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Légionnaire toujours...

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2014


Exercice eagles eyes en Corse

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Publié le lundi 10 mars 2014

Eagleseyes

Après l'exercice Blue Légionnaire, c'est à Eagle Eyes, un exercice bilatéral à dominante renseignement dans la région de Calvi que  les légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) ont participé avec la 2e division aéroportée britannique du 9 au 14 février .

 

L'objectif de l’exercice était que les parachutistes anglais devaient apporter un maximum d’informations aux légionnaires, afin que ces derniers puissent infiltrer et prendre d’assaut les ruines de Torre Mozza, où étaient installés des insurgés.
La seconde étape était de capturer et exfiltrer le chef ennemi. Une opération que le groupe de commandos du 2e REP a effectuée avec l’aide d’un hélicoptère Puma.

Selon l'armée de terre,   ce genre d’exercice est un excellent moyen de préparer une force binationale, projetable sur des théâtres d’opérations extérieures.

Cet exercice s’est achevé par une cérémonie de remise de brevets aux militaires anglais ayant testé les parachutes français.


Dix jeunes marseillais des quartiers Nord en stage commando en Guyane

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Publié le Lundi 10/03/2014

Ils l'ont fait... et en sont fiers ! Dix jeunes ont effectué un stage commando en Guyane avec la Légion. Une expérience unique

Dans un territoire hostile, pas question de défier l'autorité, car "l'autorité, c'est la sécurité dans la jungle", et donc la survie. Photos DR et R.S.

Debout à 5 h du matin, boussole à la main et sac au dos, les journées sont ponctuées d'exercices éprouvants pour le corps et les nerfs. À leur retour, les jeunes sont accueillis comme des héros à l'aéroport.


Pas besoin de mots, l'attitude parle d'elle-même. Le sourire aux lèvres et la tête haute en dépit de la fatigue, à peine ont-ils franchi le seuil de l'aéroport qu'ils ne parlent que de ça. "Une expérience de fous", "une semaine dingue", "c'était chaud, "je sais même pas si on réalise ce qu'on vient de faire"... La prouesse est bel et bien colossale. Ces dix jeunes Marseillais viennent de braver la forêt équatoriale guyanaise dans un stage commando prévu pour des légionnaires surentraînés.

À peine arrivés en Guyane, ils sont mis d'emblée dans le bain. Après différents tests d'aptitudes physiques et de natation, puis deux jours d'entraînement en forêt, direction le Cefe (centre d'entraînement à la forêt équatoriale). Quatre jours livrés à eux-mêmes, encadrés par deux chefs de la Légion. Et dans un territoire hostile, pas question de défier l'autorité, car "l'autorité, c'est la sécurité dans la jungle", et donc la survie.

Avec un taux d'humidité de 90 %, la chaleur est étouffante Déshydratation, malaise, bestioles, cloques, hématomes... Ici tout le monde est dans la même galère donc pas question de se plaindre. Debout à 5 h du matin, boussole à la main et sac au dos, les journées sont ponctuées d'un saut de 10 mètres par-dessus un pont, d'une traversée de rivière à contre-courant avec les équipements à la main, ou encore d'exercices d'orientation perdus dans la verdoyante mais dangereuse forêt guyanaise.

"Le plus dur, je crois que c'était les habits mouillés"

"Mais le plus dur, je crois que c'était les habits mouillés tout le temps. C'était vraiment une horreur, et puis il pleuvait beaucoup donc on ne séchait jamais", confie Myriam, victime d'une luxation de l'épaule lors du dernier jour de stage. Pour les douches, il fallait faire trempette dans la rivière, non loin du bivouac. C'est d'ailleurs ces moments de bivouac qui ont permis certaines discussions constructives. Car c'est l'un des buts recherchés par l'association En action pour les nations (EAPN), créée par le pasteur et ancien légionnaire, Salim Bouali, qui a également participé au stage. Le papa de l'un des garçons était également présent ainsi que Stéphane et Adil, les représentants des marins pompiers.

Sheriff, Stéphane, Hauria, Annes-Sophie... l'ensemble des jeunes ont en tout cas vécu l'expérience à fond. Loïc de son côté a effectué un petit malaise durant le stage. Il faut dire qu'en France, il vivait la nuit et dormait le jour. "Anesthésié par le cannabis du quartier", Loïc a retrouvé sa volonté et ses énergies en Guyane. Aujourd'hui il l'affirme : "Après cette mise à zéro du cerveau, tout çà est loin derrière moi".

Il invite même d'autres jeunes en manque de repères à vivre cette expérience hors du commun. C'est d'ailleurs l'un des objectifs d'EAPN dans les semaines et mois à venir. Communiquer dans les collèges et lycées afin de permettre une certaine prise de conscience. "C'est un vecteur formidable de communication pour nous également", confie Thierry Dechaume, membre de l'unité de prévention urbaine et référent de la police nationale au sein de l'aventure, qui a été contraint, à son plus grand désespoir, de se désister au dernier moment.

