AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

2012


Hommage intime aux soldats tués

Envoyer

Publié le 24 janvier 2012

Après avoir passé le pont Alexandre III, le cortège est entré aux Invalides pour une cérémonie privée. © Capture d'écran BFMTV

Un cortège salué une dernière fois les soldats tués en Afghanistan.

Des anciens combattants mais aussi des centaines de citoyens. Jamais les Français ne sont venus aussi nombreux pour rendre un dernier hommage à des soldats tombés en Afghanistan. Anonymes, familles, militaires des trois armées (air, terre et mer) et même une quinzaine de députés, l'écharpe tricolore sur l'épaule, sont venus saluer le cortège transportant les 4 cercueils.

Avant de rejoindre les Invalides, les véhicules ont passé le pont à très faible allure en signe de recueillement. Francis, ancien légionnaire de 75 ans et Jean-Claude, également militaire à la retraite, ne ratent pas une cérémonie. "On vient rendre hommage à ces quatre militaires qui ont été tués. Ils ont été pris en traître. On les a tués comme des lapins qui sortent de leur terrier", s'offusque Jean-Claude.

Une cérémonie exclusivement familiale

Dans la cour d'honneur des Invalides, les familles découvrent pour la première fois les cercueils de leurs proches, recouverts d'un drapeau tricolore. Une cérémonie dans la plus stricte intimité est ensuite prévue. Trois des soldats appartenaient au 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces. Le quatrième, au 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol, dans le Vaucluse.
Un hommage national devrait avoir lieu dans les jours qui suivent.


Afghanistan : en Bulgarie on pleure, aussi, un enfant du pays

Envoyer

24 janvier 2012

« Aujourd’hui, la France rend un dernier hommage à ses quatre soldats morts en Afghanistan, dont le Bulgare Svilen Simeonov ». Depuis ce matin, ce titre tourne en boucle sur la radio nationale avant qu’il ne soit repoussé par d’autres événements et, par la force des choses, oublié. Jusqu’à la prochaine fois. Mais à Rakovski, village d’un peu plus de 2 000 habitants du nord-est de la Bulgarie, le deuil ne fait commencer. Car ici, on pleure aussi un enfant du pays – un pays un peu austère, très pauvre et difficile d’accès enclavé entre le Danube et la chaine des Balkans, dont le chef lieux est la ville de Razgrad. Agé de 34 ans, le sergent-chef Simeonov servait depuis dix ans dans la Légion étrangère ; il s’y était engagé comme tant d’autres jeunes à recherche d’une vie meilleure à une époque qui paraît tellement lointaine, celle des visas pour la France et du « mur de Schengen » qui séparait les Balkans de l’Europe de l’Ouest.

Aujourd’hui, de l’eau a coulé sous les ponts, mais Rakovski est resté englué dans le chômage et la pauvreté. « C’est le manque d’argent et de perspectives qui a fait partir Svilen. Sinon, il avait tout ici : une femme, un enfant, des parents et des proches qui l’aimaient », témoigne le maire du village Stefan Tsonev. Il ne le sait peut-être pas, mais comme tant d’autres, Svilen avait aussi trouvé dans la Légion une deuxième famille. « Il nous appelait souvent pour dire combien il était content ; il a rapidement gravi les échelons de leur hiérarchie, là-bas, dans l’armée française », se souvient son père Mehmet. Pour preuve, au bout des cinq années réglementaires pour obtenir la nationalité française, Svilen a renouvelé son contrat. De cette aventure restent aujourd’hui quelques photos jaunies dans l’album familial : à bord d’un hélico de combat, Svilen lève le pouce ; lunettes noires, il brandit une mitrailleuse lourde ; torse nu, quelque part en Afrique, il pose en compagnie de dépouilles sanglantes… de crocodiles. C’est ça la Légion, c’était sa vie. Et désolé pour les âmes sensibles. Une vie à laquelle s’ajoute Melvin, un garçon de trois ans né en France, et ce rêve de s’acheter après la quille une petite maison avec jardin, face à la mer, sur les hauteurs de Marseille. Comme à tant d’autres, il lui restait encore quelques jours à tirer avant qu'il ne "tombe au champ d'honneur", selon la formule officielle…

