AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

2012


Sébastien Denneulin nouveau président local de l'UNC-AFN

Envoyer

jeudi 02.02.2012

Le bureau a été renouvelé en partie lors de l'assemblée générale. À droite, le nouveau président.

En raison du décès du président Pierre Bocquillon, en décembre...

, c'est Michel Bouillet, vice-président, qui a animé l'assemblée générale de la section locale de l'UNC-AFN. Une minute de silence a été respectée à sa mémoire ainsi que celle des deux autres camarades décédés en 2011, MM. Dewalle et Wambre.

L'ordre du jour concernait notamment la cotisation 2012 désormais fixée à 22€, décision approuvée à l'unanimité des présents. Le trésorier Albert Noullez a fait ressortir un excédent de 1751€ pour l'exercice écoulé.

Six élèves de CM2 de l'école primaire ont été primés pour leur participation écrite au devoir de mémoire. Ils ont reçu un ouvrage sur la guerre 14/18.

Nouvelle pierre tombale

Sébastien Denneulin, invité à prendre la parole, a salué la mémoire de Pierre Bocquillon, président durant 40 ans de la section, puis il a tenu informés les membres de l'association des démarches qu'il a entreprises, avec l'appui de la mairie, au sujet de la tombe délaissée d'un légionnaire : René Accou, tombé en Indochine en 1947. Grâce à cette intervention, le bureau lillois de la Légion étrangère a pris à sa charge l'aménagement d'une pierre tombale digne du sacrifice de ce soldat. Une plaque commémorative sera dévoilée bientôt par la municipalité. La section locale continuera d'être présente lors des temps forts de l'année 2012, et poursuivra de manière assidue le devoir de mémoire auquel était fort attaché Pierre Bocquillon, notamment en accompagnant les élèves du CM2 sur les champs de bataille de la Somme, le 21 mai.

Sébastien Denneulin a été élu à l'unanimité président de la section locale en sa qualité de soldat de France, assisté de Michel Bouillet vice-président. Bernard André, en sa qualité de soldat de France également devient secrétaire. Trésorier : Albert Noullez. Les porte-drapeaux demeurent inchangés.


Un légionnaire du 2° REG tué par une avalanche en Savoie

Envoyer
Mercredi 1 Février 2012 par Jean-Dominique Merchet

Un légionnaire du 2e Régiment étranger de génie est mort ce matin vers 10 heures à la suite d'une avalanche à Valloire (Savoie).

Un détachement de 18 hommes effectuait une course en montagne dans le cadre de leur préparation comme chef d'équipe de haute-montagne. Dans la Combe de la Valette, à 2300 mètres d'altitude, ils ont été pris sous une avalanche qui a enseveli cinq d'entre eux. Leurs camarades les ont aussitôt dégagés : trois étaient légèrement blessés, un autre en hypothermie (ses jours ne sont pas en danger) mais le cinquième, un légionnaire d'origine polonaise, est décédé sur place.

Le détachement était encadré par des spécialistes de la haute montagne et muni des équipements de sécurité nécessaires (Arva), assure l'armée de terre. Les conditions météo étaient normales. Une enquête de commandement et une enquête de la gendarmerie (PGHM) ont été ouvertes.

Le 2e REG de Saint-Chistol (Vaucluse) traverse une période difficile : il a perdu trois hommes en Afghanistan depuis décembre.


Des militaires du Vaucluse et de l'Isère pris dans une avalanche : un mort, cinq blessés

Envoyer

le 01/02/2012

Dix militaires ont été emportés par une avalanche lors d’un entraînement mercredi matin à Valloire (Savoie) et l’un d’eux est décédé d’un arrêt cardiaque dans l’accident. Il appartenait au 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse).

Les autres militaires pris dans l’avalanche étaient issus de ce régiment et du 93e régiment d’artillerie de montagne à Varces (Isère). L'un d'entre eux en état d'hypothermie a été transporté à l’hôpital de Grenoble. Quatre gradés ont été évacués à l’hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne pour des contusions légères.

Il ont été emportés vers 10 heures 25 alors qu’ils évoluaient au niveau de la combe de l’Aiguille noire sur la commune de Valloire.
Ils ont été secourus par plusieurs hélicoptères des CRS de montagne, de la sécurité civile et par les pisteurs secouristes de la station de Valloire.