"Ces jeunes ont besoin d'un encadrement moral et humain"

Au final, personne n'a lâché et le groupe s'est serré les coudes. Car dans cette expérience, il y a eu des pleurs, du stress, des conflits... mais le groupe est sorti grandi. "Chacun a su dévoiler sa vraie personnalité, ce qu'ils avaient vraiment dans les tripes, pour ensuite s'ouvrir à l'autre, révèle Salim Bouali. L'indifférence et l'apathie ont tué notre jeunesse mais lorsqu'elle se sent aimée, ce n'est plus la même. Ces jeunes ne demandent pas un encadrement financier, il ne faut pas les entretenir. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un encadrement moral et humain, comme ce fut le cas pour nous pendant ces quelques jours".

Une cérémonie de remise de diplôme émouvante et touchante, a d'ailleurs été organisée en leur honneur, en présence notamment du Général commandant de la Légion étrangère, le général de Saint-Chamas et du colonel Alain Walter, chef de corps du 3e Régiment étranger d'infanterie.

Au moment du départ, Salim, Thierry et les autres, prennent bien soin de mettre en garde l'ensemble des jeunes sur le retour au quotidien, et donc des fréquentations qui pourraient de nouveau les tirer vers le bas. Mais comme le formule l'un d'entre eux, d'un ton rassurant, "la jungle, c'est maintenant que ça commence, mais aujourd'hui on sait comment en sortir".

Remi Simonpietri


France - Afrique : comment l'armée a pris le pouvoir

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10/03/2014 à 08:15 Par Christophe Boisbouvier

Du Mali à la Centrafrique, jamais les militaires n'ont autant pesé sur la politique africaine de Paris. Au grand dam des diplomates...

Ils sont cinq généraux. Didier Castres, "le cerveau", sous-chef opérations de l'état-major ; Patrick Breytous, "le fonceur", chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) ; Grégoire de Saint-Quentin, "le connétable", ex-patron de l'opération Serval, aujourd'hui chef du Commandement des opérations spéciales (COS) ; Bernard Barrera, "le chasseur", le stratège de la bataille des Ifoghas ; Christophe Gomart, "l'oeil de lynx", ex-COS devenu directeur des renseignements militaires (DRM)... Le succès de l'opération française au Nord-Mali tient notamment à ces cinq officiers. Mais aussi au chef d'état-major particulier du président Hollande, le général Benoît Puga. Beaucoup considèrent cet ancien légionnaire de Kolwezi comme le nouveau "Monsieur Afrique" de la France...

"La politique africaine de la France, ce n'est pas que la guerre !" proteste un proche conseiller de Hollande, visiblement agacé par le poids des militaires dans les affaires africaines. "Vous, les journalistes, vous avez besoin de quelqu'un qui incarne la prétendue Françafrique. Et comme les ex-émissaires n'ont plus aucune influence, vous montez en épingle le rôle du général Puga." En fait, derrière Puga, il y a un redoutable manoeuvrier, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et un concept pas toujours socialiste, la realpolitik.


Pas de connivence avec les chefs d'État rétifs à l'alternance

En mai 2012, quand François Hollande arrive à l'Élysée, la ligne africaine est claire. Pas de connivence avec les chefs d'État rétifs à l'alternance. Mais tout change en janvier 2013. Pour refouler les jihadistes du Nord-Mali, l'alliance tchadienne est indispensable. "Au Nord-Mali, dans les Ifoghas, les soldats tchadiens ont fait preuve d'un courage incroyable. En deux mois, ils ont perdu 36 hommes", souligne un officier de l'état-major français. Le Drian propose alors que le contingent tchadien soit mis à l'honneur pour le défilé du 14 juillet 2013. Protestations de plusieurs décideurs de l'Élysée et du ministère des Affaires étrangères, qui affirment que l'armée tchadienne n'a pas sa place sur les Champs-Élysées. Embarrassé, François Hollande cherche un compromis. Finalement, il trouve une astuce : l'ordre alphabétique. Le contingent du Tchad défile derrière celui du Sénégal et devant celui du Togo...


Lors de la conférence d’Abuja sur la sécurité, la paix et le développement en Afrique,
le 27 février. © Philippe Wojazer/Reuters

Jean-Yves Le Drian a-t-il pris la place de Laurent Fabius, son collègue des Affaires étrangères, dans le processus de décision politique sur l'Afrique ? Non, bien sûr. Les soldats ne font pas une politique. "Si le Quai d'Orsay [le ministère des Affaires étrangères] ne parvient pas à faire venir des Casques bleus en Centrafrique, Sangaris [l'opération française] y sera encore dans quinze ans ! lance un proche de François Hollande. En fait, Le Drian et Fabius se partagent le travail." Il n'empêche, le facteur personnel joue son rôle. Fini l'époque où Fabius traitait Hollande de "fraise des bois". Une vraie relation de confiance s'est construite entre les deux hommes. Mais le lien Hollande-Le Drian est fondé sur autre chose : une fidélité de trente ans d'âge. En janvier 2011, quand le futur président français se lance dans la bataille des primaires au sein du Parti socialiste, il appelle son vieux "grognard" : "Dis-moi, tu as toujours ton petit groupe avec Cédric [Cédric Lewandowski, l'actuel directeur du cabinet civil et militaire de Le Drian] ? Oui ? Bon, c'est bien. Tu prends en charge les questions de défense." On connaît la suite.

