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2013


Hélie Denoix de Saint Marc, un soldat d'un autre temps

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27.08.2013


Hélie Denoix de Saint-Marc en novembre 2011 à Lyon. | AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Soldat d'un autre temps, baroudeur accompli et aristocrate policé, Hélie Denoix de Saint Marc est mort le 26 août à La Garde-Adhémar (Drôme) à l'âge de 91 ans. Ce militaire aura connu les honneurs dus à son combat de résistant comme à sa carrière d'officier, avant que son implication dans le putsch d'Alger en avril 1961 ne caricature son engagement.

Né à Bordeaux le 11 février 1922, Hélie de Saint Marc est issu d'une lignée de notables périgourdins, noblesse de robe catholique attachée au droit et à la terre. Fils d'un héros de la Grande Guerre, cadet d'une fratrie de sept enfants, le jeune Hélie, au sortir de ses études au collège jésuite bordelais Saint-Joseph-de-Tivoli, hésite entre les voeux monastiques et l'armée. C'est la seconde option qui l'emporte. Hanté par les martyrs chouans, les pionniers de l'aventure coloniale et la geste naissante de l'Aéropostale, il fait sienne la devise de Guynemer : "Faire face". La débâcle de 1940 le stupéfie. Aussi rejoint-il tout naturellement, dès mars 1941, la Résistance et le réseau Jade-Amicol, comme agent de liaison. Arrêté en juillet 1943, il est déporté à Buchenwald, puis à Langenstein. Survivant par miracle, il gît inconscient dans une baraque-mouroir quand les Américains libèrent le camp en avril 1945.

Rétabli, il entre à l'école militaire de Saint-Cyr. Muré dans le silence comme nombre de rescapés ...


Bagnols: 61 ans, ancien combattant, porte-drapeau et sans le sou

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JEAN FREDERIC GALLO 26/08/2013

Alain Prevot préfère garder le sourire : "J’en ai vu d’autres !». (Photo J.F.G.)

Après 40 ans de travail, il attend sa retraite. Mais visiblement, le dossier traîne dans les services depuis 5 mois. 

Il est un de ces hommes qui traverse les embûches avec dignité, sans une larme mais plutôt avec un sourire en coin dès qu’il s’agit de parler de la vie. Un de ces costauds qui, vers l’âge de 17 ans, se lance dans l’armée, histoire de servir son pays tout en pouvant en parcourir quelques autres.

Un ancien légionnaire reconverti en chauffeur routier

Un légionnaire donc, à présent âgé de 61 ans qui a préféré quitter les képis blancs après une dernière campagne dans le Golfe en 1991, pour s’installer à Bagnols et devenir chauffeur routier. Alain Prévot ne regrette rien. Après l’uniforme, il n’a pas hésité enfilé le bleu de chauffe et rouler entre Orange et Barcelone pendant plus de 15 ans. Jusqu’à ce qu’un accident cardio-vasculaire, alors qu’il roulait, vienne lui briser une première fois sa vie.

A cette époque, il est considéré comme invalide. Proche de la retraite, sa pension de l’armée et l’argent versé par la sécurité sociale suffisent à payer son loyer, ses impôts et son quotidien. Il faut dire que, comme beaucoup de sexagénaires, il a plutôt trimé pour en arriver là.

Son loyer impayé depuis 3 mois

Pourtant, en cette fin de mois d’août, exactement d’ici deux jours, il n’aura tout simplement plus rien à manger. Il ne lui restera plus qu’à ronger son frein, avant sa présentation devant les juges, où il tentera simplement d’expliquer pourquoi il n’a pas pu payer son loyer depuis 3 mois.

Un dossier administratif qui traîne

"Ce sera une bataille de plus mais elle sera pour le principe, sourit, contre vent et marée, le jeune retraité. Je ne devrais pas être expulsé vu que je devais toucher ma retraite. mais pour l’instant, je n’ai pas perçu le moindre centime." La raison de cette banqueroute ? Un dossier administratif qui traîne ! Un de ces revirements auquel l’ancien légionnaire, qui porte encore le drapeau lors des commémorations dans la ville de Bagnols, ne s’attendait pas. "L’affaire devrait se régler un de ces jours, soupire-t-il. Le problème, c’est que je suis au café depuis 2 jours pour me nourrir, que je ne peux plus me raser et que mon rendez-vous au CCAS, qui devait avoir lieu mardi matin, a été reporté en septembre. Ma conseillère étant malade en sortant de ses vacances...» Concrètement, depuis le mois de mai, il attend que l’on lui verse enfin sa retraite.

