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Légionnaire toujours...

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2012


« Dubo, Dubon,… »

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le 18/02/2012



À ce début de slogan, tous les lecteurs ajouteront « Dubonnet », tant la formule est restée célèbre. Parmi les multiples objets en collection à l’Écomusée, certains pourraient permettre de recréer une ambiance « café d’autrefois » : carafes publicitaires, pyrogènes, affiches, bouteilles (vides !) font également partie des fonds constitués depuis la création de l’Écomusée.

Tout dernièrement, c’est donc cette publicité sur carton qui est venue compléter ce « bistrot imaginaire »…

C’est en 1846 que le chimiste français Joseph Dubonnet crée à Paris un vin de quinquina qui était en fait un médicament pour lutter contre le paludisme… Pour gommer le goût amer de sa préparation, il le masqua avec une décoction d’herbes et d’épices à la saveur forte. Les soldats de la Légion étrangère l’utilisèrent dans un premier temps dans les marécages infestés de moustiques en Afrique du Nord ; puis l’épouse de Joseph servit la première la potion en apéritif auprès de ses amis. C’est ainsi que le bouche-à-oreille fit la popularité du « Dubonnet ». Depuis 1976, la marque est la propriété du groupe Pernod Ricard qui en a poursuivi la commercialisation.

Grands publicistes et petits slogans

Mais si la marque est restée dans les esprits c’est bien grâce au « Dubo, Dubon, Dubonnet », modèle de publicité simple et épurée lancé par l’affichiste Cassandre en 1932. De grands illustrateurs ont ainsi travaillé à la promotion de l’apéritif : Cassandre donc, Jules Chéret mais aussi Jean Carlu, créateur de la publicité ci-contre dans les années 1930. À l’origine, il s’agissait de deux publicités séparées, l’une consacrée à « Lui » et l’autre à « Elle », qui finirent par se retrouver assemblées en une seule et même affiche afin de mettre en avant l’universalité du produit vanté : « Lui… Elle… toujours Dubonnet ».



Agen. Les anciens de la Légion toujours plus solidaires

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Publié le 18/02/2012


Les anciens de la Légion étrangère de Lot-et-Garonne se sont retrouvés récemment à Pont-du-Casse. / Photo DDM.

C'est, comme il se doit, dans une ambiance fraternelle que les anciens de la Légion étrangère viennent d'organiser leur assemblée générale, laquelle s'est tenue à la mairie de Pont-du-Casse. Une assemblée qui s'est poursuivie par le traditionnel repas pris en commun avec au menu, l'inévitable et sacro-saint boudin que la trentaine de convives dégustèrent dans la bonne humeur.

Mais, avant les agapes, le sérieux était de mise à l'heure de revenir sur l'actualité de cette amicale présidée par le colonel, ancien délégué militaire départemental adjoint, Jacques Leonard, lui-même entouré du trésorier Michel Rousset et du porte-drapeau Maurice Barlet. L'association départementale était par ailleurs honorée d'accueillir pour l'occasion l'adjoint au chef du recrutement la région Sud-Ouest. L'occasion de rappeler qu'environ 1 250 candidats se présentant chaque année à la Légion, une cinquantaine est retenue, ce qui démontre l'exigence requise pour appartenir à ce corps.

La prochaine fête commémorative de la bataille de Camerone sera organisée le 15 avril prochain.


Le « légionnaire Debord » se souvient de tout…

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publié le 17/02/2012

Gustave Ohmer vit des jours paisibles au centre du village, en face de la mairie et de la salle des fêtes A l'occasion de son anniversaire, il accueille avec plaisir le maire Bernard Simon venu lui souhaiter un joyeux anniversaire.