En décembre 2013, quand la France lance Sangaris en Centrafrique, le ministre de la Défense prend encore plus d'importance. Les députés écologistes français ont beau regretter qu'Idriss Déby Itno, malgré ses "méthodes autoritaires, répressives et inégalitaires", soit "le nouveau pivot de la politique française en Afrique centrale", un proche de Le Drian réplique : "Il y a toujours des gens qui vivent au pays des fées. Nous, nous avons absolument besoin d'un accord politique avec le Tchad pour avancer sur la Centrafrique." Le 1er janvier 2014 au soir, à N'Djamena, Le Drian glisse au chef de l'État tchadien, qu'il tutoie : "Tu seras d'accord avec moi pour dire que Djotodia [le numéro un centrafricain de l'époque] a échoué, non ?" Silence d'Idriss Déby Itno, puis : "Écoute, va parler avec les amis à Brazzaville et Libreville et reviens me voir." Le 2, Le Drian est reçu par Ali Bongo Ondimba puis par Denis Sassou Nguesso. Le 3, il retourne à N'Djamena. Le sort de Djotodia est alors scellé. Six jours plus tard, l'homme fort de Bangui est convoqué au Tchad, où il signe sa démission.

Cette connivence Déby Itno-Le Drian court-circuite-t-elle la politique française au Tchad ? "Non, répond un proche de Hollande. Cela ne nous empêche pas de continuer à défendre les droits de l'homme. Regardez l'opposant tchadien Makaïla Nguebla, qui animait un blog depuis Dakar. Le Tchad réclamait son extradition. En juillet 2013, la France lui a offert l'asile. En fait, on gère le Tchad comme la Russie. Hollande parle Centrafrique avec Déby comme il parle Ukraine avec Poutine. Le 24 février, il a passé deux heures au téléphone avec son homologue russe. Mais cela ne veut pas dire qu'il cautionne son régime."

Ce n'est pas Le Drian contre Fabius, c'est fromage et dessert

Au Quai d'Orsay, un diplomate de haut rang renchérit : "La realpolitik, c'est bien. Ainsi, l'an dernier au Cameroun, Paul Biya a pu se rendre utile pour faire libérer nos otages. Et nous l'avons vivement remercié. Mais cela n'a pas empêché Hollande de se mobiliser ouvertement pour la libération d'Atangana [le Franco-Camerounais relâché le 24 février après dix-sept ans de prison], ni Fabius de demander que cesse la persécution des homosexuels. Ce dernier ne parle pas toujours dans les micros. Mais quand il voit Sassou, Déby ou Bongo, il leur dit : "Il y a un problème avec ça." Ce n'est pas Le Drian contre Fabius. C'est fromage et dessert."

Bien sûr, à Paris, entre militaires et diplomates, ce n'est pas toujours le grand amour. Du côté de la Défense, on glisse : "Nous comprenons que Fabius se régale plus avec les grands enjeux stratégiques, en Syrie ou en Ukraine. Mais il est dommage qu'il n'accorde pas un intérêt constant à l'Afrique." Et du côté du Quai d'Orsay, on réplique : "Le Drian n'a pas toujours une vision d'ensemble. Un moment, pour des raisons opérationnelles, il était contre l'arrivée de soldats européens en Centrafrique, sans voir le bonus politique de ce renfort." Mais en définitive, Le Drian et Fabius - qui sont, avec Manuel Valls à l'Intérieur, les deux ministres français les plus populaires à leur poste - s'entendent plutôt bien. "Il y a des petites tensions, mais on ne s'est jamais pris le bec gravement", confie un proche du premier. "Quelquefois, on doit placer le curseur au milieu", reconnaît un conseiller de Hollande. Reste le facteur humain. Tous les mercredis, après le Conseil des ministres, Hollande garde Le Drian à l'Élysée pour un tête-à-tête qui fait bien des envieux dans le gouvernement français. Et les chefs d'État africains le savent. "Le Drian, quand on lui parle, ça va directement dans l'oreille de Hollande", s'amuse l'un d'eux.


Municipales à Saint-Maximin: Gilles Pérez (FN) dévoile ses trente-deux colistiers

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Publié le dimanche 09 mars 2014

Les trente-trois colistiers, parmi lesquels deux citoyens européens résidant en France.Guillaume Venel

Bleu, blanc, rouge. La décoration ne laisse planer aucun doute : ici se tient la présentation de la liste Saint-Maximin bleu Marine, emmenée par Gilles Pérez. Quatre-vingts personnes, essentiellement des Maximinois, se sont retrouvées, jeudi soir à la salle des fêtes, pour écouter le discours du leader frontiste. Déposée en préfecture le 5 mars, cette liste rassemble des candidats de tous âges. Le benjamin a tout juste la majorité tandis que le doyen affiche 71 ans. « Nous avons choisi des personnes honnêtes, compétentes et de conviction,plaide Gilles Perez. Vous trouverez toutes les conditions sociales. Il y a également toutes les confessions : chrétiens, musulmans, athées… Toute la diversité possible est représentée. Alors quand on dit que le Front national est sectaire, ça me fait un peu rire.»