Hier, dans la journée sa famille s’est envolée depuis Sofia pour Paris, après avoir passée plus d’une demie journée sur les routes cabossées du nord de la Bulgarie. Un peu plus de 300 km séparent seulement la capitale bulgare de Rakovski, mais ce n’est pas le même monde. Sans parler du choc qui attend ses parents à Paris : aucun d’eux ne parle français et les honneurs de la Républiques peuvent être aussi très intimidants. Ensuite, ils rentreront avec le corps de leur fils qui sera porté en terre dans son village natal. « Ici, nous sommes sous le choc », poursuit encore l’édile de Rakovski qui stresse à l’idée de devoir accueillir toute une brochette de responsables dont, peut-être, l’Ambassadeur de France. « Notre seul défaut c’est d’être pauvres », dit encore M. Tsonev comme pour excuser la mère de Svilen qui a appris la mort de son fils en Turquie, où elle était employée comme travailleuse saisonnière.

Enfin, le paradoxe voudra que la famille de Svilen appartient, comme plus de 50 % de la population de la région, à la minorité musulmane bulgare. Son véritable nom est Taner Mehmedov Uzounov. Sont-ils des Turcs restés ici depuis les temps de l’Empire ottoman ou des Slaves islamisés, peu importe : ces musulmans bulgares ont toujours été là et sont connus pour leur ouverture d’esprit, leur tolérance et leur modestie. Un bel exemple d’islam à l’européenne, qui a payé sa différence au prix fort pendant le communisme lorsque ses représentants étaient obligés par les autorités, parfois sous la menace d’une arme à feu, de renier leurs origines et de changer d’état-civil. Mais aujourd’hui, c’est sous les balles d’un autre musulman qu’est tombé Svilen-Taner, loin de sa Bulgarie natale.


Un sous-officier du 2ème REG tombe en Afghanistan

Envoyer

publié le dimanche 22 janvier 2012


Le 2e REG (Régiment étranger de génie) de Saint-Christol (Vaucluse) a été à nouveau frappé cruellement en Afghanistan, le 20 janvier où le sergent-chef Svilen Siméonov, 34 ans, a été mortellement blessé par les tirs d’un taliban infiltré dans l’armée afghane.  Il est tombé, alors qu’il effectuait son footing, en compagnie d’un groupe de militaires français, sur la base de Gwan, en Kapisa. Le traître afghan a également tué trois autres militaires du 93ème régiment d’artillerie de Varces (l’adjudant-chef Fabien Wilm, 43 ans; l’adjudant-chef Denis Estin, 45 ans et le brigadier-chef Geoffroy Baumela, 27 ans).  Le tueur a également blessé, avec son arme automatique, une quinzaine de militaires dont huit grièvement.
 
Le Régiment du Ventoux a payé un lourd tribut en un peu plus d’ une année, sur le théâtre des opérations en Afghanistan. En effet, le 2e REG avait déjà perdu quatre hommes depuis décembre 2010 : un officier, deux sous-officiers et un légionnaire de 1ère classe.
 
Le sergent-chef Svilen Siméonov, marié et père d’un enfant s’était engagé dans la Légion étrangère, il y a près de 10 ans. Après sa formation initiale au 4e Régiment étranger de Castelnaudary, il rejoignait le 2e REG à Saint-Christol où il allait devenir caporal (2004), sergent (2005) puis sergent-chef en 2009.
 
Il a effectué des missions en Guyane française, en Afghanistan, en Côte d’Ivoire et à Djibouti.  Il avait déjà reçu plusieurs décorations.
Jean LECLAIRE
 
Photo:  Le sergent-chef Svilen Siméonov du 2e REG de Saint-Christol

Plus que jamais engagés pour la Légion

Envoyer

Publié le 22/01/2012

vie associative

Qui dit Légion étrangère, dit histoires du passé ? « Sûr que non », rétorque Jacques Leonard, le président de l'Amicale des anciens de Lot-et-Garonne. Accompagné de son porte-drapeau, Maurice Barlet, l'ancien délégué militaire départemental adjoint, lieutenant-colonel en retraite, assure que la Légion est toujours accueillante. La preuve, les candidatures continuent d'y affluer.

