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Légionnaire toujours...

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2013


Rhône. Plus d'un millier de personnes pour les obsèques d’Hélie Denoix de Saint-Marc

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Publié le 30/08/2013

il y avait plus de 1 000 personnes auprès de la famille d’Hélie Denoix de Saint-Marc ce vendredi après-midi aux obsèques du commandant à la primatiale Saint-Jean.

/ Photo Stéphane Guiochon

Une heure avant, il ne restait déjà plus de places assises dans la primatiale Saint-Jean. Frères d’arme, préfet, élus de tous bords (de Gérard Collomb à Michel Noir en passant par Charles Millon, Michel Havard ou Christophe Boudot), autorités militaires : il y avait plus de 1 000 personnes auprès de la famille d’Hélie Denoix de Saint-Marc ce vendredi après-midi aux obsèques du commandant à la primatiale Saint-Jean.
Cette légende du monde combattant est décédée lundi dernier à l’âge de 91 ans.
« Tu as préféré l’honneur aux honneurs » ont témoigné ses quatre filles lors de la cérémonie religieuse.
Pour le cardinal Barbarin, quatre mots résumaient Hélie Denoix de Saint-Marc : « honneur, fidélité, courage et responsabilité ».
Le général Bruno Dary, qui a prononcé l’éloge funèbre sur la place Saint-Jean, a mis en avant « l’incroyable destinée » de celui qui a été « l’homme de tous les conflits du XXe siècle ».
Porté par des légionnaires, son cercueil recouvert du drapeau bleu-blanc-rouge a quitté la place Saint-Jean sous les chansons de la Légion Etrangère et les applaudissements du public.
Résistant, puis déporté, Hélie Denoix de Saint-Marc a commandé un avant-poste de la Légion Etrangère en Indochine, à la frontière chinoise.
En 1961, à la tête du 1er REP en Algérie, il se joint au putsch des généraux car il ne voulait pas abandonner les harkis.
Condamné à dix ans de réclusion criminelle, il est gracié le jour de Noël 1966 après cinq années passées à Tulle.
Installé depuis à Lyon, il est l’auteur de plusieurs livres de témoignage
Il avait été fait Grand-Croix de la Légion d’Honneur par le président de la République il y a deux ans lors d’une cérémonie aux Invalides.

F.G.L.


Mort d’un homme pendant une soirée foot en 2010 à Maubeuge: non-lieu pour le «légionnaire» mis en cause

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Publié le 30/08/2013

Un juge d’instruction de Valenciennes a rendu, mardi, une ordonnance de non-lieu en faveur de Bernard Vansuypeene, un ancien légionnaire, mis en examen pour homicide volontaire en 2010 et qui n’est donc plus poursuivi faute d’éléments contre lui.

 Me Jean-Baptiste Henniaux est satisfait du non-lieu en faveur de son client qui a fait neuf mois de prison pour rien.

Me Jean-Baptiste Henniaux est satisfait du non-lieu en faveur de son client qui a fait neuf mois de prison pour rien.

C’est une victoire pour le mis en cause, défendu par Me Henniaux du barreau d’Avesnes. Au bénéfice du doute, Bernard Vansuypeene ne peut reconnu comme étant celui qui a tué Mickaël Laurent le 7 juillet 2010 à Maubeuge. Le soir du drame, il est 22 h 35, résidence Le Sagittaire dans le quartier de l’Épinette. Il y règne une certaine effervescence comme chaque fois les soirs de grand match de football. L’alcool coûle à flots aussi.

Mickaël Laurent ne le sait pas. Mais cette demi-finale de Coupe du monde Allemagne-Espagne est le dernier match de foot qu’il voit à la télé. On va le retrouver au premier étage, mort d’un coup dans le ventre par une arme tranchante devant la porte de l’appartement de Bernard Vansuypeene chez qui et avec qui il avait vu la première mi-temps avant de quitter ce « copain de boisson ». La victime a alors plus de 3 grammes d’alcool par litre de sang. C’est que les deux hommes ont bu. Trop bu. Certains témoins auditifs diront les avoir entendus se disputer. Violemment même. A l’époque, « le légionnaire » comme on le surnomme au Sagittaire est dépeint comme un homme agressif ayant un certain goût pour l’alcool. Apparaît-il comme le coupable idéal ?