Dix militaires emportés par une avalanche, un légionnaire du 2° REG tué

Envoyer

01.02.2012

Dix militaires ont été emportés par une avalanche lors d'un entraînement mercredi matin à Valloire (Savoie) et l'un d'eux est décédé d'un arrêt cardiaque au cours de l'accident.

Le militaire décédé d'un arrêt cardiaque appartenait au 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse). Les autres militaires pris dans l'avalanche étaient issus de ce régiment et du 93e régiment d'artillerie de montagne à Varces (Isère). Ces deux régiments ont perdu quatre des leurs en Afghanistan, le 20 janvier dernier, tués par un soldat afghan.

Les militaires ont été emportés par l'avalanche vers 10H25 alors qu'ils évoluaient en ski de randonnée au niveau de la combe de l'Aiguille noire, sur la commune de Valloire. Dix des dix-neuf militaires qui participaient à l'entraînement ont été ensevelis par l'avalanche. Un autre militaire en état d'hypothermie a été transporté à l'hôpital de Grenoble, et quatre gradés ont été évacués à l'hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne pour des contusions légères. Ils ont été secourus par plusieurs hélicoptères des CRS de montagne, de la sécurité civile et par les pisteurs secouristes de la station de Valloire.


Matabiau. Le pont Bayard va devenir le pont du 19-Mars 1962

Envoyer

Publié le 01/02/2012

« Le pont Bayard, devant la gare Matabiau, sera cette année baptisé Pont du 19-Mars 1962 » confirmait Michel Pech, représentant le député maire Pierre Cohen. Au grand satisfecit des membres de la Fnaca, qui, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux, étaient réunis autour de Louis Vié, président du comité de Toulouse. Ce fut une occasion pour le président national Guy Darmanin de rappeler à tous : « Cette année sera celle de la mobilisation pour commémorer massivement le 50e anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962 qui a marqué la fin de la guerre d'Algérie ». Le sénateur Jean-Jacques Mirassou, conseiller général, a d'ailleurs tenu à féliciter le Toulousain Guy Darmanin pour son élection à la présidence nationale de cette active association d'anciens combattants. Et le parlementaire d'ajouter : « Le Sénat, grâce à sa nouvelle majorité, a présenté une proposition de loi pour l'officialisation du « 19 Mars », et a décidé de bloquer le projet de Memorial Day du 11-Novembre ». Louis Vié a appelé successivement la veuve du regretté Roger Vinet, qui fut l'actif président du comité de 1985 à 1995, Marcel Machado, premier trésorier départemental et un des vétérans du bureau, Robert Alaux, trésorier pendant 25 ans et Robert Laurens, 1er porte-drapeau, également vétéran du bureau. À chacun d'eux, le président du comité de Toulouse a remis la « médaille du cinquantenaire du 19 Mars 1962 ». Il voulait ainsi rendre hommage à leur fidélité et de leur dévouement. Le verre de l'amitié a ensuite permis de prolonger ce moment de convivialité.


Afghanistan : un juge français va enquêter sur la mort de 10 soldats en 2008

Envoyer

Publié le 30.01.2012

LAGNY-SUR-MARNE (SEINE-ET-MARNE), LE 22 AOÛT 2011. Laurence et Joël Le Pahun, ici lors des obsèques de leur fils Julien,

tué lors d’une patrouille dans la vallée d’Uzbin en Afghanistan, ont été les premiers à porter plainte contre l’armée.

(LP/ARNAUD JOURNOIS.)

 

Un juge d'instruction va enquêter sur l'embuscade d'Uzbin en Afghanistan qui avait coûté la vie à dix militaires français en août 2008, a décidé lundi la cour d'appel de .


Le juge d'instruction Frédéric Digne, saisi d'une plainte avec constitution de partie civile pour mise en danger de la vie d'autrui et non-empêchement de crime, avait décidé d'ouvrir une mars 2011, mais le parquet avait fait appel. «C'est un soulagement», a déclaré l'avocat d'une famille de victimes, Me Gilbert Collard, évoquant la décision de la cour d'appel.