« On veut recruter des jeunes, insiste le président. La Légion, c'est, sur 140 nationalités, 11 000 candidats et 750 « immatriculés » (reçus) chaque année. Un taux d'acceptation qui montre bien l'exigence que nous avons .» L'association lot-et-garonnaise compte quelque 40 adhérents et une trentaine de sympathisants, des anciens militaires, anciens marins, des femmes aussi, sympathisantes ou veuves... «Mais pas beaucoup de jeunes », reconnaît Jacques Leonard.

Les buts de cette Amicale, rappelle le président, sont triples. À savoir : conserver le lien entre les légionnaires, venir en aide à ceux qui sont en difficulté (difficultés notamment matérielles, même passagères), grâce aux subsides accordés par la Fédération des anciens de la Légion étrangère et perpétuer la tradition, par le biais des commémorations.

« En attendant, l'Amicale de Lot-et-Garonne organise ce prochain dimanche 29 janvier, à partir de 10 h 30, à la mairie de Pont-du-Casse, son assemblée générale, avec la présence du maire Gilbert Fongaro, président d'honneur de l'association - « qui nous soutient beaucoup », insiste Jacques Leonard- avec repas en suivant à la salle des fêtes de la commune. Au menu, boudin et vin blanc de rigueur. Mais surtout, convivialité, échanges et fraternité. Pour ce qui est de l'anniversaire de la bataille de Camerone, il sera célébré cette année le 15 avril.

L'Amicale signale que cette année pour tous renseignements, contacter le 05.24.29.33.25. ou le 06.03.47.74.22.

mail : jacques Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.


Pourquoi l'Afghanistan ?

Envoyer

samedi 21 janvier 2012

On ne sait, dans la mort de ces quatre soldats français en Afghanistan, ce qui bouleverse le plus. L'annonce de leur mort ? Le nombre de Français tombés au front en dix ans - 80 depuis 2001 ? Ou les circonstances ? Un légionnaire et trois chasseurs alpins tués. 16 autres blessés. Et cela non pas dans un raid d'exploration, dans une embuscade au fond d'une vallée pierreuse, au détour d'un chemin ocre et boueux. Ce n'est pas non plus une mine qui a explosé sous les roues d'un blindé. Depuis que nous sommes partis là-bas pour une étrange guerre, jamais ces morts « au combat » n'ont mieux traduit la totale ambiguïté de notre engagement. Ils sont morts sur le lieu où ils se croyaient en sécurité. Ces soldats, parmi les plus aguerris de l'armée française, ont été tués à bout portant par une arme automatique pendant leur footing dans leur base de Gwan, dans le sud d'une province oubliée, la Kapisa, nom devenu tragiquement familier depuis que nos forces armées y ont été déployées. C'est un soldat afghan, formé par l'armée française pour assurer la transition militaire, qui a ouvert le feu, choisissant soigneusement ses victimes et essayant d'en tuer le plus grand nombre.

Ce drame est double. Depuis longtemps, nous sommes quelques-uns - aujourd'hui de plus en plus nombreux - pour dire qu'aucune armée étrangère n'a pu rester durablement dans ce pays. Fût-ce la plus grande des puissances. Ni l'empire moghol ni les dynasties de l'Indus ne surent imposer une domination. Pas plus que l'armée britannique de la reine Victoria à l'apogée de son règne. Pas plus que les troupes soviétiques des années 1980.

Alors, comment un agglomérat militaire y serait-il arrivé ? Si l'on pouvait comprendre qu'un raid en 2001 - après la tragédie du World Trade Center -, dont l'objectif était de chasser Ben Laden de son protectorat, obéissait à une logique, il devenait incompréhensible d'espérer y demeurer dès lors que la capture du supposé cerveau des attentats du 11 septembre 2001 avait échoué. L'intervention elle-même en devenait caduque. Aujourd'hui, c'est toute cette politique d'aveugle au côté d'une coalition qui est mise en échec et se clôt dans le sang. Ces morts inutiles disent l'absurdité d'une logique d'orgueil. Pourquoi se retirer maintenant plus vite qu'hier ? Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ? Pourquoi être resté coûte que coûte ? Pourquoi avoir sacrifié tant d'innocents et sanctifié des haines ? Et voir mourir sans cause des soldats de 20 ans

yves harté Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Aucune armée étrangère n'a pu rester durablement dans ce pays


