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2015


L'affaire de la rue Hélie-de-Saint-Marc

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Le Point - Publié le 18/03/2015

Franz-Olivier Giesbert revient sur la décision du maire d'extrême droite de Béziers de donner à une rue le nom d'un officier de la guerre d'Algérie.

Hélie Denoix de Saint-Marc à son domicile (Lyon) le 10 novembre 2011.
Hélie Denoix de Saint-Marc à son domicile (Lyon) le 10 novembre 2011. © Jean-Philippe Ksiazek / AFP

 

L'ignorance ne cesse de faire des progrès. On en a eu encore la preuve avec la polémique provoquée par la décision du maire de Béziers de rebaptiser Hélie-de-Saint-Marc l'une des rues de sa ville. Ç'aura été l'un des débats les plus marquants de la campagne des départementales.

Robert Ménard est ce qu'il est, autrement dit pas grand-chose. Un compagnon de route du Front national, qui s'est emparé d'une grande ville du Sud aux dernières municipales. Un Torquemada de bal des pompiers ou de banquet des anciens. Pour se rendre intéressant, il a décidé, pris d'une envie pressante, de changer le...


Béziers : la guerre des noms de rues

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Publié le 17 mars 2015

L’antifascisme atteint d’Alzheimer


Une fois de plus, la mouvance gaucharde s’est dégoté une noble cause à défendre à grand renfort de tracts, de manifs et de bruits en tous genres. Les réjouissances se sont déroulées à Béziers le 14 mars dernier. En réaction à la décision du conseil municipal de renommer la rue du « 19-mars-1962 » en rue du « Commandant Hélie-de-Saint-Marc », et en marge de la cérémonie, de nombreux indignés s’étaient donné rendez-vous pour manifester leur honte d’une telle avanie. Robert Ménard, maire de Béziers, aime la polémique et ne s’en cache pas. Ce n’est pas la première fois que l’on débaptise une rue ou un square du « 19-mars-1962 ». Ce qui est inédit, c’est de lui préférer le nom d’un homme hostile à l’indépendance de l’Algérie. Pour ceux qui ont séché les cours d’histoire, que la nuance rebute et qui ont l’exotisme pour religion, Ménard aggrave son cas en commettant deux crimes de lèse-tolérance. Primo il refuse un culte en vigueur ; secundo il déterre le fascisme. Au-delà de la provocation, il y a l’hypocrisie qui la suscite.

On trouve, dans les villes de France, des centaines voire des milliers d’occurrences du « 19-mars-1962 », comme s’il s’agissait d’un jour bénit. Or, sans même remettre en cause la légitimité d’un peuple ayant lutté pour son indépendance (et sans méjuger de ce qu’il en a fait…), il est assez troublant que soit autant promue une telle date de ce côté-ci de la Méditerranée. Ce qui n’est jamais avoué, c’est que les rues du « 19-mars-1962 » sont toujours l’œuvre d’un officiant de gauche ou d’extrême gauche, qu’elles sont toujours inaugurées dans des quartiers populaires, et toujours en vue d’acheter la paix sociale. Claquemuré entre une avenue des « Martyrs de Soweto » et un boulevard « Victor Schœlcher », un rond-point du « 19-mars-1962 » est au carrefour de toutes les misères. C’est un signe fort, un message subliminal quotidien : le monde entier est ici chez soi et les injustices n’ont qu’à bien se tenir. Cela ne résorbe ni le chômage ni l’insécurité, mais permet de donner le change, la main sur le cœur.

La toponymie urbaine est souvent révélatrice d’une idéologie à l’œuvre. Dans ce domaine, les plus bruyants ne sont pas les plus mal lotis. S’est-on par exemple inquiété du nombre sans cesse croissant de voies ou de salles communales dédiées à la mémoire de Salvador Allende ? Est-ce une demande des Français ? Non, dans l’ensemble ils s’en moquent éperdument. Mais les socialistes ont décrété que la France se devait de célébrer l’homme comme un martyr, faisant de leur mascotte internationale un héros national. Et tout le monde de l’accepter sans sourciller, sans tracts et sans manifs. Même si la gauche se bat pied à pied pour imposer sa générosité à chaque coin de rue, elle ne peut se prévaloir d’un monopole. Lorsqu’un maire d’un autre bord politique manifeste de l’intérêt pour d’autres idoles, il faut donc que ses ouailles l’acceptent et, passée l’heure des caprices, regagnent leurs pénates et rouvrent de temps à autre un livre d’histoire.

À la lettre D comme « Denoix de Saint Marc », chacun pourra juger sur pièce de la pertinence d’une rue au nom du soldat en question. Cet homme est rentré dans la Résistance en 1941, à l’âge de dix-neuf ans. Dénoncé deux ans plus tard, il est déporté au camp de concentration de Buchenwald, dans une enclave où le taux de mortalité est des plus élevés. Il ne doit son salut qu’à la bienveillance d’un codétenu ; encore est-il moribond à l’arrivée des Américains. Rentré à Saint-Cyr Coëtquidan, il opte pour la Légion étrangère. Il effectue plusieurs opérations en Indochine. En 1954, il intègre le 1er REP (Régiment Étranger de Parachutistes), voit la fin des hostilités et s’envole la même année pour l’Algérie où, déjà, une autre guerre commence. En 1956, il est mobilisé durant la campagne de Suez. Devenu commandant en second du 1er REP, il engage ses mille hommes dans le putsch dit « des généraux » à Alger en 1961. C’est un échec et son régiment est dissout. Hélie de Saint Marc se constitue prisonnier ; il est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Détenu à la prison de la Santé, il est gracié cinq ans plus tard. Il poursuit ensuite une carrière dans le civil. Il est fait Grand-croix de la Légion d’honneur en 2011, deux ans avant sa mort.