En août 2008, l'embuscade d'Uzbin

Il y a plus de trois ans, le 18 août 2008, des soldats français, en opération avec l'armée afghane, tombent dans une embuscade tendue par des insurgés dans la vallée d'Uzbin, dans le district de Surobi, à 50 km à l'est de Kaboul : 10 sont tués, dont un à l'arme blanche, et 21 sont blessés à l'issue de combats qui dureront toute la nuit. La grande majorité des Français découvrent subitement que la France est en guerre en Afghanistan, alors qu'elle y est militairement engagée depuis 2001 et que 3000 soldats y sont déjà mobilisés. C'est un électrochoc.

 
Huit des 10 morts appartenaient au 8e RPIMa (régiment de parachutistes d'infanterie de marine) de Castres, un autre au 2e régiment étranger de parachutistes (REP, de la légion étrangère) basé à Calvi et le dernier au régiment de marche du Tchad (RMT) de Noyon, dans l'Oise. Membres de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), ces soldats étaient déployés depuis juillet 2008 en Afghanistan, où le renforcement de la présence militaire française avait été décidé et annoncé quelques mois auparavant par le président Nicolas Sarkozy lors d'un sommet de l'Otan, début avril, à Bucarest. Le 20 août, le chef de l'Etat fait un aller-retour à Kaboul et demande aux militaires de poursuivre leur mission, « parce qu'ici se mène le combat contre le terrorisme ». Un hommage national sera rendu le lendemain, à Paris aux Invalides.

Vidéo. L’hommage national aux soldats tombés à Uzbin

Coupe d’Alsace : suprématie bas-rhinoise au Palais des sports

Envoyer

le 30/01/2012

Le Mulhousien Georges Manel a échoué en finale des moins de 80 kg face au Strasbourgeois

Thibault Savelli. Photo Vincent Voegtlin

La Coupe d’Alsace de taekwondo combat s’est déroulée hier au Palais des sports de Mulhouse où la suprématie bas-rhinoise a bien eu lieu.

Le matin, les aires de combat du Palais des Sports de Mulhouse étaient envahies par 130 jeunes taekwondistes, des benjamins aux cadets. Les Bas-Rhinois ont trusté de nombreux podium, mais la MJC Blodelsheim a tiré son épingle du jeu, avec pas moins de six titres. Soit deux fois plus que l’APJES Mulhouse qui en a remporté trois. L’après-midi, les juniors, seniors et vétérans les ont remplacés. En seniors de moins de 68 kg, Ismaël Bouzid (ASS TKD Schiltigheim), vice-champion d’Europe cadet l’année dernière, passé junior en début de saison et surclassé en senior, a brillamment atteint la finale. Il était alors opposé au Belfortain Hicham Oudina qui l’a finalement emporté.

Manel échoue en finale

Dans la catégorie supérieure, les moins de 80 kg, Georges Manel, licencié à l’APJES Mulhouse, a fait forte impression en échouant seulement en finale, contre Thibault Savelli (SIPJIN Strasbourg), qui disputera les championnats de France la semaine prochaine à Calais. Originaire du Sénégal, de retour de la Légion étrangère, Georges Manel a repris l’entraînement la semaine dernière pour concourir dans une catégorie supérieure. Ce qui donne une autre dimension à sa courte défaite (12-10) en finale de la Coupe d’Alsace. « C’est une grosse déception car j’attendais mieux de moi, réagit-il. J’ai fait une faute technique au 3 e round, ce qui arrive quand on n’écoute pas son entraîneur. Mais je suis quand même très content, car j’ai repris l’entraînement le 20 janvier, et mon adversaire en finale était beaucoup plus lourd que moi. » En plus de 80 kg, le Centrafricain Rémy Alazoula n’a fait aucun cadeau à ses adversaires, pas même face au Strasbourgeois Reda Kodad, qu’il a battu en finale.