Saint-Martin-Lalande. Cérémonie de remise des képis blancs

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Publié le 17/02/2012

Les nouveaux légionnaires au garde-à-vous./Photo DDM

Mercredi, par une température sibérienne, avait lieu la cérémonie de remise des képis blancs à vingt-deux légionnaires du quartier Danjou. Au terme d'une formation de plusieurs semaines et d'une marche finale de 46 km, effectuée cette année dans des conditions climatiques extrêmes, ils ont déclamé sur la place du village les engagements du légionnaire et ont reçu le symbole de leur appartenance à cette troupe : les treize nationalités qui composent cette troupe les ont récités dans leur nouvelle langue, le français. Ce képi blanc tel que nous le connaissons aujourd'hui est un objet de fierté pour le légionnaire et symbole distinctif de la légion pour le public. Il n'est porté que par les militaires du rang, les officiers et sous-officiers coiffant un képi noir. S'il n'a pas toujours été de couleur blanche (symbole de pureté), il est officiellement devenu blanc à partir du 14 juillet 1939, lorsque les légionnaires ont pour la première fois défilé sur les Champs-Élysées vêtus de ladite coiffure. Depuis, il symbolise la légion étrangère et son port est interdit à toute autre troupe. Après toutes les épreuves traversées pour l'arborer, les nouvelles recrues se sont réunies à la maison du peuple, au chaud, pour fêter leur incorporation.


Afghanistan : dans le secret de la guerre high-tech

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mercredi 15 février 2012

sur la base de Bagram, des soldats français contrôlent le fonctionnement du moteur et des commandes d'un drone Harfang.

Photo Yves Gellie

Les Etats-Unis et leurs alliés y ont ­déployé leurs armements les plus ­modernes. ­Jamais technologie aussi complexe n’aura été mise en œuvre pour lutter contre une guérilla. Une guerre asymétrique, où des ­insurgés, équipés de moyens rustiques, tiennent en échec un dispositif occidental dernier cri. Un paradoxe que dévoile notre envoyé ­spécial au sein d’une unité de la cavalerie américaine dans la région de Kandahar.

Notre hélicoptère Chinook décolle au-dessus de la base de Kandahar, la plus importante d’Afghanistan. C’est ici, le long de la frontière du Pakistan, dans le sud du pays, que les ­combats contre les insurgés sont le plus violents. Une forteresse des Etats-Unis et de leurs alliés à la démesure de l’effort militaire américain qui coûte à Washington plusieurs dizaines de millions de dollars par jour. Pour éviter d’emprunter les routes souvent minées, des hélicoptères desservent les postes de combat avancés. Sur le tarmac, des Apache, des Blackhawk, des F-15 et des C-130 Hercules de transport qui assurent par dizaines la logistique des 130 000 soldats encore déployés sur le terrain.

Dans l’hélicoptère, chacun reste sur ses gardes. A travers la rampe arrière baissée, un soldat garde le doigt sur la détente de sa mitrailleuse. De chaque côté de la carlingue, une autre arme est pointée vers le sol. Pour éviter que les ­talibans n’ajustent leurs tirs, le pilote vole en zigzag. Deux anges gardiens veillent sur nous : des hélicoptères Griffon, plus agiles que notre appareil, prêts à ouvrir le feu à la moindre menace. L’atterrissage est particulièrement dangereux. En août dernier, un Chinook américain a été abattu par une roquette tirée par des insurgés, causant la mort de 31 membres des Forces spéciales. Arrivée au poste de combat avancé de Tarnak. Il abrite le PC du premier escadron du 71e régiment de cavalerie (basé à Fort Drum, dans l’Etat de New York). Il est commandé par le lieutenant-colonel John Paganini qui porte le chapeau des Tuniques bleues, les cavaliers de l’armée qui se battaient jadis dans l’ouest américain contre les Indiens.

A la nuit tombée, les sentinelles observent avec des grosses ­jumelles à intensificateur de lumière les mouvements suspects autour du camp. Un homme prie en plein champ. Il est rejoint par un autre. La crainte des soldats, c’est qu’ils posent discrètement une mine. Soudain, le fracas d’un réacteur : un avion de chasse pique sur nous. Un second suit, en rase-mottes : un raid destiné à mettre la pression sur les talibans. Un officier guide les avions depuis le sol. « Des patrouilles volent en permanence au-dessus de l’Afghanistan, prêtes à appuyer, en moins de dix minutes, des troupes au sol en difficulté, m’explique l’officier. On nous a alertés qu’il y avait des mouvements suspects dans notre zone. On a demandé aux avions de voler à basse altitude pour leur faire peur. S’ils deviennent hostiles, ils seront bombardés. »