Les talibans revendiquent l'attaque contre les Français

Envoyer

publié le 21/01/2012

 

Gérard Longuet, arrivé samedi matin à Kaboul, s'est recueilli devant le cercueil des soldats

tués vendredi.Crédits photo : JOEL SAGET/AFP

Les insurgés affirment avoir gagné à leur cause plusieurs personnes occupant des positions importantes, dont le militaire afghan ayant abattu, vendredi, quatre soldats français. Le ministre de la Défense Gérard Longuet est à Kaboul.

• Les talibans revendiquent l'attaque de vendredi. Les talibans ont affirmé samedi matin à Reuters avoir recruté le militaire afghan, qui a abattu vendredi quatre soldats français désarmés et en plein footing et blessé quinze autres. Outre l'auteur de la fusillade, les talibans assurent avoir gagné à leur cause plusieurs personnes «occupant des postes importants». «Certains ont déjà accompli leurs missions», a prévenu un porte-parole, promettant d'autres attentats et mettant en avant une popularité accrue des insurgés. Depuis la diffusion d'une vidéo montrant des GI américains urinant sur des cadavres, le recrutement de volontaires est devenu très aisé, a-t-il expliqué.

• Gérard Longuet à Kaboul. Le ministre de la Défense est arrivé samedi matin dans la capitale afghane. Il est monté à bord de l'aéronef sanitaire qui va rapatrier en France 12 des blessés, dont 5 grièvement touchés. «Ces hommes sont profondément choqués», a confié le ministre, «ému» devant la «souffrance de ces corps d'hommes dans la force de l'âge». «Ils vivaient au contact de l'armée afghane. Cette confiance qu'ils établissent, ils en ont été victimes», a déploré Gérard Longuet, qui s'est recueilli devant les cercueils des soldats tombés hier.

Le ministre doit rencontrer le président afghan Hamid Karzaï ainsi que ses ministres de la Défense et de l'Intérieur, le général John Allen, commandant de l'Isaf, le bras armé de l'Otan en Afghanistan, et le général Olivier de Bavinchove, chef d'état-major de la coalition. Chargé par Nicolas Sarkozy de mesurer la dangerosité de la mission en Afghanistan , Gérard Longuet fera à son retour son rapport au chef de l'Etat, qui décidera d'un retrait prématuré, ou non, des troupes. «Tout l'enjeu de cette visite est d'évaluer l'attitude que nos responsables doivent prendre», a résumé Gérard Longuet. «La mission est exactement la même, faire émerger une force stable», «pour transmettre le relais» aux Afghans.

• Réserves d'Hillary Clinton sur le retrait français. La secrétaire d'Etat américaine «compatit vraiment avec ce qui est arrivé aux soldats français» mais «n'a aucune raison de penser que la France ne va pas continuer à prendre part au processus délicat de transition en cours en Afghanistan, au moment où nous envisageons notre départ (du pays) ainsi que nous en sommes convenus à Lisbonne». Les dirigeants de l'Otan réunis à Lisbonne en novembre 2010 se sont engagés à entamer le processus de transfert des responsabilités en matière de sécurité à la police et à l'armée afghanes entre 2011 et 2014. Un calendrier remis en cause après l'attaque de vendredi lorsque Nicolas Sarkozy a brandi la menace d'un départ anticipé des troupes françaises.

Toutefois un retrait ne pourrait pas être immédiat, jugent plusieurs journalistes spécialisés dans les questions de défense. Les talibans s'étant rapprochés des bases françaises, il faudra dégager puis surveiller l'accès aux routes que les convois emprunteront. Le rapatriement des troupes pourrait prendre plusieurs mois si ce n'est un an.