Chez les féminines, en plus de 67 kg, Mélanie Feist (SIPJIN Strasbourg), championne de France des moins de 21 ans, a remporté la Coupe d’Alsace sans grande concurrence. Elle ira se frotter aux meilleures nationales la semaine prochaine, tout comme Clara Mallien (Koryo). La vice-championne de France senior des moins de 62 kg, qui a intégré le pôle France cette année, aura à cœur de faire tout aussi bien, voire mieux que l’année dernière. En guise d’entraînement et pour emmagasiner de la confiance, la jeune Strasbourgeoise a ainsi remporté la Coupe d’Alsace des moins de 67 kg.

Chez les vétérans, les Haut-Rhinois étaient en bonne forme, avec les victoires de Vincent Clivio (AJPES Mulhouse) en moins de 80 kg et des Blodelsheimoises Sylvie Waltisperger (-57 kg) et Sandrine Magnenet (+67 kg).


L’honneur d’un commandant

Envoyer
 

Le 28 novembre dernier, Hélie de Saint Marc a été élevé, par le président de la République, à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur. Nous avons pensé que nos lecteurs seraient heureux de lire le discours qu’a prononcé, à cette occasion, le général de corps d’armée Bruno Dary, gouverneur militaire de Paris.

Mon ancien, Mon commandant, et, si vous le permettez en ce jour exceptionnel, mon cher Hélie !

Nous vivons à la fois une journée exceptionnelle et un moment paradoxal : qui d’entre nous en effet n’a pas lu un seul de vos livres, sans avoir eu, la dernière page tournée, un goût amer dans la gorge ?

La guerre est toujours une tragédie et vos livres nous rappellent que l’histoire est souvent une tragédie ; ils m’ont ramené un siècle plus tôt, quand le capitaine de Borelli, officier de Légion, alors au Tonkin, écrivait à ses hommes qui sont morts : Quant à savoir, si tout s’est passé de la sorte, Si vous n’êtes pas restés pour rien là-bas, Si vous n’êtes pas morts pour une chose morte, Ô, mes pauvres amis, ne le demandez pas ! Et pourtant, aujourd’hui, il n’est pas besoin d’interroger tous les présents pour affirmer que tous sans exception sont très heureux de vivre ici ce moment exceptionnel ; ils sont heureux pour notre pays, incarné par sa République et son Président, qui vient de vous décorer ; ils sont heureux pour la France, qui montre aujourd’hui qu’elle sait à la fois pardonner et reconnaître chacun selon ses mérites ; ils sont heureux pour vous, pour l’honneur qui vous échoit, pour le témoin que vous êtes, pour les mystères que vous avez soulevés, pour le courage que vous avez toujours montré !

Alors, permettez-moi d’être leur porte-parole et d’essayer d’exprimer tout haut ce que beaucoup ressentent intérieurement. Je parlerai au nom de ceux qui vous entourent et de ceux qui auraient aimé être là ; je parlerai au nom de tous ceux qui vous ont précédé, ceux qui sont partis, au hasard d’un clair matin, dans les camps de concentration, dans les brumes des calcaires tonkinois ou sous le soleil écrasant d’Afrique du Nord.

Comme je ne peux les citer tous, j’évoquerai simplement le nom des trois derniers, qui nous ont quittés récemment, le commandant Roger Faulques, héros de la RC4, le major Otto Wilhelm, qui eut l’honneur de porter la main du capitaine Danjou en 2006 à Camerone, et puis le caporal Goran Franjkovic, dernier légionnaire à être tombé au combat, voici quinze jours, en Afghanistan.

Parmi ceux qui se réjouissent aujourd’hui avec vous, je veux citer en premier lieu les légionnaires, vos légionnaires, ceux d’hier qui ont marqué toute votre vie et ceux d’aujourd’hui qui étaient sur les rangs et sous les armes durant la cérémonie.

Vous avez dit et écrit que vous aviez vécu avec eux, les heures les plus fulgurantes de votre vie !

Eh bien, ils sont tous là, les petits, les sans-grade, les sans-nom, les oubliés de l’histoire !

Ceux dont les noms ne figureront jamais sur un monument aux morts !

Ceux qui montent à l’assaut sans hésitation, ceux qui se battent la peur au ventre, mais le courage dans le coeur, et ceux qui sont tombés sans un cri !

Ils ont bâti la gloire de la Légion et de notre armée avec leur peine, leur sueur et leur sang.