La défense trouvait le dossier douteux

Me Henniaux, son avocat, le pense, estimant dès le départ ce dossier douteux. Saura-t-on un jour qui a tué Mickaël Laurent ? C’est le crime parfait. L’arme n’a jamais été retrouvée. Le coup de couteau donné ? Personne ne l’a vu dans cette résidence où les soirs de matches il règne trop de bruit. Bernard Vansuypeene, lui, a toujours clamé son innocence. Il dit que la victime est repartie de chez lui après la première mi-temps. Lui-même l’a raccompagnée à son appartement. Si Mickaël Laurent est bien mort d’un coup, reçu par arme blanche au ventre, qui lui a sectionné une artère, jamais n’ont été retrouvées de traces de sang ou d’ADN permettant de confondre le « légionnaire » décidé par l’intermédiaire de son avocat à demander réparation.

« Il a accompli neuf mois de prison et, depuis mars 2011 était sous contrôle judiciaire. Depuis deux ans, il ne peut revenir dans sa ville natale de Maubeuge. Nous introduisons un recours d’indemnisation auprès du premier président de la cour d’appel de Douai » indique Me Jean-Baptiste Henniaux, son avocat. Me Doyer, l’avocat de la famille de la victime, peut encore faire appel de ce non-lieu.


Le cardinal Barbarin rend hommage à la « responsabilité » d’Hélie Denoix de Saint-Marc

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30/8/13

« Quelle force puisée dans cette existence si chahutée et si droite, si douloureuse et si lumineuse à la fois ! » Présidant les funérailles d’Hélie Denoix de Saint-Marc, vendredi 30 août 2013, en la primatiale Saint-Jean, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a rendu hommage au « courage » et à la « responsabilité » de l’ancien légionnaire.

Déporté à Buchenwald en 1943 et condamné à dix ans de réclusion criminelle après le putsch manqué d’Alger en 1961, Hélie Denoix de Saint Marc qui vivait à Lyon depuis cinq décennies, est décédé lundi 26 août à l’âge de 91 ans.

« Cet homme assume tout, tout ce qu’il a fait lui-même (…). Il dit avoir toujours agi comme il pensait devoir le faire. Il comprend très bien dans la finesse, la douceur de son intelligence, et son respect de toutes les autres personnes (…) que d’autres aient agi autrement », a rappelé l’archevêque dans son homélie. « Jamais il n’a rejeté la responsabilité sur une autorité supérieure avec laquelle il n’aurait pas été d’accord. Il a fait ce qu’il avait à faire quand c’était son rendez-vous avec l’Histoire, en jugeant avec sa conscience (…). Jamais encore plus, bien sûr, il n’a reporté la responsabilité sur ses subordonnés ».

« Du silence, de l’amour, beaucoup de points d’interrogation… »

Poursuivant sur ce thème de la responsabilité, le cardinal Barbarin a souligné devant la famille d’Hélie de Saint-Marc : « Il avait à répondre de sa vie devant la justice des hommes. Mais aujourd’hui notre réconfort, c’est que sa responsabilité est mise en jeu aussi (…) et aujourd’hui il répond de sa vie devant Dieu » qui est « un juge et un père ». « Dans son cœur il y avait du silence, de l’amour, beaucoup de points d’interrogation, du respect et peut-être surtout de la confiance », a-t-il relevé encore.

« Tous ces maux de son existence, a poursuivi l’archevêque, qui sont les maux de la Seconde guerre mondiale, de l’Indochine, de la guerre d’Algérie, ce sont des maux qui traversent les siècles et les aléas de l’histoire. La résistance n’est pas qu’un fait du passé. Aujourd’hui aussi il y a une objection à vivre et les sentinelles dont il parle tant ne sont pas si loin des Veilleurs ».

C.H.

La légion étrangère c'est quoi ?

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Publié le 30 août 2013


Le Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc est décédé, paix à son âme…

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publié le 28 août 2013

Hier lundi 26 août 2013 est mort un grand homme, un grand Français, le légionnaire parachutiste Hélie Denoix de Saint-Marc.

Pour faire simple au point d’en faire « ségrégationismement » nombre de médias (notamment ceux de l’audiovisuelle source principale d’information de nombre de nos concitoyens par ce qui est trop souvent « une boîte de prêt à penser ». Le papier cela salit les doigts et oblige à annoter, à critiquer, bref à réfléchir….) ne retiendront « que » « résistant et putschiste »…bien que sa longue vie, bien et très remplie, ne s’arrêta pas qu’à cela même s’il y puisait l’essentiel de ce que fut son existence. S’il résista c’est que son indignation était telle qu’il ne pouvait en être autrement, résister, même si s’indigner est une étape indispensable pour entrer en résistance. Ce qui était vrai hier l’est tout autant aujourd’hui.