Il faut ici rappeler qu’Hélie de Saint Marc n’était pas un officier de salon, encore moins un politicien soucieux de plaire. C’était un homme de terrain doublé d’un homme d’honneur. Il y a, de nos jours, et parmi ceux qui flétrissent son nom en haut lieu, bien des gens que ce beau doublet rend ombrageux ou incrédules. Revenu sur le conflit algérien, voici les mots qu’il a prononcés durant son procès : « Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes. Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours ». Vient ensuite le temps des contre-ordres et ses déconvenues : « Nous nous souvenions de l’évacuation de la Haute-Région [le Tonkin], des villageois accrochés à nos camions, qui, à bout de forces, tombaient en pleurant dans la poussière de la route (…). Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants avaient été massacrés ». C’est parce que cet homme voyait l’histoire se répéter, qu’il présageait le massacre de milliers de harkis et refusait d’infliger de nouveau de tels tourments à sa conscience qu’il a basculé dans l’illégalité.

Nos indignés imbéciles emploient toujours les mêmes méthodes : ils passent un CV au peigne fin, procèdent par raccourcis et montent en épingle ce que leurs gogos incultes auront appris à réprouver. À les entendre, la France devrait constamment battre sa coulpe et se montrer plus soucieux du génie exotique. Qu’ils se rendent donc dans le 5e arrondissement de Paris. En prenant la sortie est du Val-de-Grâce, cet hôpital militaire bien connu d’un certain président étranger, ils pourront emprunter la rue Berthollet afin de se rendre à la Grande Mosquée et à l’Institut Musulman de la rue Geoffroy Saint-Hilaire, dressés dans la capitale en 1922 en souvenir des milliers de combattants musulmans morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale. De là, en passant par la rue Monge, qu’ils poussent jusqu’à l’Institut du Monde Arabe, où se tiennent régulièrement des expositions sur les sciences arabes et les mystères de l’Égypte ancienne… que les susnommés Berthollet, Geoffroy Saint-Hilaire et Monge ont grandement contribué à redécouvrir et à diffuser parmi les Arabes eux-mêmes durant ce qui s’apparente à une genèse colonisatrice.

En vérité, la France n’a jamais ménagé ses efforts et sa curiosité pour conserver des rapports cordiaux avec l’outre-mer. Elle est même allée jusqu’à dorloter un ayatollah dans un palace aux portes de sa capitale. Disons-le fort et clair : lorsqu’un seul pays musulman affichera autant de marques d’estime à l’endroit de l’exotisme, de passerelles interreligieuses et d’intérêt pour les valeurs étrangères à l’Islam, la France consentira de bon cœur à se faire botter le derrière à coups de babouche. En attendant, l’initiative de Robert Ménard me semble bienvenue. Elle honore la mémoire d’un homme grand et droit à une époque de nains teigneux.

*Photo : BALTEL/SIPA. 00460583_000002.


La misère et la gloire de l'armée française

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Le 17 mars 2015 | Benoît Leprince

La misère et la gloire de l'armée française
Deux Tigre du groupemement aéromobile de la brigade Serval. Les contraintes logistiques de l’opération ont limité l’utilisation des plus modernes des hélicoptères de combat dans au Mali. © Yann Péducasse

Le succès de l’opération Serval contre les djihadistes au Mali est un des plus brillants faits d’armes de l’armée française, justement salué par tous les experts militaires. Le journal de guerre de cette victoire par le commandant du groupement d’hélicoptères de la brigade sur le terrain révèle aussi les graves lacunes de notre outil de défense, usé par des années de réduction d’effectifs et de moyens.

Avec ce nouveau témoignage sur l'opération Serval au Mali, le colonel Frédéric Gout, commandant du groupement d'hélicoptères présent au sein de la brigade française, nous livre une chronique des opérations et de ses rencontres depuis la capitale Bamako jusqu'à Tessalit dans le nord du pays en passant par Tombouctou. Incontestablement, l'opération Serval a été une réussite. Les djihadistes qui voulaient conquérir le Mali ont été défaits et les soldats français, maliens et tchadiens sont allés les déloger de leurs bases arrière dans le nord du pays. Mais son témoignage en dit surtout long sur l'état de l'armée française et sur ses lacunes révélées crûment par le déroulement de cette guerre menée dans l’urgence.

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Dès le début de son récit avec le lancement des opérations, les faiblesses de la logistique de notre armée apparaissent au grand jour. La France souffre d’une pénurie criante d'avion gros-porteurs, et ce malgré l’appui de l’allié américain et la location d’avions de transport Antonov ukrainien pour pallier les déficiences de l’armée de l’air. Frédéric Gout raconte qu'à son arrivée il a dû attendre plusieurs jours ses munitions, alors que l'état-major parisien réclamait à corps et à cri des « reconnaissances offensives » pour localiser et détruire les djihadistes infiltrés près de la capitale malienne. Des ordres que le colonel recevait parfois sur son téléphone portable personnel, faute de matériel  de communication suffisant... ((Photo Yann Péducasse.)

Plus prosaïquement, il n’y a qu’un lit pour deux hommes et aucun WC de campagne, le système D français étant chargé de pallier ces manques criants. Pendant une bonne partie des opérations, l'approvisionnement en kérosène est une épine dans le pied du colonel Gout qui se demandera parfois s'il aura les moyens de faire voler ses hélicos. Le salut viendra finalement de l'armée algérienne qui mettra à disposition des citernes de carburant.