Des pilotes d'un nouveau genre éliminent des talibans avec un joystick

Grâce au système Rover, l’officier reçoit en temps réel les images vidéo prises par les caméras de l’avion. « J’ai plusieurs moyens pour évaluer la situation : depuis le ciel et, au sol, grâce à mes propres yeux. A moi de vérifier que le tir est possible. » Depuis la tente PC, l’officier peut aussi faire appel à un autre type d’appareil, une arme capable d’éliminer l’adversaire par surprise : un drone, un avion sans pilote qui vole jour et nuit au-dessus de l’Afghanistan, guidé parfois depuis les Etats-Unis grâce à des liaisons par satellite. Sur la base de l’US Air Force de Creech, dans le désert du ­Nevada, ou à Langley, en Virginie, au siège de la CIA, ces pilotes d’un nouveau genre, confortablement assis dans un fauteuil, éliminent à 12 000 kilomètres de distance des talibans avec un joystick, comme dans un jeu vidéo, mais mortel. « Aucun “mauvais garçon” ne peut échapper à ces engins, capables de voler en silence au-dessus de leur objectif », m’avait expliqué Christopher C. Ames, directeur du développement stratégique de General Atomics, qui fabrique les fameux drones Predator.

5 000 blindés climatisés à 1 million pièce

Afin de minimiser les risques et pour essayer de contrôler le territoire, l’armée a installé des dizaines de postes avancés équipés de matériel à haute valeur technologique. Les rejoindre est une véritable expédition. Deux fois par jour, les Américains ouvrent des pistes avec des rouleaux en acier qui font exploser les mines afin de sécuriser la circulation des convois. Ils ont inventé le M-ATV, le nouveau blindé lourd climatisé, à 1 million d’euros, qui possède un châssis en V censé diminuer l’effet de souffle des mines. Plus de 5 000 ont été livrés en un temps record par le Pentagone aux troupes ­d’Afghanistan. A l’intérieur, maximum de précautions. Pour éviter d’être projeté contre les parois en cas d’explosion, le cameraman Patrick Chauvel et moi-même portons, comme les ­pilotes d’avion, gilet pare-balles, casque lourd et ceinture de sécurité à trois points, obligatoire pour maintenir les épaules contre le dossier du siège. Des mesures qui, toutefois, ne sont pas une assurance tous risques. A la radio, nous apprenons qu’une mine a explosé sur notre chemin juste avant notre départ. Bilan : deux morts dans l’armée afghane équipée de Humvee, qui offrent moins de protection contre les mines.

Les IED (Improvised Explosive Device) causent le plus de pertes au sein des troupes. C’est la plaie des soldats alliés en Afghanistan : des mines artisanales bricolées. Des instruments de contre-mesures sont utilisés pour déclencher les IED à distance et un écran permet de recevoir des vidéos grâce au système Rover embarqué. Un hélicoptère ou un avion peut survoler la piste devant nous. Si des insurgés sont postés en embuscade, nous les verrons sur les mêmes images que le pilote. Des ordinateurs complètent ce dispositif high-tech. A l’extérieur du blindé, une caméra est couplée à un lance-roquettes et un canon à tir rapide. Sur son écran, le mitrailleur observe tout ce qui se passe alentour. En cas d’attaque, il peut ouvrir le feu à l’aide d’un joystick, tout en restant à l’abri.

Les ordinateurs ne peuvent pas grand-chose face à un kamikaze

Le chef de bord allume la carte du GPS pour ­vérifier notre route. Arrivée à Gorgan, à une vingtaine de kilomètres au sud de Kandahar. Dans la tente PC, les soldats sont installés devant des ordinateurs reliés à l’état-major et aux autres postes avancés du secteur. Dehors, les Afghans vivent dans le dénuement mais ici on fait la guerre avec les moyens les plus sophistiqués. Le capitaine Kevin Krupski, un jeune New-­Yorkais de 27 ans : « Ce conflit, en fait de faible intensité, s’est transformé en guerre high-tech. Notre armée sait en temps réel ce qui se passe sur le théâtre des opérations. L’infanterie bénéficie aujourd’hui d’une aide technologique stupéfiante. » Mais cette guerre asymétrique n’est-elle pas en fait un problème ? Le jeune officier reconnaît du bout des lèvres que les ordinateurs ne peuvent pas grand-chose face à un kamikaze. « Il y a une raison qui explique pourquoi l’ennemi se bat de cette manière, me dit-il. C’est qu’il sait qu’il ne peut pas gagner. Alors, il joue le tout pour le tout. Mais, dans beaucoup d’endroits, il ne survit pas.

