AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

2013


Accueil Le 1er REC décoré avant d'être applaudi au grand défilé

Envoyer

Publié le Jeudi 18/07/2013

 



Les cadres et légionnaires orangeois ont fièrement défilé ce 14-Juillet sur les Champs-Elysées, entouré de leurs frères d'armes du 2e REG de St Christol et du 2e REP de Calvi.

Quelques jours auparavant aux Invalides, les cadres et légionnaires du 1er REC ont assisté à la remise, des mains du général Chef d’État-major de l'armée de Terre, le général Ract-Madou, de la croix de la Valeur Militaire avec Palme pour l'action du Royal étranger au Tchad lors de l'opération Tacaud en 1978.


Pont-du-Casse. Egou Abraham nommé dans l'ordre d'honneur de la Légion d'honneur

Envoyer

Publié le 18/07/2013

L'adjudant- chef Abraham Egou décoré.

Place de la mairie, samedi 13 juillet, à 11 heures, devant ses frères d’armes, l’adjudant - chef Egou Abraham a été nommé chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur par le colonel Christian Maréchal.

Une section de la 10e compagnie de réserve du 48e RT d’Agen a rendu les honneurs.

Jeune engagé dans la Légion étrangère le 30 juillet 1953, il a servi brillamment durant toute sa carrière au sein de cette unité d’élite. Sa campagne l’a mené en Indochine ainsi qu’en Algérie où il fut grièvement blessé. Titulaire de la médaille militaire dès 1964 il a toujours combattu avec honneur et fidélité. C’est avec bonheur que sa famille, ses amis et ses anciens compagnons d’armes, saluent aujourd’hui ce vieux soldat enfin honoré et reconnu par la nation.

La Dépêche du Midi

Le polar montois d'un légionnaire

Envoyer

Publié le Mercredi 17 Juillet 2013

Bruno Carpentier.

Un meurtre à la collégiale Sainte-Waudru, assorti de la disparition d’une précieuse relique, la benoîte affique... Voilà le mystère que se propose d’élucider La Benoîte Affique, premier récit policier d’un auteur qui a déjà une douzaine d’ouvrages à son actif, Bruno Carpentier. Un auteur très « montois cayaux », sans doute ? Vous n’y êtes pas. Bruno Carpentier est français, il est haut gradé de la Légion étrangère, il rentre d’une mission en Afghanistan ! Il vit à Cadolive, entre Aubagne et Aix-en-Provence. Cet écrivain est lui-même un personnage de roman... Son interview est à lire dans La Province de ce mercredi.


Castelnaudary. Le colonel Lobel succède au colonel Talbourdel

Envoyer

Publié le 17/07/2013

Les colonels Talbourdel et Lobel. Photo DDM, Gladys

Tous les deux ans, le 4e régiment étranger change de commandant. Le colonel Talbourdel, en poste en Lauragais depuis 2011, laisse la place au colonel Lobel.

Il officiait à la tête du 4e régiment étranger depuis deux ans, le colonel Talbourdel en quittera le commandement aujourd’hui. Il est en effet affecté à l’état-major de l’armée de terre, au bureau de stationnement et des infrastructures où il sera chargé des garnisons et des camps d’entraînement. «Un colonel, c’est très généraliste. Je suis prêt à relever le défi», relève-t-il avant de revenir sur les moments forts qui ont marqué ses deux ans de commandement. «Deux ans ici, c’est deux ans de bonheur. Quand on est chef de corps, c’est le moment où l’on a le plus de gens sous nos ordres et un maximum de pouvoirs, c’est le dernier niveau où l’on est au contact direct des gens que l’on commande. C’est riche aussi parce que la Légion étrangère est particulière et former l’avenir de la Légion est très gratifiant. Et puis ici, en Lauragais, on est très bien accueillis et considérés».

Jeune lieutenant au «4», il y a vingt ans

Pour le nouveau venu, le colonel Marc Lobel, c’est un retour aux sources puisque c’est au «4» que le nouveau commandant du régiment a commencé sa carrière comme jeune lieutenant. «C’était il y a vingt ans, presque jour pour jour. J’en garde un excellent souvenir», confie-t-il. À l’issue de son affectation en Lauragais, il poursuivra sa carrière dans la Légion étrangère en Corse, effectue des séjours en état-major, à l’étranger et en école, arrive justement, là, de l’école de guerre à Paris où il enseignait.