Une recherche permanente d'économies

Le déploiement des hélicoptères de combat Tigre, les plus modernes et les plus redoutables des appareils du groupement aéromobile (GAM) ont également représenté un casse-tête pour le groupement. Il n'y a dans l'armée française que trois lots de déploiement comprenant les outils et les pièces de rechange nécessaires à leur maintenance. Au moment du lancement de Serval, l'un se trouve en Afghanistan, le deuxième au large de la Somalie où les forces spéciales viennent de tenter de délivrer un agent de la DGSE et le troisième au Burkina-Faso où sont basée des forces spéciales pour les opérations dans le nord du Mali. Frédéric Gout doit donc baser ses Tigre au Burkina, entre 500 et 1000 kilomètres des premières opérations.

Autre élément révélateur de la grande misère de l’armée française, la recherche permanente d'économies dans l'utilisation du matériel. Si le nombre d'heures de vol au Mali n'est pas restreint, en contrepartie, les régiments d'hélicoptères restés en France doivent limiter drastiquement les vols afin d’éviter d'user le matériel pour rester dans le cadre étriqué du budget affecté à la maintenance et à l’entraînement des équipages.

L'état-major et les cabinets ministériels poussent des hauts cris

Et quand deux Tigre ont le malheur d’être atteints par des tirs de kalachnikov djihadistes, l'état-major et les cabinets ministériels poussent des hauts cris : comment a-t-on pu laisser endommager ces bijoux de technologie valant près de 30 millions d’euros par des armes de quelques centaines de dollars ? Le colonel Gout devra fournir des explications détaillées sur les circonstances de cet incident et protéger ses hommes de ces remous budgeto-politico-militaires... Libérer Tombouctou est un livre document qui intéressera tous ceux qui veulent comprendre les dessous d'une opération militaire et découvrir l'armée française de l'intérieur. Même si on peut regretter que ce récit ne s'accompagne pas d'une mise en perspective de l'opération Serval dans son ensemble, ce journal de guerre est riche d'enseignements, sur l’excellence de nos soldats et de ceux qui les commandent ; mais surtout il en dit long sur le triste état de l'armée française laminée par les coupes budgétaires des derniers gouvernements de gauche comme de droite.

Frédéric Gout « Libérez Tombouctou –Journal de guerre au Mali », éd. Tallandier

Couv

La Solidaire pour financer l’Institution des Invalides de la Légion Etrangère

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16.03.2015

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Pour la sixième année consécutive, le 4e Régiment étranger, centre de formation de tous les légionnaires, organise en juin 2015 "la Solidaire Légion étrangère". Cette activité caritative menée sous la forme d’une épreuve cyclo-sportive a pour but de récolter des fonds, afin de venir en aide à  (I.I.L.E) située à Puyloubier (13).

Initiée en petit comité en 2010 (8000€ récoltés la première année), la "Solidaire" a pris une véritable ampleur au fil des années. En 2014, elle a permis de réunir plus de 100 000€, permettant ainsi d’offrir le chauffage l’hiver aux pensionnaires de l’Institut.

Les dons peuvent être faits par chèque à l'ordre du FELE et adresser à l'OSA du 4e RE, quartier Capitaine-Danjou, 2400 route de Pexiora, 11452 Castelnaudary cedex.

Pour tout renseignement: contacter le commandant François Hervé-Bazin, au 06 14 01 73 26 ou au 04 68 23 76 02. Pour mail à Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.


Hélie Denoix de Saint Marc mérite-t-il une rue à son nom ?

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Le Point - Publié le 16/03/2015

Robert Ménard, le maire de Béziers, s'apprête à dédier une artère à cet officier. Retour sur une brillante carrière sous les drapeaux, parfois contestée...

Nicolas Sarkozy remet la grand-croix de la Légion d'honneur à Hélie Denoix de Saint Marc, le 28 novembre 2011. © Christophe Ena / AFP 

Par

Le maire de Béziers, Robert Ménard, a décidé de rebaptiser la rue du 19-Mars-1962 au nom du commandant Hélie Denoix de Saint Marc. Une décision qui fait polémique tant la personne de ce militaire - grand-croix de la Légion d'honneur en 2011 - partage les opinions. Manuel Valls a d'ailleurs récemment pointé du doigt l'initiative de Robert Ménard, déclarant que "la nostalgie de l'Algérie française n'apporte rien de bon". Le maire, proche du FN, n'a pas tardé à répondre aux propos du Premier ministre en le qualifiant notamment de "crétin". Une polémique qui intervient dans le contexte des élections départementales et qui donne du grain à moudre au FN et à Marine Le Pen. La démarche de débaptiser la rue du 19 Mars-1962 au nom d'Hélie Denoix de Saint Marc est-elle contestable ?

Un miraculé

L'existence d'Hélie Denoix de Saint Marc est jalonnée de nombreux événements, notamment les différents conflits dans lesquels la France s'est engagée au cours du siècle dernier. Durant la Seconde Guerre mondiale, Hélie Denoix de Saint Marc a considéré la résistance comme un défi, mais, progressivement, le jeune homme de 19 ans s'est investi et son désir de "résister" a grandi, jusqu'au jour où il décide de mettre un terme à ses agissements dans la "guerre de l'ombre" afin de lutter "les armes à la main". Déterminé, il entreprend de rejoindre une filière résistante susceptible de répondre à ses attentes, mais son initiative est rapidement stoppée. Il est dénoncé et fait prisonnier par les Allemands alors qu'il s'apprête à rejoindre un réseau à la frontière espagnole. L'adolescent est ensuite confronté à l'univers mortifère de Buchenwald. "Ne pas avoir peur de la mort était le premier commandement du déporté. Sinon, il trébuchait aussitôt tant elle planait autour de nous." Transféré à Langenstein-Zwieberge - où le taux de mortalité dépasse les 90 % -, il survit miraculeusement pour finalement s'engager à Saint-Cyr au sortir de la guerre.