Vous n’aurez jamais en Afghanistan zéro attaque. Le but, ce n’est pas de tuer les talibans un par un. Les Russes qui ont envahi le pays il y a vingt ans ont tué des milliers d’Afghans. A quoi cela a-t-il servi ? Nous ne sommes pas dans un conflit où il faut tuer à tout prix. C’est une guerre pour permettre un gouvernement démocratique. » Pourtant, les photos des chefs talibans les plus dangereux du secteur sont affichées sur les murs du PC. Tous sont recherchés pour avoir perpétré des attaques contre les autorités afghanes et les forces américaines. L’une des missions du capitaine Krupski : les capturer morts ou vifs.

Ici, on mène une guerre contre-insurrectionnelle, reposant sur le renseignement, un peu comme les Français pendant la guerre d’Algérie. Sauf qu’aujourd’hui elle se conduit avec l’aide de la vidéo. Des opérateurs se relaient devant un écran pour observer la zone autour du poste. Grâce à une caméra juchée en haut d’un mât, ils peuvent voir à plusieurs kilomètres sans être vus. Dans les rues des villages alentour, les habitants sont surveillés jour et nuit. Le but, savoir s’ils transportent des armes ou affichent un comportement suspect. Les soldats ne quittent pas des yeux les véhicules qui traversent le secteur. Surtout s’ils s’arrêtent. Même un homme qui va aux toilettes est surveillé, de peur qu’il pose une mine. Dans le poste administratif qui jouxte le camp, deux soldats américains enquêtent sur un suspect qui photographiait les lieux avec son téléphone portable. Il pourrait s’agir d’un repérage pour des talibans qui voudraient préparer un mauvais coup. Parano ? Grâce à un appareil photo spécial, le sous-officier enregistre les détails qui permettent de caractériser l’inconnu. En premier lieu, son iris. L’armée américaine a déjà rassemblé des informations biométriques sur 2 millions d’Afghans. Leur ADN par exemple via leur salive. Trois mille suspects sont répertoriés sur la « Watch List 1 » ou la « Watch List 2 ».

Chaque attentat est passé au peigne fin. Des empreintes retrouvées sur des kalachnikovs ou des fragments de bombes artisanales ont permis d’identifier leur propriétaire. Douze mille soldats afghans ont déjà été formés à l’utilisation de lecteurs biométriques portables afin d’identifier les insurgés suspects ou connus. Après l’œil, c’est l’index du suspect afghan qui est scanné par le sous-officier américain. Des paramètres qui alimentent une banque de données située à côté de ­Kaboul, sur la base aérienne de Bagram, à 450 kilomètres d’ici. Au bout de quinze minutes, le système informatique renvoie la réponse : négative. L’Afghan suspecté n’est pas sur la liste noire des ­terroristes recherchés. Il ne sera pas arrêté.

Les habitants ont peur de parler

Mais la technique ne fait pas tout. Occuper le terrain, c’est se montrer. A pied. Avec le cameraman Patrick Chauvel nous accompagnons une patrouille. Les soldats n’aiment pas ça. Dangereux. Grâce à une puissante lunette optique, un guetteur juché sur un monticule ne va pas nous lâcher des yeux. « Le jour, on peut voir à 3,4 kilomètres, dit-il. On a déjà réussi à attraper des gars qui posaient des mines. » A 100 mètres à peine du poste, l’ambiance devient plus tendue. « Cette piste est souvent minée. A tel point qu’on l’appelle “la boîte à explosion” », me dit le lieutenant Mathieu Bennet, 28 ans, qui commande cette section de combat. Le doigt sur la détente de leur arme, ces soldats font attention où ils mettent les pieds. Un véhicule est fouillé avec l’aide d’un chien. Il peut transporter des armes. Ou bien des explosifs pour une opération kamikaze. Ici, les menaces sont nombreuses. Y compris le risque d’une embuscade. Dans le village voisin, on entend des explosions et des rafales. « C’est dans le secteur d’une autre unité, lâche un lieutenant. En général, quand il y a du trafic sur la route, c’est qu’il n’y a pas de danger. Mais s’il n’y a personne, vous pouvez être inquiet. Les Afghans savent quand la route est minée. Mais ils ne nous le disent pas toujours. »