Un kit alimentaire de survie

En attendant, le retraité est venu demander un” colis” à la mairie. Un de ces kits alimentaires pour survivre 2 jours, c’est déjà ça. "Je comptais bien passer avec ma femme au secours populaire, explique Alain Prévot. Mais, comble de la malchance, ils n’ont pas été approvisionnés !"

La situation de l’homme est certes catastrophique, mais elle semble pourtant, si simple. En décembre 2012, il reçoit une lettre de la sécurité sociale lui précisant qu’à partir du mois de mai 2013, c’est la retraite qu’il touchera. Et non la pension d’invalidité.

Une retraite qui se fait toujours attendre

Un changement de situation dû à son âge, qui sera effective dès qu’il aura envoyé son dossier. Aussitôt reçu, aussitôt envoyé. Alain Prevot envoie toutes les pièces nécessaiere le jour même. L’affaire est bien ficelée. Si bien que les services de la sécurité sociale lui renvoient un second courrrier en avril, pour lui confirmer le changement. Jusqu’au mois de mai... où rien ne tombe. la complémentaire retraite, elle-aussi, fait traîner. En, attendant que l’organisme de l’État crache au bassinet.

Sa ligne téléphonique coupée

"Certaines personnes sont peut-être parties en vacances, tempère la victime. Mon dossier a peut-être été perdu. Toujours est-il que je n’arrive à joindre personne. Mon assistante sociale est également embêtée." Visiblement, tout traîne. Mais celui qui a travaillé durant près de 45 ans n’espère même plus recevoir un coup de téléphone, synonyme de bonne nouvelle. "Il m’ont coupé la ligne le mois dernier. J’espère que les agents seront rentrés de leurs repos, ou que mon dossier sera enfin traité." Car l’ancien combattant le redit, il espère encore porter le drapeau tricolore lors des prochaines commémorations.


Hélie Denoix de Saint Marc (1922-2013)

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Créé le  26 août 2013

Hélie Denoix de Saint-Marc en novembre 2011 [JEAN-PHILIPPE KSIAZEK]

L'ancien officier de Légion Étrangère Hélie Denoix de Saint Marc est décédé lundi matin dans la Drôme. Son décès clôt un destin qui résume trois des plus grandes tragédies historiques de la France du XXe siècle.

 

Hélie de Saint-Marc, qui avait été élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur en novembre 2011, s'est éteint lundi matin à l'âge de 91 ans. Son itinéraire l'avait conduit au coeur de la Résistance, dans les rizières d'Indochine et dans les djebels d'Algérie. Lors du putsch des généraux d'avril 1961, il avait suivi la révolte et avait été emprisonné durant cinq années.

 

La résistance et Buchenwald

Dès l'âge de 19 ans, Hélie de Saint Marc s'engage dans la résistance dans le réseau Jade-Amicol, actif dans le Sud-Ouest de la France et lié aux services spéciaux britanniques. Trahi, il fut arrêté en juillet 1943 et déporté au camp de Buchenwald. Sur le millier de déportés de son convoi, seule une trentaine parvient à survivre. Après la libération du camp, Hélie de Saint Marc revient en France dans un état de faiblesse extrême.

 

La légion et l'Indochine

Le jeune homme ne tarde pas à intégrer l'école spéciale militaire de Saint-Cyr qui forme les cadres de l'armée française. Dès 1948, il rejoint l'Indochine où il sert dans la Légion Étrangère, dont il rejoindra les unités parachutistes en 1951. Après les accords de Genève, il est contraint d'abandonner les partisans autochtones qu'il avait assuré de sa protection. Cette tragédie le marque à jamais.