La polémique algérienne

Engagé dans la Légion étrangère, il découvre avec émerveillement les paysages indochinois pour sa première mobilisation en 1948, mais les atrocités de la guerre le rattrapent rapidement. Ses Mémoires décrivent des souvenirs insoutenables et une profonde répugnance de la guerre. "Ceux qui prétendent aimer la guerre ont dû la faire loin du carnage des champs de bataille, des cadavres épars et des femmes éventrées. La guerre est un mal absolu." Il vit le départ des troupes françaises comme un abandon du haut commandement en référence au massacre à venir des partisans vietnamiens ayant combattu aux côtés de la France. Hélie Denoix de Saint Marc est de nouveau mobilisé durant la guerre d'Algérie où il sert sous les ordres du général Massu, alors à la tête de la 10e division parachutiste. Il est chargé des relations avec la presse à partir de mai 1957. Une période extrêmement délicate où le pouvoir public délègue tout pouvoir au général Massu pour tenter de mettre un terme aux attentats perpétrés par le Front de libération nationale. Le général Massu dispose donc de toute la latitude pour résoudre le problème du FLN. L'emploi de méthodes peu recommandables fait naître une polémique qui se prolonge encore aujourd'hui. C'est bel et bien sous l'égide du général Massu que bon nombre de tortures ont été commanditées lors de la bataille d'Alger par l'armée française. Hélie Denoix de Saint Marc s'est sans doute attaché à dissimuler tous ces actes et à convaincre l'opinion française du contraire. Par ailleurs, il fut l'un des soutiens en avril 1961 des généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller lors de leur tentative de coup d'État à Alger.

Hommage de Gérard Collomb

Lors de sa campagne municipale, Robert Ménard s'est engagé à procéder à ce changement de nom et a d'ailleurs rappelé que "donner le nom d'Hélie de Saint Marc, qui est un héros de ce pays, c'est faire preuve de réalisme historique". Les opérations de l'armée française en Algérie comportent de nombreuses zones d'ombre et l'implication du putschiste dans ces événements donne forcément lieu à une polémique. Pourtant, les présidents de la République successifs se sont attachés à absoudre le "félon". Avant d'être élevé au rang de grand-croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy en 2011, Hélie de Saint Marc fut successivement désigné commandeur de la Légion d'honneur par Valéry Giscard d'Estaing en 1979, puis grand officier en 2002 par Jacques Chirac. Ajoutons à ces multiples signes de reconnaissance de la part de la République que ses obsèques furent célébrées le 30 août par Mgr Philippe Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon, en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Lyon, en présence du maire de Lyon Gérard Collomb qui salua "une figure d'une extrême intégrité, un être authentique habité d'un humanisme profond". Les honneurs militaires lui sont rendus sur la place Saint-Jean, durant lesquels le général Bruno Dary prononce son éloge funèbre. Ces multiples distinctions légitiment-elles la décision du maire de Béziers ? Elles tendent en tout cas à reconnaître que l'homme a servi les intérêts de la France, lui qui, dans Lettre à un jeune de vingt ans, déclarait : "Je lui dirai qu'envers et contre tous il faut croire à son pays et en son avenir." Une tournure qui devrait contenter les différents protagonistes...


Hélie de Saint-Marc : nostalgie interdite

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Publié le 16 mars 2015

Les Pieds-noirs ont le droit de célébrer leur passé


Est-il donc vraiment « rance » et « triste » de refuser de célébrer un jour qui marque, pour soi-même et pour les siens, le début du malheur, du déracinement, de la ruine, sans parler de la mort de proches disparus par milliers ? Est-il donc « rance » de ne pas vouloir gratter la plaie ouverte par les horreurs de l’histoire ? Telle est la question qu’aurait pu se poser le premier ministre Manuel Valls avant de s’insurger, lors d’une réunion à Saint-Brieuc samedi 14 mars, contre la décision de Robert Ménard et du conseil municipal de Béziers de débaptiser une rue du 19 mars 1962, la date des accords d’Evian,  pour lui donner le nom de l’un des plus purs héros de notre temps, Hélie Denoix de Saint-Marc, élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur en novembre 2011 ?  Valls précise qu’il faut regarder vers l’avenir, et savoir se montrer optimiste : mais quitte à l’être, est-on vraiment forcé de saluer le malheur – celui qui chassa tant d’hommes d’un pays où étaient enterrés leurs arrière-grands-parents, et qui provoqua l’assassinat atroce de dizaines de milliers de soldats qui avaient naïvement cru en la parole de la France ? Ou vaut- il mieux honorer la mémoire d’un officier qui, pour l’honneur, avait prétendu combattre jusqu’au bout, jusqu’à la désobéissance et à la rébellion,  de même que vingt ans plus tôt, il avait lutté dans la résistance jusqu’à sa déportation à Buchenwald ?