Nous pénétrons dans un village. L’officier distribue des bouteilles d’eau à des enfants. Puis il écoute avec attention son officier de renseignement qui interroge un villageois, son contact. « Avez-vous toujours la carte de téléphone que je vous ai donnée pour nous informer si vous voyez des gens suspects la nuit autour du village ? » demande l’Américain au commerçant afghan. Celui-ci affirme l’avoir perdue. En fait, les militaires savent que les talibans ne sont pas loin. « Mais les gens ont peur de parler, me dit le lieutenant Bennet. Ils craignent pour leur vie. Même avec une récompense, ils se taisent par crainte que les talibans remontent jusqu’à eux. » Un ancien à la barbe blanche soupire : « On bénéficie de l’aide des Américains, mais les Afghans les considèrent comme des forces d’occupation. Nous subissons le bon vouloir des armées alliées et des talibans, alors que nous demandons simplement à vivre en paix et à manger correctement. » Une heure est passée. Les insurgés pourraient être au courant de notre présence, grâce au téléphone portable qui fonctionne sur les hauteurs !

Il faut partir. Toujours en regardant où on met les pieds. Au poste, le lieutenant ­Bennet montre ce à quoi il faut faire attention par-dessus tout en ­Afghanistan : un morceau de bois en apparence. En fait, le système de mise à feu d’une mine artisanale. « Les insurgés le mettent sur le sol. Ils connectent le fil à une batterie et, quand un véhicule ou un individu passe dessus, ça provoque une explosion. Ce n’est pas sélectif. Quiconque touche cette mine, un civil ou un militaire, saute avec ! » Une arme du pauvre mais très ­efficace : des pièges rustiques avec lesquels les talibans contrecarrent la technologie américaine. Pour l’équivalent de quelques dollars, ils fabriquent une bombe artisanale capable de détruire des blindés qui coûtent 1 million !

En 2014, adieu la technologie

Aujourd’hui, l’escadron de cavalerie du colonel Paganini a quitté la région de Kandahar. Mais le secteur n’est toujours pas totalement remis aux mains de l’armée afghane. En 2014, date définitive du retrait des troupes alliées, l’Afghanistan devrait compter 350 000 militaires et policiers formés par les pays de l’Otan. Une armée de 195 000 soldats doit même être prête dès l’été 2012 sans bénéficier de la technologie occidentale, alors que les talibans gagnent de plus en plus de terrain. En 2014, en effet, les ordinateurs, caméras et drones ne seront plus là. Le conflit en Afghanistan a déjà fait plus de 2 775 morts dans les rangs occidentaux et au minimum 20 000 chez les ­Afghans, dont une bonne partie par les insurgés.

Avec un effort de guerre et un déploiement technologique sans précédent, la coalition occidentale n’est pas arrivée, après dix ans de conflit, à venir à bout d’une insurrection qui risque de prendre le dessus après son départ. A Kaboul, le syndrome de Saigon est dans toutes les têtes. Dans les états-majors, personne ne veut que le régime du président Karzaï s’écroule face aux talibans, comme celui du Sud-Vietnam, en 1975, après le départ des Américains. Personne n’a oublié les images de panique de l’évacuation de l’ambassade américaine par les hélicoptères de la Navy. Pour éviter cette hypothèse, qui n’est pas improbable, restent les négociations, qui ont déjà commencé avec les talibans...

Patrick Forestier


Centenaire de la Grande Guerre : la mémoire en ordre de bataille

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Publié le mercredi 15 février 2012

Chacun semble s'accorder pour que la Première bataille de la Marne soit

l'événement clé de 2014. Une importante commémoration pourrait se

dérouler à Mondement.

Le centenaire de la Grande Guerre sera célébré dans la Marne avec et pour les jeunes générations. Les associations qui sont venues au conseil général présenter l'état de leurs réflexions et leurs projets ont à la fois montré au Département qu'il pourra jouer un rôle de facilitateur, et au service de l'Office des anciens combattants et victimes de guerre qu'il y a des acteurs prêts à agir.