Donc, en hommage à ce grand Français, arrêtons-nous un instant sur cela : « résistant et putschiste ».

Alors s’il fut tout à son honneur, il en savait le poids et le prix à payer, d’avoir été résistant à 19 ans parmi d’autres authentiques résistants de la 1ère heure, quand nombre de Français collaboraient et quand d’autres plus nombreux encore « regardaient ailleurs » en attendant des jours meilleurs où ils sauraient, pour certains, devenir des combattants de la 25ème heure s’auto-gratifiant et s’auto-congratulant… Cela fut tout autant à son honneur d’avoir été le 21 avril 1961 putschiste quand d’autres préférèrent une forme d’abdication/collaboration devant et avec le pouvoir en place (en s’affirmant alors commodément « légitimiste », souvent par souci de « préserver (son) l’avenir ») alors pris la main dans le sac de haute trahison à la parole (dont l’on sait qu’elle est ciselée de l’argent le plus pur) donnée aux populations civiles algériennes.

Celle, harki massacrée à hauteur de 80 000 personnes (tache de honte indélébile sur le drapeau français), celle algérienne d’origine européenne et juive plurimillénaire ethniquement purifiée (même si en droit international le terme n’existait pas encore), mais aussi l’arabo-berbère abandonnée à un pouvoir incapable, implacable, tyrannique, corrompu qui s’empressa de se mettre dans les draps tous chauds de ceux qu’il avait - avec la complicité tacite du pouvoir français - chassé, les propos, en off, recueillis des leaders nationalistes en apportant la preuve (pouvoir algérien dont la France savait bien depuis longtemps qu’il était vérolé. De Gaulle lui-même qui entendait s’incarner en elle ayant dit et écrit « qu’il faudrait être fou pour abandonner l’Algérie à une bande d’égorgeurs » ! On sait ce qu’il en fit…). Un inamovible pouvoir entre les mains desquelles l’Algérie se désagrège depuis 51 ans…

La France, et son gouvernement d’alors, se contenta de se laver les mains à bien mauvais comptes qu’elle continue de rendre (lire Alain Peyrefitte dans « C’était De Gaulle » à ce sujet) se rendant coupable (comble du déshonneur en totale opposition avec l’engagement pour l’honneur d’hommes comme Hélie Denoix de Saint-Marc) de non-assistance à compatriotes en danger, quand sa « passivité » n’encourageait pas l’ignominie (cf les massacrés harkis et les civiles par centaines à Oran le 05 juillet 1962. Lire de l’historien reconnu Jean-Jacques Jordi, Soteca 2011, « Un silence d’Etat. Les disparus civils européens de la guerre d’Algérie ») !

D’ailleurs, les choses à venir étaient si évidentes à prévoir que dès 1963 une guerre interne revue le jour en Algérie pour la prise d’un Pouvoir depuis lors entre les mains de ceux pour lesquels l’honorable peuple algérien est un paillasson sur lequel ils se font sans discontinuer la semelle de leurs chaussures dorées aux pétrodollars….peuple cherchant désespérément depuis de fuir l’harraga de toutes les manières imaginables , notamment pour aller vers le faux Eldorado de l’ancienne métropole. Une Algérie de 1962 à nos jours toujours aux mains des mêmes, de leurs affidés et de leurs héritiers devant laquelle la France fait des courbettes, comme récemment devant la dépouille de Ahmed Ben Bella qui devant l’Histoire (car ce moment-là finira par arriver) aura des comptes à rendre et sera déboulonné, comme d’autres co-responsables français et algériens de ce désastre, du piédestal où il fut confortable (comme « solde de tous comptes ») de le hisser...