Parmi eux, comment ne pas évoquer vos légionnaires du 1er REP, ceux des champs de braise et des brûlures de l’histoire, ceux qui, une nuit d’avril 1961, vous ont suivi d’un bloc parce que vous étiez leur chef ! Quand j’exerçais le commandement de la Légion étrangère, nous avons évoqué plusieurs fois ensemble cette aventure, votre sentiment et votre peine à l’égard de la Légion d’avoir entraîné des soldats étrangers dans une affaire française ; car la Légion, elle aussi, a payé le prix fort !

Avec les légionnaires, figurent aussi leurs chefs, vos camarades, vos frères d’armes, ceux de tous les combats, ceux du 2e BEP de Raffalli, du 1er REP de Jeanpierre, et puis Hamacek, Caillaud et votre cher et fidèle ami, le commandant Morin, camarade de lycée et compagnon de déportation.

Ils ont partagé vos joies, vos peines, vos craintes, vos angoisses, vos désillusions et vos espérances. Sont heureux aujourd’hui, les jeunes officiers, ceux de la quatrième génération du feu, ceux qui ont longtemps monté la garde face au pacte de Varsovie, puis, une fois la menace disparue, une fois la guerre froide gagnée, sont repartis dans de nouvelles aventures, en opérations extérieures, imprégnés de vos écrits, de votre expérience, de vos interrogations, de vos encouragements et de vos messages d’espoir ; ils sont repartis dans des circonstances bien différentes, mais, comme vous, ils ont toujours cherché à servir de leur mieux, guidés par leur devoir et leur conscience ! Et puis, parmi ceux qui se réjouissent, il y a ceux qui, un jour dans leur vie, ont dit « non », fatigués des scènes d’horreur, des années d’occupation et des humiliations répétées.

Contre toute logique, contre l’air du temps, contre l’attrait du confort et la sécurité du lendemain, ils ont dit non et ils ont assumé leur décision en mettant leur peau au bout de leur choix ; dans ce long cortège, Antigone a montré le chemin, d’autres ont suivi et habitent encore ici, dans l’aile opposée des Invalides, celle d’Occident ; ce sont les compagnons de la Libération, vos frères d’armes de la Seconde Guerre mondiale, venus de partout et de nulle part et qui, comme vous ont dit non, quand ils ont vu la France envahie.

Se réjouit aujourd’hui avec vous la foule silencieuse de ceux qui ont connu la souffrance dans leur corps, dans leur coeur ou leur âme ; il existe un lien mystérieux, invisible, profond, indélébile qui unit ceux qui ont souffert. La marque de la douleur vous confère cette qualité de savoir regarder la vie autrement, de relativiser les échecs, même importants, de rester conscients que tout bonheur est fragile, mais aussi de savoir apprécier les joies simples de la vie, le regard d’un enfant ou d’un petitenfant, le sourire d’une femme, la fraternité d’armes des camarades, l’union des âmes des compagnons.

Vous rejoignent aujourd’hui dans l’honneur qui vous est rendu, ceux qui, comme vous, ont connu la prison, la prison qui prive de liberté, et surtout la prison qui humilie, isole, brise, rend fou et détruit l’être dans le plus profond de son intimité ; comment ne pas évoquer ce mineur letton du camp de Langenstein, prisonnier anonyme et qui vous a sauvé la vie ?

Entre eux aussi, il existe un lien mystérieux : je me souviens de ce jour de septembre 1995, lorsque je vous ai accueilli au 2e REP, à Calvi, je vous ai présenté le piquet d’honneur, et au cours de la revue, alors que vous veniez de vous entretenir avec plusieurs légionnaires, vous avez demandé, avec beaucoup de respect et de pudeur, à l’un d’eux : « Mais, si ce n’est pas indiscret, vous n’auriez pas connu la prison ? » Et, malgré son anonymat, il vous répondit que c’était bien le cas…

Et puis, parmi la cohorte immense, il y a ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas, tous ceux qui ont été ébranlés dans leur foi et leurs certitudes, pour avoir vu, connu et vécu l’horreur ; ceux qui ont douté qu’il pût exister un Dieu d’amour, pour avoir hanté les camps de la mort, qu’il pût exister un Dieu de fidélité, pour avoir dû abandonner un village tonkinois qui avait cru à votre parole, ou qu’il pût exister un Dieu de miséricorde, pour avoir été victime de parjures.