Quatre soldats français abattus dans leur base

Envoyer

le 21/01/2012

 

Les soldats français étaient en pleine séance de footing quand le militaire de l’armée afghane a tiré. L’attaque a eu lieu à l’intérieur de l’enceinte militaire de Gwam, située dans le sud de la zone contrôlée par l’armée française et où ne se trouvaient que des coopérants afghans et leurs formateurs français. Ces derniers n’étaient donc pas protégés, pas armés et pas en mesure de se défendre face aux tirs de celui qu’ils avaient peut-être personnellement formé.

En faisant feu sur le groupe, avec une arme automatique, le soldat afghan a tué au moins quatre militaires français, trois appartenant au 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces (Isère), un autre au régiment de génie de Saint-Christol (Vaucluse) de la Légion étrangère. Une quinzaine de soldats ont aussi été blessés, dont au moins huit grièvement. Trois d’entre eux appartiennent au 4e régiment de chasseurs de Gap. Ils ont tous été transportés par hélicoptère vers les hôpitaux militaires français et américain situés respectivement à Kaboul et sur la base de Bagram, au nord de la capitale afghane.

Le profil de l’agresseur, qui a essayé de s’enfuir mais a été maîtrisé, était, hier, toujours inconnu. Tout juste savait-on qu’il a été formé à Kaboul par l’Armée nationale afghane (ANA). Et que son bataillon est arrivé il y a peu de temps sur le site, selon le lieutenant-colonel Sabatier, porte-parole de l’armée française en Afghanistan. “Les troupes sont forcément attristées, a-t-il ajouté. Elles sont en deuil. Surtout les camarades les plus proches” des victimes. Nous sommes tous solidaires”.

Un “assassinat” pour le ministre de la Défense

Au vu des circonstances, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a qualifié la tuerie “d’assassinat”. De son côté, Abdul Hamid Erkin, le chef de la police afghane dans la province de Kapisa, a déploré un “incident tragique”. Une contradiction qui résume le défi auquel sont confrontées les troupes occidentales qui se concentrent sur la tâche de formation pour éviter que le pays ne retombe dans le chaos après leur départ.

Paris réclame désormais des “assurances crédibles” sur le recrutement de l’armée afghane. Un sujet qui sera à l’ordre du jour de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Hamid Karzaï. Le président afghan sera à Paris le 27 janvier pour signer un traité bilatéral de coopération et d’amitié. Une amitié qui semble, pour l’heure, plus que compromise.


Afghanistan : Malaise chez les militaires français

Envoyer

Publié le 20 janvier 2012

Alors que, pour la seconde fois en moins d'un mois, les forces françaises sont victimes de l'attaque d'un soldat afghan infiltré dans leurs rangs, certains militaires dénoncent des choix tactiques dictés uniquement, selon eux, par des considérations électorales.

Des militaires dénoncent des choix tactiques dictés, selon eux, par des
considérations électorales SIPA/Allauddin Khan
 

« En Afghanistan, tu fais la guerre ou tu t'en vas ! ». Les critiques fusent dans les rangs de la « Grande Muette ». Des critiques portées contre les conséquences tactiques découlant de la stratégie du « zéro mort» voulue par Paris depuis l'été dernier. On se souvient que dès le 14 juillet 2011, après l'attaque d'une position française et la perte de six de nos soldats, l'Élysée avait demandé à nos forces (3.800 hommes) de se replier sur leurs postes et de ne plus entreprendre d'opération d'envergure à l'heure où leur retrait –progressif jusqu'en 2014– était officiellement annoncé. « Les hommes contre lesquels nous nous battons sont des guerriers. Si vous vous voulez être craints et respectés par eux, il faut vous battre, prendre l'initiative et sûrement pas rester cloîtré derrière vos sacs de sable », s'inquiète un officier rompu aux opérations dans le pays.

''Nous avons donné les signes que nous renoncions à nous battre''

Au-delà de l'émoi suscité dans ses rangs par ces nouveaux morts, l'armée s'interroge. Le 29 décembre, deux légionnaires français avaient déjà été abattus par un soldat de l'armée nationale afghane dont ils assuraient la formation. « Un type qui est prêt à se sacrifier, vous ne pouvez rien faire contre lui », juge un jeune gradé rentré d'Afghanistan il y a peu.