La passation de commandement aura lieu ce matin. A noter qu’elle est ouverte au public qui y est le bienvenu.


Prise d'armes ouverte au public

La passation de commandement au 4e régiment étranger sera présidée par le général de Saint-Chamas, commandant la Légion étrangère. La cérémonie aura lieu aujourd’hui mercredi, au quartier Danjou à partir de 10 h 30, elle est ouverte au public avec une ouverture des portes du quartier à partir de 9 h 45. Elle fera suite à la cérémonie qui, à 8 h 30, se déroulera au carré légion.

Gladys Kichkoff

Gaillac. Un officier et une nouvelle chevalière

Envoyer

Publié le 16/07/2013

Joseph Andres, 97 ans, a reçu l'insigne d'officier de la Légion d'Honneur, pour l'ensemble de sa carrière dans la gendarmerie et ses faits de guerre.

Joseph Andres a écouté sans faillir son petit-fils, militaire comme lui, retracer sa carrière. Puis est venu le moment de la remise de l’insigne d’officier de la Légion d’Honneur. Les gendarmes, qui assuraient un piquet impeccable, ont rectifié la position, les porteurs se sont avancés, avec la rosette sur le coussin. «Au nom du président de la république, et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés...». Joseph Andres, 97 ans, gendarme plusieurs fois cité à l’ordre de la brigade, de la division et de la nation, un des rares à pouvoir arborer la «sardine verte» de la Légion étrangère, a reçu l’hommage et l’accolade de ses pairs, puis celui des gendarmes, des anciens combattants et du public qui l’ont applaudi longuement. Marc Yobregat, son neveu, arborait le béret rouge et la cravate des parachutistes. Il avait les yeux embués devant l’hommage rendu à «tonton» qu’il a étreint affectueusement au terme de la cérémonie. Celle-ci, organisée par Gilbert Gineste, président de l’Union des Anciens Combattants, associait toutes les organisations et leurs drapeaux, ainsi que les élus (Marie-Claude Dreuilhe et Roland Cayre qui a déposé la gerbe municipale aux côtés de Michèle Rieux). L’HOMMAGE RÉPUBLICAIN: Sans oublier les pétanqueurs de Saint Sulpice et de Gaillac, conduits par Jean Van Puymbroecke, leur président, venus en amis. Car Joseph Andres est un redoutable pointeur et pas maladroit au tir. Michèle Rieux a congratulé l’adjudant-chef avec beaucoup de chaleur et d’émotion. Elle vient de le rejoindre dans l’ordre de la Légion d’Honneur. La ministre des collectivités locales, Marlyse Lebranchu, l’a appelée personnellement vendredi à 16h 30 pour l’informer qu’elle serait promue sur la liste du 14 juillet. Michèle Rieux a accueilli la nouvelle avec sa réserve habituelle, sans plastronner. «C’est une joie intérieure. J’ai de suite pensé à mon père et à maman, qui avaient l’un et l’autre un amour profond de la République. Et, à ce moment, c’est vrai, j’étais très émue».

La Dépêche du Midi

Le défilé du 14 juillet, une passion française

Envoyer

Nathalie MAURETle 15/07/2013


Le défilé de la Légion étrangère est toujours un moment attendu du défilé du 14-Juillet. Photo AFP

Le défilé du 14 juillet appartient à ceux qui se lèvent tôt. Après 7 h 30, il est très difficile d’être bien placé, sauf à avoir le très recherché carton rouge qui offre une place en tribune près de la place de la Concorde. Florence, une dame de 70 ans, l’a. Comme tous les ans, elle fait partie des invités mais s’installe bien avant 8 heures. « Mon fils est saint-cyrien et colonel et a servi au Mali. » Cette année est donc spéciale : « Cela a été un moment dur pour les familles mais nous sommes très fiers d’eux. »

Fierté partagée

La fierté est sans doute le sentiment qui revient le plus souvent chez les spectateurs du défilé du 14 juillet, toutes générations confondues. Et pas seulement pour les familles de militaires. Félice, Patrice et Catherine sont cinquantenaires et viennent tous les ans. C’est la passion qui les pousse à se lever tôt : « Ce défilé est grandiose et magnifique et fait notre fierté. » Amoureux des troupes françaises, ils peuvent en parler indéfiniment mais évoquent assez vite leur inquiétude quant à la baisse du budget de l’armée.