Et pourtant, au soir de votre vie, vous restez persuadé que rien n’est inutile et que tout est donné, que si le passé est tragique, l’avenir est plein d’espoir, que si l’oubli peut envahir notre mémoire, le pardon ne pourra jamais assaillir notre coeur ; c’est ce que vous avez appelél’Aventure et l’Espérance.

M’en voudrez-vous beaucoup si, parmi ceux qui se réjouissent en ce jour, je parle aussi des femmes ?

Celles que l’on évoque souvent dans nos chants de légionnaires, Eugénie, Anne-Marie, Véronika ; celles dont les prénoms ont servi à baptiser les collines de Diên Biên Phû ; celles qui ont toujours tenu une place particulière dans votre vie de combattant et d’homme de lettres ; celles dont la beauté et le charme ne vous ont jamais laissé indifférent. Je me permettrai d’évoquer la première d’entre elles, Manette, qui, comme elle s’y était engagée devant Dieu et les hommes, vous a suivi pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Elle et vos quatre filles furent à la peine ; il est bien normal qu’aujourd’hui elles soient à la joie !

Enfin et au-dessus de tout, ceux qui se réjouiront sans doute le plus, même si leur pudeur ne le leur permet pas, ce sont les hommes d’honneur ! Car l’étoile qui vous a guidé dans toute votre vie restera celle de l’honneur, puisque vous lui avez tout sacrifié, votre carrière, votre famille, votre renommée, votre avenir et vos lendemains ! Et aujourd’hui, cet honneur vous est officiellement reconnu, car la France, dans sa profonde tradition imprégnée de culture chrétienne, a su pardonner et même plus que cela, elle a reconnu votre sens de l’honneur.

Avant de conclure, vous me permettrez de citer ce général, qui, au cours d’un des procès qui suivit la tragédie algérienne, déclara : « Choisissant la discipline, j’ai également choisi de partager avec la nation française la honte d’un abandon ! Et pour ceux qui, n’ayant pu supporter cette honte, se sont révoltés contre elle, l’histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre ! »

Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, à travers l’honneur qui vous est fait, il semble que l’histoire soit sur le point de rendre son verdict !

Mon ancien, vous arrivez aujourd’hui au sommet de votre carrière, militaire et littéraire ; mais comme vous le dîtes souvent, vous êtes aussi au soir de votre vie, à l’heure où l’on voit les ombres s’allonger. Tous ceux qui sont là sont heureux d’être auprès de vous sur ce sommet ; et ce sommet n’est pas qu’une allégorie ! Ce sommet est bien concret ; permettez-moi de l’imaginer en Corse : toutes vos sentinelles du soir sont là, autour de vous, admirant le soleil couchant ; comme partout en Corse, le paysage est sublime, le spectacle intense ; la nuit s’est répandue dans la vallée, le soir monte et l’on voit s’éclairer peu à peu les villages et leurs églises, les cloches des troupeaux tintent dans le lointain et l’on admire le soleil qui disparaît lentement derrière l’horizon dans le calme et la paix du soir.

Il va bientôt faire nuit et chacun de ceux qui sont là, qui vous estiment et qui vous aiment, a envie de fredonner cette rengaine, désormais entrée dans l’histoire : « Non, rien de rien ! Non, je ne regrette rien ! »


Association Camerone la Légion étrangère aux commémorations

Envoyer

Publié le lundi 30 janvier 2012

Plus d'une vingtaine de membres présents à l'assemblée générale…

Samedi matin à la maison des combattants, Bernard Haleux présidait l'assemblée générale de l'association Camerone en présence d'une vingtaine de personnes.


Créée voici plus de trente ans, l'association compte aujourd'hui une quarantaine d'adhérents (sympathisants et anciens légionnaires). « Et les rangs s'éclaircissent chaque année avec la disparition d'amis, d'adhérents, expliquait le président avant d'ajouter que la Légion étrangère est présente quasiment à toutes les cérémonies, représentée par son drapeau porté par Marcel Plu et occasionnellement par Pierre Picard. »


Elle le sera d'ailleurs très prochainement, à l'occasion de la commémoration de la bataille de Camerone (au monument aux morts face à la cathédrale Saint-Etienne), qui a opposé le 30 avril 1863 un contingent de légionnaires français à des soldats de l'armée mexicaine.
James Hariot, le vice-président de l'association, retracera notamment le récit de cette bataille où de nombreux légionnaires ont combattu.