Un largage que des Algériens, un jour rencontrés, traduisirent en me disant « vous (la France) nous avez abandonné au milieu du gué ! »… Pour ma part je ne me sens pas concerné par ce « vous »…

Algérie, qu’as-tu fait de ton indépendance ? Il n’est pas indécent au moment de la mort de ce grand homme attaché si précisément à une phase douloureuse de son histoire récente, de se poser la question, que nombre d’Algériens se posent également, faisant fi des querelles de clochers et de minarets, par simple souci de salubrité publique et de vérité historique due à ceux, de tous bords, ayant eu à souffrir et souffrant encore. Ce n’est en cela pas une volonté de règlement de comptes que refusa dans ces multiples écrit Hélie Denoix de Saint-Marc devenu vers la fin de sa vie conférencier et écrivain de talent dont je vous suggère d’aller à la rencontre des livres, c’est la place à laisser à l’Histoire, toute l’Histoire rien que l’Histoire pour que la réconciliation entre la France et l’Algérie soit franche et totale, en guise de Paix entre nos peuples et entre ceux qui, par ce qu’ils sont, font la synthèse, ce pont de fraternité partagée et retrouvée. Une Histoire que les historiens honnêtes et non inféodés commencent véritablement à écrire, les derniers témoins finissant de porter haut et dignement leur part de vérité en lègue aux générations montantes.

Monsieur Hélie Denoix de Saint-Marc fut de cela. Qu’il en soit remercié. Mes respects commandant.

« On ne naît pas fort, faible ou volontaire. On devient fort, on devient lucide » Camus, L’Etranger.

Eric-Hubert Wagner, enfant d’Algérie, Le Port.


La légion étrangère investit le château de Montségur

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Laurence Cabrol | 27/08/2013

Le drapeau vert et rouge de la Légion étrangère flottait ce mardi en haut des remparts du Château de Montségur. Et les soixante jeunes engagés volontaires de la 3e Compagnie du 4e Régiment étranger de Castelnaudary se souviendront certainement toute leur vie de la cérémonie de remise du képi blanc qui a eu lieu au pied de cette emblématique forteresse cathare.

Accueillis la veille par Michel François, maire du village ancien militaire de carrière, au terme d’une marche «rustique» de 50km reliant la ferme de Raissac près de Plaigne où ces jeunes engagés ont suivis leur première formation, à Mirepoix puis Montségur, ils ont passé la nuit au camping municipal avant d’investir la prairie menant au Prat des Cramats

Trente engagés volontaires, originaires d’une dizaine de pays, qui au terme d’un permier mois d’apprentissage coiffent l’insigne de la légion étrangère, le fameux képi blanc et rentrent officiellement dans les rangs de l’Armée Française.

«Nous leur apprenons pendant ces quatre semaines les fondamentaux, c’est leur premier apprentissage de la vie en collectivité et le fondement de leur vie militaire», indique le capitaine Frédéric Lavignasse, commandant la 3e Compagnie d’engagés volontaires du 4e Régiment Etranger de Castelnaudary.

«C’est une section un peu particulière nous n’avons que deux francophones. A l’issue de cette formation initiale, il y a cette marche de 50km puis une récompense, la remise du képi blanc, symbole de la Légion étrangère. Ensuite suivront trois mois d’instruction avant qu’ils ne soient ventilés dans des régiments opérationnels»

Stationné à Castelnaudary (Aude) depuis 1976, date de son arrivée de Corté en Corse, ce régiment a été créé à Marrakech au Maroc, le 15 novembre 1920. En souvenir de cette époque, il a gardé sur son insigne la Koutoubia de Marrakech et les monts Atlas.

Aujourd’hui régiment école, il accueille après sélection (les tests sont effectués à la maison mère d’Aubagne dans les bouches du Rhône) les engagés volontaires qui suivent un cycle de 17 semaines au sein de l’une des CEV (compagnie d’engagés volontaires).

Il s’agit notamment pour les étrangers d’apprendre le français par le biais de la méthode «képi blanc», une méthode «très démonstrative» qui a fait ses preuves, permettant en quatre mois de comprendre les ordres et de tenir une conversation simple avec 500 mots de vocabulaire.

«Ces jeunes sont souvent à la recherche de repères stables, la Légion leur donne un cadre bien précis, symbolisé par le code d’honneur du légionnaire, un véritable guide de bonne conduite, il l’apprend par cœur, ce sont des valeurs et des repères indispensables et la remise du képi est un moment dont ils gardent souvenir toute leur vie» précise le capitaine Lavignasse.

La remise du képi est hautement symbolique pour les légionnaires

C’est sous le fameux «Legio patria nostra» puis la récitation du code d’honneur qui rappelle entre autre les vertus de la légion et du légionnaire (solidarité, respect de la Patrie librement choisie, servie avec honneur et fidélité) qu’a lieu la prise de d’arme.