Cette inquiétude est partagée par Michèle, Toulousaine, présente depuis 5 h 45 pour avoir une place stratégique. Son fils est militaire sur la base d’Hyères et a déjà défilé sur les Champs-Élysées : « Il est dans l’aéronavale et a pu constater qu’il y a moins de moyens, notamment pour l’entretien du matériel. Certes on comprend qu’il y ait des priorités, mais c’est important l’armée française quand même ! Il n’y a qu’à regarder ceux qui sont là : les jeunes sont très nombreux ! »

Effectivement, la jeune génération est très présente, elle aussi avant 8 heures du matin, avec les passionnés. Parmi eux, Antoine, 22 ans, sortant tout juste de boîte de nuit. Mais il n’est pas venu de Nantes pour faire la fête mais pour voir le défilé.

Les jeunes aussi

« C’est la deuxième fois que je viens. Je suis fils de militaire et l’armée signifie quelque chose pour moi », dit-il. Très au fait de l’actualité des armées (il a un faible pour la Garde républicaine), ce futur ingénieur s’inquiète de la baisse des budgets : « La France est une grande puissance économique et culturelle et il ne faudrait pas qu’elle perde sa capacité militaire. »

Pour Alexis, 23 ans, saint-cyrien et futur militaire dans le Train, ce n’est pas ce qui l’inquiète. Issu d’une famille qui n’a rien à avoir avec l’armée, il est passionné par les militaires depuis tout petit et à n’importe quel prix il savait que ce serait sa destinée. Défiler sur les Champs-Élysées est la récompense ultime. Deux heures avant le pas cadencé, il dit s’attendre à vivre « une grande émotion ».

Le capitaine Jérôme Boulanger qui accompagnait hier l’amicale des pompiers de Bischwiller sur les Champs, aurait pu le lui confirmer. Il a défilé en 2011 sous une pluie battante avec l’école nationale supérieure des sapeurs-pompiers d’Aix-en-Provence. « C’est une épreuve physique tant il faut être concentré. Cela nécessite une longue préparation pour être parfaitement alignés. Seuls les meilleurs défilent. » Une perfection saluée par des milliers de spectateurs. Le défilé du 14 juillet a de beaux jours devant lui.


La Légion débarque en mairie

Envoyer

Publié le 13.07.2013

La commune du Raincy a été choisie pour accueillir le 1er régiment étranger de cavalerie de la Légion étrangère à l'occasion du défilé du 14 Juillet. Demain, quarante-cinq légionnaires seront présents sur le parvis de la mairie du Raincy, ainsi que six véhicules militaires et leur équipage, de 14 heures à 18 heures, pour faire découvrir leur métier à la population. Après avoir descendu les Champs-Elysées, toutes les unités qui participent au défilé national des Champs Elysées rejoindront une ville de la petite couronne.
L'opération « Les Franciliens accueillent leurs soldats » est l'occasion pour la population de découvrir de manière conviviale les hommes et les femmes qui constituent la Défense d'aujourd'hui, d'échanger avec eux sur leur métier et leurs missions. A 17 heures, la Musique de la Légion étrangère se produira pendant trente minutes sur le parvis de la Mairie.

Le Parisien


Castelnaudary. Stéphane Linou approuve l'arrivée des gendarmes

Envoyer

Publié le 13/07/2013

Stéphane Linou et l'un de ses colistiers, Michel Bruketta, spécialiste de la sécurité./Photo DDM.

En préambule, le conseiller général se réjouissait que tous les policiers mutés aient obtenu les mutations de leur choix, avant de déclarer tout de go que l’arrivée de trente nouveaux gendarmes à Castelnaudary, avec armes et bagages et surtout avec leurs familles, était un avantage certain sur le plan économique. Jusqu’à présent, en effet, seuls six policiers sur quarante-huit résidaient à Castelnaudary où dans les environs immédiats. Et Stéphane Linou d’ajouter : «Ce remplacement était programmé et inéluctable, j’ai préféré travailler sur l’après en me désolidarisant de la désinformation localement organisée». L’élu précisait qu’il avait demandé des garanties au ministre et au préfet concernant les effectifs des gendarmes et l’obligation d’une présence humaine «H24» à la caserne de gendarmerie. Le conseiller général précisait : «La tranquillité publique est un vrai sujet pour les habitants et sans elle il ne peut y avoir de développement économique et commercial». Le candidat aux municipales présentait ensuite le chef d’escadron (CR) Michel Bruketta, ancien de la légion étrangère, l’un de ses colistiers, qui serait chargé de la sécurité, en soulignant : «Qui mieux qu’un militaire pour faire le lien entre la police municipale et la gendarmerie» ? Pour Stéphane Linou, en matière de sécurité, les mots d’ordre seront : «Proximité, prévention, dissuasion et en dernier ressort répression». Quelques mots du candidat sur son futur programme avec en figures de proue l’économie, l’écologie, le lien social et le tourisme qui devraient obligatoirement rimer avec la sécurité. Stéphane Linou dévoilait enfin le nom d’une colistière, Stéphanie Tonon, ex-directrice de l’office du tourisme, bien connue des Chauriens.