Citoyens européens

Cette liste est par ailleurs l'une des seules de la Provence verte comportant deux citoyens européens. Philippe Hrynda, ancien professeur d'université et ressortissant belge, est ravi de figurer en troisième position. Toutefois, la loi ne lui permettra pas d'occuper de fonction d'adjoint dans une éventuelle majorité. Le code électoral exclut en effet les résidents européens de l'exécutif municipal. En quatorzième position, Carine Ferreira, de son côté est de nationalité portugaise.

Pour ses adjoints justement, Gilles Pérez a bien une petite idée de la répartition des délégations « en fonction des compétences de chacun ». En cinquième position Michael Granier, chargé d'affaires, habitant depuis quinze ans à Saint-Maximin, est destiné au développement économique.

« Avec pas moins de trois comptables, la liste devrait éviter les écarts dans les comptes de la commune», plaisante Gilles Perez. Question scolarité, les avis ne manqueront pas non plus puisque trois professeurs figurent parmi les trente-trois colistiers.


La liste :

1. Gilles Pérez, 64 ans, retraité. 2. Véronique Andrieu, 48 ans, comptable. 3. Philippe Hrynda (nationalité belge), 56 ans, ingénieur. 4. Nelly Figueiredo, 33 ans, secrétaire. 5. Michael Granier, 35 ans, chargé d’affaires. 6. Christelle Ducrocq, 45 ans, secrétaire comptable. 7. Martial Portier, 53 ans, expert en construction. 8. Madie Guffroy, 45 ans, cadre. 9. Germain Honorat, 58 ans retraité. 10. Amandine Savey, 29 ans, comptable.11. Bernard Machet, 61 ans, éleveur retraité. 12. Catherine Roux, 52 ans, employée. 13. Adnan Haidar, 54 ans, conducteur de travaux. 14. Carine Ferreira (nationalité portugaise), 21 ans, employée. 15. Jean-Jacques Demdjian, 57 ans, cadre commercial. 16. Joëlle Sery, 53 ans, professeur. 17. Serge Laporta, 55 ans, agent de maîtrise. 18. Dominique Deperne, 56 ans, professeur. 19. Mathias Caelles, 23 ans, commercial. 20. Sylvia Nastasi, 61 ans, écrivain. 21. Daniel Minet, 58 ans, légionnaire retraité. 22. Laurence Gisbert, 33 ans, assistante commerciale. 23. Ludovic Mira, 27 ans, ouvrier. 24. Sandrine Honorat, 26 ans, assistante commerciale. 25. Philippe Magnin, 61 ans, commercial. 26. Marie Machat, 24 ans, ingénieur agronome. 27. Rudy Chaspoul, 25 ans, ouvrier. 28. Reine Liberati, 62 ans, retraitée. 29. Albert Caelles, 65 ans, professeur. 30. Anne Voirin, 21 ans, estheticienne. 31. René Bouchard, 71 ans, retraité. 32. Maryse Loiseau, 55 ans, femme au foyer. 33. Nathan Puiroud, 18 ans, étudiant.


Saint-Jean. Une association ravive la mémoire de Camerone

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Publié le 09/03/2014

Page d'histoire, les légionnaires encerclés par l'armée mexicaine.

«Camerone ! Avez-vous déjà assisté aux cérémonies du souvenir de ce haut fait de notre armée ? Si oui, nous sommes sûrs que vous y reviendrez avec nous ; sinon, ne ratez pas l’occasion de vivre cet événement au moins une fois dans votre vie», lance Colette de Luze, présidente de Saint-Jean Renouveau.

Cette association organise une journée de rencontre le mercredi 30 avril et se rendra aux cérémonies du souvenir de Camerone, au 4e Régiment étranger, quartier Capitaine-Danjou, à Castelnaudary. Et Colette de Luze d’ajouter : «Camerone, 30 avril 1863, la 3e compagnie de la Légion Étrangère, 63 Légionnaires, sous les ordres du Capitaine Jean Danjou tient tête à l’armée mexicaine (plus de 2000 hommes !) Vous avez bien lu, plus de 2 000 hommes. C’est à eux que rendent hommage chaque année, tous les légionnaires dans le monde».

Une commémoration à laquelle Saint-Jean Renouveau propose invite à assister. Toute inscription doit impérativement être enregistrée avant le vendredi 28 mars.

Pour tout contact téléphonique : André Caumette 06 10 65 32 38 et Colette de Luze 06 30 48 00 94

La Dépêche du Midi

Décès de Maître Roland Seigneurie

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samedi 08 mars 2014

Cliquez ici pour consulter l'avis n°1237391

Yves Ravey, entre Simenon et le nouveau roman

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07/03/2014

Une mère à la dérive, un ami louche, une équipée glauque... Simenon aurait aimé le nouveau petit bijou d'Yves Ravey. 
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/yves-ravey-entre-simenon-et-le-nouveau-roman_1497584.html#JHIuTvHOB1XZ5rLw.99

Une mère à la dérive, un ami louche, une équipée glauque... Simenon aurait aimé le nouveau petit bijou d'Yves Ravey.