Que Valls se scandalise d’une prétendue « nostalgie de l’Algérie française » dont il laisse entendre qu’elle serait factieuse et antirépublicaine, hésitant peut-être à qualifier de « fascistes » des descendants de communards ou de marchands juifs de Bab-el-Oued, c’est son affaire. Mais on a tout de même un peu de peine à comprendre, chez un homme de gauche toujours prêt à s’émouvoir, cette sécheresse de cœur, ce manque d’empathie à la douleur d’autrui – et en l’occurrence, à celle des Pieds-noirs qui, à Béziers, ont pu ressentir ce changement de dénomination, non point comme une revanche, ni a fortiori comme une vengeance, mais peut-être comme un infime soulagement. Une goutte de baume au cœur. On le comprend d’autant plus mal que ce tout petit événement n’intéresse en rien les fonctions éminentes d’un Premier ministre, qu’ il n’affecte nullement la politique générale du gouvernement, et qu’au pire, il n’aurait dû susciter, à Matignon, qu’une indifférence polie. Quant à l’argument infiniment rabâché de l’unité nationale, qui justifierait que l’on fustige une telle initiative comme anti française, le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas recevable. Car en quoi l’unité nationale et l’amour de la France légitimeraient-ils la situation de parias dans laquelle ce discours installe ceux qui ont eu le malheur de naître Français en Algérie ? Pourquoi eux seuls n’auraient-ils pas le droit de célébrer leur passé ? Eux seuls : car à l’inverse, imagine-t-on le tollé si notre bon Monsieur Valls avait interdit aux Français issus de l’immigration, comme on dit, d’éprouver quelque nostalgie en songeant au pays de leur enfance?

Et en définitive, c’est sans doute là que se trouve le véritable scandale. Non point dans le fait de rebaptiser une petite rue d’une petite ville du sud-ouest de la France, mais en ce que le Premier ministre se soit publiquement scandalisé de ce qu’une certaine catégorie de Français refuse de renoncer à la mémoire.


Béziers et l'Algérie française : Le Pen refuse les "leçons" de Valls

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Publié le 15 mars 2015


Jean-Marie Le Pen a refusé dimanche de recevoir des "leçons" de Manuel Valls. ARCHIVE JMM/RDH

Jean-Marie Le Pen a refusé dimanche de recevoir des "leçons" de Manuel Valls, "devenu français à l'âge de 20 ans", à propos de la décision du maire de Béziers Robert Ménard de donner à une rue le nom d'Hélie Denoix de Saint-Marc, un militaire qui avait pris part au putsch des généraux. 

Jean-Marie Le Pen a refusé dimanche de recevoir des "leçons" de Manuel Valls, "devenu français à l'âge de 20 ans", à propos de la décision du maire de Béziers Robert Ménard, proche du FN, de donner à une rue le nom d'Hélie Denoix de Saint-Marc, un militaire qui avait pris part au putsch des généraux.

"Le commandant Denoix de Saint-Marc a été mon premier commandant de compagnie en Indochine, par conséquent j'approuve le fait d'honorer cet officier français, qui je le rappelle a été grand-croix de la Légion d'honneur", a déclaré dimanche Jean-Marie Le Pen sur Europe 1. "M. Valls est devenu français à l'âge de 20 ans, voilà ! Alors pour moi, qui suis de vieille souche morbihannaise, c'est un peu court pour recevoir des leçons d'un tel personnage", a-t-il estimé.

L'initiative de Robert Ménard avait suscité samedi la réprobation du Premier ministre, qui avait jugé que "la nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera(it) rien de bon". "Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France", avait-il ajouté.

Jean-Marie Le Pen a également exprimé dimanche sa nostalgie de l'Algérie française : "Evidemment, je suis un nostalgique des espérances de l'Algérie française et quelqu'un de très choqué par la trahison des engagements qui avaient été pris et l'abandon, voire même la complicité d'assassinat des harkis ou des pieds-noirs".


Hélie de Saint Marc, homme de refus et de réconciliation

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Publié le 14/03/2015

Résistant, déporté, combattant, «putschiste», détenu et finalement réhabilité… Hélie de Saint Marc, officier au grand cœur, a vécu plusieurs vies, passant de la condition de soldat perdu au statut de héros. Rue des Archives/Louis Monier.

L'ancien officier, honoré samedi par le maire de Béziers Robert Ménard, s'est éteint en 2013 à l'âge de 91 ans. Il était devenu plus qu'un écrivain à succès, une référence morale et historique.

Hélie de Saint Marc connut un destin exceptionnel. Ne serait-ce que parce qu'au cours de sa longue vie il fut successivement l'homme de l'humiliation, de l'engagement, de la proscription avant d'être finalement réhabilité.

Humiliation: au printemps 1940, un adolescent assiste à Bordeaux à l'arrivée de l'armée française en déroute. Peu après, il entre dans la Résistance, décide de gagner l'Espagne, avant d'être arrêté dans les Pyrénées et déporté en Allemagne, au redoutable camp de travail de Langenstein.

Engagement: en 1945, un rescapé mal à l'aise dans la France de la Libération délaisse le statut que peut lui conférer son passé incontestable de résistant déporté, pour endosser la défroque mal taillée d'officier de la Légion étrangère. Avec l'armée française, il plonge dans une guerre incertaine en Indochine.

Proscription: en avril 1961, le commandant en second du 1er REP choisit la sédition pour protester contre la politique algérienne du général de Gaulle. Après l'échec du putsch, il connaît la prison.

Réhabilitation: longtemps, Hélie de Saint Marc reste silencieux, muré dans ses souffrances, acceptant son manteau de paria. Jusqu'à ce que l'amitié quasi paternelle qu'il porte à son neveu, l'éditeur Laurent Beccaria, le pousse à accepter de témoigner.