 

L'Algérie et la révolte

Officier du 1er régiment étranger de parachutistes (1er REP), il participe à certaines des opérations les plus dures de la guerre d'Algérie. En avril 1961, alors qu'il commande le régiment par intérim, il décide de le rallier au putsch déclenché afin de faire obstacle à la politique algérienne du général de Gaulle. 

 

La détention et la mémoire

Hélie de Saint Marc sera détenu cinq années durant à la prison de Tulle. Sa déclaration a son procès est devenue célèbre : "On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer". Après sa libération, il travaillera dans l'industrie avant que la publication de ses mémoires, intitulée Les Champs de Braise, ne lui donne une soudaine notoriété et le conduise à multiplier les témoignages.

 

Une vidéo de 2007 :


Décès du résistant et putschiste Hélie Denoix de Saint-Marc.

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26/08/2013

Hélie Denoix de Saint-Marc, résistant et putschiste en Algérie, s'est éteint ce lundi matin, à l'âge de 91 ans. 

Hélie Denoix de Saint Marc s'est éteint à l'âge de 91 ans. /JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Hélie Denoix de Saint-Marc s'est éteint dans la Drôme ce lundi matin, à l'âge de 91 ans. Cet ancien officier s'est fait connaître pour son rôle dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale. Il participa ensuite au putsch en Algérie de 1961 pour protester contre la politique algérienne du Général de Gaulle

Résistant dès mars 1941 dans le réseau Jade-Amicol, il est trahi et arrêté en juillet 1943 à Perpignan. Déporté à Buchenwald puis à Langenstein, il est libéré d'extrême justesse, inconscient et squelettique, parmi les 30 survivants d'un convoi de 1.000 déportés.  

A son retour, il saisit l'offre faite aux anciens résistants d'entrer à Saint-Cyr. Engagé dans la Légion étrangère, il s'envole en 1948 pour l'Indochine où il découvre la guerre, "horreur du monde rassemblée dans un paroxysme de crasse, de sang, de larmes".  

Dix années de détention

Après l'amère campagne de Suez, en 1956, il débarque à Alger où il se charge des relations avec la presse. Comme une partie de l'armée, il s'inquiète du revirement du général de Gaulle en 1959, qui prône l'autodétermination, après cinq ans de guerre pour maintenir l'Algérie française. "J'étais légaliste, et nous avions bien conscience que le statut colonial avait fait son temps. Mais une partie des musulmans se battait à nos côtés et je me souvenais du Vietnam, où nous avions abandonné une population à qui nous avions promis la protection", plaide-t-il aujourd'hui.  

Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes (REP), il cède aux arguments du général Challe et participe à la prise d'Alger. Le putsch fait long feu.  

Le 1er REP a été dissous et le commandant Denoix de Saint Marc condamné le 5 juin 1961 à dix ans de détention criminelle et radié de l'ordre de la Légion d'honneur. Il a été réhabilité en 1978 dans ses droits civils et militaires et avait été fait Grand officier de la Légion d'honneur en 2002. En 2011, il est fait Grand'Croix de la Légion d'honneur parNicolas Sarkozy


Denoix de Saint Marc : mort d’un résistant et putschiste

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Jonathan BOUCHET-PETERSEN 26 août 2013 à 21:36

Hélie Denoix de Saint Marc s’est éteint hier dans la Drôme. A 91 ans, cet homme qui a traversé le XXe siècle symbolisait les déchirements de la France, à la fois résistant et «soldat perdu» condamné à dix ans de réclusion criminelle après le putsch manqué d’Alger. «Je n’ai pas réussi dans la vie. Je ne suis pas un grand chanteur ou un grand industriel. Mais je crois avoir réussi ma vie», confiait-il à l’AFP en novembre 2011, à la veille de son élévation par Nicolas Sarkozy au rang de grand-croix de la Légion d’honneur. Résistant à 19 ans, déporté à 21 ans, il s’en sortira de justesse. Après la guerre, il avait rejoint la Légion étrangère et servi à trois reprises en Indochine, jusqu’en 1954. Commandant par intérim du Ier régiment étranger de parachutistes (REP) en Algérie, il s’était rallié en avril 1961 au putsch des généraux, hostiles à la politique du général de Gaulle. Condamné à dix ans de réclusion après l’échec du putsch, il avait été interné pendant cinq ans, avant d’être gracié en décembre 1966. Réhabilité en 1978, il était sorti de son silence en 1995 dans ses mémoires, les Champs de la braise, écrits par Laurent Beccaria (prix Femina de l’essai). Suivront une dizaine d’ouvrages, dont Notre Histoire : 1922-1945, en collaboration avec un écrivain et ancien officier allemand, August von Kageneck.