Mourir pour la République

Envoyer

26/01/12

 

En tant que Légionnaire en retraite, je suis désolé à chaque fois qu’un des miens se fait tuer sur quelque théâtre d’opération que ce soit à travers le monde. Ça « fait partie du boulot » me direz-vous ; peut-être. Encore faut-il savoir comment le boulot est fait.

J’ai déjà failli laisser deux fois ma peau dans ce genre d’opération, alors je sais de quoi je parle, et je sais aussi de quoi sont composées ces missions. Bonaparte disait « la guerre est un art simple et tout d’exécution », c’était vrai à son époque car on ne se posait pas de question, il fallait vaincre l’ennemi quitte à y laisser des plumes, ou c’était lui, ou c’était vous, pas d’alternative. Les chefs étaient sur le champ de bataille et les décisions tombaient en temps réel, là où il fallait et quand il le fallait. Aujourd’hui, les chefs sont à des milliers de kilomètres, ne connaissent pas la réalité du terrain et sont plus préoccupés par leur réélection que par la vie des hommes dont ils ont la charge.

Si la mission en Afghanistan était « recherche et destruction de l’ennemi », le nombre de mort ne serait peut-être pas moindre, peut être serait-il même supérieur, mais au moins on saurait pourquoi des vies ont été sacrifiées. Au lieu de ça, on se trouve dans une configuration opérationnelle mal définie, où s’applique le principe de la légitime défense, où on connait très bien la position des talibans sans aller les déloger.

Sur ce genre de terrain, on sait très bien que les frappes aériennes même à l’aide d’hélicoptères de combat ne servent à rien, les russes ont payés pour l’apprendre. Je ne parle pas ici de la formation par nos troupes de l’armée afghane qui se résume à une instruction pas très éloignée de celle que l’on faisait subir aux appelés du contingent dans des temps anciens, je parle bien de la mission de pacification de ces vallées montagneuses.

En fait le but de ces missions et de se montrer et ainsi servir de cibles de choix aux talibans retranchés dans les grottes, on sait très bien où ils se trouvent, on n’a pas inventé les satellites de surveillance et les caméras thermiques pour rien. De plus le service de renseignement est assuré par les SAS anglais qui connaissent parfaitement leur métier. Ce qui manquent ce sont les ordres, et ce ne sont pas les généraux commandant les troupes qui les donnent, ce sont bien les politiques.

Quand j’ai vu en 1983 à Beyrouth les forces chrétiennes massacrer les femmes et enfants palestiniens sans pouvoir réagir car on attendait les ordres de Paris, je crois que c’est là que j’ai tout compris. C’est exactement ce qui se passe en Afghanistan, on attend les ordres, et encore et encore.

Un retrait immédiat des troupes françaises, comme ça, sans préparation aboutira à des bains de sang localisés, des informateurs se feront massacrer, la moitié de l’armée afghane passera dans le camp des talibans et tous ces morts n’auront servi qu’à faire reprendre quelques points dans les sondages à ces messieurs de la politique.

Qu’il est loin le temps où pour pouvoir gouverner il fallait savoir manier l’épée. A la Légion étrangère on ne pleure pas nos morts on les honore, je crois que l’image qui m’a fait le plus mal c’est celle du ministre de la Défense les deux mains appuyées sur un cercueil drapé de bleu blanc rouge, quelle hypocrisie de la part de gens qui ne ressentent plus rien depuis bien longtemps.

Un légionnaire


Page 29 sur 34

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui3355
mod_vvisit_counterHier1926
mod_vvisit_counterCette semaine10812
mod_vvisit_counterSemaine dernière42143
mod_vvisit_counterCe mois85930
mod_vvisit_counterMois dernier189579
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0920134845

Qui est en ligne ?

Nous avons 675 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 43087383
You are here PRESSE XXI° 2012