En 1989, Hélie Denoix de Saint Marc témoigne dans l'émission Apostrophes en 1989, après la sortie de sa biographie.

L'ancien officier, sorti de prison en 1966, qui vit paisiblement à Lyon, en pratiquant avec bonheur l'art d'être grand-père, devient en quelques livres l'icône d'un pays en mal de références.

Un mélange de tradition et de liberté

Hélie Denoix de Saint Marc incarnait la grandeur et la servitude de la vie militaire. De tout, il tirait des leçons de vie. Il relatait des faits d'armes oubliés, décrivait des héros inconnus. Il avait fait du Letton qui lui avait sauvé la vie à Langenstein, de son frère d'armes l'adjudant Bonnin mort en Indochine, du lieutenant Yves Schoen, son beau-frère, de Jacques Morin, son camarade de la Légion, des seigneurs et des héros à l'égal d'un Lyautey, d'un Bournazel, d'un Brazza. Au fil de souvenirs élégamment ciselés, il dessinait une autre histoire de France, plus humaine, plus compréhensible que celle des manuels scolaires.

Écouter ou lire Saint Marc, c'était voir passer, par la grâce de sa voix étonnamment expressive et de sa plume sensible et claire, une existence riche et intense.

Né en 1922, Hélie Denoix de Saint Marc était un fruit de la société bordelaise de l'avant-guerre, et de l'éducation jésuite. Il avait été élevé dans un mélange de tradition et de liberté (n'est-ce pas le directeur de son collège qui l'avait poussé à entrer dans le réseau Jade-Amicol?). De sa vie dans les camps, de son expérience de l'inhumanité, de ses séjours en Indochine, puis en Algérie, il faisait le récit sobre et émouvant, jusqu'aux larmes. Et de son geste de rébellion, il parlait toujours avec retenue, mezza voce, comme s'il était encore hanté par les conséquences de celui-ci.

Ses milliers de lecteurs, ses admirateurs, tous ceux qui se pressaient à ses conférences, aimaient en lui ceci: par son histoire se retrouvaient et se réconciliaient plusieurs France: celle de la Résistance, celle de la démocratie chrétienne et celle de l'Algérie française. Aux diverses phases de son existence, Saint Marc avait su donner une unité, en martelant: «Il n'y a pas d'actes isolés. Tout se tient.» C'était un être profond qui cherchait davantage à comprendre qu'à condamner. D'une conversation avec lui, on tirait toujours quelque chose sur soi-même, sur ses passions, ses tentations ou ses errements.

Cortège d'horreur, d'héroïsme et de dilemmes

La grande leçon qu'administrait Saint Marc, c'était que le destin d'un homme - et plus largement celui d'un pays - ne se limite pas à une joute entre un Bien et un Mal, un vainqueur et un vaincu. Il avait comme personne connu et subi la guerre, avec son cortège d'horreur, d'héroïsme et de dilemmes: en Indochine, que faire des partisans auxquels l'armée française avait promis assistance, maintenant qu'elle pliait bagage? En Algérie, que dire à ses hommes en opération, alors que le gouvernement avait choisi de négocier avec le FLN?

Son parcours chaotique, abîmé, toujours en quête de sens, n'avait en rien altéré sa personnalité complexe et attachante qui faisait de lui un homme de bonne compagnie et lui valait des fidélités en provenance des horizons les plus divers.

Hélie Denoix de Saint Marc, en novembre 2011. Crédits photo: JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP

L'une d'elles, parmi les plus inattendues (et, au fond, des plus bouleversantes), s'était nouée il y a une dizaine d'années avec l'écrivain et journaliste allemand August von Kageneck. Cet ancien officier de la Wehrmacht avait demandé à s'entretenir avec son homologue français. Leur conversation, parsemée d'aveux et de miséricorde, devint un livre, Notre histoire (2002). Kageneck était mort peu de temps après, comme si avoir reçu le salut (et pour ainsi dire l'absolution) d'un fraternel adversaire l'avait apaisé pour l'éternité. Sa photo en uniforme de lieutenant de panzers était dans le bureau de Saint Marc, à côté de celle de sa mère, qu'il vénérait.

Rien d'un ancien combattant

D'autres admirations pouvaient s'exprimer dans le secret. Ce fut le cas dès son procès, où le commandant de Saint Marc suscita la curiosité des observateurs en se démarquant du profil convenu du «réprouvé». Des intellectuels comme Jean Daniel, Jean d'Ormesson, Régine Deforges, Gilles Perrault, un écrivain comme François Nourissier lui témoignèrent leur estime. Se souvient-on que ses Mémoires, Les Champs de braises, furent couronnés en 1996 par le Femina essai, prix décerné par un jury de romancières a priori peu sensibles au charme noir des traîneurs de sabre?

En novembre 2011, Hélie de Saint Marc fut fait grand-croix de la Légion d'honneur par le président de la République. Dans la cour des Invalides, par une matinée glaciale, le vieil homme recru d'épreuves et cerné par la maladie reçut cette récompense debout, des mains de Nicolas Sarkozy. Justice lui était faite. Commentant cette cérémonie, il disait d'une voix où perçait une modestie un brin persifleuse: «La Légion d'honneur, on me l'a donnée, on me l'a reprise, on me l'a rendue…»

Le 28 novembre 2011, Nicolas Sarkozy remet la grand-croix de la Légion d'honneur à Hélie Denoix de Saint Marc. Crédits photo: CHRISTOPHE ENA/AFP

À ces hommages s'ajoutèrent au fil des ans les nombreux signes de bienveillance de l'institution militaire (notamment grâce à une nouvelle génération d'officiers libérée des cas de conscience qui entravaient leurs aînés), qui furent comme un baume au cœur de cet homme qui prenait tout avec une apparente distance, dissimulant sa sensibilité derrière l'humour et la politesse.