La disparition d’un grand soldat

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Le 26 août 2013 

Le 28 novembre 2011, le président Sarkozy remettait les insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur à Helie Denoix de Saint-Marc en l’hôtel des Invalides.

© Christophe Guibbaud / Abaca

Des camps de concentrations nazis au putsch d’Alger, Hélie Denoix de Saint-Marc, guerrier, révolté, moraliste et homme d’honneur.

Toute la vie de Hélie Denoix de Saint-Marc, qui vient de disparaître à l’âge de 91 ans, a été marquée du sceau de l’exigence et de la rigueur morale.

Résistant dès l’âge de 18 ans, il entre comme agent de liaison dans le réseau Jade-Amicol du colonel Arnould, spécialisé dans le renseignement et l'exfiltration des aviateurs alliés abattus en Zone occupée. Arrêté en juillet 1943 à Perpignan, il est déporté à Büchenwald. Des mille déportés de son convoi qui le mène en Allemagne, il sera un des rares rescapés – seule une trentaine de survivants reverront en France. Après Büchenwald, ce sera le camp de Langenstein.

Libéré en 1945, il décide de s’engager, intègre directement Saint-Cyr avant de choisir la Légion étrangère la « grande affaire de [sa] vie ». Puis c’est l’Indochine en 1948. « Tombé en amour » de ce pays, il est envoyé au nord du Tonkin, prendre le commandement du poste de Talung, aux confins de la frontière chinoise. La victoire des communistes sur les nationalistes en Chine va entraîner l’évacuation précipitée du Nord du Tonkin en février 1950 par nos troupes. Un désastre militaire pour l’armée française. Et pour Hélie de Saint-Marc, ce qu’il appellera sa « blessure jaune » : l’abandon, sur ordres, des partisans locaux qui lui ont fait confiance ainsi qu’en la parole de la France, et sont dès lors condamnés à une mort certaine des mains du Vietminh.

Ce soldat “loyaliste et légaliste” prend part au putsch

Le drame de l’Indochine n’est cependant qu’une répétition de ce qui se déroulera en Algérie. Denoix de Saint-Marc intègre d’abord le 1er REP (Régiment étranger parachutiste), menant le combat sur le terrain à la tête de sa compagnie face aux katibas du FLN. Il intègre ensuite l’état-major du général Massu, à la tête de la 10e DP (Division parachutiste). Il sera ainsi témoin de l’intérieur de la bataille d’Alger, de ses succès mais aussi de ses ravages et des conséquences désastreuses de la torture institutionnalisée.
A l’espoir né de l’arrivée de De Gaulle au pouvoir succède la désillusion. Non qu’il soit un partisan inconditionnel de l’Algérie française. Trop pétri de doutes, d’interrogations pour s’aveugler et croire le destin de notre colonie tout tracé, pour Hélie Denoix de Saint-Marc la parole donnée aux Algériens, l’affirmation solennelle que la France sera toujours présente à leurs côtés ne peut être trahie. C’est cette droiture qui conduit ce soldat « loyaliste et légaliste » à prendre part au putsch de généraux en avril 1961, à la tête du 1er REP. Devant l’échec cinglant de la tentative de coup d’Etat, c’est cette même droiture qui le fait se rendre aux autorités et prendre sur lui la responsabilité de la totalité des actes de ses subordonnés. Arrêté, jugé en juin de la même année, il est condamné à dix ans de détention. Gracié en 1966 par le général de Gaulle, in sera réhabilité en 1978 par Valéry Giscard d’Estaing. Le 28 novembre 2011, le président Sarkozy lui remet les insignes de Grand-Croix de la Légion d’honneur.