La Dépêche du Midi

Les légionnaires à l'honneur tout le week-end à Paris

Envoyer

Publié le Vendredi 12/07/2013

Reçus au Sénat demain soir,les hommes du 1er REC défileront dimanche

Ces derniers jours, les hommes du 1er R.E.C. se sont entraînés sur une piste de l'aéroclub du Plan de Dieu.
Une véritable répétition pour que les pas soient parfaitement synchronisés. Photos T.J.
Les soldats du 1er REC vont vivre un week-end qui devrait leur laisser de bien beaux souvenirs. Demain soir, dans les jardins du Sénat, le régiment recevra ansi sur son étendard la Croix de Valeur Militaire avec palme pour l'action effectuée au Tchad en 1978 dans le cadre de l'opération Tacaud. Puis, dimanche matin, il défilera sur les Champs-Élysées.

La Légion, en cette année de 150e anniversaire de Camerone, sera représentée en nombre sur la célèbre avenue : le général de division de Saint Chamas défilera à la tête du 1er REC, du 2e REP de Calvi, du 2e REG de Saint-Christol, avec des pionniers, la musique de la Légion étrangère et sept emblèmes de régiments.

Le chef de corps le lieutenant-colonel Bouzereau étant en Côte d'Ivoire (voir ci-dessous), c'est le lieutenant-colonel Jean Peteul qui sera à la tête du 1er REC. Au cours d'une séance de répétition, au Plan de Dieu, il nous déclarait récemment : "je vais avoir la chance de défiler devant l'étendard, c'est une immense fierté. C'est une occasion pour nous de montrer des hommes dont nous sommes fiers. Nous serons en ordre serré, ce qui est difficile, mais c'est le fruit d'un travail. Nous avons passé nos matinées ici pour être à la hauteur de notre réputation." Le lieutenant-colonel Peteul avait déjà défilé un 14-Juillet quand il était à Saint-Cyr. Mais pour beaucoup de légionnaires orangeois, il s'agira d'une première, même si le 1er REC était des éditions 2009 (à pied) et 2012 (motorisé). Grâce à la piste de 800 mètres, prêtée par la BA 115, les képis blancs auront inlassablement recommencé leur marche avec virage et salut devant les autorités dont le Président de la République. Le carré du 1er REC sera formé de cadres et de légionnaires de l'Escadron de Commandement et de Logistique, dirigé à Paris -en l'absence du capitaine Ghislain Vaganay, en Côte d'Ivoire - par le lieutenant Eric Choquet. Également présents, des hommes du 3e escadron commandés par le capitaine Antoine Durteste et revenus il y a quelques semaines du Mali. Ils ont bien mérité de la patrie.
Les autres escadrons en afrique le 14

2013, comme les précédentes, et une année de multiples missions à l'extérieur pour le régiment. Le 14, le 1er escadron commandé par le capitaine Louis-Marie Velut sera dans le nord-est du Mali non loin du 4e escadron, commandé par le capitaine François Barthelot. Le 2e escadron sera tout juste arrivé à Djibouti sous les ordres du capitaine Jean-Baptiste Jouannic. Il célébrera le 14-Juillet avec les marsouins du 5e RIAOM.
Enfin, autour du chef de corps le lieutenant-colonel Rémi Bouzereau, projeté en tant que COMANFOR de la Force Licorne en République de Côte d'Ivoire, les cadres et légionnaires de l'ECL, ceux du 5e escadron aux ordres du capitaine Mathieu Brulais et l'état-major du 1er REC.
Tristan Jaureguy

Général Barrera : « Mes ordres étaient clairs : détruisez les djihadistes ! »