Comment réhabiliter le poids historique de la Marne dans ce conflit hors norme ? En ayant à la fois la capacité de fixer quelques grands rendez-vous et d'illustrer dans la proximité des lieux de vie, cette réalité qui a été celle des pantalons rouges puis des poilus sans omettre le quotidien des populations locales près ou à l'abri de la ligne de front. Pendant quatre ans, les combats ont été incessants. Des accrochages aux assauts inutiles jusqu'aux batailles stratégiques, tous les scénarios ont été vécus ici. Chacun semble s'accorder pour que la Première bataille de la Marne soit l'événement clé de 2014, les combats de Champagne et d'Argonne celui de 2015, le rôle du corps expéditionnaire russe le temps fort de 2016, les combats des Monts de Champagne celui de 2017 et la Deuxième bataille de la Marne celui de 2018.

Hiérarchiser les projets

Ce n'est pas tout. L'association Souvenir de Navarin imagine travailler sur l'avant Marne en 1914, sur la 4e armée de la Meuse à la Marne, sur la présence de la Légion étrangère et des troupes de marine sur le front de Champagne. Elle envisage aussi la mise sur pied de parcours pédagogiques et n'exclut pas de valoriser les combats sur les Monts de Champagne pendant la bataille du Chemin des Dames de 1917 ni d'expliquer les offensives victorieuses de septembre-octobre 1918 avec les Américains mais aussi les Polonais et les Tchèques. Châlons-en-Champagne avec Mourmelon et Suippes prépare un festival international du cinéma de guerre.
Reims, qui accueillera en 2014 le congrès national de la Fédération André-Maginot les 17 et les 18 septembre, entre la reprise de Reims le 13 et l'incendie de la cathédrale le 19, envisage avec l'association du Fort de la Pompelle des initiatives scolaires dans la Montagne de Reims avec les collèges de Verzy, de Rilly-la-Montagne mais aussi les collèges Georges-Bracque de Reims et celui de Pontfaverger.

La Ville de Reims, avec Reims Métropole, veut porter dans la ville martyre la dimension de la reconstruction et de la paix qui sont indissociables de son image.

Jean Maillet, directeur de cabinet d'Adeline Hazan, a insisté sur cet aspect et la volonté de fédérer les grandes villes du front et les conseils généraux des départements concernés dans une initiative partagée. Le dossier de la reconstruction du monument de l'Armée noire n'est pas abandonné.

Au centre d'interprétation de Suippes, on tient à des initiatives en direction du grand public et des partenariats avec l'armée dans la proximité des villages disparus mais aussi avec l'inspection académique. En Argonne, à Massiges, une visite sur le terrain dans un espace de trois hectares de tranchées remises au jour permettra une appréciation de la réalité du terrain. À Sommepy-Tahure, on insistera sur l'exode en 14 et l'arrivée des Américains en 1918.

Ce n'est qu'un aperçu de ce qui est en gestation. Tout cela doit s'inscrire dans une politique partagée de tourisme de mémoire avec une signalétique adaptée.

Les acteurs présents en conviennent. Ce n'est qu'un début.

Il reste à constituer les groupes de travail pour donner de la cohérence historique, scientifique et transversale aux projets et pour en garantir la pérennité au-delà de 2018.

C'est pourquoi un gros travail sera fait parallèlement sur internet. Bref, le souci de bien faire apparaître la mondialisation de la guerre et le patrimoine marnais qui y est lié doit remettre en première ligne l'importance de ce territoire dans l'histoire de la Première Guerre mondiale.

Hervé CHABAUD


François Hollande évoque une réduction des effectifs militaires

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Jeudi 26 Janvier 2012
Jean-Dominique Merchet
 
Lors de la présentation de son programme, le candidat socialiste François Hollande a évoqué une nouvelle réduction des effectifs militaires, s'il est élu. Interrogé sur le redéploiement des postes dans la fonction publique, Hollande a réitéré son intention de supprimer la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, et confirmer que de nouveaux postes seraient créés dans "l'éducation, la justice et les forces de sécurité". 13.000 nouveaux postes chaque année dans ces secteurs, mais comme cela devra se faire à effectifs constants - autre promesse - il faudra bien en supprimer ailleurs - soit 65.000 durant le quinquennat. Où ? La seule piste évoquée par le candidat socialiste est celle de l'armée. "La loi de programmation déjà votée offre une certaine souplesse", a-t-il indiqué.