Yves Ravey. Une écriture sèche où tout est dans le détail. © R. Allard

"C'est une source d'ennuis, Mathilde." Et, pourtant, William Bonnet désire tenir la promesse qu'il a faite à son ami Louis, sur son lit de mort. Cet ancien légionnaire agonisant lui a en effet demandé de retrouver sa fille, internée pendant plusieurs années dans un hôpital psychiatrique. Lors de son divorce, Mathilde a perdu la garde de son fils, Roméo, ce dont elle ne se remet pas. 

Alors, lorsque William réussit à mettre la main sur celle-ci dans une boîte de nuit, il tient à l'aider à revoir, ne serait-ce que deux heures, ce petit garçon qui lui manque tant. Dans une Nissan Sunny, ce couple d'infortune prend la route de Savigny-sur-Orge, où résident le père de l'enfant, Anthony, et sa nouvelle épouse, Sheila. Grâce à une fausse carte de visite du service de la petite enfance, l'étrange M.Bonnet va entrer en contact avec cette dernière.  

Mais il tombe mal : à l'usine Rhône-Poulenc locale, où Anthony est délégué syndical, c'est la grève... Mais peut-être l'obscur William cache-t-il d'autres desseins, lui qui fut il y a peu renvoyé pour "faute grave et escroquerie" des cycles Vernerey, dont il était directeur financier...? 

On ne se penchera jamais assez sur les admirables petits romans d'Yves Ravey, parfaits croisements entre Simenon et le nouveau roman. Après les excellents Enlèvement avec rançon et Un notaire peu ordinaire, l'écrivain bisontin livre avec La Fille de mon meilleur ami une intrigue policière à l'écriture sèche, qui peut à tout moment prendre une direction inattendue. Chez Ravey, l'essentiel tient dans le détail qui chamboule tout. Au fond, comme dans la vie... 

La Fille de mon meilleur ami, par Yves Ravey. Minuit, 158p., 14€.


Economie de l'arnaque. « La Fille de mon meilleur ami », d'Yves Ravey

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LE MONDE DES LIVRES | 06.03.2014

Yves Ravey. | Robert Allard/Editions de Minuit

William Bonnet possède toute une collection de fausses cartes professionnelles, qu'il distribue en fonction de son inspiration à ceux qu'il a décidé d'entourlouper pour une raison ou une autre – ou juste pour la beauté du geste. En quoi le héros et narrateur de La Fille de mon meilleur ami évoque un peu son auteur, Yves Ravey, roi du bonneteau littéraire, qui excelle à attirer le lecteur vers de fausses pistes.

Ainsi du titre de son douzième roman : de « la fille de son meilleur ami », il sera finalement fort peu question ici, encore moins sous l'angle de la romance que pourrait sous-tendre cet intitulé. A peine est-elle un prétexte au démarrage de l'intrigue, cette Mathilde dont Louis n'a parlé à William que sur son lit de mort, dans une scène d'ouverture presque parodique, en le chargeant de la retrouver. A la page suivante, voilà deux ans que William s'est acquitté de cette tâche – le lecteur ignorera jusqu'au bout comment il s'y est pris. Il « veille » toujours, comme promis, sur Mathilde (sans qu'on sache à quel degré d'intimité précis s'étend sa vigilance, et peu importe). Les deux sont en visite du côté de Savigny-sur-Orge (Essonne) pour que la jeune femme puisse voir son petit garçon, Roméo – lors de son divorce, les réguliers séjours de Mathilde en institut psychiatrique ont poussé le juge à lui refuser tout droit de visite.

William, qui vient de se faire licencier d'une entreprise pour escroquerie et faute grave, échafaude des plans afin de décrocher cette rencontre entre Mathilde et Roméo. Il va de leur motel miteux à la ville, à la recherche d'informations sur la nouvelle vie de l'ex et sur sa deuxième femme, grâce à laquelle il va tenter d'obtenir le rendez-vous – et plus que cela car, comme on le découvrira, il a un plan retors et peu glorieux pour se refaire grâce à la grève de l'usine du coin. Mathilde, pendant ce temps, pique des crises, jette les valises par la fenêtre, vole dans les magasins, comme si elle cherchait à se faire repérer par les gendarmes.

MERVEILLEUSE PARCIMONIE

Mais les interprétations psychologiques n'ont pas leur place chez Yves Ravey. Ce qui compte, ce sont les actes décrits et les paroles échangées, qui se coulent dans la narration. Des paroles pas très nombreuses, du reste, sauf quand il s'agit de noyer l'interlocuteur sous un déluge de mots. En dehors de ces vagues stratagèmes, de même qu'Yves Ravey écrit avec une merveilleuse parcimonie, ses personnages dialoguent peu. Au début du roman, il livre une sorte d'art poétique : quand Mathilde lui demande de lui parler de son père, William fait au lecteur une courte liste de ce qu'il tait avant de révéler qu'il évoque « seulement » la mort de celui-ci, puis de couper tout élan de bavardage trop poussé : « Ne cherche pas plus loin, Mathilde. »