Envoyer

Publié le jeudi 11 juillet 2013

Le militaire a commandé la brigade Serval au Mali et mené l’offensive dans le nord. Il se confie à L’Opinion et témoigne des conditions de cette guerre. Un document exceptionnel


Général Barrera DR

Les faits - Le général Bernard Barrera, 51 ans, a commandé la brigade Serval durant les premiers mois de l’intervention française au Mali (février-mai 2013). Ce sont ses hommes qui ont reconquis le nord du pays, en détruisant les groupes djihadistes. Ancien chef de corps du 16e bataillon de chasseurs, ce fantassin a servi en Bosnie, au Kosovo, au Tchad et en Côte d’Ivoire. Alors qu’il défilera à la tête de ses troupes sur les Champs-Elysées à l’occasion du 14 juillet, il raconte sa guerre à L’Opinion.

« Nous avons été mis en alerte le 13 janvier »

« Au début de l’année 2013, je commandais la 3ebrigade mécanisée Monsabert, l’une des huit brigades interarmes de l’armée de terre, dont l’état-major est à Clermont-Ferrand. Nous étions, depuis le 28 septembre dernier et pour six mois, dans notre tour d’alerte Guépard, c’est-à-dire que nous devions nous tenir prêt « à décaler », comme on dit dans l’armée, c’est-à-dire prêts à être engagés les premiers si une opération extérieure était déclenchée.

Nous avons été mis en alerte le 13 janvier, deux jours après que les forces spéciales sont intervenues pour stopper l’attaque des colonnes djihadistes. Dix jours plus tard, j’étais à Bamako, avec mon PC (poste de commandement) installé dans un hangar. Nous avons été acheminés par les avions de l’armée de l’air. C’est là que tout a commencé.

Mais, lorsque j’ai pris le commandement de ma brigade, en 2011, je pensais qu’il fallait que l’on fasse autre chose que l’Afghanistan – parce que le type de guerre mené là-bas n’est pas le modèle ultime de l’action militaire. J’ai donc décidé d’entraîner ma brigade, selon les termes que j’employais alors, à « mener des combats offensifs sur une très grande élongation pour détruire un ennemi regroupé ou dilué ». Exactement ce que nous avons fait au Mali, à tel point que mes officiers m’ont demandé ensuite si je savais que nous irions au Sahel ! Ce qui, évidemment, n’était pas le cas : ce n’est qu’un heureux hasard. L’année précédente, toutes les unités de la brigade (5 régiments) sont passées dans les camps d’entraînement et nous avons organisé un grand exercice en terrain libre, dans le département de la Haute-Loire, pour tester nos capacités en matière de commandement et de transmissions.

Lorsque j’arrive au Mali pour prendre le commandement de la Brigade Serval – du nom de l’opération choisi par l’état-major des armées en référence à un petit félin africain – j’ai environ 1 500 hommes sous mes ordres et, rapidement, avec l’arrivée des renforts et des moyens plus lourds, cet effectif atteindra les 3 500. Tous ne viennent pas de la 3ebrigade mécanisée : il y a aussi des troupes de marine, des paras, des légionnaires, des hélicoptères. »

« Nos ordres étaient très clairs : détruire ceux d’en face et aller très vite »

« Ma mission était claire : libérer le pays en localisant et détruisant les djihadistes. La volonté politique, telle que l’a exprimée le président de la République, par exemple lorsque je l’ai rencontré à Tombouctou, et nos ordres étaient très clairs. Détruire ceux d’en face et aller très vite. Pour nous, cette volonté politique était confortable. Nous avons rompu avec nos missions de stabilisation que ce soit en Afrique ou en Afghanistan. Cela a donné une âme, une dynamique, une volonté de victoire !

Je voulais une manœuvre offensive en envoyant le maximum de troupes vers le Nord. L’audace, la prise d’initiative, les manœuvres interarmées et interarmes, l’intégration de tous pour atteindre « un seul but, la Victoire » – comme le disent notre devise et notre emblème. C’est l’esprit de notre brigade, héritière de la 3division d’infanterie algérienne du général de Monsabert, qui a participé à la Libération de la France après le débarquement de Provence en 1944 – au sein de laquelle, notons-le au passage, avait servi le futur champion olympique Alain Mimoun, qui vient de disparaître.