Histoire authentique ou apocryphe, il se raconte qu'un jour l'ex-commandant de Saint Marc avait été accosté par une admiratrice qui lui avait glissé: «Je suis fière d'habiter la France, ce pays qui permet à un ancien putschiste de présider le Conseil d'État.» La bonne dame confondait Hélie avec son neveu Renaud (aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel). Cette anecdote recèle quelque vérité. La France contemporaine l'avait pleinement adopté, ayant compris que cet homme lui ressemblait, avec ses engagements heureux ou tragiques, ses zones d'ombre, ses chagrins et ses silences.

Hélie de Saint Marc n'avait rien d'un «ancien combattant». S'il avait insolemment placardé à la porte de son bureau le mandat d'arrêt délivré contre lui en mai 1961, il parlait de ceux qui avaient été ses adversaires avec mansuétude. Quand un article lui était consacré dans Le Figaro, il ne manquait jamais de demander à son auteur, avec ironie: «Avez-vous eu une réaction des gaullistes?» Son épouse, Manette, et leurs quatre filles s'attachaient à lui faire mener une vie tournée vers l'avenir. Il n'était pas du genre à raconter ses guerres, s'enquérant plutôt de la vie de ses amis, les pressant de questions sur le monde moderne, ses problèmes, ses défis. Ce vieux soldat bardé d'expériences comme d'autres le sont de diplômes n'avait jamais renoncé à scruter son époque pour la rendre un tant soit peu plus intelligible.

Énigme insondable

L'existence humaine restait pour lui une énigme insondable. À Buchenwald, Saint Marc avait laissé la foi de son enfance. L'éclatement de tout ce qui avait été le socle de son éducation l'avait laissé groggy. Une vie de plus de quatre-vingt-dix ans n'avait pas suffi pour reconstituer entièrement un capital de joie et d'espérance. C'était un être profondément inquiet, qui confessait que sa foi se résumait à une minute de certitude pour cinquante-neuf de doute. Le mal, la souffrance, le handicap d'un enfant, ces mystères douloureux le laissaient sans voix.

Attendant la fin, il confiait récemment avec un détachement de vieux sage: «La semaine dernière, la mort est encore passée tout près de moi. Je l'ai tout de suite reconnue: nous nous sommes si souvent rencontrés.»


Manuel Valls à propos de Robert Ménard, maire de Béziers: "le Front national n'aime pas la France"

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Publié le : Samedi 14 Mars 2015

En visite au marché de Saint-Brieuc, en Bretagne, Manuel Valls s'en est pris ce samedi au Front national à cause de la décision du maire de Béziers, Robert Ménard, élu avec le soutien du parti de Marine Le Pen, de rebaptiser la rue du "19 mars 1962", date des Accords d'Evian qui ont mis fin la guerre d'Algérie, en rue du "Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc", militaire ayant participé au "putsch des généraux". 

En visite au marché de Saint-Brieuc en Bretagne, Manuel Valls s'en est pris au Front national. ©Philippe Wojazer/Reuters

"Le Front national n'aime pas la France".  En campagne en Bretagne à une semaine du premier tour des élections départementales, Manuel Valls a une nouvelle fois affiché son mépris pour le parti de Marine Le Pen, déclarant qu’il ne voulait surtout pas qu’il devienne "le premier parti de France". "Votez et regardez aussi l'avenir avec peut-être davantage d'optimisme", a également lancé le Premier ministre, en ballade au marché de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) après avoir rendu visite à des éleveurs de porcs en difficulté.   

Il réagissait notamment à la décision de Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault), élu avec le soutien du FN, de rebaptiser la rue du "19 mars 1962", date des Accords d'Evian qui ont mis fin la guerre d'Algérie, en rue du "Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc". Résistant pendant la seconde guerre mondial, cet homme avait ensuite rejoint la Légion étrangère. En avril 1961, il avait décidé de protester contre la politique algérienne du Général De Gaulle d'aller vers l'indépendance de l'Algérie et avait participé au fameux "putsch des généraux".  Sorti de prison en 1966, il était ensuite devenu un célèbre écrivain, estimé par de nombreux intellectuels, dont Jean d'Ormesson. 

 

Voté en décembre, ce changement de nom de rue, qui doit avoir lieu ce samedi, déplait à de nombreux syndicats et associations et surtout aux anciens combattants de la FNACA, qui regroupe des appelés du contingent envoyés en Algérie. A Béziers, un recours a été déposé devant le tribunal administratif, une pétition intitulée "Sauvons le nom de la rue du "19 Mars 1962" de Béziers" ayant recueilli plus de 3.000 signatures.

"La nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera rien de bon. Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France", a donc déclaré Manuel Valls ce samedi, ajoutant: "le Front national n'est pas un parti républicain, c'est rance, c'est triste, la France elle a besoin d'optimisme et de regarder son histoire avec lucidité mais elle a aussi besoin de regarder l'avenir". Il est "important que les Français votent, vu les compétences des conseils généraux et que c'est important pour notre démocratie, même si j'entends, bien sûr, et je comprends les inquiétudes, les angoisses et les doutes de beaucoup de nos compatriotes", a-t-il également souligné.