« Chercher plus loin », chez l'auteur d'Un notaire peu ordinaire (2013, qui paraît en poche, Minuit, « Double », 112 p., 7 €), c'est, de toute façon, prendre le risque d'opacifier les choses, de les comprendre encore un peu moins. La belle clarté et la grande simplicité apparente de son écriture nimbent pourtant consciencieusement ses romans d'obscurité. Depuis son entrée en littérature avec La Table des singes (Gallimard, 1989), Yves Ravey ne cesse de prouver la richesse du peu, lui dont les romans ne dépassent jamais les 200 pages. L'écrivain n'a pas besoin de grand-chose pour installer une atmosphère de grande banlieue un peu triste – un snack-bar, le nom de deux rues, un parking d'hôtel… – comme pour donner des airs de thriller à son roman en le faisant basculer dans une tonalité inquiétante – ainsi lorsque William, dans les premières pages, affirme soudain, presque menaçant : « Tu sais que je ne regrette jamais rien, Mathilde. »

C'est de cette ténuité même que naît l'hypnotique étrangeté de La Fille de mon meilleur ami. Sans explications psychologisantes, sans trop-plein de paroles, les actions des personnages apparaissent erratiques, le roman prend des chemins qu'il n'a pas balisés, se permet de formidables embardées, et un narrateur tel que William a tout loisir de faire surgir sa drôlerie parfois glaçante. Et c'est ainsi que le héros et l'auteur embobinent le lecteur. Qui en redemande.

La Fille de mon meilleur ami, d'Yves Ravey, Minuit, 160 p.,14 euros.


Le destin de W. Bonnet, directeur financier, Montceau-les-Mines

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5/3/14

Dans son dernier roman, l’écrivain Yves Ravey joue de nouveau du suspense et de l’incongruité des situations, poursuivant sa réinvention très littéraire du roman noir. 

LA FILLE DE MON MEILLEUR AMI
d’Yves Ravey 
Minuit, 156 p., 14 €

Le destin de William semble devoir se résumer à un orage. D’autres que lui y auraient vu un mauvais présage, se seraient méfiés, auraient fui; lui se contenta de relever le col, d’affronter le grain, d’attendre une éclaircie. Missionné par son meilleur ami, juste avant sa mort, sur son lit d’hôpital militaire, William se devait à sa promesse : prendre soin de la fille du défunt.

Promettant, il ne s’était pas douté dans quoi il s’embarquait. Mathilde n’est pas une fille comme les autres. Mathilde a des réactions bizarres, incontrôlables. Il y a quelques années, un jugement lui a retiré la garde de son fils, lui interdisant désormais de le voir. Le petit garçon vit depuis dans une ville de l’Essonne, avec son père, Anthony, ouvrier de l’usine Rhône-Poulenc voisine, et sa femme Sheila, devenue sa nouvelle mère. 

Mathilde veut revoir Roméo; après, elle les laissera tranquille. Alors William développe un plan, pour faire plaisir à Mathilde: demander à Sheila une faveur, une heure d’entrevue, contre de l’argent, avant d’entrevoir transaction plus juteuse, sous la forme d’un chantage, un coup de poker. Encore faudra-t-il tenir le branlant château de cartes en équilibre.

Le tour de force du romancier est de créer un antihéros aussi insaisissable qu’un fluide au mercure. Qui est-il, ce William Bonnet, prétendument directeur financier de l’entreprise de cycles Vernerey de Montceau-les-Mines? Sa personnalité se dérobe au lecteur aussi sûrement que William se présente sous telle ou telle identité à ses différents interlocuteurs, muni de fausses cartes de visite. Est-il l’homme mature sur qui Mathilde peut compter, l’ami solide et réfléchi qui autrefois épaula son père? Ou juste un simple d’esprit au passé trouble et au rythme de vie heurté, prompt à se fourrer dans le premier pétrin?

À son habitude, Yves Ravey aime multiplier les zones d’ombre, et même en jouer, comme il joue au sens propre au long de cette nouvelle fiction d’ombres et de lumières, multipliant les averses, les rayons de soleil et les éclats des gyrophares, munissant ses protagonistes de nombreuses paires de lunettes, lampes torches, reflets, mirages et autres écrans de fumée. 

Sachant distiller une atmosphère angoissante épaisse de suspense où tout semble pouvoir exploser à tout instant, Yves Ravey développe des intrigues en forme de spirale, semblant tourner autour d’un point aveugle. L’écrivain réinvente le roman noir en version blanche livre après livre, s’appuyant comme les classiques du genre sur un contexte social, et ne se privant pas de situations désopilantes.

«À l’abri sous mon imperméable, j’ai sorti du coffre de la Sunny mon livre – cadeau de Monsieur Vernerey pour fêter mon embauche quelques mois plus tôt à mon retour d’Afrique –, rangé entre le cric et la roue de secours. J’ai lu. En terrasse. Quelques lignes, au hasard, dans la partie intitulée Genèse, en sirotant un gobelet de café pris au distributeur. Ensuite, je me suis penché sur un journal de petites annonces.» 

C’est qu’il bouge beaucoup, William: de la chambre au bar du motel, du parking à l’usine, de la HLM de Sheila au bar du coin. On retrouve dans ce roman les repères ironiquement topographiques de Ravey, non loin des stations-service et des parkings de banlieue, comme celle où faisait halte à plusieurs reprises la mère inquiète aux allures de tendre Yolande Moreau de son précédent livre, Un notaire peu ordinaire. Les personnages d’Yves Ravey ne ménagent pas leur peine en allées et venues. 