Pour bien comprendre la situation, il faut voir que nous venions de faire un raid de 1 000 kilomètres, les marsouins du 21RIMa en tête, rejoints par les paras du REP. Nous avons été engagés simultanément sur deux fronts : la région de Gao, au nord de la boucle du Niger, à près de 1 000 kilomètres de Bamako, et 500 km plus au Nord encore, le massif des Ifoghas, vers Kidal et Tessalit. A Gao – l’opération Doro – nous combattions le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) alors que dans les Ifoghas, nous affrontions AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique) – c’était l’opération Panthère. Nous étions arrivés dans le nord, à la suite d’opérations aéroportées et de raids blindés sur de longues distances, qui ont impressionné nos alliés. »

« Les combats ont débuté le 19 février, sur les deux fronts »

« Pour nous, les combats ont débuté le 19 février, sur les deux fronts. A Gao, nous avons dû faire face à des « suicide bombers » retranchés dans la ville : au moins une dizaine d’entre eux portait des gilets explosifs. L’ennemi s’est démasqué et nous en avons décelé les contours : c’est ce que nous souhaitions, parce que nous ne voulions pas d’une campagne où l’on aurait reconquis le Mali sans tirer un coup de feu. Notre but était de les détruire.

Les Tchadiens – qui combattaient à nos côtés – étaient arrivés dans le nord (Ifoghas) le 19 et ils ont constaté que l’ennemi était bien là et qu’il acceptait le combat, retranché dans un massif où ils étaient depuis une dizaine d’années. Ils avaient eu le temps d’aménager des grottes, des dépôts de munitions ou de ravitaillement. Plusieurs centaines de combattants d’AQMI y étaient. Le 22 février, les Tchadiens ont donc décidé d’attaquer et ils ont subi de lourdes pertes (26 morts et 70 blessés), tout en infligeant des coups sévères aux katibas d’AQMI. Il nous fallait agir vite : je suis arrivé avec mon PC à Tessalit le 24 et nous avons lancé l’attaque deux jours plus tard. J’avais besoin d’appui, notamment de deux hélicoptères de combat Tigre et deux obusiers de 155 mm Caesar qui sont montés par la piste : 500 km en 48 heures. A peine arrivés, ils ont ouvert le feu ! »

« Le système D à la française et un peu l’impression de réinventer les taxis de la Marne »

« La bataille principale s’est déroulée dans la vallée de l’Amattetaï qui s’étend d’Est en Ouest, entourées de petites collines. C’était le fief des djihadistes pour une raison simple : c’est le seul endroit de la région où il y a des puits d’eau toute l’année.

Avec les paras, mon idée était la suivante : les Tchadiens avanceraient depuis l’Est pour rejoindre les blindés du 1er RIMa venant de l’Ouest. Et les parachutistes, s’infiltrant par le Nord, couperaient la vallée en deux, pour prendre les djihadistes à revers. C’est ce que nous appelons une manœuvre enveloppante. L’affaire s’est jouée sur des distances importantes, de l’ordre de 80 à 100 km. Il fallait transporter les paras qui n’avaient pas de véhicule. J’ai décidé d’utiliser tous les camions de la logistique et nous avons mis des sacs de sable sur leurs plates-formes, qui ont servi de siège aux paras ! Vous imaginez dix heures de route dans ces conditions, en plein désert, sous le soleil, en gilets pare-balles et casques lourds… Le système D à la française et un peu l’impression de réinventer les taxis de la Marne.

Les combats de l’Amattetaï ont duré quinze jours, dont une semaine très dure. Ce fut un vrai combat interarmes, avec l’emploi des blindés, de l’artillerie, des sapeurs pour déminer, des hélicoptères et l’appui des avions de l’armée de l’air. On a fait ce que l’on apprend dans les camps de Champagne, à Mourmelon ou à Mailly !

Dans le même temps, les combats se poursuivaient dans la région de Gao, avec des infiltrations du Mujao. On a donc décidé d’aller les chercher là où ils étaient, dans les oueds, au nord et au sud de la ville, avec des raids blindés en utilisant les nouveaux VBCI (véhicule blindé de combat d’infanterie) du 92RI, appuyés par les sapeurs, l’artillerie, les hélicos et la chasse.