 

Mais "aujourd'hui, il y a des signes très positifs pour notre économie, ça reprend, ça va dans le bon sens. 2015, c' est l'année du retour de la croissance et de la confiance, c'est pour ça que je suis sur le terrain auprès des candidats", a toutefois assuré le Premieer ministre. "Je suis, sinon optimiste, en tous cas volontariste",a-t-il enfin dit, estimant sentir "qu'il y a de la confiance à mon égard et dans le gouvernement".

Habitué des coups d'éclats du genre, Robert Ménard avait déjà créé la polémique en juillet dernier quand il s'était incliné devant une stèle de l’OAS, l’organisation de l’armée secrète qui s’est battue pour conserver l’Algérie française. Une manifestation d’opposition avait alors eu lieu lors de son discours à Béziers. 

Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr

Sve nacije jedna vojska - Legija stranaca

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14.03.2015

Francuski kralj Luj Filip osnovao je 10. marta 1831. godine Francusku Legiju stranaca sa sjedištem u Alžiru. Jedan od prvih zadataka legije je bilo osvajanje Alžira. Ova misija traje do 1835. kada Alžir pada u ruke Španaca.

Osim u Alžiru, legija je poslije reformisanja učestvovala i borbenim pohodima protiv Italije (1859) i Meksika (1863) gdje se 30. aprila 1863. dogodila najpoznatija bitka ove jedinice. Naime, tri oficira i 63 legionara se na području plantaže Kamerone uspijevaju jedan dan oduprijeti napadu oko 2.000 Meksikanaca. U ovoj bici ginu skoro svi legionari, dok se njih pet odlučuje za bitku do zadnjeg, te prsa u prsa, sa nataknutim bajonetima trojica odlaze u smrt.

Jedina dva preživjela legionara potpisuju kapitulaciju samo pod uslovom da zadrže svoje oružje i da se pobrinu za mrtve. Ovaj dan se u legiji slavi kao najveći praznik, a metaforično pokazuje odanost legije Francuskoj i borbu do zadnjeg. Od tada, se na svim zastavama regimenata u čast palim, ovaj datum i ime bitke navodi ispod amblema jedinice. Do danas, ova jedinica je prošla mnoga ratišta i time branila interese francuske republike.

Legija stranaca je jedan od najpoznatijih dijelova francuske kopnene vojske (Armee de Terre). Ovaj integralni dio je sastavljen od dobrovoljaca iz mnogih zemalja, bez obzira na njihovu etničku, religioznu ili jezičku pripadnost. Jedini uslovi za ulazak u sastav ove jedinice (pored fizičkih) su odanost francuskoj republici i toliko poznavanje francuskog jezika da bi se razumjela naređenja. Iako je sastavljena od dobrovoljaca iz različitih država i kulturnih prostora, oficirski kadar legije se sastoji isključivo od Francuza, što znači da dobrovoljci u najboljem slučaju imaju mogućnost dolaska do podoficirskih činova.

Zadatak legije u početku je bilo štednja krvi francuskih državljana, dok je danas taj spektrum proširen. Sama legija se danas broji u najelitnije francuske jedinice i učestvuje, pored specijalnih misija, u svim misijama francuske vojske van zemlje, dok na samoj teritoriji Francuske ne smije djelovati.

Iako se u današnjem smislu ovakvi vojnici nazivaju plaćenicima, u istoriji ratovanja ovakvi potezi ne prave izuzetak. Već Rimljani, a kasnije i Turci su na ovaj način popunjavali redove svojih oružanih snaga.

Legija stranaca je organizovana u osam regimenata (pukovnija), jednu brigadu i dva atašea. Regimenti imaju različitu jačinu, dok naziv regiment proizilazi iz istorijskih pogleda strukture. Svi regimenti se mogu označiti kao laki motorizovani regimenti u sklopu kopnenih snaga.

Nezamjenjiv znak prepoznavanja legije stranaca je bijeli kepi tzv. Kepi Blanc. Ovu vrstu kape u bijeloj boji nose samo podoficiri i vojnici. Boja beretke legije je zelena (Beret vert), a oznake se nose kao kod skoro svih francuskih jedinica na desnoj strani. Grb legije je granata sa sedam vatrenih repova koja legiju povezuje sa prethodnikom, regimentom Hohenlohe. Boje legije su zelena i crvena. Dok zelena prikazuje tlo, crvena označava krv. Ako se neki dio jedinice nalazi na zadatku, trouglasta zastava se okreće naopako, tako da se zelena boja nalazi dole, a crvena iznad. Time se označava ratno stanje, tj. krv na zemlji.

Moto legije je Legio Patria Nostra, što prevedeno znači: legija je naša domovina. Jedan od primjera samostalnosti i korijena legije je pjesma Le Poudin. Ova pjesma se pjeva pri maršu ili, ako se jedinice ne nalaze u hodu, samo u stavu "mirno".

Legija stranaca je za mnoge dobrovoljce početak novog života. U principu pristup legiji imaju muškarci između 18-40 godina, srednje građe tijela, ne previsoki ili preniski, ne preteški ili prelaki. Najveća pažnja se obraća na zdravstveno stanje dobrovoljca.

U prve dvije godine je zabranjen kontakt sa rodbinom i prijateljima iz prethodnog života. Plata (900-1300 evra, sa dodatkom ishrane, smještaja i garderobe) se isplaćuje u kešu. Legionari nemaju pravo na žiro račun.

Poslije 20 godina službe, legionar ima pravo na doživotnu penziju i zdravstvenu brigu. Penzija se isplaćuje i u inostranstvu.


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