“Le devoir de mémoire n’est pas un vain mot”

Après sa libération, celui qui s’est dressé face à De Gaulle au nom de la parole donnée accède à la notoriété, grâce à Laurent Beccaria, son petit-neveu, auteur de sa biographie « Les champs de braise », publiée en 1989. C’est une nouvelle carrière littéraire qui s’ouvre à lui ; suivent ses « Mémoires », également en collaboration avec Laurent Beccaria, « Notre histoire », un recueil de conversations avec l’Allemand August Von Kageneck, recuillies par Etienne de Montety, jusqu’à son dernier ouvrage « L’aventure et l’espérance » en 2010. A travers ses livres, les conférences qu’il donne, ce moraliste et chrétien n’aura de cesse de témoigner pour ses compagnons d’armes et d’expliquer ce que fut la tragédie algérienne : « Le devoir de mémoire n’est pas un vain mot, la vie m’offrait l’occasion de rendre justice à ces hommes oubliés de tous, dont, depuis des décennies, l’unique sépulture était la poussière et l’oubli. Qui d’autre que nous était en mesure de raconter leur abnégation ? »

www.heliedesaintmarc.com/


Le résistant et écrivain Hélie de Saint-Marc est mort

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Publié par M.T le 26/08/2013

Hélie de Saint-Marc avait été élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d'Honneur par Nicolas S

Hélie de Saint-Marc est décédé. Cet ancien officier de la Légion étrangère avait écrit de nombreux livres sur sa vie de soldat en Indochine et en Algérie.

Hélie Denoix de Saint-Marc vient de décéder ce lundi 26 août 2013. Ancien officier de parachutistes, il avait servi dans la Légion étrangère en Indochine et en Algérie. Très touché par ce qu'il appelait "l'abandon" des troupes supplétives en Indochine lors de l'évacuation du pays par la France, il n'avait pas supporté qu'une telle démarche se renouvelle en Algérie et avait conduit son régiment, le 1er Régiment étranger de Parachutistes, à Amlger, pour participer au "Putsch des généraux".

En  janvier 2001, alors que l'affaire Aussaresses secoue la France (du nom de ce général qui avait publié un ouvrage justifiant la torture en Algérie), Hélie de Saint-Marc avait répondu à La Manche Libre.


Mort de Hélie Denoix de Saint Marc, ancien officier putschiste

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26.08.2013

L'ancien commandant Hélie Denoix de Saint Marc à Lyon, le 10 novembre 2011. | AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Hélie Denoix de Saint Marc, ancien officier putschiste en 1961 en Algérie, est mort à 91 ans à la Garde-Adhémar, dans la Drôme, a annoncé, lundi 26 août, sa famille.

Né dans une grande famille bordelaise en 1922, Hélie Denoix de Saint Marc s'engage dans le réseau Jade-Amicol dès mars 1941. Arrêté en juillet 1943 à Perpignan, il est envoyé à Buchenwald dans un convoi d'un millier de déportés, dont une trentaine seulement survécurent. Il est ensuite déporté au camp de Langenstein.

RADIÉ PUIS RÉHABILITÉ

A la Libération, il entre à Saint-Cyr, puis s'engage dans la Légion étrangère et part combattre en 1948 en Indochine. Il débarque ensuite en Algérie, où il est commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes de la Légion (REP). Légaliste, il participe au putsch d'avril 1961 contre la politique algérienne du général de Gaulle, ce qui lui vaut une condamnation à dix ans de détention criminelle. Il est libéré après cinq ans.

Radié de l'ordre de la Légion d'honneur, il est gracié en décembre 1966, puis réhabilité en 1978 dans ses droits civils et militaires. En novembre 2011, Nicolas Sarkozy remettait à celui qui fut aussi un écrivain à succès l'insigne de grand-croix de la Légion d'honneur. Ses Mémoires, Les Champs de braises, publiés en 1995, ont obtenu le prix Femina de l'essai. Suivront une dizaine d'ouvrages, dont Notre histoire, 1922-1945, en collaboration avec un écrivain et ancien officier allemand, August von Kageneck.