Cette annonce risque de jeter un froid dans le monde militaire, d'autant que Jean-Yves Le Drian, en charge de la défense dans l'équipe Hollande, assurait il y a peu : "L'effort de rigueur, chacun doit y participer. La défense aussi, mais pas plus que les autres. Il faut de l'équité dans la répartition."

Les questions de défense ne sont évidemment pas la priorité du candidat socialiste. Preuve en est, elles sont le soixantième et dernier engagement de François Hollande.  "J e veillerai à ce que les armées disposent des moyens de leur mission et d’une organisation performante" promet-il. En réduisant encore le format ? La question est aujourd'hui posée.

Au cours des quatre dernières années, les effectifs militaires ont déjà été réduits de 31.000 postes sur un total de 54.000 au cours de la loi de programmation 2009-2014.

Militaires privés, pour en finir avec le flou

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INFO E1 - Un député PS propose de mieux encadrer le secteur des sociétés militaires privées.

Total au Nigeria ou Areva au Niger : de très nombreuses entreprises ont recours aux services de sociétés de sécurité privées pour sécuriser leurs activités dans les pays à risque. Mais cette activité, à ne pas confondre avec le mercenariat, se fait dans un environnement juridique très flou.

Jean-Claude Viollet, député socialiste, a donc prévu de présenter mardi après-midi à l'Assemblée nationale un rapport sur les sociétés militaires privées, la dernière étape avant un projet de loi très attendue par ces professionnels.

La France en retard

Aujourd'hui, un salarié d'une société de sécurité française n'a pas le droit de porter des armes. Résultat : une majorité d'anciens militaires reconvertis travaillent pour des entreprises anglo-saxonnes, moins tatillonnes. Autre solution, devenir mercenaires. C'est ce que constate Eric, ancien officier de la Légion étrangère devenu consultant en sécurité installé en Afrique.

"Je sais que certains de mes anciens camarades travaillent dans ces sociétés-là et ont participé à des opérations de combat, de protection de convoi où ils ont été amenés à ouvrir le feu", témoigne-t-il pour Europe 1.

Mieux encadrer le secteur

Avec le projet de loi proposé, le port d'arme serait autorisé mais encadré, une couverture juridique indispensable dans un secteur où pullulent des sociétés douteuses. Une protection essentielle pour ces entreprises qui, en avril 2011, en pleine insurrection en Côte d'Ivoire, ont participé à l'évacuation de milliers d'expatriés français.

"Cette loi nous permettrait éventuellement, s’il y avait un effondrement de l’Etat dans lequel nous travaillons, de pouvoir en dernier recours faire en sorte que les personnels qui travaillent pour nous puissent prendre les armes pour défendre les expatriés ou les voyages d’affaires que nous accompagnons dans les zones à risques", argumente Alexandre Hollander, le directeur général d'Amarante International, spécialisée dans la sécurité privée.

Ce projet de loi présente aussi un autre avantage de taille : permettre aux entreprises françaises de s'imposer dans un secteur principalement détenu par les anglo-saxons. Blackwater, entretemps devenue Xe puis Academi, est la plus connue mais aussi la plus sulfureuse.


Les légionnaires de retour de leur mission Pacifique

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Publié le mardi 14 février 2012

 

Pour des types qui viennent d'encaisser 16 000 km d'avion, 10 heures de décalage horaire et surtout un choc thermique d'une quarantaine de degrés, les 122 hommes (dont quatre officiers et 20 sous-officiers) du 4e escadron de Légion étrangère d'Orange avaient l'air plutôt d'attaque pour le rassemblement régimentaire d'hier après-midi.

Le vent glacial qui les a accueillis à leur retour en métropole leur aura vite rafraîchi les idées même si, après quatre mois en Nouvelle-Calédonie, on s'attendait à leur trouver le teint plus halé. Ce n'est pourtant pas les UV qui manquent en plein été austral sous le tropique du Capricorne mais " la faible concentration en iode" tempérerait le brunissement de la peau, selon l'analyse du capitaine Clément Noël, qui commande l'unité depuis juin 2010.