Selon le chef de corps, le colonel Marc Lobel: «cette cérémonie permet aussi de garder le contact avec la population civile et de renforcer les liens entre l’armée et la Nation. Elle prend ici un caractère particulier au regard de l’histoire»

Le régiment de Castelnaudary a pour habitude de venir à Montségur: dans le cadre d’exercices ou comme en 2010 pour une remise de képis blancs. «Nous leur faisons découvrir à travers les châteaux cathares, l’histoire de notre pays»

Au moment des discours et de la remise des cadeaux (un fanion du Régiment au Maire et une médaille d’honneur de Montségur pour le colonel), celui-ci a remercié la commune pour la logistique et s’adressant aux jeunes engagés: «le képi blanc vient de vous faire accéder dans la grande famille de la légion étrangère, il vous oblige désormais à suivre son code d’honneur»

En s’engageant pour un premier contrat de cinq ans, ces jeunes ont choisis une formation combattante poussée.

Après ces quatre premiers mois de formation, ils rejoindront leurs corps d’affectation (ventilés dans les 8 régiments de la légion étrangère en France et en Outre mer) pour y suivre éventuellement une formation plus spécialisée (infirmier, cuisinier, transmissions, informaticien, mécanicien, moniteur de sport, secrétaire) à la CIS (compagnie d’instruction des spécialistes)

Ils pourront ensuite effectuer une FEG (formation générale élémentaire) afin de gagner du galon, une FG1 (formation générale de 1er degré) leur ouvrira ensuite une carrière de sous-officier.

Actuellement on retrouve des légionnaires du 4e RE de Castelnaudary en projection en Guyane, en Côte d’Ivoire et sur les terrains d'opérations.


 

L’honneur et les fidélités d’un grand soldat

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Publié le 27/08/2013

Hélie Denoix de Saint Marc. © Photo Photo Archives JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP

Ce qui fait la noblesse d’une vie, ce sont les risques, les choix et les renoncements. » Au soir de sa vie, Hélie Denoix de Saint Marc avait acquis une épaisseur d’humanité tissée au long d’une carrière dont le maître mot est une fidélité qui l’aura conduit à des choix difficiles et dont il a payé le prix.

On pense bien sûr à son geste décisif d’avril 1961, lorsque, à la tête de ses hommes du 1er régiment étranger de parachutistes, il rallie le « quarteron » de généraux putschistes. Fidèle à l’Algérie française, ce légionnaire rejoint alors la triste cohorte des soldats perdus et déchus. Durant six ans, il médite à la prison de Tulle ce que représente l’honneur, ce « luxe de pauvre » auquel il aura tendu toute sa vie.

Reconversion dans le civil

Fils d’un avocat bordelais dont les racines sont à Campsegret en Périgord - la maison du Fournial est toujours dans la famille -, oncle d’un ex-secrétaire général du gouvernement et grand serviteur de l’État, cet ancien du collège Tivoli a 20 ans quand il entre en résistance. Membre du réseau Jade-Amicol, arrêté le 13 juillet 1943, il est déporté à Buchenwald et y survit.

Puis c’est Saint-Cyr, la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aussi courageux au front que réfléchi, cet officier politique fut chef du cabinet du général Massu durant la bataille d’Alger. Sa reconversion courageuse dans le civil à partir de 1967 n’a pas fait oublier le prestige d’un exceptionnel soldat, cité 13 fois, dont les ouvrages (« Les Champs de braise », notamment) sont un témoignage de premier plan sur la décolonisation française.

On se souviendra aussi de sa confession croisée avec l’ex-officier de la Wehrmacht August von Kageneck. Le dialogue entre ces soldats nés en 1922 partageant le goût du sacrifice et de la fidélité en dit long sur l’extraordinaire réconciliation franco-allemande. Passionnément attaché au Périgord, le soldat Hélie Denoix de Saint Marc disait y avoir puisé, comme les paysans, la force d’enracinement qui lui a permis de se projeter si loin sans se perdre.


Hélie Denoix de Saint Marc ou l’honneur d’un homme

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Le Mardi 27 août 2013 à 14:52 par dans Témoignage

Le vieux soldat de 91 ans vient de rendre les armes, lundi 26 août, à la Garde-Adhémar, dans la Drôme. Ses obsèques seront célébrées vendredi, à Lyon, par le cardinal Barbarin, en la cathédrale Saint Jean. L’ancien légionnaire est parti à sa manière, sans faire de bruit. Portrait.