Décès du résistant Hélie Denoix de Saint Marc

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26 août 2013

Helie Denoix de Saint-Marc, lors d'une interview, chez lui, en novembre 2011.
Helie Denoix de Saint-Marc, lors d'une interview, chez lui, en novembre 2011. (AFP)

Déporté à Buchenwald et «soldat perdu» condamné à dix ans de réclusion criminelle après le putsch manqué d’Alger, Hélie Denoix de Saint Marc, décédé lundi à l’âge de 91 ans, symbolisait les déchirements de la France de la Résistance à la guerre d’Algérie. «Je n’ai pas réussi dans la vie. Je ne suis pas un grand chanteur ou un grand industriel. Mais je crois avoir réussi ma vie», confiait-il en novembre 2011 à la veille de son élévation à la dignité de grand’croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de la République.

Cassé par les rhumatismes, il se déplaçait avec difficulté mais ses yeux clairs gardaient toujours une lueur amusée.

Né le 11 février 1922 dans une grande famille bordelaise maurassienne, il s’engage dès l’âge de 19 ans dans le réseau Jade-Amicol, réseau de résistance du Sud-Ouest, chargé du passage des aviateurs anglais abattus vers l’Espagne.

Trahi, il est arrêté le 13 juillet 1943 à Perpignan. Déporté à Buchenwald puis à Langenstein, il est libéré d’extrême justesse, inconscient et squelettique dans le baraquement des mourants, parmi les 30 survivants d’un convoi de 1 000 déportés.

A son retour en France, il choisit la Légion étrangère à sa sortie de Saint-Cyr et part en juin 1948 pour l’Indochine, «la première des guerres orphelines» où il découvre la guerre, «horreur du monde rassemblée dans un paroxysme de crasse, de sang, de larmes.» Dès lors, il sera un très brillant officier, accumulant les citations. Treize au total, dont sept pour l’Indochine, sans compter la croix de chevalier de la Légion d’honneur à 30 ans.

Le jeune officier, ébloui par la beauté du pays, est affecté au poste de Talung, à la frontière de la Chine. Il reçoit au bout de 18  mois l’ordre d’évacuer, abandonnant villageois et partisans aux représailles du Vietminh, une «honte» qui ne cessera de le hanter.

«Je ne regrette rien»

Après l’amère campagne de Suez, en 1956, il débarque à Alger où il se charge des relations avec la presse. Comme une partie de l’armée, il s’inquiète du revirement du général de Gaulle en 1959, qui prône l’autodétermination, après cinq ans de guerre pour maintenir l’Algérie française. «J’étais légaliste, et nous avions bien conscience que le statut colonial avait fait son temps. Mais une partie des musulmans se battait à nos côtés et je me souvenais du Vietnam, où nous avions abandonné une population à qui nous avions promis la protection», racontait-il en 2011.

Commandant par intérim du 1er Régiment étranger de parachutistes (REP), il cède aux arguments du général Challe. Il se dit «certain qu’il ne s’agit ni d’un coup d’Etat fasciste ni d’une action à tendance raciste». Il participe à la prise d’Alger à la tête de son unité, fer de lance du putsch qui échoue. Le 1er REP est dissous et les légionnaires quittent leur camp de Zeralda en chantant «Je ne regrette rien.»

L’officier de 39 ans, marié et père de deux petites filles, comparait en juin 1961 devant le Haut tribunal militaire en grand uniforme, décorations pendantes, coiffé de son béret vert de légionnaire. Le 5 juin, après un délibéré d’une heure, Hélie Denoix de Saint Marc est condamné à dix ans de réclusion et radié de l’ordre de la Légion d’honneur. «C’était ma deuxième détention. Sans trop savoir pourquoi, j’ai pensé à un sandwich. J’étais un homme entre deux couches de prison», raconte-t-il dans «L’aventure et l’espérance». Gracié en décembre 1966, il sort de la prison de Tulle sans maison ni métier, dans un pays qu’il reconnaît à peine.