On les suit comme des pauvres diables, la rate au court-bouillon, égaré par les titres mystérieux de l’auteur agissant peut-être en trompe-l’œil. Comme la mousse débordante d’un milk-shake bon marché offert dans un bar de banlieue.

Sabine Audrerie

Indochine: la légion des inconnus de la Wehrmacht

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Edouard LAUNET 5 mars 2014

B. D. légionnaire du 5e REI (photo de gauche, à gauche) au bord du fleuve Rouge, au Tonki, en 1951, et au sein des jeunesses hitlériennes

en Poméranie, en 1938. (Photos collection particulière.)


ENQUÊTE

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats allemands faits prisonniers en France se sont engagés au côté des képis blancs dans le conflit colonial. Un jeune chercheur français retrace leurs parcours oubliés dans un livre, «l’Ennemi utile».

La guerre d’Indochine fut - aussi - une tragédie allemande, mais la plupart des Allemands, et des Français, l’ignorent. Lorsque, l’an dernier, un jeune historien français est passé au bureau des Etats de services de Berlin, organisme qui tient le registre des soldats de l’armée allemande tombés au cours des deux dernières guerres mondiales, ses interlocuteurs ont été fort surpris d’apprendre de sa bouche que plus de 2 600 de leurs compatriotes étaient «morts pour la France», et ce juste après la Seconde Guerre mondiale ! Si la chose est peu ou pas connue des deux côtés du Rhin, c’est que ces victimes-là sont restées enfouies dans une zone où l’historiographie n’avait pas beaucoup fouillé.

Waffen-SS, chevaliers prussiens

A l’issue du conflit de 1939-1945, un nombre important de prisonniers allemands s’est engagé dans la Légion étrangère. Ils se sont retrouvés presque immédiatement en Indochine. Le retrait des troupes japonaises qui occupaient la colonie française l’avait laissée dans un chaos dont le Vietminh communiste a su profiter, déclarant l’indépendance d’une partie du Vietnam en septembre 1945. Commence alors une guerre coloniale dont la Légion étrangère va être le fer de lance. Dans ses rangs, beaucoup d’Allemands, dont un nombre non négligeable de Waffen-SS. La pointe du fer de lance en Indochine, ce sera donc l’ennemi de la veille.

Combien furent-ils ? Entre 20 000 et 30 000 sur un contingent de 70 000 hommes, estime-t-on aujourd’hui, sans exclure une proportion plus forte encore. Les légionnaires allemands ont laissé derrière eux - dans les films, les romans, certains articles - d’assez belles images d’Epinal, des portraits sans nuances. Il y aurait eu, d’un côté, des chevaliers prussiens toujours prêts à démontrer leurs qualités de guerriers, comme ils l’ont souvent fait dans la Légion depuis sa création en 1831 ; de l’autre, d’anciens criminels de guerre venus se planquer dans ce corps discret de l’armée française pour tenter de se faire oublier.

Pas facile d’aller au-delà de cette iconographie saturée, entre idéalisation et diabolisation, puisque la Légion ne communique pas les dossiers personnels (1) et que, plus largement, la France a essayé de dissimuler le rôle des Allemands dans ses guerres coloniales.

Il y avait pourtant un moyen de creuser cette histoire-là : croiser les dossiers des légionnaires morts en service commandé, conservés et accessibles au Bureau des archives des victimes de conflits contemporains à Caen (Calvados), et ceux des soldats de l’armée allemande, archivés à Berlin. Cette singulière entreprise a été menée par un chercheur singulier : Pierre Thoumelin, 25 ans, officier de gendarmerie en cours de formation qui, parallèlement, travaille sur une thèse de doctorat d’histoire à l’université de Caen. La gendarmerie, «ce sera mon métier», dit Thoumelin sans l’ombre d’une hésitation. Si possible dans les enquêtes judiciaires. Il a réussi l’été dernier le concours de l’Ecole d’officiers de Melun (Seine-et-Marne). Mais l’histoire a toujours été sa passion, offrant un autre genre d’enquêtes.

Thoumelin est né au cœur du Cotentin, d’un père lui aussi gendarme et féru d’histoire. Après une prépa littéraire, il est parti faire des études à Caen. Il se dit passionné par la période contemporaine, en particulier la colonisation et la décolonisation. Sa famille n’a pas de passé avec les képis blancs, mais le fait d’ avoir grandi près des plages du débarquement et des anciens camps de prisonniers allemands l’a sensibilisé à ce sujet. «Ayant beaucoup lu sur l’Indochine, j’ai naturellement voulu savoir pour quelles raisons des Allemands étaient allés se battre là-bas», explique-t-il.