Né en 1922 dans une famille d’aristocrates catholiques de la région bordelaise, le jeune Hélie de Saint Marc hésite longtemps entre les ordres monastiques et l’armée. « Je lisais les écrivains du devoir et de l’exaltation » disait-il. En tant fils de héros de la Grande Guerre, c’est l’armée qu’il choisira : « la fraternité des armes me parlait déjà ». En juin 1940, il n’en revient pas de la débâcle infligée à l’armée française. Son père, avocat, fervent lecteur de Charles Maurras, ne manque toutefois pas de saluer les porteurs de l’étoile jaune dans les rues de Bordeaux, en 1942.

 

L'indépendance comme éthique de vie

A cette époque, Hélie entre en résistance, au sein du réseau Jade-Amicol, comme agent de liaison. « J’ai pris conscience que mon rejet de l’occupant participait à un mouvement de vie plus vaste, que c’était une attitude de vie, une éthique qui marquera toute ma vie » racontera-t-il. C’est en cherchant à rejoindre les Forces françaises libres d’Afrique du Nord, en 1943, qu’il est dénoncé, arrêté, puis déporté. L’horreur précède l’honneur. La prison, le transit à Compiègne, puis Buchenwald, ses prisonniers, ses morts. Le camp satellite de Langenstein, enfin. Il gît inconscient dans une baraque qui tient plus de la chambre mortuaire que d’un lieu de vie, quand les Américains le libèrent en avril 1945. Il pèse alors 42 kilos et ne se rappelle plus de son nom.

 

L'honneur de ne jamais avoir abandonné

Hélie de Saint Marc a rencontré la mort. Il ne la craint plus. A 23 ans, il intègre l’école spéciale militaire de Saint Cyr. Ensuite, lieutenant à la Légion, il partira à deux reprises en Indochine. Première désillusion sur les motivations des hommes : un soir son commandant lui ordonne d’abandonner des paysans tonkinois, sûrement à une mort certaine.

Puis arrivent les « évènements » d’Algérie. Saint Marc y est envoyé, sous les ordres du général Massu. En avril 1961, alors commandant par intérim du 1er Régiment Etranger Parachutiste de la légion, il prend partie en faveur des putchistes. Ses hommes le suivront. Il racontera plus tard : « Lorsque j’ai répondu oui au général Challe, acceptant d’entrer dans la rébellion, je n’avais pas prémédité cette décision. Aussi contestable qu’elle puisse paraître aux yeux de certains, elle correspond à une suite logique dans ma propre vie, que je n’ai pas à regretter. […] Trop d’hommes agissent selon la direction du vent. »  Lors de son procès, l’officier expliquera ne pas avoir voulu revivre ce qui s’était produit en Indochine : trahir la parole donnée. Abandonner femmes, enfants et harkis aux mains du FLN.

 

Réussir dans la vie ou réussir sa vie

S’ensuivent alors 10 ans de réclusion criminelle. « Le monastère et la détention sont des expériences similaires. Certes le moine choisit sa condition. L’enfermement peut développer une force intérieure qui peut être plus grande que la violence qui nous est faite. » Un épisode qui prendra fin en 1966, lorsque Georges Pompidou lui accorde sa grâce. Enfin le baroudeur peut poser son paquetage, mener une vie de famille, entamer une carrière dans le civil. Et écrire. Laisser un témoignage, une trace. Pour ne pas oublier. Pour ne pas que l’on oublie.

Toute sa vie, il l’a sublimé dans divers ouvrages. « Toute une vie », « Les champs de braise », « L’Aventure et l’Espérance ». Des livres dans lesquels, loin de se plaindre de la difficulté des expériences vécues, Hélie de Saint Marc a laissé un témoignage d’une vie menée par l’honneur, la foi, la fidélité, le service. Dans une lettre intitulée « Lettre à un jeune de vingt ans », il disait lui-même « qu’il faut savoir, jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière heure, rouler son rocher. » Un rocher sur lequel peut s’appuyer aujourd’hui toute une génération de jeunes. Le symbole d’une vie réussie.


Denoix de Saint Marc

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Ainsi va le monde !

mardi 27 août 2013

Place des Cocotiers à Nouméa. Paul lit un journal. Il regarde distraitement le maire qui répond à une interview près du kiosque à musique. Ce septuagénaire, venant d'Algérie, est établi en Nouvelle-Calédonie depuis 1962. Il a appris, hier, la mort d’Hélie Denoix de Saint Marc. « J’ai téléphoné ce matin en France (hier soir en métropole avec le décalage horaire) à mon frère dans le Var. M. de Saint-Marc était un homme courageux, qui a su défendre une certaine idée de la France et qui a su assumer ! ».