Il saisit alors la main tendue par un ancien déporté, à Lyon et entre dans une imprimerie. Réhabilité en 1978, il sort de son silence en 1995 dans ses mémoires «Les champs de la braise», écrits par Laurent Beccaria, prix Femina de l’essai. Suivront une dizaine d’ouvrages, dont «Notre histoire, 1922-1945», en collaboration avec un écrivain et ancien officier allemand, August von Kageneck.


Michel Viala, vie d’un écorché

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vendredi 23 août 2013

Michel Viala était le cousin genevois de Jack Kerouac, manière de dire évidemment. Comme les baroudeurs de la Beat generation, il pensait que prendre le large, c’était rendre les marges flamboyantes. (Keystone)
Michel Viala était le cousin genevois de Jack Kerouac, manière de dire évidemment. Comme les baroudeurs de la Beat generation, il pensait que prendre le large, c’était rendre les marges flamboyantes. (Keystone)

Le grand auteur romand racontait les petites gens avec des mots qui étaient des tessons. Son théâtre était drôle, cruel et parfois incendiaire. Il vient de mourir à 80 ans

«Sommes-nous encore vivants?» La question claquait sur la scène du Poche à Genève. L’acteur Maurice Aufair mettait un point final à Petit Bois, ce soir d’octobre 2004. La salle applaudissait et Michel Viala avait l’air aux anges dans son fauteuil d’auteur ressuscité. Pendant la représentation, il avait ri, c’était son histoire qui défilait dans Petit Bois, ou du moins la dernière tranche, celle qu’il avait choisie de passer dans un établissement spécialisé, à l’écart des villes où il s’est beaucoup perdu. Cette pièce, comme toutes celles qu’il a écrites pendant plus de cinquante ans, prenait source dans son existence: il y parlait des vieux à l’asile, de leurs querelles, de leurs tripotages en chambre, de leur méchanceté et de leur bagout entre deux tricots.

Michel Viala s’est éteint dans cette maison. Il venait de fêter ses 80 ans, entouré des siens, petits-enfants, compagne, camarades d’esclandre, frères de réverbère. Michel Viala était le cousin genevois de Jack Kerouac, manière de dire évidemment. Comme les baroudeurs de la Beat generation, il pensait que prendre le large, c’était rendre les marges flamboyantes. Et d’ailleurs, c’est ce qu’il a fait, flamber dans les marges. Il a 20 ans en 1950, il fait l’acteur dans la Vieille-Ville de Genève, il faut le voir, le gamin. Il joue la comédie le soir, se chamaille avec sa fiancée espagnole le jour, change de nom comme en passant: son oncle, un Monsieur Tissot, fait le commerce du vin; il ne saurait tolérer que son neveu soit comédien. Michel Tissot devient Viala.

La légende commence là. Sous le choc d’un chagrin, il se serait engagé dans la Légion étrangère. Il aurait ainsi arpenté les déserts d’Algérie, traqué le fennec, troussé les belles d’Alger. C’est ce qu’il racontera du moins. A son retour à Genève, il joue les mercenaires dans les bistrots, des grenades en guise de ceinture. Et il écrit, des textes qui sont des éclats, ceux de la Suisse de l’époque, celle où les hommes fument encore des Brunette, où Monsieur et Madame regardent l’émission Les oiseaux de nuit de Bernard Pichon, où les Opel sont les Rolls du citoyen suisse, où les frontières sont encore des murailles, où l’étranger menace. Michel Viala est le chroniqueur de son temps et de ce point de vue là, son théâtre est celui du quotidien. Les années 1970 le consacrent, sur les scènes romandes comme à la radio. Il joue lui-même ses œuvres, Il notamment. Ce texte-là est son talisman: il le vit, complètement nu sur un ring de boxe, au bois de la Bâtie.

Quand on lui demandait, il y a quelques années, quelles règles du jeu il s’était donné, il répondait: «J’essaie d’écrire le plus simplement possible. J’ai horreur de l’intellectualisme, des constructions métaphoriques. Il faut essayer d’écrire des choses terre à terre. Et puis j’essaie toujours de vivre les choses avant de les écrire.» Michel Viala avait des illuminations. Il se prenait parfois pour Rimbaud. Il y avait bien quelque chose de rimbaldien dans sa rage de rythme. Petit sorcier des villes.


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