur la route de Sathonay. On peut résumer d'un mot le sentiment qui anime tous les cœurs. C'est une belle journée d'espérance et de patriotisme.

Chaque compagnie est exactement forte de 225 hommes avec ses officiers et ses sous-officiers. Le régiment présente donc un effectif de 2,700 soldats, commandés par cinq officiers supérieurs et cinquante-neuf officiers subalternes y compris les officiers payeurs, d'approvisionnements et les adjudants majors.

 

Officiers et soldats-sont tous logés dans les baraquements du camp.


Traduction

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