L’aventure plutôt que le retour

Thoumelin s’embarque donc dans une thèse de doctorat au Centre de recherche d’histoire quantitative de Caen, avec pour thème «Les légionnaires allemands et la guerre d’Indochine 1946-1954», sous la direction de Michel Boivin. Il crée des bases de données, trie les dossiers des soldats par classes d’âge, tente de recouper les éléments issus de ces deux grandes sources, interviewe une trentaine d’anciens légionnaires. Ce travail est suffisamment avancé pour qu’il fasse l’objet d’un livre (2) et bientôt d’un documentaire, diffusé en mai sur France 3, à l’occasion des 60 ans de Diên Biên Phu. Conclusion de son enquête : dans leur majorité, les légionnaires allemands partis en Indochine étaient des types qui cherchaient simplement à s’en sortir. Souvent, plus rien ni personne ne les attendait après la guerre en Allemagne où les conditions de vie étaient très difficiles. Alors, ces jeunes hommes vaincus ont choisi l’aventure plutôt que le retour. «Des SS se sont glissés à travers les mailles du filet : leur proportion au sein des légionnaires allemands est aux alentours de 8 à 10%, dans les classes d’âges inférieures. Cependant, même si la Légion n’a pas été très regardante, il est faux d’aller jusqu’à dire que l’Indochine a été le point de ralliement des anciens nazis», souligne Pierre Thoumelin. Ainsi le cliché du criminel de guerre allemand recyclé par l’armée française dans la Légion est-elle largement un mythe. Il n’en a pas moins nourri quelques articles de presse, notamment dans l’Humanité de l’après-guerre, et certains ouvrages, comme la Garde du diable : des SS en Indochine, du Canadien Georges Robert Elford.

En revanche, il est avéré que la présence de combattants allemands a été déterminante en Indochine. Ces derniers ont été très présents parmi les instructeurs et l’encadrement de la Légion, ce qui ne posait guère de problème puisque 70% des légionnaires servant en Indochine étaient germanophones. C’est que les képis blancs ont eu une forte culture germanique dès la création du corps en 1831 : trois des sept bataillons initiaux étaient constitués uniquement d’Allemands.

En 1940, l’une des premières demandes de l’Allemagne nazie au gouvernement de Vichy fut de lui remettre les légionnaires allemands, dont le nombre était alors estimé à 10 000. Ainsi, nombre de traditions de la Légion sont d’origine germanique, en particulier les chants.

En Indochine fut mise à profit l’expérience d’anciens membres d’unités d’élite, comme les parachutistes de la Luftwaffe, qui s’étaient illustrés dans les batailles de Normandie et de Monte Cassino. C’est ainsi que l’«ennemi héréditaire» est devenu l’«ennemi utile». Ceci n’a pas aidé au rapprochement entre la France et l’Allemagne dans l’après-guerre. «Nous avons pu retrouver dans les fichiers de décès de légionnaires allemands des demandes de familles formulant expressément le souhait que la mention "mort pour la France" soit retirée du dossier de leur fils», écrit Pierre Thoumelin. Dès lors, la France s’en est souvent tenue à la mention «mort au champ d’honneur». Cela explique en partie la surprise des Allemands face au nombre de ses victimes en Indochine. Le parcours de ces légionnaires est parfois très complexe. Kurt K., né en 1924, comptait à sa mort, en mars 1953, deux citations au titre de la Wehrmacht ainsi que, dans l’armée française, trois citations à l’ordre du régiment en Indochine, une croix de guerre avec étoile de bronze et la médaille coloniale pour l’Extrême-Orient. Certains furent prisonniers en France à la fin de la Seconde Guerre, puis légionnaires en Indochine au service d’une guerre coloniale française, avant de déserter en passant au service du Vietminh et de l’anticolonialisme, et seront finalement renvoyés soit en Allemagne de l’Ouest, où ils se feront aussi discrets que possible, soit en Allemagne de l’Est, où ils seront accueillis comme les héros d’une guerre communiste, et du coup contraints de participer à des meetings politiques pour dénoncer les abus de la France coloniale. Sans surprise, beaucoup choisirent le silence.

Changement de camp

In Foreign Service, documentaire diffusé par Arte en 2005,Marc Eberle a retracé quelques-uns de ces parcours hallucinants. L’un des anciens légionnaires confie que, lorsqu’il a été fait prisonnier par un groupe vietminh, il a été mené droit au capitaine… qui était allemand. Selon Eberle, 1 400 légionnaires allemands auraient changé de camp. La guerre d’Indochine fut le conflit au cours duquel la Légion étrangère a connu ses plus grosses pertes (plus de 10 000 hommes), devant la Première Guerre mondiale, souligne Pierre Thoumelin. A Diên Biên Phu, elle avait engagé six bataillons, dont 1 600 Allemands qui, pour beaucoup, sont morts durant la bataille ou la longue marche qui suivit.

Il reste au chercheur quelques pistes à creuser, en particulier le parcours des anciens légionnaires rentrés en RDA, ou encore le destin de ceux qui, rentrés en RFA, se sont engagés dans la Bundeswehr. Mais il a établi l’essentiel : les combattants allemands ont joué un rôle plus important qu’on ne pensait dans la guerre d’Indochine, longtemps ignoré parce que leurs parcours étaient trop en contradiction avec le discours alors dominant sur les relations franco-allemandes. «Comment évoquer l’esprit de camaraderie entre légionnaires allemands et soldats français à une époque où l’opinion était encore profondément marquée par les années d’occupation ?» souligne le gendarme-historien.

(1) Les archives de la Légion qui ne sont pas reversées au Service historique de la Défense ne peuvent être consultées, et leur déclassification n’est pas prévue.

(2) «L’ennemi utile», de Pierre Thoumelin. Editions Schneider Text, 184 pp., 14,90 €.


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