Mais pourquoi ces « assassinats » surviennent-ils aujourd'hui ? Installées depuis plus de dix ans dans le pays, les forces françaises n'en n'avaient jamais été la cible. Difficile de le dire, le gouvernement ayant demandé à l'Etat-major de ne plus communiquer sur l'Afghanistan (sauf en cas d'absolue nécessité comme aujourd'hui) jusqu'à l'élection présidentielle. « Les talibans ont trouvé un mode opératoire qui ne leur coûte pas grand chose en terme de vies humaines et qui, par contre, atteint psychologiquement nos forces. Imaginez ce qu'il peut se passer à présent dans la tête de nos hommes chargés de la formation des troupes afghanes...», avance toutefois, mais sous couvert d'anonymat comme tous ceux rencontrés, un haut gradé. « Nous avons donné les signes aux talibans et à nos alliés afghans que désormais nous renoncions à nous battre, poursuit le soldat. Dès lors, il ne faut pas s'étonner que les uns en profitent et que les autres nous trahissent ».


Depuis 2004, 82 soldats français sont morts en Afghanistan

Envoyer

20.01.12

La France compte désormais 3 600 soldats dans le pays, sur 115 000 pour l'ensemble des forces de

la coalition.AFP/JOEL SAGET

Vendredi 20 janvier au matin, dans la vallée de la Kapisa, en Afghanistan, un homme portant un uniforme de l'armée nationale afghane ouvre le feu sur des soldats français. Bilan : quatre morts et "une quinzaine de blessés dont huit grièvement", selon le ministère de la défense.

Depuis le début du déploiement de la force internationale sous l'égide de l'ONU, 82 soldats français ont trouvé la mort dans ce pays. La France compte désormais 3 600 soldats dans le pays, sur 115 000 pour l'ensemble des forces de la coalition. 400 militaires français sont partis depuis le mois d'octobre et si le retrait total doit pour l'instant s'étaler jusqu'en 2014, Nicolas Sarkozy a évoqué, vendredi 20 janvier, l'éventualité d'un retrait anticipé. Retour sur plus de dix ans d'un conflit qui a vu les pertes de soldats français s'amplifier au fil des années.

C'est en 2011 que les soldats français ont enregistré leurs plus lourdes pertes : 26 soldats ont été tués en opération. Tous ont trouvé la mort en Kapisa, cette région où les Français concentrent tous leurs efforts depuis la décision par le président afghan, fin novembre 2011, de transférer la responsabilité du district de Surobi aux forces afghanes. En comparaison, pour la première fois depuis huit ans, le nombre de soldats occidentaux tués en Afghanistan a baissé en 2011. Il reste cependant à un niveau élevé : 566 morts contre 711 en 2010. Au 31 décembre 2011, 2 847 soldats étrangers avaient été tués dans ce pays depuis le début du conflit. Pour les Nations unies et d'autres organisations, les violences en Afghanistan ont ainsi atteint leur point le plus grave en 2011 depuis l'éviction des talibans du pouvoir à la fin de l'année 2001.

29 décembre 2011. Deux légionnaires sont tués par le tir délibéré d'un militaire de l'armée afghane. Une attaque revendiquée par les talibans nourrissant les craintes d'infiltration croissante des forces locales par les rebelles. C'est alors la première fois qu'un soldat afghan retourne son arme contre des Français mais des Américains ou des Britanniques, notamment, avaient déjà été victimes de ce genre d'attaque, plus d'une dizaine depuis trois ans.

 

A l'aéroport de Kaboul, des soldats français transportent le cercueil de leurs camarades tués le 29

décembre. AFP/JOEL SAGET

Selon le New York Times, qui cite un rapport non déclassifié et des officiers américains et afghans, "de plus en plus d'Américains et [de membres] d'autres forces de la coalition sont tués par des soldats afghans qu'ils ont pourtant entraînés et avec qui ils combattent, des attaques motivées par une animosité très profonde". Outre le "mépris mutuel" nourri par les deux parties, les tirs délibérés de soldats afghans soulèvent des interrogations sur la capacité de la récente armée nationale afghane à prendre le relais après le retrait total des forces de l'OTAN, à forte majorité américaine, en 2014.