Né à Bordeaux  en 1922, Hélie Denoix de Saint Marc s’est engagé à 19 ans dans la Résistance (réseau Jade-Amicol). Arrêté en juillet 1943 à Perpignan, il est envoyé à Buchenwald. Il fait partie d’un convoi d'un millier de déportés. Une trentaine survécurent. C'est ensuite le camp de Langenstein. A la Libération, il entre à Saint-Cyr puis s'engage dans la Légion étrangère et part en 1948 en Indochine. Suit l’Algérie, où il est commandant par intérim du 1er REP (régiment étranger de parachutistes). Il participe au putsch d'avril 1961, ce qui lui vaut une condamnation à dix ans de détention perdant ainsi sa Légion d’honneur reçue à 30 ans. Il est libéré après cinq ans et réhabilité en 1978. En novembre 2011, Hélie de Saint Marc est élevé au rang de grand-croix de la Légion d'honneur par le président de la République Nicolas Sarkozy

En 1995, ses mémoires, "Les champs de braises", ont obtenu le prix Femina de l'essai. Suivront une dizaine d'ouvrages, dont "Notre histoire, 1922-1945", en collaboration avec un écrivain et ancien officier allemand, August von Kageneck. Hélie Denoix de Saint Marc est mort dans la Drôme, à l’âge de 91 ans.


 

Hélie de Saint Marc, sentinelle de légende

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Mardi 27 Août 2013

Hommage. 1922-2013 “Le paradoxe de mon existence aura été d’être souvent attiré aux avant-postes de

l’Histoire, d’en côtoyer les passions et les brûlures, tout en demeurant, sur le plan intérieur, en proie au

questionnement…” Photo © AFP


« J’approche du mystère et je me sens plus démuni qu’un enfant. » Hélie de Saint Marc avait laissé, il y a trois ans, un testament spirituel sous le titre l’Aventure et l’Espérance. « À mon âge, écrivait-il, c’est peut-être la seule grâce qui reste, cette flamme fragile, si bouleversante, que je veux confier à mes lecteurs. » C’est parce qu’il a voulu la transmettre intacte, au-delà de la génération de ses frères d’armes, à celle de leurs enfants et petits-enfants, que cette flamme ne s’est pas éteinte le matin du lundi 26 août.

« Repiquer chaque matin le riz de nos souvenirs, écrivait-il encore, pour que d’autres en extraient quelques grammes d’humanité, pour les repiquer ailleurs. » Il était la sentinelle, le veilleur d’une très longue Histoire, le témoin dont parle Pascal quand il dit : « Je ne crois qu’aux témoins qui se font égorger. » « Les témoins, rappelait Saint Marc, sont le sel d’un pays. De près, ils brûlent la peau car personne n’a envie de les entendre. »

La première fois qu’il se fit entendre par d’autres hommes que ses soldats, ce fut le 5 juin 1961 devant le président et les huit juges du Haut Tribunal militaire réunis au palais de justice de Paris. Il portait son uniforme de sortie, son béret vert de légionnaire parachutiste et ses décorations (treize citations) sur la poitrine. « Depuis mon âge d’homme, monsieur le président, j’ai vécu pas mal d’épreuves, dit-il, la Résistance, la Gestapo, Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez et puis encore la guerre d’Algérie. »

Il s’exprime ce jour-là comme détenu sous le mandat d’arrêt délivré le 6 mai 1961 par le juge Henry Théret à Denoix de Saint Marc, Marie Joseph Élie (avec une faute d’orthographe), né le 11 février 1922, commandant le 1er régiment étranger de parachutistes (Rep), cantonné à Zéralda (Algérie), sous l’inculpation d’“occupation d’édifices publics, port d’arme d’un mouvement insurrectionnel, intelligence avec les dirigeants d’un mouvement insurrectionnel”. Il s’en explique devant ses juges : « Monsieur le président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer… »

C’est pour cette raison-là, pour ne pas renier les engagements qu’il avait pris sur l’honneur en Algérie au nom de l’armée française, pour ses hommes, pour ses harkis, que six semaines plus tôt, le 21 avril 1961, il avait rallié un général entré en révolte, Challe, qu’il admirait comme il avait admiré de Lattre en Indochine. Il avait entraîné son régiment dans un putsch militaire et son destin avait basculé. Il est condamné, lui l’officier français, résistant, déporté, légionnaire, à dix ans de détention criminelle. Incarcéré à la Santé, à Clairvaux, à Tulle, il sera gracié par de Gaulle et libéré le jour de Noël 1966.