Une inoubliable immersion dans les tribus

Et puis peu importe, ces hommes-là étaient "projetés" en mission et pas en opération séduction. Sur place, ils ont été intégrés aux 3000 hommes des Forces armées de Nouvelle-Calédonie commandées par le général Parlanti. Ce corps dispose d'importants moyens aériens et navals censés lui permettre d'intervenir dans toute la zone pacifique. La principale mission de cette force, l'assistance aux populations en cas de cyclone. Elle doit être prête à intervenir n'importe où dans les 24 heures. Aucune catastrophe de ce type ne s'est heureusement produite pendant leur présence sur place.

Dans le cadre de leur mission d'entretien du lien entre l'État et les tribus vivant dans des recoins reculés de l'île, les légionnaires ont tous eu l'occasion de partager durant une semaine le quotidien d'une tribu. Une véritable immersion, totalement coupée du monde façon "Voyage en terre inconnue" au cours de laquelle les militaires ont chassé, pêché, réparé, fabriqué comme s'ils étaient de la communauté. "C'est un vrai temps fort. Un vrai choc de mentalités. Certains même sont retournés voir leur tribu pendant leurs permissions", ajoute le capitaine Clément Noël. Aucun cependant n'est allé jusqu'à déserter pour changer radicalement de vie.

Autre gros morceau de la mission, le stage commando. Trois semaines "d'aguerrissement" non-stop passées à 80 % dans l'eau avec parcours du combattant aquatique, exercices de palmage, expéditions en kayak de mer, escalade… Enfin, largement de quoi "repousser ses limites physiques et mentales", l'objectif avoué de la manœuvre. La section du lieutenant Raimbault s'est, elle, consacrée à l'instruction des forces armées du Vanuatu dans le cadre d'un programme d'échange.

Grand bien leur fasse, pendant leurs permissions les légionnaires orangeois ont eu l'occasion aussi de découvrir à leur façon leur théâtre d'opération. "Beaucoup se sont mis à la plongée", assure le capitaine Noël qui lui-même ne semble pas près d'oublier ses plongées fantasmagoriques au milieu de dizaines de requins gris et de raies manta. On pourrait appeler ça joindre l'atoll à l'agréable...

RCANTENOT


Les Rails rouges, par Cothias et Ordas, Winoc (Grand angle Bamboo).

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12/02/2012

Très bonne surprise que le nouveau Cothias, paru chez Bamboo dans la collection Grand angle. Avec son complice Patrice Ordas, lui aussi passionné d'Histoire, Patrick Cothias nous plonge dans un univers historique guère fréquent dans la BD : la guerre d'Indochine. Cette période de la décolonisation française est encore récente et finalement, le grand public n'en sait guère de choses, moins en tout cas que pour la Guerre d’Algérie, bien plus médiatisée au cinéma ou à la télévision. Les deux auteurs, véritables historiens de la BD (ils ont écrit « L’Ambulance 13 », « L’œil des dobermans » ou « Les Fils de l’officier ») nous plongent d’emblée à Saïgon, en 1948, alors que la France s’embourbe dans la guerre d’Indochine [1946-1954].

Les deux complices se sont basés sur une histoire authentique pour raconter l’aventure humaine exceptionnelle de Frédéric Daguet, jeune ingénieur du Chemin de fer Transindochinois, chargé de conseiller la Légion étrangère dans un projet un peu fou : réaliser un train blindé assurant ravitaillement et sécurité des troupes de part et d’autres du Vietnam, sur la piste Hô Chi Ming. Daguet, ex-résistant et communiste, n’est pas un militaire, et, atteint du « Mal jaune », la passion pour ce pays qui l’accueille, il va se retrouver tiraillé entre deux camps : la Légion et le peuple vietnamien qui revendique son indépendance. Le premier tome du triptyque, « Les rails rouges », pose superbement l’histoire et les personnages, principaux (Daguet, My Linh) ou secondaires (le lieutenant Koltchak, un ex de la Wehrmacht) sont finement décrits. Le lecteur est de suite pris dans l’engrenage de ce train, surnommé La Rafale. C’est romanesque, drôlement bien écrit, historiquement très précis, comme toujours avec Cothias, et n’oublions pas la trait réaliste, sans chichi, de Winoc. Une histoire qui refuse tout manichéisme et qui pourrait d’ailleurs donner lieu «  à un bon scénario de film », ainsi que le confie Patrice Ordas dans le très joli dossier de presse d’une BD marquante de la collection Grand angle.

48 pages, 13,9€

Chronique de Christophe Berliocchi


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