 

L'armée nationale afghane doit prendre le relais après le retrait total des forces de l'OTAN.AFP/Aref Karimi

14 novembre 2011Un légionnaire du 2e régiment étranger du génie meurt, victime d'une attaque talibane. Après un bref échange de tirs, les insurgés se mêlent rapidement à la population, empêchant toute riposte efficace, selon un porte-parole de l'armée.

7 septembre 2011. Un lieutenant-parachutiste est victime d'un tir d'insurgés au cours d'une mission d'appui à l'armée nationale afghane, engagée dans une opération en Kapisa.

14 août 2011. C'est de nouveau au cours d'une mission d'appui à l'armée afghane qu'un soldat français est tué. Ce type d'opération "entre dans le cadre de la préparation du transfert aux Afghans de la sécurisation de la zone" avait précisé l'armée.

11 août 2011. Un soldat est tué lors d'une opération militaire, lorsque le véhicule blindé dans lequel il se trouvait a été la cible d'un engin explosif. Selon la coalition, les attaques à l'explosif – mines ou bombes artisanales – sont de plus en plus fréquentes avec une augmentation de 7 % entre janvier et novembre 2011 par rapport à la même période en 2010.

7 août 2011. Lors d'un accrochage avec des insurgés, deux soldats français sont tués.

Semaine du 11 juillet 2011. Il s'agit de la semaine la plus meurtrière de l'année. Le 11, un soldat meurt, victime "d'un tir accidentel" d'un militaire français. Le 13, cinq autres soldats français trouvent la mort dans un attentat-suicide. Un septième soldat est tué le 14 lors d'un accrochage alors qu'il participait à une opération de contrôle. Ces décès avaient endeuillé la cérémonie du 14-Juillet et donné lieu à un hommage national aux Invalides présidé par Nicolas Sarkozy le mardi 19 juillet.

 

Hommage national aux Invalides présidé par Nicolas Sarkozy le mardi 19 juillet. Sept soldats ont été

tués la semaine précédente.AFP/ERIC FEFERBERG

2010. Cette année-là, 16 soldats meurent en Afghanistan victimes de tirs d'insurgés, d'embuscades, de mines artisanales et d'accidents. L'un d'entre eux se suicide.

2009. 11 soldats sont tués, dont trois à la suite de l'explosion d'une bombe artisanale au passage de leur blindé, le 4 septembre, et trois autres lors d'une opération nocturne au cours d'un violent orage, quelques jours plus tard, le 27. Les autres soldats décèdent lors d'accrochages avec les talibans ou d'accidents.

 

Une cérémonie en hommage à un soldat tué en Afghanistan le 1er août 2009. AFP/THOMAS BREGARDIS

2008. Comme l'année précédente, 11 soldats sont tués. Dix d'entre eux trouvent la mort lors d'une embuscade à l'est de Kaboul. Il s'agit de l'opération la plus meurtrière pour l'armée française depuis l'attentat contre l'immeuble Drakkar en 1983 à Beyrouth, au cours duquel 58 parachutistes ont été tués. Le onzième soldat est tué par une mine.

2007. Trois soldats trouvent la mort lors d'une attaque de talibans, un accident et un attentat-suicide à Kaboul.

2006. Six soldats sont tués, victimes de tirs de talibans et lors d'une opération ratée de déminage.

 

Des soldats français portent le cercueil de deux soldats français tués dans une explosion à la bombe

le 26 août 2006. AFP/STEPHANE DE SAKUTIN

2005. Deux soldats meurent : suicide et explosion d'une mine.

2004. Trois soldats sont tués dans des accidents de la circulation.

 

Un militaire surveille le Transall à bord duquel doivent embarquer les 30 premiers soldats français

partant pour l'Afghanistan, le 16 novembre 2001.AFP/GERARD JULIEN

Les autres contingents de la force de l'OTAN en Afghanistan essuient également de lourdes pertes, notamment les Américains, qui ont encore perdu six soldats jeudi 19 janvier quand leur hélicoptère s'est écrasé dans un bastion taliban du sud afghan.
Le Monde.fr