Le soldat jusqu’alors plongé dans l’action passe brutalement de l’aventure la plus intense à l’enfermement total. « Ce fut un temps de réflexion après une vie d’une incroyable richesse et le commandement d’hommes étranges et rudes. La prison peut pourrir. Elle m’a permis de beaucoup travailler. » Il avait près de lui aussi bien Péguy — « Mère, voici vos fils qui se sont tant battus » — qu’Aragon, Conrad, Kipling, ou même Duras — Un barrage contre le Pacifique, « le livre de l’enthousiasme et de l’utopie », dira-t-il. Ce temps de réflexion est aussi un temps de travail sur lui-même.

Mais à sa sortie de prison, le destin extraordinaire de ce soldat n’intéresse personne ou presque. Après tout, écrira Laurent Beccaria, son petit-neveu (il est le fils d’une Saint Marc), « il partageait avec les autres réprouvés une mémoire blessée et orpheline ; il avait connu la prison, la dégradation et la privation des droits civiques ». À 60 ans, « il était encore en quête de sa vérité et mettait une intensité rare à la recherche du passé ».

Ce passé, Beccaria, né deux ans après le putsch d’avril 1961, le fait surgir dans une biographie publiée en 1988. Apparaît soudain devant le grand public comme une figure de Commandeur ce personnage de légende, combattant de la Résistance à 19 ans, arrêté par la Gestapo à 21, déporté au camp de Buchenwald, puis transféré par un froid glacial dans un tunnel pire encore, Langenstein, et finalement libéré de cet enfer quotidien le 9 avril 1945 alors qu’il vient d’avoir 23 ans… Il s’est nourri de Malraux — « l’espoir ne commence qu’au-delà du courage et du malheur » — ou de Montherlant — « je reste pour juger quels bonheurs valaient que je périsse ».

Que faire après une telle épreuve ? L’armée ? Défaite en 1940. Alors les services spéciaux ? Il se laisse finalement convaincre : ce sera quand même Saint-Cyr, pour être officier. À la sortie, il choisit la Légion. « J’ai été attiré par elle comme par un aimant. Sa mythologie faisait partie du roman national. Mais je me suis surtout dirigé vers le seul univers dans lequel je pourrais refaire ma vie en entier, dans lequel je pourrais reprendre goût au bonheur. »

La Légion l’emmène au Maroc, en Indochine, à Suez, en Algérie enfin : auprès du général Massu, qui conduit la bataille d’Alger, d’abord comme chef de cabinet, puis comme chargé des relations avec la presse. Cette bataille d’Alger est gagnée, même si c’est dans la douleur. Sur un coup de tête, Saint Marc demande un congé sans solde et s’en va. Mais c’est pour revenir, en avril 1960, après la révolte des Barricades, reprendre un poste à l’état-major de la 10e division parachutiste et retrouver son 1er Rep dans le djebel, en Petite-Kabylie. Jusqu’à ce vendredi 21 avril 1961, où il reçoit un message du général Challe, qui l’appelle à Alger.

Après une heure d’entretien, Saint Marc rentre à son PC de Zéralda, convoque les sept commandants de compagnie de son régiment : « Ce que nous allons faire est très grave, leur dit-il. Nous y risquons notre peau. Si jamais ça tourne mal, c’est moi qui prendrai la responsabilité de cette aventure. »

Elle tourne mal, en effet, au bout de quatre jours. Comment avait-il pu se laisser engager dans une telle affaire, aussi contraire à l’obéissance et à la discipline, aussi risquée à l’époque qu’elle paraît incroyable aujourd’hui ? C’est cela qu’il tente de faire comprendre à un tribunal militaire qui se refuse à comprendre. « Monsieur le président, dit-il, j’ai sacrifié vingt années de ma vie à la France. Depuis quinze ans, je me bats. Depuis quinze ans, j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut-être par le sang reçu, mais français par le sang versé. C’est en pensant à mes camarades, à mes légionnaires tombés au champ d’honneur que j’ai fait, devant le général Challe, mon libre choix. »


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