Dimanche 23 novembre 2008
Propriété de l'Armée, la caserne Filley, à l'entrée du Vieux-Nice, pourrait être récupérée par la Ville d'ici la fin de l'année prochaine. © Photo Richard Ray
La caserne Filley va-t-elle tomber dans l'escarcelle du patrimoine municipal, autrement dit, devenir la propriété de tous les Niçois ? On le sait, le député-maire ne cache pas son souhait de récupérer le palais préfectoral, sur le cours Saleya, pour en faire une mairie bis. Mais sa quête patrimoniale ne s'arrête pas là.
À la périphérie du Vieux-Nice, un autre monument a attiré son attention. Un vaste ensemble de bâtiments anciens qui bordent la partie nord de la rue Ségurane et grimpent le long de la rue Sincaire jusqu'à l'église Saint-Augustin, à quelques mètres du mémorial à la gloire de Catherine Ségurane.
Domaine militaire
Une petite ville dans la ville. Un domaine militaire déserté par les soldats depuis que le Génie a quitté les lieux au début des années 1990, mais toujours occupé par des services de l'armée.
Le bâtiment donnant directement sur la rue Ségurane, à deux pas de la place Garibaldi, abrite les bureaux du Cirfa, le Centre d'information et de recrutement des forces armées. De nombreux jeunes tentés par la vie militaire en franchissent le seuil chaque année. D'autres préfèrent frapper à une autre porte, située sur la rue Sincaire : celle du centre de recrutement de la Légion étrangère, en face du collège Ségurane. Un peu plus haut, un portail grillagé interdit l'accès à la cour d'honneur de la caserne où flotte le drapeau bleu, blanc, rouge.
Désormais sans troupes, la caserne n'est pas pour autant vide. D'autant qu'elle accueille, annuellement, plus de 10 000 jeunes, filles et garçons, pour la « Journée d'appel de préparation à la défense » qui s'est substituée au service militaire.
Ce territoire militaire sera-t-il municipalisé, ouvert à tous ? Christian Estrosi a adressé une requête en ce sens au propriétaire des lieux, le ministère de la Défense : « Hervé Morin, ministre de la Défense, m'a confirmé avoir donné des instructions pour que la caserne puisse être cédée à la commune. »
Un accord de principe serait donc acquis. Reste à mener à son terme une procédure relativement longue et à fixer le prix de cette transaction. Pour reloger les services existants, le maire propose de mettre à disposition des militaires un autre bâtiment appartenant à la Ville.
Concours d'architectes
Christian Estrosi se prend à rêver : « On pourrait faire sur ce site une très belle opération d'urbanisme, au service de la population et du quartier. Je lancerai un concours d'architectes pour y réaliser des équipements culturels et sportifs. »
Un gymnase et une salle de sports pour le collège et la population, une salle de réunion pour les associations, un parking pour le quartier...
Si aucun obstacle ne surgit, le transfert de propriété pourrait intervenir d'ici la fin 2009.