Afghanistan. Les morts français de trop

Envoyer

vendredi 20 janvier 2012

Le battle group Richelieu execute l'opération montevideo. Cette opération consiste à appuyer 3 compagnies de l'armée nationale

afghane . Ces compagnie doivent prendre pied dans le village de Shelwatay au pied du COP 51. C'est une opération menée par

l'ANA avec l'appui des français. Vue du COP 51, le 12 janvier dernier. Photo A.Roiné © ecpad/EMA

 

Nicolas Sarkozy a confirmé ce vendredi matin la mort de quatre soldats français en Afghanistan, par un présumé soldat afghan, qui a été arrêté. Il a annoncé la suspension provisoire des opérations de formation et d'aide au combat sur le terrain, et l’envoi du ministre Gérard Longuet afin d’évaluer les conditions de sécurité. Si elles ne sont pas réunies, un retrait anticipé des troupes françaises est envisagé.

M.D. - Parismatch.com


La question d'un retour anticipé de l'armée française est posée.» Lors de ses voeux au corps diplomatique, ce vendredi matin à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a confirmé la mort de quatre soldats français, ce même jour, dans l'est de l'Afghanistan. Selon Gérard Longuet, qui a également confirmé cette information en sortant du palais présidentiel, c’est «dans le cadre d’un entraînement à l’intérieur de la base qu’un tireur a abattu, assassiné quatre de nos compatriotes dans des conditions inacceptables et qui méritent une enquête». D’après les informations d'Europe1, trois des victimes appartenaient au régiment d'artillerie de Montagne de Vars. Le quatrième était issu du 2e régiment de génie (REG) du Vaucluse.

Quant au tireur, il s’agirait d’un homme portant un uniforme de l’armée afghane, qui aurait été interpellé et écroué. L’attaque aurait eu lieu vers 8 heures dans la vallée de Tagab, dans la province de Kapisa où stationne le contingent français. Dix-sept autres personnes auraient été blessées selon une source des services de renseignement afghans citée par l’agence Reuters. Le ministre de la Défense a pour sa part fait état de «huit blessés dont un grave: le capitaine qui commandait le détachement.»


"L'armée française n’est pas en Afghanistan pour que les soldats afghans lui tirent dessus"

Dans une réaction inédite, le président de la République a annoncé l'envoi «immédiat» du ministre Longuet et du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, sur place, afin d’évaluer les conditions de sécurité dans lesquelles évoluent nos soldats. D’ici son rapport, «toutes les opérations de formation, d'aide au combat sont suspendues», a-t-il indiqué. Et «si les conditions de sécurité ne sont pas clairement rétablies, alors se posera la question d'un retour anticipé de l'armée française», a-t-il asséné. En effet, «nous ne pouvons pas accepter qu'un seul de nos soldats soit blessé ou tué par nos alliés», a-t-il lancé. «L'armée française n’est pas en Afghanistan pour que les soldats afghans lui tirent dessus.» La France compte actuellement quelque 3 800 militaires en Afghanistan. Il est pour l’instant convenu que leur retrait s’étale jusqu'en 2014. C’est la première fois que le président envisage une telle décision.

Au total, 82 Français ont perdu la vie en Afghanistan depuis le début de l’intervention en 2001. Vingt-six sont morts l’année dernière, la plus meurtrière pour l’armée française. Dans le détail, le ministre de la Défense a fait savoir que l’an dernier, il y avait eu «18 événements de ce type», c'est-à-dire des «assassinats» provenant de tireurs isolés. Trente-six militaires sont morts dans ces conditions cette même année, «nous avons été épargnés, sauf en décembre», a-t-il précisé. Le 29 décembre, deux légionnaires français avaient été abattus délibérément par un soldat de l'Armée nationale afghane (ANA) dont ils assuraient la formation dans la province de Kapisa, région de haut-plateau située à 80 kilomètres au nord-est de Kaboul (Est), très infiltrée par la rébellion talibane.Point final


Page 30 sur 34

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui2234
mod_vvisit_counterHier16707
mod_vvisit_counterCette semaine2234
mod_vvisit_counterSemaine dernière92304
mod_vvisit_counterCe mois171502
mod_vvisit_counterMois dernier119907
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0920030838

Qui est en ligne ?

Nous avons 1912 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42910106
You are here PRESSE XXI° 2012