« La colle de nos rangers n’a pas résisté aux fortes chaleurs »

« Au total, sur les deux fronts, nous pensons avoir « neutralisé » de l’ordre de 600 combattants ennemis, au cours de 55 opérations en quatre mois. Ce sont des combattants courageux, même si nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Par exemple, ils utilisent des enfants pour porter l’eau ou les munitions, des gamins de 12 ans qu’ils avaient enlevés à leurs parents…

Sur le terrain, les conditions étaient dures, pour tout le monde, du 2 de classe au général. Nous étions en limite du soutien logistique. Le transport des munitions et de l’eau était prioritaire, par avion et convois routiers. Le bataillon logistique a fait des merveilles.

Rien que pour l’eau, il en faut dix litres par hommes et par jour. Nous devions donc acheminer vingt tonnes d’eau tous les jours à Tessalit ! Et cela ne suffisait pas pour se laver… J’avais promis quatre choses à mes hommes : un oignon par semaine, parce que nous n’avions ni fruits ni légumes frais et qu’il fallait des vitamines, en plus de nos rations. Une douche par semaine, avec de l’eau dans des bouteilles. Cinq minutes de téléphone satellitaire toujours par semaine, pour joindre les familles. Et une bière au retour du combat dans les vallées. C’est bon pour le moral : le général de Saint-Quentin a fait vider les stocks de Bamako pour nous les envoyer !

Nous avons eu des problèmes avec nos rangers [chaussures de combat, NDLR]. La colle n’a pas résisté aux fortes chaleurs et les semelles se détachaient. On a mis du chatterton, et j’ai fait déchausser tous ceux qui n’en avaient pas besoin, dont moi, pour les donner aux combattants. D’autres rangers nous ont été expédiés mais l’avion a été bloqué quelques jours par les chutes de neige en France !

Les conditions climatiques étaient éprouvantes : 45 °C tous les jours avec des pointes à plus de 50 °C. Nos soldats portent chacun plus de trente kilos d’équipement. Honnêtement, c’est un sport de jeune ! Ces conditions provoquent des tendinites, on a les mains qui gonflent et nous avons été très touchés par les gastros. Et bien sûr, il y avait les combats : ma brigade a eu quatre tués (sur six pour l’ensemble de l’opération) – trois par balles et un sur une mine, ainsi qu’une cinquantaine de blessés de guerre. Au total, nous avons eu environ 300 blessés, dont la moitié a dû être évacuée. Il y a eu, par exemple, beaucoup d’entorses. »

« On a eu d’excellents dossiers sur l’ennemi. On les écoutait : ils nous appelaient les “chiens” ! »

« S’il faut faire un bilan, le Retex (retour d’expérience) comme nous disons, je dirais que nous avons d’abord un bon outil de formation. Nos soldats et nos cadres sont bien formés, bien entraînés, bien commandés et très motivés. C’est aussi le résultat de vingt ans d’engagements extérieurs. Il y a un vrai savoir-faire : nos camarades aviateurs n’ont pas mis une bombe à côté de la cible. Nous n’avons pas eu de pertes collatérales, pas d’accidents mortels. Surtout, il y a l’endurance et le courage des hommes au combat, l’intelligence et la réactivité de nos PC dans la conception et la conduite des opérations.

Nous avons aussi de bons équipements. L’hélicoptère de combat Tigre est une merveille. Le canon Caesar a fait un carton. Le VBCI, avec ses huit roues, passe vraiment partout. Et les troupes ont apprécié qu’il soit équipé d’air conditionné. Car après trois jours dans un VAB non climatisé, avec 50 °C à l’intérieur, nos gars étaient démontés… Autre point fort : le renseignement tactique. On a eu très vite d’excellents dossiers sur l’ennemi. On les écoutait : ils nous appelaient les « chiens » !

Nous avons été aux côtés des Tchadiens, qui se battent à l’ancienne, selon la tactique des rezzous. Quant aux soldats maliens, ils se sont bien mieux battus qu’on ne le croit souvent. Mais le plus impressionnant était l’accueil de la population, qui nous a été partout très favorable. Les gens nous disaient où était l’ennemi et nous accueillaient en libérateurs. Comme la division de Monsabert dans la France de 1944… »

Par Jean-Dominique Merchet, Journaliste 

Page 19 sur 43

Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui977
mod_vvisit_counterHier8641
mod_vvisit_counterCette semaine977
mod_vvisit_counterSemaine dernière61927
mod_vvisit_counterCe mois42593
mod_vvisit_counterMois dernier189579
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0920091508

Qui est en ligne ?

Nous avons 1893 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 43003020
You are here PRESSE XXI° 2013